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LO LUGARN-LOU LUGAR - Partit de la Nacion Occitana

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EDITORIAL<br />

Notre objectif: <strong>de</strong>s pouvoirs régionaux occitans autonomes à court terme, un État<br />

fédéral occitan à long terme<br />

Le mérite <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise financière et économique à l’échelle<br />

p<strong>la</strong>nétaire dont nous sommes loins d’être sortis est d’avoir<br />

remis à l’ordre du jour <strong>la</strong> question du rôle régu<strong>la</strong>teur <strong>de</strong><br />

l’État et pas seulement dans le domaine <strong>de</strong> l’économie. Mis<br />

à part les anarchistes, peu contestent <strong>de</strong> nos jours <strong>la</strong><br />

nécessité d’un État mais en revanche les divergences<br />

portent sur <strong>la</strong> taille, <strong>la</strong> forme et les missions <strong>de</strong> celui-ci.<br />

Dans l’Union européenne, <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s États sont<br />

décentralisés et ten<strong>de</strong>nt vers le fédéralisme ou sont<br />

fédéraux et républicains à quelques exceptions près. Même<br />

si <strong>la</strong> France fait encore exception en matière <strong>de</strong><br />

centralisme, l’État n’y est plus aussi omniprésent <strong>de</strong>puis les<br />

années 1980. En Afrique, les États résultant <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

décolonisation sont <strong>de</strong>s coquilles vi<strong>de</strong>s gangrénées par <strong>la</strong><br />

corruption car ils ne correspon<strong>de</strong>nt pas aux réalités<br />

ethniques. Au Moyen Orient, les États dictatoriaux n’ont<br />

pas l’adhésion <strong>de</strong>s masses qui ne se reconnaissent que<br />

dans <strong>la</strong> famille, le c<strong>la</strong>n ou <strong>la</strong> tribu. En Asie, l’État autoritaire<br />

<strong>de</strong>spotique est assez répandu pour <strong>de</strong>s raisons<br />

civilisationnelles (en Chine <strong>la</strong> tradition confucéenne). Aux<br />

États-Unis, pour <strong>de</strong>s raisons historiques liées au conflit <strong>de</strong>s<br />

colons américains avec <strong>la</strong> métropole britannique, une<br />

gran<strong>de</strong> méfiance à l’endroit du pouvoir fédéral central<br />

règne. La révolution conservatrice <strong>de</strong>s années Reagan a<br />

promu l’État minimum mais c’est sous un prési<strong>de</strong>nt<br />

conservateur George W. Bush que le « Big Government » a<br />

fait un retour remarqué en raison du 11 septembre 2001. Il<br />

a eu même tendance, selon ses détracteurs, à faire <strong>de</strong> l’État<br />

fédéral une incarnation du « Big Brother » <strong>de</strong> George<br />

Orwell. Sous <strong>la</strong> pression <strong>de</strong>s circonstances financières, le<br />

même prési<strong>de</strong>nt a du se résoudre, à contre-cœur, à <strong>la</strong>ncer<br />

un p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> sauvetage <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> ampleur du système<br />

bancaire américain. Tout ce<strong>la</strong> est bien loin du libre jeu <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

concurrence et du dogme selon lequel les marchés ont<br />

toujours raison et s’auto-régulent sans intervention <strong>de</strong>s<br />

États.<br />

Que l’État français en coopération avec ses homologues<br />

européens ait à son tour apporté ses garanties au secteur<br />

bancaire n’a rien d’étonnant, étant donné <strong>la</strong> tradition<br />

étatiste <strong>de</strong> <strong>la</strong> culture politique française. Cette crise pose <strong>la</strong><br />

question <strong>de</strong> ce que l’État doit faire et ne pas faire et elle<br />

nous concerne nous, avant-gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> nation occitane, qui<br />

aspirons à <strong>la</strong> création, un jour, d’un État occitan incarné par<br />

une République. Tout d’abord, est-ce une aspiration<br />

légitime ? Incontestablement, au nom du droit <strong>de</strong>s peuples<br />

à disposer d’eux-mêmes et parce que nos intérêts<br />

véritables ne peuvent pas être défendus si nous <strong>de</strong>meurons<br />

sous tutelle <strong>de</strong> l’État français. Cet État occitan ne sera pas<br />

créé ex nihilo du jour au len<strong>de</strong>main : nous en avons <strong>de</strong>s<br />

embryons avec le Conseil Général d’Aran, les régions<br />

occitanes <strong>de</strong> l’État français, <strong>la</strong> Comunita Montane <strong>de</strong>s<br />

vallées occitanes <strong>de</strong> l’État italien et même un État<br />

indépendant : Monaco. C’est une base suffisante pour créer<br />

lorsque le moment sera venu, en associant ces pouvoirs<br />

dispersés, un pouvoir fédéral <strong>la</strong>rgement décentralisé. Mais<br />

