Province d - The Service Mag
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PHOTO: Google Images<br />
ET AILLEURS<br />
En bonne francophone que je<br />
suis, mon arrivée à l’aéroport de<br />
Johannesburg m’a mise dans tous<br />
mes états. « Vous parlez français? Et<br />
vous? » Que des non, partout. Cette fois,<br />
je suis perdue. Dans les parages, aucun<br />
écran pour me renseigner ou juste<br />
m’indiquer où nous sommes.<br />
PREMIÈRE MISSION: TROUVER<br />
L’ÉCRAN QUI INDIQUE LES HEURES ET<br />
LA SALLE D’EMBARQUEMENT.<br />
Je m’approche d’une dame de la<br />
sécurité et essaye tant bien que mal<br />
de m’exprimer. Comme par miracle,<br />
tous mes cours d’anglais du secondaire<br />
semblent refaire surface mais à faible<br />
débit. « Euh, I want to know …where is<br />
… euh, where we are? » La dame sourit<br />
et comprend mon désarroi et me répond<br />
tranquillement, de manière à ce que je<br />
comprenne bien chaque mot. « Where<br />
are you going? You want to go out or<br />
you are just in transit? » Le mot transit<br />
est le mot magique. « Yes, transit. » A<br />
l’aide de grands gestes bien coordonnés<br />
et toujours très lentement, la dame<br />
m’explique. « You go straight on. One<br />
… Two … and you will see a lift. And<br />
go to Departure, you will see a screen<br />
with flight details ». Là, les choses se<br />
compliquent, dans ma tête, les mots<br />
résonnent et mon cerveau essaie tant<br />
bien que mal de se transformer en «<br />
Google Translate ». Alors, le « One two,<br />
j’ai compris. Mais lift? » Je souris à la<br />
dame et feins d’avoir tout compris, «<br />
62 | <strong>The</strong> SERVICEMAG October - December 2011<br />
Aéroport de<br />
Johannesburg<br />
Par Diana Ramarohetra<br />
Thank you so much ». Après réflexion et<br />
surtout après avoir arrêté de paniquer,<br />
j’ai finalement compris la signification de<br />
toute sa phrase. Le problème lorsqu’on<br />
ne parle pas une langue, c’est que l’on<br />
a tendance à être bloqué sur de simples<br />
détails. Finalement, j’arrive à trouver le «<br />
screen with flights details ».<br />
PREMIÈRE MISSION ACCOMPLIE.<br />
Deuxième mission: acheter de l’eau pour<br />
le petit.<br />
Je m’avance vers un des comptoirs.<br />
Derrière le vendeur et sa caisse, rien que<br />
des bouteilles d’eau.<br />
« Could I have bottle of water please?<br />
– Yes, which one? »Et là, il se met à<br />
prononcer des mots que je suppose le<br />
nom ou les indicatifs des différentes<br />
bouteilles derrière lui. « Euh, what’s<br />
the difference? » Et il se lance dans des<br />
explications, tellement rapides pour mon<br />
cerveau en mode « Google Translate<br />
» que je suis plus que perdue. Je n’ai<br />
strictement rien compris. Comment<br />
expliquer à ce jeune homme que chez<br />
moi, quand tu demandes une bouteille<br />
d’eau, on vous demande « Petite ou<br />
grande?» Alors que là, les bouteilles ont<br />
le même format, la même marque, seules<br />
les étiquettes sont différentes. « Hein?<br />
Sorry. – Oh, you don’t speak english? –<br />
Yes. –Oh, I’m sorry. » Il s’empare alors<br />
des bouteilles et m’explique dans un<br />
français approximatif, mais d’un ton très<br />
calme, tout en faisant des gestes avec<br />
des mots comme « gaz, lemon ». Cette<br />
fois, j’ai compris. Soit c’est eau simple,<br />
gazeuse ou fruitée. « Ah ok! Now, I<br />
understand. Ok, just this one ». Le<br />
vendeur est ravi et continue « Something<br />
else? – Hein? » Il a oublié que je ne<br />
comprenais pas l’anglais apparemment.<br />
« I said: do you want this or that? »<br />
continue t-il dans un grand sourire en<br />
m’indiquant les pâtisseries, les jus et<br />
glaces. « No, thank you. Just water. »<br />
Deuxième mission réussie. Mais je<br />
n’aurais jamais cru que cela aurait été<br />
toute une épopée.<br />
Comme quoi, la barrière linguistique<br />
peut s’avérer très difficile à surmonter.<br />
Mais ce que j’admire c’est que malgré<br />
leur incapacité à parler, ils ont réussi<br />
à me mettre en confiance et répondre<br />
à toutes mes questions. Comme quoi,<br />
avec un peu de bonne volonté, on finit<br />
toujours par y arriver. TSM<br />
diana@theservicemag.com