10 octobre . .11 janvier Dossier de presse - Palais des Beaux Arts ...

Edito
Ces dernières années, des expositions monographiques ou collectives ont mis à l’honneur les peintres scandinaves. A
travers un choix inédit de 105 œuvres issues des musées français, des tableaux pour la plupart mais aussi des dessins,
des gravures et des sculptures, l’exposition présentée par le Palais des Beaux-Arts de Lille apporte une dimension
originale et passionnante : en illustrant à merveille le génie de l’art nordique, elle témoigne de la fascination réelle
que cet art a exercé sur les Français, tant l’attachement à la nature y est profond, l’aspiration mystique aux valeurs
de la vie, prégnante, et vive, la richesse du langage plastique.
Les collections françaises reflètent un évident engouement national pour l’art scandinave et finlandais dans le contexte
artistique international si foisonnant au cours des dernières décennies du XIXe siècle. Les travaux scientifiques de Frank
Claustrat nous ont révélé ce fonds original, cohérent et divers, les peintures cohabitant avec les dessins, estampes
et sculptures ; il doit sa naissance à la politique d’acquisitions menée par l’Etat pour le musée du Luxembourg et les
musées de province à la fin du XIX°siècle.
Cent ans plus tard, les musées français font preuve d’un regain d’intérêt pour les écoles étrangères du Nord; ainsi, le
musée des beaux arts de Rouen s ‘est porté acquéreur de trois œuvres nordiques : Portraits de Willumsen et de Holsoe
de Vilhelm Hammershoï, La vague de Frits Thaulow et le Portrait de femme en robe noire de August Hagborg de 2002
à 2007. L’intense activité du musée d’Orsay a certes préparé le terrain : les achats de Munch (1986), Hammershoï
(1996 et 2000), Jansson et Acke (2000), Strindberg (1981, 2002) souvent prétexte à des expositions monographiques,
explorent désormais la mouvance avant-gardiste de l’art nordique, incomprise en son temps et délaissée par le
musée du Luxembourg.
"Echappées nordiques" raconte la profondeur des échanges et des liens d’estime unissant artistes français et nordiques,
ces derniers leur servant de Cicérone dans leur pays, comme lors de la mémorable exposition sur l’art français à
Copenhague en 1888.
Le catalogue de l’exposition s’attache à reconstituer les écoles danoise, finlandaise, norvégienne et suédoise au
travers de ces collections françaises. Les conservateurs des quatre pays, Peter Norgaard Larsen, Riitta Ojanperä,
Marit Lange et Per Hedstrom ont enrichi cette présentation de leurs connaissances nordiques en histoire de l’art.
Car, l’une des curiosités d’”Echappées nordiques” est de souligner combien la sensibilité française a été source de
décalage avec l’histoire de l’art nordique.
L’authenticité et la valeur spirituelle des œuvres des nordiques ne pouvaient que séduire les Français d’alors… et les
séduiront aujourd’hui.
Annie Scottez - De Wambrechies,
Conservateur en chef chargé du département des XVIIIe et XIXe siècles
au Palais des Beaux-Arts de Lille
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