baronnie de Candé - histoire du Haut-Anjou
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« Histoire <strong>de</strong> la <strong>baronnie</strong> <strong>de</strong> <strong>Candé</strong>, Comte René <strong>de</strong> l’Esperonnière Angers, 1894 »<br />
numérisation <strong>de</strong> l’ouvrage effectuée bénévolement en 2006 par Odile HALBERT<br />
ATTENTION, lire la mise en gar<strong>de</strong> en page 1<br />
fluvium Ligeris). — On peut juger d'après cette désignation, <strong>de</strong> la puissance et <strong>de</strong> la richesse<br />
<strong>de</strong> Guillaume <strong>de</strong> Thouars.<br />
Cet acte fut passé à <strong>Candé</strong>, l'an <strong>du</strong> Seigneur 1234, et scellé <strong>du</strong> sceau <strong>du</strong> suzerain 61<br />
(Preuves, IV).<br />
- 39 -<br />
C'est vers cette époque qu'apparaît, — mêlée d'abord àl'<strong>histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>Candé</strong>, pour y<br />
prendre quelques années plus tard une place prépondérante, la gran<strong>de</strong> et ancienne maison<br />
<strong>de</strong> Châteaubriant, qui tient le premier rang dans l'<strong>histoire</strong> <strong>de</strong> Bretagne, souvent appelée aux<br />
conseils <strong>de</strong> ses <strong>du</strong>cs, et, vassale fidèle <strong>de</strong> la couronne <strong>de</strong> France lorsque les armées<br />
Anglaises menacent l'indépendance <strong>du</strong> pays.<br />
Au siècle précé<strong>de</strong>nt, Juhaël <strong>de</strong> Chasteau—Brient avait épousé Ernma <strong>de</strong> la Guerche.<br />
Guillaume <strong>de</strong> Thouars se trouvait donc, par son mariage, allié à cette illustre race, et les<br />
documents qui nous sont parvenus fout ressortir l'intime liaison qui existait entre les <strong>de</strong>ux<br />
familles. Aussi fut—ce le chef <strong>de</strong> sa maison, Geoffroy IV, baron <strong>de</strong> Châteaubriant , qui <strong>de</strong>vint<br />
héritier <strong>de</strong> Guillaume <strong>de</strong> Thouars et d'Isabeau <strong>de</strong> la Guerche, réunissant ainsi une immense<br />
fortune et <strong>de</strong> puissantes seigneuries.<br />
Dès 1237, un accord relatif aux droits que chacun d'eux possédait dans la forèt <strong>de</strong><br />
Juigné 62 , fut passé entre Geoffroy <strong>de</strong> Châteaubriant et Guillaume <strong>de</strong> Thouars, assisté<br />
d'Isabelle sa femme, à laquelle ces biens appartenaient en propre. Il fut convenu que lorsque<br />
le seigneur <strong>de</strong> Châteaubriant ferait couper et vendre <strong>de</strong>s bois dans la forêt <strong>de</strong> Juigné, la<br />
quatrième partie <strong>du</strong> prix <strong>de</strong> la vente appartiendrait au seigneur <strong>de</strong> <strong>Candé</strong>. Si les seigneurs <strong>de</strong><br />
Châteaubriant employaient trois forgerons aux forges <strong>de</strong> Juigné, les seigneurs <strong>de</strong> <strong>Candé</strong><br />
seraient obligés d'adjoindre un quatrième ouvrier. Ces <strong>de</strong>rniers <strong>de</strong>vaient encore toucher le<br />
quart <strong>de</strong>s divers revenus <strong>de</strong> la forêt, notamment ceux qui provenaient <strong>de</strong>s foins et <strong>du</strong><br />
panage <strong>de</strong>s porcs 63 .<br />
Cinq ans plus tard, le seigneur <strong>de</strong> Châteaubriant allait recevoir une première preuve <strong>de</strong><br />
l'attachement que lui portaient le seigneur et la dame <strong>de</strong> <strong>Candé</strong>. Par lettres datées <strong>de</strong><br />
l'année 1242, Isabelle, femme <strong>de</strong> Guillaume <strong>de</strong> Thouars, prenant le titre <strong>de</strong> dame <strong>de</strong><br />
Challain, et sous la réserve <strong>du</strong> consentement <strong>de</strong> son mari, donnait à Geoffroy <strong>de</strong><br />
Châteaubriant le fief <strong>de</strong> Chanzeaux 64 (Chanveaux), à la condition qu'il lui servirait une rente<br />
annuelle, <strong>de</strong> dix livres <strong>de</strong> monnaie courante. « Et pour que ce pacte soit ferme et stable, —<br />
ajoute Isabelle, - je lui ai donné la présente charte, scellée <strong>de</strong> mon sceau. L'an <strong>du</strong> Seigneur<br />
1242 » 65 .<br />
- 40 -<br />
En cette même année 1242, Guillaume <strong>de</strong> Thouars, n'ayant pas d'enfant, résolut <strong>de</strong><br />
léguer tous ses biens à son cousin Geoffroy <strong>de</strong> Chateaubriant ; il <strong>de</strong>manda conseil à<br />
plusieurs seigneurs et, tous ayant approuvé sa détermination, il exécuta son projet au mois<br />
<strong>de</strong> décembre 1243. En ces âges <strong>de</strong> foi ar<strong>de</strong>nte, sous le règne <strong>du</strong> plus saint <strong>de</strong> nos rois, les<br />
chevaliers aimaient à implorer la protection <strong>de</strong> Dieu et <strong>de</strong>s saints, ne trouvant point indigne<br />
61<br />
Archives <strong>du</strong> Gué. Parchemin original. Le sceau a disparu ; il ne reste que les lacs <strong>de</strong> soie rouge et jaune<br />
62<br />
JUIGNÉ-LES-MOUTIERS, commune, arrondissement d’Ancenis (Loire-Inférieure)<br />
63<br />
A. <strong>du</strong> Paz, p.14<br />
64<br />
Le fief <strong>de</strong> Chanzeaux (maintenant Chanveaux), avait le titre <strong>de</strong> châtellenie.<br />
65<br />
Archives <strong>du</strong> Gué. Parchemin original. Le sceau a été per<strong>du</strong> ; les lacs <strong>de</strong> soie subsistent encore (Preuves, V)<br />
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