Vendredi o Janvier 1900. - Bibliothèque de Toulouse
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LE<br />
Déj>af te!,l( ;;.n'on postale) . •<br />
5 CENTIMES<br />
ABONNEMENTS<br />
et départements limitrophes.<br />
gtrane"' ^ offlra ts partent <strong>de</strong>s 1" et 16 <strong>de</strong> chaque mois et sont payables d'avanoe<br />
^63 apen5?^fl« ia changement d'udreste daU être aceonupaanée <strong>de</strong> SO ceaUuuu<br />
Organe cpaotlclien. do Défense Sociale et, JFl.elligieuse<br />
RÉDACTION ET ADMINISTRATION : <strong>Toulouse</strong>, rue Roquelaine, 35<br />
Trots mois Blx mois<br />
6 ft>. 11 fr.<br />
1 f*. 18 fr.<br />
10 fr. 20 fr<br />
un an<br />
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ÉDITIONS RÉGIONALES<br />
Lot, Aveyron, Corrèze Cantal Tarn, Au<strong>de</strong>, Hérault, Pyrénées-Orientales<br />
Gers, Htès-Pyrénées, Basses-Pyrénées, Lan<strong>de</strong>s<br />
Tarn-et-Garonne, Lot-et-Garonne<br />
Hautc-Garonno, Ariège<br />
Edition du mztii? spfyti&Iû à TQUIOUSB<br />
mm<br />
LE NUMERO 5 CENTIMES<br />
ANNONCES & RÉCLAMES, FAITS DIVERS & LOCALES<br />
Les annonces et réclames, Taits divers et locales sont reçus dans nos bureaux!<br />
J5, rue Roquelaine; à l'Agence Ganct, 3d, rue Alsace-Lorraine, à <strong>Toulouse</strong> -, chez nos OMS<br />
reapondants, ainsi que da»3 toutes les agences <strong>de</strong> publiciti <strong>de</strong> l'aria, <strong>de</strong>s départements!<br />
et 4a l'àtiaœex.<br />
<strong>Vendredi</strong> o <strong>Janvier</strong> <strong>1900.</strong> — 10 a Aaiaée, — N° 2,810. Bureaux à Paris : 26, rue Fey<strong>de</strong>au<br />
Ils l'ont consommé, ces forbans, le<br />
.crime monstrueux, —<br />
la. forfaiture sans<br />
exemple, opprobre éternel au iront <strong>de</strong><br />
leur régime Pareils à ces Grecs avilis<br />
mi en voulaient à Aristi<strong>de</strong> d'être appelé<br />
lo'justc, ils se sont acharnés contre<br />
nos amis- qui restaient purs parmi tous<br />
les pourris, incorruptibles au milieu <strong>de</strong><br />
tous les corromuus. « Du cuistre, — a<br />
dit Taine, — 'sort le bourreau. »<br />
« Quand un homme <strong>de</strong>vient esclave, —<br />
disait le vieil Homère, — les dieux lui<br />
Otent la moitié <strong>de</strong> son âme. »<br />
Ah ' ces hommes dont presque pas un<br />
n'est honnête et qui s'affublent d'une<br />
robe <strong>de</strong> juge! Aujourd'hui, c'est Thénarûicr<br />
qui condamne Jean Valjean.<br />
Strauss le déserteur, Ranc le policier,<br />
Thévenet le non-lieu, saisissent à la<br />
gorge Déroulè<strong>de</strong>, Guérin et Buffet. Le<br />
premier ne pardonne pas à Déroulè<strong>de</strong><br />
son courage militaire, le second ne<br />
pardonne pas à Guérin sa haine <strong>de</strong>s<br />
« casseroles » et son mépris <strong>de</strong>s sbires;<br />
le troisième ne pardonne pas à, Buffet<br />
sa lutte incessante contre les voleurs<br />
<strong>de</strong> la République.<br />
Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> ces valets, dignes du<br />
maitre, figurent les ordonnateurs <strong>de</strong><br />
cette effroyable fête : Loubet, complice<br />
d'Arton ; Wal<strong>de</strong>ck-Rousseau,<br />
complice d'Eiffel ; Lanessan, fonctionnaire<br />
chargé <strong>de</strong> hontes, tout pantelant<br />
encore sous mille flétrissures ; Monis,<br />
escroc vulgaire; Octave Bernard, 111 s<br />
<strong>de</strong> banqueroutier.<br />
Voilà le gouvernement <strong>de</strong> la France,<br />
voilà les magistrats, voilà les accusateurs<br />
! Selon la terrible expression <strong>de</strong><br />
Saint-Just, « ils se font jour à coups<br />
d'épée dans les entrailles <strong>de</strong> la patrie.»<br />
Ils réhabilitent Tropmann qui, au<br />
moins, en assassinant, risquait sa peau.<br />
Ils sont, eux, plus lâches et cent fois<br />
plus coupables.<br />
« J'ai peur et je fais peur, » tel a toujours<br />
été le principe <strong>de</strong>s atrocités révolutionnaires.<br />
Et comment ne pas l'évoquer<br />
en ce moment, cette époque maudite<br />
où régnait la terreur? Je songe à<br />
ce Duquesnoy, sorte <strong>de</strong> dogue, aboyant<br />
et mordant, plus furieux que jamais<br />
quand il est repu. Délégué à l'armée<br />
<strong>de</strong> la Moselle, il rencontre le commandant<br />
en second, M. Clédat, et le toise<br />
<strong>de</strong> la tète aux pieds.<br />
« Tu as l'air d'un muscadin. D'où<br />
es-tu ? Tu dois être un mauvais républicain,<br />
tu as une ligure <strong>de</strong> l'ancien régime.<br />
— J'ai les cheveux blancs, mais je<br />
n'en suis pas moins bon républicain ;<br />
on peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r au général et à toute<br />
la ville.<br />
