Dons de la Fondation Clarence Westbury - Nîmes
Dons de la Fondation Clarence Westbury - Nîmes
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PRESENTATION DES DONS<br />
Dès sa conception, le projet <strong>de</strong> Carré d’art a valorisé aux côtés <strong>de</strong> l’institution un réseau<br />
<strong>de</strong> collectionneurs privés. La collection a ainsi pu accueillir à l’inauguration <strong>de</strong>s dons et<br />
dépôts d’œuvres en provenance <strong>de</strong> ceux qui, dès l’origine, furent les actifs promoteurs<br />
du projet d’un musée d’art contemporain à <strong>Nîmes</strong> : le Docteur Robert Calle, l’artiste<br />
C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Vial<strong>la</strong>t mais aussi <strong>de</strong> nombreux partenaires privés, entreprises ou galeries :<br />
Cacharel SA, Daniel Templon, Ghis<strong>la</strong>ine Hussenot, Galerie <strong>de</strong> France…<br />
Ces dons ont souvent permis <strong>de</strong> faire entrer dans les collections <strong>de</strong>s pièces ou <strong>de</strong>s noms<br />
peu abordables pour le seul musée. Parmi eux, citons l’Hommage au Festival <strong>de</strong>s<br />
Nouveaux Réalistes, 1961 <strong>de</strong> Jean Tinguely et le remarquable relief d’Yves Klein, RE 44,<br />
1960, donnés respectivement en 1991 et 1992 par <strong>la</strong> Scaler Foundation créée et<br />
animée par Eric et Sylvie Boissonnas.<br />
La <strong>Fondation</strong> C<strong>la</strong>rence <strong>Westbury</strong>, sous l’impulsion <strong>de</strong> son prési<strong>de</strong>nt Monsieur Jacques<br />
Boissonnas, développe une action dans trois domaines principaux d’intervention : <strong>la</strong><br />
culture, et tout particulièrement le soutien à l’art mo<strong>de</strong>rne et contemporain, l’action<br />
sociale avec l’ai<strong>de</strong> donnée à un centre <strong>de</strong> soins psychologiques pour <strong>de</strong>s enfants et<br />
adolescents, et <strong>la</strong> recherche médicale, dans le champ <strong>de</strong> <strong>la</strong> détection <strong>de</strong>s cancers. En<br />
2003, <strong>la</strong> <strong>Fondation</strong> C<strong>la</strong>rence <strong>Westbury</strong> donnait au Musée d’art contemporain <strong>de</strong> <strong>Nîmes</strong><br />
par l’intermédiaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Fondation</strong> <strong>de</strong> France et l’AAMAC, une œuvre <strong>de</strong> <strong>la</strong> série <strong>de</strong>s<br />
panoramas <strong>de</strong> Jean-Marc Bustamante : Panorama Gust, 2000, sérigraphie sur plexig<strong>la</strong>s<br />
<strong>de</strong> 145 x 267 cm. Depuis cette date, cette volonté ne s’est pas démentie puisque<br />
quatorze œuvres ont rejoint les collections du Carré d’art grâce à ce mécénat.<br />
<strong>Dons</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Fondation</strong> Scaler<br />
Yves KLEIN (Nice, 1928 – Paris, 1962)<br />
RE 44, 1960<br />
Eponge, pigment et bois<br />
Don <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Fondation</strong> Scaler, 1992<br />
Acquis auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> Galerie Templon<br />
Les quelques années <strong>de</strong> création d’Yves Klein mort à l’âge <strong>de</strong> 34 ans ont été une quête incessante sur<br />
l’espace <strong>de</strong> <strong>la</strong> couleur, porté par le monochrome et l’intensité particulière <strong>de</strong>s pigments dont il fait<br />
l’expérimentation avec le marchand <strong>de</strong> couleur Edouard Adam. A ce titre, il s’est particulièrement<br />
intéressé à <strong>la</strong> matière. Cette œuvre fait partie d’une série <strong>de</strong> Reliefs éponges, d’où le RE du titre,<br />
réalisée par Yves Klein en 1960 et 1962. Yves Klein intégrera <strong>de</strong>s éponges à son œuvre pour <strong>la</strong><br />
première fois en 1959 dans un décor réalisé pour l’Opéra <strong>de</strong> Gelsenkirchen (Allemagne). Les<br />
sculptures éponge, éponge posée sur une tige, précè<strong>de</strong>nt en 1959. L’éponge utilisée dans un premier<br />
temps comme outil pour réaliser les œuvres, entre dans l’œuvre comme le matériau par excellence <strong>de</strong><br />
l’imprégnation par <strong>la</strong> couleur, l’idéal <strong>de</strong> Klein étant d’utiliser <strong>la</strong> couleur au maximum <strong>de</strong> son<br />
intensité jusqu’à abandonner <strong>la</strong> matière avec les tableaux <strong>de</strong> feu en 57 et l’exposition du vi<strong>de</strong> en 58.<br />
De 60 à 62, le rose apparaît comme <strong>la</strong> couleur miroir du Bleu IKB. Pour Klein le rose naît <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
juxtaposition <strong>de</strong> l’or et du bleu. Cette trilogie <strong>de</strong> couleurs qui remp<strong>la</strong>ce les primaires se met en p<strong>la</strong>ce<br />
à partir 1959.
