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Les forêts inondées: trésors du Delta Intérieur du Niger au Mali

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1 <strong>Les</strong> <strong>forêts</strong> <strong>inondées</strong> des plaines inondables tropicales<br />

En résumé, la présence de plaines inondables de<br />

zone aride caractéristiques de l’Afrique est fonction<br />

de la zonation régulière et symétrique « classique »<br />

<strong>du</strong> climat et des pluies, de la masse terrestre ininterrompue<br />

à travers les tropiques, et de l’absence de<br />

h<strong>au</strong>tes chaînes de montagnes perturbatrices.<br />

Le plus grand fleuve de forêt tropicale humide d’Afrique,<br />

le Zaïre, n’alimente pas les plaines inondables<br />

de zone aride, dans la mesure où il reste à l’intérieur<br />

de la zone de <strong>forêts</strong> tropicales humides sur toute<br />

sa longueur. Le Zaïre forme également des plaines<br />

inondables, mais celles-ci sont incorporées dans la<br />

zone de <strong>forêts</strong> tropicales et par conséquent, ont une<br />

fonction entièrement différente pour l’homme comme<br />

pour la nature. Le présent chapitre se concentre<br />

sur les plaines inondables de zone aride.<br />

En ce qui concerne l’alimentation en e<strong>au</strong>, les plaines<br />

inondables sont très dynamiques. L’environnement<br />

présente des différences extrêmes entre les crues et<br />

les périodes arides intermittentes, lorsque le sol est<br />

desséché pendant des mois. Relativement peu d’organismes<br />

sont adaptés à ce <strong>du</strong>r régime, mais ces organismes<br />

sont alors présents en grandes quantités.<br />

Il f<strong>au</strong>t reconnaître que non seulement la dynamique<br />

intra annuelle est importante pour la plaine inondable,<br />

c’est-à-dire, le cycle annuel de crue et de décrue,<br />

mais <strong>au</strong>ssi la dynamique interannuelle. Cela signifie<br />

que certaines années ont des crues excessives, tandis<br />

que d’<strong>au</strong>tres peuvent avoir des crues minimales (voir<br />

Zwarts et al. 2005, en prép.). Ces années « catastrophiques<br />

» servent à « régler » la succession <strong>du</strong> développement<br />

végétal, ce qui est nécessaire pour maintenir<br />

les plaines inondables dans un état permanent.<br />

1.3 L’ importance <strong>du</strong> <strong>Delta</strong><br />

<strong>Intérieur</strong> <strong>du</strong> <strong>Niger</strong><br />

<strong>Les</strong> plaines inondables sont des écosystèmes très pro<strong>du</strong>ctifs.<br />

C’est ce qui fait qu’elles ont toujours été utilisées<br />

de façon intensive par l’homme et l’animal. La<br />

croyance veut que les premiers ancêtres de l’homme<br />

aient parcouru les savanes africaines. <strong>Les</strong> découvertes<br />

d’outils datant <strong>du</strong> néolithique prouvent que la zone<br />

sahélienne était déjà peuplée il y 10 000 ans, et il est<br />

probable qu’en ces temps-là, l’humanité était déjà<br />

fortement tributaire de la pro<strong>du</strong>ctivité des plaines<br />

inondables, en ce qui concerne le gibier et les plantes<br />

comestibles. En outre, les civilisations avancées<br />

les plus anciennes sont apparues dans des régions<br />

de plaines inondables de l’Egypte ancienne et de la<br />

Mésopotamie, celles de l’Euphrate et <strong>du</strong> Tigre, il y a<br />

environ 5.000 ans.<br />

Une plaine inondable, à l’état initial, faisait vivre<br />

habituellement de gros troupe<strong>au</strong>x d’ongulés, dont<br />

les mouvements migratoires étaient rythmés par les<br />

crues ascendantes et descendantes. Dans le <strong>Delta</strong> <strong>Intérieur</strong><br />

<strong>du</strong> <strong>Niger</strong>, de tels troupe<strong>au</strong>x n’existent plus, à<br />

c<strong>au</strong>se de siècles d’exploitation humaine. A la place,<br />

ce sont de gros troupe<strong>au</strong>x de bétail qui font désormais<br />

ces migrations annuelles.<br />

Le cycle annuel de migration <strong>du</strong> bétail commence<br />

en juin, à la fin de la saison sèche lorsque le sol est<br />

desséché et que le nive<strong>au</strong> d’e<strong>au</strong> <strong>du</strong> delta est à son<br />

minimum. <strong>Les</strong> troupe<strong>au</strong>x sont concentrés <strong>au</strong> centre<br />

<strong>du</strong> delta, juste avant le démarrage de la saison des<br />

pluies. En juillet et août, lorsqu’il pleut, la zone tout<br />

entière est recouverte d’herbe tendre, et les troupe<strong>au</strong>x<br />

s’éloignent <strong>du</strong> delta pour exploiter les pâturages<br />

éphémères. En septembre et octobre, cette herbe<br />

annuelle arrosée par les pluies n’existera plus, <strong>du</strong> fait<br />

<strong>du</strong> pâturage ou de la dessiccation. <strong>Les</strong> troupe<strong>au</strong>x retourneront<br />

<strong>au</strong>x bords <strong>du</strong> delta, où la crue monte. En<br />

octobre-novembre, elle atteindra son nive<strong>au</strong> maxi-

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