baronnie de Candé - histoire du Haut-Anjou
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« Histoire <strong>de</strong> la <strong>baronnie</strong> <strong>de</strong> <strong>Candé</strong>, Comte René <strong>de</strong> l’Esperonnière Angers, 1894 »<br />
numérisation <strong>de</strong> l’ouvrage effectuée bénévolement en 2006 par Odile HALBERT<br />
ATTENTION, lire la mise en gar<strong>de</strong> en page 1<br />
Montrevault, seigneur <strong>du</strong> Lion-d'Angers, et spéficie que l’acte fut signé à <strong>Candé</strong> (apud<br />
Can<strong>de</strong>tum castrum) 35 . - (Preuves, I.)<br />
- 26 -<br />
Nos vieux chroniqueurs ne citent aucun nom et se préoccupent particulièrement <strong>de</strong> la<br />
mort <strong>du</strong> prince et <strong>de</strong>s circonstances merveilleuses qui la présagèrent : une comète d’un éclat<br />
singulier brilla au ciel pendant quarante jours, puis s'assombrit et disparut La foi naïve <strong>de</strong><br />
cette époque s'inquiétait <strong>de</strong> tous les phénomènes et y trouvait <strong>de</strong>s causes surnaturelles qui<br />
répandaient partout l'épouvante et la consternation ; cette fois, les craintes se trouvèrent<br />
justifiees par le trépas <strong>du</strong> jeune Geoffroy Martel.<br />
Celui-ci était fils <strong>de</strong> Foulques IV, le Réchin, comte d'<strong>Anjou</strong>. et d'Ermengar<strong>de</strong> <strong>de</strong> Bourbon.<br />
Sage, hardi et courageux, il réunissait tous les dons qui assurent la faveur populaire et ses<br />
succès dans diverses guerres avaient amené son père, qui ne l'aimait pas, à l'associer, en<br />
1103, à son pouvoir.<br />
C’était un étrange et ru<strong>de</strong> personnage, ce Foulques le Réchin, ou le Hargneux. Marié en<br />
premières noces avec Ermengar<strong>de</strong> <strong>de</strong> Beaugency, dont il eut une fille qui épousa Alain<br />
Fergent, <strong>du</strong>c <strong>de</strong> Bretagne, il la répudia pour épouser sa cousine Ermengar<strong>de</strong> <strong>de</strong> Bourbon<br />
(1070), qui fut la mère <strong>de</strong> Geoffroy Martel, Mais il divorça quelques années après et s'allia, en<br />
1076, à Aurengar<strong>de</strong>, fille d'Isambert <strong>de</strong> Châtelaillon, qu'il délaissa comme les précé<strong>de</strong>ntes ;<br />
elle se réfugia dans un couvent quatre ans après son mariage. Presque aussitôt,<br />
Foulques.contracta une nouvelle union avec sa cousine, fille <strong>du</strong> comte <strong>de</strong> Brienne, et ne<br />
tarda pas à l'abandonner pour Bertra<strong>de</strong> <strong>de</strong> Montfort, qu'il épousa en 1088, et dont il eut un<br />
fils. Foulques, qui <strong>de</strong>vint roi <strong>de</strong> Jérusalem.<br />
Il était encore épris <strong>de</strong> sa cinquième femme, assez indifférent d'ailleurs à l'excommunication<br />
qui venait d'être lancée contre lui, lorsqu’en 1092, Bertra<strong>de</strong>, dans tout l'éclat <strong>de</strong> sa<br />
merveilleuse beauté, céda aux amoureuses sollicitations <strong>de</strong> Philippe 1 er , roi <strong>de</strong> France, et<br />
s’évada secrètement pour aller le retrouver, - « Dieu permettant, dit Viguier, que la lubricité<br />
<strong>de</strong> Philippe fût le chàtiment <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> Foulques. » - (B. Roger, 205.)<br />
- 27 -<br />
Le mariage fut célébré à Paris. Foulques, outré <strong>de</strong> cet abandon, dénonça l’a<strong>du</strong>ltère au<br />
concile <strong>de</strong> Clermont. On sait le scandale qui en résulta ; le Pape excommunia les <strong>de</strong>ux<br />
coupables, et la sentence ne fut levée que dix ans après. C’est alors qu’un singulier spectable<br />
fut donné aux Angevins : Philippe 1 er vint à Angers, accompagné <strong>de</strong> Bertra<strong>de</strong> qui fut traitée<br />
en reine ; le comte d’<strong>Anjou</strong> se montra fort assi<strong>du</strong> auprès d’elle et lui témoigna la plus<br />
respectueuse déférence.<br />
Ce fut vraisemblablement à l’occasion <strong>de</strong> la mort <strong>de</strong> Geoffroy Martel que Bertra<strong>de</strong> visita<br />
l’<strong>Anjou</strong>. Le bruit public l’accusait <strong>de</strong> la mort <strong>de</strong> ce prince, qu’elle détestait. Bourdigné, dans<br />
ses Annales, et B. Roger, dans son Histoire d’<strong>Anjou</strong>, partagent l’<strong>histoire</strong> populaire et laissent<br />
planer sur Foulques le Réchin l’imputation d’avoir consenti à la trahison fomentée par<br />
Bertra<strong>de</strong>. Lorsque celle-ci vint à Angers, cinq mois s’étaient écoulés <strong>de</strong>puis l’énénement<br />
funeste qui termina le siège <strong>de</strong> <strong>Candé</strong>, et l’<strong>Anjou</strong> tout entier pleurait encore le jeune comte,<br />
sur lequel avaient reposé tant d’espérances. Sa présence ne pouvait que rappeler cette perte<br />
si récente et il n’est pas surprenant qu’elle ait ravivé les accusations.<br />
35 Bibliothèque d’Angers. Cartulaire <strong>de</strong> Saint-Aubin : Cartae <strong>de</strong> Legione.<br />
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