:LAUDE LAFRANCE *UNE BELLE SOIREE / KD 918 Un argument particulièrement dangeureux et débilement dévastateur consiste a penser comme "rétro" ce qui est en fail u pur miracle historique comme vous pourrez en juger. Si des Gens du Présent joue des Tounes du Passé, on a le choix de penser que c'est du Présent qui rétrograde et régresse au Passé ou de penser que du Passé a envahi SON Futur, et que si vous avez jamais essayé le truc à jeun vous* constaterez comme tout laboratoire conséquent que c'est tout simplement impossible. Mais comme c'est là quand même, le trip est gracieusement gratuit. Je revenais d'un concert du groupe BARDE (à la Bibliothèque Nationale). C'avait été du pur bijou de musique celtique et québécoise jouée par six instrumenteux acoustiques; des veillées lointaines couvrant trois millénaires ont dansé devant nous. Charmes et arabesques et ces maudits ptis rythmes carrés qui ensorcellent le corps. En rentrant, on met le disque de CLAUDE LAFRANCE, et ça recommence. Pas que Lafrance et le groupe solide de musiciens qui Paccompagenent fasse du doux-rock celto-kébékoi, mais il a ce délicieux feu au cul qui est la marque du celto-swing et qu'on allumait annuellement aux feux solsticiels de la St-Jean et qui npus ramènent beaucoup plus loin que nos quatre siècles. La qualité du disque de Lafrance est telle qu' il se distingue immédiatement comme le récent CANO. Tout est dans le traitement que Lafrance donne à un matériel et une inspiration essentiellement québécois et traditionnels. On l'imagine volontiers a mi-chemin entre le lyrisme à la fois nostalgique et symphon'ique de jtHC ftlic Mirée Louise Forestier et ce que le rock britannique a fait de mieux dans le traitement rythmé de leur folklore médiéval etélizabethain. On le sent immédiatement dans l'allure du premier morceau "De bon matin" où la batterie d'André Leclerc se bastringue à la limite de l'enfargement contrôlé. La présence de Louise Forestier (à la vocale de "Une belle soirée", "Ben assis" et "Les cuillères" et aux paroles des deux dernières) confirme le sentiment que Lafrance est un Forestier masculin mais sans la douleur secrète et le romantisme assumé. J'étais pourtant prêt à les trouver mais Lafrance y échappe par une naiveté assumée aussi. Dans "Une belle soirée", un couple espiègle (et éternel) se contrerépond, "C'que cé que j'mettrai pas Ca va être ma mie qu 'ié enragée " » Un des plus beaux et réussis morceau* du disque, "Les cuillères" où le rythme' vlimeux des violons galopent a flot, ces paroles (de Forestier) : Le bonheur en robe de chambre Joue d'Ia cuillère/ dans les escaliers. Sur le premier côté, deux adaptations folkloriques, une chanson de G. Langford "Le tour des maisons" et une de Laurence Lepage "Marcoux Labonté". AU MILORD Milord en haut Milord en bas Milord en bas au Palais d'or Long John Baldry $5.00 spectacle d'au moins 2 heures 15-16-17-18 mai Rough Trade La réponse de Toronto à la révolution bisexuelle 17-18-19-20-21-22 mai Sonny Terry & Brownie McGee 2-3-4-5 juin on parie aussi de : Ritchie Havens PFM Brand X Lenny White 1224 STANLEY. MTL Mais c'est le deuxième côté qui est nettement supérieur et où on découvre le superbe musicien qu'est Lafrance. La face débute avec un instrumental "Troubadour" qui est peut-être ce qu'il y a de plus réussi sur le disque et où les sonorités étincelantes et lancées dans l'espace font tourner la tête à tous ceux qui sont présents. C'est si superbe qu'on le remet immédiatement. Mon âme, elle a envie de s'envoler. (Je suis sûr que ce morceau a un pouvoir thérapeutique et peut guérir des maux d'âmes. Pommade heptade.) "Ben assis" déploie les ailes des saisons et c'est la gageure réussie d'avoir éviter la plus petite poussière de nostalgie qui recouvre généralement ce genre de ballades. Et c'est l'assaut rythmique de "Les cuillères" qui devrait devenir un classique. Le tout terminé par deux très courtes digressions sonores qui viennent se montrer la fraise comme deux arrières-pensées amusantes. Avec ce disque, Claude Lafrance émerge comme un des grands musiciens du Québec, avec une sensibilité et une inspiration égales au traitement sonore, et un sens solide du rythme. Georges K. MAHOGANY RUSH * WORLD ANTHEM / CBS 34677 L'avant-dernier album de Mahogany Rush, le IV, avait définitivement placé le groupe sur la carte musicale des groupes sérieux. La question se posait-elle ? La question se pose toujours avec les groupes Heavy Rock, parce que le Heavy Rock, voyez-vous Virginie, c'est très fort, c'esl très garroché, ça vend beaucoup, ça plait aux jeunes, ah les osti d'jeunes, et DONC ça ne peut pas être sérieux. Qui oserait, ne serait-ce qu'une seconde, penser que Grandfunck Railroad (by the way oussé kisont