Les CLOUTIER de Mortagne-au-Perche en France et leurs ...
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<strong>Les</strong> <strong>CLOUTIER</strong> <strong>de</strong> <strong>Mortagne</strong>-<strong>au</strong>-<strong>Perche</strong> 34<br />
C'est un ouvrage d'une valeur inestimable pour quiconque veut trouver à quel <strong>en</strong>droit précis pouvait vivre tel ou tel<br />
ancêtre <strong>au</strong> début <strong>de</strong> la Nouvelle-<strong>France</strong>.<br />
Jean Cloutier II, celui qui avait épousé Marie Martin, n'obtint officiellem<strong>en</strong>t sa concession qu'<strong>en</strong> juill<strong>et</strong> 1652, mais il<br />
est évi<strong>de</strong>nt qu'il occupait déjà sa ferme <strong>de</strong> Châte<strong>au</strong>-Richer <strong>en</strong> 1641, puisque son nom apparaît sur la carte <strong>de</strong> la Côte<br />
que dressa c<strong>et</strong>te année-là Jean Bourdon. C'était une terre <strong>de</strong> 6 arp<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> front sur le fleuve par 126 arp<strong>en</strong>ts <strong>de</strong><br />
profon<strong>de</strong>ur avec, comme limite sud-ouest, la p<strong>et</strong>ite rivière du S<strong>au</strong>lt-à-la-Puce sur laquelle fut év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t construit<br />
un moulin à e<strong>au</strong>. Ce cours d'e<strong>au</strong> coule à une vingtaine d'arp<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> distance du village <strong>de</strong> Châte<strong>au</strong>-Richer, <strong>en</strong>tre<br />
celui-ci <strong>et</strong> Ste-Anne-<strong>de</strong>-Be<strong>au</strong>pré. Charles Cloutier II, frère <strong>de</strong> Jean, <strong>de</strong>vint propriétaire d'une terre <strong>de</strong> 6 arp<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> front<br />
par 126 <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur quelques années plus tard. Elle était située un <strong>de</strong>mi-mille plus loin vers le nord-est, séparée <strong>de</strong><br />
celle <strong>de</strong> Jean par les fermes <strong>de</strong> Guill<strong>au</strong>me Thib<strong>au</strong>t, Jean Ouim<strong>et</strong> <strong>et</strong> François Fortin. Charles Cloutier l'avait ach<strong>et</strong>ée<br />
d'un nommé Pierre Lemieux, à qui elle avait été concédée <strong>en</strong> 1650.<br />
Quant à Zacharie Cloutier II, l'aînée <strong>de</strong>s fils <strong>de</strong> maître Zacharie I, il posséda <strong>et</strong> exploita lui <strong>au</strong>ssi une terre <strong>de</strong> 6 arp<strong>en</strong>ts<br />
<strong>de</strong> front sur le fleuve, qui s'ét<strong>en</strong>dait sur une distance <strong>de</strong> 126 arp<strong>en</strong>ts vers l'intérieur, le long <strong>de</strong> la p<strong>et</strong>ite rivière Ferrée,<br />
appelée <strong>au</strong>jourd'hui Caze<strong>au</strong>. C'était à <strong>en</strong>viron un mille <strong>et</strong> <strong>de</strong>mi <strong>de</strong> distance du village <strong>de</strong> Châte<strong>au</strong>-Richer, <strong>en</strong> direction<br />
sud-ouest vers Montmor<strong>en</strong>cy. C<strong>et</strong>te propriété lui fut concédée officiellem<strong>en</strong>t le 15 juill<strong>et</strong> 1652 mais, comme dans le<br />
cas <strong>de</strong> son frère Jean, Zacharie dut l'occuper ou tout <strong>au</strong> moins s'<strong>en</strong> être assuré la possession quelques années plus tôt.<br />
En mai 1654, il ajouta un arp<strong>en</strong>t <strong>de</strong> front à sa propriété, ce qui <strong>en</strong> fit vraim<strong>en</strong>t un vaste <strong>et</strong> be<strong>au</strong> domaine.<br />
Après que le sieur Olivier Le Tardif eut acquis d'un M. <strong>de</strong> Gand, <strong>en</strong> 1646, une part dans la seigneurie <strong>de</strong> Be<strong>au</strong>pré, Ce<br />
qui <strong>en</strong> faisait un sociétaire dans la proportion <strong>de</strong> un huitième, il porta un intérêt tout particulier <strong>au</strong> développem<strong>en</strong>t <strong>et</strong><br />
<strong>au</strong> peuplem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te partie <strong>de</strong> la Côte dont il fut même nommé le "procureur-général <strong>et</strong> spécial" par ses confrères<br />
<strong>de</strong> la Commun<strong>au</strong>té <strong>de</strong> Be<strong>au</strong>pré. S'étant fait octroyer <strong>en</strong> pure propriété une concession <strong>de</strong> 5 arp<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> front sur le<br />
