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accès en franchise de droits à l'ensemble du marché nord-Américain. Les courants d'échanges
commerciaux favoriseraient les États-Unis, et les investisseurs étrangers choisiraient d'implanter de
nouvelles usines aux États-Unis, puisque seules les installations de production de ce pays auraient un
accès garanti à tout le continent. Ainsi, les États-Unis seraient le noyau autour duquel graviteraient le
Canada et le Mexique. Certains observateurs ont décrit ce scénario comme « le plus court chemin vers
la domination américaine de l'hémisphère par la conclusion d'une série d'ententes bilatérales inspirées
de la stratégie "diviser pour régner" ».
Avec la participation du Canada à l'accord de libre-échange Nord-Américain, au lieu d'un marché où
les États-Unis peuvent dominer deux pays satellites, nous avons un marché intégré régi par des règles
commerciales s'appliquant également aux trois pays.
En s'engageant dans ces négociations à trois, en juin 1991, le Canada visait trois grands objectifs.
D'abord, l'ALENA améliorerait l'accès des exportateurs canadiens au marché mexicain.
Deuxièmement, un accord commercial trilatéral permettrait au Canada d'avoir un meilleur accès au
marché américain tout en conservant les avantages qu'il avait obtenus dans l'ALE. Troisièmement,
l'ALENA permettrait au Canada de demeurer un endroit attrayant pour les investisseurs désireux de
couvrir l'ensemble du marché Nord-Américain.
Les objectifs du Canada sont largement atteints dans l'ALENA. Les principaux avantages découleront
d'un meilleur accès au marché mexicain en pleine expansion. En vertu de l'accord, le Mexique
éliminera presque tous ses droits de douane et ses permis à l'importation, certains immédiatement, les
autres au cours de la période de transition. Presque tous les secteurs de l'économie Mexicaine seront
ouverts aux entreprises canadiennes. Alors qu'environ 80 % des produits mexicains entrent déjà au
Canada en franchise, les exportations canadiennes à destination du Mexique sont jusqu'à maintenant
touchées par un grand nombre de droits de douane et autres obstacles. Grâce à l'accord, le Canada
pourra rééquilibrer ses échanges commerciaux avec le Mexique, notamment dans le secteur de
l'automobile. De meilleures perspectives commerciales s'offriront au Canada dans ce marché pour bien
d'autres produits, dont les produits Agro-alimentaires, le matériel de transport, le matériel et les
services d'exploitation pétrolière et minière, les télécommunications, le matériel et les services
environnementaux, les machines et technologies industrielles, les services financiers et les produits de
consommation.
L'ALENA améliore l'accès du Canada au marché américain, le plus vaste et le plus riche du monde.
L'accord négocie clarifie les règles d'origine pour les produits fabriqués en Amérique du Nord et
améliore les opérations douanières, ce qui empêchera toute interprétation unilatérale des règles
commerciales établies par les trois pays. En outre, l'ALENA renforce le mécanisme de règlement des
différends de l'ALE en empêchant les lois américaines et mexicaines d'altérer les règles claires et
équitables que nous avons établies. Le Canada s'est assuré ce meilleur accès au marché américain sans
avoir à réduire les avantages obtenus dans le cadre de l'accord de libre-échange avec les États-Unis ;
l'ALENA préserve le système de gestion de l'offre mis en place par le Canada pour ses producteurs de
lait et de volaille. Il préserve le pacte de l'automobile entre le Canada et les États-Unis, procurant un
accès privilégié pour les automobiles et les pièces d'automobile produites au Canada. Par ailleurs,
l'ALENA élargit les contingents d'exportation prévus dans l'ALE pour les fabricants canadiens de
textiles et de vêtements. En vertu de l'ALENA, le Canada maintient d'importantes exemptions pour ses
industries culturelles.
Le troisième objectif, qui concerne l'investissement, a lui aussi été atteint. Nous croyons en effet que
les investisseurs ont plus de raisons que jamais d'établir des opérations au Canada. Avec un accès au
plus grand marché du monde crée par l'ALENA, qui regroupe 360 millions de consommateurs, les
investisseurs peuvent se concentrer sur les autres avantages offerts par le Canada, avantages tels qu'une
main-d'oeuvre instruite et compétente, d'excellentes infrastructures de transport et de communication,
et des réserves abondantes d'énergie et de ressources naturelles.
Il me semble également important de signaler que l'ALENA est sensible aux préoccupations de
l'environnement. Les trois pays ont pris des engagements à cet égard et ont incorporé à l'accord
l'exemption du GATT qui permet aux gouvernements de protéger l'environnement même lorsque les
mesures nécessaires entrent en conflit avec d'autres dispositions de l'accord.
Nous croyons que l'ALENA constitue un excellent tremplin pour accéder aux différents marchés
d'Amérique latine et pour établir de nouveaux liens commerciaux avec les pays de cet hémisphère.