universite paul sabatier - toulouse iii facultes de medecine
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UNIVERSITE PAUL SABATIER - TOULOUSE III<br />
FACULTES DE MEDECINE<br />
_____________________________________________________<br />
Année 2000 T0U3 1542<br />
THESE<br />
POUR LE DOCTORAT D’ETAT EN MEDECINE<br />
MEDECINE SPECIALISEE CLINIQUE<br />
présentée et soutenue publiquement<br />
par<br />
Charles Besombes<br />
Interne <strong>de</strong>s hôpitaux<br />
le 4 novembre 2000<br />
CONCEPTION ET EVALUATION DES IMPLANTS FEMORAUX<br />
ETUDE PRELIMINAIRE DE 319 IMPLANTS « OMNICASE »<br />
DIRECTEUR DE THESE Monsieur le Professeur JEAN PUGET<br />
JURY<br />
Monsieur le Professeur J. PUGET Prési<strong>de</strong>nt<br />
Monsieur le Professeur G.UTHEZA Assesseur<br />
Monsieur le Professeur B. MAZIERES Assesseur<br />
Monsieur le Professeur P BONNEVIALE Assesseur<br />
Monsieur le Professeur Ph. CHIRON Assesseur<br />
Monsieur le Docteur JL. TRICOIRE Suppléant<br />
Monsieur JP. BOURALY Membre invité<br />
-1-
I- INTRODUCTION<br />
L’utilisation récente <strong>de</strong> l’implant Omnicase nécessite la confirmation <strong>de</strong>s ses bons résultats sur<br />
une série <strong>de</strong> patient afin <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r les options techniques prisent.<br />
Après un rappel historique, nous décrirons les gran<strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>s implants fémoraux<br />
utilisés, en différentiant leurs géométries, leurs matériaux, et leurs états <strong>de</strong> surface. Nous<br />
essayerons <strong>de</strong> dégager un consensus pour chacun <strong>de</strong>s éléments précé<strong>de</strong>nts en décrivant les<br />
options techniques utilisées et leurs résultats. Nous montrerons que l’implant Omnicase est <strong>de</strong><br />
conception originale tout en restant consensuelle.<br />
L’évaluation d’un nouvel implant nécessite une bonne méthodologie. C’est pourquoi nous<br />
décrirons les différents scores d’évaluation fonctionnelle et radiologique d’arthroplastie <strong>de</strong><br />
hanche en proposant l’utilisation d’une fiche d’évaluation qui permet la comparaison <strong>de</strong>s résultats<br />
<strong>de</strong> l’implant Omnicase à ceux <strong>de</strong> la littérature.<br />
Dans la <strong>de</strong>rnière partie nous présenterons les résultats et l’analyse d’une étu<strong>de</strong> prospective <strong>de</strong> 319<br />
implants fémoraux Omnicase,montrant sa bonne tolérance entre un et cinq ans <strong>de</strong> recul.<br />
-1-
I<br />
Principes <strong>de</strong> conception<br />
d’un implant fémoral<br />
I. Principes <strong>de</strong> conception d’ un implant fémoral .<br />
-2-
Après un rappel historique, nous allons reprendre les différentes caractéristiques <strong>de</strong>s implants<br />
fémoraux en recherchant les éléments d’un consensus permettant <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r les principes <strong>de</strong><br />
conception <strong>de</strong> l’ implant fémoral Omnicase.<br />
I-1 Rappel historique<br />
Avant 1890, le traitement <strong>de</strong>s arthropathies faisait appel à l’arthrodèse,<br />
l’amputation avec ou sans désarticulation, et surtout à l’abstention thérapeutique. Suite à<br />
l’avènement <strong>de</strong> l’asepsie prôné par Pasteur, à partir <strong>de</strong> 1886, il permet une diminution sensible<br />
<strong>de</strong>s risques infectieux. Depuis l’apparition <strong>de</strong> l’anesthésie à l’éther (Docteur Collins et Docteur<br />
Jackson) en 1846 à Boston, il est possible d’envisager l’implantation <strong>de</strong> matériaux.<br />
Paradoxalement, le concept <strong>de</strong> prothèse totale <strong>de</strong> hanche a été rapi<strong>de</strong>ment imaginé, mais il n’était<br />
pas adapté aux connaissances techniques <strong>de</strong> l’époque. En Avril 1890, au Congrès international <strong>de</strong><br />
chirurgie <strong>de</strong> Berlin, le Docteur Ph. Gluck (1) expose ses prototypes <strong>de</strong> prothèses articulaires en<br />
ivoire dans les suites <strong>de</strong> travaux expérimentaux et cliniques d’utilisation <strong>de</strong> l’ivoire comme<br />
matériel d’ostéosynthèse. Les résultats, ainsi que ceux d'Hey Groves en 1922 qui reprend le<br />
même principe, sont décevants.<br />
Smith Petersen (Boston) (2)en 1923 simplifie le principe <strong>de</strong> l’arthroplastie en utilisant <strong>de</strong>s<br />
cupules d’interposition, au départ en verre puis en Pyrex et enfin en Vitallium (alliage chrome-<br />
cobalt). L’apparition <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier composant est le résultat d’une collaboration avec Venable et<br />
Stuck (2), auteurs <strong>de</strong> la première étu<strong>de</strong> sur la biocompatibilité <strong>de</strong>s alliages. Les cupules en verre<br />
ou en pyrex, reconstituant une néo-articulation, <strong>de</strong>vaient être retirées du fait <strong>de</strong> leurs mauvaise<br />
tolérance. Avec l’utilisation du Vitallium, la compatibilité est bonne, aboutissant à la réalisation<br />
<strong>de</strong> véritables prothèses à <strong>de</strong>umeure..<br />
Parallèlement, <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> prothèses totales, Wiles (1938, Londres) ou <strong>de</strong> prothèses fémorales<br />
(Bohlman, 1939 à Baltimore) et Moore (1940 chirurgien <strong>de</strong> l’Hôpital psychiatrique <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong><br />
Columbia, méga-prothèses) se développent mais les résultats initiaux ne sont pas bons. Il faut<br />
attendre l’après-guerre avec Ju<strong>de</strong>t (1946) qui propose une prothèse fémorale en acrylique<br />
(méthylmétacrylate) (3, 4). Un grand nombre <strong>de</strong> ces prothèses sont posées avec un certain succès<br />
-3-
immédiat et leurs modèles sont repris par beaucoup avec diverses variations. Moore, dans le<br />
même temps, développe une prothèse fémorale (1950) et une voie d’abord permettant <strong>de</strong>s suites<br />
opératoires plus simples ; cette prothèse est encore utilisée <strong>de</strong> nos jours.<br />
Mac-Kee à partir <strong>de</strong> 1951 (Norwitch en Angleterre) expérimente l’implantation <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s vis<br />
d’arthrodèse articulées, à cotyle retentif, le couple <strong>de</strong> frottement étant en métal/métal. En 1953,<br />
après une visite aux Etats-Unis, il utilise <strong>de</strong>s tiges <strong>de</strong> Thompson (tige proche <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> Moore<br />
mais non fenêtrée) toujours avec le même type <strong>de</strong> cotyle. Entre 1956 et 1960, 26 patients sont<br />
opérés, 15 sur 26 ont un bon résultat à 15 ans mais 10 se <strong>de</strong>scellent précocement. Devant ces<br />
résultats, Mac-Kee opte pour la fixation par le ciment à partir <strong>de</strong> 1960, tant au niveau fémoral que<br />
cotyloïdien. En collaboration avec Watsan Farrar, il re<strong>de</strong>ssine la pièce fémorale avec un col plus<br />
étroit biconcave à partir <strong>de</strong> 1965.<br />
Toujours en Angleterre, le Professeur John Charnley (5) analysant les différents échecs <strong>de</strong>s<br />
prothèses <strong>de</strong> Ju<strong>de</strong>t et <strong>de</strong>s cupules <strong>de</strong> Smith-Petersen, conclut qu’il est nécessaire <strong>de</strong> diminuer le<br />
couple <strong>de</strong> frottement et d’augmenter la cohésion entre le matériel et l’os. Pour les prothèses <strong>de</strong><br />
Ju<strong>de</strong>t, ce serait l’excès <strong>de</strong> frottement entre la pièce fémorale en polyméthylmétacrylate et le<br />
cotyle qui serait responsable <strong>de</strong> contraintes et d’efforts <strong>de</strong> cisaillement entre la tige <strong>de</strong> la prothèse<br />
et l’os responsable du <strong>de</strong>scellement. Pour les cupules <strong>de</strong> Smith Petersen, c’est la formation<br />
d’ostéophytes due au mouvement <strong>de</strong> la cupule qui finissent par limiter la mobilité articulaire et<br />
entraîner les échecs à long terme. En 1959, après <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s sur le coefficient <strong>de</strong> frottement <strong>de</strong>s<br />
articulations normales, Charnley recherche un matériau biocompatible présentant un coefficient<br />
<strong>de</strong> friction le plus faible possible, dans le but <strong>de</strong> remplacer le cartilage articulaire. Il expérimente<br />
le polytétrafluoroéthylène ou Téflon qui remplit tous ces critères. Sa ressemblance<br />
macroscopique avec le cartilage est même troublante, blanc transluci<strong>de</strong>, coupable au couteau. Il<br />
développe un cartilage articulaire synthétique à forme <strong>de</strong> double cupule recouvrant les surfaces<br />
<strong>de</strong> Téflon. Les résultats sont excellents immédiatement mais un grand nombre <strong>de</strong> nécroses<br />
ischémiques <strong>de</strong> têtes fémorales apparaissent comme dans les cupules <strong>de</strong> Smith-Petersen qu’ il<br />
attribue à la découpe <strong>de</strong> la tête et à la mise en force du Téflon.<br />
Alors que les expérimentation <strong>de</strong> Habouch(1951) (6) sont tombées dans l’oubli. Il s’intéresse aux<br />
prothèses <strong>de</strong> Moore et comme pour les prothèses <strong>de</strong> Ju<strong>de</strong>t constate qu’elles se <strong>de</strong>scellent sous<br />
l’effet <strong>de</strong>s contraintes mécaniques dues au frottement lorsque le cartilage articulaire est détruit. Il<br />
envisage alors d’augmenter la cohésion entre os et implant en parallèle à l’amélioration du couple<br />
-4-
<strong>de</strong> frottement, en s’appuyant sur une étu<strong>de</strong> expérimentale concernant la possibilité d’utiliser<br />
l’acrylique auto-durci en chirurgie orthopédique (Docteur Wiltse (7) publié en Juillet 1957); dans<br />
laquelle après 5 ans d’expérimentation animale il propose l’utilisation du polyméthylmétacrylate<br />
<strong>de</strong> méthyl (P.M.M.A.) afin <strong>de</strong> fixer in vivo <strong>de</strong>s prothèses métalliques. En 1959 Charnley pose<br />
<strong>de</strong>s prothèses <strong>de</strong> Moore cimentées. Les résultats (8) sont bien meilleurs à ceux obtenus avec la<br />
prothèse sans ciment. Il permet d’adapter la forme <strong>de</strong> l’implant à celle <strong>de</strong> la cavité osseuse. Un<br />
bénéfice inattendu du ciment est la diminution <strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s infections en post-opératoire ;<br />
Charnley l’explique par la disparition <strong>de</strong>s espaces « morts ».<br />
Afin <strong>de</strong> diminuer le coefficient <strong>de</strong> friction et donc les forces <strong>de</strong> cisaillement au niveau <strong>de</strong> la tige,<br />
il interpose <strong>de</strong>s cupules <strong>de</strong> Téflon (9).Devant l’usure rapi<strong>de</strong> du Téflon, il diminue la taille <strong>de</strong> la<br />
tête prothétique <strong>de</strong> 1 5/8ème <strong>de</strong> pouce (41 mm) à 7/8ème <strong>de</strong> pouce (22,25 mm) ayant utilisé<br />
successivement <strong>de</strong>s têtes <strong>de</strong> 28 et 25 mm. En effet pour un même couple <strong>de</strong> frottement, le<br />
moment <strong>de</strong> friction est proportionnel à la surface <strong>de</strong> frottement. La diminution <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s<br />
têtes a un <strong>de</strong>uxième intérêt, elle permet d’augmenter l’épaisseur <strong>de</strong> Téflon dans le but d’obtenir<br />
<strong>de</strong> meilleur résultat à long terme. Le choix du diamètre <strong>de</strong> 22 par Charnley a donc à l’époque été<br />
guidé par la mauvaise qualité du matériau Téflon dont il disposait ! Les résultats immédiats sont<br />
bons mais rapi<strong>de</strong>ment il existe une usure du Téflon libérant une quantité importante <strong>de</strong> débris mal<br />
tolérés. Il remplace le Téflon par du Polyéthylène <strong>de</strong> haut poids moléculaire présentant une<br />
friction cinq fois supérieure mais une résistance à l’usure mille fois supérieure.<br />
Le concept <strong>de</strong> Low Friction Arthroplasty est né (10, 11). Cette prothèse dite <strong>de</strong> « Charnley »<br />
permet d’entrer dans l’aire <strong>de</strong> l’arthroplastie mo<strong>de</strong>rne du fait <strong>de</strong> ses résultats fonctionnels et <strong>de</strong> sa<br />
longévité.<br />
I-2 Le <strong>de</strong>scellement : diagnostic, mécanismes, et solutions<br />
L’évolution à long terme <strong>de</strong>s arthroplasties reste encore mal maîtrisée. En effet la liaison os-<br />
implant quel que soit le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fixation utilisé est inéluctablement vouée à la rupture, signant le<br />
<strong>de</strong>scellement aseptique. La rapidité d’apparition <strong>de</strong> cet échec est variable en fonction <strong>de</strong>s<br />
individus (qualité du fémur, activité, poids...), <strong>de</strong> la tige (forme, matériau, état <strong>de</strong> surface...) et du<br />
couple <strong>de</strong> frottement. Avant d’étudier les différentes solutions techniques proposées, il est<br />
nécessaire d’appréhen<strong>de</strong>r le diagnostic et les mécanismes <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scellements aseptiques.<br />
-5-
I-2 -1 Diagnostic du <strong>de</strong>scellement aseptique<br />
Il est radiologique et clinique. Il est dépisté par la surveillance soigneuse annuelle <strong>de</strong>s patients<br />
porteurs d’une arthroplastie. Sur le plan clinique, c’est l’apparition d’une gêne fonctionnelle qui<br />
doit être le signal d’alerte. Sur le plan radiologique <strong>de</strong> nombreux auteurs ont défini les signes<br />
d’échecs (bassin <strong>de</strong> face, hanche face et profil) : apparition d’un liseré et migration prothétique.<br />
Le liseré se signale par une image claire péri-prothétique <strong>de</strong> moindre <strong>de</strong>nsité radiologique<br />
soulignée par une image <strong>de</strong> con<strong>de</strong>nsation. Au fémur le siège est à précisé en utilisant la<br />
classification <strong>de</strong> Gruen qui détermine 14 zones : 7 <strong>de</strong> face, 7 <strong>de</strong> profil. Il convient d’ apprécier<br />
également l’étendue, l’épaisseur et l’évolutivité d’un liseré.<br />
Harris, en 1982 dans une étu<strong>de</strong> publiée dans le Journal of Bone and Joint Surgery (JB-JS ) (12)<br />
portant sur <strong>de</strong>s prothèses cimentées, conclut que le <strong>de</strong>scellement est possible s’il existe un liseré<br />
évolutif sur plus <strong>de</strong> 50 % du pourtour <strong>de</strong> l’implant, est probable à 100 % , certain s’il y a<br />
migration.<br />
D’autres, J Berry (13) et R.S (14) montrent que la désolidarisation ciment/tige, le « <strong>de</strong>bonding »<br />
anglo-saxon, n’est pas toujours suivie d’un <strong>de</strong>scellement. Ils critiquent par ailleurs la<br />
classification <strong>de</strong> Gruen purement radiologique qui n’est pas toujours corrélée à la réalité <strong>de</strong> la<br />
fixation.<br />
I-2 -2 Mécanismes du <strong>de</strong>scellement aseptique<br />
Le <strong>de</strong>scellement selon Maloney et Engh (15) est caractérisé par une lyse osseuse péri-prothétique<br />
avec apparition d’une interface fibreuse (inter-face ciment/os, implant/ciment, implant/os)<br />
secondaire à <strong>de</strong>s facteurs biologiques et mécaniques. Les débris <strong>de</strong> matériaux constituant<br />
l’arthroplastie sont à l’origine <strong>de</strong> facteurs biologiques conduisant au <strong>de</strong>scellement. Les<br />
contraintes en pression, torsion et <strong>de</strong> varisation sont responsables <strong>de</strong>s facteurs mécanique du<br />
<strong>de</strong>scellement. Ces facteurs mécaniques et biologiques sont indissociables dans l’évolution<br />
naturelle <strong>de</strong> l’arthroplastie vers le <strong>de</strong>scellement. Nous envisagerons dans un premier temps les<br />
facteurs biologiques puis le rôle mécanique.<br />
-6-
I-2-2 -1 Facteurs biologiques<br />
- Nature <strong>de</strong>s débris<br />
Charnley (16) est le premier à avoir expérimenté une ostéolyse à particules avec <strong>de</strong>s cotyles en<br />
Téflon qu’il confond au départ avec une ostéolyse infectieuse. Les débris d’usure peuvent être <strong>de</strong><br />
plusieurs types :<br />
- Ciment : Le ciment a été le premier élément incriminé dans le <strong>de</strong>scellement aseptique (17). Les<br />
particules <strong>de</strong> polyméthylméthacrylate (P.M.M.A.) proviennent principalement <strong>de</strong> la tige par<br />
fragmentation au niveau <strong>de</strong>s zones d’hyper pression comme le calcar par fracture du manteau <strong>de</strong><br />
ciment, par friction ciment-tige et ciment-os secondaire à la micro-mobilité (18). Dans une<br />
moindre mesure elles peuvent provenir du ciment autour <strong>de</strong> la cupule. Les premiers auteurs ont<br />
ainsi décrit la maladie du ciment secondairement <strong>de</strong>venue « la maladie <strong>de</strong>s particules ».<br />
-Particules <strong>de</strong> polyéthylène : Harris est le premier à décrire <strong>de</strong>s cas d’ostéolyse sur tige montrant<br />
<strong>de</strong>s corps biréfringents dans les granulomes macrophagiques ou à cellules géantes. Ils seront<br />
secondairement i<strong>de</strong>ntifiés comme <strong>de</strong>s particules <strong>de</strong> polyéthylène. Ces travaux sont confirmés par<br />
Jasty (19), Maloney (20), Brown et Ring (21) qui montrent la présence <strong>de</strong> particules <strong>de</strong><br />
polyéthylène autour <strong>de</strong> tiges non cimentées <strong>de</strong>scellées. Dans un premier temps, du fait <strong>de</strong>s limites<br />
techniques, seuls les débris supérieurs à 10 microns ont été i<strong>de</strong>ntifiés, puis Shanbhag (22) et<br />
Maloney (15) ont montré l’existence <strong>de</strong> particules beaucoup plus petites, inférieures à 1 micron.<br />
Il a été constaté sur une étu<strong>de</strong> à long terme du comportement du couple métal-polyéthylène, que<br />
ce sont les débris <strong>de</strong> polyéthylène inférieur à 1 micron les plus impliqués dans la réaction<br />
inflammatoire responsable du <strong>de</strong>scellement. En effet le taux <strong>de</strong> <strong>de</strong>scellement est étroitement<br />
corellé à l’usure du polyéthylène <strong>de</strong> la cupule (23).<br />
Schéma <strong>de</strong> Langlais :<br />
-7-
Schémas <strong>de</strong> Langlais<br />
- Débris métalliques : Ils proviennent <strong>de</strong> la tige essentiellement par friction métal-os ou métal-<br />
ciment du fait <strong>de</strong> la micro-mobilité (24) mais aussi au niveau <strong>de</strong>s jonctions <strong>de</strong>s prothèses<br />
modulaires par « Fretting corosion », <strong>de</strong> la cupule (fretting <strong>de</strong>s vis <strong>de</strong> fixation), du couple <strong>de</strong><br />
frottement articulaire avec l’utilisation <strong>de</strong> couples <strong>de</strong> frottement métal-métal (prothèse <strong>de</strong> Mac-<br />
kee) mais aussi Titane-polyéthylène (prothèse capitale).<br />
- débris <strong>de</strong> céramique : ces particules sont particulièrement dangereuses du fait <strong>de</strong> leur dureté) et<br />
<strong>de</strong> leur petite taille (18). Elles forment alors un troisième élément au niveau du couple <strong>de</strong><br />
frottement particulièrement néfaste du fait <strong>de</strong> leurs dureté Leur présence a été mise en évi<strong>de</strong>nce<br />
lors <strong>de</strong> l’utilisation du couple alumine-alumine mais aussi par relargage <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong><br />
-8-
surface à l’hydroxyapatite. Les particules <strong>de</strong> céramiques pourraient compromettre l’utilisation <strong>de</strong><br />
couples <strong>de</strong> frottement classique lors d’une reprise.<br />
- Au total tous les bio-matériaux sont susceptibles <strong>de</strong> donner naissance à <strong>de</strong>s particules.<br />
L’abondance, la taille et la forme <strong>de</strong>s particules sont <strong>de</strong>s paramètres fondamentaux. En effet, <strong>de</strong><br />
façon concomitante au <strong>de</strong>scellement, on constate une accélération <strong>de</strong> l’usure <strong>de</strong>s différents bio-<br />
matériaux (18). Tout se passe comme s’il existait une «clairance» <strong>de</strong>s débris qui progressivement<br />
se trouve dépassée aboutissant au <strong>de</strong>scellement ; la taille est un élément déterminant : les<br />
particules <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 10 microns ne sont pas phagocytées ne donnent donc pas <strong>de</strong> granulomes<br />
inflammatoires ; elles s’accumulent dans la néo-capsule articulaire entourées <strong>de</strong> cellules géantes<br />
et <strong>de</strong> tissu fibreux. Celles <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 1 micron sont phagocytées et sont responsables <strong>de</strong><br />
réactions cellulaires aspecifiques. Les formes irrégulières, par exemple, les particules <strong>de</strong> Titane et<br />
d’Hydroxyapatite, donnent <strong>de</strong>s réactions plus intenses que les formes sphériques (25) (15).<br />
- Etu<strong>de</strong> histologique <strong>de</strong> l’interface fibreuse.<br />
Maloney et Engh, par une étu<strong>de</strong> cadavérique ont mis en évi<strong>de</strong>nce que sur <strong>de</strong>s tiges stables non<br />
décelées (avec et sans ciment), il existait une micro-mobilité <strong>de</strong> 13 microns en moyenne <strong>de</strong> type<br />
élastique (20, 24) . Histologiquement, l’os était en contact direct avec le ciment ou la prothése<br />
Parfois sur <strong>de</strong>s zones limitées souvent métaphysaires, il existait un tissu d’interposition fibreux<br />
qui était fin et sans réaction inflammatoire corellé radiologiquement à la présence d’un liseré.<br />
De nombreuses étu<strong>de</strong>s histologiques <strong>de</strong> l’interface fibreuse entre implant et os, dont <strong>de</strong>s<br />
arthroplasties <strong>de</strong>scellées, montrent un tissu fibreux présentant <strong>de</strong>s réactions inflammatoires à type<br />
<strong>de</strong> corps étrangers. L’interface est le lieu <strong>de</strong> plusieurs types <strong>de</strong> modifications : l’ostéolyse par<br />
granulomes macrophagiques, la plus fréquente, prolifération fibroblastique, plus rarement,<br />
hypersensibilité aux toxiques, variations liées à l’âge, ostéoporose ou ostéopénie par<br />
médularisation (26). L’ostéolyse péri-prothetique réduit progressivement les zones d’ancrage<br />
responsables d’une aggravation <strong>de</strong> la micro-mobilité jusqu’à la macro-mobilité réalisant le<br />
<strong>de</strong>scellement. L’ostéolyse précè<strong>de</strong> le <strong>de</strong>scellement mécanique.<br />
-9-
- Granulomes macrophagiques : Radiologiquement ils forment <strong>de</strong>s zones d’ostéolyses<br />
endostées périphériques localisées à l’interface os-bio-matériaux souvent métaphysaires proches<br />
<strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> production <strong>de</strong> débris, mais ils peuvent aussi être étagés faisant alors suite à une<br />
fracture du ciment. Le liqui<strong>de</strong> péri-articulaire peut s’infiltrer à distance <strong>de</strong> la jonction os-prothèse<br />
ou os-ciment sous l’effet <strong>de</strong>s pressions alternées auxquelles il est soumis. C’est « l’espace<br />
articulaire véritable ». Selon Maloney (20), 60 % <strong>de</strong>s ostéolyses se situent en zone <strong>de</strong> défect <strong>de</strong><br />
ciment ou sur <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> faible épaisseur révélant lors d’autopsie <strong>de</strong>s fractures <strong>de</strong> ciment infra-<br />
radiologiques. D’où le concept d’obtenir pour le ciment un « manteau » régulier.<br />
Histologiquement il présente une prolifération macrophagique avec libération d’enzymes et <strong>de</strong><br />
médiateur cellulaire pro-inflammatoire à type <strong>de</strong> prostaglandines, interleukines, cytokines,<br />
tumeur nécrosis factors et <strong>de</strong> transforming grow factors. Ces granulomes sont, par interaction<br />
avec les ostéoclastes et les ostéoblastes, responsables <strong>de</strong> l’ostéolyse. Howie (27) dans une étu<strong>de</strong><br />
expérimentale chez le rat confirme ces résultats.<br />
-Prolifération fibroblastique : elle est responsable d’une ostéolyse péri-prothétique peu<br />
évolutive plus ou moins étendue. Radiologiquement, elle correspond à un liseré parallèle à la<br />
surface <strong>de</strong> l’implant. Histologiquement, on retrouve une prolifération fibroblastique liée aux<br />
débris <strong>de</strong> matériau plus volumineux que pour la réaction macrophagique. Cette réaction semble<br />
se développer lorsqu’il existe une production modérée <strong>de</strong> débris le long <strong>de</strong> la tige <strong>de</strong> manière<br />
diffuse.<br />
-Hypersensibilité et toxicité : par opposition aux réactions macrophagiques et fibroblastiques<br />
qui sont aspecifiques, l’hypersensibilité fait intervenir une immunité humorale, lymphocytes B et<br />
lymphocytes T qui engendrent une réaction spécifique à un <strong>de</strong>s constituants <strong>de</strong> la prothèse (28).<br />
De nombreuses étu<strong>de</strong>s ont montré <strong>de</strong>s réactions soit aux métaux en particulier le Chrome, Nickel,<br />
Cobalt (29) soit à <strong>de</strong>s constituants du ciment (30). Les patchs-tests sont souvent positifs.<br />
Il peut exister une toxicité directe d’un élément <strong>de</strong> la prothèse, soit <strong>de</strong>s débris métalliques, soit <strong>de</strong><br />
Polyéthylène <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> un micron, qui sont phagocytés dans les macrophages et entraînent leur<br />
lyse libérant les facteurs <strong>de</strong> l’ostéolyse. Ces types <strong>de</strong> réaction responsables <strong>de</strong> <strong>de</strong>scellements<br />
précoces ne se présentent qu’en cas <strong>de</strong> grand nombre <strong>de</strong> particules d’usure ou sur un terrain<br />
exposé aux réactions immunologiques.<br />
-10-
I-2-2-2 Facteurs mécaniques :<br />
La présence <strong>de</strong> l’arthroplastie modifie la répartition <strong>de</strong>s contraintes au niveau <strong>de</strong> l’os. Elles sont<br />
multidirectionnelles. Gruen sur une étu<strong>de</strong> radiographique rétrospective au sujet <strong>de</strong> 389 tiges<br />
décrit (31) (32) :<br />
- Des contraintes en pression type I-a et I-b permettant l’enfoncement <strong>de</strong> l’implant dans le canal<br />
médullaire. Le type I-a correspond à la désolidarisation implant-ciment, le « Debonding » <strong>de</strong>s<br />
anglo-saxons (31). Pour certains il correspond au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> début du <strong>de</strong>scellement (33) (34) , pour<br />
d’autres (14) comme Berry (13), il est inéluctable ; sur une étu<strong>de</strong> portant sur 97 tiges <strong>de</strong><br />
Charnley, tant que le liseré péri-prothétique en zone supéro-latérale (zone I <strong>de</strong> Gruen) est<br />
inférieur à 2 mm il ne montre pas <strong>de</strong> corrélation entre le « Debonding » et l’altération<br />
fonctionnelle (douleur) et le <strong>de</strong>scellement à long terme. Par contre s’il existe un liseré supéro-<br />
latéral supérieur à 2 mm associé à un « Debonding » le résultat sera médiocre à long terme. Il<br />
rappelle enfin que dans certains cas un liseré peut correspondre à un artefact radiologique (Mach<br />
effect) du fait <strong>de</strong> la variation <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité radiologique entre l’os et la tige ce qui surestime<br />
probablement les cas <strong>de</strong> « Debonding ». Le type II-b correspondant au véritable <strong>de</strong>scellement par<br />
atteinte <strong>de</strong> l’interface os-ciment.<br />
- Des contraintes <strong>de</strong> varisation . C’est l’effet potence secondaire au porte-à-faux du col<br />
entraînant une bascule en varus <strong>de</strong> l’implant. Le type II (31) est une varisation dont l’axe se situe<br />
à la partie moyenne <strong>de</strong> la tige souvent liée à une cimentation imparfaite, le type<br />
-11-
III est secondaire à l’atteinte du Merckel, dans le type IV la fixation diaphysaire exclusive<br />
entraîne <strong>de</strong>s contraintes en varus sur la tige responsable <strong>de</strong> fracture <strong>de</strong> fatigue avec pontage <strong>de</strong>s<br />
contraintes osseuses responsables d’ostéolyses métaphysaires. (stress-shielding). Ces contraintes<br />
<strong>de</strong> varisations sont majorées en cas <strong>de</strong> positionnement en varus <strong>de</strong> l’implant fémoral.<br />
- Des contraintes en torsion. Elles n’ont pas été décrites par Gruen . Elles sont liées au porte-à-<br />
faux du col et à l’antéversion (18). Elles sont responsables <strong>de</strong> <strong>de</strong>scellement pour <strong>de</strong>s prothèses<br />
aux formes arrondies.<br />
Ces contraintes sont responsables d’une micro mobilité entre l’implant et l’os comme Charnley le<br />
notait déjà en 1965 (35). Expérimentalement ou sur <strong>de</strong>s pièces d’autopsie, on retrouve une micro<br />
mobilité <strong>de</strong> type élastique même sur <strong>de</strong>s tiges parfaitement stables (36) (24). Elle dépend outre<br />
-12-
<strong>de</strong>s caractéristiques biomécaniques, <strong>de</strong> la morphologie et du positionnement <strong>de</strong>s constituants <strong>de</strong><br />
l’arthroplastie. Dans les prothèses cimentées, elles s’appliquent à travers le ciment qui ne joue<br />
qu’un rôle d’adaptateur transformant une prothèse standard en une sur mesure. Il permet la<br />
répartition homogène <strong>de</strong>s contraintes. Ce type <strong>de</strong> force s’exerce <strong>de</strong> la même façon sur les<br />
arthroplasties non cimentées. Elles doivent donc avoir une morphologie adaptée permettant une<br />
bonne répartition <strong>de</strong>s contraintes sans l’utilisation <strong>de</strong> ciment.<br />
L’ensemble <strong>de</strong> ces contraintes est responsable <strong>de</strong>s facteurs mécaniques du <strong>de</strong>scellement. Elles<br />
dépen<strong>de</strong>nt dans tous les cas <strong>de</strong> la forme, <strong>de</strong>s matériaux, <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> surface et du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
fixation utilisé dans les arthroplasties. Le <strong>de</strong>scellement aseptique est donc multi-factoriel,<br />
secondaire à l’association <strong>de</strong>s facteurs biologiques et mécaniques responsables d’une ostéolyse<br />
progressive entraînant la migration <strong>de</strong> l’implant. Des étu<strong>de</strong>s expérimentales confirment cette<br />
théorie, en montrant que la présence <strong>de</strong> particules d’usure ne suffit pas à reproduire une<br />
résorption osseuse in-vitro. Les facteurs mécaniques à type <strong>de</strong> micro-mobilité mais aussi pression<br />
alternée du liqui<strong>de</strong> synovial, participent aux processus d’ostéolyse.<br />
Nous allons reprendre ses éléments en fonction du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fixation en les comparant aux<br />
résultats cliniques <strong>de</strong>s grands types d’arthroplasties connues.<br />
I-3 : Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s implants fémoraux<br />
Nous allons étudié les gran<strong>de</strong>s caractéristiques techniques en différenciant successivement la<br />
géométrie, les matériaux, l’état <strong>de</strong> surface utilisé pour la réalisation <strong>de</strong>s tiges prothétiques. Nous<br />
traiterons dans un premier temps les tiges cimentées puis dans un <strong>de</strong>uxième temps les tiges sans<br />
ciment. Le but n’est pas d’être exhaustif en réalisant un catalogue <strong>de</strong>s prothèses utilisées mais<br />
plutôt <strong>de</strong> présenter les grands option techniques et leurs résultats afin <strong>de</strong> dégager les éléments<br />
d’un consensus sur les implants fémoraux. Nous proposerons un classement en fonction <strong>de</strong> leur<br />
géométrie ainsi qu’un organigramme chronologique.<br />
I-3-1 : Géométrie<br />
-13-
La géométrie d’une tige peut être décrite par l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sa forme dans les différents plans :<br />
frontal, sagittal, horizontal. Afin <strong>de</strong> caractériser chaque tige, nous lui attribuerons <strong>de</strong>ux lettres<br />
majuscules en fonction <strong>de</strong> chaque caractéristique dans chaque plan <strong>de</strong> l’espace permettant <strong>de</strong><br />
co<strong>de</strong>r leurs gran<strong>de</strong>s orientations géométriques. Une tige peut être droite ou courbe, plus ou moins<br />
remplissante que ce soit dans le plan frontal ou sagittal. Le caractère remplissant étant défini par<br />
