Effet tunnel dépendant du spin : Des simples aux doubles ... - LPM
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Elaboration de jonctions <strong>tunnel</strong><br />
électrique et que l'oxydation était uniquement contrôlée par la diffusion des espèces 1 . Le flux<br />
va alors être proportionnel à un gradient de concentration dans l'oxyde. Ce gradient est<br />
inversement proportionnel à l'épaisseur de l'oxyde, X. On obtient donc une loi de croissance<br />
parabolique 2 :<br />
dX<br />
∝<br />
dt X<br />
1 2<br />
et X ∝ t<br />
En fait, lorsque l'épaisseur de la barrière est faible (c'est le cas qui nous intéresse), il<br />
faut alors prendre en compte l'effet <strong>du</strong> champ électrique. Dans le cas de l'oxydation thermique<br />
(dont l'oxydation à température ambiante est un cas particulier!), le champ électrique provient<br />
de l'égalisation des potentiels chimiques <strong>du</strong> métal et de l'oxygène adsorbé en surface (fig. 2).<br />
Pour l'aluminium, la différence de potentiel est de l'ordre <strong>du</strong> volt.<br />
oxyde<br />
oxygène<br />
métal métal<br />
32<br />
oxyde<br />
Niveau<br />
électronique<br />
Fig. 2 : Equilibrage des potentiels chimiques et création d'un champ<br />
électrique dans l'oxyde lors de l'adsorption d'oxygène.<br />
!<br />
E<br />
oxygène<br />
Pour les couches très minces (de l'ordre <strong>du</strong> nm), cette différence de potentiel se maintient<br />
par transfert d'électrons (par effet <strong>tunnel</strong> ou émission thermoionique). Les champs<br />
électriques sont alors très importants (de l'ordre de 10 7 V/cm). A de tels champs, un ion<br />
injecté dans l'oxyde est immédiatement transporté à l'interface opposée 3 . C'est donc la vitesse<br />
d'incorporation de ces ions qui limite l'oxydation. On obtient alors une vitesse d'oxydation de<br />
la forme :<br />
dX ⎛ W ⎞ X<br />
∝ ⎜ ⎟ −<br />
dt ⎝ kT ⎠ X<br />
⎛ 1 ⎞<br />
exp exp⎜<br />
⎟<br />
⎝ ⎠<br />
où W est une énergie liée à la dissolution d'un ion dans l'oxyde et X1 une longueur caractéristique<br />
liée à l'action <strong>du</strong> champ. La réaction est donc très rapide puis s'atténue ensuite.<br />
En dessous d'une température critique T0, la réaction va s'arrêter 4 à une certaine épaisseur XL,<br />
(autopassivation) :<br />
kT X1<br />
W<br />
X L = avec T<br />
T<br />
0 =<br />
W −<br />
39k<br />
1 T0<br />
1<br />
En fait, on ne néglige pas le champ mais on montre facilement que s'il est suffisamment faible pour que le<br />
courant ionique lui soit proportionnel et qu'il n'y a pas de zones chargées dans l'oxyde, l'électro-neutralité<br />
entraîne la présence d'un courant électronique qui annule les effets <strong>du</strong> champ. On peut alors ne considérer que la<br />
diffusion de l'espèce en utilisant un coefficient de diffusion effectif prenant en compte les mobilités des ions et<br />
des électrons (ou des trous le cas échéant).<br />
2<br />
2<br />
En tenant compte des vitesses de réaction à l'interface, on obtient une loi de la forme X X<br />
+ = t +τ<br />
k k<br />
.<br />
p L<br />
3 Dans cette gamme de champs, la vitesse augmente même exponentiellement avec le champ.<br />
4 Mathématiquement, la vitesse n'est jamais nulle. La valeur de T0 dépend donc de la définition <strong>du</strong> critère d'arrêt<br />
de l'oxydation.