Les CLOUTIER de Mortagne-au-Perche en France et leurs ...
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<strong>Les</strong> <strong>CLOUTIER</strong> <strong>de</strong> <strong>Mortagne</strong>-<strong>au</strong>-<strong>Perche</strong> 42<br />
par Mgr Cypri<strong>en</strong> Tanguay dans son fameux "Dictionnaire Généalogique <strong>de</strong>s Familles Canadi<strong>en</strong>nes-françaises" <strong>et</strong> elle<br />
facilite gran<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t les recherches dans l'ouvrage colossal <strong>de</strong> c<strong>et</strong> émin<strong>en</strong>t généalogiste canadi<strong>en</strong>. Malgré ses quelques<br />
erreurs, ses lacunes ou ses omissions, l'oeuvre <strong>de</strong> Tanguay fait <strong>au</strong>jourd'hui l'admiration <strong>de</strong>s généalogistes, à qui elle<br />
r<strong>en</strong>d d'inappréciables services. Publiés <strong>de</strong> 1871 à 1885, les sept volumes du Dictionnaire, résultat <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 25 ans<br />
d'incessant labeur par le vénérable ecclésiastique, compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t, parait-il, plus <strong>de</strong> 500,000 noms impliquant à peu près<br />
toutes les familles canadi<strong>en</strong>nes-françaises <strong>de</strong>puis les débuts <strong>de</strong> la colonie jusqu'à la Conquête, soit jusqu'à 1770 ou à<br />
peu près. Quelqu'un qui veut <strong>au</strong>jourd'hui établir sa lignée n'a qu'à remonter <strong>de</strong> quatre ou cinq générations à partir <strong>de</strong><br />
lui-môme, pour rejoindre <strong>et</strong> i<strong>de</strong>ntifier le <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong> ses ancêtres cité par Tanguay. On arrive assez facilem<strong>en</strong>t à établir<br />
la jonction, avec le concours <strong>de</strong>s registres paroissi<strong>au</strong>x <strong>et</strong> <strong>de</strong>s actes d'état civil.<br />
On notera qu'à la suite <strong>de</strong> ma lignée <strong>de</strong>s Cloutier, développée assez longuem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> avec pas mal <strong>de</strong> détails personnels<br />
sur les membres <strong>de</strong> la 8ème génération, que j'ai connus pour la plupart, j'ai incorporé dans mon étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s généalogies<br />
plus succinctes, mais assez complètes quand même, <strong>de</strong>s familles Darche, Lafond <strong>et</strong> Fortin, les <strong>de</strong>ux premières alliées<br />
à ma famille du côté maternel <strong>et</strong> la <strong>de</strong>rnière, par mon mariage. La forme est la même que celle adoptée pour la lignée<br />
<strong>de</strong>s Cloutier.<br />
Pourquoi une généalogie?<br />
Un <strong>au</strong>tre mobile qui m'a am<strong>en</strong>é à faire ce travail a été le désir <strong>de</strong> réunir <strong>en</strong>semble, avant qu'il ne soit trop tard, tous ces<br />
r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts qui pourront peut-être servir un jour à quelque chercheur compét<strong>en</strong>t, qui <strong>au</strong>ra le courage <strong>de</strong> s'attaquer<br />
à la publication d'une généalogie complète <strong>de</strong> tous les Cloutier, une tâche formidable qui a jusqu'ici rebuté les plus<br />
ar<strong>de</strong>nts généalogistes. Et si jamais pareil proj<strong>et</strong> se réalisait <strong>et</strong> qu'on jugeât à propos <strong>de</strong> se servir <strong>de</strong> mes notes, je serais<br />
heureux d'y avoir apporté ma p<strong>et</strong>ite contribution.<br />
Je crois que l'on néglige trop dans les familles le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> conserver sous la forme écrite, les noms, dates <strong>et</strong><br />
événem<strong>en</strong>ts susceptibles <strong>de</strong> satisfaire la curiosité bi<strong>en</strong> légitime <strong>de</strong> ceux qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t après nous. Grâce à l'oeuvre<br />
colossale <strong>de</strong> Mgr Tanguay, ainsi qu'à la bonne t<strong>en</strong>ue <strong>et</strong> à la conservation <strong>de</strong> nos registres d'état civil, nous avons le<br />
précieux avantage, nous Canadi<strong>en</strong>s-français, <strong>de</strong> pouvoir r<strong>et</strong>racer la filiation <strong>de</strong> nos familles jusqu'à la v<strong>en</strong>ue <strong>de</strong>s<br />