F...-moi le camp, b..'. et dépèchetoi,<br />
ou je te fais arrêter».<br />
Ce Duquesnoy ne vous semble-t-il<br />
pas le prédécesseur <strong>de</strong>s Ranc, <strong>de</strong>s Mir,<br />
et <strong>de</strong>s Antonin Dubost ?<br />
Parce qu'ils ont recueilli péniblement,<br />
dans un scrutin d'ordinaire bizeauté, à<br />
coups d'alcool ou <strong>de</strong> promesses mensongères,<br />
trois ou quatre cents voix, ils<br />
s'érigent en monarques, ils préten<strong>de</strong>nt<br />
avoir le droit <strong>de</strong> rendre <strong>de</strong>s arrêts et <strong>de</strong><br />
distribuer <strong>de</strong>s châtimeuts. Tel naguère<br />
le représentant Lebon, qui s'écrie : « Je<br />
suis plus qu'un roi ! » et prenant au<br />
collet, clans la rue, une jeune fflle et sa<br />
mfere qui parlent flamand: « Où vas-tu ?<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>-t-il.<br />
Qu'est-ce que cela vous fait ? riposte<br />
l'enfant.<br />
— En prison, la fille et la mère ! »<br />
«in,, #3 le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commission<br />
militaire refuse d'ordonner <strong>de</strong>s<br />
iffl. ayant qu'un jugement n'ait<br />
v« bh - «C'est toi, - hurle (<br />
toril, au sur les tyrans qui nous matent. Cette général nous reproche ; nous avons un sen- Car ce qui l'émeut, ce n'est point l'atta-<br />
oeuvre <strong>de</strong> haine autorise toutes les haitiment commun <strong>de</strong> haine, mais la haine conque a l'armée.<br />
nes et toutes les -représailles.<br />
tre le mal, non contre le bien. Si donc nous C'est l'attaque à la République.<br />
Le pays,' en effet." n'est pas jacobin. sommes la .haine, vous êtes le mal, c'est Du moment qu'un journal prône la répu-<br />
L'épouvante seule l'empêche <strong>de</strong> regim-<br />
vous qui le dites. »<br />
blique, il a le droit <strong>de</strong> traîner l'armée dans<br />
Tel cet arrêt que les décisions <strong>de</strong> la la boue et d'être recommandé aux salles<br />
ber. Nous cédons la place à une mino-<br />
Haute-Cour ont rendu irréformable. <strong>de</strong> lecture.<br />
rité <strong>de</strong> factieux, qui s'empressent, à Ce n'est rien pour vous, valets <strong>de</strong> poli- De cette façon, les officiers, sous-offi-<br />
leur tour, <strong>de</strong> nous traiter eiî factieux. tique, que la condamnation <strong>de</strong> ces trois ciers et soldats, pourront déguster à leur<br />
Sous la Terreur, une ou <strong>de</strong>ux douzai- hommes.<br />
aise les crapauds et les couleuvres que les<br />
nes <strong>de</strong> jacobins <strong>de</strong> bonne trempe, 22 à Vous avez frappé malgré le bis in i<strong>de</strong>m, sans-patrie leur font avaler, et sans avoir<br />
Troyes, 21 à Grenoble, 10 à Bor<strong>de</strong>aux' pour trois complots à un, avec <strong>de</strong>s com- seulement la ressource <strong>de</strong> se consoler avec<br />
7 à Poitiers, composait tout le personmencements d'exécution constituant un at- le- sentiments patriotiques <strong>de</strong>s écrivains<br />
nel actif <strong>de</strong> ces gran<strong>de</strong>s villes. A Toutentat dont vous étiez <strong>de</strong>ssaisis.<br />
qui leur sont sympathiques et qui placent,<br />
louse,— écrit en l'an III le citoyen Pes-<br />
Vous avez essayé <strong>de</strong> noyer le forfait dans eux, la France au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la république.<br />
un bain <strong>de</strong> circonstances atténuantes et en La secon<strong>de</strong> réflexion a trait au procédé<br />
cayre, — « sur 1,400 membres environ »<br />
laissant luire les lueurs d'une amnistie. policier et bas qui consiste à ordonner aux<br />
qui formaient le club, il n'en reste, Vos coups ne portent pas juste comme chefs <strong>de</strong> corps" <strong>de</strong> l'aire connaître», au<br />
après l'épuration <strong>de</strong> 1794, que trois ou ceux <strong>de</strong> Guérin. Serfs <strong>de</strong> la politique, en général <strong>de</strong> division, les noms <strong>de</strong>s officiers<br />
quatre cents, simples machines pour la visant à la tète, vous avez voulu asseoir la spécialement chargés <strong>de</strong> la direction et <strong>de</strong><br />
plupart, et que « dix â douze intrigants République sur les débris dispersés do la surveillance <strong>de</strong>s salles <strong>de</strong> lecture.<br />
conduisent à jour volonté. » Les autres, l'antisémitisme, du nationalisme et du roya- Ces officiers, il faut les mouchar<strong>de</strong>r et<br />
comme aujourd'hui, se taisent et se calisme. les chefs <strong>de</strong> corps doivent assumer cette<br />
chent.<br />
Ah ! conjurés <strong>de</strong> la Haute-Cour, dans vilaine et sale besogne.<br />
votre antre vous avez noué, non pas le Jusqu'à présent, les casernes étaient <strong>de</strong>-<br />
