mise à jour n° 2 année 2009
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Figure 11 : Galba truncatula (montagne).<br />
ment au bord des mares, des trous d’eau, dans les<br />
empreintes de sabot, les prairies humides, les rigoles<br />
d’écoulement... Ce mollusque a la particularité de s’enfouir<br />
dans le sol pendant les périodes défavorables :<br />
sécheresse et froid. En région tempérée, on observe en<br />
moyenne deux générations annuelles de mollusques.<br />
Les animaux s’infectent en pâturant l’herbe parasitée.<br />
La fasciolose humaine est une maladie des prés<br />
humides. La contamination a lieu généralement au<br />
printemps et en automne. L’Homme se parasite en<br />
consommant crus des végétaux sauvages parasités<br />
(cresson de fontaine et autres végétaux aquatiques<br />
divers, pissenlit, mâche...), non contrôlés. Des cressonnières<br />
cultivées peuvent être accidentellement<br />
parasitées, <strong>à</strong> l’origine de micro-foyers de fasciolose<br />
humaine. C’est une zoonose cosmopolite liée <strong>à</strong> l’élevage.<br />
En France, sa fréquence a diminué <strong>à</strong> la suite des<br />
contrôles obligatoires effectués sur les végétaux proposés<br />
<strong>à</strong> la consommation humaine. Certaines régions<br />
du globe sont très infectées quand les conditions d’hygiène<br />
précaires sont associées <strong>à</strong> des habitudes alimentaires<br />
incitant <strong>à</strong> la consommation de végétaux<br />
aquatiques crus (Andes, Asie du Sud-Est).<br />
La maladie<br />
Physiopathologie :<br />
Elle est dominée par la migration trans-abdominale<br />
du jeune parasite avant l’installation définitive<br />
dans le foie (Dalton, 1999). On distingue habituellement<br />
deux phases successives :<br />
• la phase d’invasion, qui suit la contamination,<br />
jusqu’<strong>à</strong> la migration trans-hépatique. Cette phase<br />
correspond <strong>à</strong> la période de maturation de la douve<br />
avec un métabolisme intense (production d’antigènes).<br />
Elle s’accompagne d’une action traumatisante<br />
consécutive aux passages trans-tissulaires, et<br />
d’une forte réaction allergique. Cette phase dure<br />
de 4 <strong>à</strong> 6 semaines durant lesquelles on observe<br />
une augmentation très rapide des éosinophiles<br />
LES DISMATOSES<br />
sanguins. Des localisations ectopiques de jeunes<br />
douves ont été parfois observées au niveau cutané,<br />
pulmonaire, cérébral ou vasculaire.<br />
• la phase d’état, qui correspond <strong>à</strong> la maturation<br />
hépatique de la douve avec sa localisation dans<br />
les canaux biliaires. Fasciola hepatica est un<br />
parasite hématophage, mais la spoliation sanguine<br />
reste généralement modeste. Cependant,<br />
le tégument orné d’excroissances épineuses provoque<br />
des micro-hémorragies locales et une<br />
inflammation. La charge parasitaire joue un rôle<br />
important chez l’herbivore.<br />
Clinique :<br />
Chez les bovins, on observe au début un syndrome<br />
toxi-infectieux pouvant être très grave en phase d’invasion<br />
et en cas de charge parasitaire élevée. Ensuite<br />
apparaît la phase de fasciolose chronique dominée par<br />
un amaigrissement, un arrêt de la croissance, voire une<br />
anémie.<br />
Chez le mouton, on peut observer les formes les<br />
plus graves de la maladie (fasciolose aiguë ou suraiguë)<br />
avec des complications hépatiques ou infectieuses.<br />
Mais la forme chronique reste la plus fréquente.<br />
Chez l’Homme, ce sont surtout des micro-épidémies<br />
familiales survenant souvent en automne ou en<br />
hiver. Une <strong>à</strong> quatre semaines après le repas infectant,<br />
apparaît un syndrome infectieux avec fièvre, hépatomégalie,<br />
douleurs de l’hypocondre droit, réactions<br />
allergiques. La NFS montre une hyperleucocytose <strong>à</strong><br />
éosinophiles (souvent 4 000/µL). La phase d’état est<br />
rarement observée dans nos régions : elle s’accompagne<br />
d’une stase biliaire, de coliques hépatiques,<br />
d’ictère rétentionnel.<br />
Diagnostic biologique de la fasciolose humaine<br />
Les signes d’alerte sont l’hyperéosinophilie sanguine<br />
et la notion d’épidémie familiale.<br />
Le sérodiagnostic est la méthode de choix en phase<br />
d’invasion. Les antigènes proviennent des douves<br />
extraites de foies d’animaux récoltés <strong>à</strong> l’abattoir.<br />
Plusieurs types d’antigènes peuvent être préparés :<br />
extraits délipidés de douve adulte, antigènes d’excrétion-sécrétion.<br />
Plusieurs techniques sérologiques peuvent<br />
être utilisées : immunoélectrophorèse (présence<br />
de l’arc 2), électrosynérèse, ELISA. Les anticorps décelés<br />
sont des IgG, IgM et IgE.<br />
Le diagnostic de certitude est l’examen parasitologique<br />
des selles en phase d’état, <strong>à</strong> la recherche des œufs<br />
non embryonnés de F. hepatica. La ponte est souvent<br />
faible, car le parasite est mal adapté <strong>à</strong> l’Homme et la<br />
charge parasitaire est faible. Les oeufs sont rares (120-<br />
140 µm 65-90 µm), de couleur jaune. La concentration<br />
des œufs par flottation fait appel en particulier<br />
3Section XIII – Chapitre 3 6 / 16 © ESKA octobre <strong>2009</strong> – M.A.J. <strong>n°</strong> 2