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mise à jour n° 2 année 2009

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S E C T I O N X I I : M Y C O L O G I E<br />

TRICHOSPORON SPP. N° 3<br />

Claire LACROIX<br />

HISTORIQUE<br />

Créé en 1890, le genre Trichosporon regroupe alors<br />

uniquement des souches responsables de mycoses<br />

superficielles (en grec, Trichos = poil et Sporon = spores).<br />

L’espèce T. beigelii, fut longtemps reconnue comme un<br />

saprophyte de l’homme pouvant être responsable de la<br />

piedra blanche (voir section Trichosporonoses superficielles).<br />

Le premier cas de trichosporonose systémique<br />

ne fut décrit qu’en 1970 (Watson et Kallichurum,<br />

1970), et depuis, Trichosporon est reconnu comme agent<br />

d’infections fongiques invasives opportunistes essentiellement<br />

chez le patient profondément neutropénique<br />

(Hoy et al., 1986 ; .Walsh et al., 1986 ; Walsh et<br />

al., 1989).<br />

TAXONOMIE<br />

La classification des levures basidiomycètes du<br />

genre Trichosporon a longtemps été mouvante et<br />

controversée. En 1890, Behrend (Behrend, 1890)<br />

décrit le champignon responsable d’une piedra<br />

blanche chez un barbu et le nomme T. ovoides. En<br />

1902, Vuillemin considère que toutes les levures<br />

arthrosporées sont des T. beigelii (Gueho et al., 1992b).<br />

En 1909, Beurmann isole un champignon d’une<br />

lésion cutanée et le nomme Oidium cutaneum, qui sera<br />

renommé T. cutaneum par Ota en 1926 (Chagas-Neto<br />

et al., 2008). Cependant, même si Diddens et Lodder<br />

puis Guého et al. considèrent que T. beigelli et T. cutaneum<br />

ne représentent qu’une seule et même espèce<br />

(Guého et al., 1992a ; Guého et al., 1992b), ces 2 noms<br />

sont alors indifféremment utilisés pour identifier les<br />

Trichosporon isolés de prélèvements humains.<br />

Les études taxonomiques basées sur des critères<br />

phénotypiques n’ont donc permis d’identifier que peu<br />

d’espèces et l’apport des techniques moléculaires a<br />

entrainé une totale reclassification des espèces de<br />

Trichosporon (Gueho et al., 1992a, Sugita et al., 1994,<br />

Sugita et al.,1995). Le taxon T. beigelli a ainsi été remplacé<br />

par 6 espèces pathogènes pour l’homme (Gueho<br />

et al., 1994a) : T. cutaneum, T. asahii, T. asteroides, T.<br />

mucoides, T. inkin et T. ovoides. Puis Sugita proposa une<br />

nouvelle classification avec 17 espèces et 5 variétés de<br />

Trichosporon (Sugita et al., 1995). En 2002, 25 espèces<br />

sont décrites, 8 étant considérées comme des pathogènes<br />

humains avec les 2 nouvelles espèces T. domesticum<br />

et T. montevideense (Sugita et al., 2002).<br />

Actuellement, l’ordre des Trichosporonales est séparé<br />

en 4 clades : Gracile, Porosum, Cutaneum et Ovoides,<br />

et Sugita et al. y incluent le clade Brassicae qui<br />

englobe des espèces appartenant au clade Gracile<br />

d’après Middelhoven (Tableau I) (Middelhoven et al.,<br />

2004 ; Sugita et al., 2004). Trente huit espèces de<br />

Trichosporon sont actuellement répertoriées dont de<br />

nouvelles espèces isolées du tube digestif d’insectes ou<br />

de fromages (Molnar et al., 2004 ; Fuentefria et al.,<br />

2008). D’autres espèces ont été réassignées <strong>à</strong> un nouveau<br />

genre, et T. pullulans est actuellement renommé<br />

Guehomyces pullulans (Fell et Scorzetti, 2004).<br />

HABITAT – POUVOIR<br />

PATHOGÈNE<br />

Habitat<br />

Les Trichosporon spp. sont des levures cosmopolites<br />

isolées du sol, de végétaux, de certains aliments,<br />

d’insectes… Certaines espèces font partie de la flore<br />

cutanée de l’homme en particulier dans la région<br />

inguino-crurale (Ellner et al., 1991 ; Gueho et al.,<br />

1994b ; Rodriguez-Tudela et al., 2005).<br />

Trichosporonoses superficielles<br />

Les trichosporonoses superficielles sont représentées<br />

presque exclusivement par la piedra blanche. Celle-ci se<br />

caractérise par la présence de nodules blanchâtres non<br />

© ESKA octobre <strong>2009</strong> – M.A.J. <strong>n°</strong> 2 1 / 6 Section XII – Chapitre 3

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