Parmi les «hefs <strong>de</strong> l'administration<br />
complot, mais le concert, vous avez scellé meurées <strong>de</strong>s endroits neutres à peu près à<br />
révolutionnaire, on ne voyait que les<br />
l'union <strong>de</strong> tous les patriotes.<br />
l'abri <strong>de</strong>s délations.'<br />
notables <strong>de</strong> l'improbité, <strong>de</strong> l'inconduitc Vous venez <strong>de</strong> bien démontrer où est le Grâce à ce général André, les officiers<br />
et du vice. On n'arrête les gens que pour mal et qui est le mal.<br />
<strong>de</strong>vront l'aire acte <strong>de</strong> zèle, et. ceux qui ne<br />
les rançonner et les pilier. L'oflicior Du même coup, dans les cœurs français patronneront pas la Petite République, la<br />
municipal <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>, cordonnier <strong>de</strong> vous avez soufflé, attisé ia haine du mal. Lanterne où le Chambard aux lieux et place<br />
son état, chargé <strong>de</strong> soustraire l'argen- A le haïr en commun, nous confondrons, <strong>de</strong> la Libre Parole, <strong>de</strong> l'Autorité et du Gauterie<br />
<strong>de</strong>s prisonniers, ne dresse qu'un nous multiplierons nos forces, nos énergies lois, seront rayés <strong>de</strong> tout avancement par le<br />
procès-verbal irrégulier et sans valeur,<br />
et nos volontés convergeront à l'extirper. général <strong>de</strong> division .<br />
Ce mal mine notre constitution nationale Eli bien, nous disons, nous, que c'est<br />
sur quoi un détenu fait <strong>de</strong>s objections<br />
et la tue, nous voulons sa vie.<br />
malpropre.<br />
et refuse <strong>de</strong> signer. «Prends gar<strong>de</strong> à<br />
Tous donc, au grand œuvre <strong>de</strong> la Résur- A la rigueur nous comprendrions que l'on<br />
toi, s'écrie le sans-culotte ; avec ton f... rection nationale !<br />
interdit Ions les journaux, sans exception,<br />
esprit, tu fais le mutin, tu n'es qu'une<br />
IL DR R. dans les casernes, quoique cela soit assez<br />
f.... bête. Je te ferai guillotiner si tu ne<br />
A <strong>de</strong>ssein, nous ne parlons pas <strong>de</strong> diîïicile, en un temps où tout le mon<strong>de</strong> est<br />
veux pas signer. »<br />
l'homme <strong>de</strong> cœur qui est M. <strong>de</strong> Lite Sa- soldat et où chacun, en somme, a le droit,<br />
-Patience ! Nous en arriverons là. Il luces, Le <strong>de</strong>voir seul l'a retenu en <strong>de</strong>hors sous l'uniforme, d'être royalis"le, impéria-<br />
suffira bientôt <strong>de</strong> n'avoir ni tué ni volé <strong>de</strong> la iice. Sa condamnation loin <strong>de</strong> le ton- liste ou antisémite.<br />
pour que la République vous incarcère cher, le grandit.<br />
Mais ce qu'on ne saurai! admettre, c'est<br />
et saisisse vos "biens. Elle exile ou dé-<br />
l'introduction exceptionnelle, dans les casernes,<br />
<strong>de</strong> toutes les'feuilles qui sont la néporte<br />
déjà les meilleurs d'entre nous.<br />
gation violente <strong>de</strong> l'esprit militaire.<br />
On en sait les - motifs, elle n'a pas d'autre<br />
moyen <strong>de</strong> subsister. £ FOISON OBLiiàîûïii C'est le poison obligatoire.<br />
Paul Di3 CASSAGNAC.<br />
Quand il n'y aura plus d'honnêtes<br />
gens en France, tout le* mon<strong>de</strong> sera ré- Il ne faudrai<br />
publicain.<br />
fit<br />
Robert HAVARD.<br />
Le gouvernement est très certainement<br />
atteint par les décisions <strong>de</strong> la Haute-Cour ;<br />
il nous parait toutefois que certains esprits<br />
sont, bien à tort, prêts à se contenter du résultat.<br />
Pareille satisfaction décèle une lassitu<strong>de</strong><br />
et une faiblesse condamnables ; elle ne manifeste<br />
que trop l'affaiblissement <strong>de</strong>s caractères.<br />
Ainsi, on aura pu accumuler illégalités<br />
sur illégalités, les longues prisons'préventives,<br />
les perquisitions à domicile, l'absence<br />
d'interrogatoires, la violation cyniquement<br />
avouée do la loi, mettre la justice<br />
aux ordres <strong>de</strong> la politique, faire comman<strong>de</strong>r<br />
la politique du pays par l'action cosmopolite<br />
et l'on crierait au triomphe parce que<br />
le gouvernement ne pourrait piétiner toutes<br />
les victimes qu'il s'était désignées !.. .<br />
Non 1 non ! il serait immoral et lâche <strong>de</strong><br />
se contenter <strong>de</strong> la sorte.<br />
Ouand on réel mie Justice, il ne faut<br />
juges<br />
Carrier,<br />
ieu 30urcl'hui par Monis c'est<br />
* coquin, vieux j... -f.„, qui<br />
veux juger<br />
heures,<br />
•Juge-donc: si, dans <strong>de</strong>ux<br />
°»t l'entrepôt n'est pas vi<strong>de</strong>,<br />
