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M. le Président
Mesdames, Messieurs,
Bilan et perspectives du
libre échange Maroc – C.E.E.
Mme Marion LE DANTEC
Commission des Communautés Européennes
Permettez-moi, tout d'abord, de vous remercier de l'occasion que vous m'offrez ici de vous faire part en
direct de l'espoir que met la Communauté européenne, dans la réflexion, la discussion engagée en
commun par le Maroc et la Commission sur le futur des relations Euro-maghrébines en général et, plus
spécifiquement euro-marocaines.
Le contexte international n'est pas actuellement, je ne vous apprends rien en disant cela, dans une
phase particulièrement ascendante que ce soit en termes de stabilité politique ou de croissance
économique, ce qui entre autres conséquences ne facilite pas la résorption pourtant nécessaire des
déséquilibres de développement entre le Nord et le Sud.
En dépit de ces états de fait à priori déstructurants au niveau mondial, deux constats peuvent être tirés :
– l'économie libérale et sa logique de concurrence internationale ne sont certainement pas la panacée
mais l'histoire a démontré qu'elle est mieux à même que d'autres politiques économiques de
développer le bien-être des populations concernées ; notamment parce qu'elle s'accompagne
systématiquement d'une plus grande liberté politique.
– second constat : l'existence de pôles économiques fortement développés et industrialisés situés au
voisinage d'ensembles moins développés mais dépositaires d'un potentiel important et animés d'une
volonté de combler progressivement le différentiel de développement, se traduit aujourd'hui par une
tendance très nette à la constitution d'espaces économiques relativement intégrés.
Ces deux constats et notamment le deuxième, existent par la volonté des Gouvernants certes mais
également et surtout par l'adhésion active des acteurs économiques et sociaux des pays concernés.
Et je crois que cette adhésion est en marche au Maroc.
Elle n'est pas aveugle ni inconditionnelle et c'est heureux ; elle est ponctuée d'interrogations voire de
craintes et c'est également compréhensible.
D'où l'importance de rencontres du type de celle qu'organise ici l'ISCAE : les relais, institutionnels ou
autres, doivent être une des cibles privilégiées pour faire passer le message de l'intérêt d'un partenariat
bien maîtrisé.
La stagnation généralisée de la consommation intérieure dans les pays industrialisés combinée à la
faiblesse de la croissance économique (1.5 % au sein de l'OCDE en 1992) explique que les entreprises
de chaque pays cherchent à s'assurer au delà des frontières nationales ou communautaires un espace
économique de plus grandes dimensions.
Une telle tendance est possible car la stagnation affecte beaucoup moins le commerce international
lequel s'est accru en 1992 de 4,7 % (toujours au sein de l'OCDE).
Or la Communauté européenne malgré ses difficultés est le premier exportateur et le premier
importateur mondial : c'est là et dans tous les effets induits par le commerce que résident la chance et
le défi qui se présentent au Maroc.