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Volume XVII/1 - Congrès ESKA

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30 MUSURGIA<br />

organisation du schéma scalaire tritonique de type 2-5 : sol-la-ré). Cette potentialité<br />

de structuration hiérarchique extrinsèque du schéma scalaire par l’action du<br />

principe tonal ouvrirait la possibilité d’une véritable expression du principe modal<br />

dans le domaine des hauteurs discrètes. N’importe quel élément du schéma scalaire<br />

pouvant jouer le rôle de tonique, il en résulterait en effet la possibilité d’un jeu<br />

subtil, porteur d’expressivité potentielle, entre la dynamique propre au schéma tonal<br />

et celle propre à la dynamique scalaire. La dynamique tonale n’aurait pas la même<br />

couleur selon la force de l’élément scalaire sur laquelle elle prendrait appui, comme<br />

le montre la comparaison de ces deux mélodies. Dans la mélodie hawaïenne, la<br />

tonique, sol, élément le plus stable de la dynamique tonale, correspondrait à<br />

l’élément le plus stable du schéma scalaire ; dynamique tonale et dynamique<br />

scalaire se renforceraient donc mutuellement. Dans la mélodie lapone par contre,<br />

cette correspondance n’existerait pas, donnant à la mélodie une expression<br />

particulière du fait de la tension en résultant. Cette potentialité signerait<br />

l’émergence d’une véritable « tonomodalité ».<br />

Niveau 3<br />

Le niveau 3 consisterait dans l’émergence d’une nouvelle dimension de la<br />

progression mélodique : celle de l’enchaînement des unités accordiques entre elles.<br />

Il correspondrait donc à celui de la syntaxe harmonique traditionnelle. Comme il<br />

apparaît dans les analyses proposées précédemment, les schémas accordiques<br />

seraient nécessaires dès les niveaux 1 et 2 pour rendre compte de la possibilité<br />

même de produire des patterns mélodiques appuyés sur des hauteurs discrètes, mais<br />

le processus mélodique ne s’appliquerait pas à l’enchaînement de ces schémas entre<br />

eux, ou alors seulement, au niveau 2, de façon embryonnaire (figure 6). A ces<br />

niveaux, d’un point de vue harmonique, les schémas accordiques seraient utilisés<br />

comme générateurs d’intervalles et de schémas scalaires plutôt que comme unités<br />

syntaxiques inscrites dans un processus.<br />

Pour structurer les enchaînements dans cette nouvelle dimension, le système<br />

pourrait exploiter soit le principe des affinités structurelles (voir infra), soit les<br />

schémas les plus solides et les principes d’enchaînement mélodique déjà à sa<br />

disposition, ces deux possibilités pouvant être librement combinées. Cette<br />

perspective intègre donc l’idée d’une rupture systémique entre les niveaux 1 et 2<br />

d’une part et le niveau 3 d’autre part, mais en considérant qu’il existerait des<br />

principes d’organisation communs à tous les niveaux et que des schémas propres<br />

aux niveaux 1 et 2 seraient largement employés pour régler la dimension émergente<br />

du niveau 3. Ainsi, aux niveaux 1 et 2, les schémas accordiques permettrait la<br />

structuration des patterns mélodiques ; au niveau 3, l’enchaînement de ces schémas<br />

deviendrait lui-même structuré par les schémas développés dans le cadre de cette<br />

fonction première de structuration de ces patterns.<br />

Le principe des affinités structurelles reposerait sur la présence d’éléments<br />

communs à deux unités complexes contiguës. Plus le nombre d’éléments communs<br />

à deux ensembles est important, plus la proximité entre eux serait grande, plus le<br />

passage de l’un à l’autre serait aisé. Ainsi, par exemple, le degré d’affinité

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