gueï / ais fusiller/toi ct tes collège<br />
là IW V ~ Bernard et les membres<br />
ËtemX> n C0Ur ? nt reçule memeaver-<br />
HêS ^.P^ait à ceux-ci <strong>de</strong> leur<br />
cefirent.<br />
Il^fu^f*<br />
Ayant compris, ils<br />
H s'en est-trou^GÎDonft^- sUll ' ld " s l'oélpftmr. y- » ceux-ci (te<br />
ment<br />
-<br />
àcebravepetiniàoui^Vaî<br />
ce vote d'un ai ..7," ' v,»ux. Lovant<br />
SeEl a PP>
générale est que les juges, pronostiquant la<br />
débâcie républicaine, ont voùui désarmer d'a-<br />
vance leurs futurs vainqueurs. C'est la Mur<br />
oui a dicté chaque sentence. Se sachant<br />
impuissants, nos sénateurs n'ont lias voulu<br />
se montrer impitoyables.<br />
I a <strong>de</strong>s juges, M. Aucoin, a laissé échan-<br />
ger un mot qui en dit long sur l'état d'esprit<br />
dû nos gouvernants. Au moment où les sé-<br />
nateurs examinaient ie cas <strong>de</strong> Déroulè<strong>de</strong>, la<br />
question <strong>de</strong> la publicité du vote a été sou-<br />
levée l » Je ne comprends pas, a dit M. Au-<br />
coin, que mes collègues commettent l'im-<br />
pru<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> communiquer les noms <strong>de</strong>s vo-<br />
tants à la presse.<br />
> Ce faisant, ils nous cxnosent aux plus<br />
cruelles représailles. Si l'on apprend, par<br />
exemple, que j'ai voté contre Déroulè<strong>de</strong> et<br />
contré Guérin, je cours le risque d'être<br />
insulté dans la rua par les passants et hué<br />
<strong>de</strong>s sergents <strong>de</strong> viiie. » ,<br />
iïn entendant ce langage, les sénateurs ont<br />
regardé avec une surprise non dissimulée<br />
le malheureux Aucoin. Ce juge, qui dévoile<br />
<strong>de</strong> la sorte l'état mental <strong>de</strong>s masses popu-<br />
laires, n'était pas <strong>de</strong>s plus mai inspirés.<br />
Kn somme, il résulte <strong>de</strong>s prônos oui<br />
s'échangent dans les couioits que lès parti-<br />
sans <strong>de</strong>s rigueurs ont obéi à <strong>de</strong>s mobiles <strong>de</strong><br />
haine, tandis que les indulgents ont consi-<br />
déré l'état <strong>de</strong> l'opinion et n'ont pas cru<br />
<strong>de</strong>voir braver le pays. Voilà toute l'exotica-<br />
tion <strong>de</strong>s différents arrêts rendus aujourd'hui<br />
par la Haute-Cour.<br />
t<br />
II est certain que rarement un gouverne-<br />
ment "a été plus discrédité oue "celui oui<br />
prési<strong>de</strong> actuellement à nos <strong>de</strong>stinées.<br />
Vous savez que le grand-duc Wladimir,<br />
l'oncle du tsar, se trouva actuellement à<br />
Paris. L'année <strong>de</strong>rnière, à la même énooue,<br />
ce prince dinait à l'Etysée et était l'hôte" du<br />
prési<strong>de</strong>nt l'aure. Pourquoi, cette fois-ci, la<br />
grand-duc Wladimir n'a-t-ii pas accordé la<br />
même faveur à M. Leubet? Cette abstention<br />
provoque beaucoup <strong>de</strong> commentaires. On<br />
raconte que le prince, invité à dîner à<br />
l'Elysée par le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> ia Uépublioue,<br />
s'est carrément dérobé à cette corvée.<br />
M. Louhet a été d'autant nlus mortifié nar<br />
ce refus que le grand duc Vladimir a obéi<br />
aux ordres du tsar. Nicolas 11 est, en effet,<br />
profondément irrité <strong>de</strong> l'attitu<strong>de</strong> stum<strong>de</strong><br />
qu'observent nos gouvernants à l'égard <strong>de</strong><br />
l'Angleterre. L'empereur aurait voulu que ia<br />
France profitât <strong>de</strong>' la guerre du Trarisvaai<br />
pour infliger une leçon mérités aux usurpa-<br />
teurs <strong>de</strong> l'Egypte. M. Delcassé a refusé, vous<br />
ie savez, il y à trois mois, <strong>de</strong> recevoir à ce<br />
.sujet les ouvertures du comte Mouraview ;<br />
ie tsar n'a pas pardonné à M. Delcassé cette<br />
défection honteùse-<br />
11 parait qu'à la cour <strong>de</strong> Saint-Pétersbourg,<br />
ou n'appelle plus notre ministre <strong>de</strong>s affaires<br />
que « ïë colonel ' <strong>de</strong> ia cavalerie <strong>de</strong> Saint-<br />
Georges. >•. M. Delcassé est eoionel <strong>de</strong> ce<br />
célèbre régiment comme le grand duc Via-<br />
uimir est le colonel <strong>de</strong>s Cosaques du Don.<br />
M Ponr revenir au prince, 'permettez-moi<br />
d'ajouter qu'après avoir refusé <strong>de</strong> diner chez<br />
M. Loubet, le grand duc n'a ras hésité à dé-<br />
férer aux invitations <strong>de</strong> M. Deschanel, du<br />
comte Boni <strong>de</strong> Casteilane et <strong>de</strong> plusieurs<br />
autres personnalités <strong>de</strong> l'aristocratie du<br />
faubourg Saint-Antoine et du boulevard<br />
Saint-Germain. Je n'ai pas besoin <strong>de</strong> vous<br />