Jean TINGUELY (Fribourg, 1925 – Berne,<br />
1991)<br />
Hommage au Festival <strong>de</strong>s Nouveaux<br />
Réalistes, 1961<br />
Bois, métal, électricité<br />
130 x 110 x 110 cm<br />
Don <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Fondation</strong> Scaler, 1991<br />
Acquis auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> Galerie Montaigne<br />
L’immédiate après guerre est en Europe une époque d’une intense activité créatrice où se croisent les<br />
Nouveaux Réalistes, les artistes Fluxus, les lettristes, le groupe Zéro dans l’utopie d’un art<br />
entièrement nouveau, résolument tourné vers l’avenir, où les formes <strong>de</strong> happenings et d’actions<br />
spectacles viennent compléter les formes plus traditionnelles <strong>de</strong> <strong>la</strong> peinture et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sculpture. Le<br />
terme <strong>de</strong> Nouveau Réalisme fut utilisé pour <strong>la</strong> première fois par le critique Pierre Restany à<br />
l’occasion d’une exposition à <strong>la</strong> galerie Apollinaire à Mi<strong>la</strong>n en 1960.<br />
Le premier Festival du Nouveau Réalisme se tient les 13 et 14 juillet 1961 à Nice avec une exposition<br />
collective à <strong>la</strong> galerie Muratore à Nice et <strong>de</strong>s actions organisées par les artistes le 13 juillet dans les<br />
jardins <strong>de</strong> l’Abbaye <strong>de</strong> Rose<strong>la</strong>nd : Colère <strong>de</strong> Arman, Tir à <strong>la</strong> carabine <strong>de</strong> Niki <strong>de</strong> Saint-Phalle,<br />
Fontaine mobile <strong>de</strong> Tinguely, récital <strong>de</strong> poésie phonétique <strong>de</strong> Rotel<strong>la</strong> et dégustation d’un Entremets<br />
<strong>de</strong> La Palissa<strong>de</strong> proposée par Raymond Hains. L’exposition quant à elle réunit les œuvres d’Arman,<br />
César, Dufrêne, Hains, Klein, Martial Raysse, Rotel<strong>la</strong>, Niki <strong>de</strong> Saint-Phalle, Spoerri, Tinguely, Villeglé.<br />
Les festivals, héritiers <strong>de</strong>s foires Dada, témoignent <strong>de</strong> l’extension du champ <strong>de</strong> l’art au son, l’art<br />
culinaire, voire à <strong>la</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> l’œuvre.<br />
Ces <strong>de</strong>ux œuvres viennent compléter le fonds représentatif <strong>de</strong> 29 œuvres <strong>de</strong>s Nouveaux Réalistes<br />
acquis ou <strong>de</strong>mandé en dépôt dès 1985 comme point <strong>de</strong> départ <strong>de</strong> <strong>la</strong> collection du Musée d’art<br />
contemporain.<br />
<strong>Dons</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Fondation</strong> C<strong>la</strong>rence <strong>Westbury</strong><br />
Jean-Marc BUSTAMANTE (Né à Toulouse<br />
en 1952. Vit et travaille à Paris)<br />
Panorama Gust, 2000<br />
Sérigraphie sur plexig<strong>la</strong>s éd 3/3<br />
147 x 267 cm<br />
Don <strong>Fondation</strong> C<strong>la</strong>rence <strong>Westbury</strong>, 2003<br />
Acquisition auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> galerie Daniel Templon<br />
Le travail <strong>de</strong> Jean-Marc Bustamante s’est développé <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>s années 80 autour <strong>de</strong>s<br />
notions <strong>de</strong> sites et d’espace, et brouille les limites <strong>de</strong>s catégories reconnues. Peinture,<br />
photographie, volume, tout y est abordé. Panorama Gust appartient à <strong>la</strong> série <strong>de</strong>s Panoramas<br />
commencée par l’artiste en 1998. Ces œuvres <strong>de</strong> grand format reproduisent mécaniquement un<br />
<strong>de</strong>ssin réalisé au feutre par l’artiste sur un A4. Le titre insiste sur <strong>la</strong> rapidité du graphisme : Gust<br />
signifie jet, bouffée, grain selon le mot qui lui est adjoint. Ces <strong>de</strong>ssins rapi<strong>de</strong>s, presque<br />
automatiques, à <strong>la</strong> limite <strong>de</strong> <strong>la</strong> conscience tels que les a cultivés un artiste comme Jean Dubuffet<br />
pour surprendre <strong>la</strong> créativité se retrouvent promus au rang d’œuvres terminées. Comme <strong>la</strong> série<br />
précé<strong>de</strong>nte <strong>de</strong>s Lumières, les Panoramas établissent un rapport subtil au mur. Les pattes<br />
d’accrochage en acier sont fournies avec l’œuvre. Le plexig<strong>la</strong>s, accroché à quelques centimètres du<br />
mur, favorise l’apparition d’ombres qui redoublent le graphisme. Par <strong>la</strong> technique choisie, <strong>la</strong>
spontanéité du <strong>de</strong>ssin est filtrée, et d’une certaine façon désamorcée, parce que reproduite sans<br />
rapport avec les dimensions du support qui lui est normalement attribué. Le geste <strong>de</strong> l’artiste se<br />
trouve ailleurs. Chacune <strong>de</strong>s séries propose une nouvelle position au regard <strong>de</strong>s paramètres image<br />
trouvée/image créée et approfondit l’examen par l’artiste <strong>de</strong>s énigmes que sont l’art et le mon<strong>de</strong>.<br />
Cette œuvre <strong>de</strong> Bustamante interroge <strong>la</strong> peinture. Sa première série sur les photographies, tirages<br />
uniques, prises dans <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> banlieues, généralement proches <strong>de</strong> Barcelone, prennent le titre <strong>de</strong><br />
peinture. Mais dans les Panoramas, <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion s’inverse : c’est <strong>la</strong> peinture qui <strong>de</strong>vient photographie.<br />
Autres œuvres <strong>de</strong> Jean-Marc Bustamante dans <strong>la</strong> collection <strong>de</strong> Carré d’Art-Musée d’art contemporain : Tableau n°<br />
42, 1982, photographie cibachrome et cadre en chêne, 108 x 135 cm, acquis en 1992 ; Tableau n°103, 1990,<br />
cibachrome et cadre en chêne, 135 x 108 cm, acquis en 1992 ; Gerona, 1980, cibachrome, 30 x 40,7 cm, acquis en<br />
