Effet tunnel dépendant du spin : Des simples aux doubles ... - LPM
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Elaboration de jonctions <strong>tunnel</strong><br />
notre connaissance, les seules jonctions <strong>tunnel</strong> métal-isolant epitaxiées sont des jonctions<br />
CoSi2/CaF2/CoSi2 [WAT 93] . Ce système a même permis la réalisation de diodes <strong>tunnel</strong> résonnantes<br />
(cf. chapitre IV). Les hétérostructures à base d'oxydes peuvent également s'épitaxier.<br />
L'épitaxie par jet moléculaire n'a pas jusqu'à présent donné de bons résultats (le système<br />
Fe3O4/MgO/ Fe3O4 a été étudié [HEI 97] ). Par contre, le dépôt par ablation laser a déjà fait ses<br />
preuves, notamment dans le domaine des jonctions Josephson à base d'YBaCuO [BOU 96] . Cette<br />
méthode a été utilisée avec succès pour l'élaboration de jonctions à base de LaSrMnO3, avec<br />
principalement des barrières de SrTiO3 [LU 96, VIR 97] . Il est également possible de réaliser par<br />
cette méthode des jonctions de Fe3O4 [LI 98] . L'utilisation de ces matéri<strong>aux</strong> demi-métalliques<br />
permet d'obtenir des magnétorésistances supérieures à 100%.<br />
Les barrières amorphes, elles, sont beaucoup moins sensibles <strong>aux</strong> défauts de structure<br />
et peuvent être déposées par évaporation ou par pulvérisation cathodique.<br />
De nombreuses jonctions, notamment supracon<strong>du</strong>ctrices (structures S/I/S), ont ainsi<br />
été réalisées par oxydation de l'électrode inférieure. Un simple passage à l'air permet de<br />
réaliser une fine couche oxydée servant de barrière [FIS 61] . Pour des jonctions ferromagnétiques,<br />
la barrière réalisée est alors magnétique. De tels oxydes magnétiques ne sont pas en<br />
général de très bons isolants. De plus, ils peuvent perturber le comportement magnétique des<br />
électrodes et leur polarisation de surface. Les résultats publiés pour des oxydes de nickel [MAE<br />
82] [MOO 97]<br />
et de cobalt rapportent de faibles magnétorésistances à basse température et aucune<br />
magnétorésistance à température ambiante.<br />
Dans notre cas, il faut donc utiliser un oxyde qui ne soit pas celui de l'électrode<br />
inférieure. Pour ce faire, une couche métallique supplémentaire est déposée puis oxydée (on<br />
parle alors de barrière artificielle). Comme nous le verrons par la suite, cela nécessite une<br />
parfaite adéquation des conditions d'oxydation avec l'épaisseur de métal déposée.<br />
Les barrières semi-con<strong>du</strong>ctrices amorphes ont également été envisagées. En effet, en<br />
ré<strong>du</strong>isant la hauteur de la bande interdite, on ré<strong>du</strong>it considérablement la résistance des<br />
jonctions et on peut alors manipuler des barrières plus épaisses, donc moins sensibles à la<br />
rugosité et <strong>aux</strong> "pinholes". Le succès obtenu avec les jonctions supracon<strong>du</strong>ctrices a été mitigé<br />
(cf. [GIB 85] et les références incluses). Meservey et Tedrow ont montré que les résultats<br />
étaient meilleurs avec une barrière déposée à basse température (pour le silicium [MES 82] et le<br />
germanium [GIB 85] amorphes). Les caractéristiques ne correspondent toutefois pas à celles<br />
atten<strong>du</strong>es pour l'effet <strong>tunnel</strong> élastique, particulièrement à température ambiante. Même à basse<br />
température, l'effet de polarisation lorsque une électrode est ferromagnétique et l'autre<br />
supracon<strong>du</strong>ctrice (cf. chapite I) ne s'observe que rarement dans les barrières de silicium et<br />
jamais pour le germanium (le résultat "historique" de Jullière a été obtenu avec <strong>du</strong> Ge oxydé 1 ).<br />
Les premiers résultats ainsi que les expériences de mesure de polarisation de Meservey<br />
et Tedrow font de l'alumine le meilleur candidat pour la réalisation de jonctions <strong>tunnel</strong><br />
magnétorésistives. Si les premiers résultats ont été obtenus par oxydation d'une couche<br />
d'aluminium métallique [MOO 95] , il était toutefois tentant de déposer directement une barrière<br />
d'alumine. En effet, l'oxydation d'une couche métallique doit être ajustée exactement à<br />
l'épaisseur de barrière pour ne pas oxyder l'électrode inférieure ni laisser une couche d'aluminium<br />
métallique. Malheureusement, les essais effectués dans différents groupes (au laboratoire<br />
par J. Nassar [NAS 99] , à l'INESC [PLA 97] ou à Nancy [FER 98] ) ont montré que la pulvérisation<br />
1<br />
Dans sa thèse, Jullière considère que l'oxydation ne fait qu'oxyder les pinholes métalliques, mais pas le<br />
germanium.<br />
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