Effet tunnel dépendant du spin : Des simples aux doubles ... - LPM
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Elaboration de jonctions <strong>tunnel</strong><br />
Epaisseur oxydation d'1 min oxydation de 3 min<br />
d'Al (nm) Hc (G) MR (%) Hc (G) MR (%)<br />
1,0 165 9 (2)<br />
1,5 42 16 (6) >150<br />
2,0 35 11 (4) 75 10 (1)<br />
2,5 34 12 (4)<br />
3,5 32 16 (0)<br />
40 34 8 (0)<br />
On observe qualitativement le même comportement décalé en épaisseur pour les deux<br />
temps d'oxydation. L'épaisseur optimale se situe entre 1,5 et 2 nm pour 1 minute d'oxydation<br />
et entre 2,5 et 3,5 nm pour 3 minutes. L'évolution des résistances avec le temps d'oxydation<br />
[NAS 98] montre que l'épaisseur de barrière continue d'augmenter même après 3 minutes<br />
d'oxydation. Le régime permanent observé par Greiner n'est donc pas atteint. De manière<br />
générale, les jonctions obtenues avec 3 minutes d'oxydation sont moins bonnes; les résistances<br />
sont plus dispersées et les magnétorésistances sont faibles à température ambiante. Cette<br />
mauvaise influence <strong>du</strong> temps d'oxydation a déjà été observée dans des conditions analogues<br />
pour des barrières de niobium [KAR 79] . Un bombardement prolongé peut augmenter la rugosité<br />
ou favoriser la création de défauts ou l'incorporation d'impuretés. L'utilisation de temps<br />
d'oxydation d'une minute a donc été choisie.<br />
Les mesures d'aimantation des jonctions trop oxydées montrent bien que c'est l'électrode<br />
inférieure de cobalt qui est oxydée. Cette oxydation n'est pas triviale et à ma connaissance<br />
n'a pas été rapportée par d'autres groupes. Cela suppose un transport d'oxygène à travers<br />
l'alumine, or l'oxydation thermique de l'aluminium s'effectue par transport des cations<br />
métalliques. Comme on l'a vu précédemment, l'oxydation plasma est susceptible d'accélérer la<br />
réaction en facilitant l'incorporation d'oxygène (auquel cas de l'oxygène traverserait la<br />
barrière) ou en augmentant le champ électrique à travers l'oxyde (dans ce cas, le transport des<br />
cations et des anions est favorisé dans la même proportion). L'oxydation de l'électrode de<br />
cobalt semble privilégier la première hypothèse. Ce résultat est toutefois à modérer car les<br />
processus de transport dépendent de la qualité de la barrière. Par exemple, il a été montré que<br />
la diffusion de l'or à travers une barrière d'alumine, impossible avec une barrière de bonne<br />
qualité, était ren<strong>du</strong>e possible lorsque l'alumine était non stoechiométrique [OCA 85] . Le transport<br />
d'oxygène peut donc être dû à une mauvaise qualité de la barrière. Grâce à un suivi électrique<br />
in situ de l'oxydation, Wee et al. [WEE 99] concluent que l'oxydation est limitée par l'injection<br />
des cations ; cette conclusion, ainsi que les conditions expérimentales, sont toutefois contestables<br />
1 . Le mécanisme exact de l'oxydation reste donc encore à définir.<br />
Ces jonctions seront comparées au paragraphe II.4 avec les jonctions structurées par<br />
lithographie.<br />
1 Les auteurs ne mentionnent aucune précaution pour éviter l'influence de la mesure électrique sur l'oxydation (de<br />
telles mesures peuvent considérablement perturber le champ électrique dans l'oxyde). Le calcul de l'épaisseur<br />
oxydée néglige toute pulvérisation alors que celle ci est prise en compte dans l'ajustement à la théorie. Enfin, la<br />
dépendance exponentielle de la vitesse d'oxydation ne permet pas d'affirmer que c'est bien l'aluminium qui est<br />
transporté et non l'oxygène.<br />
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