la recherche volontaire d’un contact osseux dans un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux plans. Elle peut présenter une<br />
collerette et enfin une antéversion du col.<br />
La codification que nous adopterons sera la suivante<br />
- D F pour droite dans le plan frontal (zone diaphyso-métaphysaire , Charnley)<br />
- D S pour droite dans le plan sagittal (Charnley)<br />
- C F pour courbe dans le plan frontal (Charnley Muller)<br />
- C S pour courbe dans le plan sagittal ( Lubinus SP)<br />
- R F pour remplissante dans le plan frontal (Muller droite)<br />
-R S pour remplissante dans le plan sagittal<br />
-co F pour conique dans le plan frontal<br />
-co S pour conique dans le plan sagittal<br />
- H R pour rectangulaire dans le plan horizontal<br />
- C pour la présence d’une collerette<br />
-A pour la présence d’une antéversion du col.<br />
Au total on peut par exemple définir la prothèse type Charnley flat back par DF DS HR co F ce<br />
qui signifie qu’elle est droite dans le plan frontal et sagittal, rectangulaire dans le plan horizontal,<br />
conique dans le plan frontal, mais qu’elle n’est pas remplissante ni en frontal ni en sagittal et<br />
qu’elle ne présente pas <strong>de</strong> collerette et pas d’antéversion.<br />
Une prothèse type Muller droite sera définie par DF DS RF HR coF ce qui signifie qu’elle est<br />
droite dans le plan frontal et sagittal, remplissante dans le plan frontal, rectangulaire à la coupe et<br />
conique dans le plan frontal. Mais qu’elle n’est pas remplissante dans le plan sagittal et qu’elle ne<br />
présente pas <strong>de</strong> collerette ni d’antéversion du col.<br />
Nous allons grâce à cette codification définir un organigramme chronologique permettant <strong>de</strong><br />
comprendre les gran<strong>de</strong>s orientations techniques qui ont été proposées au fil <strong>de</strong>s décennies.<br />
I-3-2 : Tiges cimentées<br />
-14-
plan sagittal (DF DS)<br />
I-3-2-1 : Tiges droite dans le plan frontal, droite dans le<br />
-Tiges <strong>de</strong> Charnley ( DF DS HR coF)<br />
La « Low Friction Arthroplasty » <strong>de</strong> John Charnley est née en 1962 après <strong>de</strong> nombreux travaux<br />
sur la fixation à l’ai<strong>de</strong> du ciment acrylique et sur les couples <strong>de</strong> friction. La prothèse initiale<br />
dites « Flat back ou L.F.A ». pour Low Friction Arthroplasty peut se définir comme une prothèse<br />
DF DS HR coF c’est à dire droite dans le plan frontal et sagittal à section rectangulaire et conique<br />
à décroissance progressive vers le bas. Par ailleurs elle est monobloc avec un angle cervico-<br />
diaphysaire <strong>de</strong> 125° et une tête <strong>de</strong> 22,25. Elle ne présente pas <strong>de</strong> collerette ni d’antéversion du<br />
col.<br />
Les premiers résultats ont été publiés en 1972 dans le JB-JS British (10), il détaille les résultats<br />
<strong>de</strong> 379 PTH sur les 582 premières implantées réalisées à Wrightington <strong>de</strong> Novembre 1962 à<br />
Décembre 1965 avec un recul <strong>de</strong> 4 à 7 ans.<br />
Toutes les tiges étaient <strong>de</strong> type « flat-back », par contre il existait <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> cupules en<br />
polyéthylène avec ou sans métal-back. Les résultats <strong>de</strong> la tige ont été excellents sans aucune<br />
reprise à ce délai <strong>de</strong> 4 à 7 ans. De très nombreuses autres étu<strong>de</strong>s ont été réalisées validant les<br />
résultats initiaux <strong>de</strong> Charnley avec <strong>de</strong>s reculs importants , qui montrent <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> révision <strong>de</strong> 10<br />
à 20 % à 20 ans et plus.<br />
Tableau n° 1 série <strong>de</strong> tiges type flat back.<br />
Nombre<br />
De hanches<br />
étudiées<br />
Recul<br />
en années<br />
-15-<br />
Descellements<br />
radiologiques<br />
Fracture<br />
<strong>de</strong> tige<br />
Descellements<br />
réopérés<br />
DaII (37) 488 12 4.7% 7% 6.5%<br />
Wroblewski(38) 193 18-26 29%<br />
Salvati (39) 100 10 10 % (40,7 %) 2% 2%<br />
Schulte-Johnston (40) 322 20 7 % (45 %) 0,60% 2%<br />
Kavanagh(41) 333 20 32%<br />
Clarac(42) 309 20 16%<br />
Stauffer (41) 333 15 32% 12.7<br />
Ol<strong>de</strong>r/Chanley (43) 307 21 8% 8.4%<br />
Herberts (44) 11880 17 14%
Les éléments géométriques <strong>de</strong> la réussite <strong>de</strong> cette tige ont été analysés par <strong>de</strong> nombreux auteurs a<br />
posteriori. Ce sont, sa forme rectangulaire à la section qui permet une bonne stabilité en rotation,<br />
une tige droite dans le plan frontal <strong>de</strong> forme conique ce qui diminue les forces <strong>de</strong> cisaillement au<br />
niveau <strong>de</strong> l’interface ciment tige et qui permet un recalage éventuel en cas <strong>de</strong> « <strong>de</strong>bonding ». Il<br />
n’existait initialement que <strong>de</strong>ux tailles <strong>de</strong> prothése adaptées aux petits canaux médullaires. Ces<br />
éléments sont bien sûrs associés à un matériel présentant une bonne biocompatibilité ainsi qu’une<br />
bonne résistance, un état <strong>de</strong> surface lisse, un couple <strong>de</strong> frottement métal-polyéthylène à petite tête<br />
permettant <strong>de</strong> limiter les débris d’usure.<br />
Les résultats sont excellents avec un recul exceptionnel , d’autant plus que l’on estime que plus<br />
d’un million <strong>de</strong> ce type d’arthroplasties et évolutions, a été posé justifiant le terme <strong>de</strong> « Gold<br />
Standard ». Par exemple l’étu<strong>de</strong> portant sur le registre national suédois montre 14 % <strong>de</strong> reprise à<br />
17 ans <strong>de</strong> recul sur un nombre très important <strong>de</strong> tiges (11880).<br />
Par ailleurs <strong>de</strong> nombreuses évolutions <strong>de</strong> la prothèse type Flat Back ont été proposées au cours<br />
<strong>de</strong>s années afin d’améliorer encore les résultats. Ce sont principalement les ruptures <strong>de</strong> tiges qui<br />
conduisent John Charnley à modifier l’implant « Flat Back » original et à créer la gamme<br />
« évolution ».<br />
-16-
Organigramme <strong>de</strong>s implants cimentés<br />
-17-
Charnley- Kerboul Mc Kee- Farrar<br />
Muller Droite ( à gauche<br />
le modèle « displasique »)<br />
-18-<br />
Lubinus SPII<br />
Implant<br />
« Exeter »<br />
Muller courbe
Les taux <strong>de</strong> fractures <strong>de</strong> la littérature sont <strong>de</strong> 0,23 % à 19 %. Pour augmenter la résistance à la<br />
fatigue, il augmente le volume et la section <strong>de</strong> la tige aboutissant au modèle « Round Back ». A la<br />
section, cette tige a <strong>de</strong>s formes ovalisées et présente une augmentation considérable <strong>de</strong> la rigidité<br />
<strong>de</strong> la tige. Par ailleurs à partir <strong>de</strong> 1975 <strong>de</strong>s « flanges », ailerons antéro-postérieurs furent proposés<br />
pour améliorer la cimentation en augmentant sa pressurisation. Les résultats <strong>de</strong> cette évolution<br />
ont été présentés dans une étu<strong>de</strong> comparant entre 1975 et 1986, 264 L.F.A. <strong>de</strong> première<br />
génération et 402 L.F.A. <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième, troisième et quatrième générations (45). Les résultats<br />
restent difficiles à interpréter mais <strong>de</strong>ux éléments ont été mis en évi<strong>de</strong>nce. Le taux <strong>de</strong> fractures<br />
<strong>de</strong> tiges passe <strong>de</strong> 5,4 % dans la série « flat back » à 0,4 % pour les tiges évolution correspondant<br />
bien à la rigidification générale <strong>de</strong> l’implant mais le taux <strong>de</strong> <strong>de</strong>scellement aseptique <strong>de</strong> la tige<br />
passe respectivement <strong>de</strong> 0,7 % à 13,2 %. Ces mauvais résultats <strong>de</strong> la tige évolution par rapport à<br />
la tige Flat Back original sont difficiles à interpréter. D’une part la forme arrondie avec la<br />
« Round-back » diminue la résistance en torsion, d’autre part le changement <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> surface,<br />
mat pour les tiges évolution et poli pour les tiges Flat Back, peuvent intervenir. Enfin les<br />
métho<strong>de</strong>s différentes <strong>de</strong> cimentation , première génération pour les tiges Flat Back et <strong>de</strong>uxième<br />
génération pour les tiges évolution, <strong>de</strong>vraient plutôt être en faveur <strong>de</strong> l’évolution.<br />
Au total, actuellement les élèves <strong>de</strong> l’école <strong>de</strong> Charnley sont revenus avec la gamme « élite » aux<br />
formes proches <strong>de</strong> la tige type Flat Back originale. Cet implant a montré <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> survie<br />
exceptionnels, coup <strong>de</strong> maître <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> Sir J Charnley rendant toutes évolutions difficiles.<br />
(DF DS HC coF coS)<br />
-Tiges Wringhtington FC “Frustro-conical” (WFC)<br />
Cette tige a été développée par Kevin Hardinge à partir <strong>de</strong> 1981. Elle dérive <strong>de</strong> la tige originale<br />
<strong>de</strong> Charnley. Elle est droite dans le plan frontal et dans le plan sagittal mais présente à la section<br />
une forme cruciforme avec 4 dépressions améliorant la stabilité rotatoire. Elle est plus<br />
volumineuse que la tige <strong>de</strong> Charnley <strong>de</strong> géométrie conique dans le<br />
plan frontal et dans le plan sagittal (voir schéma WFC) afin d’obtenir un meilleur centrage et une<br />
répartition plus régulière du ciment. Deux séries <strong>de</strong> prothèses ont été comparées par Hardinge<br />
comprenant 260 tiges <strong>de</strong> type Flat Back et 260 tiges (WFC) (46). Le taux <strong>de</strong> révision pour<br />
<strong>de</strong>scellement aseptique fémoral est <strong>de</strong> 0 % à 5 ans, 1 % à 10 ans et 2 % à 15 ans pour la WFC et 0<br />
-19-
% à 5 ans, 2 % à 10 ans et 16 % à 15 ans pour la tige Flat Back. Hardinge explique ces meilleurs<br />
résultats par une amélioration <strong>de</strong> la stabilité ainsi qu’un meilleur centrage avec une répartition du<br />
ciment plus homogène. La technique <strong>de</strong> cimentation est <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième génération pour la tige<br />
WFC rendant l’interprétation <strong>de</strong>s résultats aléatoire.<br />
Au total la stabilité rotatoire <strong>de</strong> l’implant fémoral semble un élément fondamental pour assurer<br />
une longévité optimale.<br />
-Tiges <strong>de</strong> Charnley-Kerboul (DF, DS , coF,coS, HR)<br />
M. Kerboul à partir <strong>de</strong> 1965 utilise <strong>de</strong>s implants <strong>de</strong> Mac Kee modifiés par Merle d’Aubigné (tiges<br />
fémorales proches d’une tige <strong>de</strong> Moore et Picot cotyloïdien plus court que la Mac Kee originale).<br />
Il constate que 10 % <strong>de</strong>s cotyles se <strong>de</strong>scellent. Il attribue ce <strong>de</strong>scellement au coefficient <strong>de</strong><br />
friction métal-métal sur <strong>de</strong>s têtes <strong>de</strong> 41, diamètre qu’il juge trop élevé. A partir <strong>de</strong> 1969 il utilise<br />
la prothèse <strong>de</strong> Charnley L.F.A. type Flat Back originale et constate après <strong>de</strong>ux ans <strong>de</strong> recul que 8<br />
% <strong>de</strong>s tiges présentent un liseré clair à la convexité associé à une fracture transversale du ciment<br />
à la pointe c’est à dire « un <strong>de</strong>bonding ». Analysant ces <strong>de</strong>scellements par une étu<strong>de</strong> mécanique,<br />
il montre que les prothèses cimentées sont soumises en charge à <strong>de</strong>s contraintes verticales<br />
responsables <strong>de</strong> force <strong>de</strong> cisaillement sur l’interface ciment-tige et ciment-os, et à <strong>de</strong>s contraintes<br />
varisantes horizontales. Ces contraintes sont d’autant plus importantes que la tige est longue, avec<br />
un angle cervico-diaphysaire fermé et implanté en varus dans le fémur. Il constate que le ciment<br />
acrylique supporte mal les contraintes en traction et en flexion par contre qu’il résiste bien à la<br />
pression. Par ailleurs il avait constaté que le <strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s tiges était meilleur dans un canal<br />
médullaire étroit même s’il avait été alésé et malgré une couche mince <strong>de</strong> ciment alors que dans<br />
un canal médullaire large, malgré une épaisse couche <strong>de</strong> ciment la détérioration était beaucoup<br />
plus fréquente. Kerboul modifia donc la tige afin <strong>de</strong> diminuer ces contraintes et proposa :<br />
– d’augmenter l’angle cervico-diaphysaire <strong>de</strong> 125 à 130° réduisant ainsi les contraintes <strong>de</strong><br />
pressions varisantes en zone supéro-médiale et inféro-latérale.<br />
– d’élargir et d’épaissir la partie proximale afin d’augmenter l’angle <strong>de</strong> décroissance transformant<br />
les forces <strong>de</strong> cisaillement en composante horizontale <strong>de</strong> pression ( augmentation du Tapered <strong>de</strong>s<br />
anglo-saxon ).<br />
– <strong>de</strong> disposer d’une gamme complète <strong>de</strong> prothèses homothétiques (8 modèles) permettant<br />
d’adapter la taille <strong>de</strong> la prothèse au fémur afin d’obtenir un ciment en couche mince. Le manteau<br />
<strong>de</strong> ciment pouvant <strong>de</strong>venir quasi-virtuel dans certaines zones rendant l’implant beaucoup plus<br />
-20-
emplissant en zone métaphysaire mais sans contact avec les corticales. Par contre la géométrie<br />
générale reste la même avec une formule <strong>de</strong> type DF DS HR coF, coS c’est à dire, droite dans le<br />
plan frontal et sagittal, rectangulaire à la coupe, conique dans le plan frontal et sagittal, ainsi<br />
qu’un état <strong>de</strong> surface lisse et monobloc avec une tête <strong>de</strong> 22,25 mm.<br />
Les résultats sont excellents avec 1 à 3 % <strong>de</strong> <strong>de</strong>scellement aseptique à 20 ans <strong>de</strong> recul (47).<br />
Comme pour les évolutions <strong>de</strong> la tige Flat Back (Charnley), Kerboul modifia notablement sa<br />
prothèse en réalisant les séries CMK2 et CMK3 aux formes plus arrondies et à l’état <strong>de</strong> surface<br />
mat qui présentèrent <strong>de</strong>s résultats inférieurs.<br />
Au total, les implants type Charnley-Kerboul sont actuellement revenus à <strong>de</strong>s prothèses <strong>de</strong> forme<br />
proche <strong>de</strong> la MK1 afin d’avoir une résistance aux forces <strong>de</strong> torsion optimale limitant les<br />
contraintes sur le ciment, réduisant les risques <strong>de</strong> <strong>de</strong>scellement.<br />
-Tiges <strong>de</strong> Stanmore (DF, DS, HR, coF, C)<br />
La tige <strong>de</strong> Stanmore est un implant d’origine anglaise (Londres), Scales débute son<br />
expérimentation en 1956. A partir <strong>de</strong> 1963, il utilise une prothèse monobloc à grosse tête, au<br />
départ avec un couple <strong>de</strong> frottement métal-métal puis il le remplace rapi<strong>de</strong>ment par un couple<br />
métal-polyéthylène. Cette prothèse est particulièrement intéressante car sa tige est proche <strong>de</strong> celle<br />
d’une Charnley c’est à dire <strong>de</strong> type droite dans le plan sagittal, droite dans le plan frontal, à<br />
section rectangulaire <strong>de</strong> volume légèrement moins important mais elle présente par contre une<br />
collerette.<br />
Nous avons retrouvé <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s, une étu<strong>de</strong> (48) avec <strong>de</strong>s résultats jusqu’à 22 ans portant sur<br />
135 patients où l’on retrouve 2 % <strong>de</strong> <strong>de</strong>scellement aseptique à 10 ans, 15 ans, 18 ans puis 9 % à<br />
22 ans. Il faut savoir que sur ces étu<strong>de</strong>s à très long terme la survie <strong>de</strong>s patients est faible, dans ce<br />
cas présent seulement 22 patients sont vivants au recul maximum, ce qui limite leurs validité.<br />
Une autre série montre une étu<strong>de</strong> comparative entre 213 tiges type Stanmore et 200 tiges<br />
Charnley type Flat Back (49). Aucune différence significative n’a pu être mise en évi<strong>de</strong>nce à un<br />
recul maximum <strong>de</strong> 10 ans entre les <strong>de</strong>ux tiges malgré un autre élément interférent qui est la<br />
présence d’une tête <strong>de</strong> 29 mm sur ces tiges <strong>de</strong> Stanmore alors que les tiges type Flat Back<br />
présentaient une tête <strong>de</strong> 22,25. Une seule remarque est à noter, en effet les auteurs citent 14<br />
patients présentant une double arthroplastie avec les <strong>de</strong>ux types d’implants, <strong>de</strong>s liserés<br />
apparaissent plus précocement avec les prothèses <strong>de</strong> Stanmore qu’avec les Charnley. Une étu<strong>de</strong><br />
-21-
adiologique sur 51 Charnley et 57 Stanmore ne montre pas <strong>de</strong> différence significative <strong>de</strong><br />
migration qui sont pour la Charnley <strong>de</strong> 1,4 mm à un an et 2,6 mm à 7 ans et pour la Stanmore <strong>de</strong><br />
1,3 mm à un an et 2,8 mm à 7 ans.<br />
Au total la présence d’une collerette ne peut pas être retenue comme un élément péjoratif mais<br />
plutôt comme un facteur neutre pour ce type d’implants non remplissant en zone métaphysaire<br />
(pas auto blocage ).<br />
-Tiges Exeter (DF DS HR coF coS)<br />
Ling à partir <strong>de</strong> 1969 développe une tige droite dans le plan frontal et sagittal <strong>de</strong> section<br />
rectangulaire, sans collerette . Il avait en effet constaté un grand nombre <strong>de</strong> résorption du calcart<br />
avec <strong>de</strong>s tiges type Mac Kee Farrar. L’originalité <strong>de</strong> cette tige vient <strong>de</strong> sa forme doublement<br />
conique dans le plan frontal et sagittal afin, d’après Ling, d’obtenir une répartition homogène du<br />
ciment et un transfert optimum <strong>de</strong>s contraintes. L’état <strong>de</strong> surface est lisse par hasard, puisque,<br />
l’acier inoxydable E.N. 58 J. n’était disponible qu’en finition polie (0,01 à 0,03 microns). Cette<br />
tige est monobloc avec une tête <strong>de</strong> 30 mm qui semble un bon compromis pour Ling entre la tête<br />
<strong>de</strong> 22 <strong>de</strong> Charnley et la tête <strong>de</strong> 41 <strong>de</strong> Mac Kee. L’élément le plus important lui semble être<br />
l’épaisseur <strong>de</strong> polyéthylène plus que la notion <strong>de</strong> « Low Friction ».<br />
Les résultats <strong>de</strong> cette tige sont excellents (50) avec par exemple la série originale <strong>de</strong> 433 tiges à<br />
plus <strong>de</strong> 25 ans et seulement 2,4 % <strong>de</strong> reprises pour <strong>de</strong>scellement aseptique. Il faut probablement<br />
leur ajouter les 3,5 % <strong>de</strong> rupture à 10 et 15 ans <strong>de</strong> recul qui représentent <strong>de</strong>s équivalents <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>scellement.<br />
L’évolution <strong>de</strong> cette tige se fait en 1976 vers la <strong>de</strong>uxième génération : sur le plan morphologique<br />
la section <strong>de</strong> la tige augmente pour accroître sa résistance afin d’éviter les ruptures. Le nombre <strong>de</strong><br />
tailles disponibles augmente afin <strong>de</strong> mieux adapter la prothèse au fémur. Il n’existait en effet que<br />
<strong>de</strong>ux tailles disponibles à l’origine. Les résultats <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième génération sont nettement moins<br />
bons comme le montre les grands registres nord européens, à 14 ans 83.8% <strong>de</strong> survie sur 2734<br />
tiges mattes (44). Ling explique ces mauvais résultats par le changement <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> surface qui<br />
est <strong>de</strong>venu mat dans la <strong>de</strong>uxième génération. Nous y reviendrons dans le chapitre sur les états <strong>de</strong><br />
surface.<br />
-22-
Au total, les prothèses dites DF DS droite dans le plan frontal, droite dans le plan sagittal non<br />
remplissantes ont <strong>de</strong> très bons résultats à long terme. Leurs évolutions ont montré qu’il fallait<br />
favoriser une importante résistance aux contraintes en torsion, avec <strong>de</strong>s formes rectangulaires en<br />
coupe. La richesse <strong>de</strong>s gammes <strong>de</strong> prothèses proposées permet <strong>de</strong> les adapter à la taille du fémur.<br />
Cette forme droite dans le plan frontal et sagittal faisant « confiance » au ciment, conique dans le<br />
plan frontal et ou sagittal, est une <strong>de</strong>s solutions techniques éprouvée .La persistance <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong><br />
prothèses sur le marché le prouve.<br />
le plan sagittal (CF DS).<br />
I-3-2-2 : Tiges courbes dans le plan frontal, droites dans<br />
Les tiges courbes dans le plan frontal et droites dans le plan sagittal ont été très tôt utilisées. Elles<br />
représentent l’autre gran<strong>de</strong> famille originelle. La prothèse d’origine est la prothèse <strong>de</strong> Mac Kee<br />
Farrar. A partir <strong>de</strong> 1960 Mac Kee adopte la fixation <strong>de</strong> la tige et du cotyle par du ciment après les<br />
résultats mitigés <strong>de</strong>s prothèses sans ciment <strong>de</strong> type Thompson. Le couple <strong>de</strong> frottement reste<br />
métal-métal. Le cotyle est re<strong>de</strong>ssiné, il est non retentif à Picot et cimenté. La prothèse est courbe<br />
dans le plan frontal, droite dans le plan sagittal, <strong>de</strong> forme globalement rectangulaire en<br />
section(CF DS HR coF, C). Elle est monobloc avec une tête <strong>de</strong> 41 mm et un couple <strong>de</strong> frottement<br />
métal-métal. Le <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong> la tige sera définitif à partir <strong>de</strong> 1965 grâce à la collaboration <strong>de</strong> Watson<br />
Farrar.<br />
Les séries montrent <strong>de</strong>s résultats mitigés comme la série publiée en 1986 sur 808 tiges avec un<br />
recul <strong>de</strong> 14 ans qui montrent 50 % <strong>de</strong> <strong>de</strong>scellement radiologique et 8 % <strong>de</strong> fractures <strong>de</strong> tiges (51).<br />
L’ensemble <strong>de</strong>s auteurs montrent <strong>de</strong>s taux importants <strong>de</strong> <strong>de</strong>scellement cotyloïdien (52, 53). A<br />
partir <strong>de</strong> 1974 Mac Kee abandonne le couple <strong>de</strong> frottement métal-métal pour un métal-<br />
polyéthylène en conservant <strong>de</strong>s têtes <strong>de</strong> grand diamètre (41 mm) ce qui donnera <strong>de</strong> mauvais<br />
résultats.<br />
J Muller développe un implant dit « Charnley-Muller »<strong>de</strong> forme courbe dans le plan frontal, droit<br />
dans le plan sagittal, <strong>de</strong> longueur réduite, à section globalement rectangulaire, conique dans le<br />
plan frontal et à collerette (CF DS HR cF C ), évoquant une forme <strong>de</strong> « banane ». L’ état <strong>de</strong><br />
surface est <strong>de</strong> type mat et même à picot. Les résultats à long terme sont médiocres . Hoogland,T<br />
(54) en 1981 retrouve 18% <strong>de</strong> révision. Dunn (55, 56) en 1982 sur 189 implants retrouve 28% <strong>de</strong><br />
-23-
<strong>de</strong>scellements radiologiques et 8% <strong>de</strong> reprises avec 5 à 9 <strong>de</strong> ans un recul. Hoffman (57) CW<br />
retrouve 37% <strong>de</strong> décèlement à 15 ans <strong>de</strong> recul. Les résultats <strong>de</strong> ces séries à long terme sont<br />
parfois étonnants, Wessinphage (58) ne retrouve aucune reprise à 15 ans sur 544 implants !<br />
Au total l’ensemble <strong>de</strong>s auteurs confirme la fréquence <strong>de</strong>s positionnements en varus<br />
significativement corrélé au <strong>de</strong>scellement <strong>de</strong> ce type d’implant. Ces malpositions sont<br />
responsables en association à la géométrie <strong>de</strong> l’implant , d’un moment varisant dit effet potence,<br />
majoré par rapport à un implant droit dans le plan frontal.<br />
I-3-2-3 Tiges remplissantes dans le plan frontal ( RF)<br />
Poussé par l’expérience <strong>de</strong> la tige Charnley-Muller et <strong>de</strong> son positionnement fréquent en varus,<br />
Muller propose une tige droite dans le plan frontal et sagittal , conique et remplissante dans le<br />
plan frontal, et sans collerette (DF, DS, RF, coF, HR ). Son caractère remplissant permet un<br />
contact osseux direct entre l’implant sur les versants latéral et médial, définissant la tige dite<br />
« Muller autobloquante » ou « Muller droite ». Le profil mince délimite <strong>de</strong>ux colonnes <strong>de</strong> ciment<br />
une antérieure et une postérieure soli<strong>de</strong>s qui bloquent bien les rotations . Les détracteurs<br />
considèrent que le manteau <strong>de</strong> ciment est fragilisé aux niveaux <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> contacts os/implant.<br />
Il est en effet discontinu ce qui va à l’encontre <strong>de</strong>s théories en faveur d’un manteau <strong>de</strong> ciment<br />
uniforme <strong>de</strong> 2 mm d’épaisseur minimale.<br />
Alors qu’un nombre très important <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> prothèses ont été posées, la littérature est<br />
pauvre. Brémant (59) dans une étu<strong>de</strong> très bien documentée retrouve sur 110 implants, un taux <strong>de</strong><br />
survie pour le fémur <strong>de</strong> 98.3% à10 ans et note seulement 6 valgus et 2 varus. Le caractère<br />
autobloquant permet donc un bon positionnement <strong>de</strong> la tige quasi systématique, évitant les<br />
fréquents positionnements en varus et valgus <strong>de</strong>s tiges <strong>de</strong> Charnley-Muller. Dans le registre<br />
national Suédois le taux <strong>de</strong> survie à 15 ans est <strong>de</strong> 81,2% sur 1274 implants alors qu’il était <strong>de</strong><br />
plus <strong>de</strong> 90% à 10 ans (44). La survie semble diminuer <strong>de</strong> manière plus importante après 10 ans,<br />
date à laquelle elle <strong>de</strong>vient inférieure aux implants type Charnley.<br />
-24-
Courbe du registre suédois (1998) :<br />
Mais si l’on considère les implants cimentés avec <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxièmes générations (<br />
1581 implants entre 1987et 1996 ), la survie à 9ans (97.2%) est nettement meilleure permettant<br />
d’espérer <strong>de</strong> meilleurs résultats à long terme. L’état <strong>de</strong> surface mat limite probablement aussi les<br />
résultats à long terme. Les implants dits « Muller droit » actuellement commercialisés présente<br />
une surface lisse !<br />
Au total les tiges remplissantes dans le plan frontal donnent <strong>de</strong>s résultats à moyen terme <strong>de</strong> bon<br />
niveau mais qui s’altèrent après 10 ans . Les changements <strong>de</strong>s états <strong>de</strong> surface et <strong>de</strong>s techniques<br />
<strong>de</strong> cimentation <strong>de</strong>vraient les améliorer mais il faudra encore attendre quelques années pour en<br />
avoir la preuve.<br />
I-3-2-4 Tiges courbes dans le plan sagittal ( CS )<br />
Le plus connu est l’implant Lubinus SP. Il fait suite au Lubinus IP (droit dans le plan sagittal)<br />
<strong>de</strong>puis 1978. Il est droit dans le plan frontal avec une courbure dans le plan sagittal, doublement<br />
conique mais non remplissant, il présente une antéversion du col et une collerette ( DF CS coF<br />
coS C A). La courbure, haute à concavité antérieure dans le plan sagittal, permet théoriquement à<br />
-25-
l’implant <strong>de</strong> s’adapter à la courbure physiologique <strong>de</strong> l’extrémité supérieure du fémur.<br />
L’antéversion du col permet <strong>de</strong> rendre l’implant le plus « anatomique » possible.<br />
Les résultats à long terme montrent une survie supérieure aux implants type Charnley. Le registre<br />
national suédois (44) montre une survie à 13 ans <strong>de</strong> 93.4% pour les tiges SP alors que la tige<br />
Lubinus IP était à 86% au même recul. D’autres étu<strong>de</strong>s sont contradictoires, Salvilahti (60) en<br />
1997 pour sa part ne montre pas <strong>de</strong> différence significative entre la tige droite et courbe sur 543<br />
implants à 8 ans <strong>de</strong> recul <strong>de</strong> même que Partio (61) en 1994. D’autre éléments peuvent interférer,<br />
en effet les premières générations <strong>de</strong> tige ont été implantées avec <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> cimentation<br />
<strong>de</strong> première génération, les techniques <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième génération permettent d’obtenir <strong>de</strong><br />
meilleures survies pour l’implant Lubinus SP 97.4% à 9ans sur 14907 implants ( entre 1987 et<br />
1996 ) (44).<br />
.L’ évolution <strong>de</strong> la Lubinus SP est la SPII. C’est la seule prothèse qui présente une double<br />
courbure dans le plan sagittal. Une basse dans le but <strong>de</strong> s’adapter à la concavité postérieure <strong>de</strong> la<br />
diaphyse fémorale. Une haute comme celle <strong>de</strong> la SPI pour s’adapter à l’anté-flexion antérieure <strong>de</strong><br />
la métaphyse fémorale. Les détracteurs lui reprochent un effet <strong>de</strong> « chicane » pouvant rendre son<br />
implantation et surtout son ablation difficile. Les résultats sont du même ordre que pour le SP I<br />
(62, 63).<br />
Au total, l’intérêt <strong>de</strong>s tiges courbes est d’améliorer le centrage sagittal évitant le contact<br />
implant/os en bout <strong>de</strong> tige que l’on peut constater avec les tiges droites. Les tiges à courbure dans<br />
le plan sagittal ne nécessitent pas <strong>de</strong> positionnement postérieur au niveau du col afin d’avoir un<br />
bon centrage distal, comme Ling le conseille avec les implants droits <strong>de</strong> type Exeter. Cette<br />
géométrie facilite la mise en place <strong>de</strong>s implants. Ce centrage distal dans les <strong>de</strong>ux plans permet<br />
une répartition optimale du ciment. Les résultats à long terme sont bons.<br />
I-3-2-5 Consensus sur la géométrie <strong>de</strong>s tiges cimentées.<br />
Deux types <strong>de</strong> géométrie ont fait la preuve <strong>de</strong> leurs efficacité ce sont :<br />
- D’une part, les implants droit dans le plan frontal et sagittal, conique dans le plan frontal et ou<br />
sagittal ( DF DS coF coS ), sans caractère remplissant, ce sont les implants types Charnley,<br />
Exeter … Ils font confiance au ciment qui adapte parfaitement leurs formes aux fémurs. Le recul<br />
-26-
est très long, plus <strong>de</strong> 20 ans . Les résultats sont en amélioration constante avec l’utilisation <strong>de</strong>s<br />
techniques <strong>de</strong> cimentation <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième génération<br />
- D’autre part, les implants remplissant en zone métaphysaire c’est à dire autobloquant, ce sont les<br />
implants type Muller droit. Leurs résultats sont bons et <strong>de</strong>vraient s’améliorer avec l’utilisation<br />
d’implant à effet <strong>de</strong> surface lisse et une cimentation <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième génération.<br />
La présence d’une courbure sagittale semble un élément favorable au centrage distal <strong>de</strong> l’implant,<br />
rendant le manteau <strong>de</strong> ciment plus uniforme . Les résultats <strong>de</strong>s implants types Lubinus SP le<br />
confirme.<br />
L’ajout d’une collerette est plus discutable. Pour Harris elle permet le transfert <strong>de</strong>s charges vers<br />
le col, <strong>de</strong> mieux pressuriser le ciment, <strong>de</strong> diminuer les contraintes en zone proximale, <strong>de</strong> protéger<br />
<strong>de</strong>s débris d’usure articulaire(64, 65). Les détracteurs pensent qu’il est parfois difficile d’obtenir<br />
le contact entre col et collerette (66). Ling constate que les collerettes vont a l’encontre du<br />
principe <strong>de</strong> l’autoblocage <strong>de</strong>s implants et peuvent gêner le recalage <strong>de</strong>s implants en cas <strong>de</strong><br />
Debonding. Le débat reste ouvert, les fabricants ont trouvé une solution garantissant les<br />
convictions <strong>de</strong> chacun, il proposent souvent dans la même gamme les implants avec et sans<br />
collerette. L’utilisation <strong>de</strong> collerettes avec <strong>de</strong>s implants <strong>de</strong> type autobloquant est un non sens.<br />
I-3-3 Implants non cimentés<br />
Avant l’avènement du ciment et l’enthousiasme qu’il suscita, tous les implants étaient bien sûr<br />
non cimentés. Deux implants doivent être cités. Ce sont les prothèses <strong>de</strong> Moore et <strong>de</strong> Thompson.<br />
