Volume XVII/1 - Congrès ESKA

28 MUSURGIA
Analyse de deux mélodies traditionnelles (figure 3), notées dans Braïloïu 33 . − La
production de ces mélodies impliquerait la mobilisation d’un schéma accordique de
5t-8v et d’un schéma scalaire tritonique sur sol (sol-la-ré).
Le schéma scalaire, comme schéma autonome et en tant que principe émergent,
peut être conçu soit comme résultant du report du schéma intervallique de 5t (en
intervalles ascendants : sol-ré-la) ou de 4t (en intervalles ascendants : la-ré-sol) ou
des deux combinés (avec alors alternance directionnelle ascendant-descendant), ré
servant dans tous les cas de connecteur ; soit comme stabilisation d’une structure
par déploiement de ces deux classes d’intervalle (4t et 5t) à partir d’une borne fixe
(soit ré-sol et ré-la), ré servant d’appui. Quelle que soit la conjecture retenue, elle
induit nécessairement le principe d’une articulation du schéma accordique de 5t-8v
par connexion de borne à borne, en l’occurrence dudit schéma sur sol et sur ré, de
façon à pouvoir produire les intervalles de 4t et de 5t en question (figure 2).
Figure 2 : Conjectures sur l’émergence du schéma scalaire tritonique
a. Émergence du schéma scalaire tritonique par reports d’intervalles articulés sur une
classe de hauteur commune ; b. Émergence du schéma scalaire tritonique par
déploiement des schémas intervalliques de 4t et de 5t à partir d’une même borne ;
c. Articulation des deux schémas accordiques sous-tendant cette émergence par
connexion de borne à borne.
D’un point de vue intervallique, un nouveau schéma, celui de 2d (sol-la),
pourrait être dérivé du schéma scalaire 34 . Par ailleurs, l’intervalle de 4t bénéficierait
33 Constantin BRAÏLOÏU, « La vie antérieure », Histoire de la musique, vol. 1, R. Manuel dir., Paris,
Gallimard, 1960, (Encyclopédie de la Pléiade), p. 126, mélodies reproduites à la figure 3 avec l’aimable
autorisation des Éditions Gallimard.