dire à quelles réflexions on se livre dans ie<br />
mon<strong>de</strong> officiel. Mais les Lanessan, les Del-<br />
cassé et les Loubet se moquent joiiment <strong>de</strong><br />
nos commentaires.<br />
Jamais les couloirs du Sénat n'ont été<br />
plus animés qu'aujourd'hui. Tous les parents<br />
<strong>de</strong>s acquittés sont là ; tous veulent assister<br />
à la lecture <strong>de</strong> l'arrêt qui va mettre lin aux<br />
odieuses trames du commissaire Bérenger<br />
et du procureur Bernard.<br />
MiiXÀI.QUE.<br />
V.rs cadres pour être affecté au set vice<br />
d'état-major, "en remplacement du chef <strong>de</strong><br />
bataillon breveté Moinier. promu et réinté-<br />
gré dans les cadres <strong>de</strong> l'arme d'infanterie,<br />
et a été nommé à un emploi <strong>de</strong> son g! ad?, à<br />
l'état-major du 13e corps d'armée.<br />
GUILLAUME II EN FRANCE<br />
Berlin, 4 janvier.<br />
Le "Vols y.eilnnp prétend que l'empereur<br />
Guillaume se rendra' en France au mois <strong>de</strong><br />
mai ou juin avec une escadre composée <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux navires, cuirassés <strong>de</strong> premier rang, ct<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux petits croiseurs.<br />
Lâ IMITE<br />
ICI<br />
Contributions directes<br />
Paris, 4 janvier.<br />
M. Boy, contrôleur hors classe dans le<br />
farn-et-Garonne, esc nommé contrôleur prin-<br />
cipal dans le Tarn.<br />
M. Pons nasse <strong>de</strong>s Basses-Pyrénées, dans<br />
ie Tarn-et-Garonne.<br />
M. Diicos passe <strong>de</strong> l'Ardècae dans les Bas-<br />
ses-Pyrénées.<br />
M. Guesnin passe <strong>de</strong>s Deux-Sèvres dans la<br />
Vienne.<br />
M. Lavigne nasse <strong>de</strong> la Loire-Inférieure<br />
dans les Deux-Sèvres.<br />
Pari«, 4 janvier.<br />
La journéa d'hier a été plus désastreuse<br />
encore, si possible, que ia journée <strong>de</strong> mardi<br />
pour le gouvernement et pour l'accusation.<br />
Ce n'est' uas à M. W'ai<strong>de</strong>'ck-lîousseaii, en<br />
effet, que' ia Haute-Cour a sacrifié Dérou-<br />
lè<strong>de</strong>; c'est à ses propres transes, à ses pro-<br />
pres terreurs.<br />
La condamnation <strong>de</strong> Déroulè<strong>de</strong> et <strong>de</strong> Gué-<br />
rin, anrès celle <strong>de</strong> M. Buffet, ne fait que<br />
mieux" faire ressortir l'arbitraire dont a usé<br />
le srouvernement ; oue metere mieux en lu-<br />
mière les <strong>de</strong>sseins' secrets auxquels obéis-<br />
sait ie gouvernement ie 12 août, quand ii dé-<br />
créta la terreuret fitjeter enprison soixante-<br />
ouinze innocents.<br />
" L'acouittement à l'unanimité<strong>de</strong> Guérin, sur<br />
le chef <strong>de</strong> tentative d'assassinat, acnève le<br />
procureur générai. Le malheureux s'écroule<br />
avec fracas au milieu <strong>de</strong> ses casseroles.<br />
Par la valeur <strong>de</strong> son accusation sur ce<br />
chef, on peut juger <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> cette ae-<br />
cusation'sur les autres.<br />
Du moment où les rapports <strong>de</strong>s mouchards<br />
sont, avec juste raison,' "incriminés <strong>de</strong> faux<br />
sur ce point, il est clair que le reste ne mé-<br />
rite uas plus <strong>de</strong> créance.<br />
MM. Bernard, Lénine, Ilennion. Puybaraud<br />
et consorts sortent lamentablement éeûarpés<br />
<strong>de</strong> i'audience d'hier.<br />
Quant à Guérin, le voilà du coup hissé sur<br />
le même pié<strong>de</strong>stal que Buffet et, Déroulè<strong>de</strong>.<br />
La Haute-Cour qui <strong>de</strong>vait icsacrifier à Roths-<br />
child et à Malet l'a vengé <strong>de</strong> ses ennemis.<br />
Aujourd'hui à midi, les condamnés et leur<br />
défenseur auront ia parole sur l'application<br />
<strong>de</strong> ia r.eine.<br />
On annonce que Déroulè<strong>de</strong> va prononcer un<br />
grand discours. On estime que l'arrêt pourra<br />
être rendu vers ô heures. Ce sera te 4 jan-<br />
vier.<br />
Les sénateurs voulaient pourtant <strong>de</strong> toutes<br />
leurs forces ne pas attendre cette date pour<br />
éviter ia suprême illégalité ; ils ne l'ont pas pu.<br />
Commencée dans l'illégalité, ieur œuvre<br />
<strong>de</strong>vait être couronnée par une illégalité.<br />
Les peines qui peuvent être prononcées<br />
pour complot,' en vertu <strong>de</strong> l'article 89 du<br />
co<strong>de</strong> pénal" sont les suivantes :<br />
P La déportation, si le complot a été suivi<br />
d'un acte commis ou consommé pour en pré-<br />
parer i'exécution.<br />
%• La détention, s'il n'y a pas eu d'actes<br />
attentatoires. Lors qu'en vertu <strong>de</strong> l'article 4G3,<br />
paragraphe i, ies circonstances atténuantes<br />
