23.06.2013 Views

Un analyseur syntaxique opérationnel : SYNTEX - ERSS

Un analyseur syntaxique opérationnel : SYNTEX - ERSS

Un analyseur syntaxique opérationnel : SYNTEX - ERSS

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

projets menés en particulier à EDF, l’expérience me montrait que, pour le terminologue<br />

face à un candidat terme, la bonne question n’était jamais « Cette unité lexicale<br />

réfère-t-elle à un concept du domaine ? », mais plutôt « Est-il utile/pertinent d’intégrer<br />

cet élément dans la ressource terminologique en cours de construction, utile/pertinent<br />

vis-à-vis de l’application dans laquelle cette ressource sera utilisée ? ». Le cadre<br />

théorique de la doctrine terminologique classique, qui contraint à poser le problème de la<br />

construction de terminologie comme une activité de découverte des traces linguistiques<br />

d’un réseau de concepts préexistants, n’est pas compatible avec la réalité du terrain. Il<br />

s’écroule. Le terme n’est pas découvrir, le terme est un élément d’une ressource<br />

terminologique à construire en fonction d’une application cible.<br />

1.5. <strong>Un</strong> outil d’aide à l’analyse sémantique de textes<br />

spécialisés<br />

A ce moment de ma réflexion, la découverte de la sémantique de F. Rastier fut pour moi<br />

une révélation. Je trouve exprimées dans les écrits de F. Rastier (1987, 1991, et al.,<br />

1994) des positions qui entrent en résonance avec mes propres constats empiriques. <strong>Un</strong>e<br />

sémantique textuelle, qui pose les textes comme objets empiriques de la linguistique, et<br />

interprétative, qui place au centre du dispositif théorique les concepts de contexte et<br />

d’interprétation, était celle dont j’avais besoin pour m’affranchir du recours infructueux<br />

aux propositions théoriques de la doctrine terminologique, ainsi qu’à celles des<br />

sémantiques référentielles ou des sémantiques conceptuelles que je connaissais mieux<br />

alors. La communication de F. Rastier aux premières journées organisées par le groupe<br />

TIA en avril 1995 à Villetaneuse, intitulée « Le terme : entre ontologie et linguistique »<br />

(Rastier, 1995), fut pour moi décisive. L’auteur propose d’en finir avec une conception<br />

de la terminologie comme discipline qui s’opposerait à la linguistique, ainsi que le<br />

revendiquent Wüster et ses disciples, et annonce que maintenir une sécession de la<br />

terminologie causerait un préjudice à l'ensemble des sciences du langage :<br />

Alors que ses objectifs pratiques relèvent de la linguistique appliquée, les<br />

préjugés logico-positivistes de sa doctrine doivent être abandonnés, d'une<br />

part parce qu'ils entravent la réalisation même de ses objectifs, d'autre part<br />

parce qu'ils donnent du langage une image à la fois simpliste et obsolète,<br />

sans permettre de comprendre la richesse et la complexité du<br />

fonctionnement effectif des textes de spécialité. (…) En resserrant ses<br />

liens avec la linguistique, et notamment la sémantique des textes<br />

scientifiques et techniques, la terminologie va devenir mieux à-même de<br />

remplir ses multiples missions, en problématisant la recherche et la<br />

constitution de ses unités, et en s'adaptant mieux à ses domaines d'action<br />

privilégiés : documentation et indexation, aide à la traduction.<br />

(op. cit., p. 61-62).<br />

16

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!