Leurs conceptions remontent aux années 1950 et les résultats furent très intéressants (67). La<br />
meilleure preuve étant l’utilisation <strong>de</strong> la prothèse <strong>de</strong> Moore <strong>de</strong> nos jours en Traumatologie chez<br />
<strong>de</strong>s patients aux capacités fonctionnelles limitées. Son caractère « autobloquant » dans le plan<br />
frontal permet une bonne stabilité immédiate <strong>de</strong> l’implant suffisante dans ces indications.<br />
Il faut attendre l’apparition <strong>de</strong>s premiers échecs <strong>de</strong>s implants cimentés pour qu’une « <strong>de</strong>uxième<br />
génération » <strong>de</strong> prothèses non cimentées voit le jour. La première expérience est soviétique avec<br />
Sivash ((68)229 C) rapi<strong>de</strong>ment abandonnée. Ring ( CF, DS, coF, C) (69, 70) à partir <strong>de</strong> 1964<br />
-27-
propose une prothèse sans ciment. L’implant sera progressivement modifié, pour la <strong>de</strong>rnière<br />
génération, les résultats seront comparables aux prothèses <strong>de</strong> l’époque.<br />
Il faut attendre le début <strong>de</strong>s années 70 avec Robert Ju<strong>de</strong>t qui propose l’utilisation d’un implant(<br />
DF, DS, coF, C) en porométal (Chrome-Cobalt recouvert <strong>de</strong> macroporosités <strong>de</strong> surfaces <strong>de</strong> 200<br />
microns à 2 mm). Cet implant est « autobloquant » dans le plan frontal , assurant une bonne<br />
stabilité primaire. La notion d’ancrage biologique apparaît avec colonisation osseuse prouvée par<br />
les étu<strong>de</strong>s histologiques.<br />
Dans le même temps Lord en 1975 propose la prothèse Madréporique ( DF, DS ) à appui<br />
trochantéro-diaphysaire, prothèse « autobloquante » dans le plan frontal et sagittal, à collerette et<br />
à longue tige <strong>de</strong> section ron<strong>de</strong>. Les résultats <strong>de</strong> l’ostéointégration <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux prothèses ont été<br />
bons. Sur le plan clinique les douleurs <strong>de</strong> cuisse étaient fréquentes, sur le plan radiologique la<br />
présence d’un stress schielding était souvent retrouvé (20 %) par pontage <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> la<br />
zone métaphysaire secondaire à une fixation préférentielle diaphysaire. Enfin, les difficultés<br />
d’extraction ont rendu les reprises extrêmement difficiles. C’est pourquoi Lord à partir <strong>de</strong> 1983<br />
abandonne la surface madréporique au profit <strong>de</strong> surfaces cannelées(71, 72).<br />
A partir <strong>de</strong> 1984, une <strong>de</strong>uxième génération <strong>de</strong> prothèses non cimentées est apparue bénéficiant <strong>de</strong><br />
l’expérience <strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>ntes. On retrouve <strong>de</strong>s implants qui sont tous <strong>de</strong> type DFCFcoF c’est à<br />
dire droit et conique dans le plan frontal permettant un effet d’autoblocage dans le but d’assurer<br />
la stabilité primaire.<br />
Ils diffèrent par leurs formes dans le plan sagittal, par leurs longueurs et la forme <strong>de</strong> leurs<br />
sections.<br />
- Implant droit dans le plan frontal, droit dans le plan sagittal : DF DS:<br />
A partir <strong>de</strong> 1984 est commercialisée la prothèse dites Harris Galante ( DF DS coF ) par la<br />
Société Zimmer. Cette tige <strong>de</strong> première génération est une tige longue droite et <strong>de</strong> forme conique<br />
dans le plan frontal, dans le plan sagittal elle est droite et peu remplissante en zone métaphysaire<br />
(non conique).<br />
-28-
Organigramme <strong>de</strong>s implants non cimentés<br />
-29-
Implant PCA<br />
Implant <strong>de</strong> Ju<strong>de</strong>t ( Madreporique)<br />
Implant <strong>de</strong> Lord<br />
-30-<br />
Implant type<br />
Harris- gallante
Implant Corail<br />
Implant<br />
ABG<br />
Implant C L S<br />
Spotorno<br />
-31-<br />
Implant<br />
Esop
A la section, elle est rectangulaire en zone métaphysaire, puis s’arrondit progressivement vers la<br />
zone diaphysaire. Elle présente une collerette et un état <strong>de</strong> surface à type <strong>de</strong> fiber-mesch en zone<br />
métaphysaire uniquement. Les résultats sont médiocres, avec par exemple pour la série <strong>de</strong> Kim<br />
(73), sur 82 implants ( avec un recul moyen <strong>de</strong> 5 ans), 10 % <strong>de</strong> <strong>de</strong>scellement aseptique, 33 % <strong>de</strong><br />
liserés supérieurs à 2 mm en zone métaphysaire et 67 % d’ostéolyse du calcar <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 10 mm<br />
<strong>de</strong> hauteur, enfin 28 % <strong>de</strong> douleurs <strong>de</strong> cuisse. Dans toutes les séries, c’est la douleur <strong>de</strong> cuisse (35<br />
% <strong>de</strong>s cas) qui altère les résultats. Dans la série <strong>de</strong> Martel (74), les échecs cliniques sont attribués<br />
à la migration <strong>de</strong> l’implant du fait du manque <strong>de</strong> remplissage métaphysaire ou diaphysaire. La<br />
tige apparaît donc mal adaptée, remplissage métaphysaire insuffisant, surface réhabitable fiber-<br />
mesch insuffisante, inutilité <strong>de</strong> la collerette (ostéolyse du Merquel très fréquente). L’implant a été<br />
remplacé par son évolution, la tige dite « anatomic ». La collerette a disparu, la tige est courbe<br />
dans le plan sagittal, le volume métaphysaire a été augmenté pour améliorer le remplissage.<br />
Enfin, le fiber-mesch recouvre la totalité <strong>de</strong> la zone métaphysaire. Dans la série <strong>de</strong> Bonnevialle<br />
(75) <strong>de</strong> 1991 à 1995 sur 40 implants <strong>de</strong> recul <strong>de</strong> 1 à 2,8 ans, on retrouve une reprise pour défaut<br />
<strong>de</strong> fixation et 8 % <strong>de</strong> douleurs <strong>de</strong> cuisse situées au niveau <strong>de</strong> l’extrémité <strong>de</strong> la tige. Les résultats<br />
cliniques se sont améliorés sans faire disparaître les douleurs <strong>de</strong> cuisse. En 1995, le laboratoire a<br />
retiré cet implant.<br />
L’implant anatomique medulary looking dit A.M.L. développé par Engh (Depuy) : dans le plan<br />
frontal cet implant à une forme proche <strong>de</strong> la Harris Galante première génération avec collerette,<br />
la différence se situe dans le plan sagittal. L’implant A.M.L étant remplissant il assure une bonne<br />
stabilité primaire, il reste droit dans le plan sagittal, l’état <strong>de</strong> surface est du microbillage (Porous-<br />
Coated), répartis sur toute la zone métaphysaire. Les résultats sont bons avec pour une série<br />
présentée par Engh (76), un taux <strong>de</strong> survie à 10 ans <strong>de</strong> 96,4 % sur 900 patients et une autre série<br />
réalisée entre 1982 et 1984 comportant 227 implants A.M.L. à 9 ans <strong>de</strong> recul (77). Une seule tige<br />
a été révisée ce qui donne un taux <strong>de</strong> survie <strong>de</strong> 99,3%, 3 tiges sont instables radiologiquement, le<br />
taux d’échec <strong>de</strong>s implants fémoraux est <strong>de</strong> 1,8 % à 9 ans.<br />
L’implant alloclassique S.L. est apparu dans la même pério<strong>de</strong> à partir <strong>de</strong> 1985. Sa géométrie est<br />
légèrement différente. Il est <strong>de</strong> longueur inférieure, droit dans le plan frontal, droit dans le plan<br />
sagittal, <strong>de</strong> forme conique dans le plan frontal et sagittal, et rectangulaire dans la section en zone<br />
-32-
métaphysaire et diaphysaire. Il présente un aileron métaphysaire augmentant la stabilité rotatoire<br />
et axiale transmettant les contraintes au grand trochanter. Sa stabilité primaire est assurée par<br />
« autoblocage » dit « tridimensionnel » selon Zweymuller. La stabilité secondaire est obtenue par<br />
un état <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> type Titane sablé. Les résultats sont excellents. Dans la série <strong>de</strong> Delaunay<br />
(78) sur 2 types d’implants regroupant <strong>de</strong>ux modèles <strong>de</strong> tiges, initialement la Hochgezogen-hg<br />
puis à partir <strong>de</strong> 1988 l’Alloclassic S.L, 213 tiges sont réparties en 59 H.G et 154 Alloclassic S.L.<br />
La seule différence entre ces <strong>de</strong>ux implants étant le remplissage plus important en zone<br />
métaphysaire principalement dans le plan sagittal pour l’alloclassic. Les résultats montrent 98,9<br />
% <strong>de</strong> survie à 10 ans. Il y a eu 2,9 % <strong>de</strong> fractures métaphyso-diaphysaires ce qui correspond aux<br />
chiffres rapportés dans la littérature. Par contre 6,1 % <strong>de</strong> fractures trochantériennes traduisent<br />
l’apprentissage nécessaire pour la pose <strong>de</strong> ce type d’implant. Sur le plan radiologique il a été<br />
retrouvé dans 11,7 % un stress-schielding fémoral. Il existait une atrophie du calcar dans 5,2 %<br />
<strong>de</strong>s cas et un liseré en zone médio-diaphysaire dans 1,8 % <strong>de</strong>s cas. Sur le plan fonctionnel, 93 %<br />
d’excellents et bons résultats.<br />
- Tiges courbes dans le plan sagittal (CS):<br />
Les plus anciens sont l’implant type P.C.A. pour Porous-coated anatomic (How Medica) et<br />
l’implant A.P.R. pour Anatomic Porous Replacement. Ils ont une longueur inférieure proche <strong>de</strong><br />
celle <strong>de</strong>s implants standards cimentés. Ils sont coniques dans le plan frontal et dans le plan<br />
sagittal (bi-conique). Un microbillage est réparti en zone métaphysaire uniquement. Les résultats<br />
pour l’implant P.C.A. sont médiocres alors que cette tige a été largement posée aux USA, elle a<br />
fait l’objet <strong>de</strong> nombreuses publications . Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Kim (79) avec un recul minimum <strong>de</strong> 10<br />
ans sur 116 implants P.C.A. montre 29 % <strong>de</strong> douleurs <strong>de</strong> cuisse, 11 % <strong>de</strong> reprises et 59 %<br />
d’ostéolyse radiologique à 11 ans. On peut constater sur le profil que la courbure sagittale <strong>de</strong> la<br />
P.C.A. est très basse rendant probablement son centrage dans le plan sagittal difficile,<br />
responsable <strong>de</strong> contact osseux entre la pointe <strong>de</strong> la tige et les corticales (80)). Kim (79) dans son<br />
étu<strong>de</strong> montre que ce type d’implant est responsable <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> douleurs, <strong>de</strong>s douleurs<br />
épisodiques les premiers mois à caractère mécanique puis <strong>de</strong>s douleurs plus intenses persistants<br />
au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> 2 à 3 ans secondaires à l’absence <strong>de</strong> fixation. Les différents auteurs insistent sur le<br />
-33-
manque <strong>de</strong> remplissage métaphysaire <strong>de</strong> cet implant entraînant une stabilité primaire insuffisante,<br />
alors que la partie distale est trop volumineuse entraînant blocage et stress-schielding à l’origine<br />
<strong>de</strong> nombreuses douleurs <strong>de</strong> cuisse.<br />
-Troisième génération<br />
A partir <strong>de</strong>s années 1990 la 3ème génération d’implants non cimentés a fait son apparition. Ils<br />
présentent <strong>de</strong>s caractéristiques communes : droit dans le plan frontal, remplissant en zone<br />
métaphysaire (bi-conique, frontal et sagittal), rectangulaire à la section en zone métaphysaire aux<br />
formes arrondies en zone diaphysaire <strong>de</strong> longueur i<strong>de</strong>ntique à celles <strong>de</strong>s tiges cimentées<br />
standards. Les tiges les plus récentes ( A.B.G, ESOP, Cédior) adoptent à nouveau une courbure<br />
sagittale dans le but d’assurer un meilleur centrage <strong>de</strong> la partie distale, et d’éviter les contacts<br />
distaux os-prothèse source <strong>de</strong> douleurs <strong>de</strong> cuisse. L’élément essentiel étant la stabilité primaire<br />
qui avec l’utilisation <strong>de</strong> revêtement bio-actif ou <strong>de</strong> Titane poreux permettra l’ostéointégration<br />
assurant la stabilité secondaire. On retrouve les implants type A.B.G. (81), corail (82, 83), Omni-<br />
fit (84), Esop (85), Cédior. Ils sont en général revêtus d’hydroxyapatite soit totalement, soit<br />
partiellement en zone métaphysaire. Les résultats à moyen terme sont bons et doivent être<br />
confirmés. Le principal élément étant la quasi disparition <strong>de</strong>s douleurs <strong>de</strong> cuisse qui sont<br />
<strong>de</strong>venues surtout peu intenses ne nécessitant pas <strong>de</strong> reprise chirurgicale. Enfin, la fixation<br />
métaphysaire permet d’espérer d’obtenir à long terme la conservation du capital osseux. Les<br />
résultats à court terme sont excellents.<br />
Au total, au vu <strong>de</strong> l’expérience acquise, un implant non cimenté doit présenter une morphologie<br />
permettant une stabilité primaire optimale garantissant l’ostéointégration du revêtement<br />
éventuellement bio-actif type hydroxyapatite ou Titane sablé. De nombreuses géométries ont<br />
prouvé leurs efficacités. D’une part les implants droits dans le plan sagittal et frontal <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième<br />
génération (type AML ou Spotorno) ; d’autre part les implants dits <strong>de</strong> troisième génération bien<br />
adaptés à la morphologie <strong>de</strong> la zone métaphysaire dont les résultats à court terme sont encore<br />
meilleurs. En zone diaphysaire, ils doivent être bien centrés dans le plan frontal et sagittal afin<br />
d’éviter un contact direct entre les corticales et l’implant d’ou l’intérêt éventuelle d’une courbure<br />
sagittale..<br />
-34-
I-4 : Biomatériaux métalliques :<br />
Le « cahier <strong>de</strong>s charges » <strong>de</strong>s bio-matériaux pour la réalisation <strong>de</strong>s implants fémoraux exige :<br />
- une parfaite compatibilité avec l’organisme non seulement sous forme d’implant massif, mais<br />
également sous forme <strong>de</strong> particules d’usure et <strong>de</strong> produits <strong>de</strong> corrosion.<br />
- une résistance à toutes les formes <strong>de</strong> corrosion y compris la fatigue-corrosion et le « fretting »<br />
corrosion dans les conditions mécaniques rencontrées in vivo.<br />
- une résistance élevée à l’usure.<br />
- une résistance mécanique adaptée aux sollicitations (rigidité, flexibilité) et stable dans le temps<br />
(résistance en fatigue).<br />
- la possibilité <strong>de</strong> mise en forme aisée, permettant la réalisation <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> surface souhaitée.<br />
- la possibilité <strong>de</strong> stérilisation sans modification <strong>de</strong>s qualités mécaniques.<br />
Après l’utilisation d’ivoire par Gluck (1), puis du verre et du pyrex par Smith Petersen (86, 87)<br />
, <strong>de</strong> l’acier inoxydable par Wiles en 1938, Ju<strong>de</strong>t utilise le polyméthilmétacrylate (1946).<br />
Haboush (6) en 1953 est le premier à utiliser <strong>de</strong>s implants en chrome cobalt cimentés. De<br />
nombreux bio-matériaux (88) métalliques ont alors été utilisés avec <strong>de</strong>s résultats variables en<br />
fonction <strong>de</strong> leur compatibilité et <strong>de</strong> leur résistance. Mais <strong>de</strong> façon globale les bio-matériaux<br />
utilisés en Orthopédie peuvent se diviser en trois gran<strong>de</strong>s familles :<br />
- les aciers<br />
- les alliages à base <strong>de</strong> chrome cobalt (Co-Cr)<br />
- les alliages <strong>de</strong> Titane.<br />
Les métaux purs n’étant pratiquement jamais utilisés sauf rarement pour le Titane.<br />
I-4-1 : Les aciers<br />
Les aciers sont <strong>de</strong>s alliages dont la base principale est le Fer. Si le taux <strong>de</strong> Carbonne est supérieur<br />
à 1,7 %, nous obtenons une fonte et si ce taux est inférieur à 1,7 % nous obtenons un acier. Dans<br />
les aciers, on distinguera <strong>de</strong>ux sous familles, les aciers au Carbonne et les aciers inoxydables.<br />
Les aciers au Carbonne sont classés en aciers doux, mi doux, durs en fonction <strong>de</strong> la teneur en<br />
Carbonne. Plus cette teneur sera importante, plus l’acier sera dur. L’introduction d’éléments<br />
-35-
d’alliage autre que le Carbonne améliore spectaculairement le niveau <strong>de</strong> l’oxydation créant <strong>de</strong>s<br />
aciers inoxydables.<br />
Les aciers inoxydables peuvent être constitués d’éléments d’alliage très divers. On retrouve :<br />
- le Molybdène qui joue un rôle primordial dans la résistance à la corrosion. La teneur optimale<br />
étant <strong>de</strong> 4 %, minimum <strong>de</strong> 2 %.<br />
- le Chrome qui joue un rôle essentiel sur la corrosion. Il permet la formation d’un film très mince<br />
d’oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> chrome (phénomène <strong>de</strong> passivation) qui protége l’acier contre les agressions<br />
extérieures. Un taux minimum <strong>de</strong> 12 % est nécessaire pour engendrer ce film <strong>de</strong> passivation et<br />
pour donner complémentairement au Molybdène le caractère inoxydable.<br />
- le Nickel permet d’améliorer les performances mécaniques sans amener <strong>de</strong> fragilisation, les<br />
proportions <strong>de</strong> 10 à 14 % sont optimales.<br />
En France il existe une norme permettant l’utilisation <strong>de</strong>s aciers inoxydables (NFS 90401 <strong>de</strong><br />
Décembre 1981) définissant les caractéristiques exactes <strong>de</strong>s aciers utilisables en Orthopédie (89).<br />
Ils doivent comporter <strong>de</strong> 16 à 19 % <strong>de</strong> Chrome, 12 à 16 % <strong>de</strong> Nickel, 2 à 4 % <strong>de</strong> Molybdène. La<br />
concentration en Carbonne est <strong>de</strong> 0,08 à 0,03 % permettant <strong>de</strong> définir trois nuances. Nuance A :<br />
forte teneur en Carbonne 0,08 % possédant d’excellentes qualités mécaniques mais une résistance<br />
à la corrosion moyenne. Il convient pour la réalisation d’implants temporaires. Teneur en<br />
Carbonne faible 0,03 % maximum, dit 316 L, nuance B et C <strong>de</strong> la norme sont utilisables pour la<br />
réalisation d’implants permanents tel que les prothèses <strong>de</strong> hanche. Ces aciers présentent <strong>de</strong>s<br />
caractéristiques mécaniques regroupées dans le tableau (89) (cf tableau).<br />
Comparativement aux autres alliages métalliques il présente une charge <strong>de</strong> rupture un peu faible,<br />
une élasticité basse qui représente un risque <strong>de</strong> déformation <strong>de</strong> l’implant et qui nécessite donc<br />
l’utilisation <strong>de</strong> l’écrouissage à froid ou l’ajout d’Azote permettant d’augmenter cette limite<br />
d’élasticité. Ils peuvent être mis en forme par forgeage, technique permettant une bonne<br />
précision.<br />
Tableau I :Composition chimique <strong>de</strong>s aciers à forger inoxydables (Norme NF S90 401)<br />
-36-
Nature<br />
<strong>de</strong> l’élément<br />
Note : L’ajout éventuel d’azote est possible jusqu’a 0,080 %<br />
pour les nuances B et C<br />
I-4-2 Les alliages <strong>de</strong> Chrome Cobalt :<br />
Ils sont utilisés dans le domaine industriel sous le nom <strong>de</strong> stellites. L’alliage classique comprend<br />
60 % <strong>de</strong> Cobalt et 26,5 à 30 % <strong>de</strong> Chrome. Il faut distinguer les alliages <strong>de</strong>stinés à être coulés et<br />
ceux qui doivent être forgés.<br />
Limites <strong>de</strong> la composition (pourcentage en masse)<br />
Nuances<br />
A (316) B (316 L) C (316 L)<br />
Carbone 0,08 max. 0,03 max. 0,03 max.<br />
Silicium 1,00 max. 1,00 max. 1,00 max.<br />
Manganèse 2,00 max. 2,00 max 2,00 max.<br />
Nickel 13,0 à15,0 13,0 à 15,0 12,0 à 16,0<br />
Chrome 17.0 à19.0 17,0 à 19,0 16,0 à 19,0<br />
Molybdène 2,0 à3,5 2,0 à 3,5 2.5 à 3,0<br />
Soufre 0,010 max. 0,010 max. 0,010 max.<br />
Phosphore 0,025 max. 0.025 max. 0,025 max,<br />
Cuivre 0,50 max. 0.50 max. 0,50 max.<br />
Fer balance balance balance<br />
Les alliages coulés (Vitallium, Vinertia, Zimaloy, Stellite H.S. 21), normes NH S 9052 se<br />
caractérisent par une forte proportion <strong>de</strong> Cobalt, <strong>de</strong> Chrome et <strong>de</strong> Carbonne. Ils présentent une<br />
-37-
dureté élevée ce qui a permis leur utilisation pour les surfaces <strong>de</strong> frottement, utilisables soit sous<br />
forme <strong>de</strong> revêtement soit sous forme <strong>de</strong> pièces massives (89) (cf tableauII). Ils présentent une<br />
gran<strong>de</strong> dureté inférieure à celle <strong>de</strong> l’Alumine mais très supérieure à celle <strong>de</strong> l’acier inoxydable<br />
d’où <strong>de</strong> meilleures performances sur le plan <strong>de</strong> l’usure et du frottement. Ils présentent une<br />
résistance à la corrosion meilleure que l’acier inoxydable ainsi qu’une charge <strong>de</strong> rupture<br />
également meilleure. Leurs limites d’élasticité sont très proches <strong>de</strong> la charge <strong>de</strong> rupture, limitant<br />
le risque <strong>de</strong> déformation permanente, mais, une résistance en fatigue faible amène un taux <strong>de</strong><br />
rupture non négligeable d’implants fémoraux. Enfin le module d’élasticité est élevé, aussi élevé<br />
que l’acier inoxydable, ce qui pose un problème <strong>de</strong> transmission et <strong>de</strong> répartition <strong>de</strong>s contraintes<br />
entre l’implant, le ciment et l’os cortical (module d’élasticité 200 000 M.P.a alors que ciment<br />
3000 M.P.a, os cortical 25 000 M.P.a).Compte tenu <strong>de</strong> ces éléments favorables et défavorables,<br />
<strong>de</strong>s recherches ont été réalisées afin d’améliorer leurs qualités en modifiant leurs composition<br />
permettant la mise en forme par forgeage.<br />
Les alliages à forger (Vitallium Forgé, Francobal, Neutrillium) comportent plusieurs variétés :<br />
- l’alliage à forger et mise en forme à froid, à base <strong>de</strong> Cobalt (NF S 90 403) (cf tableau III).<br />
- l’alliage à forger à base <strong>de</strong> Cobalt, <strong>de</strong> Chrome, <strong>de</strong> Tungstène et <strong>de</strong> Nickel (NF S 90 406) (cf<br />
tableau IV).<br />
- l’alliage à forger à base <strong>de</strong> Cobalt, Nickel, Chrome et <strong>de</strong> Molybdène ou M.M.<br />
35 N (NF S 90 407). Il est commercialisé sous le nom <strong>de</strong> Protasul 10 (cf tableau V, très haute<br />
teneur en Nickel).<br />
Tableau II (89) :<br />
Eléments<br />
-38-<br />
Limite <strong>de</strong> la composition en<br />
pourcentage en masse (m/m)<br />
Chrome 26,5 à 30,0<br />
Molybdène 4,5 à 7,0<br />
Nickel 2,5 max.<br />
Fer 1 max<br />
Carbone 0,35 max.<br />
Manganèe 1,0 max.<br />
Silicium 1,0 max.<br />
Cobalt balance
Alliages coulés (vitallium, vinertia, zimaloy,<br />
stellite HS 21), norme NF S90 40<br />
Elément<br />
Tableau III (89):<br />
-39-<br />
Limite <strong>de</strong> la composition en<br />
pourcentage en masse<br />
Cobalt 39 à 42<br />
Chrome 18,5 à 21,5<br />
Nickel 15 à 18<br />
Molybdène 6,5 à 7,5<br />
Manganèse 1 à 2<br />
Carbone 0.15 max<br />
Béryllium 0,001 max.<br />
Fer balance<br />
Alliages à forger et mise en forme à froid, ,<br />
à base <strong>de</strong> Cobalt (NF S 90 403)<br />
Tableau IV(89) :<br />
Elément<br />
Limite <strong>de</strong> la composition en<br />
pourcentage en masse<br />
Chrome 19,0 à 21,0<br />
Tungstène 14,0 à 16,0<br />
Nickel 9,0 à 11.0<br />
Fer 3,0 max.<br />
Carbone 0,15 max.<br />
Silicium 1,0 max.<br />
Manganèse 2,0 max.<br />
Cobalt balance<br />
Alliage à forger : Cobalt, Chrome, Tungstène, Nickel<br />
TableauV(89) :
Elément<br />
-40-<br />
Limite <strong>de</strong> la composition pourcentage<br />
en masse<br />
Nickel 33,0 à37,0<br />
Chrome 19,0à21,0<br />
Molybdène 9,0 à 10,5<br />
Fer 1,0max.<br />
Titane 1,0 max.<br />
Manganèse 0,15 max.<br />
Silice 0,15 max.<br />
Carbone 0.025max.<br />
Phosphore 0,015max.<br />
Soufre 0,015max.<br />
Cobalt balance<br />
Alliages à forger à base <strong>de</strong> Cobalt, Nickel, Chrome<br />
et <strong>de</strong> Molybdène ou M.M. 35 N (NF S 90 407<br />
L’ensemble <strong>de</strong> ces alliages à forger présente <strong>de</strong>s charges <strong>de</strong> rupture très élevées (850 M.P.a.), une<br />
limite d’élasticité proche <strong>de</strong> la charge <strong>de</strong> rupture et une résistance en fatigue meilleure par rapport<br />
au Cobalt Chrome Molybdène coulé. Toutefois l’élasticité reste très élevée (220 000 M.P.A.) par<br />
contre la dureté plus faible ne permet pas leur utilisation dans les zones <strong>de</strong> frottement (cf tableau<br />
résistantes comparées).<br />
I-4-3 : Les alliages <strong>de</strong> Titane<br />
Dans le domaine médical l’expérimentation du Titane a débutée en 1965 aux USA , en Gran<strong>de</strong><br />
Bretagne, et en URSS montrant une excellente bio compatibilité ainsi qu’une bonne résistance à<br />
la corrosion. Il fut abandonné du fait <strong>de</strong> ses mauvaises propriétés <strong>de</strong> frottement et <strong>de</strong>s difficultés<br />
technologiques <strong>de</strong> fabrication. Cet alliage a par la suite bénéficié <strong>de</strong> l’énorme effort réalisé pour<br />
son utilisation dans l’industrie aéronautique et aérospatiale. A partir <strong>de</strong> 1971, en France, les
expérimentations ont repris utilisant un alliage <strong>de</strong> Titane à base <strong>de</strong> 6 % d’Aluminium et 4 % <strong>de</strong><br />
Vanadium (Ti ,6 Al, 4 V) correspondant à la norme <strong>de</strong> Décembre 1978 (NF S 90 405). Cet alliage<br />
présente une structure bi-phasée Alpha et Bêta (Alpha hexagonal et Bêta cubique). Il présente<br />
grâce au phénomène <strong>de</strong> passivation un film protecteur d’oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> Titane qui lui assure une<br />
excellente résistance à la corrosion, une excellente bio-compatibilité, une charge <strong>de</strong> rupture<br />
élevée (1185 M.P.a.), une limite d’élasticité proche <strong>de</strong> la charge <strong>de</strong> rupture (1050 M.P.a.) évitant<br />
tout problème <strong>de</strong> déformation permanente, et une élasticité basse (110 000 M.P.a)., <strong>de</strong>ux fois<br />
inférieure aux alliages Chrome Cobalt ou acier inoxydables) ce qui lui permet <strong>de</strong> se rapprocher<br />
du module d’élasticité <strong>de</strong> l’os cortical (25 000 M.P.a.). La transmission <strong>de</strong>s contraintes Titane-os<br />
cortical est ainsi <strong>de</strong> meilleure qualité (90). Par contre sa résistance au frottement est mauvaise ce<br />
qui ne permet pas <strong>de</strong> l’utiliser pour les surfaces <strong>de</strong> frottement (90). Des étu<strong>de</strong>s pour améliorer ces<br />
caractéristiques par dépôt <strong>de</strong> Nitrure <strong>de</strong> Carbure <strong>de</strong> Titane sont en cours.<br />
Tableau VI (89) : Alliages <strong>de</strong> Titane (Ti ,6 Al, 4 V)<br />
Elément<br />
Limite <strong>de</strong> la composition en<br />
pourcentage<br />
-41-<br />
Elément<br />
Limite <strong>de</strong> la composition en<br />
pourcentage<br />
Aluminium 5.50 à 6,75 Azote 0,05 max.<br />
Vanadium 3,50 à 4.50 Hydrogène 0,015 max.<br />
Fer 0,30 max. Titane balance<br />
Oxygène 0,20 max. Carbone 0.08 max.<br />
I-4-4 : Bio compatibilité :<br />
La bio compatibilité d’un implant est sa capacité à être le plus « neutre » possible vis à vis <strong>de</strong><br />
l’organisme receveur. Un implant métallique est responsable <strong>de</strong> la libération d’ions métalliques<br />
par dissolution. Ce mécanisme est majoré en cas <strong>de</strong> corrosion. Il libère <strong>de</strong>s particules métalliques<br />
par usure (freeting) . Ces éléments métalliques se retrouvent localement mais aussi à distance. La
concentration locale du Cobalt augmente <strong>de</strong> 300 à 600 fois, celle du Chrome <strong>de</strong> 30 à 100 fois<br />
après une pose d’implant en Chrome Cobalt, on constate à distance que le Cobalt est multiplié par<br />
10 dans le sang et les cheveux. Ces ions métalliques s’accumulent dans différents organes : les<br />
muscles, la rate (Cr, Co, Ti, Ni, Fe, Al), les poumons (Cr, Ni), les Reins (Cr, Ni). Gerbert au sujet<br />
<strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> corrosion <strong>de</strong>s implants fémoraux, a montré la bonne tolérance <strong>de</strong>s alliages d’acier<br />
inoxydable et <strong>de</strong> Titane ainsi que <strong>de</strong>s alliages <strong>de</strong> Chrome Cobalt contrastant avec la toxicité<br />
élevée du Cobalt, du Nickel et du Vanadium pur. La réaction <strong>de</strong> l’organisme en présence <strong>de</strong> ces<br />
éléments métalliques se fait à différents niveaux (91). Il participe aux <strong>de</strong>scellements aseptiques<br />
par <strong>de</strong>s mécanismes aspécifiques que nous avons déjà abordé dans le premier chapitre. Sur le<br />
plan général, les éléments les plus allergisants sont le Nickel, le Chrome et le Cobalt, par contre<br />
le Titane ne provoque qu’exceptionnellement ce type <strong>de</strong> réaction. Elves en 1976 a montré qu’à<br />
<strong>de</strong>ux ans <strong>de</strong> recul 17 % <strong>de</strong>s patients étaient allergiques au Nickel et 20 % <strong>de</strong>s prothèses <strong>de</strong>scellées<br />
étaient associées à <strong>de</strong>s tests cutanés positifs alors que seulement 5,8 % <strong>de</strong>s sujets étaient<br />
allergiques en pré opératoire.<br />
Un doute persiste sur le potentiel <strong>de</strong> cancérisation du Nickel, du chrome, du Cobalt et du<br />
Vanadium. La taille <strong>de</strong>s débris <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1 à 3 microns est fondamentale. En effet les débris<br />
<strong>de</strong> petite taille sont plus cancérigènes que les volumineux. Aucune étu<strong>de</strong> épidémiologique (92,<br />
93) n’a montré l’augmentation <strong>de</strong> la prévalence <strong>de</strong>s néoplasies avec l’utilisation d’implants en<br />
alliage <strong>de</strong> Chrome Cobalt ou <strong>de</strong> Titane.<br />
fémoral<br />
I-4-5 : Caractéristiques mécaniques d’un implant<br />
Un implant fémoral nécessite, du fait <strong>de</strong>s contraintes considérables, <strong>de</strong>s alliages ayant une charge<br />
<strong>de</strong> rupture élevée, une limite élastique élevée afin d’éviter les déformations, une résistance à la<br />
fatigue permettant la longévité <strong>de</strong> l’implant et enfin idéalement un module d’élasticité le plus<br />
proche <strong>de</strong> l’os cortical permettant une transmission <strong>de</strong>s contraintes la plus homogène possible.<br />
Ces exigences éliminent les aciers inoxydables coulés et le Titane recuit en raison <strong>de</strong> leurs<br />
caractères cassants (limite d’élasticité proche <strong>de</strong> la charge <strong>de</strong> rupture). Le Titane pur et le Chrome<br />
Cobalt à couler sont à proscrire du fait <strong>de</strong> leur risque <strong>de</strong> rupture (cf tableauVII).Seuls les alliages<br />
-42-
à forger non recuits <strong>de</strong> Chrome Cobalt, l’acier inoxydable écroui et les alliages <strong>de</strong> Titane (Ti : 6,<br />
Al ; 4, V) possè<strong>de</strong>nt une charge <strong>de</strong> rupture suffisante.<br />
Sur le plan <strong>de</strong>s caractéristiques mécaniques les alliages <strong>de</strong> Titane semblent concilier tous les<br />
avantages. Pour les prothèses non cimentées, le Titane semble incontournable du fait <strong>de</strong> son<br />
module d’élasticité plus proche <strong>de</strong> l’os cortical permettant une bonne répartition <strong>de</strong>s contraintes.<br />
D’autre part il est relativement simple <strong>de</strong> leurs appliquer <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> surface (Hydroxy<br />
apatite, Titane poreux) permettant une réhabitation osseuse. Pour les implants cimentés, cette<br />
suprématie du Titane est beaucoup plus discutable et <strong>de</strong> nombreux concepteurs lui préfère l’acier<br />
inoxydable écroui ou les alliages <strong>de</strong> Chrome Cobalt forgé. En effet la différence <strong>de</strong> module<br />
d’élasticité entre os et implant est <strong>de</strong> moindre importance du fait <strong>de</strong> l’interposition du ciment.<br />
D’autre part un module d’élasticité faible augmente la déformation <strong>de</strong> l’implant favorisant la<br />
micro-mobilité en association à <strong>de</strong>s qualités <strong>de</strong> frottement faibles pouvant êtres responsables <strong>de</strong><br />
débris d’usure à l’interface ciment implant. Des métalloses ont été observées avec <strong>de</strong>s tiges fines<br />
en Titane <strong>de</strong> morphologie i<strong>de</strong>ntique à celle <strong>de</strong> la prothèse en acier, n’ayant posé aucun problème.<br />
Les tiges <strong>de</strong> type Charnley en sont le parfait exemple. Cette production <strong>de</strong> débris d’usure <strong>de</strong><br />