ancêtres <strong>en</strong> Amérique, il y a près <strong>de</strong> quatre siècles. C'est un privilège dont il importe <strong>de</strong> nous prévaloir, mais qui,<br />
toutefois, nous crée l'obligation morale <strong>de</strong> faire notre part pour perpétuer le souv<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s faits dont nous avons été<br />
nous-mêmes les témoins.<br />
Il f<strong>au</strong>drait s'intéresser <strong>au</strong>x choses du passé assez tôt dans la vie, p<strong>en</strong>dant que l'on peut <strong>en</strong>core parler <strong>au</strong>x anci<strong>en</strong>s.<br />
Moi-même, comme je serais heureux <strong>au</strong>jourd'hui si je pouvais interroger mes par<strong>en</strong>ts sur <strong>leurs</strong> antécé<strong>de</strong>nts <strong>et</strong> leur<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s précisions sur tel ou tel fait ou personnage. Mon père, né <strong>en</strong> 1848, aimait à rappeler les souv<strong>en</strong>irs <strong>de</strong><br />
son jeune temps, mais je crois bi<strong>en</strong> que je ne l'écoutais pas toujours avec suffisamm<strong>en</strong>t d'att<strong>en</strong>tion. Il se souv<strong>en</strong>ait <strong>de</strong><br />
la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s soldats anglais dans le vieux fort <strong>de</strong> l'Ile-<strong>au</strong>x-Noix, où il allait parfois v<strong>en</strong>dre du foin <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'avoine<br />
pour l'alim<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s chev<strong>au</strong>x <strong>de</strong> la garnison. Mon grand-père François Lafond, que j'ai connu dans ma jeunesse, à<br />
H<strong>en</strong>ryville, avait souv<strong>en</strong>ance, étant <strong>en</strong>core <strong>en</strong>fant, <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> 1837 qui créèr<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l'émoi <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'inquiétu<strong>de</strong> dans<br />
toute la vallée du Richelieu. Il se rappelait le passage <strong>de</strong>s soldats du colonel John Colborne dans les campagnes <strong>et</strong> les<br />
inc<strong>en</strong>dies que "le vieux Brûlot" allumait dans les fermes pour terroriser les Patriotes. Je regr<strong>et</strong>te <strong>de</strong> ne pas lui avoir<br />
parlé plus longuem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ces événem<strong>en</strong>ts; <strong>de</strong> ne pas lui avoir <strong>de</strong>mandé, par exemple, quelques précisions sur sa<br />
grand-mère, la "S<strong>au</strong>vagesse", que le soldat Simon Lafond avait ram<strong>en</strong>ée "<strong>de</strong>s colonies" vers 1785 <strong>et</strong> qu'il m'est<br />
impossible <strong>au</strong>jourd'hui d'i<strong>de</strong>ntifier correctem<strong>en</strong>t. Malheureusem<strong>en</strong>t, quand on est jeune, on accor<strong>de</strong> trop peu<br />
d'att<strong>en</strong>tion <strong>au</strong>x propos <strong>de</strong>s vieux ... <strong>et</strong> quand les années ont passé <strong>et</strong> que l'on se surpr<strong>en</strong>d à se questionner à son tour<br />
sur <strong>de</strong>s filiations familiales ou <strong>de</strong>s événem<strong>en</strong>ts d'antan, il n'est plus possible <strong>de</strong> r<strong>et</strong>ourner <strong>au</strong>x sources d'information. Il<br />
est trop tard ... les morts ne parl<strong>en</strong>t pas.<br />
Certains diront que l'évocation du passé est une perte <strong>de</strong> temps; qu'il n'y a <strong>au</strong>cun intérêt à essayer <strong>de</strong> faire revivre ce<br />
qui n'est plus, surtout si une famille n'a pas <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s figures à m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce. Ce n'est pas mon avis. Le souci<br />
<strong>de</strong> ses origines, si humbles soi<strong>en</strong>t-elles, est un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t parfaitem<strong>en</strong>t légitime pour quiconque a le respect <strong>de</strong> ses<br />
ancêtres <strong>et</strong> conséquemm<strong>en</strong>t, <strong>de</strong> lui-même.<br />
www.kyber.biz/download.html 27 September 2003