1992 ; Tarragona, 1980, cibachrome, 30 x 40,7 cm, don <strong>de</strong> Daniel Lelong en 1991<br />
Sélection d’autres collections publiques ayant <strong>de</strong>s oeuvres <strong>de</strong> Jean-Marc Bustamante : CAPC - Musée d'art<br />
contemporain, Bor<strong>de</strong>aux ; FRAC Nord-Pas <strong>de</strong> Ca<strong>la</strong>is ; Musée d'Art Contemporain, Lyon ; FRAC Provence-Alpes-<br />
Côte d’Azur ; FRAC Languedoc Roussillon ; <strong>Fondation</strong> Cartier pour l'art contemporain, Paris ; FRAC Ile <strong>de</strong> France, Le<br />
P<strong>la</strong>teau ; Centre Pompidou - Musée d´Art Contemporain, Paris ; Musée d'Art mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> Saint-Etienne ; FRAC<br />
Haute Normandie ; Musée d'Art Mo<strong>de</strong>rne et Contemporain (MAMCS), Strasbourg ; Huis Marseille stichting voor<br />
fotografie, Amsterdam, Pays-Bas ; Kröller-Müller museum, Otterlo, Pays-Bas ; Mo<strong>de</strong>rna Galerija, Ljubljana,<br />
Slovénie ; Museu d´Art Contemporani <strong>de</strong> Barcelona - MACBA, Barcelone ; Centro <strong>de</strong> Artes Visuales Helga <strong>de</strong><br />
Alvear, Cáceres, Espagne ; Museo Nacional Centro <strong>de</strong> Arte Reina Sofía MNCARS, Madrid; Kunsthalle, Berne, Suisse ;<br />
Kunsthaus, Zurich, Suisse ; Migros Museum für Gegenwartskunst, Zurich, Suisse ; Tate Britain, Londres; Essl<br />
Museum, Klosterneuburg, Autriche; SMAK Ste<strong>de</strong>lijk Museum voor Actuele Kunst, Gand, Belgique; Albright-Knox<br />
Art Gallery, Buffalo, USA ; The Metropolitan Museum of Art, New York, USA<br />
A<strong>la</strong>in BUBLEX (Né en 1961. Vit et travaille à<br />
Lyon)<br />
Plug in City (2000) Loft Construction, 2005<br />
Épreuve chromogène sous diasec n ° 1/3<br />
170 x 200 cm<br />
Don <strong>Fondation</strong> C<strong>la</strong>rence <strong>Westbury</strong>, 2005<br />
Acquisition auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> Galerie Georges-<br />
Philippe et Nathalie Vallois<br />
Après une formation <strong>de</strong> <strong>de</strong>signer et un passage dans les bureaux d’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Renault, A<strong>la</strong>in Bublex<br />
débute une carrière artistique en 1992. Dans sa première œuvre en 1992, il crée une ville<br />
virtuelle : Glooscap à partir <strong>de</strong>s caractéristiques d’une ville moyenne nord-américaine dont il<br />
réalise le p<strong>la</strong>n, l’urbanisme mais invente également le contexte géographique et l’histoire. Au début<br />
<strong>de</strong>s années 2000, <strong>de</strong>ux autres ensembles visent à donner une nouvelle vie grâce à <strong>la</strong> photo<br />
numérique au p<strong>la</strong>n Voisin <strong>de</strong> Le Corbusier (2004) et au projet <strong>de</strong> Plug-in City (2003-2005) é<strong>la</strong>boré<br />
par l’architecte britannique Peter Cook en 1964 au sein du groupe Archigram. A<strong>la</strong>in Bublex retient<br />
du projet initial le principe <strong>de</strong> containers qui viennent se greffer sur une structure existante selon<br />
les besoins <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Confrontant sur un même support l’utopie <strong>de</strong>s Algeco transportés par<br />
hélicoptère à une vue réelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction d’une structure en bois, Bublex exprime aussi son<br />
intérêt pour les structures provisoires. Le chantier, pris entre l’utopie non réalisée et l’architecture<br />
réelle <strong>de</strong> conception le plus souvent passéiste, apparaît pour lui <strong>la</strong> seule véritable expression du<br />
présent dans le contexte urbain actuel.<br />
Sélection d’autres collections publiques ayant <strong>de</strong>s oeuvres d’A<strong>la</strong>in Bublex: M.N.A.M. (Musée National d'Art<br />
Mo<strong>de</strong>rne), Centre Pompidou, Paris ; M.A.M.V.P. (Musée d'Art Mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville <strong>de</strong> Paris), Paris ; Fonds National<br />
d'Art Contemporain, Paris ; Maison Européenne <strong>de</strong> <strong>la</strong> Photographie, Paris ; Caisse <strong>de</strong>s Dépôts et Consignations,<br />
Paris ; MAC/VAL, Musée d'Art Contemporain du Val-<strong>de</strong>-Marne, Vitry sur Seine ; FRAC Rhône-Alpes ; FRAC<br />
Provence-Alpes-Côte d’Azur ; FRAC Basse-Normandie ; FRAC Alsace ; Fonds Municipal <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ville d'Annecy ; Fonds<br />
Municipal d'art contemporain <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Paris ; Collection publique d'art contemporain du Conseil Général <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> Seine-Saint-Denis (Fonds Départemental d'Art Contemporain)
Valérie FAVRE (Née en 1959, Evi<strong>la</strong>rd, Suisse. Vit<br />
et travaille à Berlin)<br />
Die Idiotinnen Rockband, 2005<br />
Huile sur papier<br />
191 x 164 cm<br />
Don <strong>Fondation</strong> C<strong>la</strong>rence <strong>Westbury</strong>, 2005<br />
Acquisition auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> Galerie Nathalie Obadia<br />
Peintre d’origine suisse, Valérie Favre s’est tout d’abord fait connaître en France comme actrice. A<br />
partir <strong>de</strong> 1991, elle se tourne à nouveau vers <strong>la</strong> peinture, son premier intérêt. Elle a souvent évoqué<br />
ce tournant dans sa carrière comme <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> quitter <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> l’interprète pour celle <strong>de</strong><br />
l’auteur. Valérie Favre travaille par séries qui s’entrecroisent sur plusieurs années. La pratique <strong>de</strong><br />
Valérie Favre, si elle est <strong>la</strong> lente reconquête d’une technique traditionnelle (huile sur toile) pour<br />
<strong>la</strong>quelle elle n’a pas véritablement reçu <strong>de</strong> formation académique, ne s’arrête pas là. Elle pose une<br />
question essentielle pour qui ne veut pas se cantonner à l’abstraction ou à <strong>la</strong> déclinaison <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s<br />