<strong>de</strong>s étapes intermédiaires sont inévitables : col<strong>la</strong>boration<br />

<strong>de</strong> plus en plus étroite entre ces entités, regroupement <strong>de</strong><br />

régions et processus <strong>de</strong> négociation au sein <strong>de</strong> l’Union<br />

européenne lorsque les choses auront suffisamment<br />

avancé. Tout ce<strong>la</strong> suppose gagner l’adhésion du peuple<br />

occitan qui, en ces temps difficiles, se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si les<br />

retraites seront garanties et si l’État français empêchera <strong>la</strong><br />

faillite <strong>de</strong>s banques. Alors un État occitan oui mais avec<br />

quelles missions? La crise financière et économique a<br />

montré qu’il était indispensable que les États et les<br />

politiques reprennent <strong>la</strong> main pour sauver le système du<br />

krach mais ceci ne peut être que provisoire. Un État, fut-il<br />

occitan, n’a pas à gérer l’économie dans le plus pur style<br />

soviétique mais à <strong>la</strong> réguler <strong>de</strong> manière intelligente en<br />

fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation en <strong>la</strong>issant <strong>la</strong> plupart du temps aux<br />

acteurs économiques <strong>la</strong> liberté d’entreprendre. Il ne s’agit<br />

pas <strong>de</strong> jeter le capitalisme libéral qui a assuré à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète <strong>la</strong><br />

plus longue pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> prospérité <strong>de</strong> son histoire et a<br />

permis à <strong>de</strong>s millions <strong>de</strong> gens <strong>de</strong> sortir <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvreté avec<br />

l’eau du bain <strong>de</strong> <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion au profit <strong>de</strong> systèmes<br />

alternatifs qui ont fait faillite.<br />

Les principales missions <strong>de</strong> l’État doivent être par exemple:<br />

- Ai<strong>de</strong>r les entreprises qui créent <strong>de</strong>s emplois sur<br />

p<strong>la</strong>ce et contribuent au développement économique, à<br />

s’installer grâce à une fiscalité incitative.<br />

- Avoir un rôle d’aiguillon sur le marché pour <strong>la</strong><br />

recherche et l’utilisation <strong>de</strong>s énergies propres en imposant<br />

<strong>de</strong>s normes anti-pollution<br />

- Soutenir les productions nationales dans <strong>la</strong> limite<br />

<strong>de</strong>s contraintes imposées par l’Union européenne<br />

- Gérer efficacement une fonction publique qui ne<br />

soit pas hypertrophiée par rapport au secteur privé<br />

- Garantir le système <strong>de</strong> retraites qui <strong>de</strong>vra évoluer<br />

en fonction du vieillissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.<br />

- Veiller à <strong>la</strong> solidarité intergénérationnelle et à <strong>la</strong><br />

prise en charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> dépendance.<br />

- Garantir avec les partenaires sociaux, un système<br />

<strong>de</strong> protection sociale (assurance ma<strong>la</strong>die et chômage)<br />

dont le coût soit supportable par <strong>la</strong> collectivité<br />

- Garantir <strong>la</strong> solvabilité du système bancaire en<br />

accord avec ses partenaires européens<br />

Mais un État occitan aura aussi une mission spéciale<br />

d’intérêt national : tout faire pour <strong>la</strong> récupération et <strong>la</strong><br />

socialisation <strong>de</strong> notre <strong>la</strong>ngue et son emploi officiel à tous les<br />

niveaux. Nous <strong>de</strong>vons proposer aux Occitans : à court terme<br />

<strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> pouvoir dévolu à nos régions et à long<br />

terme un État fédéral sur tout le territoire occitan qui ne<br />

soit ni un État minimum ni un Tout État.<br />

Jean-Pierre Hi<strong>la</strong>ire Buguélès le 27/10/08<br />

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