LO LUGARN-LOU LUGAR - Partit de la Nacion Occitana

données sûres, il n’est donc pas possible de rattacher le
Rouergue au domaine ligure. Beaucoup de nos noms de
rivières nous viennent des populations qui ont occupé
le Rouergue avant le 1er millénaire. Le radical préindo-européen
« ar » qui est le terme le plus ancien
ayant désigné l’eau courante, apparaît dans le nom de
l’Aveyron (Avar-io au 7 ème siècle). « Dur» ou « Dor »,
radical que l’on retrouve dans de nombreux
hydronymes de l’Europe Occidentale et Centrale, lui
aussi pré-indo-européen, se reconnaît dans les noms de
la Dourbie, affluent du Tarn, des deux Dourdou,
affluents du Lot et du Tarn, du Durzon affluent de la
Dourbie, de la Durenque sous affluent du Viaur, du
Durre affluent du Dourdou de Camarés et du
Tondoure affluent du Rance. Les noms du Lot (Oltis au
Vème s.) et du Tarn (Tarnis au 1er s.) que l’on retrouve
en Europe Centrale et Orientale (l’Oltu Roumain, la
Tarna hongroise) pourraient bien être également
antérieurs à l’arrivée des Indo-Européens. Il n’est pas
exclu cependant que ces noms soient celtiques, les
régions danubiennes ayant été occupées par des Celtes.
Tarn peut être rapproché de « Taranis », divinité
gauloise. Le Lot a également un homonyme en
Bretagne, l’Oust.
Les Celtes
L’âge du fer est la dernière période climatique de
l’Holocène dans laquelle nous nous trouvons encore
aujourd’hui.
La métallurgie du fer apparue pour la première fois en
Europe (Grèce) dans le courant du 9 ème siècle avant J.C
est présente en Italie à partir de -800, en France vers -
700.La civilisation dite de Hallstatt (Autriche) est à la
jonction de deux grandes provinces : l’une orientale qui
porte la marque des peuples des steppes (Illyriens,
Scythes et Thraco-Cimmériens) l’autre occidentale
influencée par les premiers colons grecs et étrusques.
Certains de ces peuples sont les ancêtres des Celtes. Ils
n’apparaîtront en tant que nation identifiée que durant
la première moitié du Vème siècle, c'est-à-dire il y a
2450 ans. Et cette période correspond au deuxième âge
du fer, dit « période de la Tène ». Entre 480 et 250
avant notre ère, le monde celte intensifie ses contacts
avec les cités grecques et étrusques; la culture celte
s’imprègne d’orientalisme.
Les invasions celtiques dans le Sud du Massif
Central, commencent dés la première période de l’âge
du fer.
Ce n’est pas l’irruption soudaine d’une nation arrivée
toute constituée du berceau des Celtes. La pénétration
s’est faite en plusieurs étapes et elle s’est poursuivie
jusqu’au milieu de la seconde période de l’âge du fer,
soit vers 350 avant J.C. Le nombre élevé des « tumuli »
semble attester un établissement assez considérable.
Arrivés en plusieurs vagues successives, s’infiltrant
d’abord par petits groupes au milieu des autochtones et
s’installant sur les terres jugées jusque là trop ingrates,
les Celtes devaient être solidement fixés en Rouergue
vers le milieu
de l’époque de Hallstatt, mais ils n’occupaient pas tout
le pays et n’avaient pas encore assimilé leurs
prédécesseurs.
Malgré l’infériorité de leur armement, les indigènes
ont probablement opposé une sérieuse résistance. C’est
à cette époque que remontent la plupart des lieux
fortifiés préhistoriques que les archéologues n’ont pas
encore pu dater.
On en a reconnu un grand nombre sur les rebords des
Grands Causses de la région de Millau. Ce sont
les « caps barrés »
A la fin du 6 ème siècle des contingents importants
partis de Bohème et de Bavière, déferlent vers les
plaines Du Sud Ouest, jusqu’aux Pyrénées. Un de ces
groupes s’est installé sur les petits Causses de l’Ouest
rouergat et un autre dans la région d’Albi, près de
Saint Sulpice, près de Castres, prés de Roquecourbe.
Une dernière invasion eut lieu au 3 ème siècle avant
J.C.
Les tribus celtiques dont la mise en place de
l’Auvergne à la Montagne Noire a duré plus d’un demi
Millénaire n’étaient pas comme d’autres peuples
gaulois (Volques, Lingons, Santons, Boiens) une
colonie d’une grande nation, dont la masse est restée
en Europe centrale jusqu’à l’époque romaine. Elles
formaient un agglomérat de petits groupes détachés
dans la suite des temps, de formations plus importantes
qui, au cours de leurs migrations avaient côtoyé la
région ou s’étaient installés dans ses environs. Il est
possible toutefois que l’un de ces groupes soit venu
directement de l’Allemagne du Sud où une ville
celtique (aujourd’hui Wurtzbourg) portait alors le nom
de Segodunum qui sera donné à l’oppidum fondé au
cœur du Rouergue et qui deviendra Rodez.
Ces divers éléments firent leur unité tout en se
mélangeant avec les autochtones. La fusion des deux
populations très avancée à la fin de l’époque de
Hallstatt était achevée, bien avant la conquête romaine.
Statue-menhir dite « la Dame de Saint-Sernin »,
découverte en 1888 à Saint-Sernin sur Rance (12) et
aujourd'hui conservée au musée Fenaille de Rodez.
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