Sont*acc"ordées, la peine est réduite <strong>de</strong> un ou<br />
<strong>de</strong>ux <strong>de</strong>grés. La peine est donc celle <strong>de</strong> la<br />
détention ou celle du bannissement.<br />
La peine <strong>de</strong> la détention peut varier entre<br />
5 et 20 ans ; c'est une plainte afîiicùve et in-<br />
famante. Le condamné a cette peine est en-<br />
fermé dans une forteresse située sur ie ter-<br />
ritoire continental <strong>de</strong> ia République déter-<br />
miné par écrit.<br />
Le bannissement est prononcé pour une<br />
durée <strong>de</strong> cinq à dix ans. C'est nue peine sim-<br />
plement afllictive. Le condamné au bannis-<br />
sement est transporté hors <strong>de</strong> France. Si le<br />
condamné rentre en France avant l'expira-<br />
tion <strong>de</strong> sa peine, il est, sur la preuve <strong>de</strong> son<br />
i<strong>de</strong>ntité, condamné à la détention pour un<br />
temps au moins égal à c:-lui qui restait à<br />
courir jusqu'à l'expiration du bannissement,<br />
mais qui rie pourra excé<strong>de</strong>r le double <strong>de</strong> ce<br />
temps".<br />
La détention et le bannissement compor-<br />
tent la dégradation civique. La détention<br />
comporte, en outre, l'interdiction "légale, ia<br />
dégradation civique, prive le condamné <strong>de</strong><br />
ses droits civiques, <strong>de</strong> ses droits <strong>de</strong> tutelle,<br />
sauf-Sur ses propres enfants, si le conseil <strong>de</strong><br />
famille y consent, du droit rie servir sous<br />
les drapeaux, du droit d'enseigner.<br />
En ce qui. concerne Guérin, si ies faits <strong>de</strong><br />
droit commun avaient été retenus, il aurait<br />
pu être condamné à mon et, en cas <strong>de</strong><br />
circonstances atténuantes, aux travaux<br />
forcés à perpétuité ou à temps.<br />
Les électeurs, royalistes, <strong>de</strong> ia Viilette et<br />
les amis ds M. ds Sabran ont l'intention <strong>de</strong><br />
donner une gran<strong>de</strong> fête en l'honneur <strong>de</strong><br />
l'acquitté <strong>de</strong> la Haute- Cour. Cette fête aura<br />
iieu à ta salle Chaîne dans quelques semai-<br />
s seulement pour permettre à M. <strong>de</strong> Sa-<br />
tonnière. Tous les regards sont touraés vers<br />
les accusés.<br />
On procè<strong>de</strong> à l'anpel nominal <strong>de</strong>s juges.<br />
Sont absent:: MM.Faye,Frogier, <strong>de</strong> Poulevoy<br />
et Géry-Legrand.<br />
Au moment <strong>de</strong> l'anrel du nom <strong>de</strong> M. <strong>de</strong><br />
Casablanca, Déroulè<strong>de</strong> fait, à l'adresse du<br />
sénateur <strong>de</strong> la Corse, un signe <strong>de</strong> remercie-<br />
ment pour son intervention toujours favora-<br />
ble au cours <strong>de</strong> ces longs débats.<br />
Le procureur général,"pins paie que jamais,<br />
affecte <strong>de</strong> causer avec ses substituts.<br />
Ij'arrôt «1« oiilpsvbilité<br />
Le contre-appel terminé, le prési<strong>de</strong>nt<br />
donne lecture, àu milieu d'un silence solen-<br />
nel, <strong>de</strong> l'arrêt rendu par la Haute-Cour pro-<br />
nonçant l'acquittement <strong>de</strong> MM. Go<strong>de</strong>frojF, rie<br />
Sabran, <strong>de</strong> Ramei, <strong>de</strong> Vaux, Barillier et<br />
Dubuc, et déclarant coupables MM. Buffet,<br />
Déroulè<strong>de</strong>, Guérin, et <strong>de</strong>' Lur-Saluces, con-<br />
tumax :<br />
La liante-Cour,<br />
Statuant par un seul et même arrêt, latlt<br />
sur les réquisitions do M. le procureur gé-<br />
néral que sur les conclusions précé<strong>de</strong>m-<br />
ment prises par (accusé Guérin, el tendant<br />
à ia disjonclion <strong>de</strong>s crimes el délits retenus<br />
comme connexes, par l'arrêt <strong>de</strong> renvoi du<br />
30 octobre 1889 ;<br />
Anrès avoir entendu M. le procureur<br />
général en ses réquisitions ; les défenseurs<br />
<strong>de</strong>s accusés présents et les accuses eux-<br />
mêmes, lesquels ont été entendus les <strong>de</strong>r-<br />
niers, en leurs plaidoiries et moyens <strong>de</strong><br />
défense ;<br />
Après en avoir délibéré conformément, à<br />
ia loi ;<br />
1* En ce qui concerne les accusés Go<strong>de</strong>-<br />
froy, <strong>de</strong> Pontevès-Sabran, <strong>de</strong> Uamel, <strong>de</strong><br />
Vaux, Barillier et Dubuc;<br />
Attendu qu'il n'existe pas conlre eux <strong>de</strong>s<br />
preuves suffisantes qu'ils se soient rendus<br />
coupables du crime <strong>de</strong> complot qui leur<br />
était reproché ;<br />
Déclare lesdits Cîo<strong>de</strong>froy, <strong>de</strong> Poutcv.ès<br />
<strong>de</strong> Sabran, <strong>de</strong> Ramei, <strong>de</strong> \ aux, Barillier et<br />
