Les forêts inondées: trésors du Delta Intérieur du Niger au Mali
Les forêts inondées: trésors du Delta Intérieur du Niger au Mali
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2.2 Développements entre<br />
1988 et 2002<br />
En 1998, Wetlands International s’est installée dans<br />
le <strong>Delta</strong> <strong>Intérieur</strong> <strong>du</strong> <strong>Niger</strong>, grâce à un financement<br />
<strong>du</strong> gouvernement néerlandais, travaillant en consortium<br />
avec Altenburg & Wymenga conseillers écologiques,<br />
RIZA Rijkswaterstaat et Alterra Green World<br />
Research. À l’exemple de l’UICN dans les années<br />
1980, ils ont constaté que la rest<strong>au</strong>ration des <strong>forêts</strong><br />
<strong>inondées</strong> était l’une des questions clés à poursuivre.<br />
Ils ont réalisé une étude des <strong>forêts</strong> <strong>inondées</strong> abritant<br />
de nouve<strong>au</strong> des colonies d’oise<strong>au</strong>x d’e<strong>au</strong> afrotropic<strong>au</strong>x<br />
(Van der Kamp et al. 2002), et ont constaté que<br />
la destruction de ces <strong>forêts</strong> avait progressé et que les<br />
colonies avaient été ré<strong>du</strong>ites à deux <strong>forêts</strong> seulement,<br />
Akkagoun à la sortie <strong>du</strong> Lac Debo, et Dentaka sur la<br />
rive orientale <strong>du</strong> Lac Walado Debo, en fait, les deux<br />
<strong>forêts</strong> où l’UICN avait démarré ses efforts de rest<strong>au</strong>ration<br />
à la fin des années 1980.<br />
<strong>Les</strong> <strong>forêts</strong> de Gourao, Bouna, Pora et Koumbé Niasso<br />
sont apparues dans un état de dégradation sérieux à<br />
la fin des années 1990 et avaient toutes per<strong>du</strong> leurs<br />
grandes colonies d’oise<strong>au</strong>x d’e<strong>au</strong> nicheurs. Cependant,<br />
en période de crue, les vestiges de la forêt<br />
continuaient de servir de dortoir à d’importants<br />
effectifs d’oise<strong>au</strong>x, principalement Hérons gardebœufs<br />
et cormorans africains.<br />
En 1999 et 2000, des équipes de Wetlands International,<br />
Altenburg & Wymenga conseillers écologiques,<br />
RIZA Rijkswaterstaat et Alterra Green World Research<br />
se sont ren<strong>du</strong>es dans des villages associés <strong>au</strong>x <strong>forêts</strong><br />
d’inondation, <strong>au</strong>tres que Akkagoun et Dentaka, et qui<br />
avaient accueilli des colonies d’oise<strong>au</strong>x d’e<strong>au</strong> dans<br />
les années 1980, c’est-à-dire Gourao, Bouna (Timisobo<br />
et Kepagou), Pora et Koumbé Niasso. Dans les<br />
villages visités, les chefs et les anciens ont été consultés<br />
et des questions leur ont été posées sur la gestion<br />
de leur territoire et sur les <strong>au</strong>tres villages concernés.<br />
31<br />
Ainsi, pour chacune des <strong>forêts</strong>, des informations ont<br />
été obtenues sur les populations concernées, et leurs<br />
idées de la gestion et de la rest<strong>au</strong>ration de leurs <strong>forêts</strong><br />
<strong>inondées</strong>.<br />
Dans tous les villages visités, la rest<strong>au</strong>ration des <strong>forêts</strong><br />
<strong>inondées</strong> était fortement souhaitée, mais il y<br />
avait be<strong>au</strong>coup de méfiance quant à l’utilisation de<br />
la même forêt par différents villages, en particulier<br />
(mutuellement) entre les commun<strong>au</strong>tés bozos et<br />
peules. Mais <strong>au</strong>ssi, entre les villages bozos et entre les<br />
villages peuls, il y avait une méfiance générale envers<br />
la coopération avec les voisins. <strong>Les</strong> tentatives de réunir<br />
des personnes appartenant à différents villages<br />
dans l’un de ces villages échouaient généralement.<br />
Cependant, il y avait un esprit d’optimisme envers la<br />
coopération (Beintema et al. 2001).<br />
En novembre 2000, des signes d’activités de nidification<br />
de petits effectifs d’oise<strong>au</strong>x d’e<strong>au</strong> coloni<strong>au</strong>x<br />
ont été découverts dans les <strong>forêts</strong> de Pora et peut<br />
être <strong>au</strong>ssi près de Koumbé Niasso. A c<strong>au</strong>se des h<strong>au</strong>tes<br />
e<strong>au</strong>x, seul un accès limité par pirogue était possible.<br />
<strong>Les</strong> <strong>forêts</strong> ont été visitées avec les populations<br />
locales comme guides. La forêt de Pora sert de dortoir<br />
à de très gros effectifs de Cormorans africains<br />
et de Hérons garde-bœufs, mais <strong>au</strong>cun nid n’y a été<br />
découvert. Cependant, dans un petit bout de forêt<br />
isolé, loin des villages, de petits effectifs de Cormorans<br />
africains et de Crabiers chevelus nichant ont été<br />
découverts. A Koumbé Niasso d’importants nombres<br />
de Bihore<strong>au</strong>x gris perchaient le long <strong>du</strong> cours d’e<strong>au</strong><br />
qui serpente entre les vestiges forestiers éparpillés.<br />
En mars 2001, les villages environnants des <strong>forêts</strong><br />
de Gourao, Bouna (Timisobo et Kepagou), Pora et<br />
Koumbé Niasso ont été visités de nouve<strong>au</strong>. L’équipe<br />
s’est également ren<strong>du</strong>e à Akka et à Youvarou, pour<br />
rencontrer le comité intervillages de gestion d’Akka-Youvarou,<br />
et l’agent local de l’UICN à Youvarou,<br />
pour tirer des leçons de leurs expériences. Gourao et