euzôt) pourrait être un groupe sérieux ? Ca ne se fait pas, Virginie, absolument pas et allez vous recoucher. Donc le IV avait rassuré ceux qui avaient à l'être. Les autres le savaient depuis les premiers, le 3e surtout soulignant une profondeur d'inspiration et de force qu'il est rare de rencontrer dans ce genre rock, une fois passés les effets-surprises. J'étais curieux de ce qu'un 5e album pouvait ajouter. WORLD ANTHEM ne déçoit pas. Le "voyage" cosmique entrepris dans le IV continue ici et débouche sur une déclaration dont l'ampleur (voir titre) fait de ce disque une IXe Symphonie rock. Du moins au niveau de l'intention. Mais Marino a eu la sagesse et l'instinct de ne pas structurer son album sur cette base et de défigurer ainsi son thème. Le grandiose, qui est une des marques les plus sûres du groupe, a cette inévitable propriété qu'il risque continuellement de verser dans le grandiloquent; il faut une retenue adroitement réfléchie pour l'en empêcher. On sent bien que Marino (qui fait quasi tout, musique, paroles et production) se contient. Comme assagi presque. La percée, ici, se fait en profondeur. On sent une nouvelle maturité dans le traitement qui est devenu plus austère, plus maîtrisé. On sent une économie d'effets qu'augmente une certaine brièveté et concision dans les thèmes. Il n'est pas rare de voir chez les grands solistes ou instrumentalistes-étoiles cette maturité accrue qui perce dans le traitement de leur matériel. Mais le matériel musical n'a pas changé et il ne pourrait en être autrement. Toujours le même rythme lourd et décidé, toujours cette progression symphonique à la bulldozer (comme dans "In my ways"), toujours ces envolées, ces rebondissements, ces courses, ces éclats qui donnent l'impression de folle bande dessinée. Marino est un magicien de la guitare et sa dextérité et son invention harmoni que sont intactes. Si le matériel musical n'a pas changé et si le traitement s'est densifié, les idées elles, car Mahogany Rush fait du roc! métaphysique (longue note : du reste, il existe peu de groupes rock qui fassent du rock métaphysique, si on exclut les groupes délibérément philo-orientales; il y a Moody Blues, quoique diront certains... qu'ils le disent; il y a, et là c'est très personnel comme jugement, Trafic et Strawbs. Comment reconnaître qu'un groupe fait du rock métatruc ? Virginie, voulez-vous bien aller vous coucher.), les idées, donc, de MR, ont amplifié, et amplifié au point de se présenter en tant qu' "hymne mondial". Je ne peux qu'admirer le courage de Marino d'avoir phrasé l'énormité d'une "fraternité universelle" où tous "chantent comme un et portent leur coeur vers tout ce qui est bien". Et l'audace d'en appeler à Dieu ou plutôt au mot Dieu. Ne se fait pas. Il le fait. Koudon. Mais ça n'est pas si simple. Je veux dire combien de groupes heavy-rock inclue Dieu dans leur bazar sans immédiatement s'exposer au ridicule mortel. Je me fous que vous croyiez en Dieu ou non. La question n'est pas là. La question est comment allez-vous sortir le mot Dieu à une convention de motards. Question de prix, répondront les plus réalistes, car tout a un prix. Donc, il faut Dayer le prix, ît ici le prix se paie en décibels et en guerïers terribles. Ce qui nous amène à la pochette. Un guerrier quasi-nu à la longue chevelure flottante, ailes au dos et lance magique au bout du bras, chevauche la planète Terre zoomant dans l'espace sidéral avec l'allure enlumièrée d'une comète. Lé retour du dieu vengeur ? Horus sur \é sentier de la guerre sainte ? Le retour de l'Enfant-rocker, angélique et doux, protecteur et terrible. C'est ça, un ange terrible. Le contraste sert de prix. Un prix du' reste dont le passé porte tout le poids comme en témoignent ces paroles dd l'Hymne Mondial : "Pour tous ceux quii essayèrent, combatirent et moururent". La première face est superbe et éclipse la deuxième où se trouve pourtant le morceau titre, "World Anthem". Dans "Requiem for a sinner", "Hey little lover" et surtout "Borken Heart Blues" et "In my ways", le groupe fait une superbe démonstration de sa cohésion rythmique eu de sa densité éclatée (oui Virginie, c'est possible). Comme toujours, Paul Harwood à la basse et Jim Ayoub à la batterie sont superbes. Ayoub étonne à chaque fois par ce style "propre" qui fait si lourdement défaut dans le Heavy Rock. Je me demande l'effet que le message mystique de Marino, accouplé à une musique si essentiellement heavy, a sur les jeunes anglo-saxons de la belle province, qui doivent, comme tous les jeunes anglo-saxons nord-américains, osciller entre les deux modèles du motard anarchiste et du playboy riche. Une autre fois, Virginie. Georges K. 46 mainmise no 70
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