Dubuc, acquittés <strong>de</strong> l'accusation portée'<br />
conlre eux, et ordonne qu'ils soient immé-<br />
diatement remis en liberté, s'ils ne sont re-<br />
len'is pour une autre cause ;<br />
. 2 - En ce qui concerne les accusés Buffet.<br />
Déroulè<strong>de</strong>, <strong>de</strong> Lur-Saluces, contumax, et<br />
Guérin,<br />
Attendu qu'il résnlle <strong>de</strong> l'information et<br />
Accusé?. avey.-Toas<br />
l'aoo'.Rat.oa ds ia oi quel-<br />
1:18.<br />
<strong>de</strong>s débats<br />
ont en 1898<br />
a preuve que<br />
et en 1899, sut lesdits aee.u-.e-><br />
le territoire dé<br />
la République, notamment à Paris, concerté<br />
et arrêté, avec une ou plusieurs personnes,<br />
un complot ayant pour but <strong>de</strong> détruire ou<br />
<strong>de</strong> changer le gouvernement ;<br />
Qu'il en résulte également ia preuve que<br />
le dit complot a été suivi d'actes commis<br />
ou commencés pour en préparer l'exécu-<br />
tion ;<br />
3 - En ce qui concerne Taccusé Guérin ;<br />
Attendu que les faits visés par lui dans<br />
les conclusions sus énoncées ont été .re-<br />
connus comme connexes au crime <strong>de</strong> cous<br />
plot, par l'arrêt <strong>de</strong> renvoi rendu par la<br />
commission d'instruction ;<br />
Attendu que les faits dont il s'agit se rat-<br />
tachent d'une manière certaine au crime <strong>de</strong><br />
complot sus énoncé ;<br />
Qu'ils avaient pour but d'assurer l'impu-<br />
nité <strong>de</strong> son auteur ;<br />
Que c'est avec raison que les faits ont<br />
été déclarés connexes ;<br />
Aitendu. en ce qui concerne la tentative<br />
d'hommici<strong>de</strong> Yoionlaire sur les agents : <strong>de</strong><br />
la force publique, qu'il n'existe pas contre<br />
Guérin <strong>de</strong> prouves suffisantes qu'il se soit<br />
rendu coupable <strong>de</strong> çe crime ;<br />
Mais attendu qu'il résulte <strong>de</strong> l'informa-<br />
tion et <strong>de</strong>s débats-la preuve qu'il a :<br />
1- A Paris, en 1899, détenu, sans y êire<br />
'légalement autorisé, <strong>de</strong>s armes et nui ni-<br />
Rôquisitions du procureur général<br />
M. ie prési<strong>de</strong>nt. — La parole est au procureur<br />
générai "pour SÎ.S réquisitions.<br />
M. ie procureur général. — Vu l'arrêt ds ia<br />
Cour nous requérons qu'il lui plaise d'appliquer<br />
aux accusés déclarés" coupables les articles du<br />
Co<strong>de</strong> pénal et ds la loi <strong>de</strong> 1*31, don; Lis ont en-<br />
courif i'appi:catioa.<br />
11 in n.trc c articles.<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt. -<br />
que chose r. dire su;<br />
Plaidoirie <strong>de</strong> M' Normand<br />
M' Normand, défenseur <strong>de</strong> M. Buffet, se<br />
présente à la barre. (Mouvement d'atten-<br />
tion.)<br />
L'heure <strong>de</strong>s Plaidoiries es: passée. Mais la<br />
\oiic <strong>de</strong> ia défense doit encore s'élever une <strong>de</strong>r-<br />
nière fois en faveur ds celui qui n'est plus<br />
un incuipé. niais déjà un condamné. (Mouve-<br />
ment.)<br />
J'ai le droit <strong>de</strong> dire oue! sentiment <strong>de</strong> tris-<br />
tesse élretnt tous ies amis do M. Buffe: à l'heure<br />
oii l'on va l'aire supporter à cet bonnèie homme<br />
la peine du complot qui n'existe pas. (Murmu-<br />
res.)<br />
Pourquoi condamnez-vous les hommes dont .ie<br />
vois les' complices disparus ! (Nouveaux muruiu-<br />
!>S. le prési<strong>de</strong>nt. — Mail ri Normand, vous<br />
ave/, ia oaroie sur l'application <strong>de</strong> la oeine 1<br />
Déroulè<strong>de</strong>, — Laissez-nous donc. Monsieur le<br />
prési<strong>de</strong>nt, emporter un bon souvenir <strong>de</strong> vous:<br />
M' Normand. — Qui donc a inspiré cas pour-<br />
suites, aujourd'hui condamnées?<br />
M. ie prési<strong>de</strong>nt. — je vais vous retirer la oa-<br />
roie. (Bruit.)<br />
Dérouiè<strong>de</strong>. — Qui ies a insoirée?? C'est Lou-<br />
bet. parbleu I (\ îoientes protestations sur le3<br />
bancs du Sénat.)<br />
ii* Normand. — Je m arrête puisqu'il nous est<br />
interdit <strong>de</strong> discuter un arrêt iniaue.<br />
(frappez cet honnéie homme !"<br />
Frappez-le donc oour qu'on ouisse mesurer<br />
tome l'étendue <strong>de</strong> ia naine qui a inspiré ces<br />
poursuites I (Violentes protestations. Cris : Ré-<br />
quisitions ! Réquisitions .!)<br />
Le prési<strong>de</strong>nt". — M' Normand ie vais me voir<br />
obligé <strong>de</strong> faire requérir contre vous.<br />
le procureur général se lève.<br />
M' Normand. — Je parle <strong>de</strong>s sentiments <strong>de</strong><br />
haine ieuiement. <strong>de</strong> ceux qui ont inspiré tes<br />
poursuites. (Nouveau bruit).<br />
