John Paul Lepers - Dokhandeme - Alain Platel - Michel Raskine - 491
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[théâtre(s)]<br />
©Cédric Rouillat<br />
Les Muses<br />
Le jeune musicien Camille Germser<br />
et sa compagnie de la Boulangerie<br />
sont en résidence au Théâtre de la Renaissance<br />
à Oullins. Il y a déjà créé 2 revues<br />
de music-hall, La Sublime Revanche et<br />
Cheek to Cheek, où l’on a pu voir son goût<br />
pour les plumes et les paillettes, les femmes<br />
fatales, le swing, bref, le glamour.<br />
Cette fois, avec Les Muses, dont il a composé<br />
la musique et le livret, l’artiste a tenu à nous<br />
raconter une histoire.<br />
Questions à Camille Germser.<br />
Pouvez-vous nous raconter cette histoire ?<br />
Les Muses raconte l’histoire d’une troupe de comédiens<br />
rassemblée dans un théâtre pour monter un opéra glamrock,<br />
inédit car inachevé, attribué à David Bowie. Mais leur<br />
entreprise se révèle complètement vaine et absurde. Dans<br />
la 2 e partie, on se retrouve dans la mythologie, chez les<br />
Muses, et l’on découvre en quelque sorte la genèse de cet<br />
ouvrage inachevé…<br />
Que représente, pour vous, la figure de David Bowie ?<br />
Ce qui me retient chez Bowie, c’est surtout Ziggy Stardust.<br />
Inventé par lui, pour lui, sur mesure, comme une sorte de<br />
sublimation de ce qu’il est. En ce sens, d’ailleurs, nous ne<br />
sommes pas très loin du music-hall, des revues, dans lesquelles<br />
on venait voir des stars à personnalité “sublimée” par les<br />
artifices de la scène.<br />
Sur le plan de la mise en scène, vous avez collaboré<br />
avec Emmanuel Daumas…<br />
Je n’ai jamais suivi de formation à la mise en scène, et<br />
je ne suis pas comédien. Je suis arrivé au théâtre par la<br />
musique, avec l’envie de mettre en forme mes projets<br />
musicaux. Emmanuel a fait l’Ensatt, il est comédien, et<br />
il a lu tous les livres que je n’ai pas lus ! Nos approches<br />
sont donc complémentaires. Emmanuel travaille sur le<br />
rapport entre les acteurs et le texte, il les responsabilise<br />
sur le sens, tandis que j’ai une approche plus instinctive,<br />
archaïque, visuelle, et musicale, bien sûr, mais surtout<br />
globale avec ce que j’ai en tête… Lorsque j’écris ou que je<br />
compose, je me projette dans un univers très précis, j’imagine<br />
chaque comédien et tous les détails environnants. Ce sont<br />
presque des images de cinéma. Et dans cet univers imaginaire,<br />
les personnages prennent vie, ils évoluent dans ma tête,<br />
et c’est comme ça qu’ils deviennent les Muses qui m’inspirent !<br />
Ce spectacle ne traite au fond de rien d’autre que de ce<br />
cercle vicieux-vertueux : le poète inspiré par les Muses qui<br />
lui inspirent ce que le poète leur fait dire…<br />
Du 25 au 27 février et du 5 au 7 mars<br />
au Théâtre de la Renaissance à Oullins, 04 72 39 74 91<br />
Le 11 mars au Théâtre de Villefranche, 04 74 68 02 89<br />
Le 13 mars au Théâtre de Vienne, 04 74 85 00 05<br />
Le 31 mars au Théâtre Jean-Vilar de Bourgoin, 04 74 28 05 73<br />
Le 24 avril à l’espace Albert-Camus de Bron, 04 72 14 63 40<br />
Les 12 et 13 mai au Château Rouge d’Annemasse, 04 50 43 24 24<br />
Propos recueillis par Étienne Faye<br />
...<strong>491</strong> / N° 143 FÉVRIER 2009<br />
[15]<br />
Hamlet<br />
4 Go<br />
C’est à une expérience particulière que nous<br />
sommes invités, en ce début de mois, au<br />
Nouveau Théâtre du 8e : et “invités” est bien<br />
le mot, puisque les représentations sont gratuites.<br />
Le Groupe Moi, à l’origine de ce projet,<br />
n’est pas une compagnie comme les autres,<br />
en fait ce n’est pas une compagnie. Un groupe,<br />
de photographes, danseurs, plasticiens…,<br />
qui aime à mêler les genres, s’essaye au<br />
cinéma, à l’écriture, à la mise en scène, et se<br />
produit en de multiples endroits, en ville, un<br />
collège ou un théâtre. Hamlet 4 Go ne se<br />
présente donc pas de façon conventionnelle,<br />
sur une scène. Les nombreux comédiens et<br />
danseurs seront répartis dans la salle, au<br />
milieu du public, chacun sur sa petite scène<br />
personnelle, sa “stèle”. Hamlet, la pièce de<br />
Shakespeare, classique des classiques, sera<br />
donc joué mais selon une gestuelle précise,<br />
et mâché, trituré, de façon qu’il ne dure que<br />
20 minutes. Parce que “ce qui prenait hier 2<br />
heures met aujourd’hui 20 minutes”, affirment<br />
les artistes du Groupe Moi. Ils ont voulu,<br />
avec ce texte complexe, figurer le flot continu<br />
d’informations dont nous sommes abreuvés,<br />
avec, par exemple, cette sculpture lumineuse<br />
qu’ils nous annoncent comme un cylindre<br />
de tulle blanc, et donc une toile, où sera projetée<br />
l’œuvre de Shakespeare, des images et du<br />
son. Le questionnement n’est pas nouveau,<br />
il n’en est pas moins d’actualité : comment<br />
faire face à cette vitesse, comment lire<br />
aujourd’hui l’information ?<br />
Du 5 au 7 février au Nouveau Théâtre du 8e ,<br />
04 78 78 33 30<br />
Étienne Faye