et <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> peinture. Comment se forment les éléments d’un récit qui, à l’époque<br />
contemporaine, ne peut trouver sa justification dans aucune mythologie ou histoire établie ? Le<br />
personnage <strong>de</strong> <strong>la</strong> Lapine, joyeux alter ego <strong>de</strong> l’artiste, apparaît dès 1998, comme une sorte <strong>de</strong> logo<br />
personnel qui entre en interaction tant avec <strong>la</strong> déesse du logo du studio Columbia, le lion <strong>de</strong><br />
Peugeot et les objets <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie contemporaine. Comme dans le mon<strong>de</strong> du cinéma, elle apparaît<br />
comme une icône féminine. Entre conte et références cinématographiques, <strong>la</strong> peinture <strong>de</strong> Valérie<br />
Favre n’illustre pas seulement un panthéon personnel. Elle porte une réflexion sur <strong>la</strong> scénarisation<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> société contemporaine. Installée à Berlin <strong>de</strong>puis 1998, Valérie Favre abandonne l’approche<br />
taxinomique <strong>de</strong> <strong>la</strong> couleur b<strong>la</strong>nche, <strong>la</strong> robe rouge, les fraises qui caractérise ses années françaises<br />
pour aller vers une interrogation <strong>de</strong> <strong>la</strong> validité <strong>de</strong> <strong>la</strong> fiction en peinture. Elle se p<strong>la</strong>ce ainsi parmi<br />
<strong>de</strong>s peintres <strong>de</strong> sa génération, Daniel Richter, Peter Doig qui interrogent également les possibilités<br />
d’une fiction contemporaine.<br />
Sélection d’autres collections publiques ayant <strong>de</strong>s oeuvres <strong>de</strong> Valérie Favre : Artothek NBK, Berlin ; Caisse <strong>de</strong>s<br />
Dépôts et Consignations, Paris ; Collections Les Uniques, faïences, Réunion <strong>de</strong>s Musées Nationaux ; FDAC, Val <strong>de</strong><br />
Marne ; Fonds Municipal <strong>de</strong> le Ville <strong>de</strong> ; FNAC, Paris ; FRAC Auvergne ; FRAC Ile-<strong>de</strong>-France ; FRAC Poitou-<br />
Charentes ; Kunstmuseum Luzern, Suisse ; MACVAL, Vitry-sur-Seine ; MAMAC, Nice ; Musée <strong>de</strong> Picardie, Amiens ;<br />
Musée national d’Art mo<strong>de</strong>rne, Centre Georges Pompidou, Paris<br />
Jorge QUEIROZ<br />
(Né en 1966 à Lisbonne. Vit et travaille à Berlin)<br />
Sans titre, 2006<br />
Graphite, crayons <strong>de</strong> couleur, aquarelle,<br />
pastel à l’huile et gouache sur papier<br />
152 x 121 cm<br />
Don <strong>Fondation</strong> C<strong>la</strong>rence <strong>Westbury</strong>, 2006<br />
Acquisition auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> Galerie Nathalie Obadia<br />
L’œuvre <strong>de</strong> Jorge Queiroz se développe <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>s années 90 essentiellement sur support<br />
papier et parfois filmique. L’artiste fait naître dans ses <strong>de</strong>ssins au graphite et crayon <strong>de</strong> couleurs,<br />
aquarelle et gouache, un univers singulier qui est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> vision où sont convoqués le<br />
fantastique et le grotesque. La feuille, souvent <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s dimensions, est comme une scène sur<br />
<strong>la</strong>quelle se déroulent <strong>de</strong>s actions parcel<strong>la</strong>ires, interrompues, mêlées à <strong>de</strong>s éléments architecturaux,<br />
naturels, voire géométriques qui semblent s’engendrer les uns les autres. Mê<strong>la</strong>nt éléments<br />
i<strong>de</strong>ntifiables et non i<strong>de</strong>ntifiables et <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsités très différentes, ces <strong>de</strong>ssins résistent à <strong>la</strong><br />
<strong>de</strong>scription.<br />
A l’origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> Collection du Carré d’art, s’était exprimé <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong> faire p<strong>la</strong>ce aux artistes<br />
espagnols et italiens <strong>de</strong> l’axe méditerranéen. Depuis les années 80, le Portugal est entré sur <strong>la</strong> scène
artistique comme un espace riche d’artistes et <strong>de</strong> pratiques. Cette acquisition répond au souhait <strong>de</strong><br />
prendre en compte cette nouvelle scène.<br />
Sélection d’autres collections publiques ayant <strong>de</strong>s oeuvres <strong>de</strong> Jorge Queiroz : MOMA, San Francisco ; MOMA, New<br />
York; Deutsche Bank, Frankfurt ; Fundacio Serralves, Porto ; Fundaçao PLMJ, Lisbonne ; FRAC Haute Normandie ;<br />
Fundação Ilídio Pinho, Porto ; La banque postale, Paris ; Collection LVMH, Paris ; La Caixa, Barcelone ; FNAC, Paris<br />
Joel STERNFELD (Né en 1944, New York City. Vit et travaille à New York)<br />
Ruins of Vil<strong>la</strong> Sette Basi with the Ruins of a small temple, Roma Vecchia, Rome<br />
Negatif en septembre 1990, tirage 2006, édition 1/7 et 3 épreuves d’artistes<br />
Photographie numérique. Diptyque, 68, 58 x 86,36 cm<br />
Don <strong>Fondation</strong> C<strong>la</strong>rence <strong>Westbury</strong>, 2006<br />
Acquis auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> Galerie Luhring Augustine<br />
Très connu dans les années 70-80 pour son inscription dans <strong>la</strong> tradition <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s traversées<br />
photographiques <strong>de</strong>s USA initiée par Walker Evans, Joel Sternfeld fut, comme Stephen Shore et<br />
William Eggleston, <strong>de</strong> ceux qui donnèrent à <strong>la</strong> photographie couleur ses lettres <strong>de</strong> noblesse. Les<br />
projets <strong>de</strong> Sternfeld ont <strong>de</strong> façon répétée exploré <strong>la</strong> perception d’une i<strong>de</strong>ntité collective en<br />
documentant <strong>la</strong> vie <strong>de</strong>s gens simples. Sensibilisé au rôle émotionnel <strong>de</strong> <strong>la</strong> couleur par<br />