Titane est particulièrement dangereuse d’autant plus que nous avons vu que la toxicité <strong>de</strong>s débris<br />
<strong>de</strong> Titane était importante du fait <strong>de</strong> leur petite taille et <strong>de</strong> leur irrégularité. Différentes solutions<br />
ont été proposées en travaillant sur l’état <strong>de</strong> surface soit en augmentant la cohésion entre le<br />
ciment et la tige par pré-coating ou <strong>de</strong> rendre la tige irrégulière ce qui fut un échec par libération<br />
accélérée <strong>de</strong> débris (Semlitchm).Une autre solution est d’augmenter la dureté par implantation<br />
ionique (dépôt <strong>de</strong> nitrures et carbures <strong>de</strong> Titane) permettant <strong>de</strong> doubler la dureté <strong>de</strong> l’alliage <strong>de</strong><br />
Titane et <strong>de</strong> l’amener au voisinage <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s Stellites. Cette solution reste pour le moment en<br />
évaluation (tiges Seraver). Il est certain qu’actuellement la reproduction en alliage <strong>de</strong> Titane<br />
d’une prothèse existante ne donne pas obligatoirement satisfaction.. Les prothèses en Titane<br />
doivent avoir un <strong>de</strong>ssin spécifique adapté à leurs caractéristiques mécaniques.<br />
-43-
Tableau VII : Carractéristiques mécaniques comparées <strong>de</strong>s Alliages.<br />
Au total, les alliages <strong>de</strong> Titane sont plutôt à réserver aux prothèses sans ciment. Les alliages <strong>de</strong><br />
Chrome Cobalt ou d’acier inoxydable écroui sont préconisés pour les implants cimentés.<br />
I-5 Etat <strong>de</strong> surface<br />
L’état <strong>de</strong> surface est un élément fondamental <strong>de</strong>s implants qu’ils soient cimentés ou non. Il sera<br />
bien sûr différent en fonction du mo<strong>de</strong> d’ancrage.<br />
I –5-1 Prothèses cimentées :<br />
La prothèse L.F.A. <strong>de</strong> Charnley ainsi que les implants <strong>de</strong> type Mac Kee Farrar et Exeter ont <strong>de</strong>s<br />
états <strong>de</strong> surface lisses un peu par hasard, en effet les alliages, à l’époque, n’étaient disponibles<br />
qu’en finition polie en Angleterre (0,01 à 0,03 microns). Les résultats furent excellents (L.F.A.<br />
origine). Pour limiter la désolidarisation tige-ciment (<strong>de</strong>bonding), la 2 ème génération <strong>de</strong> prothèses<br />
-44-
présenta un état <strong>de</strong> surface mat pour augmenter la cohésion ciment-implant (correspondant au<br />
Bond <strong>de</strong>s anglo-saxons). Les résultats furent moins bons mais ils restent difficiles à interpréter du<br />
fait <strong>de</strong> la modification concomitante <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> surface et <strong>de</strong> la géométrie <strong>de</strong> l’implant.<br />
L’implant <strong>de</strong> Ling dit « Exeter » est particulièrement intéressant car seul l’état <strong>de</strong> surface à été<br />
modifié entre la première et la <strong>de</strong>uxième génération et on peut constater une survie nettement<br />
plus important pour l’implant lisse (tableau registre suédois). En ce qui concerne les<br />
<strong>de</strong>scellements précoces, on retrouve dans la littérature <strong>de</strong>s séries mettant en cause l’état <strong>de</strong><br />
surface mat ou precoat (94-97) a contrario seul Harris semble irréductible <strong>de</strong> l’ état <strong>de</strong> surface<br />
mat ou precoat (98, 99), on ne retrouve pas <strong>de</strong> série montrant la supériorité <strong>de</strong> cet état mat par<br />
rapport aux tiges lisses ou polies.<br />
L’augmentation <strong>de</strong> la cohésion implant ciment augmente les contraintes à l’interface ciment-os<br />
(100). Wheeler compare les <strong>de</strong>ux types d’interface ciment-tige-bon<strong>de</strong>d ou <strong>de</strong>bon<strong>de</strong>d. Dans le cas<br />
où la micro-mobilité ciment-tige est possible les contraintes sur le manteau <strong>de</strong> ciment sont<br />
réduites d’environ 30 % ce qui correspond aux conclusions <strong>de</strong> Chiu (101)pour l’Exeter. Le<br />
consensus semble se faire vers une tige lisse ou polie (0,01-0,03 microns) autorisant la<br />
micromobilité sans fabriquer une gran<strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> débris d’usure par effet râpe. L’inévitable<br />
débonding <strong>de</strong>vant être compensé par la forme <strong>de</strong> l’implant (effet autobloquant).<br />
I-5 -2 Implants non cimentés :<br />
Le choix <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s implants non cimentés est beaucoup plus large. Après les<br />
expériences <strong>de</strong>s implants type Moore et Thomson entre 1950 et 1960, il faut attendre Ju<strong>de</strong>t en<br />
1971 pour voir apparaître la notion d’ancrage biologique <strong>de</strong>s implants sans ciment (102, 103). La<br />
prothèse <strong>de</strong> Ju<strong>de</strong>t (alliage <strong>de</strong> Chrome-Cobalt) est revêtue <strong>de</strong> porosités <strong>de</strong> 200 microns à 2 mm <strong>de</strong><br />
large et <strong>de</strong> 1 à 2 mm <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur constituant le poro-métal. Cet ancrage osseux entraîne <strong>de</strong><br />
gran<strong>de</strong>s difficultés d’extraction <strong>de</strong> la tige. La fixation diaphysaire parfois prépondérante entraîne<br />
un stress-schielding par pontage <strong>de</strong>s contraintes métaphysaires.<br />
Lord (104) développe dans le même temps la prothèse Madréporique à appui trochantéro-<br />
diaphysaire, revêtu <strong>de</strong> billes en Chrome Cobalt <strong>de</strong> 1 mm <strong>de</strong> diamètre. Les complications sont les<br />
-45-
mêmes qu’avec l’implant dit poro-métal <strong>de</strong> Ju<strong>de</strong>t, l’ostéolyse fémorale proximale atteint 20 %<br />
<strong>de</strong>s cas.<br />
Les problèmes d’extractibilité et <strong>de</strong> stress-schielding <strong>de</strong>s prothèses <strong>de</strong> Ju<strong>de</strong>t et Lord ont conduit<br />
au remplacement progressif <strong>de</strong>s macro-porosités par <strong>de</strong>s micro-porosités <strong>de</strong> surface. L’ostéo-<br />
intégration implique un contact direct microscopique entre l’os et l’implant sans interposition <strong>de</strong><br />
tissu fibreux. La stabilité primaire est un élément fondamental car comme nous l’avons vu <strong>de</strong>s<br />
micro-mouvements supérieurs à 30 microns empêchent l’ostéo-intégration et favorisent<br />
l’apparition d’un tissu fibreux. La géométrie <strong>de</strong> l’implant étant donc fondamentale pour assurer<br />
la stabilité primaire permettant à l’état <strong>de</strong> surface d’assurer l’ostéo-intégration nécessaire à la<br />
fixation <strong>de</strong>s prothèses à long terme. L’amélioration <strong>de</strong>s techniques a permis l’utilisation <strong>de</strong><br />
nouveaux matériaux à partir <strong>de</strong>s années 80.<br />
I-5-2-1 : Fibres <strong>de</strong> Titane (Fiber-mesh) :<br />
Les fibres <strong>de</strong> Titane ont été principalement utilisées par la prothèse <strong>de</strong> Harris Gallante<br />
commercialisée à partir <strong>de</strong> 1984. Les résultats à distance sont imparfaits. Kim (73) dans une série<br />
<strong>de</strong> 82 prothèses a un recul moyen <strong>de</strong> 5 ans retrouve 20 % <strong>de</strong> douleurs <strong>de</strong> cuisse ainsi que 10 % <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>scellement aseptique et 33 % <strong>de</strong> liserés supérieurs à 2 mm en zone métaphysaire. Ces résultats<br />
sont confirmés par les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Martel (105) ainsi que Bonnevialle (106) (75). La première<br />
génération <strong>de</strong> la tige <strong>de</strong> Harris Gallante présente une superficie <strong>de</strong> revêtement poreux nettement<br />
insuffisante pour assurer l’ancrage secondaire <strong>de</strong> l’implant. Cet élément peut expliquer l’échec<br />
relatif <strong>de</strong> cette tige en association à une géométrie peu adaptée en zone métaphysaire. La Société<br />
Zimmer a retiré cette tige pour la remplacer par la tige dites anatomique qui fut retirée du marché<br />
en 1995 !<br />
I-5-2-2 : Titane lisse et sablé :<br />
Le sablage consiste à projeter à gran<strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong>s grains <strong>de</strong> Coridon (Alumine) sur la surface<br />
lisse <strong>de</strong> l’implant créant <strong>de</strong>s irrégularités variant en fonction du diamètre <strong>de</strong>s grains. La fixation<br />
étant assurée par l’apposition osseuse recherchée à la surface <strong>de</strong> l’implant.<br />
-46-
Les résultats <strong>de</strong>s prothèses en Titane lisse type Bichat III (Duparc) sont décevants, 20 % <strong>de</strong><br />
révision à 2 ans. Les étu<strong>de</strong>s histologiques ne montrent pas d’ostéointégration stable.<br />
Par contre le Titane sablé montre <strong>de</strong>s résultats comparables aux implants cimentés et non<br />
cimentés à revêtement microporeux, la prothèse type C.L.S. <strong>de</strong> Spotorno (107, 108) et celle <strong>de</strong><br />
Zwemuller (109) montrent <strong>de</strong>s résultats très prometteurs avec dans les étu<strong>de</strong>s expérimentales<br />
avec une ostéointégration qui semble durable.<br />
Le Titane projeté est obtenu par projection à la torche à plasma <strong>de</strong> poudre <strong>de</strong> Titane permettant<br />
d’obtenir un effet <strong>de</strong> surface sans augmentation <strong>de</strong> la température <strong>de</strong> l’implant évitant les<br />
modifications <strong>de</strong> sa résistance à la fatigue. La prothèse Mallory Head montre <strong>de</strong> bons résultats sur<br />
une courte pério<strong>de</strong> (110) qui doivent être confirmés.<br />
I-5-2-3 : Les micro-billes :<br />
Le principe est <strong>de</strong> déposer <strong>de</strong>s micro billes <strong>de</strong> 100 à 300 microns <strong>de</strong> diamètre en plusieurs<br />
couches sur l’implant. L’ensemble étant porté à haute température sous vi<strong>de</strong>. Des liens et <strong>de</strong>s<br />
ponts d’union se forment entre les micro-billes et l’implant qui représentent alors un revêtement<br />
soli<strong>de</strong> <strong>de</strong> porosités ouvertes et interconnectées permettant l’ostéointégration. Le diamètre moyen<br />
est <strong>de</strong> 200 à 400 microns. Cette technologie est utilisable avec les alliages <strong>de</strong> Chrome-Cobalt et<br />
<strong>de</strong> Titane. Les résultats <strong>de</strong> la prothèse type A. M.L. sont supérieurs à la P.C.A. (76, 111). Les<br />
résultats montrent <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> survie à 91 % pour une série <strong>de</strong> Heng comprenant 166 prothèses<br />
réalisées avant 1982 (une tige à taille unique). Après 1982 et l’élargissement <strong>de</strong> la gamme <strong>de</strong><br />
tiges <strong>de</strong> tailles différentes, la survie à 9 ans est <strong>de</strong> 99,3 % sur 227 prothèses, série <strong>de</strong> 959<br />
prothèses A.M.L.<strong>de</strong> première intention survie <strong>de</strong> 96,4 % à 10 ans. Les résultats <strong>de</strong> l’implant type<br />
P.C.A. sont moins bons. Les douleurs <strong>de</strong> cuisse sont fréquentes et gênantes lorsque la tige n’est<br />
pas bien adaptée au fémur (112) entraînant <strong>de</strong>s taux d’échec <strong>de</strong> 12 % à 6 ans, probablement aussi<br />
à cause d’une géométrie mal adaptée .<br />
Le problème <strong>de</strong> cet état <strong>de</strong> surface est la séparation progressive <strong>de</strong>s micro billes, source <strong>de</strong> débris<br />
qui sont certainement sous estimés puisque les micro billes (inférieur à 200 microns) ne sont pas<br />
visibles sur les radiographies. Les étu<strong>de</strong>s sur l’ostéointégration montrent que dans la gran<strong>de</strong><br />
majorité l’os occupe environ 10 % du volume <strong>de</strong>s porosités. Ce taux d’ostéointégration reste<br />
-47-
faible mais semble t-il suffisant pour assurer la stabilité à long terme. Des implants <strong>de</strong>scellés<br />
présentent toujours une interface exclusivement fibreuse.<br />
L’ensemble <strong>de</strong>s ces éléments montrent que l’utilisation <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> surface micro billée permet<br />
une stabilisation avec ostéointégration <strong>de</strong>s implants dans le long terme, avec plus d’inconvénient<br />
que le sablage.<br />
I-5-2-4 : Les céramiques phosphocalciques :<br />
Les céramiques phosphocalciques sont <strong>de</strong>s composés <strong>de</strong> synthèse proches <strong>de</strong> la phase minérale<br />
osseuse. Le plus connu est l’hydroxyapatite (HAP) : Ca 10 (P.O4) 6 OH2, une autre céramique <strong>de</strong><br />
phosphate <strong>de</strong> Calcium est utilisée en Orthopédie, il s’agit du phosphate tri-calcique (T.C.P.) : Ca :<br />
3 (PO.4) 2.<br />
Il est plus soluble que l’H.A.P. rendant sa dégradation in-vivo plus rapi<strong>de</strong>. Elles ont <strong>de</strong>ux types<br />
d’utilisation en Orthopédie soit comme un traitement <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s prothèses non cimentées soit<br />
comme matériaux <strong>de</strong> comblement <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> substances osseuses sous forme <strong>de</strong> granulés ou <strong>de</strong><br />
blocs poreux.<br />
Comme revêtement <strong>de</strong> surface, elles sont utilisées <strong>de</strong>puis 1986 du fait <strong>de</strong> leur pouvoir<br />
ostéoconducteur (et non ostéoinducteur puisqu’ils sont incapables d’induire la différenciation <strong>de</strong>s<br />
cellules souches en ostéoblastes). Elles sont dites bioactives c’est à dire capables d’établir <strong>de</strong>s<br />
lésions chimiques avec l’os assurant la stabilité secondaire <strong>de</strong> l’implant prothétique par ancrage<br />
par contact intime sans interposition <strong>de</strong> tissu fibreux. Le caractère bioactif <strong>de</strong>s céramiques<br />
phosphocalciques est essentiel et les différencie <strong>de</strong>s autres traitements <strong>de</strong> surface métalliques<br />
(micro billes, fibres <strong>de</strong> Titane) qui n’assurent qu’un ancrage purement mécanique par pénétration<br />
du tissu osseux dans les porosités.<br />
Le dépôt d’hydroxyapatite sur les implants fémoraux est obtenu par projection à l’ai<strong>de</strong> d’une<br />
torche à plasma thermique. Le revêtement d’hydroxyapatite obtenu sous forme <strong>de</strong> dépôt mesure<br />
<strong>de</strong> 50-150 microns d’épaisseur, il présente une surface rugueuse dont les caractéristiques varient<br />
en fonction du diamètre <strong>de</strong>s grains et <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> la torche . Pour obtenir un dépôt d’H.A.P.<br />
<strong>de</strong> nature homogène et i<strong>de</strong>ntique sur tous les implants, il est nécessaire d’automatiser la<br />
projection <strong>de</strong> l’hydroxyapatite, en effet, par exemple la seule modification <strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la<br />
torche à plasma modifie les caractéristiques du revêtement.<br />
-48-
Dans la littérature, nous avons essayé <strong>de</strong> retrouver les séries comparant <strong>de</strong>s implants fémoraux<br />
revêtus ou non d’hydroxyapatite. Kroon et Freeman (113) en 1992 ont présenté une série<br />
comparative <strong>de</strong> 43 tiges non revêtues d’HAP. et 26 tiges revêtues d’HAP. Ils montrent une<br />
différence significative d’enfoncement, les tiges revêtues d’H.A.P. ayant une meilleure stabilité<br />
secondaire. Soballe (114) confirme ce résultat et montre par ailleurs que le résultat fonctionnel<br />
est meilleur avec les prothèses recouvertes d’HAP. (score <strong>de</strong> Harris moyen à 1 an, 98 contre 87<br />
pour la prothèse en Titane projeté plasma). Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Freeman (115) compare la migration <strong>de</strong><br />
tiges fémorales i<strong>de</strong>ntiques avec <strong>de</strong>s revêtements <strong>de</strong> surface différents: une tige cimentée, une tige<br />
en Titane lisse, une tige lisse porteuse <strong>de</strong> sillons longitudinaux, une tige revêtue<br />
d’hydroxyapatite. Les conclusions sont que l’hydroxyapatite donne une meilleure stabilité <strong>de</strong><br />
l’implant même supérieure à la tige cimentée. (cook et Freeman 60 91).<br />
Dans sa thèse, Conté (75) a réalisé la méta-analyse <strong>de</strong> toutes les séries d’implants autopsiés, il a<br />
retrouvé 43 composants (35 tiges, 8 cotyles) revêtus d’hydroxyapatite présentant dans 100 % <strong>de</strong>s<br />
cas une ostéointégration avec une apposition osseuse <strong>de</strong> 40 %. Cette revue <strong>de</strong> la littérature montre<br />
que l’ostéointégration est meilleure que pour les autres états <strong>de</strong> surface (fibres Titane, micro-<br />
billes) . Dans ces conclusions, il insiste sur la stabilité primaire <strong>de</strong> l’implant nécessaire à<br />
l’otéointégration permettant la stabilité secondaire à long terme <strong>de</strong> l’implant.<br />
Une ostéointégration parfaite ne s’accompagne pas forcément d’un succès clinique. En effet<br />
certains implants ostéointégrés présentaient <strong>de</strong>s douleurs persistantes ce qui montre bien que<br />
d’autres facteurs entrent en jeu dans le succès d’une arthroplastie sans ciment.<br />
Les implants revêtues d’hydroxyapatite posent le problème <strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong> débris<br />
phosphocalciques intra-articulaires conduisant à l’usure rapi<strong>de</strong> à trois éléments du polyéthylène<br />
(116)(Bloebaum).<br />
Enfin, l’hydroxyapatite se dégra<strong>de</strong> avec le temps (action <strong>de</strong>s ostéoclastes et <strong>de</strong>s macrophages)<br />
(Réf 82 et 198). La disparition du revêtement d’H.A.P. permet progressivement un contact direct<br />
entre le tissu osseux et l’alliage métallique d’où l’importance <strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong> surface sousjaçent les<br />
prothèses revêtues d’hydroxyapatite soit Titane poreux ou microbillage. Tout se passe comme si<br />
l’hydroxyapatite par son caractère bioactif permettait une stabilisation secondaire <strong>de</strong>s implants<br />
plus rapi<strong>de</strong>, <strong>de</strong> meilleure qualité relayé dans le temps par l’état <strong>de</strong> surface sous jacent au<br />
revêtement d’hydroxyapatite.<br />
-49-
Au total, actuellement il nous semble que 3 types d’état <strong>de</strong> surface prédominent et on fait la<br />
preuve <strong>de</strong> leur efficacité dans la stabilisation secondaire <strong>de</strong>s implants. Ce sont les microbillages<br />
(parous coated) principalement utilisés aux Etats Unis, le Titane sablé, et enfin les revêtements à<br />
base d’ hydroxyapatite reposant sur un implant <strong>de</strong> type Titane sablé.<br />
-50-
II<br />
METHODE<br />
D’EVALUATION DE<br />
LA PROTHESE DE<br />
HANCHE<br />
-51-
II - METHODE D’EVALUATION DE LA PROTHESE DE HANCHE<br />
L’évaluation <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> la hanche par une cotation chiffrée a donné lieu à <strong>de</strong> nombreux<br />
systèmes afin <strong>de</strong> rendre plus objectif les indications opératoires et les résultats.<br />
Elle doit s’appuyer sur un questionnaire clair, précis, ne prêtant pas à confusion, compréhensible<br />
par tous.<br />
Elle doit être la plus objective possible et <strong>de</strong> réalisation simple dans un laps <strong>de</strong> temps court<br />
permettant son utilisation pendant une consultation.<br />
Elle doit permettre le suivi à long terme <strong>de</strong>s arthroplasties et la réalisation <strong>de</strong> courbes <strong>de</strong> suivi<br />
actuariel. Elle doit avoir un intérêt pronostic par l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s résultats radiologiques. La plus<br />
ancienne classification fonctionnelle <strong>de</strong> hanche en orthopédie est celle proposée par Ferguson<br />
(117) en 1931 au sujet d’une série d’ épiphysiolyse.<br />
Depuis 1940, un grand nombre <strong>de</strong> cotations <strong>de</strong>s résultats après arthroplastie <strong>de</strong> hanche ont été<br />
développées . En Europe les systèmes <strong>de</strong> Merle d’Aubigné et Postel ainsi que celui <strong>de</strong> Charnley,<br />
qui n’est en fait qu’une modification du précé<strong>de</strong>nt, sont les plus utilisés. Aux Etats Unis c’est<br />
Harris (118) et Larson (119) qui <strong>de</strong>puis 1960 ont proposé <strong>de</strong>s scores qui ont été rapi<strong>de</strong>ment<br />
adoptés par les chirurgiens nord-américains. Enfin sous la pression <strong>de</strong> Gallante, Muller ; la<br />
S.I.C.O.T.(120) (Société Internationale <strong>de</strong> Chirurgie Orthopédique et Traumatologique) a<br />
proposé <strong>de</strong> standardiser la terminologie <strong>de</strong>s cotations fonctionnelles mais aussi radiologiques.<br />
Nous essaierons <strong>de</strong> décrire les principales cotations, <strong>de</strong> les comparer, <strong>de</strong> les critiquer, d’envisager<br />
<strong>de</strong>s solutions pour les améliorer et enfin d’appliquer ces notions à notre étu<strong>de</strong> prospective <strong>de</strong> tiges<br />
fémorales Omnicase.<br />
-52-
II-1 : Evaluation clinique <strong>de</strong>s prothèses <strong>de</strong> hanche<br />
II-1-1 : Classification <strong>de</strong> Merle-d’Aubigné dite P.M.A (121).<br />
Merle-d’Aubigné est le premier en 1946 à publier une cotation chiffrée <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> la<br />
hanche. Elle fut aménagée en 1970 dans la revue <strong>de</strong> Chirurgie Orthopédique (121). Elle<br />
comprend trois chiffres <strong>de</strong> 0 à 6 exprimant la douleur, la mobilité et la marche-stabilité.<br />
La douleur est correlée à l’activité puisqu’elle est mesurée en fonction <strong>de</strong> son apparition à la<br />
marche (cf. tableau). La mobilité n’est mesurée qu’en flexion mais son score est diminué <strong>de</strong> 1<br />
point s’il existe une attitu<strong>de</strong> vicieuse en flexion, rotation externe et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux points si l’attitu<strong>de</strong><br />
vicieuse est en adduction, rotation interne. Ceci permet en fait d’intégrer l’ensemble <strong>de</strong>s<br />
éventuelles limitations <strong>de</strong> la mobilité et leur retentissement fonctionnel dans le score. Comme le<br />
dit Merle d’Aubigné les attitu<strong>de</strong>s vicieuses en abduction, adduction, rotation interne étant les plus<br />
gênantes, elles justifient la minoration du score <strong>de</strong> 2 points et <strong>de</strong> 1 point pour les autres. La<br />
marche et la stabilité forment le 3ème chiffre qui comprend la recherche d’une instabilité en<br />
appui unipodal (signe <strong>de</strong> Tren<strong>de</strong>lenbourg). Enfin une évaluation globale a été définie (cf tableau)<br />
permettant <strong>de</strong> classer la hanche en résultat excellent, très bon, bon, médiocre, mauvais. A noter<br />
qu’un score égal ou inférieur à 4 pour la douleur ou la marche classe le score en passable<br />
favorisant le rôle fonctionnel <strong>de</strong> l’articulation plutôt que la mobilité pure dans les résultats<br />
globaux. Cette cotation fût utilisée par Merle d’Aubigné et Postel dans le JB-JS en 1954 :<br />
« Functional results of Hip Arthroplasty with acrylic prothesis ».<br />
-53-
Douleur<br />
Pas<br />
d’attitu<strong>de</strong><br />
vicieuse<br />
Amplitu<strong>de</strong>-<br />
flexion<br />
Mobilité<br />
Flex<br />
Rot ext<br />
Attitu<strong>de</strong><br />
vicieuse<br />
Abd,Add<br />
TABLEAU : Évaluation <strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> la hanche d’ après PMA.<br />
-54-<br />
Rot int<br />
Marche stabilité<br />
6 Aucune >=90° Aucune Aucune Normale ou illimitée<br />
5 Rare et légère 80° 70° Aucune Aucune<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
0<br />
Marche<br />
30 minutes<br />
à 1 heure<br />
Marche<br />
10 minutes à<br />
20 minutes<br />
Avant 10<br />
minutes<br />
Immédiatement<br />
A la marche<br />
Permanente<br />
Même en<br />
position assise<br />
ou couchée<br />
70° 50°<br />
50° 30°<br />
Limitée, légère boiterie si prolongée<br />
Canne pour les longues distances pas<br />
d’instabilité<br />
Canne toujours pour sortir. ou boiterie<br />
nette, légère instabilité<br />
Canne en permanence<br />
Instabilité<br />
Abaisser<br />
Abaisser<br />
II-1-2 : Score <strong>de</strong> Harris<br />
En 1969 Harris publie dans le JB-JS (118) une série d’arthroplastie après fractures acétabulaires<br />
et luxations <strong>de</strong> hanches. Il utilise un score fonctionnel sur 100 points représenté respectivement<br />
par :<br />
- la douleur : 44 points<br />
- la fonction : 47 points<br />
- la mobilité : 5 points<br />
- l’absence <strong>de</strong> position vicieuse : 4 points<br />
La douleur et la fonction représentent la majeure partie du score. La douleur est définie par le<br />
terme <strong>de</strong> légère, moyenne, modérée, forte, ou permanente. Ces termes sont forcément subjectifs<br />
et imparfaits mais leur caractère progressif est satisfaisant pour Harris.<br />
La fonction est divisée en <strong>de</strong>ux élèments d’abord « les activités (Daylies activity) » représentant<br />
11 points puis l’examen <strong>de</strong> la marche sur 33 points recherchant une boiterie, une ai<strong>de</strong>, et évaluant<br />
la distance <strong>de</strong> marche.<br />
La mobilité n’entre que pour 5 points. En effet, pour Harris elle n’est importante que si elle<br />
affecte la fonction c’est pourquoi il favorise le score <strong>de</strong> la fonction sur 44 points plutôt que la<br />
mobilité.<br />
Le but <strong>de</strong> cette cotation est <strong>de</strong> permettre <strong>de</strong> formuler le résultat fonctionnel par un chiffre<br />
exploitable directement, reproductible et raisonnablement objectif.<br />
-55-
I.Pain (44 possible)<br />
A None or ignores it: 44<br />
Harris Hip Score (118)<br />
B. Slight, occasional, no compromise in activities: 40<br />
C Mild pain, no effect on average activities,rarely mo<strong>de</strong>rate<br />
pain with unusual activity, may take aspirin: 30<br />
D Mo<strong>de</strong>rate pain, tolerable but makes concessions to pain.<br />
Some limitation of ordinary activity or work.<br />
May require occasional pain medicines stronger than<br />
aspirin: 20<br />
E. Marked pain, serious limitation of activities: 10<br />
F. Totally disabled, crippled. pain in bed, bedrid<strong>de</strong>n: O<br />
II. Function (47 possible)<br />
1. Limp<br />
a. None: 11<br />
b Slight: 8<br />
c Mo<strong>de</strong>rated: 5<br />
d. Severe: 0<br />
B. Support<br />
a. None: 11<br />
A Gait (33 possible)<br />
b. Cane for long walks: 7<br />
c. Cane most of the time: 5<br />
d. One crutch: 3<br />
e. Two canes: 2<br />
f. Two crutches: O<br />
g. Not able to walk (specify reason): O<br />
II-1-3 : Score fonctionnel <strong>de</strong> la S.I.C.O.T.<br />
(120)<br />
-56-<br />
1. Stairs<br />
C.Activities (14 possible)<br />
a . Normally without using a railing: 4<br />
b Normally using a railing: 2<br />
c. In any manner: 1<br />
d Unable to do stairs: 0<br />
2. Shoes and Socks<br />
a. With ease: 4<br />
b. With difficulty: 2<br />
c. Unable: O<br />
3.Sitting<br />
a. Comfortably in ordinary chair one hour: 5<br />
b On a high chair for one-half hour: 3<br />
c. Unable to sit comfortably in any chair: O<br />
4.Enter public transportation: 1<br />
III Absence of <strong>de</strong>formity points (4) are given if the patient<br />
<strong>de</strong>monstrates:<br />
A Less than 30° fixed flexion contracture<br />
B Less than 10° fixed adduction<br />
C Less than 10° fixed internal rotation in extension<br />
D Limb-length discrepancy less than 3.2 centimeters<br />
IV Range of motion (in<strong>de</strong>x values are<br />
<strong>de</strong>termined by multiplying the <strong>de</strong>grees of motion possible<br />
in each arc by the appropriate in<strong>de</strong>x)<br />
A. Flexion 0-45 <strong>de</strong>grees x 1 , 45-9O° x 0.0, 90-1O° x 0.<br />
B. Abduction 0-15°x 0.8, 15-20° x 0,3, over 20° x<br />
C .External rotation ext. 0-15 x 0.4, over 15°x<br />
D. Internal rotation in extension any x O<br />
E. Adduction O15° x 0.2<br />
(Société Internationale <strong>de</strong> Chirurgie<br />
Orthopédique et <strong>de</strong> Traumatologie)
Suite aux recommandations <strong>de</strong> Gallant en<br />
1987 qui considérait qu’il était « Urgent that<br />
orthopaedic surgeons agree to a uniform<br />
method of evaluating and reporting the<br />
results of Hip replacement surgery », M.E.<br />
Muller, Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la S.I.C.O.T. met en<br />
place une commission à partir <strong>de</strong> 1987 qui<br />
travaille à la standardisation <strong>de</strong> la<br />
terminologie permettant <strong>de</strong>s comparaisons<br />
scientifiques, définissant chaque terme<br />
appliqué à un paramètre fonctionnel et<br />
radiographique. Cette commission<br />
comportait <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong> la<br />
« S.I.C.O.T », <strong>de</strong> la « Hip Society » et <strong>de</strong><br />
« l’American Aca<strong>de</strong>mie of Orthopaedic<br />
Surgeons (A.A.O.S.) (122) ».<br />
Chaque utilisateur peut majorer ou minorer<br />
l’importance d’un <strong>de</strong>s points du système en<br />
fonction <strong>de</strong>s paramètres qu’il souhaite mettre<br />
en évi<strong>de</strong>nce. La terminologie reste i<strong>de</strong>ntique<br />
permettant une comparaison avec les<br />
éléments <strong>de</strong> base <strong>de</strong> l’évaluation<br />
fonctionnelle d’autant qu’ils sont<br />
systématiquement inclus. Ceci permet à<br />
d’autres chercheurs ou chirurgiens d’extraire<br />
les paramètres nécessaires pour appliquer un<br />
score et ainsi <strong>de</strong> présenter <strong>de</strong>s résultats<br />
comparatifs.<br />
Le <strong>de</strong>uxième élément est l’étu<strong>de</strong><br />
radiologique permettant <strong>de</strong> définir la<br />
nomenclature <strong>de</strong>s différents paramètres<br />
-57-<br />
radiologiques afin d’envisager l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
éléments pronostics <strong>de</strong>s arthroplasties <strong>de</strong><br />
hanche.<br />
Les recommandations <strong>de</strong> la S.I.C.O.T. ne se<br />
limitent pas à l’évaluation fonctionnelle, ils<br />
souhaitent aussi catégoriser les patients, les<br />
dossiers d’information doivent inclure l’âge,<br />
le sexe, le poids, la taille, le côté, les<br />
antécé<strong>de</strong>nts médicaux et chirurgicaux, le<br />
diagnostic étiologique, la prise <strong>de</strong> traitement<br />
mais aussi le mo<strong>de</strong> opératoire, la voie<br />
d’abord, le type <strong>de</strong> prothèse, la taille et le<br />
mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fixation.<br />
L’évaluation clinique comporte (cf. tableau)<br />
les paramètres suivants :<br />
- Une évaluation subjective :<br />
d’apparition<br />
- Type <strong>de</strong> douleur et mo<strong>de</strong><br />
- Capacité <strong>de</strong> travail<br />
comprenant le travail habituel et son niveau<br />
actuel<br />
- Niveau d’activité<br />
(Daylies Activities), capacité à mettre ou
etirer les chaussures, à monter les escaliers,<br />
à se lever d’une chaise.<br />
- Capacité à marcher<br />
qui se subdivise en trois éléments : temps <strong>de</strong><br />
marche possible, l’ai<strong>de</strong> éventuelle, et le<br />
<strong>de</strong>gré <strong>de</strong> boiterie.<br />
- Satisfaction <strong>de</strong>s patients<br />
au sujet <strong>de</strong> la fonction, <strong>de</strong> la douleur, et du<br />
résultat qui sont à comparer à la<br />
visite précé<strong>de</strong>nte.<br />
-Une évaluation objective :<br />
- L’examen clinique du patient avec la<br />
recherche d’une boiterie, <strong>de</strong>s mobilités, <strong>de</strong>s<br />
signes <strong>de</strong> Tren<strong>de</strong>lembourg et <strong>de</strong> Duchenne,<br />
ainsi qu’une inégalité <strong>de</strong> longueur <strong>de</strong>s<br />
membres inférieurs.<br />
- L’évaluation radiologique (cf tableau) que<br />
nous détaillerons dans un chapitre ultérieur<br />
objective entre autre, le positionnement, la<br />
présence ou l’absence <strong>de</strong> liseré tant au<br />
niveau <strong>de</strong>s pièces cotyloïdiennes que<br />
fémorales. Ce n’est qu’en utilisant la<br />
terminologie clinique et radiologique <strong>de</strong> la<br />
S.I.C.O.T. que les différents intervenants<br />
peuvent avoir un langage commun<br />
permettant alors <strong>de</strong> construire un stock<br />
d’informations pouvant être combinées <strong>de</strong><br />
-58-<br />
nombreuses manières en fonction <strong>de</strong> la<br />
volonté <strong>de</strong> chaque auteur.
