de pluies, tandis que ceux soufflant de la terre sont habituellement secs. Dans de nombreux pays d’Asie tropicale, vents marins et vents terrestres alternent de façon saisonnière, et sont appelés mousson humide et mousson sèche, respectivement. En Amérique <strong>du</strong> sud tropicale, il n’y a pas de zones arides dans l’hémisphère nord, étant donné que la zone de <strong>forêts</strong> tropicales humides s’étend jusqu’<strong>au</strong>x Caraïbes où, comme en Asie, les effets de la mer annulent le principe de l’arrosoir. Ce n’est que dans l’hémisphère sud qu’on peut voir la transition de la forêt tropicale humide à la savane, <strong>au</strong>x prairies sèches (pampa) et <strong>au</strong> (semi)désert. Mais ici, la zonation nord-sud <strong>du</strong> climat est fortement modifiée par une zonation est-ouest, c<strong>au</strong>sée par la présence de la h<strong>au</strong>te chaîne des Andes. En Afrique, ce type de barrières allant <strong>du</strong> nord <strong>au</strong> sud n’existent pas, ce qui fait que dans la majeure partie <strong>du</strong> continent, la zonation nord-sud <strong>du</strong> climat et de la végétation reste dominante. Seulement, il existe le long de la côte sud <strong>du</strong> renflement de l’Afrique de l’Ouest (de la Sierra Leone <strong>au</strong> Cameroun), un puissant effet de vent marin qui apporte plus de pluie <strong>au</strong>x zones côtières que n’<strong>au</strong>rait prédit le modèle de l’arrosoir seulement. Mais ce phénomène mis à part, l’Afrique constitue un exemple parfait pour expliquer la zonation géographique de forêt tropicale humide, savane, steppe et désert et <strong>au</strong>ssi, le calendrier des saisons sèche et humide. En Afrique <strong>du</strong> nord, comme dans le reste de la Méditerranée et de l’Europe, l’essentiel des précipitations tombe pendant les mois d’hiver. Ainsi, sur la frange nord <strong>du</strong> Sahara, les rares pluies qui tombent le font également pendant les mois d’hiver surtout (novembre-février). Mais sur l’extrémité sud <strong>du</strong> Sahara, à la pointe la plus <strong>au</strong> nord de la trajectoire de l’arrosoir, la saison des pluies coïncide avec l’été boréal (juilletaoût). Entre les deux, <strong>au</strong> milieu <strong>du</strong> Sahara, on passe des gouttelettes d’été <strong>au</strong>x gouttelettes d’hiver, ce qui 13 rend les pluies extrêmement imprédictibles. L’on observe l’image inversée de ce même phénomène en Afrique <strong>au</strong>strale: les savanes à l’extrême sud <strong>du</strong> Botswana, <strong>du</strong> Zimbabwe et de l’Afrique <strong>du</strong> sud tropic<strong>au</strong>x sont arrosées en été (novembre-février), tandis que dans la Province <strong>du</strong> Cap il pleut en hiver, avec, entre les déserts <strong>du</strong> Kalahari et <strong>du</strong> Great Karroo, une pluviométrie très faible, très irrégulière et très imprévisible (Fig. 2).
14 <strong>Les</strong> <strong>forêts</strong> <strong>inondées</strong> des plaines inondables tropicales Tropique <strong>du</strong> Cancer L’ équateur Tropique of Capricorne 20 E pluviométrie annuelle moyenne (mm) Fig. 2. Pluviométrie annuelle moyenne en Afrique, le long <strong>du</strong> méridien 20ºE, de la côte méditerranéenne de la Libye près de Benghazi, à Cap Agulhas, l’extrême pointe sud de l’Afrique <strong>du</strong> Sud. Rouge: location de la zone étudiée.