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Compte Rendu sur la Conférence de Soigneurs Animaliers ... - AFSA

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11. La Conservation, aspect scientifique en parc<br />

zoologique<br />

Intervention <strong>de</strong> Sabrina Krief<br />

Sabrina souligne l’intérêt d’un travail en partenariat entre <strong>la</strong> recherche in situ et les<br />

institutions zoologiques.<br />

En effet grâce à <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s réalisées dans les zoos, on peut par exemple mettre en p<strong>la</strong>ce<br />

<strong>de</strong>s protocoles et les é<strong>la</strong>rgir à plusieurs espèces pour <strong>de</strong>s observations in et ex situ. On peut<br />

aussi compléter les observations acquises en milieu naturel avec celles acquises en captivité.<br />

Pour le zoo, l’intérêt est d’utiliser <strong>de</strong>s connaissances (éthologiques, vétérinaires…)<br />

obtenues in situ pour enrichir <strong>la</strong> vie <strong>de</strong>s animaux captifs (alimentation…).<br />

Sabrina travaille dans le Parc National <strong>de</strong> Kibale en Ouganda où elle étudie le<br />

comportement alimentaire <strong>de</strong> chimpanzés sauvages et plus spécifiquement <strong>la</strong> manière dont ils<br />

utilisent les p<strong>la</strong>ntes médicinales. Le suivi sanitaire est principalement basé <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s analyses<br />

d’urine et d’excréments puisque les métho<strong>de</strong>s invasives <strong>de</strong> prélèvement sont proscrites <strong>sur</strong><br />

cette espèce menacée.<br />

Le suivi comportemental est lui aussi complexe à cause du système social <strong>de</strong> type<br />

fission-fusion <strong>de</strong>s chimpanzés: il est donc difficile <strong>de</strong> ‘’suivre ‘’ un individu en particulier qui<br />

aurait par exemple été diagnostiqué « ma<strong>la</strong><strong>de</strong> ».<br />

Pour mener ses recherches, Sabrina évite au maximum les interactions entre les<br />

primates et elle, afin <strong>de</strong> limiter les risques <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>dies mais aussi <strong>de</strong> biaiser<br />

les observations comportementales. L’étu<strong>de</strong> comprend aussi <strong>la</strong> récolte <strong>de</strong>s savoirs locaux<br />

(mé<strong>de</strong>cine traditionnelle) et <strong>la</strong> collecte et l’analyse <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes (i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s molécules).<br />

Mais après 8 ans d’étu<strong>de</strong>s, les données restent assez rares compte tenu <strong>de</strong>s contraintes<br />

<strong>de</strong> terrain.<br />

Sabrina évoque donc <strong>de</strong>s cas concrets qui soulignent <strong>la</strong> difficulté <strong>de</strong>s observations en<br />

milieu naturel. Tout d’abord elle nous raconte l’histoire d’une jeune chimpanzé qui en<br />

consommant l’écorce d’un arbre particulier parvient à se débarrasser <strong>de</strong> parasites en <strong>de</strong>ux<br />

jours. L’étu<strong>de</strong> phytochimique qu’elle a mené a confirmé l’activité vermifuge <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte.<br />

Elle prend un <strong>de</strong>uxième exemple avec un chimpanzé qui consomme <strong>de</strong>s feuilles <strong>de</strong><br />

Trichilia rubensens. Cette observation lui a permis <strong>de</strong> mettre à jour <strong>de</strong> nouvelles molécules<br />

qui ont <strong>de</strong>s effets <strong>sur</strong> le paludisme. Il semble donc que <strong>la</strong><br />

consommation <strong>de</strong> ces p<strong>la</strong>ntes ait <strong>de</strong>s effets thérapeutiques, d’où<br />

l’intérêt <strong>de</strong> préserver le milieu pour les chimpanzés, <strong>la</strong> flore, <strong>la</strong><br />

faune sauvage mais aussi pour l’homme qui peut y découvrir <strong>de</strong><br />

nouveaux médicaments.<br />

Les primates consomment aussi <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ntes qui accélèrent<br />

leur transit et les déparasitent. Dans ce cas aussi, l’animal ne<br />

cherche pas à se nourrir mais à ‘’se soigner’’.<br />

Ils ingèrent aussi <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre préa<strong>la</strong>blement sélectionnée (<strong>la</strong><br />

même dont se servent les hommes) après avoir consommé<br />

Trichilia rubescens. Ce<strong>la</strong> a pour effet d’augmenter l’efficacité <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte. Il est aussi démontré que <strong>la</strong> consommation en<br />

association <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ntes et <strong>de</strong> terre peut diminue <strong>la</strong> toxicité <strong>de</strong>s<br />

végétaux.<br />

La question est <strong>de</strong> savoir si ces comportements sont<br />

intentionnels ou adaptatifs (innés). Est-ce le fruit d’un apprentissage (si oui, est-il individuel<br />

ou social ?) ? Y a-t-il <strong>de</strong>s différences en fonction <strong>de</strong> l’âge, du sexe ?<br />

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