Fiche d’évaluation clinique (AAOS, Hip<br />
Society et SICOT)<br />
1. DOULEURS<br />
Importance :<br />
Aucune<br />
légère sans conséquence sur les activités quotidiennes et le<br />
travail<br />
modérée, obligeant à modifier les activités quotidienne ou<br />
le travail<br />
sévère. limitant toutes les activités.<br />
• Survenu :<br />
jamais<br />
au démarrage et aux premiers pas<br />
après 30 minutes <strong>de</strong> marche<br />
permanente pendant la marche<br />
permanente même au repos.<br />
Il- NIVEAU D’ACTIVITÉ-TRAVAIL<br />
•Occupation :<br />
Sport<br />
travailleur <strong>de</strong> force<br />
travail sé<strong>de</strong>ntaire ou activité domestique<br />
retraité actif (1 km/jour)<br />
retraité sé<strong>de</strong>ntaire (< I km/j), lit-fauteuil.<br />
• Possibilité :100 %, 75 %. 50 % 25% O %.<br />
III — FONCTION<br />
• Bas-chaussure :<br />
aisée<br />
avec difficultés<br />
avec <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s difficultés<br />
impossible<br />
• Escaliers :<br />
normal<br />
avec la rampe<br />
marche par marche<br />
a reculons<br />
impossible<br />
• Se lever d’une chaise :<br />
Sans ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s MS<br />
avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s MS<br />
impossible sans ai<strong>de</strong> extérieure<br />
• Marche<br />
-59-<br />
Sans ai<strong>de</strong><br />
illimitée<br />
31-60 minutes<br />
11-30 minutes<br />
2-10 minutes<br />
à l’intérieur<br />
impossible<br />
Avec ai<strong>de</strong> :<br />
Illimitée<br />
30-60 minutes<br />
11-30 minutes<br />
2-10 minutes<br />
à l’intérieur<br />
impossible<br />
Type d’ai<strong>de</strong>:<br />
Aucune<br />
1 béquille<br />
2 cannes<br />
béquilles<br />
déambulateur<br />
IV — EXAMEN<br />
Boiterie:<br />
Aucune<br />
Légère<br />
Sévère<br />
Mobilité :<br />
limitation<br />
flexion maximale<br />
abduction-adduction<br />
rotation ext-int.<br />
Signe <strong>de</strong> Tren<strong>de</strong>lenburg : positif, négatif, impossible à<br />
rechercher<br />
Signe <strong>de</strong> Duchêne : positif, négatif, impossible à rechercher<br />
Inégalité <strong>de</strong>s membres inférieurs<br />
: aucune<br />
1-2cm,<br />
>2cm
autres classifications-<br />
II-2-4 : Les<br />
De nombreuses autres métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
classifications ont été utilisées, Ju<strong>de</strong>t et<br />
Ju<strong>de</strong>t ont proposé une modification du<br />
score <strong>de</strong> Merle d’Aubigné. La principale<br />
différence avec la classification <strong>de</strong> Postel<br />
et Merle D’Aubigné, étant la façon <strong>de</strong><br />
mesurer la mobilité (mesure du maximum<br />
<strong>de</strong> mobilité dans chaque plan pour Ju<strong>de</strong>t).<br />
En 1954, un groupe <strong>de</strong> recherche du<br />
British Orthopedic Association propose<br />
une métho<strong>de</strong> présenté par Shepherd (123)<br />
basée sur la douleur, le mouvement et<br />
l’activité fonctionnelle. L’originalité <strong>de</strong> ce<br />
test étant la notion <strong>de</strong> satisfaction du<br />
patient. Danielson (124) en 1964 introduit<br />
une évolution en modifiant l’évaluation <strong>de</strong><br />
la douleur et l’évaluation fonctionnelle qui<br />
exclu l’auto-évaluation du patient.<br />
Iselin (125) en 1968 change complètement<br />
l’évaluation numérique et est le premier a<br />
ajouter une évaluation radiologique du<br />
résultat. Dolman et An<strong>de</strong>rson modifient<br />
l’évaluation en excluant l’auto-évaluation<br />
du patient et l’aspect radiologique et en<br />
cotant la douleur, le mouvement et<br />
l’activité fonctionnelle.<br />
En 1963, Larson (119) propose un score<br />
qui préfigure le score <strong>de</strong> Harris(126) . Il est<br />
sur 100 points numériques souligna<br />
l’importance <strong>de</strong> la fonction et <strong>de</strong> la douleur<br />
-60-<br />
afin <strong>de</strong> réaliser une bonne évaluation <strong>de</strong>s<br />
arthroplasties. Larson considère la<br />
recherche d’une boiterie séparément <strong>de</strong>s<br />
différentes activités journalières et il<br />
mesure la mobilité dans chaque plan <strong>de</strong><br />
l’espace ce qui le différencie <strong>de</strong> Harris.<br />
A côté <strong>de</strong>s cotations « chirurgicale » les<br />
rhumatologues ont aussi développé <strong>de</strong>s<br />
scores fonctionnels d’évaluation <strong>de</strong>s<br />
coxopathies, le plus utilisé en France est l’<br />
indice algo-fonctionnel <strong>de</strong> « Lequesne ».<br />
Le Mayo Clinic Hip Score (118).<br />
Le score <strong>de</strong> Mayo combine un score<br />
clinique sur 80 points (cf tableau) proche<br />
du score <strong>de</strong> Harris sans la mobilité et une<br />
évaluation radiologique (cf tableau) sur 20<br />
points. L’objectif est la surveillance à long<br />
terme <strong>de</strong>s prothèses. IL permet selon les<br />
auteurs <strong>de</strong> créditer le score d’un élément<br />
pronostic, qui est l’évaluation<br />
radiologique, à la recherche <strong>de</strong> signes <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>scellement. Une arthroplastie<br />
asymptomatique avec <strong>de</strong>s signes<br />
radiologiques <strong>de</strong> <strong>de</strong>scellement n’est pas<br />
créditée <strong>de</strong> bon ou excellent comme dans<br />
les scores classiques <strong>de</strong> type Harris. Il
efléterait mieux la réalité du <strong>de</strong>venir <strong>de</strong> la<br />
prothèse. Sur le plan clinique la principale<br />
différence est l’absence <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong>s<br />
mobilités. Celle ci s’appui sur une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
Johnston et Smidt qui montre que la<br />
mobilité nécessaire pour se chausser est<br />
réalisée grâce à la combinaison <strong>de</strong> la<br />
flexion rotation abduction adduction <strong>de</strong><br />
160° pour s’asseoir, <strong>de</strong> 141° pour se lever<br />
d’une chaise, ou <strong>de</strong> 180°pour entrer ou<br />
sortir d’une voiture. Il montre que le seul<br />
questionnaire sur les « daylies activities »<br />
est suffisant.<br />
Roentgenographic assessment (20 points) L’avantage Points <strong>de</strong> ce score est <strong>de</strong> pouvoir être<br />
Acetabulum (10 points)<br />
Incomplete bone-cement lucent Line: 10*<br />
Complete line since surgery , I One step at a time<br />
Unable to walk O Unable<br />
Femur (10 points)<br />
Incomplete bone-cement lucent line: 10*<br />
Complete line since surgery 1 mm in any zone<br />
4<br />
Subsi<strong>de</strong>nce: 2 mm: O<br />
Prosthesis-cement lucent line:<br />
< l mm: 4<br />
1-2mm: 2<br />
>2mm: O<br />
-61-<br />
réalisé en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> toute consultation,<br />
l’évaluation radiologique pouvant se<br />
réaliser <strong>de</strong> manière indépendante. Les<br />
auteurs proposent <strong>de</strong> l’utiliser soit dans un<br />
score global sur 100 points soit <strong>de</strong> le<br />
répartir en 80 points pour la fonction, 10<br />
points pour l’évaluation radiologique<br />
fémorale, et 10 points pour l’acétabulum<br />
permettant une analyse plus fine.<br />
Indice algo-fonctionnel <strong>de</strong> « Lequesne »<br />
ou I.F.A.C :<br />
L’indice algo-fonctionnel <strong>de</strong>s coxopathies(<br />
I.A.F.C) dit « indice algo-fonctionnel <strong>de</strong><br />
Lequesne » a été proposé à partir <strong>de</strong> 1980,
c’est un <strong>de</strong>s scores le plus utilisé en<br />
Rhumatologie. Il est <strong>de</strong>stiné à la<br />
surveillance <strong>de</strong>s coxopathies. il permet<br />
leurs suivis à long terme et il pose<br />
l’indication d’arthroplastie lorsque le score<br />
atteint 8 à 12 points. Il se réalise en<br />
environ 4 mn et comprend une évaluation<br />
<strong>de</strong> la douleur et <strong>de</strong> la gêne, du périmètre <strong>de</strong><br />
marche maximum, <strong>de</strong> la vie quotidienne et<br />
du retentissement sur l’activité sexuelle<br />
(cf. Tableau). L’élément fondamental pour<br />
assurer la bonne reproductibilité du test est<br />
l’utilisation d’une formulation i<strong>de</strong>ntique<br />
<strong>de</strong>s questions.<br />
TABLEAU I. — Indice algo-fonctionnel <strong>de</strong>s<br />
coxopathies.<br />
I Douleur ou gêne<br />
A.La nuit au lit:<br />
- aux mouvements, ou selon posture 1<br />
- même immobile 2<br />
B.Le matin lors du dérouillage:<br />
- pendant I à l5 minutes 1<br />
- pendant plus <strong>de</strong> 15 minutes 2<br />
C.Lors <strong>de</strong> la station <strong>de</strong>bout ou du piétinement pendant<br />
30 min 1<br />
D.Lors <strong>de</strong> la marche:<br />
- seulement après quelque distance 1<br />
- ou très rapi<strong>de</strong>ment et <strong>de</strong> façon croissante 2<br />
Lors <strong>de</strong> la station assise prolongée (2 heures)<br />
(sans se relever)<br />
Il. Périmètre <strong>de</strong> marche maximale<br />
(y compris an consentant à souffrir)<br />
- limité mais supérieur à 1 km<br />
- environ 1 km (environ 15 min) 2<br />
- 500 à900m(environ8àl5min) 3<br />
- 300 à 500 m 4<br />
- IOOà300m 5<br />
- moins d el00m 6<br />
-62-<br />
- une canne ou une canne-béquille + 1<br />
- <strong>de</strong>ux cannes ou cannes-béquilles nécessaires + 2<br />
III. Difficultés <strong>de</strong> la vie quotidienne<br />
- mettre ses chaussettes par <strong>de</strong>vant O à 2<br />
- ramasser un objet à terre O à 2<br />
- monter et <strong>de</strong>scendre un étage O à 2<br />
- sortir dune voiture, d’un fauteuil profond 0 à 2<br />
IV.Retentissement sur l’activité sexuelle<br />
(seulement pour l’indication opératoire chez les femmes<br />
O à 2 en activité à cet égard)<br />
Cotation III et IV:<br />
Pas <strong>de</strong> difficulté : O<br />
Possible avec difficulté :1 (ou 0,5 ou 1,5 suivant le<br />
<strong>de</strong>gré) Impossible :2
Ce test reflète l’état fonctionnel et algique du patient dans sa vie quotidienne sans référence à<br />
une mesure objective. Il a été évalué et validé avec une bonne reproductibilité inter-observateurs<br />
(réf. : Revue du Rhumatisme 1990 - Lequesne) et permet <strong>de</strong> conseiller à temps et rationnellement<br />
une arthroplastie totale <strong>de</strong> hanche.<br />
Il n’est pas utilisé en pratique courante dans la surveillance <strong>de</strong>s arthroplasties totales <strong>de</strong> hanche.<br />
II 2- Critique <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d’évaluation fonctionnelle<br />
II-2-1 : Paramètres étudiés<br />
Trois paramètres principaux sont retrouvés dans toutes les cotations : la douleur, le retentissement<br />
fonctionnel et la mobilité.<br />
II-2-1-1 : La douleur<br />
C’est le paramètre le plus important pour tous les auteurs en pré-opératoire et post-opératoire. Il<br />
est subjectif et très dépendant <strong>de</strong> la façon dont on pose la question. Harris ne corrèle pas la<br />
douleur à l’activité, ce qui à l’avantage <strong>de</strong> la simplicité, contrairement à la plupart qui eux<br />
associent la douleur à l’importance <strong>de</strong> l’activité qui la déclenche ce qui correspond mieux aux<br />
résultats fonctionnels ( score <strong>de</strong> P.M.A et tous les scores liés à la S.I.C.O.T).<br />
II-2-1.2 : Le retentissement fonctionnel<br />
On ne doit prendre en compte que les restrictions d’activité liées à la hanche. Il est donc<br />
fondamental <strong>de</strong> classer les patients dans les trois sous groupes décrits par John Charnley. (A :<br />
patients handicapés par un seule hanche, B : patients handicapés par <strong>de</strong>ux hanches, C : autres<br />
handicaps moteurs). Certaines cotations (P.M.A.) intègrent ce paramètre en même temps que<br />
l’évaluation <strong>de</strong> la douleur. Les moyens <strong>de</strong> l’évaluer sont finalement proches. Le premier élément<br />
commun à toutes les classifications est l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la marche avec son périmètre, l’existence d’une<br />
boiterie, la nécessité d’une ai<strong>de</strong>. Les éléments suivants sont l’évaluation <strong>de</strong>s activités<br />
quotidiennes avec : la façon <strong>de</strong> monter <strong>de</strong>s escaliers, <strong>de</strong> mettre <strong>de</strong>s chaussures ou <strong>de</strong>s chaussettes,<br />
-63-
la possibilité <strong>de</strong> s’asseoir, <strong>de</strong> se lever, <strong>de</strong> prendre les transports en commun, <strong>de</strong> conduire une<br />
voiture, <strong>de</strong> pratiquer du sport, et d’une gêne sexuelle éventuelle. Les possibilités sont nombreuses<br />
et font parfois intervenir <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> vie. Enfin il peut être corrélé au niveau<br />
d’activités comme l’a proposé Witwoet (127) , en divisant les occupations en cinq classes :<br />
travail lourd, sé<strong>de</strong>ntaire, retraité actif, retraité sé<strong>de</strong>ntaire, lit, fauteuil.<br />
Quels sont les éléments fondamentaux permettant l’évaluation du retentissement fonctionnel ?<br />
De nombreux auteurs ont essayé <strong>de</strong> répondre à cette question. Bryant (128) dans une étu<strong>de</strong><br />
statistique comparant 13 cotations, conclu que l’élément fondamental est la distance <strong>de</strong> marche, il<br />
critique l’application systématique <strong>de</strong> certains éléments comme la capacité à conduire chez <strong>de</strong>s<br />
patients sans permis ou à monter <strong>de</strong>s escaliers chez <strong>de</strong>s patients vivant dans un rez-<strong>de</strong>-chaussée.<br />
Wright (129) propose d’adapter le score aux patients en fonction <strong>de</strong>s plaintes. Sur 72 patients il<br />
retrouve 16 éléments non cotés habituellement. Il propose un score spécifique aux patients en<br />
fonction <strong>de</strong> la gêne fonctionnelle pré-opératoire. La solution est séduisante mais est en pratique<br />
difficilement utilisable.<br />
D’autres comme Gleze (130) après une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s 3 scores, P.M.A., Harris et Lequesne sur 400<br />
hanches normales, conclu que les éléments, port <strong>de</strong> cannes et gêne à la montée <strong>de</strong>s escaliers sont<br />
les seuls suffisamment sensibles pour pouvoir être exploités. Cette étu<strong>de</strong> porte sur <strong>de</strong>s hanches<br />
saines ce qui semble être discutable quand il s’agit d’évaluer <strong>de</strong>s arthroplasties.<br />
II-2-1.3 : La mobilité<br />
Elle est prise en compte par toutes les cotations mais <strong>de</strong> manière variable. Harris propose<br />
d’additionner les mobilités, d’autres ne recherchent que la flexion (P.M.A.), élément le plus<br />
sensible selon Bryant (128) ou l’abduction seule pour Gleze (130). Ce critère est volontiers<br />
minoré en cas d’attitu<strong>de</strong> vicieuse comme dans la classification <strong>de</strong> Postel Merle d’Aubigné en<br />
fonction <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> la gêne fonctionnelle. La mobilité ne rentre que pour 10 % dans le<br />
score <strong>de</strong> Harris mais pour 33 % dans le score <strong>de</strong> P.M.A.. Ceci est à modérer. En effet la mobilité<br />
entre dans le retentissement fonctionnel et par exemple un patient présentant 90° <strong>de</strong> flexion doit<br />
mettre facilement ses chaussettes ou ses chaussures, s’asseoir normalement et utiliser les<br />
transports publics ce qui présente une différence moindre <strong>de</strong> 23 % pour Harris et toujours <strong>de</strong> 33<br />
% pour P.M.A..<br />
-64-
Ce critère est donc fondamental pour tous les auteurs quel que soit sa présentation.<br />
II-2-2-4° Les autres paramètres<br />
La S.I.C.O.T.(120) et la Hip Society et l’A.A.O.S. (American Aca<strong>de</strong>my orthopaedie Surgeon)<br />
(122) proposent la recherche du signe <strong>de</strong> Tren<strong>de</strong>lembourg ou du signe associé <strong>de</strong> Duchesne mais<br />
ils sont redondants avec la recherche <strong>de</strong> la boiterie.<br />
Pour certains la longueur comparative <strong>de</strong>s membres inférieurs est un paramètre auxquels les<br />
patients tiennent beaucoup mais elle n’évalue pas la prothèse mais plutôt le chirurgien.<br />
L’appréciation par le patient <strong>de</strong>s résultats par exemple à l’ai<strong>de</strong> d’une échelle visuelle analogique<br />
(E.V.A.) peut être intéressante (127), d’autant qu’elle peut aussi être utilisée pour l’évaluation <strong>de</strong><br />
la douleur et <strong>de</strong> la gêne fonctionnelle.<br />
Enfin il semble que l’on doit au maximum limiter le nombre d’éléments recherchés afin éviter la<br />
redondance et leur neutralisation mutuelle, pour écourter le questionnaire qui doit rester réalisable<br />
pendant une consultation.<br />
II-2-2-5° - Qualité <strong>de</strong> vie et arthroplastie <strong>de</strong> hanche<br />
L’O.M.S. définit la santé comme un état complet <strong>de</strong> bien être physique, mental et social et pas<br />
seulement comme l’absence <strong>de</strong> maladie ou d’infirmité. Le concept <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> vie est utilisé<br />
pour désigner la santé au sens large et ses conséquences dans la vie quotidienne. Ce sont <strong>de</strong>s<br />
éléments subjectifs, par opposition à la mesure d’état <strong>de</strong> santé par un observateur externe (c’est le<br />
patient qui fournit sa propre évaluation <strong>de</strong> son état <strong>de</strong> santé permettant d’apprécier directement ce<br />
que le patient perçoit et non l’impression du mé<strong>de</strong>cin). La qualité <strong>de</strong> vie est un concept multi-<br />
dimensionnel qui englobe la dimension physique, psychologique et mentale du patient. La<br />
plupart <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s sont d’origines anglo-saxonnes. Elles nécessitent donc une adaptation au<br />
contexte culturel français. La simple traduction d’un questionnaire peut s’avérer inadéquat pour<br />
explorer la qualité <strong>de</strong> vie dans une nouvelle culture. Un certain nombre <strong>de</strong> questionnaires à<br />
générique (N.H.P. Nothingham Health Profile <strong>de</strong>venu l’indicateur <strong>de</strong> santé perceptuelle <strong>de</strong><br />
Nottingham ISPN, S.F. 36 pour Short Forum, S.I.P. Sickness Impact Profile) ou spécifique à la<br />
pathologie locomotrice ( H.A.Q. Health Assessment Questionnaire, A.I.M.S. Arthritis Impact<br />
-65-
Measurement Scales <strong>de</strong>venu l’echelle <strong>de</strong> meusure <strong>de</strong> l’impact en rhumatologie E.M.I.R ) ont été<br />
adaptés en français. Le premier score utilisé fût le N.H.P. en 1978 , il comporte actuellement 38<br />
questions jugées faciles et conviviales par les anglo-saxons en salle d’attente ! Ce qui peut<br />
surprendre nos esprits « Latins ». Nilsson (131) a étudié les conséquences du <strong>de</strong>scellement<br />
prothétique en comparant le N.H.P. au suivi radiologique pendant 5 ans. Les patients ayant <strong>de</strong>s<br />
signes radiologiques <strong>de</strong> <strong>de</strong>scellement sans altération du score <strong>de</strong> Harris ou <strong>de</strong> Merle d’Aubigné<br />
avaient en revanche une altération significative du score N.H.P., montrant une sensibilité plus<br />
importante <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> score. Brotslap a étudié la I.M.S. en mesurant l’impact <strong>de</strong><br />
l’arthroplastie <strong>de</strong> hanche sur la qualité <strong>de</strong> vie. Il retrouve une amélioration <strong>de</strong> la douleur, <strong>de</strong>s<br />
scores <strong>de</strong> mobilité, <strong>de</strong> l’humeur mais aucun impact significatif sur la dimension sociale. Il<br />
souligne l’importance <strong>de</strong> l’évaluation multi-dimensionnelle <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> vie.<br />
Poirau<strong>de</strong>au et collaborateurs (132) ont utilisés le A.I.M.S. (Arthritis Impact Measurement Scales<br />
) pour la mise en place <strong>de</strong> prothèses <strong>de</strong> genoux. Il nécessite 26 minutes au patient et 20 minutes à<br />
l’examinateur pour quantifier les résultats. 35 % <strong>de</strong>s patients ont oublié une ou plusieurs<br />
questions, 23 % ont eu du mal à bien comprendre. Les résultats ont été comparés à une échelle<br />
visuelle <strong>de</strong> la douleur, à un indice fonctionnel <strong>de</strong> Lequesne et à l’appréciation globale du résultat<br />
par le patient, il ne montre pas <strong>de</strong> supériorité <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> tests par rapport aux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
cotations habituelles utilisées en orthopédie. D’autre part son utilisation est difficile en raison du<br />
temps nécessaire.<br />
Version abrégée <strong>de</strong>s 9 domaines <strong>de</strong> L’Arthritis Impact Measurement Scale (AIMS) ou<br />
E.M.I.R .<br />
I Capacité <strong>de</strong> déplacement<br />
Avez-vous besoin <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> quelqu’un pour vous déplacer hors <strong>de</strong> chez vous ?<br />
Etes-vous resté assis ou couché presque toute la journée?<br />
II Marche<br />
Avez-vous <strong>de</strong>s difficultés à marcher plusieurs centaines <strong>de</strong> mètres ou à monter plusieurs étages ?<br />
Avez vous <strong>de</strong>s difficultés à marcher 100 mètres ou à monter un étage ?<br />
III Mouvements <strong>de</strong> la main et <strong>de</strong>s doigts<br />
Etes-vous capable <strong>de</strong> boutonner <strong>de</strong>s vêtements ?<br />
Etes-vous capable <strong>de</strong> faire un nœud ?<br />
IV Taches ménagères<br />
En supposant que vous avez ce qu’il faut pour le faire, avez-vous pu faire le ménage chez vous sans l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> quelqu’un ?<br />
En supposant que vous avez ce qu’il faut pour le faire, avez-vous pu préparer vos repas sans l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> quelqu’un ?<br />
V Activités <strong>de</strong> la vie quotidienne<br />
Avez-vous besoin <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> quelqu’un pour prendre un bain ou une douche ?<br />
-66-
Avez-vous besoin <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> quelqu’un pour vous habiller ?<br />
VI Activités sociales<br />
Avez-vous rendu visite à <strong>de</strong>s amis ou à <strong>de</strong>s proches ?<br />
Vous êtes-vous réunis (e) avec <strong>de</strong>s amis ou <strong>de</strong>s proches?<br />
VII Douleurs articulaires<br />
Avez-vous <strong>de</strong> fortes douleurs articulaires ?<br />
Comment jugez-vous vos douleurs articulaires ?<br />
VIII Anxiété, tension nerveuse<br />
Vous sentez-vous détendu ?<br />
Vous sentez-vous calme et serein ?<br />
IX Le moral<br />
Avez-vous mauvais moral ?<br />
Vous sentiez-vous si déprimé que rien n’aurait pu vous remonter le moral ?<br />
Réponses à choisir :<br />
I.Il. III. VI: tous les jours : presque tous les jours certains jours : rarement ;jamais<br />
IV. V. VIII. IX toujours très souvent : quelquefois presque jamais jamais<br />
VII fortes modérées légères très légères nulles<br />
En 1993, Laupacis (133) a étudié l’impact <strong>de</strong> l’arthroplastie totale <strong>de</strong> hanche sur 188 patients. Il a<br />
comparé les scores <strong>de</strong> Merle d’Aubigné, d’Harris pour la fonction, le S.I.P. et WOMAC pour la<br />
qualité <strong>de</strong> vie, un questionnaire individualisé, le MACTAR et enfin une mesure d’utilité le<br />
« Times Tra<strong>de</strong> Off ». Il ne met pas en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> différence significative entre les prothèses<br />
cimentées et non cimentées malgré une étu<strong>de</strong> prospective sur un grand nombre <strong>de</strong> patients. La<br />
réalisation du questionnaire nécessite une heure avant l’intervention et 43 minutes après<br />
l’intervention. En conclusion, ces auteurs insistent sur l’intérêt <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> vie dans<br />
l’évaluation <strong>de</strong>s prothèses totales <strong>de</strong> hanche. En France, une étu<strong>de</strong> récente <strong>de</strong> Mainard (134)<br />
confirme l’amélioration rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> vie dans les trois mois suivant une PTH et PTG,<br />
principalement dans les dimensions physique et psychique. Ceci est confirmé dans une autre<br />
étu<strong>de</strong> suédoise sur la comparaison entre le score <strong>de</strong> Harris et le N.H.P. (Nottingham Health<br />
Profile). Les conclusions sont une gran<strong>de</strong> sensibilité <strong>de</strong> ce type d’évaluation. Les questionnaires<br />
génériques permettent d ‘éventuelles comparaisons avec d’ autres interventions dans <strong>de</strong>s<br />
domaines différents permettant <strong>de</strong>s recherches en santé publique.<br />
Guillemin et Mainard dans le R.C.O.(134) soulignent l’intérêt <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> vie, leurs<br />
expériences montrent que cet échange ne présente pas une forte surcharge <strong>de</strong> travail pour les<br />
chirurgiens et qu’il peut améliorer la relation mé<strong>de</strong>cin mala<strong>de</strong>. Ils reconnaissent, tout <strong>de</strong> même,<br />
-67-
qu’il serait nécessaire d’utiliser <strong>de</strong>s instruments plus courts comme l’on proposé récemment<br />
Dawson et collaborateurs (135) en 1996. Ils ont évalué un questionnaire <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> vie, ne<br />
comprenant que 12 questions par rapport au questionnaire habituel type A.I.M.S. et SF 36. Ce<br />
questionnaire présente une sensibilité comparable et <strong>de</strong> réalisation rapi<strong>de</strong> et simple d’après les<br />
auteurs.<br />
Cette volonté <strong>de</strong> simplification montre bien les difficultés d’utilisation <strong>de</strong> ce type d’évaluation.<br />
L’autre limite à l’utilisation <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> vie, outre bien sûr la capacité <strong>de</strong> lecture <strong>de</strong>s<br />
gens, est que ces questionnaires dans l’ensemble s’adressent à une culture anglo-saxonne dans<br />
laquelle l’utilisation <strong>de</strong> ces instruments semble plus répandue et plus naturelle. Peut on imaginer<br />
en France 188 patients qui acceptent d’être randomisés (arthroplastie avec ou sans ciment) et qui<br />
remplissent tous les 3 mois une heure <strong>de</strong> questionnaire (étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Laupacis (133)) ? Pour le<br />
moment ces instruments sont donc, pour nous, réservés au domaine <strong>de</strong> la recherche en santé<br />
publique. Le développement d’instruments <strong>de</strong> mesure personnalisés permettra un jour une autre<br />
approche malgré <strong>de</strong>s contraintes lour<strong>de</strong>s et la nécessité d’utiliser <strong>de</strong>s enquêteurs ayant reçu une<br />
formation préalable.<br />
II-2-2-6 – Rôle <strong>de</strong>s éléments cliniques subjectifs<br />
Ces étu<strong>de</strong>s sur la qualité <strong>de</strong> vie nécessitent comme dans toute relation mé<strong>de</strong>cin mala<strong>de</strong>,<br />
l’évaluation <strong>de</strong> la satisfaction <strong>de</strong>s patients par <strong>de</strong>s éléments cliniques subjectifs. V. Pacault<br />
Legendre (psychiatre) et J-P. Courpied (136) reprennent dans une étu<strong>de</strong> récente (1999) publiée<br />
dans le journal l’Encéphale, les éléments psychiques individuels qui interférent avec le résultat<br />
d’une arthroplastie totale <strong>de</strong> hanche. Sur 45 patients sans pathologie psychiatrique, vierge <strong>de</strong><br />
chirurgie orthopédique, opérés pour arthrose par arthroplastie, 3 questionnaires ont été élaborés,<br />
le premier avant l’intervention, puis à 4 mois et à un an en post-opératoire.<br />
Une consultation psychiatrique a été réalisée <strong>de</strong> manière concomitante avec la consultation<br />
anesthésie en pré-opératoire puis en post-opératoire après chaque consultation avec le chirurgien.<br />
Certains critères sont sans inci<strong>de</strong>nce sur la satisfaction <strong>de</strong>s patients. Ce sont l’âge, la profession,<br />
la structure familiale et le lieu <strong>de</strong> vie, le délai d’attente, les traitements en cours, la présence<br />
d’une appréhension pré-opératoire, la présence dans l’entourage d’une personne ayant déjà été<br />
-68-
opérée d’une P.T.H. D’autres critères sont beaucoup plus intéressants. Le sexe par l’intermédiaire<br />
<strong>de</strong> la représentation imaginaire <strong>de</strong> la prothèse. Cette perception <strong>de</strong> type mécanique pour la plupart<br />
<strong>de</strong>s hommes apparaît comme une rationalisation très utile afin d’éviter <strong>de</strong> justifier leurs<br />
angoisses. Certains patients expliquant par exemple qu’il existe une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> rodage pour<br />
expliquer leur déception. La femme, le plus souvent, présente une représentation irrationnelle,<br />
magique <strong>de</strong> l’arthroplastie. La prothèse est désignée comme un objet invisible, protecteur ou<br />
persécuteur selon les cas.<br />
Les antécé<strong>de</strong>nts médicaux nous renseignent sur le type <strong>de</strong> relation mé<strong>de</strong>cin mala<strong>de</strong> et<br />
l’investissement affectif <strong>de</strong> la maladie. La qualité <strong>de</strong> la relation chirurgien patient (33 cas<br />
excellents, 12 bons ) est un élément fondamental pour soutenir le patient en cas <strong>de</strong> déception. La<br />
capacité du mala<strong>de</strong> à faire le bilan <strong>de</strong> sa gêne fonctionnelle est variable. Certains présentent <strong>de</strong><br />
gran<strong>de</strong>s difficultés à préciser leur déception., <strong>de</strong> manière indépendante du niveau d’éducation,<br />
persistant même en post-opératoire. Cette imprécision traduit un véritable investissement<br />
névrotique <strong>de</strong> la douleur. En effet, la plainte physique localisée à la hanche est chargée <strong>de</strong> tout le<br />
malaise existentiel du mala<strong>de</strong>. La modification esthétique au travers <strong>de</strong> la boiterie et <strong>de</strong> la<br />
cicatrice sous entend souvent l’attente d’une véritable transformation du corps entier améliorant<br />
la vie relationnelle. Ils ont aussi étudiés successivement les modifications <strong>de</strong> la vie quotidienne et<br />
professionnelle, <strong>de</strong> la vie sportive et <strong>de</strong> loisirs, <strong>de</strong> la vie relationnelle, et une évaluation globale <strong>de</strong><br />
l’état <strong>de</strong> satisfaction par le patient à l’ai<strong>de</strong> d’échelles visuelles analogiques. Un élément<br />
intéressant est la comparaison entre le résultat final que le chirurgien prévoyait à un an en<br />
fonction <strong>de</strong> son expérience, <strong>de</strong> sa subjectivité, et <strong>de</strong> la connaissance <strong>de</strong>s patients et le résultat<br />
(subjectif) analysé par les patients eux même. L’évaluation du chirurgien et du patient se<br />
rejoignent pratiquement toujours à un an mais à 4 mois dans un cas sur <strong>de</strong>ux les patients n’étaient<br />
pas prêts à reconnaître l’amélioration évaluée par le chirurgien.<br />
J.P. Courpied et V. Pacault-Legendre (136) reconnaissent que le questionnaire seul ne permet pas<br />
d’accé<strong>de</strong>r à la subjectivité <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s, les réponses étant souvent fausses ou incomplètes mais<br />
elles ont servi <strong>de</strong> trames aux entretiens psychiatriques mettant en évi<strong>de</strong>nce les hésitations, les<br />
« petites phrases anodines » appréciant la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, la satisfaction <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce<br />
qu’ils expriment. Au total, dans cette série, 1 patient sur 2 traverse une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> déception qui<br />
se résout sans traitement particulier mais grâce à une bonne relation chirurgien mala<strong>de</strong>.<br />
-69-
Il conseille enfin la pru<strong>de</strong>nce avec les patients qui sont incapables <strong>de</strong> faire le bilan <strong>de</strong> leur gêne<br />
fonctionnelle, signe d’un investissement névrotique responsable d’échec.<br />
II-2-3 : Comparaison <strong>de</strong>s différentes cotations<br />
Comme nous l’avons déjà remarqué entre les cotations <strong>de</strong> Harris et P.M.A. il existe <strong>de</strong>s<br />
différences <strong>de</strong> valeurs attribuées à chaque paramètre. Il est très difficile <strong>de</strong> savoir quelle valeur<br />
attribuer à tel ou tel item d’une cotation. Par exemple la douleur entre pour 33 % dans la cotation<br />
<strong>de</strong> P.M.A. et 44 % dans la cotation <strong>de</strong> Harris alors que la mobilité rentre respectivement pour 33<br />
% dans la P.M.A. et seulement 10 % chez Harris .Cette différence est à relativiser car une partie<br />
du score <strong>de</strong> l’activité fonctionnelle 46 % pour Harris sous entend une bonne mobilité. La marche<br />
et la stabilité chez P.M.A. (33 %) correspon<strong>de</strong>nt à l’i<strong>de</strong>ntique la fonction et à l’évaluation <strong>de</strong> la<br />
démarche <strong>de</strong> Harris (33 %). Au total les <strong>de</strong>ux scores sont relativement équilibrés ce qui<br />
correspond aux résultats retrouvés dans la littérature<br />
J. Callaghan (137) a présenté une série <strong>de</strong> 100 arthroplasties type P.C.A. (Parous Coated<br />
Anatomical Total HIP Prothesis) suivie à 1 an et à 2 ans sur laquelle ont été appliqués 5 scores,<br />
Harris, Merle d’Aubigné, H.S.S. (Hospital for Special Surgery) et I.M.P. (Patients own<br />
Impression), Mayo et I.O.W.A.. Le H.S.S. est le plus optimiste et le Merle d’Aubigné le plus<br />
pessimiste (cf figure I ). Les auteurs critiquent le manque d’uniformité <strong>de</strong>s scores dans la forme<br />
mais aussi dans les résultats. Il n’y a pas toujours une bonne corrélation entre le résultat du score<br />
et l’impression du patient. Il recomman<strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>s sous-classes <strong>de</strong> Charnley permettant <strong>de</strong><br />
comparer <strong>de</strong>s arthroplasties dans un même groupe .<br />
-70-
Bryant, M. dans le JB-JS en 1990 (128) présente une série <strong>de</strong> 47 arthroplasties <strong>de</strong> hanche sur<br />
-71-
laquelle il applique 13 scores fonctionnels. Pour 36 hanches les résultats ne varient qu’ entre bons<br />
et excellents ou qu’entre moyens et bons mais pour 11 arthroplasties les résultats ont une plus<br />
large répartition et sont caractérisés par excellents, bons et moyens en fonction du score utilisé. Il<br />
constate que cette différence diminue sensiblement si les résultats sont exprimés en pourcentage<br />
d’un score maximum comme Harris sur 100 plutôt que cotés en excellents, bons, moyens. Il<br />
recomman<strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>s sous groupes <strong>de</strong> Charnley (A –B – C ). Les score obtenus étant<br />
beaucoup plus homogènes dans chaque sous groupe.<br />
Dans une <strong>de</strong>uxième partie 10 variables ont été revues en post-opératoire sur 256 arthroplasties <strong>de</strong><br />
hanche. Les résultats ont été soumis à une analyse statistique multi-factorielle afin <strong>de</strong> rechercher<br />
les éléments prépondérants. Dans le premier groupe représentant l’évaluation <strong>de</strong> la fonction c’est<br />
