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ANALYSES

2015-12-Imprimer-en-France

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« Nos concurrents dans les pays limitrophes (Italie, Espagne, Allemagne…) ont faim parce que<br />

leur marché domestique s’est effondré. Ça va les attirer en France, avec des prix cassés. »<br />

Le manque de visibilité du planning est un souci largement partagé par les industriels<br />

rencontrés. L’horizon des carnets de commandes continue à se raccourcir, rendant imprévisible la<br />

charge même à court terme. Ce manque de prévisibilité est complexe à gérer, tant en offset qu’en<br />

impression numérique, dans une industrie à coûts fixes, où le point mort n’est atteint qu’à partir<br />

d’un certain niveau de charge, et où la flexibilité des charges de salaires est peu opérante.<br />

Les imprimeurs regrettent également que le papier ne soit pas plus souvent fourni par eux mais<br />

directement acheté par les éditeurs. C’est une perte de marge. Par ailleurs, les services autour du<br />

papier fourni ne seraient pas reconnus par les éditeurs (plusieurs imprimeurs mentionnent que<br />

c’est moins le cas à l’étranger). Lorsque le papier est fourni par l’imprimeur, les prestations<br />

d’entreposage sont au moins couvertes par la marge réalisée et les responsabilités sont plus<br />

clairement identifiées en cas de litige.<br />

Les contraintes de délais ont été évoquées, et sur ce point les imprimeurs interrogés jugent les<br />

relations avec les plateformes de distribution (Hachette-Distribution, Sodis, Interforum, etc.) de<br />

plus en plus difficiles. Les cahiers des charges s’enrichissent au fil des années, en nouvelles<br />

contraintes, en particulier l’obligation de livrer à l’intérieur de créneaux horaires extrêmement<br />

précis, au mépris des aléas des transports (circulation, météo, attentes, …). Les imprimeurs ont<br />

aujourd’hui le sentiment de devenir une nouvelle source de profit pour les distributeurs qui<br />

fonctionnent en flux tendus. Déroger à ses contraintes entraîne des facturations de plus en plus<br />

lourdes, mal comprises par les imprimeurs.<br />

Verbatim d’industriels du livre<br />

« Les contraintes avec les plates-formes sont unilatérales. On s’approche de la grande<br />

distribution. Les coûts liés au transport et aux exigences de la distribution sont sans commune<br />

mesure avec ce que veulent payer les éditeurs. La distribution met d’ailleurs plus de temps à<br />

distribuer que l’imprimeur à imprimer. »<br />

II.3.2.2 - La maîtrise des facteurs de compétitivité<br />

Les investissements<br />

Pour mieux répondre aux attentes de leurs clients, les industriels en capacité de le faire<br />

renouvellent régulièrement leur parc de machines. Actuellement la tendance à la réduction des<br />

chiffres de tirage devrait logiquement conduire les industriels à investir dans des équipements<br />

permettant le calage et la « mise aux bonnes » rapides, tant en impression qu’en finition. Les choix<br />

d’investissement demeurent cependant très difficiles. Ainsi, sur le segment le plus porteur de la<br />

littérature générale en noir, encore le moins impacté par les importations, les équipements lourds<br />

(rotatives offset) sont encore opérationnels mais peu performants, ce qui fragilise les industriels<br />

français. Or à ce jour, les presses numériques jet d’encre n’apportent pas encore de solutions<br />

économiquement rentables pour assurer les gros tirages.<br />

Par ailleurs, les machines d’impression numériques équipent aujourd’hui aussi bien des<br />

imprimeurs exclusivement numériques que des imprimeurs offsettistes. De ce fait, l’offre<br />

d’impression numérique pour des livres à faible tirage est aujourd’hui surcapacitaire en France,<br />

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