fleuve, à l'<strong>en</strong>droit même du site du village actuel <strong>de</strong> Châte<strong>au</strong>-Richer, Le Tardif crut que le mom<strong>en</strong>t était v<strong>en</strong>u<br />
d'abandonner les av<strong>en</strong>tures, les grands voyages, <strong>et</strong> d'appliquer ses énergies à l'organisation d'une paroisse <strong>en</strong> ce lieu<br />
qu'il jugeait avantageux <strong>en</strong> raison <strong>de</strong> ses caractéristiques topographiques. N'y avait-il pas là un promontoire assez<br />
impressionnant où avait déjà été construit un "réduit" ou p<strong>et</strong>it fort que l'on avait appelé "Saint Michel" <strong>et</strong> qui <strong>de</strong>vait<br />
servir à protéger, contre les sournoises attaques <strong>de</strong>s Iroquois, les premiers colons v<strong>en</strong>us s'établir sur la Côte?<br />
Olivier Le Tardif, à l'occasion d'un <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>rniers voyages <strong>en</strong> <strong>France</strong>, <strong>en</strong> 1647-48, avait épousé <strong>en</strong> secon<strong>de</strong>s noces,<br />
dans le port <strong>de</strong> La Rochelle, la veuve Barbe Michel, née Esmard, <strong>et</strong> il voulait maint<strong>en</strong>ant s'établir <strong>de</strong> façon<br />
perman<strong>en</strong>te. C'est à c<strong>et</strong>te fin qu'<strong>au</strong> cours <strong>de</strong>s années 1650-52, il accorda dans la région plusieurs concessions à <strong>de</strong>s<br />
colons choisis parmi ceux qu'il croyait les plus aptes <strong>et</strong> les mieux préparés pour former le noy<strong>au</strong> d'une population<br />
agricole stable. Ce fut apparemm<strong>en</strong>t à ce mom<strong>en</strong>t-là qu'il jugea bon <strong>de</strong> confirmer les frères Cloutier dans les<br />
propriétés qu'ils occupai<strong>en</strong>t déjà <strong>de</strong>puis un certain temps. Il savait qu'il <strong>au</strong>rait dans les fils du maître-charp<strong>en</strong>tier<br />
Zacharie <strong>de</strong>s hommes honnêtes, soli<strong>de</strong>s <strong>et</strong> ne craignant pas l'effort. Il avait d'ail<strong>leurs</strong> eu ample occasion <strong>de</strong> bi<strong>en</strong><br />
connaître Zacharie II, pour qui il avait <strong>de</strong> l'amitié. Il l'avait eu sous ses ordres dans la Compagnie <strong>de</strong>s C<strong>en</strong>t-Associés <strong>et</strong><br />
l'avait même emm<strong>en</strong>é <strong>en</strong> <strong>France</strong> à l'<strong>au</strong>tomne <strong>de</strong> 1647 pour travailler avec lui à l'emb<strong>au</strong>chage <strong>de</strong> nouve<strong>au</strong>x colons. Ce<br />
fut <strong>au</strong> cours <strong>de</strong> ce voyage que le jeune Cloutier épousa, lui <strong>au</strong>ssi à La Rochelle, Mag<strong>de</strong>leine, une <strong>de</strong>s trois soeurs<br />
Esmard, ce qui <strong>en</strong> fit le be<strong>au</strong>-frère <strong>de</strong> Le Tardif.<br />
Même les vieux par<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>s frères Cloutier, maître Zacharie I <strong>et</strong> son épouse Xainte, <strong>de</strong>vai<strong>en</strong>t un peu plus tard aller<br />
rejoindre <strong>leurs</strong> <strong>en</strong>fants <strong>et</strong> vivre les <strong>de</strong>rnières années <strong>de</strong> leur exist<strong>en</strong>ce sur la Côte <strong>de</strong> Be<strong>au</strong>pré. Ce fut donc à compter <strong>de</strong><br />
ces années-là <strong>et</strong> jusqu'à nos jours, que Châte<strong>au</strong>-Richer a été considéré comme la p<strong>et</strong>ite patrie <strong>de</strong> la famille Cloutier,<br />
dont dix générations ont vécu <strong>en</strong> ce lieu <strong>de</strong>puis 1641.<br />
La paroisse <strong>de</strong> Châte<strong>au</strong>-Richer a toujours été r<strong>en</strong>ommée comme l'une <strong>de</strong>s plus belles <strong>de</strong> la Côte. Au début, le nom<br />
désigna uniquem<strong>en</strong>t l'éperon rocheux <strong>en</strong> forme <strong>de</strong> promontoire sur lequel fur<strong>en</strong>t construits l'église, le manoir<br />
seigneurial <strong>et</strong>, plus tard, le presbytère. C'est un point d'observation remarquable d'où la vue embrasse un panorama<br />
d'une rare be<strong>au</strong>té. Par la suite, le nom s'appliqua à toute la paroisse, qui s'échelonne le long du "chemin du roi", <strong>en</strong>tre<br />
l'Ange-Gardi<strong>en</strong> <strong>et</strong> Ste-Anne-<strong>de</strong>-Be<strong>au</strong>pré. Le plus anci<strong>en</strong> docum<strong>en</strong>t sur lequel apparaît le nom <strong>de</strong> "Chaste<strong>au</strong>-Richer",<br />
www.kyber.biz/download.html 27 September 2003