l’élément distance <strong>de</strong> marche, dans le second groupe représentant l’évaluation <strong>de</strong> la mobilité et<br />
<strong>de</strong> la déformation, c’est la flexion, enfin le troisième élément est la douleur qui ne présente<br />
qu’une faible corrélation avec les autres variables. Il conclut que l’évaluation <strong>de</strong> ces<br />
arthroplasties est possible en utilisant simplement la douleur, la distance <strong>de</strong> marche, et la flexion.<br />
Il propose, à l’i<strong>de</strong>ntique du score <strong>de</strong> P.M.A,. d’utiliser ces paramètres <strong>de</strong> manière isolé et d’éviter<br />
<strong>de</strong> les regrouper dans un score commun souvent trompeur.<br />
An<strong>de</strong>rson en 1972 (138) compare lui aussi le résultat <strong>de</strong> différents scores d’évaluation mais il<br />
n’utilise pas <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> statistique ce qui rend l’interprétation <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> la série plus<br />
difficile.<br />
Bryan, Kavanagh et Fitzgerald comparent le Mayo Clinic Score et le Harris (118). Ils considèrent<br />
que l’on doit incorporer l’évaluation radiologique au score fonctionnel ce d’autant plus que ce<br />
travail est réalisé sur une prothèse <strong>de</strong> reprise. Les auteurs souhaitent introduire une note<br />
pronostique à leur score.<br />
Les résultats du score <strong>de</strong> Mayo sont plus péjoratifs que ceux du score <strong>de</strong> Harris, ils retrouvent 63<br />
% <strong>de</strong> bons et excellents résultats pour Harris et 52 % pour Mayo. Le Mayo reflète les 20 % <strong>de</strong><br />
hanches présentant <strong>de</strong>s signes probables <strong>de</strong> <strong>de</strong>scellement. Galland en 1985 critique ce type <strong>de</strong><br />
score et leurs évaluations radiologiques <strong>de</strong>vant le manque <strong>de</strong> consensus au sujet <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>scellement. En effet, nous avons constaté comme il a été bien montré avec les prothèses type<br />
Charnley et Exeter qu’ un <strong>de</strong>bonding avec liseré ciment prothèse était souvent responsable d’une<br />
-72-
migration avec recalage. Ce <strong>de</strong>bonding restant le plupart du temps cliniquement asymptomatique<br />
et n’aboutissant que rarement à une reprise.<br />
Les résultats <strong>de</strong> ce score seraient donc variables en fonction du type <strong>de</strong> prothèse utilisé, la<br />
multiplication <strong>de</strong>s paramètres risquant aussi <strong>de</strong> rendre l’évaluation globale plus difficile.<br />
Il nous semble que l’évaluation fonctionnelle doit rester indépendante <strong>de</strong> l’évaluation<br />
radiologique qui est en effet un élément pronostic fondamental dans l’évaluation globale <strong>de</strong>s<br />
arthroplasties <strong>de</strong> hanche.<br />
Plus récemment, Gleyze à la S.O.F.C.O.T. 2000 (130) a présenté une série comparant les scores<br />
<strong>de</strong> Harris, P.M.A. et Lequesne sur 400 hanches saines chez 200 patients <strong>de</strong> 20 ans à 100 ans. Les<br />
conclusions sont en faveur <strong>de</strong> l’utilisation d’un score simplifié utilisant 20 points pour la douleur,<br />
20 points pour la marche, 20 pointspour les escaliers, 20 points pour le port <strong>de</strong> cannes , et 20<br />
points <strong>de</strong> mobilité en abduction.<br />
Au total, afin <strong>de</strong> minimiser les disparités entre les différents scores, il semble intéressant <strong>de</strong> les<br />
exprimer <strong>de</strong> manière numérique comme Bryan (128) le conseille. Par ailleurs la démarche <strong>de</strong> la<br />
S.I.C.O.T. consistant à uniformiser la terminologie <strong>de</strong>vrait permettre l’utilisation d’un score<br />
commun permettant <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s comparatives. Actuellement <strong>de</strong>ux scores semblent prédominer, le<br />
score <strong>de</strong> Postel Merle d’Aubigné et le score <strong>de</strong> Harris par leur fréquence d’utilisation dans la<br />
littérature.<br />
II-2-4 : Fiche d’évaluation <strong>de</strong> la prothèse Omnicase<br />
Comme toute nouvelle arthroplastie, elle nécessite d’être comparée aux autres prothèses et à leurs<br />
résultats dans la littérature. Cette fiche comprend plusieurs parties. D’abord une évaluation pré-<br />
opératoire comprenant les renseignements « d’état civil », les antécé<strong>de</strong>nts médicaux et<br />
chirurgicaux, la co-morbidité (permettant <strong>de</strong> classer les patients dans les sous classes <strong>de</strong><br />
Charnley) mais aussi une évaluation fonctionnelle permettant d’utiliser à la fois les scores <strong>de</strong><br />
Harris (118), Postel Merle d’Aubigné et <strong>de</strong> la S.I.C.O.T. (Cf fiche Omnicase en annexe).<br />
Sur le même feuillet, la <strong>de</strong>uxième partie est consacrée aux renseignements per-opératoire. La<br />
technique chirurgicale est décrite avec entre autre avec la voie d’abord, la stabilité <strong>de</strong> la râpe<br />
(élément important pour le non cimenté), la stabilité <strong>de</strong> l’arthroplastie, la difficulté <strong>de</strong> réduction<br />
représentant une estimation <strong>de</strong> la « tension » intra prothétique, le type <strong>de</strong> prothèse utilisée (taille<br />
-73-
avec ou sans ciment) tant au niveau du fémur que pour le cotyle. La <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s<br />
complications per-opératoires et <strong>de</strong> leur traitement est aussi réalisée.<br />
Enfin une évaluation post-opératoire comprenant les complications locales ou générales, la date<br />
<strong>de</strong> la reprise <strong>de</strong> l’appui, une éventuelle reprise chirurgicale précoce.<br />
Cette surveillance prospective comprend ensuite <strong>de</strong>s fiches d’évaluation pour chaque<br />
consultations chirurgicales à trois mois, six mois, un an puis tous les ans. Elle comprend une<br />
évaluation fonctionnelle reprenant les mêmes scores (Harris, P.M.A. et S.I.C.O.T.), une<br />
évaluation radiologique sur laquelle nous reviendrons dans le chapitre suivant, enfin la recherche<br />
d’une éventuelle co-morbidité et <strong>de</strong> complications à distance.<br />
Cette fiche d’évaluation est informatisée permettant une analyse statistique <strong>de</strong>s résultats en<br />
classant les patients dans les sous populations selon l’étiologie par exemple et les classes <strong>de</strong><br />
Charnley.<br />
Elle peut être utilisée <strong>de</strong> manière régulière. Il faut reconnaître qu’elle nécessite environ 20 mn en<br />
pré-opératoire puis 10 mn en post-opératoire à chaque consultation. Les patients se soumettent<br />
facilement à cette exercice et apprécient le questionnaire qui concerne en gran<strong>de</strong> partie leur vie<br />
quotidienne, et le temps que le chirurgien leur consacre améliorant ainsi la relation chirurgien-<br />
mala<strong>de</strong>.<br />
Cette évaluation longue et souvent difficile nécessite une gran<strong>de</strong> motivation <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l’équipe<br />
chirurgicale. Elle est fondamentale non seulement dans le cadre d’une nouvelle prothèse mais<br />
aussi pour évaluer l’activité quotidienne et les résultats d’une équipe chirurgicale ou d’un<br />
chirurgien.<br />
Ceci étant particulièrement important à l’heure <strong>de</strong>s accréditations hospitalières et privées où nous<br />
<strong>de</strong>vons être capables <strong>de</strong> montrer le coût-bénéfice <strong>de</strong> nos interventions. Le rôle médico-légal n’est<br />
pas négligeable, la qualité technique du chirurgien étant étudiée en donnant <strong>de</strong>s résultats<br />
comparables aux autres opérateurs validant sa technique indépendamment du modèle <strong>de</strong> prothèse<br />
utilisé. Enfin comme l’ont montré Malchau. H et Herberts. P.(44) au travers du grand registre<br />
suédois, l’évaluation à long terme <strong>de</strong>s résultats modifie les habitu<strong>de</strong>s chirurgicales <strong>de</strong>s<br />
chirurgiens. Ils ont constaté que 240 types <strong>de</strong> prothèses ont été utilisés <strong>de</strong>puis 1967 en Suè<strong>de</strong> !<br />
Cette diversité a largement diminué puisque actuellement 5 prothèses constituent 78 % du<br />
marché.<br />
-74-
Cette évaluation est difficile à mettre en œuvre. Lorsqu’il s’agit <strong>de</strong> la surveillance <strong>de</strong> l’activité<br />
d’un chirurgien utilisant une prothèse déjà connue, il est certainement possible <strong>de</strong> réduire les<br />
différents paramètres afin d’en limiter le temps. Les éléments qui nous semblent fondamentaux<br />
rejoignant les conclusions <strong>de</strong> Witwoet (127) sont la douleur, la mobilité et le retentissement<br />
fonctionnel (étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la marche). Ces éléments doivent être étudiés séparément ou regroupés<br />
dans un résultat global en tenant compte du niveau atteint <strong>de</strong> chaque élément comme dans le<br />
score <strong>de</strong> P.M.A..<br />
II-3 : Evaluation radiologique :<br />
Il n’existe pas <strong>de</strong> parallélisme absolu entre les résultats cliniques et l’aspect radiologique d’une<br />
P.T.H.. On retrouve <strong>de</strong> bons résultats cliniques avec <strong>de</strong>s arthroplasties manifestement <strong>de</strong>scellées<br />
radiologiquement et <strong>de</strong> mauvais résultats cliniques avec <strong>de</strong>s implants présentant <strong>de</strong>s<br />
radiographies parfaites. La tolérance <strong>de</strong>s patients au <strong>de</strong>scellement étant très variable. Il est donc<br />
indispensable d’étudier les résultats radiologiques <strong>de</strong>s arthroplasties. D’autre part elle introduit<br />
une notion pronostique recherchant <strong>de</strong>s signes péjoratifs à la fixation <strong>de</strong>s implants que sont<br />
principalement les liserés évolutifs, la migration <strong>de</strong>s pièces prothétiques mais aussi le mauvais<br />
positionnement.<br />
Le bilan radiographique standard comprend une radiographie du bassin <strong>de</strong> face, un face et profil<br />
<strong>de</strong> l’arthroplastie. Dans un premier temps nous allons reprendre les caractéristiques communes<br />
recherchées pour les prothèses cimentées et non cimentées puis les signes spécifiques <strong>de</strong> chacun<br />
<strong>de</strong>s types d’ancrage en recherchant leurs significations.<br />
II-3-1 : Caractéristiques communes :<br />
Ce sont les paramètres indépendants du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fixation. En premier lieu le positionnement <strong>de</strong><br />
l’implant, il faut le rechercher sur un cliché <strong>de</strong> face et on recherche successivement :<br />
Le positionnement en varus ou valgus dans le plan frontal en comparant l’axe diaphysaire et la<br />
ligne passant par le bord externe <strong>de</strong> l’implant qui dans le cas d’une prothèse droite correspond à<br />
-75-
l’axe <strong>de</strong> l’implant. Le positionnement en varus étant probablement le plus délétère comme l’ont<br />
montré les étu<strong>de</strong>s sur les tiges <strong>de</strong> Charnley à long terme. Il existe une augmentation du risque <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>scellement aseptique sur les tiges en varus. Cette position étant responsable d’une<br />
augmentation du moment varisant et d’un manteau <strong>de</strong> ciment présentant <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> faiblesse à<br />
la partie externe <strong>de</strong> la pointe <strong>de</strong> la tige, au niveau supérieur et médial proche du calcar, avec<br />
parfois un contact os-tige.<br />
Implant en varus Implant en valgus (noter le contact implant/calcar)<br />
La hauteur d’implantation : idéalement la base du col prothétique doit se retrouver projetée sur<br />
la ligne inter-trochantérienne. Nous les avons qualifié <strong>de</strong> haute, normale ou basse.<br />
Le remplissage défini par excellent, bon ou insuffisant. Pour simplifier l’évaluation nous avons<br />
décidé <strong>de</strong> ne pas calculer systématiquement le « fill ratio », notre but étant <strong>de</strong> rechercher<br />
principalement l’utilisation d’implant fortement sous dimensionné.<br />
-76-
La recherche d’une migration <strong>de</strong> l’implant peut se réaliser sur une radiographie standard, il<br />
est nécessaire d’utiliser une radiographie <strong>de</strong> face sans agrandissement et d’utiliser <strong>de</strong>ux clichés à<br />
distance comparables. Le plus simple est <strong>de</strong> les superposer pour vérifier qu’il n’existe pas <strong>de</strong><br />
différence d’agrandissement ni d’inci<strong>de</strong>nce ( attention à la flexion <strong>de</strong> la cuisse plus difficile à<br />
reconnaître que les troubles <strong>de</strong> rotations). Nous prenons alors <strong>de</strong>s repères afin <strong>de</strong> mesurer la<br />
migration, pouvant être, sur la ligne passant par le bord externe <strong>de</strong> la prothèse, la mesure entre le<br />
sommet <strong>de</strong> l’implant et le sommet du grand trochanter, ou le centre du petit trochanter avec le<br />
point situé à la base du col <strong>de</strong> l’implant. Ce type <strong>de</strong> mesure permet une précision <strong>de</strong> l’ordre du<br />
millimètre.<br />
De nombreuses métho<strong>de</strong>s ont été utilisées afin d’augmenter la précision et la reproductibilité <strong>de</strong><br />
ces mesures. Hardinge (139) en 1991 puis Jones (140) en 1992 utilisent <strong>de</strong>s radiographies<br />
numérisées améliorant la précision à 0,5 mm. Mulroy (141) décrit en 1991 une technique<br />
implantant dans le grand trochanter une vis permettant une précision <strong>de</strong> 0,24 mm. Des étu<strong>de</strong>s plus<br />
récentes, utilisant <strong>de</strong>s radiographies digitalisées, mesurant la distance entre le sommet du<br />
trochanter et le sommet <strong>de</strong> la prothèse, ont montré une sensibilité et une précision <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong><br />
0,5 mm (115). Ils montrent qu’une migration <strong>de</strong> 2,4 mm dans les <strong>de</strong>ux premières années<br />
augmente le risque <strong>de</strong> <strong>de</strong>scellement avec une spécificité <strong>de</strong> 86 % et une sensibilité <strong>de</strong> 78 % sur<br />
une tige cimentée et sur le même modèle non cimenté. Walker. P.S. (série <strong>de</strong> Charnley et<br />
Stanmore) montre que s’il existe une migration d’implant supérieure à 2,6 mm dans les premières<br />
années, la prothèse aura 95 % <strong>de</strong> chance <strong>de</strong> se <strong>de</strong>sceller et nécessite donc une surveillance<br />
rapprochée. Pour arriver à ce résultat il utilise un modèle informatisé prenant en compte une<br />
éventuelle position en rotation du fémur. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Krismer. M. (142, 143) utilise la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
Einzel-Bild-Roentgen-Analyse-Femoral-Component-Analysis dites EBRA portant sur trois tiges<br />
différentes, un modèle type Muller droite, un implant P.C.A. et un implant C.L.S.. Cette métho<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> mesure est certainement une <strong>de</strong>s plus fiables mise au point à l’Université <strong>de</strong> Innsbruck<br />
(Autriche). Elle utilise <strong>de</strong>ux clichés numérisés d’inci<strong>de</strong>nce comparable. Les résultats montrent<br />
qu’une migration <strong>de</strong> 1,5 mm dans les <strong>de</strong>ux premières années augmente le risque <strong>de</strong> <strong>de</strong>scellement,<br />
la spécificité étant <strong>de</strong> 79 % et la sensibilité <strong>de</strong> 69 % pour la survenu d’un futur <strong>de</strong>scellement.<br />
De la même manière Donnelly W.J.(144) comparant pour une même prothèse 4 types <strong>de</strong> fixation<br />
(Hydroxy apatite / ciment / pressfit lisse ou strié) constate que la migration <strong>de</strong>s modèles pressfit<br />
-77-
est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,8 mm par an alors qu’elle n’est que <strong>de</strong> 0,3 mm pour l’hydroxy apatite et pour<br />
les modèles hydroxy apatite et ciment avec <strong>de</strong> meilleurs résultats à long terme.<br />
La métho<strong>de</strong> la plus précise pour mesurer la migration prothétique est celle <strong>de</strong> Selvik. G.(143,<br />
145) (146) utilisant la radiostéréophotogramétrie (R.S.A.). Cette métho<strong>de</strong> est longue et coûteuse<br />
et nécessite l’implantation <strong>de</strong> billes <strong>de</strong> Tantale autour <strong>de</strong> l’implant. Elle permet une précision <strong>de</strong><br />
l’ordre du 10ème <strong>de</strong> millimètres mais n’est pas <strong>de</strong> réalisation courante.<br />
Tous les auteurs proposent <strong>de</strong> rechercher une migration prothétique dans le cadre <strong>de</strong> la validation<br />
d’un nouvel implant. En effet elle est un signe péjoratif <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> l’implant qui peut être<br />
retrouvée très précocement.<br />
Sur les clichés <strong>de</strong> face et <strong>de</strong> profil on recherchera <strong>de</strong>s signes <strong>de</strong> remo<strong>de</strong>lage osseux sous la<br />
forme d’épaississement corticaux ou d’ostéolyse localisée ou diffuse (Granulome expansif<br />
secondaire aux débris d’usure). Les ossifications ectopiques seront signalées en utilisant la<br />
classification <strong>de</strong> Brooker (147) en 4 sta<strong>de</strong>s :<br />
sta<strong>de</strong> I : aucune<br />
sta<strong>de</strong> II : modérée<br />
sta<strong>de</strong> III : majeure<br />
sta<strong>de</strong> IV : ankylose <strong>de</strong> l’articulation.<br />
Les éléments concernant le cotyle : son positionnement, les éventuels liserés et la recherche<br />
d’une possible usure qui compare la position respective du centre <strong>de</strong> la tête prothétique et le<br />
milieu du segment <strong>de</strong> droite passant par les angles <strong>de</strong> l’anneau équatorial (cf schéma).<br />
L’usure a été étudiée par <strong>de</strong> nombreux auteurs, notre but étant <strong>de</strong> nous comparer aux meilleurs<br />
résultats obtenus comme dans les prothèses <strong>de</strong> type L.F.A. (Low Friction Arthroplasty). Celles ci<br />
utilise une cupule <strong>de</strong> polyéthylène avec <strong>de</strong>s têtes <strong>de</strong> 22,25 mm, dont l’usure pour Gar<strong>de</strong>s (148) est<br />
en moyenne <strong>de</strong> 0,06 mm par an avec un recul <strong>de</strong> 14 à 16 ans, pour Charnley (10) <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0.1<br />
mm par an, et pour Brémant (59) <strong>de</strong> 0.1à 0.2 mm par an.<br />
-78-
Schéma <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> l’usure du couple <strong>de</strong> frottement :<br />
II-3-2 : Implant cimenté<br />
L’interprétation <strong>de</strong>s signes radiologiques <strong>de</strong>s implants cimentés est réalisée sur <strong>de</strong>s clichés <strong>de</strong><br />
face et <strong>de</strong> profil en utilisant les zones standards <strong>de</strong> Gruen (7 zones <strong>de</strong> face et 7 zones sur le profil<br />
décrites par Jhonston). Pour une arthroplastie cimentée, <strong>de</strong>ux interfaces sont à étudier<br />
ciment/implant et ciment/os.<br />
Liseré ciment/implant : C’est une bordure claire plus ou moins large bordée par la tige et le<br />
ciment, correspondant à un vi<strong>de</strong> radiologique comblé par du tissu fibreux. Il correspond au<br />
« Débonding » <strong>de</strong>s anglo-saxons. La définition donnée par Daniel J. Berry est un liseré au moins<br />
situé en zone I <strong>de</strong> Gruen qu’il classe en trois sous groupes en fonction <strong>de</strong> la largeur; classe I :<br />
inférieur à 0,5 mm, classe II : <strong>de</strong> ,05 à 1,9 mm, classe III : supérieur à 2 mm (13). Il peut être<br />
associé à une migration <strong>de</strong> l’implant. Ce type <strong>de</strong> <strong>de</strong>scellement a été particulièrement étudié pour<br />
les implants <strong>de</strong> Charnley. La présence d’un « Debonding » n’a pas forcément un effet négatif à<br />
long terme si le liseré reste inférieur à 2 mm. Par contre si le liseré est supérieur à 2 mm le risque<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>scellement aseptique augmente à distance (13). Il reste asymptomatique cliniquement tant<br />
qu’il n’est pas associé à d’autres signes <strong>de</strong> <strong>de</strong>scellement. Ce liseré peut être secondaire à une<br />
migration ou à une déformation plastique <strong>de</strong> l’implant <strong>de</strong> Charnley. Il est très difficile <strong>de</strong><br />
transposer ces éléments et leurs interprétations à <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> prothèses présentant <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins<br />
fondamentalement différents <strong>de</strong> l’implant <strong>de</strong> Charnley type L.F.A.<br />
-79-
Liseré ciment/os : il est à rechercher au niveau <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> Gruen en considérant sa largeur et<br />
son étendue. Ce sont <strong>de</strong>s bordures claires plus ou moins larges bordées par une mince ligne <strong>de</strong>nse<br />
jouxtant la tige. Il existe un vi<strong>de</strong> radiologique comblé par du tissu fibreux (Epinette). Sa<br />
signification est toujours péjorative traduisant une déstabilisation avec rupture <strong>de</strong> l’interface<br />
ciment/os. Un liseré global <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 2 mm est assimilable à un <strong>de</strong>scellement (Harris). La<br />
signification <strong>de</strong>s liserés fins et stables reste discutée et dépend probablement <strong>de</strong> l’implant utilisé.<br />
D’autre part un liseré précoce présent en post-opératoire immédiat est à relier à un défaut <strong>de</strong><br />
cimentation.. Barrack en 1992 (149) étudiant la qualité <strong>de</strong> la répartition du ciment propose une<br />
classification en quatre sta<strong>de</strong>s :<br />
Sta<strong>de</strong> A : Remplissage complet par le ciment en zone métaphysaire et<br />
diaphysaire, sans que la distinction os/ciment soit possible.<br />
Sta<strong>de</strong> B : Remplissage complet par le ciment en zone métaphysaire et<br />
diaphysaire, mais la distinction entre le ciment et l’os est possible sous la forme d’un liseré fin <strong>de</strong><br />
l’interface.<br />
Sta<strong>de</strong> C : Liseré os / ciment entre 50 et 100% <strong>de</strong> la totalité <strong>de</strong> l’implant ou<br />
manteau <strong>de</strong> ciment inférieur à 1 mm ou contact os implant direct.<br />
tige ou fracture <strong>de</strong> ciment).<br />
Sta<strong>de</strong> D : Défect important <strong>de</strong> ciment (Par exemple : pas <strong>de</strong> ciment en bout <strong>de</strong><br />
Cette classification permet l’étu<strong>de</strong> précise <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> la répartition du ciment, elle n’a pas été<br />
retenue par la S.I.C.O.T.<br />
-80-
Remplissage insuffisant Sta<strong>de</strong> B (Barrack)<br />
Sta<strong>de</strong> C (Barrack)<br />
-81-<br />
Sta<strong>de</strong> D ( Barrack)
II.3.3 Implant sans ciment<br />
Les critères <strong>de</strong> fixation et d’une éventuelle « osteointégration » sont moins connus et beaucoup<br />
plus discutés que pour les implants cimentés.<br />
Charles Engh et Philippe Massin (150) ont pour la première fois différencié les implants avec et<br />
sans ciment dans leurs « expressions » radiologiques. Leurs volontés étant <strong>de</strong> prouver la réalité<br />
d’une « réhabitation » osseuse par confrontation <strong>de</strong>s images radiographiques et <strong>de</strong>s donnés<br />
histologiques. Ils ont pu ainsi définir <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> l’interface implant / os liées au<br />
comportement du couple os / prothèse. Les différents paramètres étudiés, spécifiques aux<br />
implants non cimentés sont :<br />
Les lignes réactives se définissent comme une fine bordure <strong>de</strong>nse, séparée du métal par 1mm<br />
avec une tonalité osseuse <strong>de</strong> part et d’autre(151) (150). La signification est variable selon la<br />
localisation , pour Engh (150) une ligne réactive sur une zone réhabitable est un signe<br />
d’instabilité sur ce segment mais pas forcément <strong>de</strong> l’implant dans sa totalité. Si cette ligne se<br />
trouve au contact d’une partie lisse, non revêtue ,elle correspond à une simple adaptation osseuse<br />
à la rigidité <strong>de</strong> la tige (151). Dans tous les cas il n’existe pas d’interposition fibreuse à l’interface<br />
métal / os.<br />
Un liseré est une bordure claire plus ou moins large bordée par une ligne <strong>de</strong>nse jouxtant la tige.<br />
Il existe un vi<strong>de</strong> radiologique comblé par du tissu fibreux. Sa signification est péjorative<br />
traduisant une instabilité <strong>de</strong> l’implant avec rupture <strong>de</strong> l’interface implant / os.<br />
Le Pié<strong>de</strong>stal (Pe<strong>de</strong>stal) d’après Engh (150) est une zone d’ossification <strong>de</strong>nse jouxtant la pointe<br />
<strong>de</strong> la tige, <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité proche <strong>de</strong> l’os cortical avec une démarcation nette en « fond <strong>de</strong> cocotier »<br />
inversé. Il est dit stable si cette con<strong>de</strong>nsation osseuse est directement en contact avec le métal,<br />
instable, s’il existe un liseré à l’interface os-métal. Il traduit une fixation distale <strong>de</strong> la tige par<br />
manque <strong>de</strong> stabilisation en proximal. Cette fixation peut être <strong>de</strong> bonne qualité en cas <strong>de</strong> pié<strong>de</strong>stal<br />
stable ou insuffisante pour le pié<strong>de</strong>stal instable. Pour Epinette c’est un signe très souvent retrouvé<br />
dans les tiges non revêtues d’Hydroxyapatite associé à une hypertrophie du calcar et à une ligne<br />
<strong>de</strong> sclérose en zone proximale correspondant à une faillite <strong>de</strong> la fixation métaphysaire. Ce<br />
pié<strong>de</strong>stal peut secondairement disparaître en cas <strong>de</strong> stabilisation proximale secondaire. Il est<br />
particulièrement présent chez les patients jeunes et actifs.<br />
-82-
Lignes réactives à l’ extrémité inférieure <strong>de</strong> l’implant<br />
Lignes réactives en zone métaphysaire<br />
-83-
L’ossification endostée (Canacellous Con<strong>de</strong>nsation) a été décrite par Engh (150), ce sont <strong>de</strong>s<br />
con<strong>de</strong>nsations en flammèches (Bony Bridges)ou pastilles, pontant l’espace entre le métal et la<br />
corticale périphérique. Leurs significations ne sont pas établies comme étant ni bénéfiques ni<br />
péjoratives.<br />
Les épaississements corticaux (Cortical Hypertrophy) (151) sont <strong>de</strong>s voussures régulières en<br />
bosse rompant le parallélisme <strong>de</strong>s corticales. Leurs significations sont variables selon les auteurs,<br />
péjoratifs pour Engh signant une instabilité dans son expérience <strong>de</strong>s prothèses A.M.L. et P.C.A.,<br />
neutres pour Epinette en zone V, péjoratifs en zone III correspondant alors à un début <strong>de</strong><br />
migration en varus.<br />
Le Remo<strong>de</strong>lage du calcar (Calcar Hypertrophy Atrophy) : Pour Engh une hypertrophie du<br />
calcar signe toujours une tentative du col fémoral pour stabiliser la prothèse. Elle signe une<br />
fixation distale et proximale incomplète associée à un pié<strong>de</strong>stal instable et <strong>de</strong>s lignes réactives en<br />
zone I et VII. Une atrophie du calcar signe un pontage <strong>de</strong>s contraintes internes (Stress<br />
Schielding). Engh, si elle est isolée, en fait un signe favorable <strong>de</strong> fixation proximale. Par contre<br />
s’il existe un pié<strong>de</strong>stal il y alors une faillite <strong>de</strong> la fixation métaphysaire. Une atrophie majeure est<br />
en relation avec une migration en varus et un excès <strong>de</strong> contrainte sur le calcar (Epinette)<br />
responsable <strong>de</strong> l’ostéolyse. Parfois on trouve une atrophie en « gouttes » correspondant au terme<br />
« cavitation du merquel » (Charnley) secondaire aux débris d’usure du couple articulaire. Un<br />
calcar muet sans modification <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité est en faveur d’une répartition harmonieuse <strong>de</strong>s<br />
contraintes.<br />
Le stress Schielding. correspond à la spongialisation du grand trochanter par pontage <strong>de</strong>s<br />
contraintes <strong>de</strong> la zone métaphysaire responsable <strong>de</strong> son ostéolyse. On le retrouve avec les<br />
prothèses <strong>de</strong> première génération type Ju<strong>de</strong>t ou Lord. Sa signification est toujours péjorative à<br />
long terme du fait <strong>de</strong> la perte osseuse.<br />
L’ostéolyse et les granulomes expansifs ont bien sûr un caractère péjoratif et sont secondaires<br />
aux débris d’usure en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s cas d’infection.<br />
La détérioration <strong>de</strong> l’interface : ces images ne concernent que les prothèses revêtues <strong>de</strong> micro-<br />
billages <strong>de</strong> titane.<br />
Engh (150) suite à l’étu<strong>de</strong> radiographique <strong>de</strong> 12 modèles prothétiques différents a proposé<br />
l’utilisation d’un double score : <strong>de</strong> fixation sur 10 points, <strong>de</strong> stabilité sur 17 points. En associant<br />
les <strong>de</strong>ux il obtient une évaluation <strong>de</strong> l’ostéointégration en fonction du total : confirmée (supérieur<br />
-84-
à 10 points), suspecte (entre 0 et 10 points), en capsulation fibreuse (entre – 10 et 0 points),<br />
instable (au <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> – 10 points) (cf tableau).<br />
Epinette propose le score <strong>de</strong> ARA coté sur 6 points prenant en compte les épaississements<br />
corticaux et différenciant liseré et ligne réactive. Les résultats considérant l’adaptation <strong>de</strong><br />
l’implant à l’os sont excellents si le score est supérieur ou égal à 5 points, bons à 4 points,<br />
moyens à 3 points, mauvais si inférieur ou égal à 2 points.<br />
Une étu<strong>de</strong> comparative avec le score <strong>de</strong> Engh montre leur bonne corrélation statistique. Le score<br />
<strong>de</strong> ARA (151) semble plus sensible. Il est particulièrement bien adapté aux prothèses revêtues<br />
d’hydroxyapatite.<br />
Evaluation ARA en fonction <strong>de</strong>s différents paramètres.<br />
Paramètre Signes « neutres » - 1 pt -2 pts -3pts -4 pts<br />
Lignes zones lisses zone zones 1A 50%zones HA<br />
Réactives<br />
(ou poreuses) (ou poreuses)<br />
Lisérés<br />
Calcar<br />
Pié<strong>de</strong>stal<br />
Ep. cortical<br />
Ostéolyse<br />
Migration<br />
Ou en varus<br />
Détérioration<br />
<strong>de</strong> l’interface<br />
atrophie modérée<br />
isolé zone;5<br />
atrophie sévère<br />
oss. Isolée<br />
zone 4<br />
global<br />
calcar<br />
stable<br />
-85-<br />
zones lisses<br />
hypertrophie<br />
stable<br />
isolée en zone3<br />
débutante<br />
modéré<br />
évolutive<br />
HA(ou poreuses)<br />
Instable<br />
Evolutive<br />
sévère<br />
L’évaluation radiologique <strong>de</strong>s prothèses sans ciment nécessite une bonne connaissance <strong>de</strong>s<br />
différentes images radiologiques possibles. Elle reste d’interprétation difficile et la signification<br />
est variable en fonction du type <strong>de</strong> prothèse. Les caractéristiques techniques <strong>de</strong>s implants rentrent<br />
en compte dans l’adaptation <strong>de</strong> l’os à l’implant. L’évaluation radiologique est donc en gran<strong>de</strong><br />
partie spécifique pour chaque implant. Dans notre étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’implant Omnicase nous avons<br />
réalisé une fiche reprenant les différents éléments cités et évaluant le positionnement, l’éventuelle<br />
migration et l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s différentes zones <strong>de</strong> Gruen en fémoral et <strong>de</strong> Lee au cotyle.
II-3-3 : Fiabilité <strong>de</strong> l’interprétation radiologique<br />
La fiabilité <strong>de</strong> l’interprétation radiologique est un paramètre non encore complètement maîtrisé.<br />
Elle dépend <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s images et <strong>de</strong> la compétence <strong>de</strong>s examinateurs.<br />
La numérisation <strong>de</strong>s clichés permettra certainement leur amélioration ainsi qu’elle facilitera le<br />
suivi à long terme <strong>de</strong>s patients. Elle permettra à l’ai<strong>de</strong> d’outils informatiques la création <strong>de</strong><br />
fichiers sur lesquels la recherche <strong>de</strong> la migration par exemple sera simplifiée et optimisée et<br />
surtout elle facilitera la relecture par <strong>de</strong>s examinateurs indépendants.<br />
Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Brand (152) en 1995 montrait que la fiabilité inter-observateurs <strong>de</strong> la lecture <strong>de</strong>s<br />
liserés était correcte au niveau fémoral (87 %). Elle est en contradiction avec une étu<strong>de</strong> récente <strong>de</strong><br />
Mc. Caskie (153) en 1996. Ce travail essai d’évaluer les métho<strong>de</strong>s habituellement<br />
utilisées pour apprécier le résultat d’une prothèse totale <strong>de</strong> hanche sur le segment fémoral. Ainsi<br />
ont été évaluées la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Gruen qui s’intéresse a l’interface os-ciment, la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
Barrack qui évalue le remplissage médullaire par le ciment et la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Johnston qui étudie<br />
le liseré os-ciment. Le matériel d’étu<strong>de</strong> était une série <strong>de</strong> 31 prothèses totales <strong>de</strong> hanche type<br />
Charnley cimentées au CMW (15 au doigt et 16 à la seringue) avec présence d’un bouchon<br />
d’obturation médullaire. Les radiographies (hanche <strong>de</strong> face centrée) ont été réalisées dans les<br />
premières semaines post opératoires. La lecture a été confiée à six orthopédistes, <strong>de</strong>ux chirurgiens<br />
en formation, <strong>de</strong>ux spécialistes consultants et <strong>de</strong>ux experts <strong>de</strong> la prothèse totale <strong>de</strong> hanche. Le<br />
critère d’évaluation était le taux <strong>de</strong> concordance inter-observateur et intra-observateur <strong>de</strong>s<br />
différentes mesures grâce a l’utilisation <strong>de</strong> test statistique (test statistique Kappa non pondéré) .1l<br />
est apparu qu’a la lumière d’une échelle d’évaluation comportant 6 niveaux, la concordance intra-<br />
observateur n’était que moyenne, indépendamment du niveau <strong>de</strong> compétence <strong>de</strong> l’examinateur<br />
alors que la cohérence inter-observateur était faible avec <strong>de</strong>s chiffres voisins <strong>de</strong> ceux relevant du<br />
simple hasard !<br />
Ceci souligne le problème <strong>de</strong> la fiabilité <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong>s résultats surtout lorsqu’il s’agit <strong>de</strong><br />