l’enseignement <strong>de</strong> Johannes Itten, il développe une réflexion sur le lieu et <strong>la</strong> trace en proposant<br />
dans les années 90 <strong>de</strong>s séries autour <strong>de</strong>s sites où se sont déroulées certaines <strong>de</strong>s tragédies <strong>de</strong><br />
l’histoire américaine, ou les manifestations violentes autour du G8 <strong>de</strong> Gênes.<br />
Ce diptyque fait partie d’une série réalisée au début <strong>de</strong>s années 90 où le photographe souligne <strong>la</strong><br />
juxtaposition dans un même paysage <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne romaine <strong>de</strong>s témoins du passé et <strong>de</strong>s<br />
bâtiments usuels contemporains. Il complète dans <strong>la</strong> collection <strong>la</strong> représentation du paysage<br />
photographique aux côtés <strong>de</strong> noms comme Thomas Ruff, Thomas Gursky, Thomas Struth, Jean-Marc<br />
Bustamante.<br />
Sélection d’autres collections publiques ayant <strong>de</strong>s oeuvres <strong>de</strong> Joel Sternfeld : Dal<strong>la</strong>s Art Museum ; Folkwang<br />
Museum, Essen ; Forbes Collection, New York ; Fotomuseum Winterthur, Suisse ; Groninger Museum, Groningen,<br />
Pays-Bas ; High Museum of Art, At<strong>la</strong>nta ; Museum of Mo<strong>de</strong>rn Art, Houston ; Museum of Art, Indianapolis ; Maison<br />
Européenne <strong>de</strong> <strong>la</strong> Photographie, Paris ; Museum Folkwang, Essen, Allemagne ; MOMA, San Francisco ; Art Museum,<br />
Seattle ; The Art Institute of Chicago, Chicago ; MOMA, New York ; The Whitney Museum of American Art, New<br />
York ; Yale University Art Gallery, New York<br />
Hiroshi SUGIMOTO (Né en 1948 à Tokyo. Vit et travaille à New York)<br />
Einstein Tower – Eric Men<strong>de</strong>lsohn, 2000<br />
Photographie noir et b<strong>la</strong>nc ex 4, édition <strong>de</strong> 25<br />
61 x 51 cm<br />
Don <strong>Fondation</strong> C<strong>la</strong>rence <strong>Westbury</strong>, 2004
German Pavilion – Ludwig Mies Van <strong>de</strong>r Rohe,<br />
1998<br />
Photographie noir et b<strong>la</strong>nc ex 8, édition <strong>de</strong> 25<br />
51 x 61 cm<br />
Don <strong>Fondation</strong> C<strong>la</strong>rence <strong>Westbury</strong>, 2004<br />
Rietveld – Schro<strong>de</strong>r House – Gerrit Rietveld, 1999<br />
Photographie noir et b<strong>la</strong>nc ex 2, édition <strong>de</strong> 25<br />
51 x 61 cm<br />
Don <strong>Fondation</strong> C<strong>la</strong>rence <strong>Westbury</strong>, 2004<br />
Acquisition auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> galerie Daniel<br />
Templon<br />
Né au Japon en 1948, Sugimoto s’installe à New York en 1974 après <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s à Tokyo et Los<br />
Angeles. Depuis ses premières séries <strong>de</strong> Dioramas mais surtout <strong>de</strong>s Theater où il photographie en<br />
pause et en un seul p<strong>la</strong>n <strong>la</strong> totalité d’un film, <strong>la</strong> photographie hiératique <strong>de</strong> Sugimoto a toujours<br />
eu à voir avec le temps. En 1997, Sugimoto commence une nouvelle série autour <strong>de</strong>s bâtiments<br />
phares <strong>de</strong> l’architecture du XXe siècle <strong>de</strong> Le Corbusier, Gehry, Gaudi, Starck… Celle-ci se poursuit<br />
jusqu’en 2002. Le flou créé à partir d’un défaut <strong>de</strong> mise au point commune à toutes les photos <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> série semble être une sorte <strong>de</strong> mise à l’épreuve du temps <strong>de</strong> cette architecture. Pour ses<br />
photographies, Sugimoto utilise un dispositif proche <strong>de</strong>s boîtiers photographiques du XIXe siècle.<br />
La prise <strong>de</strong> vue est effectuée sur une pellicule <strong>de</strong> format 8 x 10 pouces et les tirages sont <strong>de</strong> quatre<br />
fois <strong>la</strong> taille du négatif. Un temps d’exposition particulièrement long lui permet <strong>de</strong> révéler certains<br />
détails et lumières, imperceptibles dans une photographie traditionnelle. La question <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
perception est en effet fondamentale dans l’œuvre <strong>de</strong> Sugimoto, et seul ce procédé sophistiqué lui<br />
permet <strong>de</strong> dévoiler le mystère <strong>de</strong> <strong>la</strong> «présence physique» <strong>de</strong>s lieux photographiés.<br />
Sélection d’autres collections publiques ayant <strong>de</strong>s oeuvres <strong>de</strong> Hiroshi Sugimoto : FRAC Basse-Normandie ; FRAC<br />
Nord-Pas <strong>de</strong> Ca<strong>la</strong>is ; FRAC Lorraine ; <strong>Fondation</strong> Cartier pour l'art contemporain, Paris ; Queens<strong>la</strong>nd Art Gallery /<br />
Gallery of Mo<strong>de</strong>rn Art, Brisbane, Australie ; Det Nationale Fotomuseum, Copenhagen, Danemark ; Kiasma -<br />
Museum of Contemporary Art, Helsinki, Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong>; Sammlung Hoffmann, Berlin ; Pinakothek <strong>de</strong>r Mo<strong>de</strong>rne,<br />
Munich ; The Israel Museum, Jerusalem ; Punta <strong>de</strong>l<strong>la</strong> Dogana - Francois Pinault Foundation, Venise ; City Museum<br />
of Contemporary Art, Hiroshima ; Hara Museum of Contemporary Art, Tokyo ; Berardo Museum, Lisbonne ; Cal<br />
Cego - Colleccion <strong>de</strong> Arte Contemporaneo, Barcelone ; Museu d´Art Contemporani <strong>de</strong> Barcelona - MACBA,<br />
Barcelone ; Mo<strong>de</strong>rna Museet, Stockholm ; Fotomuseum, Winterthur, Suisse ; Tate Britain, Londres ; The Art<br />
Institute, Chicago ; Museum of Contemporary Art (MCA), Chicago ; Art Center, Des Moines ; Samuel P. Harn<br />
Museum of Art, Gainesville ; Bates College Museum of Arts, Lewiston ; County Museum of Art - LACMA, Los<br />
Angeles ; MOCA Grand Avenue, Los Angeles ; CIFO - Cisneros Fontanals Art Foundation, Miami ; Art Museum,<br />
Milwaukee ; Solomon R. Guggenheim Museum, New York City ; The Metropolitan Museum of Art, New York ; New<br />
