ANALYSES
2015-12-Imprimer-en-France
2015-12-Imprimer-en-France
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volontiers, plus loin dans l’entretien, que « le marché baisse », que « ce n’est plus comme<br />
autrefois », que « tout part à l’étranger », mais sans faire de lien avec leur absence de démarche<br />
commerciale.<br />
Plus généralement, l’organisation commerciale est très variable d’une entreprise à l’autre, et<br />
dépend du segment de marché adressé et de la typologie de la clientèle. Le schéma le plus<br />
fréquemment rencontré comprend une équipe sur Paris, où la plupart des grands éditeurs sont<br />
installés. Elle n’est pas nécessairement dédiée uniquement au livre. Les commerciaux prospectent<br />
alors pour l’ensemble des activités de l’imprimeur, souvent dans la presse périodique. Les logiciels<br />
de gestion de la relation client restent très exceptionnels.<br />
Pratiquement aucun opérateur ne réalise de ventes à l’export, ou alors très marginalement et<br />
incidemment. Quelques-uns s’y sont « cassé le nez », mais la plupart n’ont jamais tenté<br />
l’aventure. Les freins évoqués le plus fréquemment sont : le coût de l’investissement commercial,<br />
l’absence de compétences linguistiques, la non-perméabilité des marchés étrangers et la crainte<br />
concernant les règlements des clients.<br />
Les seuls cas singuliers de ventes de livres à l’étranger concernent quelques imprimeurs<br />
numériques, pour l’Afrique francophone, qui disposent à cette fin d’une stratégie et d’une<br />
organisation très proactive en la matière. Ces entreprises déplorent le manque de soutien ou<br />
d’accompagnement de la part des institutions (chambres de commerce, ambassades, Business<br />
France).<br />
La stratégie de communication des opérateurs industriels français apparaît également<br />
insuffisante, et les rend peu visibles. Plusieurs imprimeurs déclarent d’ailleurs ouvertement<br />
vouloir « rester discret », sans s’apercevoir que les carences en communication nuisent à leurs<br />
intérêts, dans une activité où désormais rapidité et transparence représentent un facteur clef de<br />
réussite.<br />
Verbatim d’industriels du livre<br />
« On fait un black-out sur l’info : on ne publie pas nos comptes, on ne communique pas sur notre<br />
nouveau matériel. Le parc machine est mis à jour sur le site avec du délai, et sur notre plaquette<br />
avec un gros délai. On est fragile, alors essayons de ne pas être trop visibles. On a de bons<br />
résultats : ce n’est pas la peine de retrouver ça en négo avec les clients.»<br />
Ces remarques sont confirmées par un certain nombre d’éléments objectifs qui concernent des<br />
entreprises de toutes tailles :<br />
− les sites internet sont peu fréquemment mis à jour ;<br />
− elles ne disposent pas de plaquette commerciale (ce qui ne constituerait pas un problème,<br />
si leur site était attractif et à jour) ;<br />
− elles sont peu ou pas actives dans les médias et les réseaux sociaux, elles ne tiennent pas<br />
de blogs ;<br />
− elles n’ont pas ou peu d’activité dans les milieux (physiques) influents ou prescripteurs :<br />
associations, clubs, … ;<br />
− elles refusent de publier leurs comptes.<br />
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