travaux multicentriques ou <strong>de</strong> méta-analyses utilisant la littérature internationale. Pour les<br />
auteurs, l’amélioration passe par l’utilisation <strong>de</strong> critères plus précis et plus clairement définis<br />
ainsi que l’utilisation <strong>de</strong> nouvelles métho<strong>de</strong>s (par exemple migration <strong>de</strong>s pièces prothétiques par<br />
photogrammétrie modification <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité osseuse par mesure stéréophotométrique<br />
radiographique), afin d’uniformiser notre mo<strong>de</strong> d’interprétation radiologique et <strong>de</strong> rendre les<br />
-86-
étu<strong>de</strong>s comparables.<br />
II-3-4 Avenir et perspectives<br />
La surveillance <strong>de</strong> nos arthroplasties <strong>de</strong> hanche nécessite <strong>de</strong>s outils radiologiques les plus précis<br />
possibles. La numérisation <strong>de</strong>s radiographies standards dans un proche avenir permettra<br />
l’application d’outils informatiques afin <strong>de</strong> dépister une migration infra millimétrique. Elle<br />
permettra par ailleurs la réalisation <strong>de</strong> véritable fichier <strong>de</strong> surveillance radiologique simplifiant la<br />
relecture <strong>de</strong>s images par <strong>de</strong>s observateurs indépendants.<br />
Par ailleurs l’utilisation <strong>de</strong> nouvelles techniques d’imagerie comme la mesure <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité<br />
osseuse (DEXA) (154) nous permettra <strong>de</strong> préciser les modifications osseuses <strong>de</strong> manière<br />
beaucoup plus précise et précoce.<br />
-87-
III<br />
METHODE<br />
-88-
III - Métho<strong>de</strong> :<br />
III-1 : Etu<strong>de</strong> Omnicase :<br />
Il s’agit d’une étu<strong>de</strong> monocentrique (service d’Orthopédie et <strong>de</strong> Traumatologie du CHU <strong>de</strong><br />
Rangueil - Toulouse) prospective, concernant 319 implants fémoraux <strong>de</strong> type Omnicase, mis en<br />
place chez 296 patients.<br />
L’ensemble <strong>de</strong>s patients a bénéficié d’une évaluation préopératoire complétée par <strong>de</strong>s évaluations<br />
postopératoires idéalement à trois, six mois, à un an puis tous les ans.<br />
Ce suivi permet outre la mise en place <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> prospective <strong>de</strong> l’implant Omnicase, mais aussi<br />
son évaluation précoce. Il ne permet pas encore <strong>de</strong> donner <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> survie puisque le recul<br />
est relativement court mais <strong>de</strong> montrer la bonne tolérance clinique et radiologique <strong>de</strong> cet implant<br />
à court terme afin <strong>de</strong> <strong>de</strong>tecter <strong>de</strong>s erreurs <strong>de</strong> choix d’options.<br />
La série comporte 319 implants, 238 tiges cimentées et 81 non cimentées.<br />
Le recul moyen est <strong>de</strong> 2O mois pour les tiges cimentées et 17,6 mois pour les tiges non cimentées<br />
en excluant les patients opérés en 2OOO 5(Tableau 1).<br />
Tableau 1 :<br />
TIGE CIMENTÉE TIGE SANS CIMENT RECUL MOYEN (sauf 14 patients opérés en 2000)<br />
238 implants 81 implants 234 implants 71 implants<br />
Données Nb <strong>de</strong> dossiers Données<br />
Nb <strong>de</strong><br />
dossiers<br />
Suivis à 3 mois 129 Suivis à 3 mois 57<br />
Pré-opératoires 238 Pré-opératoires 81 Suivis à 12 mois 90 Suivis à 12 mois 33<br />
Suivis à 3 mois 130 Suivis à 3 mois 57 Suivis à 24 mois 56 Suivis à 24 mois 19<br />
Suivis à 12 mois 90 Suivis à 12 mois 33 Suivis à 36 mois 32 Suivis à 36 mois 5<br />
Suivis à 24 mois 56 Suivis à 24 mois 19 Suivis à 48 mois 9 Suivis à 48 mois 1<br />
Suivis à 36 mois 32 Suivis à 36 mois 5 Suivis à 60 mois 4<br />
Suivis à 48 mois 9 Suivis à 48 mois 1<br />
Suivis à 60 mois 4<br />
-89-<br />
20 MOIS <strong>de</strong> recul 17,6 MOIS <strong>de</strong> recul
30 patients n’ont pas été revus en consultation malgré les convocations. Ils ont été contactés<br />
téléphoniquement et ils ont tous répondu à un questionnaire d’évaluation fonctionnelle.<br />
15 patients opérés <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 2 ans mais qui n’avaient pas d’évaluation récente ont également<br />
questionnés par téléphone afin d’augmenter le recul.<br />
24 patients ont été perdus <strong>de</strong> vue.<br />
4 patients sont décédés, dont un après une reprise d’implant pour fracture post traumatique du<br />
fémur péri-prothétique.<br />
11 patients ayant un recul par rapport à l’intervention inférieur à 6 mois, n’ont pas été évalués en<br />
post opératoire.<br />
III-2 : Evaluation clinique :<br />
Cette évaluation clinique prospective a été réalisée en préopératoire et en postopératoire à l’ai<strong>de</strong><br />
d’une fiche <strong>de</strong> surveillance qui a été élaboré grâce à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s différents scores fonctionnels<br />
disponibles.<br />
Cette fiche comprend plusieurs parties. D’abord une évaluation pré-opératoire qui regroupe les<br />
renseignements « d’état civil », les antécé<strong>de</strong>nts médicaux et chirurgicaux, la co-morbidité<br />
(permettant <strong>de</strong> classer les patients dans les sous classes <strong>de</strong> Charnley) mais aussi une évaluation<br />
fonctionnelle qui permet d’utiliser les scores <strong>de</strong> Harris, Postel Merle d’Aubigné et <strong>de</strong> la<br />
S.I.C.O.T. (Cf fiche dans l’annexe).<br />
La <strong>de</strong>uxième partie est consacrée aux renseignements per-opératoires. La technique chirurgicale<br />
y est décrite avec entre autre la voie d’abord, la stabilité <strong>de</strong> la râpe , la stabilité <strong>de</strong> l’arthroplastie,<br />
la difficulté <strong>de</strong> réduction représentant une estimation <strong>de</strong> la « tension » intra prothétique, le type <strong>de</strong><br />
prothèse utilisé (taille avec ou sans ciment) tant au niveau du fémur que pour le cotyle. On y<br />
trouve également la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s complications per-opératoires et leurs traitements. Le<br />
postopératoire immédiat est décrit et regroupe les complications locales ou générales, la date <strong>de</strong><br />
la reprise <strong>de</strong> l’appui, une éventuelle reprise chirurgicale précoce.<br />
Cette surveillance prospective comprend <strong>de</strong>s fiches d’évaluation remplies à chaques consultations<br />
à trois, six mois, un an puis tous les ans, mais aussi une évaluation fonctionnelle qui reprend les<br />
mêmes scores (Harris, P.M.A. et S.I.C.O.T.), et enfin la recherche d’une éventuelle co-morbidité<br />
et <strong>de</strong> complication à distance.<br />
-90-
Cette fiche d’évaluation est informatisée permettant une analyse statistique <strong>de</strong>s résultats .<br />
III-3 : Evaluation radiologique :<br />
L’évaluation radiologique est réalisée en postopératoire à tous les reculs en comparant les clichés<br />
aux clichés postopératoires immédiats. Nous utilisons une fiche standardisée informatisable qui<br />
comprend ( cf fiche en annexe ):<br />
- L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’implant fémoral :<br />
- L’étu<strong>de</strong> du positionnement dans le plan frontal (valgus/varus, hauteur ) et sagittal.<br />
- La recherche d’une migration <strong>de</strong> l’implant.<br />
- L’étu<strong>de</strong> du remplissage.<br />
- L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s interfaces ( liseré et ligne réactive )et le remo<strong>de</strong>lage osseux.<br />
- La recherche d’ossifications ectopiques.<br />
- L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’implant cotyloïdien :<br />
- Le positionnement.<br />
- La recherche d’une migration.<br />
- L’usure du couple <strong>de</strong> frottement.<br />
- L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s interfaces.<br />
III-4 : Analyse statistique <strong>de</strong> la population :<br />
Pour plus <strong>de</strong> clarté dans les résultats, nous avons pris la décision <strong>de</strong> raisonner sur le nombre<br />
d’arthroplasties et non sur le nombre <strong>de</strong> patients.<br />
III-4-1 : Répartition suivant l’âge :<br />
L’âge moyen dans la population totale à la date d’intervention est <strong>de</strong> 61.7 ans avec <strong>de</strong>s extrêmes<br />
<strong>de</strong> 21.9 et 94.5 ans.<br />
Nous étudions trois sous groupes <strong>de</strong> population. Les patients <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 55 ans qui représentent<br />
34.2 %, les patients <strong>de</strong> 55 à 75 ans qui représentent 44.2 % et les patients <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 75 ans qui<br />
représentent 21.6 %. Cette répartition varie en fonction <strong>de</strong>s étiologies, en effet l’âge moyen<br />
-91-
augmente dans le sous groupe fractures cervicales (cf. tableau). Mais paradoxalement, dans le<br />
sous groupe reprises, ce sont les patients <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 55 ans qui sont majoritaires (cf. Tableau 2<br />
et 3).<br />
Tableaux 2 et 3 :<br />
III-4-2 : Répartition suivant le sexe :<br />
Notre série comporte 53% <strong>de</strong> femmes, et 47% d’ hommes dans la population générale.<br />
Dans le groupe I ( non fracture, non reprise) les proportions sont <strong>de</strong> 49.2% <strong>de</strong> femmes et 50.8%<br />
d’hommes.<br />
-92-
Dans le groupe II (fracture), on retrouve, 74.5% <strong>de</strong> femmes et 25.5% d’hommes.<br />
Dans le groupe III (reprise) la répartition est <strong>de</strong> 43.5% <strong>de</strong> femmes et 56.5% d’hommes<br />
III-4-3 : Répartition suivant le côté :<br />
23 patients ont bénéficié d’arthroplasties bi-latérales. Dans notre série, on recense 53% <strong>de</strong><br />
prothèses droites et 47 % <strong>de</strong> prothèses gauches.<br />
III-4-4 : Répartition suivant l’activité :<br />
L’évaluation <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong>s patients est réalisée en préopératoire. On retrouve :<br />
40,0%<br />
35,0%<br />
30,0%<br />
25,0%<br />
20,0%<br />
15,0%<br />
10,0%<br />
5,0%<br />
0,0%<br />
Tableau 4 :<br />
Répartition <strong>de</strong> l'activité en % ( 311 patients )<br />
3,2%<br />
24,1%<br />
10 75 47 110 57 12<br />
Sport Travail actif Travail léger Sé<strong>de</strong>ntaire Semi - sé<strong>de</strong>ntaire Lit - Fauteuil<br />
III-4-5 : Répartition suivant le morphotype :<br />
Le poids moyen est <strong>de</strong> 73.9Kg , le B.M.I. (Body Mass In<strong>de</strong>x = au poids/taille au carré) moyen est<br />
<strong>de</strong> 26 Kg/m2 avec <strong>de</strong>s extrêmes <strong>de</strong> surpoids <strong>de</strong> 42 Kg/m2 ( 130Kg) et 16 Kg/m2 ( 40 Kg ). Les<br />
B.M.I. compris entre 25 et 30 Kg/m2 correspon<strong>de</strong>nt à une surcharge pondérale, une obésité pour<br />
les B.M.I. supérieurs à 30 Kg/m2, une obésité sévère pour les BMI supérieurs à 40 Kg/m2.<br />
15,1%<br />
-93-<br />
35,4%<br />
18,3%<br />
3,8%
60,0%<br />
50,0%<br />
40,0%<br />
30,0%<br />
20,0%<br />
10,0%<br />
0,0%<br />
80<br />
60<br />
40<br />
20<br />
0<br />
Tableau 5 :<br />
29,2%<br />
III-4-6 : Répartition suivant le type <strong>de</strong> prothèses :<br />
Tableau 6 :<br />
Répartition du BMI en %<br />
58,3%<br />
Répartition <strong>de</strong>s implants en %<br />
76,2<br />
35,70%<br />
TIGE<br />
CIMENTÉE<br />
52,50%<br />
Hommes % Population totale % Femme %<br />
238 81<br />
Sur 319 implants, 76,2 % sont cimentés et 23,8 % sans ciment. Le type <strong>de</strong> prothèse implanté se<br />
modifie en fonction <strong>de</strong> l’étiologie. En effet dans le sous groupe fractures, 90 % <strong>de</strong>s implants sont<br />
cimentés en fémoral dont 20 % d’hybri<strong>de</strong>s. Dans le sous groupe reprises, on retrouve 73,9 % <strong>de</strong><br />
tiges cimentées dont 21,7 % <strong>de</strong> prothèses hybri<strong>de</strong>s (cf. tableau).<br />
-94-<br />
43,60%<br />
23,8<br />
TIGE SANS<br />
CIMENT<br />
45,50%<br />
11,7% 11,30% 10,90%<br />
0,8%<br />
0,40%<br />
< 25<br />
25 à 30<br />
31 à 40<br />
> 40
Nous avons corrélé le type d’implant à l’âge <strong>de</strong>s patients. Dans la sous-population <strong>de</strong> patients <strong>de</strong><br />
moins <strong>de</strong> 55 ans, les implants sans ciment prédominent avec 49,5 % et 31,2 % d’hybri<strong>de</strong>s. Dans<br />
la population <strong>de</strong>s 55 à 75 ans, on retrouve 55,3 % d’implants cimentés et 31.2% d’hybri<strong>de</strong>s alors<br />
que les prothèses sans ciment ne représentent que 13,5 %. Enfin, dans la population <strong>de</strong>s plus <strong>de</strong><br />
75 ans, on retrouve 76,8 % <strong>de</strong>s implants cimentés et 20.3% d’hybri<strong>de</strong>s, les implants sans ciment<br />
étant très largement minoritaires avec 2,9 %. La majorité <strong>de</strong>s implants hybri<strong>de</strong>s présente une tige<br />
cimentée et un cotyle non cimenté, seul 3 prothèses sont non cimentées en tiges et cimentées au<br />
niveau du cotyle.<br />
Il faut noter que le type d’implant utilisé s’est modifié dans le temps. En effet, les premières<br />
années, les implants cimentés étaient prédominant alors que en 99, il existe pratiquement un<br />
équilibre avec les implants non cimentés (cf. Tableau 7 et 8).<br />
Tableaux 7 et 8 :<br />
-95-
La répartition <strong>de</strong>s tailles implantées montre une prédominance <strong>de</strong> la taille II (41 %)<br />
Tableau 9 :<br />
III-4-7: Répartition suivant l’étiologie :<br />
Nous avons distingué trois sous groupes dans la population générale :<br />
- Le groupe I représente l’ensemble <strong>de</strong>s étiologies sauf fractures récentes et reprises. Il correspond<br />
à 242 implants répartis comme suit : les coxarthroses primitives (45%) , les nécroses (25.2%).<br />
Puis viennent les coxarthroses secondaires qui regroupent les anomalies morphologiques ( coxa<br />
-96-
vara ou valga, luxation congénitale <strong>de</strong> hanche…). Le groupe « autres » (4.9% du total)<br />
correspond à : 1 polio, 1 luxation récidivante, 1 synovite, 1 nécrose éthylique, 3 nécroses<br />
iatrogènes et une spondylarthropathie.<br />
Tableau 10 :<br />
-Le groupe II comprend les fractures cervicales dans lesquelles l’évaluation préopératoire est<br />
incomplète du fait <strong>de</strong> l’impossibilité <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong>s mobilités articulaires ; il comprend 55<br />
implants.<br />
Répartition <strong>de</strong>s étiologies dans le groupe I en %<br />
45,0%<br />
40,0%<br />
35,0%<br />
30,0%<br />
25,0%<br />
20,0%<br />
15,0%<br />
10,0%<br />
5,0%<br />
0,0%<br />
Coxarthrose primitive<br />
(109)<br />
45,0%<br />
21,1%<br />
-Le groupe III comprend les 23 reprises d’implants.<br />
III-4-8 : Répartition suivant les classes <strong>de</strong> Charnley :<br />
Dans les trois sous-populations pré-définies, nous avons réparti les patients en fonction <strong>de</strong>s sous<br />
classes <strong>de</strong> Charnley (A, B et C) :<br />
- Dans le groupe I (242 implants, non fracture, non reprise )on retrouve, 71 implants <strong>de</strong> classe A,<br />
73 implants <strong>de</strong> classe B et 98 implants <strong>de</strong> classe C.<br />
Coxarthrose<br />
<strong>de</strong>structive rapi<strong>de</strong>(13)<br />
5,4%<br />
2,1%<br />
- Dans le groupe II (fracture) on retrouve, 39 implants <strong>de</strong> classe A, 7 <strong>de</strong> classe B, et 9 <strong>de</strong> classe C<br />
-97-<br />
25,2%<br />
Nécrose idiopathique<br />
(61)<br />
0,4%<br />
0,8%<br />
Arthrite septique(2)<br />
4,9%
- Dans le groupe III (reprise) on retrouve, 17 implants <strong>de</strong> classe A, 3 <strong>de</strong> classe B, et 3 <strong>de</strong> classe C<br />
Tableau 11 :<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
Répartition <strong>de</strong>s implants en fonction <strong>de</strong>s classes <strong>de</strong> Charnley dans les 3 groupes (%)<br />
29,3<br />
70,9<br />
Groupe I (242) Groupe II (55) Groupe III (23)<br />
III-4-9 : Scores cliniques préopératoires :<br />
Ils sont calculés pour chaque groupe en fonction <strong>de</strong>s classes <strong>de</strong> Charnley. Leurs valeurs<br />
correspon<strong>de</strong>nt au total <strong>de</strong>s points.<br />
-Dans le groupe I on retrouve un score moyen <strong>de</strong> Harris <strong>de</strong> 46.9 et PMA à 11.9. La<br />
répartition dans les sous groupes est présentée dans les tableaux suivants :<br />
70,9<br />
Classe A Classe B Classe C<br />
Harris PMA Harris PMA Harris PMA<br />
Moyenne 48.3 12.2 46.6 11.8 46.0 12.1<br />
Écart-type 14.1 2.7 14.0 2.9 13.1 2.9<br />
Minimum 16 5 14 5 12 6<br />
Maximum 82 17 99 18 76 17<br />
- Dans le groupe II, les scores fonctionnels ne sont pas calculable du fait <strong>de</strong> l’impossibilité<br />
<strong>de</strong> mesurer les mobilités en préopératoire.<br />
73<br />
-98-<br />
40,4<br />
7 5,7 9 5,7<br />
Classe A %<br />
Classe B %<br />
Classe C %
- Dans le groupe III on retrouve un score moyen <strong>de</strong> Harris <strong>de</strong> 58.3 et PMA à 11.9. La<br />
répartition dans les sous groupe est présentée dans les tableaux suivants :<br />
Classe A Classe B Classe C<br />
Harris PMA Harris PMA Harris PMA<br />
Moyenne 53.3 12.8 60.3 13.0 61.5 10.0<br />
Écart-type 18.9 2.3 4.2 2.0 26.2 7.1<br />
Minimum 31 10 57 11 43 5<br />
Maximum 70 15 65 15 80 15<br />
III-5 : La prothèse Omnicase ( DF,CS,RF,coF,coS,HR,A) :<br />
Dans le chapitre « Principe <strong>de</strong> conception d’une tige fémorale », nous avons constaté qu’il reste<br />
difficile <strong>de</strong> faire un choix entre implant cimenté et non cimenté.<br />
Il existe <strong>de</strong>s partisans <strong>de</strong> la pose <strong>de</strong> prothèse cimentée, les résultats <strong>de</strong> ce type d’implant sont<br />
excellents à long terme. Le choix du ciment était la valeur sûre <strong>de</strong>s premières arthroplasties<br />
contrairement à ce que l’on a cru. Actuellement utilisé un implant cimenté est une option<br />
sécuritaire. Cette option reste nécessaire et obligatoire dans <strong>de</strong>s cas particuliers comme la<br />
présence d’un fût diaphysaire cylindrique, d’un os porotique, ou d’une surcharge pondérale<br />
importante.<br />
D’autres sont partisans <strong>de</strong> l’utilisation d’implants non cimentés qui permettent une conservation<br />
du capital osseux, et font espérer à long terme une diminution du <strong>de</strong>scellement aseptique. Cet<br />
avantage reste théorique pour le moment, mais les résultats sont très prometteurs.<br />
Un groupe <strong>de</strong> travail composé <strong>de</strong> chirurgiens : P. Calas, P. Chiron, J. Galaverna, F. Renaud, A<br />
Stemfoort, G. Uthéza et <strong>de</strong> J.P. Bouraly ingénieur, a proposé le système Omnicase pour répondre<br />
à ce cahier <strong>de</strong>s charges.<br />
Le système Omnicase permet <strong>de</strong> répondre à ces <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s d’implantation en proposant un<br />
implant cimenté et un implant non cimenté <strong>de</strong> même géométrie et dont l’état <strong>de</strong> surface et le<br />
matériau varient. Il est possible d’opérer tous les types <strong>de</strong> mala<strong>de</strong>s quel que soit leurs pathologies,<br />
leurs âges, l’état <strong>de</strong> leurs os et la forme <strong>de</strong> l’extrémité supérieure <strong>de</strong> leurs fémurs en choisissant le<br />
modèle adapté en fonction <strong>de</strong>s cas. L’ancillaire est commun aux <strong>de</strong>ux types d’implants et permet<br />
donc <strong>de</strong> choisir jusqu’au <strong>de</strong>rnier moment l’utilisation du modèle souhaité en fonction <strong>de</strong> la<br />
qualité <strong>de</strong> l’os et <strong>de</strong> la stabilité <strong>de</strong> la râpe.<br />
-99-
L’implant Omnicase est <strong>de</strong> forme droite dans le plan frontal, courbe dans le plan sagittal<br />
(courbure antérieure), doublement conique frontal et sagittal, remplissant dans le plan frontal<br />
avec un aileron anti-rotatoire externe et un é<strong>paul</strong>ement interne sur le calcar. Il est rectangulaire à<br />
la section en zone métaphysaire et arrondi en zone diaphysaire.<br />
Les <strong>de</strong>ux implants présentent une antéversion du col <strong>de</strong> 6°, un angle cervico-diaphysaire <strong>de</strong> 135°<br />
et un cône morse 12/14 et d’angle au sommet <strong>de</strong> 5°38’. La gamme comprend 5 tailles gauche et<br />
droite.<br />
L’acier inoxydable à haute teneur en Azote (M30NW, ISO 5832-9) est utilisé pour le modèle<br />
cimenté, il est bien adapté à ce type d’implant. L’état <strong>de</strong> surface est lisse. L’implant est sous<br />
dimensionné par rapport à la râpe permettant grâce au double bossage antérieur et postérieur et à<br />
sa courbure sagittale, une répartition homogène du ciment.Un alliage <strong>de</strong> Titane (TA6V, ISO 5832<br />
- 3) est utilisé pour l’implant non cimenté. L’état <strong>de</strong> surface est <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types soit Titane poreux,<br />
soit Titane poreux revêtu d’hydroxyapatite (ASTM-F1185). L’implant est légèrement sur-<br />
dimensionné par rapport à la râpe permettant grâce à sa géométrie <strong>de</strong> type Press-fit (doublement<br />
conique) et à la présence <strong>de</strong> cannelures antérieures et postérieures en zone métaphysaire d’assurer<br />
une bonne stabilité primaire.<br />
L’extrémité distale est affinée afin d’éviter <strong>de</strong>s contraintes diaphysaires.<br />
-100-
Implant non<br />
cimenté<br />
-101-<br />
Implant<br />
cimenté
III-6 : L’intervention chirurgicale<br />
III-6-1 : Les opérateurs :<br />
L’ensemble <strong>de</strong> la série a été réalisé dans un seul service par 10 opérateurs différents dont 3<br />
expérimentés dits « seniors » ayant réalisé plus <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s interventions et 7 opérateurs,<br />
chefs <strong>de</strong> clinique.<br />
III-6-2 : Les modalités opératoires :<br />
L’ensemble <strong>de</strong>s patients bénéficie d’une antibiothérapie prophylactique, d’une thrombo-<br />
prophylaxie par Héparine à bas poids moléculaire.<br />
L’anesthésie est <strong>de</strong> type loco-régionale dans 28.5% <strong>de</strong>s cas et générale pour 81.5 % <strong>de</strong>s cas.<br />
Le positionnement du patient en décubitus latéral permet la réalisation <strong>de</strong> la voie d’abord<br />
postérieure dans <strong>de</strong> bonne condition. L’ensemble <strong>de</strong>s chirurgiens utilise une voie d’abord<br />
postérieure permettant le repérage du nerf sciatique, la luxation postérieure <strong>de</strong> l’articulation après<br />
<strong>de</strong>sinsertion <strong>de</strong>s tendons <strong>de</strong>s muscles pelvitrochantériens et capsulotomie. Cette voie d’abord<br />
permet une bonne vision <strong>de</strong> l’élément fémoral et cotyloïdien. Elle respecte les muscles moyen et<br />
petit fessiers, dissociant le grand fessier, et ne désinsérant que les muscles pelvitrochantériens qui<br />
sont réinsérés en fin d’intervention. Elle permet une rééducation précoce avec une bonne<br />
coaptation <strong>de</strong> la hanche. Elle ne nécessite qu’un ai<strong>de</strong> opératoire et permet <strong>de</strong> luxer la hanche en<br />
postérieur le pied au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s champs opératoires. Les risques sont représentés par les lésions<br />
du nerfs sciatique : directe (écarteur, section ) et indirecte ( élongation ). L’élément technique<br />
fondamental sur lequel insiste P. Chiron pour la mise en place d’un implant droit dans le plan<br />
frontal est l’évi<strong>de</strong>ment externe et antérieur du trochanter sans toucher les muscles trochantériens<br />
insérés en arrière. Il convient également <strong>de</strong> réséquer le prolongement <strong>de</strong> la face postérieure du col<br />
en <strong>de</strong>hors et en arrière pour faciliter le passage <strong>de</strong> la courbure postérieure <strong>de</strong> la tige. La fixation<br />
<strong>de</strong>s implants cimentés utilise du ciment aux antiobiotiques (Palacos Gentamicine) dans tous les<br />
cas.<br />
-102-
Avant<br />
Evi<strong>de</strong>ment externe<br />
Externe<br />
-103-<br />
Interne<br />
Arrière<br />
Evi<strong>de</strong>ment<br />
postéro-externe
III-7 Résultats<br />
III-7-1 Cliniques<br />
Scores fonctionnels pré et postopératoire, score dans la classification <strong>de</strong> Harris et PMA :<br />
Dans la population générale.<br />
Classe A<br />
N = 126<br />
Classe B<br />
N = 83<br />
Classe C<br />
N= 110<br />
pré op 3mois 12 mois 24 mois 36mois<br />
Harris PMA Harris PMA Harris PMA Harris PMA Harris PMA<br />
49.4 12.3 91.4 17.1 94.5 17.4 96.1 17.5 90.6 16.8<br />
46.5 12.2 91.3 17.1 93.2 17.4 93.5 17.3 98.4 18<br />
46.8 11.7 88.5 16.8 92.7 17.3 95.4 17.5 96.6 17.7<br />
-104-
Groupe I (toutes étiologies sauf fracture et reprise).<br />
Pré op 3 mois 12mois 24mois 36 mois<br />
Harris PMA Harris PMA Harris PMA Harris PMA Harris PMA<br />
Classe A 48.3 12.2 89.3 16.8 91 17.1 95.8 17.7 93.4 17.1<br />
Classe B 46.0 12.1 92.0 17.1<br />
93.4 17.5 93.6 17.3 98.4 18<br />
Classe C 46.6 11.8 87.6 16.7 92.6 17.3 95.1 17.5 96.6 17.7<br />
Groupe II ( fracture).<br />
Pré op 3mois 12mois 24mois<br />
Harris PMA Harris PMA Harris PMA Harris PMA<br />
lasse A 94.1 17.4 94.4 17.0 94.4 17.4<br />
Classe B 93.0 17.3 80.5 16.0 90 17<br />
Classe C 90.0 16.5 96 18 99 18<br />
Groupe III (reprise)<br />
pré op 3 mois 12 mois<br />
Harris PMA Harris PMA Harris PMA<br />
lasse A 53.3 12.8 87.3 16.3 87.5 16.8<br />
Classe B 60.3 13.0 89.0 16.7<br />
Classe C 61.5 10.0 93.5 16.5<br />
Dans le groupe I nous avons comparé les scores préopératoires et post opératoires aux reculs<br />
maximum. Les moyennes <strong>de</strong>s scores selon Harris sont <strong>de</strong> 47.1 et 93, selon PMA <strong>de</strong> 11.9 à 17.3<br />
respectivement en préopératoire et au recul maximum.<br />
-105-
Tableaux 12 et 13 :<br />
L’évaluation fonctionnelle <strong>de</strong>s 30 patients qui n’ont pas été revu en consultation est :<br />
-22 patients sont classés 6 pour la douleur ( PMA)<br />
-6 patients sont classés 5 pour la douleur ( PMA)<br />
-2 patients sont classés 4 pour la douleur ( PMA)<br />
-23 patients sont classés 6 pour la marche ( PMA)<br />
-4 patients sont classés 5 pour la marche ( PMA)<br />
-3 patients sont classés 4 pour la marche ( PMA)<br />
Aucun patient n’a été réopéré <strong>de</strong> cette prothèse ,aucune complication n’est à déplorer.<br />
Douleurs : Nous avons étudié <strong>de</strong> manière distincte les implants cimentés et les non cimentés<br />
Evolution <strong>de</strong>s douleurs pour les implants cimentés à chaque suivi : Tableau 14 :<br />
-106-
Evolution <strong>de</strong>s douleurs pour les implants non cimentés à chaque suivi : Tableau 15 :<br />
Dans le groupe I : Nous avons comparé les douleurs pré opératoire et postopératoire à 3 mois et<br />
à 12 mois (voir la totalité <strong>de</strong>s résultats en annexe):<br />
Pour les implants cimentés, le score <strong>de</strong> la douleur passe en moyenne <strong>de</strong> 14.3 sur 44 dans le<br />
Harris en pré opératoire à 40.5 sur 44 points à 3 mois (cf tableau). Le score PMA <strong>de</strong> la douleur<br />
passe en moyenne <strong>de</strong> 1.9 sur 6 points à 5.4 sur 6points à 3 mois. Entre le préopératoire et les 1<br />
ans l’évolution du score <strong>de</strong> la douleur selon Harris passe respectivement <strong>de</strong> 15 à 41.8 et selon<br />
PMA, respectivement <strong>de</strong> 2 à 5.6.<br />
PRÉ - OPÉRATOIRE<br />
N = 101<br />
POST-OPÉRATOIRE<br />
3 MOIS N = 101<br />
-107-<br />
PRÉ - OPÉRATOIRE<br />
N = 46<br />
POST-OPÉRATOIRE<br />
3 MOIS N = 46
importance douleur Nb % Nb % Nb % Nb %<br />
Aucune 0 0.0% 56 55.4% 0 0.0% 32 69.6%<br />
Épisodique 2 2.0% 29 28.7% 0 0.0% 8 17.4%<br />
Légère 1 1.0% 15 14.9% 1 2.2% 5 10.8%<br />
Modérée 36 35.6% 1 1.0% 16 34.8% 1 2.2%<br />
Sévère 61 60.4% 0 0.0% 29 63.0% 0 0.0%<br />
Grabataire 1 1.0% 0 0.0% 0 0.0% 0 0.0%<br />
Pour les implants non cimentés, , le score <strong>de</strong> la douleur passe en moyenne <strong>de</strong><br />
13.9 sur 44 dans le Harris en pré opératoire à 41.3 sur 44 points à 3 mois (cf tableau). Le score<br />
PMA <strong>de</strong> la douleur passe en moyenne <strong>de</strong> 1.9 sur 6 points à 5.6 sur 6points à 3 mois. Entre le<br />
préopératoire et les 1 ans l’évolution du score <strong>de</strong> la douleur selon Harris passe respectivement <strong>de</strong><br />
15.8 à 41.9 et selon PMA, respectivement <strong>de</strong> 2.3 à 5.5.<br />
PRÉ-OPÉRATOIRE<br />
N = 46<br />
POST-<br />
OPÉRATOIRE<br />
3 MOIS N = 46<br />
-108-<br />
PRÉ-OPÉRATOIRE<br />
N = 26<br />
POST-<br />
OPÉRATOIRE<br />
12 MOIS N = 26<br />
importance douleur Nb % Nb % Nb % Nb %<br />
Aucune 0 0.0% 32 69.6% 0 0.0% 20 77.0%<br />
Épisodique 0 0.0% 8 17.4% 1 3.8% 3 11.5%<br />
Légère 1 2.2% 5 10.8% 1 3.8% 3 11.5%<br />
Modérée 16 34.8% 1 2.2% 10 38.5% 0 0.0%<br />
Sévère 29 63.0% 0 0.0% 14 53.8% 0 0.0%<br />
Grabataire 0 0.0% 0 0.0% 0 0.0% 0 0.0%<br />
Dans l’ensemble <strong>de</strong> la population, aucun implant n’a occasionné <strong>de</strong> douleurs sévères. Un implant<br />
non cimenté présente une douleur permanente à la marche d’intensité modérée localisée au<br />
trochanter qui a disparu à l’évaluation <strong>de</strong>s 1 an.<br />
Lorsque les douleurs sont présentes les localisations préférentielles sont la fesse et le trochanter,<br />
l’aine, et la cuisse( voir annexe douleurs ).
Nous avons différencié l’évolution <strong>de</strong> la douleur, <strong>de</strong> la marche, et <strong>de</strong> la mobilité pour un<br />
ensemble <strong>de</strong> 101 implants appartenant au groupe I :<br />
Evolution du score PMA <strong>de</strong> la douleur dans la même population N = 101<br />
80,0%<br />
60,0%<br />
40,0%<br />
20,0%<br />
0,0%<br />
pré op 3 mois 12 mois<br />
Tableaux 16, 17et 18 :<br />
-109-<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1
III-7-2 Evaluation radiologique<br />
III-7-2-1 Positionnement<br />
L’étu<strong>de</strong> du positionnement en valgus/varus retrouve :<br />
Dans la population totale :<br />
40 implants en varus ( 12.5%)<br />
14 implants en valgus (4.1%)<br />
1 implant est en valgus sévére <strong>de</strong>10° et 1 implant est en varus sévère <strong>de</strong> 10°<br />
29 implants sont en valgus /varus modéré <strong>de</strong> 5 °<br />
19 implants ont un varus/valgus léger <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 5°<br />
Pour les implants cimentés : 47/238 implants<br />
36 implants cimentés sont en valgus (15.1 % <strong>de</strong>s cimentées )<br />
11 implants cimentés sont en varus ( 4.6 % <strong>de</strong>s cimentées )<br />
Pour les implants non cimentés : 13/81 implants<br />
6 implants non cimentés sont en varus (7.4% <strong>de</strong>s non cimentées )<br />
7 implants non cimentés sont en valgus (8.6% <strong>de</strong>s non cimentées )<br />
-110-
Implants cimentés :<br />
III-7-2-2 Réactions osseuses, étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s interfaces<br />
53 implants (17.9%) cimentés <strong>de</strong> la population <strong>de</strong>s groupes I et II présentent un liseré<br />
ciment/os. . Ils sont dans 43 cas considérés comme fin ( < à 1mm) et dans 10 cas considérés<br />
comme large ( > à 1mm ). 33 d’entre eux présentent un liseré sur plus (>= ) <strong>de</strong> 2 zones<br />
8 implants (34%) <strong>de</strong> reprise présentent un liseré ciment/os, dont 3 larges et 5 fins. Ils<br />
occupent plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux zones dans tous les cas.<br />
L’ensemble <strong>de</strong> ces liserés est présent en post opératoire immédiat, stable dans le temps et non<br />
évolutif. .Nous n’avons retrouvé aucun liseré <strong>de</strong> l’interface implant/ciment<br />
Un implant présente une lyse osseuse, d’apparition tardive entre la <strong>de</strong>uxième et la<br />
troisième années post opératoire chez une patiente <strong>de</strong> 74 ans. Cette lyse est évolutive et<br />
symptomatique <strong>de</strong>puis quelques mois sous la forme <strong>de</strong> douleur <strong>de</strong> cuisse d’intensité modérée.<br />
L’implant est bien centré dans le plan frontal et sagittal.<br />
Implants non cimentés :<br />
9 implants présentent <strong>de</strong>s lignes réactives. Elles apparaissent dans les 6 mois post<br />
opératoire et semblent stables avec un recul maximum <strong>de</strong> 2 ans.<br />
Nous avons retrouvé un seul liseré sur une zone, non évolutif.<br />
Un implant présente une lyse osseuse , localisée sur la zone 10 <strong>de</strong> Gruen; chez un patient<br />
<strong>de</strong> 38 ans. Elle est stable et non évolutive à un recul <strong>de</strong> 18 mois. L’implant est trop postérieur<br />
dans le plan sagittal .<br />
III-7-2-3 Remplissage :<br />
Nous avons étudié le remplissage dans la population totale en fonction du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fixation.<br />
Tableau 18<br />
-111-
III-7-2-4 Migration<br />
Nous n’avons retrouvé qu’une seule migration <strong>de</strong> 15mm chez un patient ayant présenté une<br />
fracture du calcar per-opératoire. L’implant s’est secondairement stabilisé entre le 3 ème et le 6<br />
ème mois.<br />
100,0%<br />
Remplissage en fonction du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fixation dans la<br />
population générale<br />
80,7%<br />
80,0%<br />
60,0%<br />
40,0%<br />
20,0%<br />
0,0%<br />
III-7-2-5 Ossifications ectopiques<br />
Elles ont été étudiées dans chaque sous groupes. Dans le groupe I les résultats sont les suivants :<br />
80,0%<br />
70,0%<br />
60,0%<br />
50,0%<br />
40,0%<br />
30,0%<br />
20,0%<br />
10,0%<br />
0,0%<br />
65,4%<br />
33,1%<br />
14,0%<br />
Parfait Bon Insuffisant<br />
Répartition dans le groupe I <strong>de</strong>s ossifications ectopiques<br />
3 mois 12 mois 24 mois 3 mois 12 mois 24 mois<br />
Tiges cimentées Tiges non cimentées<br />
-112-<br />
1,5%<br />
5,3%<br />
Implant cimenté %<br />
Implant non cimenté %<br />
Non (sta<strong>de</strong> I)<br />
Minimes (sta<strong>de</strong> II)<br />
Modérées (sta<strong>de</strong> III)<br />
Sévères (sta<strong>de</strong> IV)
Dans le groupe II ( fracture N = 55 )la répartition à 3 mois est : 70% <strong>de</strong> sta<strong>de</strong> I, 20% <strong>de</strong> sta<strong>de</strong> II,<br />
10 % <strong>de</strong> sta<strong>de</strong> III.<br />
Dans le groupe III ( reprise N = 23 ) on retrouve 1 sta<strong>de</strong> IV et 5 sta<strong>de</strong> II<br />
III-8 Complications<br />
III-8-1 Complications per-opératoires<br />
Nous avons eu à déplorer 3 fissures et 3 fractures <strong>de</strong> fémur, 3 fractures <strong>de</strong> grand trochanter, et<br />
une fracture du cotyle.<br />
La prise en charge <strong>de</strong>s complications a nécessité la mise en place <strong>de</strong> six cerclages fémoraux et un<br />
anneau <strong>de</strong> soutient cotyloïdien.<br />
III-8-2 Complications post opératoires<br />
Les complications post opératoires ont été divisées en <strong>de</strong>ux parties : Les complications générales<br />
(cf tableau) et les complications locales(cf tableau) .<br />
Complications générales Nb %<br />
Aucune 268 84,0%<br />
Thrombose veineuse<br />
(phlébite; thrombophlébite)<br />
-113-<br />
31<br />
9,7%<br />
Embolie pulmonaire 4 1,2%<br />
Autre 20 6,3%<br />
Les complications générales ont nécessité <strong>de</strong>s traitements spécifiques sans inci<strong>de</strong>nce sur les<br />
implants.
