Dossier pédagogique de l'exposition Collector - Centre national des ...
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EXPOSItION<br />
COLLECtOR<br />
pistEs<br />
d’Exploitation<br />
pÉdaGoGiquE<br />
sECond<br />
dEGrÉ<br />
Jacques Callot (1592-1635) évoque les atrocités <strong>de</strong> la guerre<br />
<strong>de</strong> trente ans dans la série d’eaux-fortes Les Misères et les<br />
Malheurs <strong>de</strong> la guerre (1632). francisco <strong>de</strong> goya (1746-1828)<br />
ne se réfère pas à <strong>de</strong>s événements précis dans Les désastres<br />
<strong>de</strong> la guerre (1810-1815) mais ces estampes sont néanmoins<br />
le reflet <strong>de</strong> la guérilla que menaient les espagnols contre les<br />
troupes <strong>de</strong> napoléon i er . ni Callot, ni goya ne faisaient œuvre<br />
<strong>de</strong> reporter mais l’un et l’autre abhorraient la guerre qui<br />
ravageait leur pays. ils avaient choisi d’en <strong>de</strong>ssiner les victimes<br />
et leurs bourreaux sans outrance pour provoquer une prise<br />
<strong>de</strong> conscience salutaire chez le spectateur et l’engager dans<br />
une réflexion critique. leur intention était <strong>de</strong> représenter la<br />
violence pour la dénoncer.<br />
Les artistes contemporains présentés dans « <strong>Collector</strong> »<br />
ont adopté d’autres procédés pour évoquer la guerre.<br />
Certains, comme erró, s’inspirent d’une imagerie simple.<br />
sophie Ristelhueber, Gianni Motti et eric Bau<strong>de</strong>laire<br />
reproduisent la réalité. d’autres comme Renaud Augustedormeuil<br />
ou <strong>de</strong>nnis Adams ne montrent ni la bataille, ni les<br />
blessés ou les morts.<br />
ErrÓ<br />
pour pol-pot (tuol-sleng s.21), 1993<br />
FnaC 99039 (1 à 3), <strong>Centre</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong>s arts plastiques - Ministère <strong>de</strong> la<br />
Culture et <strong>de</strong> la communication, paris<br />
© adaGp / Cnap<br />
IMagES Du MONDE,<br />
MONDE DES IMagES<br />
Deuxième Plateau, r+1 (salle 6, 7) - DOMMagES COLLatERauX<br />
L’HoRReuR eN iMAGes<br />
en janvier 1993, erró visite le Cambodge. il se rend à phnom<br />
penh, la capitale, et à angkor Vat. À l’époque, le pays est<br />
re<strong>de</strong>venu une monarchie constitutionnelle mais la guérilla<br />
menée par les Khmers rouges n’a pas encore cessé. ils<br />
avaient contrôlé le pays et imposé un régime sanglant sous la<br />
direction <strong>de</strong> pol pot entre 1975 et 1979.<br />
À la suite <strong>de</strong> son voyage, erró peint une gran<strong>de</strong> toile <strong>de</strong> 3 m sur<br />
6 m, For Pol Pot (Tuol Sleng S.21), sur les exactions <strong>de</strong>s Khmers<br />
rouges. le titre du tableau ne signifie pas que le peintre a<br />
voulu apporter son soutien à pol pot mais au contraire qu’il<br />
s’agit d’un coup que l’artiste a voulu envoyer à l’un <strong>de</strong>s pires<br />
dictateurs du xx e siècle. l’ancien lycée <strong>de</strong> tuol sleng, désigné<br />
sous le nom <strong>de</strong> co<strong>de</strong> s-21, était le plus célèbre <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong><br />
détention du régime. il était dirigé par douch qui sera inculpé<br />
<strong>de</strong> crimes contre l’humanité et condamné en 2010 à 35 ans <strong>de</strong><br />
prison.<br />
collector p43