Museum of Contemporary Art, New York City ; Art Museum, Saint Louis ; MOMA, San Francisco ; Hirshhorn<br />
Museum and Sculpture Gar<strong>de</strong>n, Washington<br />
Walid RAAD (Né en 1967 à Chbanieh, Liban. Vit et travaille à Beyrouth et New York)<br />
Civilizationally : We Do Not Dig Holes to<br />
Bury Ourselves (P<strong>la</strong>te 941), 2004<br />
Impression jet d’encre, edition 3/3<br />
111,8 x 119,4 cm<br />
Don <strong>Fondation</strong> C<strong>la</strong>rence <strong>Westbury</strong>, 2007<br />
Acquisition auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> Galerie Pau<strong>la</strong><br />
Cooper, New York
A partir <strong>de</strong>s années 90, dans le contexte qui a suivi <strong>la</strong> guerre civile, apparaissent au Liban <strong>de</strong>s<br />
œuvres qui empruntent leur forme au réel : photos d’archives, films, interviews, ou pour être plus<br />
exact aux mo<strong>de</strong>s d’interprétation du réel tels qu’ils sont utilisés par les historiens, experts,<br />
journalistes… L’artiste sort <strong>de</strong> son domaine « réservé », s’empare d’une parole d’autorité, qui<br />
normalement n’est pas <strong>la</strong> sienne. Bien longtemps auparavant, à l’issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> Première Guerre<br />
mondiale, les surréalistes, les constructivistes, les abstraits, tous, sous <strong>de</strong>s formes différentes, avaient<br />
reconnu à l’art <strong>la</strong> mission d’informer <strong>la</strong> vie. Ici, au contraire, c’est l’art qui prend <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie<br />
avec pour évi<strong>de</strong>nt corol<strong>la</strong>ire un doute sur <strong>la</strong> véracité <strong>de</strong> ce qui est présenté, mais aussi l’absolue<br />
liberté <strong>de</strong> qui échappe aux contrôles sociaux accompagnant d’ordinaire l’information politique et<br />
historique.<br />
L’At<strong>la</strong>s Group remp<strong>la</strong>ce l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> l’artiste par le groupe Il se constitue non plus autour <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
création <strong>de</strong> l’œuvre mais autour <strong>de</strong> sa constitution en tant qu’archive. L’activité du groupe peut<br />
aussi bien prendre <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> photos, <strong>de</strong> vidéos que <strong>de</strong> conférences ou d’essais. Au sein <strong>de</strong><br />
l’archive se différencient les œuvres : fichiers avec auteurs, fichiers trouvés, production <strong>de</strong> l’At<strong>la</strong>s<br />
Group. Ces <strong>de</strong>ux œuvres rentrent dans <strong>la</strong> première catégorie et font partie <strong>de</strong> l’ensemble The<br />
Fakhouri File, 1996/2002, constitué à partir <strong>de</strong>s carnets <strong>la</strong>issés par le Dr Fakhouri à sa mort et par<br />
<strong>de</strong>s photos prises par lui en 58-59.<br />
Note book Volume 72 : Missing Lebanese<br />
Wars ( p<strong>la</strong>te 142), 2004<br />
Impression Jet d’encre, edition 3/3<br />
111,8 x 127 cm<br />
Don <strong>Fondation</strong> C<strong>la</strong>rence <strong>Westbury</strong>, 2007<br />
Acquisition auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> Galerie Pau<strong>la</strong><br />
Cooper, New York<br />
Texte d’introduction rédigé par l’artiste : « Chaque feuillet réunit une photo <strong>de</strong> presse découpée<br />
dans l’édition du journal Annahar parue le len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> <strong>la</strong> course hippique, les indications <strong>de</strong><br />
Fakhouri sur <strong>la</strong> longueur du parcours, <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> compétition, le meilleur temps et les<br />
différentes statistiques, ainsi que les initiales <strong>de</strong>s historiens accompagnées <strong>de</strong> leurs paris respectifs<br />
et l’écart <strong>de</strong> temps anticipé par l’historien gagnant. À ce<strong>la</strong> s’ajoute un petit paragraphe manuscrit<br />
en ang<strong>la</strong>is. La veuve <strong>de</strong> M. Fakhouri, Zainab Fakhouri, explique que son mari avait l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
noter dans ses carnets <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scriptions rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s historiens gagnants. »<br />
Let’s be Honest, the Weather Helped (Lybia, Venezue<strong>la</strong>, Romania, Italy, Iraq), 1984–2007<br />
5 tirages archive Impression jet d’encre édition 5/7 + 2 épreuves d’artiste<br />
46,4 x 71,8 cm<br />
Don <strong>Fondation</strong> C<strong>la</strong>rence <strong>Westbury</strong>, 2008<br />
Acquisition auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> Galerie Pau<strong>la</strong> Cooper, New York<br />
Le travail <strong>de</strong> Raad <strong>de</strong> manière générale engage <strong>la</strong> tension qui existe entre <strong>la</strong> conscience subjective<br />
dispersée <strong>de</strong> multitu<strong>de</strong>s d’événements vécus individuellement à <strong>la</strong> conscience historique <strong>de</strong>s mêmes<br />
événements pensés et organisé dans le travail <strong>de</strong> mémoire. Raad re<strong>la</strong>te volontiers qu’à l’origine <strong>de</strong><br />
son travail artistique sont les photos prises avec son premier appareil à 15 ans lors <strong>de</strong><br />
bombar<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> Beyrouth pendant l’invasion israélienne <strong>de</strong> 1982. Recouvrant les traces<br />
d’impact <strong>de</strong>s projectiles par <strong>de</strong>s cercles <strong>de</strong> couleur selon le co<strong>de</strong> couleur porté sur les munitions,<br />
Raad é<strong>la</strong>bore avec ironie une trace pour le traumatisme. « Comme <strong>de</strong> nombreuses personnes à<br />
Beyrouth au début <strong>de</strong>s années 80, je collectionnais les balles et les éc<strong>la</strong>ts d’obus. Je parcourais les<br />
