LES AVIONS MILITAIRES - EuroSAE
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décollait sur un chariot et se posait sur des patins. Il s'agissait du SE 5000 (puis<br />
5003) Baroudeur.<br />
Ces deux types intéressèrent beaucoup l'état-major, en dépit de leur poids qui<br />
dépassait largement ce qui avait été prévu.<br />
L'Étendard IV effectua son premier vol le 24 juillet 1956, piloté par Jean Brian.<br />
Défini, au départ, comme une « cellule de Mystère XXII avec Atar », l'avion était<br />
devenu un chasseur bien motorisé et singulièrement plus performant que le<br />
biréacteur : il frisait Mach 1 à basse altitude. Il combinait d'excellentes qualités de<br />
vol, une bonne aptitude à décoller et atterrir court et une bonne capacité d'emport de<br />
charges extérieures. L'Armée de l’air songea très sérieusement à adopter ce<br />
séduisant chasseur-bombardier : un moment, en 1956, on envisagea la commande<br />
de 10 appareils de présérie et 300 de série. Les finances de l'époque ne s'y<br />
prêtaient guère et aucune décision ferme ne fut prise. Mais les impressionnantes<br />
qualités de l'avion attirèrent l'attention de la Marine, depuis longtemps à l'affût d'un<br />
chasseur-bombardier à embarquer. Elle n'avait été satisfaite ni par les projets qui lui<br />
avaient été proposés (dont les variantes de Mystère) ni par le Breguet 1100.<br />
L'Étendard était, peut-être, l'oiseau rare recherché.<br />
Le premier prototype fut donc rejoint par un second, navalisé,<br />
aérodynamiquement amélioré et équipé d'un réacteur Atar 8 plus puissant.<br />
Rebaptisé Étendard IV M, le type était promis à une carrière très longue, puisque les<br />
Super-Étendard qui arment encore aujourd'hui les porte-avions français en sont les<br />
descendants directs. Son Atar 8 était la version sans réchauffe d'un Atar de nouvelle<br />
génération, l'Atar 9, celui-là même qui allait permettre le considérable succès des<br />
Mirage des décennies à venir.<br />
Le SO 5000 Baroudeur était de conception un peu plus ancienne, puisque son<br />
premier prototype avait volé le 1 er août 1953, piloté par Maulandi. Cet avion, dont il<br />
exista 5 prototypes, était exceptionnel puisque démuni de train d'atterrissage<br />
classique : il décollait sur un chariot et se posait sur des patins. Cela lui conférait<br />
l'aptitude à opérer à partir de terrains sommairement aménagés mais n'était pas<br />
sans présenter quelques inconvénients : manœuvre plus compliquée au sol,<br />
appareil plus fatiguant pour les pilotes.<br />
Son aptitude à emporter de lourdes charges, s'ajoutant aux possibilités<br />
d'utilisation de terrains de fortune proches du front, le rendait très séduisant pour les<br />
missions d'appui. Il possédait des performances élevées, du même ordre que celles<br />
de l'Étendard IV, et des qualités de vol souvent jugées encore meilleures. Sud-Est<br />
proposait des variantes allégées, correspondant davantage au programme, français<br />
comme européen, tel un SE 5040 à réacteur Orpheus. Mais la formule effaroucha<br />
tous les utilisateurs potentiels, en dépit d'améliorations certaines apportées au cours<br />
de la mise au point.<br />
Étendard IV et Baroudeur furent présentés par la France au « Concours NATO »<br />
qui devait permettre de choisir le chasseur-bombardier léger européen, qui se tint à<br />
Brétigny en Septembre-Octobre 1957. Ils n'avaient aucune chance d'être choisis tels<br />
quels, mais ils représentaient assez bien les avions un peu plus lourds qui auraient<br />
été équipés d'un Orpheus de seconde génération. Les véritables concurrents<br />
français étaient à nouveau dus à Dassault et Breguet : l'Étendard VI (ex-<br />
Mystère XXVI, premier vol le 15 mars 1957 avec Gérard Muselli) et le Breguet 1001<br />
(premier vol le 26 juillet 1957 aux mains de Bernard Witt).<br />
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