mise à jour n° 2 année 2009
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• la cicatrisation, où apparaît une fibrose importante,<br />
accompagnée de bronchectasie ou de<br />
scléro-emphysème.<br />
Localisations erratiques :<br />
Elles sont multiples du fait du trajet migratoire<br />
des douves en cours de maturation.<br />
• Le cerveau (paragonimose cérébrale) : il représente<br />
9-25 % des cas suivant les espèces et les<br />
régions. Les douves pénètrent par la jugulaire ou<br />
la carotide vers les lobes temporaux ou occipitaux.<br />
Les kystes parasitaires sont localisés dans<br />
les hémisphères cérébraux. Au scanner, on<br />
observe des nodules multiples, agglomérés<br />
(en anneaux olympiques), calcifiés, et de haute<br />
densité. A la RMN, les nodules apparaissent<br />
arrondis, agglomérés, iso- ou hypodenses, <strong>à</strong> bordure<br />
périphérique large.<br />
• Dans les autres organes, il se forme des nodules<br />
cutanés (P. heterotremus), ou au niveau de la cavité<br />
péritonéale (intestin, ovaire, prostate, pour P.<br />
skrjabini), du rein, du muscle, du diaphragme,<br />
de l’œil.<br />
Réponse immunitaire<br />
L’antigénicité est due <strong>à</strong> la phase initiale de la maladie.<br />
La réponse immunitaire se manifeste par l’association<br />
d’une hypersensibilité immédiate (avec<br />
production d’IgE spécifiques), et d’une réaction retardée<br />
(<strong>à</strong> lymphocytes T). La réponse immunitaire <strong>à</strong> anticorps<br />
est classique : production d’IgM, puis d’IgG,<br />
d’IgA et d’ IgE spécifiques.<br />
La paragonimose ne produit pas d’immunité protectrice.<br />
Donc, la charge parasitaire est cumulative.<br />
L’hyperéosinophilie est associée <strong>à</strong> une hyperleucocytose<br />
(8-25 000 éléments/µL). Les valeurs élevées<br />
peuvent évoquer une surinfection bactérienne. Le<br />
pourcentage d’éosinophiles est variable : 3 <strong>à</strong> 70 %. Il<br />
suit la courbe de Lavier avec un pic <strong>à</strong> 6 mois.<br />
L’hyperéosinophilie peut être observée aussi au<br />
niveau de l’épanchement pleural, ou du LCR en cas de<br />
localisation cérébrale.<br />
Symptomatologie<br />
Au niveau pulmonaire, les symptômes de la<br />
paragonimose sont proches de ceux de la tuberculose.<br />
Ils évoluent en 3 stades classiques :<br />
• La phase d’incubation, qui correspond <strong>à</strong> l’infection,<br />
la migration et la maturation du parasite :<br />
état sub-fébrile, quelquefois signes digestifs non<br />
spécifiques.<br />
• La phase patente initiale : c’est celle de l’installation<br />
pulmonaire du parasite. On observe une<br />
toux matinale, non productive, des algies thora-<br />
LES DISMATOSES<br />
ciques insensibles aux thérapeutiques symptomatiques,<br />
une fébricule. Un syndrome bronchopneumopathique<br />
est associé dans 50 % des cas.<br />
• La phase d’état : elle correspond <strong>à</strong> la fissuration<br />
et <strong>à</strong> l’abcédation des kystes. On observe une toux<br />
quinteuse, incessante, accompagnée d’expectorations<br />
peu abondantes, rouillées, malodorantes,<br />
striées de sang (hémoptoïques) : c’est le symptôme<br />
majeur. On observe plus rarement une<br />
hémoptysie. Des douleurs thoraciques sont présentes<br />
dans 30 % des cas. De manière plus générale,<br />
ces symptômes pulmonaires<br />
s’accompagnent d’une asthénie, d’un amaigrissement,<br />
de sueurs nocturnes, de fébricule.<br />
Au niveau cérébral, la paragonimose ressemble <strong>à</strong><br />
la cysticercose cérébrale, avec des céphalées, un syndrome<br />
épileptiforme, des convulsions, une hypertension<br />
intra-crânienne, voire une hémiplégie, des<br />
troubles de la vision, des hémorragies.<br />
La paragonimose abdominale se traduit par des<br />
douleurs diffuses, voire une diarrhée muco-sanglante<br />
(due <strong>à</strong> des ulcérations).<br />
La paragonimose cutanée se manifeste sous forme<br />
de nodules éosinophiles migratoires.<br />
Les autres localisations viscérales (œil, péricarde,<br />
foie) ne présentent pas de symptômes spécifiques.<br />
Diagnostic biologique<br />
Les arguments de présomption sont les symptômes<br />
pulmonaires, neurologiques, et les expectorations,<br />
associées ou non <strong>à</strong> des images radiologiques.<br />
Les paramètres biologiques non spécifiques sont<br />
une VS de 20-60 mm <strong>à</strong> la 1 re heure, une NFS avec<br />
hyperéosinophilie, et une cytologie du LCR (localisation<br />
cérébrale) montrant la présence d’éosinophiles.Le<br />
diagnostic parasitologique est le plus<br />
important : on recherche les oeufs dans les expectorations<br />
et les selles.<br />
Le protocole est le suivant :<br />
• examen des expectorations : direct, après traitement<br />
par NaOH <strong>à</strong> 4 %, et centrifugation,<br />
• examen parasitologique des selles : direct,<br />
concentration par flottation ou méthode diphasique,<br />
• morphologie (Tableau <strong>n°</strong> IV) : le diagnostic<br />
repose sur la taille des oeufs, leur forme, l’aspect<br />
de l’opercule (Figure <strong>n°</strong>24).<br />
Sérodiagnostic<br />
Les antigènes sont des extraits de douves adultes<br />
(espèces homologues) <strong>à</strong> partir d’animaux naturellement<br />
ou expérimentalement infectés. La préparation<br />
3Section XIII – Chapitre 3 14 / 16 © ESKA octobre <strong>2009</strong> – M.A.J. <strong>n°</strong> 2