baronnie de Candé - histoire du Haut-Anjou
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« Histoire <strong>de</strong> la <strong>baronnie</strong> <strong>de</strong> <strong>Candé</strong>, Comte René <strong>de</strong> l’Esperonnière Angers, 1894 »<br />
numérisation <strong>de</strong> l’ouvrage effectuée bénévolement en 2006 par Odile HALBERT<br />
ATTENTION, lire la mise en gar<strong>de</strong> en page 1<br />
Cette foule arriva le 20 octobre à <strong>Candé</strong>. La gar<strong>de</strong> nationale essaya <strong>de</strong> défendre la ville,<br />
mais fut repoussée et perdit onze hommes. Les Vendéens trouvèrent <strong>de</strong>s vivres en abondance<br />
et partirent le len<strong>de</strong>main pour Châteaugontier, laissant dans l'hôpital trente blessés.<br />
Madame <strong>de</strong> la Rochejaquelein affirme dans ses Mémoires que ces malheureux furent tous<br />
massacrés par les volontaires.<br />
- 1 5 -<br />
La bataille <strong>de</strong> Savenay, livrée le 23 déceembre 1793 anéantit les <strong>de</strong>rniers débris <strong>de</strong> l'armée<br />
vendéenne. Mais l’ar<strong>de</strong>ur royaliste n'était point éteinte et, pendant plusieurs années<br />
encore, la Chouannerie <strong>de</strong>vait lutter contre la République avec une persévérance opiniâtre.<br />
Unis à la Bretagne, les départements <strong>de</strong> la Sarthe, <strong>de</strong> la Mayenne et Maine–et-Loire allaient<br />
s’immortaliser par une guerre d'un caractère tout spécial, suite <strong>de</strong> surprises et<br />
d'embusca<strong>de</strong>s admirablement favorisées par les fourrés impénétrables qui couvraient la<br />
région tout entière. <strong>Candé</strong> fut englobé dans le cercle <strong>de</strong> l'insurrection, et les patriotes<br />
enrôlés dans sa gar<strong>de</strong> nationale trouvèrent <strong>de</strong> ru<strong>de</strong>s adversaires dans les partis <strong>de</strong>s Chouans<br />
qui sillonnaient le pays. Les Jacobins avaient planté un arbre <strong>de</strong> la Liberté sur la place <strong>du</strong><br />
Marché et transformé l'église en club ; ils promenaient sur un âne, le visage tourné <strong>du</strong> coté<br />
<strong>de</strong> la queue, les femmes suspectes <strong>de</strong> royalisme ; mais cela n'empêchait pas la Chouannerie<br />
<strong>de</strong> régner dans toutes les paroisses voisines. Bourmont était le principal centre <strong>de</strong><br />
résistance. Le futur vainqueur d'Alger faisait alors ses premières armes en compagnie <strong>de</strong>s<br />
Scépeaux, <strong>de</strong>s d'Andigné et <strong>de</strong>s Turpin. Les Bleus 18 se vengèrent <strong>de</strong> son habilité et <strong>de</strong> son<br />
courage en incendiant à plusieurs reprises son château. (Voir BOURMONT.)<br />
An mois d'avril 1796, une colonne républicaine s'établit à <strong>Candé</strong>. Peu <strong>de</strong> temps après<br />
s'ouvrirent les négociations pour la paix, qui fut signée en juillet.<br />
Cette trêve n'eut qu'une courte <strong>du</strong>rée ; plusieurs généraux royalistes furent jetés en<br />
prison, les esprits s'exaltèrent <strong>de</strong> nouveau, et en 1799 les hostilités recommencèrent avec<br />
une nouvelle fureur. Alors parut Bonaparte : désarmant certains chefs par <strong>de</strong>s propositions<br />
avantageuses, opposant aux autres <strong>de</strong>s forces supérieures, il brisa toutes les résistances, et<br />
la pacification fut définitivement établie au mois <strong>de</strong> janvier 1800. Le congrès <strong>de</strong> Pouancé<br />
avait eu lieu le. 27 décembre précé<strong>de</strong>nt et les <strong>de</strong>rniers pourparlers s'étaient engagés à<br />
<strong>Candé</strong> même, le 8 janvier. Les départements <strong>de</strong> l'Ouest <strong>de</strong>vaient être exemptés <strong>de</strong> l'impôt<br />
pendant les six premiers mois <strong>de</strong> l'année.<br />
- 16 -<br />
Le Concordat, signé le 15 juillet 1801, rétablit en France le culte catholique ; le nouveau<br />
curé <strong>de</strong> <strong>Candé</strong>, Pierre Raimbault, fut nommé en 1802.<br />
Aucun événement notable ne . se passa dans le canton pendant la <strong>du</strong>rée <strong>de</strong> l'Empire. La<br />
Vendée reprit les armes pendant les Cent Jours, mais ce mouvement n'eut qu’un faible écho<br />
sur la rive droite <strong>de</strong> la Loire. L'insurrection <strong>de</strong> 1832 fut plus sérieuse. Les Chouans s'armèrent<br />
et leurs ban<strong>de</strong>s parcoururent le pays pendant quelques semaines, mais sans livrer <strong>de</strong> combats<br />
importants. Cependant <strong>de</strong>ux rencontres contre <strong>de</strong>s détachements <strong>du</strong> 54° <strong>de</strong> ligne eurent<br />
lieu le 7 juin à Challain et le 9 à Freigné. La défaite <strong>de</strong>s Royalistes en Vendée mit fin à<br />
cette campagne et amena le désarmement général dans toute la région <strong>de</strong> l'ancienne<br />
chouannerie. Le département avait été mis en état <strong>de</strong> siège, et les troupes <strong>de</strong> Louis-Philippe<br />
restèrent longtemps cantonnées dans la plupart <strong>de</strong>s paroisses. Cette prise d'armes pro<strong>du</strong>isit<br />
18 On donna le nom <strong>de</strong> Bleus aux soldats républicains, et par extension aux partisans <strong>de</strong> la Révolution.<br />
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