rues après un jour ou une nuit <strong>de</strong> tir pour prendre les balles dans les murs, les voitures ou les<br />
arbres. J’ai gardé <strong>de</strong>s notes détaillées <strong>de</strong> l’endroit où j’ai trouvé chaque balle en photographiant
les sites <strong>de</strong> mes découvertes et en p<strong>la</strong>çant sur mes photographies noir et b<strong>la</strong>nc <strong>de</strong>s taches <strong>de</strong><br />
couleur sur chaque trou <strong>de</strong> balle. La couleur <strong>de</strong>s taches correspond aux couleurs hypnotisantes<br />
que l’on trouve sur <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> <strong>la</strong> balle. Les couleurs suivaient absolument les co<strong>de</strong>s mis au point par<br />
les fabricants dans les différents pays pour marquer leur munitions et obus. D’année en année,<br />
pour compléter ma collection j’ai acheté <strong>de</strong>s balles auprès <strong>de</strong> ven<strong>de</strong>urs <strong>de</strong>s rues, recherchant le<br />
spectre complet <strong>de</strong>s couleurs qui ornait <strong>la</strong> tête <strong>de</strong>s cartouches <strong>de</strong>s AK-47 ou <strong>de</strong>s cartouches 5.45 x<br />
45 mm utilisées dans les M-16. Ce<strong>la</strong> m’a pris 25 ans pour comprendre que mon book avait<br />
catalogué les 23 pays qui ont armé ou vendu <strong>de</strong>s munitions aux différentes milices et armées<br />
combattants dans les guerres du Liban, y compris les USA, le Royaume Uni, l’Arabie Saoudite, Israel,<br />
<strong>la</strong> France, <strong>la</strong> Suisse et <strong>la</strong> Chine. » Walid Raad<br />
Sélection d’autres collections publiques ayant <strong>de</strong>s oeuvres <strong>de</strong> Walid Raad : MOMA, New York ; Kunsthalle<br />
Hamburg, Galerie <strong>de</strong>r Gegenwart, Hamburg ; FNAC, Centre National <strong>de</strong>s Arts P<strong>la</strong>stiques, Paris ; Kunsthaus, Zurich ;<br />
Tate Mo<strong>de</strong>rn, Londres ; Museum für Mo<strong>de</strong>rne Kunst, Frankfurt/Main ; MUMOK, Museum Mo<strong>de</strong>rner Kunst, Vienne,<br />
Autriche ; FRAC Languedoc Roussillon ; Museum of Contemporary Art, Athènes ; Centre National d´Art et <strong>de</strong><br />
Culture Georges Pompidou, Paris ; IFEMA, Madrid ; Kunstmuseum, Stuttgart<br />
Andre BUTZER (Né en 1973 à Stuttgart. Vit et travaille à Rangsdorf)<br />
Sans titre, 2009<br />
Huile sur toile<br />
180 x 130 cm<br />
Don <strong>Fondation</strong> C<strong>la</strong>rence <strong>Westbury</strong>, 2009<br />
Acquisition auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> galerie Renos Xippas<br />
Dans une précé<strong>de</strong>nte série André Butzer avait organisé ses espaces p<strong>la</strong>ts aux couleurs vives autour<br />
<strong>de</strong> personnages : les Frie<strong>de</strong>ns-Siemens, mé<strong>la</strong>nge <strong>de</strong> personnages à <strong>la</strong> Disney et <strong>de</strong> logotypes,<br />
porteurs d’une fiction située à Nasaheim, siège <strong>de</strong> Disney en Californie, ville fondée par <strong>de</strong>s<br />
émigrés allemands. A partir <strong>de</strong> 2008 il fusionne ses espaces et ses personnages dans une<br />
abstraction où transparaît encore parfois son personnage fétiche. Dès les débuts <strong>de</strong> sa carrière<br />
particulièrement remarqués en 1999, au moment où le réalisme froid <strong>de</strong> l’Ecole <strong>de</strong> Leipzig semble<br />
s’imposer, Butzer joue <strong>de</strong> l’archétype et parodie les caractéristiques primordiales <strong>de</strong> tel ou tel<br />
style : ici l’abstraction, tendance action painting par <strong>la</strong> violence <strong>de</strong>s couleurs, l’épaisseur d’un<br />
traitement évi<strong>de</strong>mment expressionniste, l’imbrication <strong>de</strong>s lignes et <strong>de</strong> formes simples (triangles,<br />
cercles, angles droits), jets <strong>de</strong> peinture b<strong>la</strong>nche. Sa véhémence ne se contente pas d’être critique,<br />
elle est également pleine <strong>de</strong> réussite. Elle porte c<strong>la</strong>irement une peinture qui refuse <strong>de</strong> s’i<strong>de</strong>ntifier à<br />
l’héroïsme et aux idéaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> peinture mo<strong>de</strong>rniste. Ancien étudiant à l’Académie <strong>de</strong> Hambourg où<br />
il étudie <strong>de</strong> 1995 à 1996, il forme <strong>de</strong> 1996 à 2000 dans cette ville une auto-académie :Aka<strong>de</strong>mie-<br />
Isotrop avec quelques camara<strong>de</strong>s Il s’inscrit pleinement dans <strong>la</strong> tradition picturale et libertaire <strong>de</strong>s<br />
groupes d’artistes :Albert Oehlen, Daniel Richter, Jonathan Meese, tous marqués par cette ville.<br />
C’est par cette généalogie qu’il intéresse notre collection très riche en artistes allemands.<br />
Sélection d’autres collections ayant <strong>de</strong>s oeuvres d’André Butzer : <strong>Fondation</strong> Prada, Mi<strong>la</strong>n ; Collection Goetz,<br />
Munich ; Kunstmuseum, Stuttgart ; Rubell Collection Miami ; Saatchi collection, Londres ; Staatliche Mussen<br />
Preussischer Kulturbesitz, Berlin ; Taschen, Cologne<br />
Rosson CROW (Née en 1982 à Dal<strong>la</strong>s. Vit et travaille dans le Connecticut)<br />
Pop Art Pa<strong>la</strong>zzo, 2009<br />
Huile, acrylique et émail sur lin. 243 x 365 cm<br />
Don <strong>Fondation</strong> C<strong>la</strong>rence <strong>Westbury</strong>, 2010<br />
Acquisition auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> Galerie Nathalie<br />
Obadia
Diplômée <strong>de</strong> Yale University, Rosson Crow est née en 1982 à Dal<strong>la</strong>s. Elle développe une peinture <strong>de</strong><br />
grand format, aux couleurs éc<strong>la</strong>tantes, marquées par <strong>de</strong>s éc<strong>la</strong>boussures et <strong>de</strong>s coulures qui<br />
amplifient encore l’instabilité <strong>de</strong>s espaces représentés. Certains d’entre eux, salles <strong>de</strong> pa<strong>la</strong>is<br />