Autre complication générale Nb<br />
-114-<br />
% sur<br />
pop<br />
Allergie cutanée 1 0,3%<br />
Complications cardiaques 3 0,9%<br />
Delirium 1 0,3%<br />
Escare talon - Lombosciatique 1 0,3%<br />
Escares 1 0,3%<br />
Globe vésical 1 0,3%<br />
Infection urinaire 10 3,1%<br />
Cholecystite 1 0,3%<br />
Pb respiratoires 1 0,3%<br />
Complications locales Nb %<br />
Les infections sont superficielles dans les 6 cas..<br />
Aucune 293 91,8%<br />
Paralysie périphérique 6 2,1%<br />
Hématome 12 3,7%<br />
Infection 7 2,1%<br />
Oedème membre inf 1 0,3%<br />
Les paralysies périphériques touchent le territoire du nerf sciatique poplité externe. Elles sont<br />
post chirurgicales sauf une qui est secondaire à une luxation précoce. Deux patients récupèrent<br />
totalement, <strong>de</strong>ux autre partiellement. Il existe <strong>de</strong>s séquelles motrice et sensitive chez 3 patients<br />
(42% <strong>de</strong>s paralysies ).<br />
Complications mécaniques Nb %<br />
Aucune 314 98,4%<br />
Luxation précoce 6 1.8%
Un patient a présenté une luxation précoce (contrôle radiologique au bloc opératoire) sur un<br />
implant fémoral non cimenté, et a nécessité une reprise immédiate avec repositionnement <strong>de</strong> la<br />
pièce fémorale et cotyloïdienne.<br />
Les cinq autres ont nécessité une réduction simple avec mise en place d’un coussin d’abduction.<br />
Deux patients ont récidivé une fois, ils ont été traités par simple réduction. Deux <strong>de</strong>s patients<br />
étaient <strong>de</strong>s reprises d’arthroplastie.<br />
III-8-3 Complications à distance et reprises tardives<br />
Deux patients ont présenté <strong>de</strong>s fractures péri-prothétiques du fémur, nécessitant <strong>de</strong>s reprises<br />
chirurgicales. Dans un cas une simple ostéosynthèse a été possible, l’autre cas a nécessité une<br />
ablation <strong>de</strong> l’implant fémoral avec mise en place d’une prothèse <strong>de</strong> reconstruction.<br />
Un patient a présenté une fracture du grand trochanter après une chute (Traitement<br />
orthopédique).<br />
Un patient a présenté une infection profon<strong>de</strong> d’origine hématogéne à 6 mois post opératoire,<br />
traitée par une reprise chirurgicale avec ablation et repositionnement d’un nouvel implant<br />
cimenté en un temps.<br />
Nous n’avons pas retrouvé <strong>de</strong> luxation tardive.<br />
III-8-3 Analyse statistique.<br />
Nous avons utilisé <strong>de</strong>ux types d’étu<strong>de</strong> statistique :<br />
- d’une part l’analyse <strong>de</strong> tableau <strong>de</strong> contingence qui détermine s’il existe une relation entre <strong>de</strong>ux<br />
variables nominales. Le test appliqué et le test du Chi 2, le résultat est donné sous forme d’une<br />
valeur, p. Une petite valeur <strong>de</strong> p (par exemple 0,01 signifie que la corrélation entre les <strong>de</strong>ux<br />
éléments observés est probable.<br />
Le coefficient <strong>de</strong> contingence a été également étudié. Il est analogue au coefficient <strong>de</strong> corrélation<br />
toujours utilisé pour tester l’association entre <strong>de</strong>ux variables nominales. Son intérêt est <strong>de</strong><br />
permettre la comparaison d’associations entre différents couples <strong>de</strong> variables. Sa valeur est<br />
comprise entre 0 et 1, une valeur proche <strong>de</strong> 1 est en faveur d’une corrélation probable.<br />
-115-
- le test <strong>de</strong> Kruskal-Wallis a été appliqué, il permet <strong>de</strong> réaliser une corrélation entre une variable<br />
continue avec <strong>de</strong>s variables nominales. Il utilise pratiquement le même calcul qu’un ANOVA<br />
simple. Il donne <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> résultats, une valeur <strong>de</strong> p faible ou une somme <strong>de</strong>s « rangs »<br />
importante est en faveur <strong>de</strong> la corrélation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux variables étudiées.<br />
Nous avons appliqué ces 2 types <strong>de</strong> test à toute une série <strong>de</strong> corrélation qui semblait possible :<br />
- douleur/mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fixation (cimenté, non cimenté) :<br />
p (Chi 2) 0,55, coef. <strong>de</strong> contingence 0,174 : pas <strong>de</strong> corrélation<br />
- douleur/qualité du remplissage :<br />
p (Chi 2) 0,82, coef. <strong>de</strong> contingence 0,216 : pas <strong>de</strong> corrélation<br />
- douleur/ossification péri-prothétique :<br />
p (Chi 2) 0,003, ceof. <strong>de</strong> contingence 0,460 - corrélation probable<br />
- douleur/varus <strong>de</strong> la tige :<br />
p, (Chi 2) 0,238, coef. <strong>de</strong> contingence 0,217 : pas <strong>de</strong> corrélation<br />
- douleur/valgus :<br />
p, (Chi 2) 0,369, coef. <strong>de</strong> contingence 0,198 - pas <strong>de</strong> corrélation<br />
- douleur/liseré :<br />
p (Chi 2) 0,721, coef. <strong>de</strong> contingence 0,153 : pas <strong>de</strong> corrélation<br />
- douleur/ligne réactive :<br />
p, (Chi 2) 0,998, coef. De contingence 0,059 : pas <strong>de</strong> corrélation.<br />
- varus/ligne réactive :<br />
p(Chi 2), 0,70, coef. <strong>de</strong> contingence 0,027 : pas <strong>de</strong> corrélation<br />
- mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fixation/varus :<br />
p (Chi 2), 0,330, coef. <strong>de</strong> contingence 0,071 : pas <strong>de</strong> corrélation<br />
- mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fixation/valgus :<br />
p (Chi 2)0.46 , coef. <strong>de</strong> contingence 0,145 : pas <strong>de</strong> corrélation<br />
- qualité du remplissage/varus :<br />
p (Chi 2)0.34 , coef. <strong>de</strong> contingence 0,279 : pas <strong>de</strong> corrélation<br />
- qualité du remplissage/valgus :<br />
p (Chi 2)0.54 , coef. <strong>de</strong> contingence 0,174 : pas <strong>de</strong> corrélation<br />
-116-
- corrélation varus/liseré :<br />
p (Chi 2)0.74, coef. <strong>de</strong> contingence 0,068 : pas <strong>de</strong> corrélation<br />
- corrélation valgus/liseré :<br />
p (Chi 2)0.66, coef. <strong>de</strong> contingence 0,035 : pas <strong>de</strong> corrélation<br />
- corrélation/remplissage/liseré :<br />
p (Chi 2)0.55, coef. <strong>de</strong> contingence 0,193 : pas <strong>de</strong> corrélation<br />
- corrélation/mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fixation/ossification périprothètiques<br />
p (Chi 2)0.88, coef. <strong>de</strong> contingence 0,059 : pas <strong>de</strong> corrélation<br />
- corrélation/fixation/qualité <strong>de</strong> remplissage :<br />
p (Chi 2)0.01, coef. <strong>de</strong> contingence 0,210 : pas <strong>de</strong> corrélation<br />
- Corrélation/score HSS/ossifiction :<br />
Kruskal-wallis, p 0.35 : non significatif<br />
- Corrélation/score PMA/ossification :<br />
Kruskal-wallis, p 0.42 : non significatif<br />
- corrélation/absence d’un obturateur/liseré :<br />
coef. <strong>de</strong> contingence 0.410 : Pas <strong>de</strong> corrélation<br />
-117-
IV Discussion<br />
-118-
IV - DISCUSSION<br />
IV-1 : Etu<strong>de</strong> Omnicase<br />
L’étu<strong>de</strong> Omnicase est une étu<strong>de</strong> prospective qui concerne 319 implants fémoraux <strong>de</strong> type<br />
Omnicase (319) mis en place chez 296 patients. Des consultations en préopératoire à trois mois,<br />
à 12 mois puis tous les ans constituent le suivi idéal, mais <strong>de</strong> part le nombre important <strong>de</strong><br />
chirurgiens, <strong>de</strong> part le manque d’assiduité <strong>de</strong> certains patients à venir aux consultations, il est<br />
difficilement réalisable. Tous suivis, clinique ou radiologique, incomplets sont exclus <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>.<br />
Le recul moyen pour les patients suivis est <strong>de</strong> 20 mois dans la population <strong>de</strong> tiges cimentées et<br />
<strong>de</strong> 17,6 mois dans la population <strong>de</strong> tiges non cimentées. Ce recul faible ne permet pas <strong>de</strong> donner<br />
<strong>de</strong> courbe <strong>de</strong> survie mais permet <strong>de</strong> montrer la bonne tolérance <strong>de</strong> l’implant à court terme.<br />
Nous déplorons 27 patients perdus <strong>de</strong> vue dont 4 patients décédés ce qui représente 8,4 % <strong>de</strong> la<br />
population totale.<br />
30 patients (n’ ayant pas été revus) ont répondu à un questionnaire téléphonique ; ce sont <strong>de</strong>s<br />
patients très âgés qui n’ont pu se déplacer facilement aux consultations, ou qui comme les<br />
patients jeunes, ont « oublié » leur prothèses ; et dont la consultation ne leurs semblaient plus<br />
nécessaire.<br />
IV-2 : Analyse statistique <strong>de</strong> la population<br />
Répartition <strong>de</strong>s âges dans la population : l’âge moyen <strong>de</strong> la population totale est <strong>de</strong> 61,7 ans<br />
mais l’élément important est sa variation en fonction <strong>de</strong> l’étiologie. En effet l’âge moyen<br />
augmente dans la population fracture avec 41,80 % <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 75 ans. Dans la population reprise<br />
43,5 % <strong>de</strong>s patients ont moins <strong>de</strong> 55 ans. La prédominance <strong>de</strong> patient jeune dans la population <strong>de</strong><br />
reprise peut être expliquée par les indications <strong>de</strong> reprises par prothèses standards dans <strong>de</strong>s sta<strong>de</strong>s<br />
peu évolués d’ostéolyse (type I et IIa <strong>de</strong> Paprosky).<br />
Répartition suivant le sexe : la série est relativement homogène avec une légère prédominance<br />
féminine qui augmente dans la population fracture du fait <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> l’âge moyen dans<br />
cette même population.<br />
-119-
Répartition suivant l’activité : les sé<strong>de</strong>ntaires et semi-sé<strong>de</strong>ntaires représentent 53,7 % <strong>de</strong> la<br />
population alors que les actifs représentent 42,4 % <strong>de</strong> la population. Les sportifs ne représentent<br />
que 3,2 % <strong>de</strong> la population. En effet à un sta<strong>de</strong> avancé <strong>de</strong> coxopathie la persistance d’une activité<br />
sportive est souvent difficile.<br />
Répartition suivant le morphotype : une majorité présente un léger surpoids que ce soit chez<br />
les hommes ou chez les femmes avec <strong>de</strong>s BMI compris entre 25 et 30 Kg/m2. Ceci est conforme<br />
à la répartition du BMI dans la population générale.<br />
Répartition suivant le type <strong>de</strong> prothèse : Les implants cimentés prédominent. Les prothèses<br />
dites « hybri<strong>de</strong>s » sont majoritairement cimentées au niveau <strong>de</strong> la tige et non cimentées au niveau<br />
du cotyle ; seules 4 prothèses présentent <strong>de</strong>s implants sans ciment au niveau du fémur et <strong>de</strong>s<br />
implants cotyloïdiens cimentés.<br />
Depuis <strong>de</strong>ux ans le nombre d’implants non cimentés augmente progressivement. En effet certain<br />
nombre <strong>de</strong> chirurgiens qui avaient l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> mettre essentiellement <strong>de</strong>s prothèses cimentées<br />
ont transféré 50 % <strong>de</strong> leurs indications sur <strong>de</strong>s prothèses non cimentées. Le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fixation est<br />
variable en fonction <strong>de</strong>s groupes. Dans le groupe I (toutes étiologies), ce sont les implants<br />
cimentés qui prédominent (42,5 % ciment et 31,4 % d’hybri<strong>de</strong>s). Dans le groupe II (fractures) le<br />
cimenté prédomine du fait <strong>de</strong> l’âge élevé <strong>de</strong> la population mais 10 % <strong>de</strong>s implants dans ce groupe<br />
restent non cimentés. Dans le groupe III (reprise) le nombre <strong>de</strong> tiges cimentées représente plus<br />
<strong>de</strong> 50% <strong>de</strong>s interventions, ce chiffre souligne l’importance du choix per-opératoire <strong>de</strong> l’implant.<br />
En effet dans ces reprises la stabilité primaire <strong>de</strong> l’implant liée à l’ostéolyse est parfois difficile à<br />
obtenir, mais dans ce cas grâce à l’implant Omnicase il est toujours possible en per-opératoire <strong>de</strong><br />
s’orienter vers un implant cimenté.<br />
La répartition <strong>de</strong>s implants en fonction <strong>de</strong> l’âge montre une prédominance du non cimenté avec<br />
environ 49.5 % <strong>de</strong>s implants dans la population d’âge inférieur à 55 ans et une prédominance du<br />
cimenté dans la population <strong>de</strong>s 55-75 ans. Cette répartition correspond bien à nos indications où<br />
nous privilégions le non cimenté chez les patients qui présentent un bon capital osseux avec une<br />
bonne stabilité primaire et une longue espérance. Alors que chez les patients plus âgés du fait<br />
d’une qualité osseuse moindre nous privilégions la fixation par le ciment.<br />
La répartition <strong>de</strong>s implants par la taille montre une prédominance <strong>de</strong> la taille II (40,1 %). Elle<br />
est homogène et montre bien que la répartition <strong>de</strong>s tailles <strong>de</strong>s implants Omnicase est correcte et<br />
adaptée.<br />
-120-
Répartition suivant l’étiologie : Nous avons distingué trois sous groupes <strong>de</strong> populations<br />
générales. Il est nécessaire <strong>de</strong> séparer le groupe fractures (II) car l’impossibilité <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong><br />
la mobilité en préopératoire ne permet pas <strong>de</strong> calculer les scores fonctionnels. En effet la mesure<br />
<strong>de</strong> la mobilité est impossible dans ce groupe en préopératoire. On individualise aussi le groupe<br />
reprises (III) du fait d’une évolution clinique postopératoire souvent plus lente et afin <strong>de</strong> bien<br />
différencier l’évolution radiologique <strong>de</strong> ces patients qui est fondamentalement différente <strong>de</strong>s<br />
prothèses standards.<br />
Dans le groupe I représenté par l’ensemble <strong>de</strong>s étiologies sauf fractures et reprises, on retrouve<br />
une nette prédominance <strong>de</strong>s coxarthroses primitives (45,5 %), puis <strong>de</strong>s nécroses idiopathiques<br />
(23,8 %) et ensuite <strong>de</strong>s coxarthroses secondaires (21.1%) comprenant majoritairement les<br />
anomalies morphologiques ( luxation congénitale, coxa vara ou valga, coxa plana, coxa retrorsa).<br />
Au total les coxarthroses ne représentent que 66.6% <strong>de</strong> la population dont seulement 45.5% <strong>de</strong><br />
coxarthroses primitives ; dans la plupart <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la littérature la coxarthroses primitive<br />
représente 80-90% et parfois plus <strong>de</strong>s étiologies (47, 59, 81, 82, 85) (40). Il sera intéressant <strong>de</strong><br />
pouvoir à long terme distinguer l’évolution fonctionnelle dans les différents groupes étiologiques.<br />
Pour le moment cette distinction n’a pas été réalisée afin <strong>de</strong> conserver un groupe <strong>de</strong> taille<br />
suffisant pour cette étu<strong>de</strong> préliminaire.<br />
Répartition selon les classes <strong>de</strong> Charnley : Dans le groupe I on constate qu’il existe une<br />
prédominance <strong>de</strong>s patients en classe C montrant la sévérité <strong>de</strong> leurs atteintes. Ce chiffre montre<br />
bien qu’il n’a été réalisé aucune sélection <strong>de</strong> patients en préopératoire. Dans le groupe II c’est le<br />
sous groupe classe A qui prédomine logiquement. En effet les traumatisés ne sont que rarement<br />
polyarthrosiques. L’intérêt <strong>de</strong> ce classement est <strong>de</strong> regrouper les patients qui présentent un état<br />
fonctionnel général comparable permettant un suivi <strong>de</strong> meilleure qualité.<br />
Score clinique préopératoire : Il est impossible <strong>de</strong> calculer ces scores pour le groupe <strong>de</strong>s<br />
fractures (pas <strong>de</strong> mobilité disponible). Dans le groupe I et le groupe III ces scores sont effondrés<br />
avec <strong>de</strong>s moyennes autour <strong>de</strong> 50 pour Harris et 12 pour PMA, quels que soient les sous groupes<br />
<strong>de</strong> Charnley. Paradoxalement dans le groupe reprise <strong>de</strong> meilleurs scores sont obtenus dans les<br />
sous classes <strong>de</strong> Charnley B et C. Mais ceci n’est pas significatif du fait du faible nombre <strong>de</strong><br />
patients dans ces <strong>de</strong>ux sous groupes (3 patients dans chaque).<br />
-121-
IV-3 : L’intervention chirurgicale<br />
Les opérateurs : Notre série a été réalisée par les chirurgiens du service d’Orthopédie<br />
Traumatologie du CHU <strong>de</strong> Rangueil. C’est pourquoi on retrouve un grand nombre <strong>de</strong> chirurgiens<br />
(10) dont 3 expérimentés dits « sénior » et 7 chefs <strong>de</strong> clinique dits « junior ». Les trois premiers<br />
ont réalisé 270 prothèses ce qui représente 84% <strong>de</strong> la série. Dans ces <strong>de</strong>ux groupes nous avons<br />
essayé <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce une différence significative <strong>de</strong> malposition <strong>de</strong> l’implant en varus<br />
valgus. Nous n’avons pas trouvé <strong>de</strong> différence significative. Dans un <strong>de</strong>uxième temps nous avons<br />
essayé, pour le chirurgien qui a posé le plus grand nombre d’implants, <strong>de</strong> retrouver une courbe<br />
d’apprentissage en comparant les malpositions en 1997 et en 1999. Aucune différence<br />
significative n’a été mise en évi<strong>de</strong>nce. Au total le positionnement <strong>de</strong> l’implant Omnicase ne<br />
semble pas dépendre <strong>de</strong> l’opérateur. Ceci montre que l’implant Omnicase ne pose pas <strong>de</strong><br />
problème particulier <strong>de</strong> pose à partir du moment ou l’évi<strong>de</strong>ment antéro-externe du grand<br />
trochanter a été bien réalisé, comme pour tous les implants droits dans le plan frontal<br />
Modalités opératoires : Cette série présente <strong>de</strong>s modalités opératoires homogènes puisque tous<br />
les chirurgiens ont utilisé la même voie d’abord (voie d’abord postérieure), le même type <strong>de</strong><br />
ciment, par contre la technique <strong>de</strong> fixation <strong>de</strong> l’implant diffère par l’utilisation ou non<br />
d’obturateurs diaphysaires.<br />
-122-
IV-4 Résultats<br />
Cliniques :<br />
L’évolution <strong>de</strong>s scores fonctionnels entre le préopératoire et le recul maximum est favorable<br />
puisque l’on passe dans le score <strong>de</strong> Harris <strong>de</strong> 47,1 <strong>de</strong> moyenne dans le groupe I à 93 <strong>de</strong> moyenne<br />
et selon PMA <strong>de</strong> 11,9 en préopératoire à 17,3 en postopératoire. Dans la répartition par groupe on<br />
passe <strong>de</strong> 95,6 % <strong>de</strong> médiocre à 74,4 % d’excellents et 17,2 % <strong>de</strong> bons pour Harris et <strong>de</strong> 41,4 %<br />
<strong>de</strong> médiocre et 12,3 % <strong>de</strong> mauvais à 18,2 % <strong>de</strong> très bons et 65,5 % d’excellents pour le Score<br />
PMA. Ces résultats sont comparables a ceux <strong>de</strong> la littérature (5, 10, 44, 59, 81, 82, 85, 155). Il<br />
faut noter que l’amélioration clinique est très rapi<strong>de</strong> puisque ces résultats sont pratiquement<br />
obtenus dès le 3 ème mois puis s’améliorent progressivement jusqu’au 12 ème mois pour se<br />
maintenir par la suite. Dans les sous classes <strong>de</strong> Charnley le sous groupe C présente <strong>de</strong>s résultats<br />
très légèrement inférieurs, l’évolution étant moins rapi<strong>de</strong> avec <strong>de</strong>s résultats à trois mois inférieurs<br />
aux classes A et B. Cet écart reste constant pendant la première année, il semble avoir diminué à<br />
<strong>de</strong>ux ans mais il est difficile <strong>de</strong> conclure du fait <strong>de</strong> la diminution du nombre <strong>de</strong> suivis . Au recul<br />
maximum le score PMA donne un résultat plus péjoratif que le Harris ce qui confirme bien les<br />
données <strong>de</strong> la littérature (128, 137, 138) en effet le PMA donne 83,7 % <strong>de</strong> résultats excellents et<br />
très bons alors que le Harris donne 91,6 % <strong>de</strong> résultats bons et excellents. Cette différence<br />
diminue si l’on exprime le résultat en % par rapport à 100.<br />
La fiche d’évaluation qui a été réalisée pour l’évaluation <strong>de</strong> l’implants Omnicase permet<br />
d’utiliser les scores fonctionnel <strong>de</strong> Harris et <strong>de</strong> PMA . Nous avons également utilisé le<br />
questionnaire <strong>de</strong> la SICOT. L’ inconvénient majeur est la redondance du questionnaire dans<br />
lequel la douleur par exemple, est évaluée <strong>de</strong> trois manières différentes. Mais en pratique <strong>de</strong>vant<br />
le patient, le chirurgien peut être tenter <strong>de</strong> poser qu’une seule question sur les trois , et <strong>de</strong><br />
généraliser hativement la réponse! C’est pourquoi il nous semble difficile <strong>de</strong> comparer les scores<br />
obtenus dans chaque cotation ( Harris ,PMA, SICOT).<br />
L’évaluation fonctionnelle <strong>de</strong>s 30 patients contactés par téléphone montre <strong>de</strong>s résultats<br />
comparables à ceux revus en consultation.<br />
La douleur :<br />
-123-
Aucun implant sans ciment n’a été responsable <strong>de</strong> douleurs <strong>de</strong> cuisse. Le score passe pour Harris<br />
<strong>de</strong> 13.9 points à 41.3 points à trois mois et à 41.9 à un an. Le bénéfice est immédiat dans les trois<br />
premiers mois . Les résultats sont i<strong>de</strong>ntiques en cotant le PMA. Pour les implants cimentés il<br />
n’existe aussi aucune douleur <strong>de</strong> cuisse invalidante et le score passe <strong>de</strong> la même façon <strong>de</strong> 1.9 à<br />
5.6 à trois mois et se maintient jusqu’à un an en comparant <strong>de</strong>s populations pré et postopératoires<br />
i<strong>de</strong>ntiques. Un <strong>de</strong>s éléments gênant l’interprétation <strong>de</strong> cette série est parfois l’absence pour un<br />
seul patient donné d’un ou <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux reculs entre le préopératoire et le recul maximum ,c’est<br />
pourquoi le tableau comparant l’évolution <strong>de</strong> la douleur pour chaque suivi n’est pas interprétable<br />
directement. Il est préférable <strong>de</strong> comparer <strong>de</strong>s populations i<strong>de</strong>ntiques à <strong>de</strong>s reculs différents.<br />
Score PMA :<br />
Un <strong>de</strong>s avantage du score <strong>de</strong> PMA est <strong>de</strong> pouvoir facilement le subdiviser pour étudier <strong>de</strong><br />
manière indépendante un élément <strong>de</strong> l’évaluation fonctionnelle. Dans le groupe I, sur 101<br />
implants nous avons étudié respectivement l’évolution <strong>de</strong> la douleur, l’évolution <strong>de</strong> la marche, et<br />
l’évolution <strong>de</strong> la mobilité. En pré opératoire on constate que les patients sont principalement<br />
handicapés par la douleur alors que les scores <strong>de</strong> la marche et <strong>de</strong> la mobilité sont relativement<br />
meilleurs. L’indication d’arthroplastie est donc bien dictée par la douleur bien plus que par la<br />
limitation <strong>de</strong> la marche et <strong>de</strong> la mobilité. L’évolution <strong>de</strong> la douleur <strong>de</strong> même que celle <strong>de</strong> la<br />
mobilité est immédiate dans les trois premiers mois puis s’améliore très progressivement jusqu’à<br />
12 mois. Pour la marche l’évolution est plus progressive avec à 3 mois, 70% <strong>de</strong>s implants cotés 6<br />
et à 12 mois plus <strong>de</strong> 80% . L’évolution est i<strong>de</strong>ntique pour les implants cimentés et non cimentés.<br />
Ces résultats sont conformes aux résultats <strong>de</strong> la littérature qui sont souvent bien détaillés pour la<br />
douleur lorsqu’il s’agit d’implants sans ciment (81, 82, 85, 97).<br />
Positionnement :<br />
On retrouve dans la population générale 12 ,5 % <strong>de</strong> valgus et 4,1 % <strong>de</strong> varus. Pour les implants<br />
cimentés la position en valgus prédomine (15,1 % en valgus, 4,6 % en varus) alors que pour les<br />
implants non cimentés la répartition entre valgus et varus est équilibrée. Nous avons été très strict<br />
dans la mesure <strong>de</strong>s anomalies <strong>de</strong> positionnement, <strong>de</strong>ux implants ont un varus ou valgus à 10° et<br />
29 implants sur 54 ont <strong>de</strong>s valgus varus <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 4° <strong>de</strong> déviation.<br />
-124-
L’implant cimenté est légèrement plus petit que la râpe, au moment <strong>de</strong> la fixation par le ciment si<br />
la tige est trop enfoncée dans le fut diaphysaire il se produit un contact entre la prothèse et le bord<br />
interne du col responsable <strong>de</strong> son positionnement en valgus. Il est donc très important <strong>de</strong> bien<br />
repérer la hauteur <strong>de</strong> la râpe pour implanter la tige au même niveau.<br />
Dans la littérature, concernant les implants cimentés <strong>de</strong> type « non auto bloquant »(Charnley) on<br />
retrouve jusqu’a 30 % (148) , 57 % (156) <strong>de</strong> varus et 6% (148) à 16% (156) <strong>de</strong> valgus (40) ; les<br />
implants autobloquant <strong>de</strong> type « Muller droit » présentent dans le plan frontal très peu<br />
d’anomalies (Serie <strong>de</strong> Brémant (59) : 2% <strong>de</strong> varus et 6% <strong>de</strong> valgus). Pour les implants non<br />
cimentés, <strong>de</strong> même type, on retrouve <strong>de</strong>s proportions <strong>de</strong> valgus / varus comparables ( ABG<br />
(81)9.5% en varus, 4.5% en valgus ). Il existe probablement une sous estimation <strong>de</strong>s anomalies<br />
<strong>de</strong> positionnement, en effet certains auteurs (157) considèrent que les implants sont centrés entre<br />
0 et 3 ° <strong>de</strong> défaut d’axe .<br />
Le positionnement en varus semble être un élément péjoratif à long terme (42, 51, 157-159).<br />
Dans notre série nous n’avons retrouvé aucune corrélation entre le positionnement en<br />
valgus/varus et la présence <strong>de</strong> douleurs ou <strong>de</strong> signes radiologiques ( liserés, lignes reactives ).<br />
Dans le plan sagittal nous avons retrouvé, en excluant les reprises, pour les implants cimentés :<br />
19 tiges considérées trop en arrière (7.9 %), et 9 trop en avant (3%) ; pour les implants non<br />
cimentés : 14 tiges trop en arrière (17.2%) et 3 tiges trop en avant (3%). Cette classification<br />
en « trop en avant ou en arrière » s’est révélée imprécise. Dans l’avenir il faudra rechercher les<br />
implants qui présentent un contact direct tige et os dans le plan sagittal et définir une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
mesure <strong>de</strong> l’axe prothétique par rapport à l’axe diaphysaire sagittal.<br />
Dans la littérature, on ne retrouve que très peu <strong>de</strong> renseignements sur le positionnement <strong>de</strong>s<br />
implants dans le plan sagittal. Dans la série <strong>de</strong> Nourissat ( implant ABG courbe dans le plan<br />
sagittal ) 3% <strong>de</strong>s tiges présentent un contact antérieur ou postérieur avec les corticales<br />
fémorales(81).<br />
Etu<strong>de</strong> du remplissage :<br />
Il est considéré comme parfait dans la majorité <strong>de</strong>s cas, il n’existe pas <strong>de</strong> différence significative<br />
entre les implants cimentés et non cimentés. Nous n’avons pas mis en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> corrélation<br />
-125-
entre un défaut <strong>de</strong> remplissage et un éventuel valgus/ varus. Ces éléments sont en faveur d’une<br />
bonne répartition <strong>de</strong> la gamme <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s implants<br />
Migrations :<br />
Un seul implant a présenté une migration <strong>de</strong> 15 mm secondaire à une fracture du Merckel. Mais il<br />
faut insister sur les limites <strong>de</strong> notre méthodologie qui ne permet <strong>de</strong> mesurer que les<br />
migrations_supérieures à 2 mm. Dans la littérature <strong>de</strong> nombreuses séries d’implants qui<br />
présentent un <strong>de</strong>scellement dans les <strong>de</strong>ux premières années sont décrits ; ils associent toujours<br />
<strong>de</strong>s liserés évolutifs à une migration précoce(115) (142, 143). Dans l’avenir il sera très intéressant<br />
<strong>de</strong> mesurer plus précisément d’éventuelles migrations <strong>de</strong>s implants Omnicase à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
radiographies numérisées disponibles prochainement dans le CHU <strong>de</strong> Rangueil . Ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
mesure ne pouvant rester que ponctuel du fait <strong>de</strong> la durée du traitement informatique nécessaire.<br />
Ossifications ectopiques :<br />
L’apparition d’ossifications se fait dans les premiers mois puis s’aggrave légèrement jusqu’à<br />
<strong>de</strong>ux ans. Il n’existe pas <strong>de</strong> différence entre les implants cimentés et non cimentés. Les résultats<br />
restent inférieurs à ceux <strong>de</strong> la littérature (147, 160). Nous avons retrouvé une corrélation<br />
statistique entre la présence d’ossification et la douleur post opératoire. En effet, le patient<br />
présentant un sta<strong>de</strong> IV d’ossification a <strong>de</strong>s douleurs dès le démarrage et les premiers pas. Parmi<br />
les 14 patients présentant un sta<strong>de</strong> III d’ossification, <strong>de</strong>ux ont <strong>de</strong>s douleurs sévères (démarrage et<br />
premiers pas, après 10 mn <strong>de</strong> marche), 5 ont <strong>de</strong>s douleurs rares et légères, et 3 sont<br />
asymptomatiques.<br />
Epaississement corticaux :<br />
On retrouve <strong>de</strong>ux épaississements corticaux en zone diaphysaire, dont l’un est en relation dans le<br />
plan sagittal à un contact implant/os. Aucun n’est responsable <strong>de</strong> douleurs <strong>de</strong> cuisse.<br />
Réaction osseuse :<br />
-Implants cimentés :<br />
-126-
On retrouve 17,9 % <strong>de</strong>s implants qui présentent un liseré . Il est toujours situé à l’interface<br />
ciment-os. Toujours présent en postopératoire immédiat, stable et non évolutif dans le temps. Ces<br />
liserés sont à relier à <strong>de</strong>s défauts techniques <strong>de</strong> fixation <strong>de</strong> l’implant par le ciment puisqu’ils sont<br />
présents dès les clichés postopératoires. Nous avons repris l’ensemble <strong>de</strong> ces dossiers 34 patients<br />
présentaient un sta<strong>de</strong> B <strong>de</strong> la classification <strong>de</strong> Barrack et Harris (149) et 14 patients présentaient<br />
un sta<strong>de</strong> C et 3 un sta<strong>de</strong> D . Parmi les implants sta<strong>de</strong> C : 6 présentent un obturateur diaphysaire,<br />
8 ne présentent pas d’obturateur diaphysaire. Parmi les 3 implants sta<strong>de</strong> D : 2 ont un obturateur,<br />
et 1 sans obturateur.<br />
La série omnicase est relativement homogène dans la technique opératoire. En effet tous les<br />
chirurgiens utilisent le même ciment (Palacos Gentamicine basse viscosité), un remplissage<br />
rétrogra<strong>de</strong> du fût diaphysaire mais ils n’utilisent pas tous <strong>de</strong>s obturateurs diaphysaires. Nous<br />
avons constaté qu’il existait un défect <strong>de</strong> ciment à la pointe <strong>de</strong> la tige pour les 3 implants sta<strong>de</strong> D<br />
et pour 50% <strong>de</strong>s implants classés B. Il n’existe pas <strong>de</strong> corrélation statistique entre la présence et<br />
l’absence d’un obturateur et la présence d’un liseré. Mais il semble que ce soit plutôt un manque<br />
<strong>de</strong> ciment qui soit à l’origine <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong> ces liserés quel que soit leurs localisations. Il a été<br />
prouvé que l’amélioration <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> cimentation permet <strong>de</strong> diminuer le risque <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>scellement aseptique (44, 161-165).<br />
Il n’a pas été possible <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> corrélation entre la présence <strong>de</strong> ces liserés et<br />
d’éventuelles douleurs.<br />
Une lyse osseuse est apparue sur l’implant d’une patiente <strong>de</strong> 74 ans entre la 2 ème et la 3 ème année<br />
alors qu’il n’existait pas <strong>de</strong> facteur déclenchant évi<strong>de</strong>nt , et que l’évolution <strong>de</strong> l’implant était<br />
jusqu'à lors tout à fait satisfaisante. Le positionnement <strong>de</strong> l’implant est bon, il n’existe pas<br />
d’usure du couple <strong>de</strong> frottement. Nous n’avons pour le moment pas d’explication à cette<br />
évolution, c’est peut être une allergie à l’un <strong>de</strong>s constituants <strong>de</strong> la prothèse ou du ciment( ref) du<br />
fait <strong>de</strong> la répartition homogène <strong>de</strong> l’ostéolyse sur toute la longueur <strong>de</strong> la tige. Il est peu probable<br />
que ce soit secondaire aux débris d’usure du fait <strong>de</strong> l’absence d’usure du couple <strong>de</strong> frottement et<br />
<strong>de</strong> la répartition diffuse <strong>de</strong> l’osteolyse. Nous avons intensifié notre surveillance chez cette<br />
patiente afin <strong>de</strong> dépister une éventuelle évolution péjorative et <strong>de</strong> déterminer alors le moment<br />
d’une potentielle reprise .<br />
Implants non cimentés :<br />
-127-
72 implants sont cotés 6 (ostéointégration exellente), 8 implants sont cotés 4 (ostéointégration<br />
bonne), et un implant est coté 3(ostéointégration moyenne) dans le score <strong>de</strong> Ara.<br />
9 implants en titane poreux non revêtus d’hydroxyapatite, présentent <strong>de</strong>s lignes réactives qui<br />
apparaissent précocement dans les 6 premiers mois postopératoires .Elles ne sont pas associées à<br />
<strong>de</strong>s migrations d’implants ou à <strong>de</strong>s signes <strong>de</strong> contraintes distales (pié<strong>de</strong>stal). Elles se trouvent<br />
principalement en zone II, III, V et VI, et ne sont pas évolutives. Nous n’avons pas mis en<br />
évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> corrélation avec d’éventuelles douleurs. Dans la littérature les lignes réactives(84)<br />
(166) sont <strong>de</strong>s signes d’évolution neutre lorsqu’elles sont sur les zones non revêtues <strong>de</strong> l’implant.<br />
Il sera très intéressant dans l’avenir <strong>de</strong> comparer nos implants Titane poreux revêtus<br />
d’Hydroxyapatite et nos implants en Titane poreux seul. Pour nous, la présence <strong>de</strong> ces liserés<br />
signe l’adaptation <strong>de</strong> l’os péri prothétique aux modifications <strong>de</strong> contraintes liées à l’implant. Ce<br />
n’est pas un signe négatif. Aucun patient présentant ce type <strong>de</strong> signe radiologique ne présente <strong>de</strong><br />
douleurs <strong>de</strong> cuisse. D’autre part l’évolution <strong>de</strong> ces lignes réactives semble se faire vers une<br />
<strong>de</strong>nsification du spongieux métaphysaire sous forme <strong>de</strong> flammèches correspondant à <strong>de</strong>s<br />
ossifications endostées ( voir photos 6 et 24 mois), se transformant alors en signe positif d’osteo-<br />
intégration reconnu par Engh et Epinette(84, 166).<br />
Un implant non cimenté présente une lyse osseuse chez un patient jeune en zone 10 <strong>de</strong> Gruen<br />
(voir photo). Cette lyse est apparue dans les six premiers mois, elle est actuellement non<br />
évolutive à 18 mois <strong>de</strong> recul. L’implant est bien positionné dans le plan frontal mais trop en<br />
arrière dans le plan sagittal, (contact tige os à l’extrémité inférieure <strong>de</strong> l’implant). Le couple <strong>de</strong><br />
frottement est Zircon polyéthylène avec un col extra long. Le chirurgien n’a pas noté <strong>de</strong> tension<br />
excessive lors <strong>de</strong> la mise en place <strong>de</strong> l’implant. Il n’existe pas <strong>de</strong> différence <strong>de</strong> longueur du<br />
membre inférieur. Ce liseré peut être en relation avec une réaction allergique à l’un <strong>de</strong>s<br />
composants <strong>de</strong> la prothèse mais cette réaction serait alors diffuse et non localisée. Une autre<br />
possibilité est la mauvaise tolérance du Zircon au contact du polyéthylène dans un contexte <strong>de</strong> col<br />
extra long pouvant parfois être associée à une tension excessive du couple articulaire. La<br />
surveillance <strong>de</strong> cet implant a été renforcée afin <strong>de</strong> dépister une évolution péjorative.<br />
-128-
L’implant Omnicase, cimenté ou non, est le plus souvent <strong>de</strong> comportement neutre vis à vis <strong>de</strong><br />
l’os peri-prothètique. Nous n’avons pas retrouvé <strong>de</strong> modification du calcar, c’est la preuve d’une<br />
transmission homogène <strong>de</strong>s contraintes en zones métaphysaires.<br />
-129-
V Conclusion<br />
-130-
V-Conclusion<br />
L’implant Omnicase peut être décrit comme <strong>de</strong>ux implants distincts : un cimenté et un non<br />
cimenté. Les <strong>de</strong>ux composants se comportent bien au recul étudié. Ils permettent d’opérer les<br />
patients dans tous les cas, <strong>de</strong> choisir le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fixation en per-opératoire en fonction <strong>de</strong> la<br />
qualité <strong>de</strong> l’os et <strong>de</strong> la morphologie du fémur. Grâce à sa géométrie dans le plan frontal (droit) et<br />
sagittal (courbe) on obtient un centrage optimal dans les <strong>de</strong>ux plans , évitant les pics <strong>de</strong><br />
contraintes.<br />
Les résultats <strong>de</strong> l’implants Omnicase à court terme sont excellents. Nous n’avons pas retrouvé <strong>de</strong><br />
douleurs <strong>de</strong> cuisse, les résultats fonctionnels sont comparables aux séries <strong>de</strong> la littérature.<br />
Aucun implant n’a présenté <strong>de</strong> <strong>de</strong>scellement aseptique, l’ensemble <strong>de</strong>s liserés et <strong>de</strong>s lignes<br />
réactives sont stables et non évolutifs. Aucune migration, imputable à l’implant ( 1 migration<br />
après fracture ), n’a été retrouvée. Le pronostic à long terme semble donc bon mais doit être<br />
confirmé.<br />
L’évaluation <strong>de</strong>s implants fémoraux doit être réalisée <strong>de</strong> manière prospective afin <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r non<br />
seulement les implants utilisés mais aussi la technique chirurgicale employée.<br />
L’implant Omnicase semble répondre aux critères définis par le cahier <strong>de</strong>s charges. C’est une<br />
prothèse mo<strong>de</strong>rnes adaptées aux concepts et aux mala<strong>de</strong>s d’aujourd’hui.<br />
-131-
VI<br />
Références<br />
Bibliographiques<br />
-132-
VI Bibliographie<br />
1.Gluck P. autoplastik Berlin Klin Woch. 1890;18:421-427.<br />
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Chir (Paris) 1967;93(24):776-9.<br />
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VII<br />
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