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baronnie de Candé - histoire du Haut-Anjou

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« Histoire <strong>de</strong> la <strong>baronnie</strong> <strong>de</strong> <strong>Candé</strong>, Comte René <strong>de</strong> l’Esperonnière Angers, 1894 »<br />

numérisation <strong>de</strong> l’ouvrage effectuée bénévolement en 2006 par Odile HALBERT<br />

ATTENTION, lire la mise en gar<strong>de</strong> en page 1<br />

<strong>de</strong> <strong>Candé</strong>, et au <strong>de</strong>hors dans les chemins et lieux appartenants à ladite ville, et sur tout le<br />

cohuage 69 , s’il lui plaisait d'édifier une cohue dans la ville <strong>de</strong> <strong>Candé</strong>, nonobstant toute<br />

opposition <strong>de</strong> ma part, <strong>de</strong> mes héritiers, on <strong>de</strong> mes successeurs quels qu'ils soient. Pour cela<br />

il ne lui sera rien <strong>de</strong>mandé, ni à ses héritiers, et aucun droit ne lui sera réclamé sur ladite<br />

moitié. Afin que ceci <strong>de</strong>meure perpétuellement ferme et stable, j'ai donné audit chevalier,<br />

en témoignage et garantie, les présentes lettres scellées <strong>de</strong> mon sceau. Fait l'an <strong>du</strong> Seigneur<br />

1243, au mois d'octobre » 70 .<br />

- 42 -<br />

Nous avons rencontré aux Archives nationales une charte <strong>de</strong> Guillaume <strong>de</strong> Thouars.<br />

remontant à l'année 1238, — cinq ans avant les donations que nous venons <strong>de</strong> rapporter, —<br />

et qui présente un rare intérêt. Non seulement elle établit avec certitu<strong>de</strong> que Guillaume<br />

<strong>de</strong>vint seigneur <strong>de</strong> <strong>Candé</strong> par droit héréditaire, mais elle offre aussi une curieuse peinture <strong>du</strong><br />

Moyen Age, avec ce mélange d'omnipotence féodale et <strong>de</strong> sentiments religieux : Foulques<br />

<strong>de</strong> <strong>Candé</strong> avait concédé une terre à l'abbaye <strong>de</strong> Pontron, mais Guillaume, loin <strong>de</strong><br />

reconnaître généreusement le don <strong>de</strong> son prédécesseur, manifesta le regret d'être privé <strong>de</strong><br />

cet héritage et, mal conseillé, inquiéta si bien les moines que ceux-ci, effrayés, lui<br />

abandonnèrent la propriété en échange d'une petite rente. Plus tard, avec les années, le<br />

seigneur <strong>de</strong> <strong>Candé</strong> regretta son injustice et, « revenu à <strong>de</strong> meilleurs sentiments », il remit<br />

l'abbaye <strong>de</strong> Pontron en possession <strong>de</strong>s terres, qu'il lui avait reprises. Voici la tra<strong>du</strong>ction <strong>de</strong><br />

cette charte :<br />

« A tous les fidèles qui les présentes lettres liront, Guillaume <strong>de</strong> Thouars, seigneur <strong>de</strong><br />

<strong>Candé</strong>, salut en Notre-Seigneur. Sachent tous que noble homme Foulques, autrefois<br />

seigneur <strong>de</strong> <strong>Candé</strong>, a donné et concédé à Dieu et aux moines <strong>de</strong> l'abbaye <strong>de</strong> Pontron une<br />

terre appelée « le haut d'Angrie », et cela pour que les dits moines y construisissent une<br />

grange propre à leurs usages. Or, pendant longtemps, les dits moines ont possédé cette<br />

terre en toute liberté et en toute tranquillité ; ils y ont élevé à grands frais <strong>de</strong> nombreuses<br />

constructions, telles que la dite grange, un moulin sur un étang, et d'autres encore.<br />

Mais lorsque je fus <strong>de</strong>venu, moi. Guillaume, par droit héréditaire et par la la volonté <strong>de</strong><br />

Dieu, possesseur <strong>de</strong> la terre <strong>de</strong> <strong>Candé</strong>, poussé par quelques personnes, j'intervins mal à<br />

propos et j'inquiétai sans cesse les moines, à tel point quils m'abandonnèrent ladite terre<br />

avec les constructions qu'ils y avaient établies, soit <strong>de</strong> bon gré, soit <strong>de</strong> force. De mon côté,<br />

en échange <strong>de</strong> cette terre, je donnai aux dits moines, en perpétuelle propriété, soixante<br />

sous à prélever sur le péage <strong>de</strong> mon chemin <strong>de</strong> <strong>Candé</strong>, avec vingt sous qu'ils tenaient en don<br />

<strong>du</strong>dit Foulques, et huit livres qu'ils <strong>de</strong>vaient à la générosité <strong>du</strong> seigneur Pierre <strong>de</strong> Chemillé.<br />

Mais après avoir eu, pendant plusieurs années, la jouissance <strong>de</strong> cette terre avec ses<br />

constructions, je suis revenu à <strong>de</strong> meilleurs sentiments, comprenant et reconnaissant que,<br />

par suite et <strong>de</strong> mon fait, l'abbaye avait été très accablée. Craignant donc pour mon âme et<br />

pensant à son salut, j'ai ren<strong>du</strong>, restitué et concédé à ladite abbaye et aux moines y servant<br />

Dieu , ladite grange avec tout ce qui en dépend, pour qu'ils la possè<strong>de</strong>nt à tout jamais, en<br />

toute liberté et tranquillité, comme ils la tenaient auparavant <strong>de</strong> la libéralité <strong>du</strong>dit Foulques<br />

<strong>de</strong> <strong>Candé</strong>, librement et paisiblement. C'est pourquoi, considérant le dommage fait aux dits<br />

moines, la ruine <strong>de</strong>s constructions qui pendant ma possession se sont écroulées, j'ai donné<br />

69 COHUAGE : Droit qui était prélevé sur les cohues. La cohue était la halle, et plus spécialement le marché.<br />

70 Archives <strong>du</strong> Gué. Parchemin original, jadis scellé (Preuves, VI)<br />

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