européens, halls d’hôtels, bars, dancing n’existent plus. Les espaces représentés sont vi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> toute<br />
présence humaine et sont choisis souvent pour leur histoire, voire leur valeur symbolique. Pop Art<br />
Pa<strong>la</strong>zzo fait contraster <strong>de</strong>s œuvres majeures du pop art : Epiphany peinte en 1964 par Richard<br />
Hamilton à partir d’un badge trouvé lors <strong>de</strong> son premier voyage en Californie, un tableau <strong>de</strong><br />
Morris Louis, un Stel<strong>la</strong>, le poof <strong>de</strong> Allen Jones <strong>de</strong> 1969 avec le lourd décor du sol et <strong>de</strong>s <strong>la</strong>mbris<br />
d’une salle composée à partir <strong>de</strong> plusieurs pa<strong>la</strong>is vénitien. Crow s’appuie sur son expérience<br />
personnelle <strong>de</strong> l’adaptation <strong>de</strong>s styles historiques dans les villes neuves <strong>de</strong>s Etats-Unis telles que<br />
Dal<strong>la</strong>s, Los Angeles ou Las Vegas mais développe également une réflexion sur le mythe, <strong>la</strong> mémoire<br />
et l’usure du temps. S’attachant à <strong>de</strong>s architectures réelles mais aussi à <strong>de</strong>s espaces créés par <strong>de</strong>s<br />
artistes contemporains : telles l’instal<strong>la</strong>tion B<strong>la</strong>ck Pussy <strong>de</strong> Jason Rho<strong>de</strong>s à LA ou l’exposition <strong>de</strong><br />
Jeff Koons au Château <strong>de</strong> Versailles, Rosson Crow opère une sorte <strong>de</strong> projection dans le temps et<br />
<strong>de</strong> retournement <strong>de</strong> <strong>la</strong> glorification et l’hommage en déca<strong>de</strong>nce. Des majorettes au saloon en<br />
passant par l’abstraction et le pop art, Rosson Crow traite avec une incroyable énergie les symboles<br />
<strong>de</strong> l’Amérique. Loin <strong>de</strong> toute technique d’appropriation, ce tableau est particulièrement intéressant<br />
pour l’intégration <strong>de</strong> <strong>la</strong> citation et <strong>de</strong> <strong>la</strong> référence à un univers personnel.<br />
Sélection d’autres collections ayant <strong>de</strong>s oeuvres <strong>de</strong> Rosson Crow : Collection LVMH, Paris ; Mudam, <strong>Fondation</strong><br />
Musée d’Art Mo<strong>de</strong>rne Grand Duc Jean, Luxembourg ; Mo<strong>de</strong>rn Art Museum of Fort Worth, Texas<br />
Hernan BAS (Né en 1978 à Miami. Vit et travaille à Miami et Detroit)<br />
At the Root of his thinking (or the pink blossom), 2009<br />
Acrylique sur toile<br />
213 x 183 cm<br />
Don <strong>Fondation</strong> C<strong>la</strong>rence <strong>Westbury</strong>, 2011<br />
L’œuvre <strong>de</strong> Hernan Bas, né en 1978 à Miami <strong>de</strong> parents cubains, développe une figuration centrée<br />
sur <strong>de</strong> jeunes gens androgynes qui n’est pas sans évoquer les œuvres <strong>de</strong> Elizabeth Peyton ou plus<br />
loin encore David Hockney. Le travail <strong>de</strong> Bas s’inscrit dans le contexte d’un art qui explore <strong>la</strong><br />
culture gay et où, comme chez <strong>de</strong> nombreux contemporains, se traduisent les enjeux <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité<br />
dans une certaine superposition <strong>de</strong> l’auteur et <strong>de</strong>s personnages représentés. Les représentations <strong>de</strong><br />
Hernan Bas d’abord liée à l’univers <strong>de</strong> <strong>la</strong> mo<strong>de</strong> et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fête s’attachent à <strong>de</strong> nouvelles thématiques<br />
via <strong>la</strong> littérature et <strong>la</strong> peinture du XIXe siècle. Bas cite comme source Gauguin, Ensor. L’exposition<br />
Consi<strong>de</strong>ring Henry dont fait partie cette œuvre renvoie à Henry David Thoreau un exemple éc<strong>la</strong>tant<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> formation du sentiment <strong>de</strong> nature comme morale politique et comme mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie. Dans ses<br />
interviews, Hernan Bas revendique à <strong>la</strong> fois <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> construire <strong>la</strong> peinture à partir d’une<br />
histoire : Thoreau, Ubu… mais aussi à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> peinture seule. Les œuvres <strong>de</strong> Bas frappe par une<br />
sensualité directe <strong>de</strong> <strong>la</strong> peinture dans l’évocation d’un environnement naturel à mi chemin <strong>de</strong><br />
l’effusion romantique et <strong>de</strong> l’abstraction. Bas qui couvre <strong>la</strong> toile b<strong>la</strong>nche par un réseau <strong>de</strong> couleurs,<br />
ici appliquées au couteau, d’où naît le sujet compare ainsi ses œuvres dans leurs premiers moments<br />
à un De Kooning. L’opposition abstraction figuration a été structurante pour le XXe siècle et jusque<br />
dans les années 70, jusqu’à ce que le recours à d’autres mediums comme <strong>la</strong> photographie et l’objet<br />
fasse éc<strong>la</strong>ter ces considérations. Elle a nourri le travail <strong>de</strong> grands maîtres comme Gerhard Richter.<br />
L’œuvre <strong>de</strong> Hernan Bas s’engage comme le travail <strong>de</strong> Cecily Brown qui est un peu plus âgée dans<br />
une sorte <strong>de</strong> superposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> représentation et <strong>de</strong> l’abstraction.<br />
Sélection d’autres collections ayant <strong>de</strong>s oeuvres <strong>de</strong> Hernan Bas : Museum of Mo<strong>de</strong>rn Art, New York ;<br />
MOMA, San Francisco ; Rubell Family Collection, Miami ; Museum of Contemporary Art, Miami;<br />
Saatchi Collection, Londres ; Museum of Contemporary Art, Miami ; Whitney Museum of<br />
American Art, New York ; Hirschorn Museum and Sculpture Gar<strong>de</strong>n, Washington ; Museum of<br />
Contemporary Art, Los Angeles