Dérouiè<strong>de</strong>. — Oui. c'est une honte! (Exclama-<br />
tions indignées. ï'-umuite).<br />
Le prési<strong>de</strong>nt agite éperdûment sa sonnette<br />
et menace encore une fois ie défenseur.<br />
M' Normand. — Je me tais, puisqu'on m'empè-<br />
che <strong>de</strong> parier, mais sache/; que M. Buffet sera<br />
grandi par votre condamnation.<br />
Du fond <strong>de</strong> sa prison son visage planera sur<br />
ie siècie qui va souvr.r. (Sensation. Agitation<br />
prolongée*.<br />
Déclaration <strong>de</strong> M. Buffet<br />
M. Buffet se ieve (Vif mouvement d'atten-<br />
tion) :<br />
Je ne viens pas implorer votre pitié. Je<br />
n'ai rien à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s adversaires.<br />
Vous m'avez condamné. Merci !<br />
Ma acquittant douze <strong>de</strong>s accusés, vous<br />
avez, douze fois condamné ie gouverne-<br />
ment. Merci ! (Sensation.)<br />
Quant à expliquer, à motiver votre arrêt,<br />
vous n'y réussirez pas. Un bruit est par-<br />
venu jusqu'à moi : c'est que quelques-<br />
uns d'entre vous songeraient à m'appliquer<br />
la loi Bérenger. Je proteste <strong>de</strong> loule mon<br />
énergie, car il est une chose que je ne sau-<br />
rais accepter : c'est une mesure <strong>de</strong> faveur<br />
qui resterait suspendue sur moi comme une<br />
menace. (Sensation prolongée.)<br />
L'accent <strong>de</strong> fermeté, <strong>de</strong> résolution inébran-<br />
lable <strong>de</strong>. M. Buffet fait ia plus gran<strong>de</strong> impres-<br />
sion sur l'auditoire.<br />
Déclaration <strong>de</strong> Dâroulëda<br />
Déroulè<strong>de</strong> se dresse à son tour. Tous<br />
les resards conversent ve:s lui :<br />
Je<br />
Jat<br />
déji<br />
ou Ci<br />
ne parierai<br />
lis trop à -><br />
frappé d? 1<br />
Paris. 4 janvier,<br />
<strong>de</strong> France du 28<br />
ANGE<br />
dé-<br />
Biian <strong>de</strong> ia Banque<br />
eembre au 4 janvier<br />
Ko caisse, or. 1.865.300,418 : dira., 1,347,171:<br />
argent. 14.706.6S3 : dira.. 1,008.241.<br />
Portefeuille. 1.267,625.046 : au?. 67,835.877.<br />
Avances sur titres S03.137,787,Sbô; ausrment.,<br />
20.262.953.<br />
Comptes courants particuliers, 570.441,017 ;<br />
dira., 32,356.Oit'.<br />
Comote courant trésor, 276.315.249; diminu-<br />
tion. 6.081.938.<br />
Billets en circulation, 416,293.587: augmenta-<br />
tion, 179,502.510.<br />
Bénéfices bruts escomptes et intérêts divers<br />
pouria semaine, l,S50,97l.<br />
La Grève <strong>de</strong> Saint-Etienne<br />
Saint-Etienne, 4 janvier.<br />
MM. Gruner. arbitre, choisi nar les Comoa-<br />
gnies. et Jaurès, arbitre <strong>de</strong>s rn.ueurs. ont "eu<br />
<strong>de</strong> 9 h. 35 à 10 heures, une conférence dans le<br />
cabinet du préfet.<br />
Après un" échange d'observations, ies <strong>de</strong>ux<br />
arbitres ont décidé que ia note <strong>de</strong>s Compagnies<br />
pouvait être modifiée. Un compromis sera" ré-<br />
digé domain, qui tiendra comote <strong>de</strong>s modifica-<br />
tions indiquées.<br />
L'impression générale, hier soir, anrès ia réu-<br />
nion à la préfecture entre arbitres." est oue la<br />
question est en vole d'arrangement. Il ne s'agit<br />
mus maintenant que <strong>de</strong> discuter ies détails,<br />
après que la Compagnie <strong>de</strong> la Loire, qui avait<br />
•ait <strong>de</strong>s réserves, aura fait connaître son adhé -<br />
6.on à ia lettre <strong>de</strong>s Comuagnies.<br />
NOUVELLES MILITAIRES<br />
Paris, 4 ianvier.<br />
Le général <strong>de</strong> Galiiflet, ministre <strong>de</strong> la<br />
guerre, vient d'adresser aux commandants<br />
ae corps d'armée, la circulaire suivante :<br />
\ Paris, 1" janvier <strong>1900.</strong><br />
'> Mon cher générai,<br />
Tïa communication qui vient <strong>de</strong> mètre faiie d'un<br />
ordre du jour .récent m'a permis <strong>de</strong> constater<br />
<strong>de</strong>s tolérances fâcheuses auxquelles ,i'ai décidé<br />
<br />
lit en nrononçant cette phrase, le vailiant<br />
ami <strong>de</strong>" Dérouiè<strong>de</strong> montrait le Sénat d'un<br />
geste menaçant.<br />
Définitivement libre, sont sortis successi<br />
vement M. <strong>de</strong> Sabran. accompagné <strong>de</strong> la<br />
comtesse <strong>de</strong> Sabran; Dubuc, qu'était venu<br />
attendre Brunei, l'acouitté <strong>de</strong> ces jours <strong>de</strong>r-<br />
niers. M. do Ramei, Qu'accompagnait Mme<br />
<strong>de</strong> Uamel; le baron <strong>de</strong> Vaux, et enfin M._ Go-<br />
<strong>de</strong>froy, entouré da plusieurs amis. A tous<br />
on a donné ds très " chau<strong>de</strong>s et très vives<br />
maroues <strong>de</strong> sympathie.<br />
M."et Mme "<strong>de</strong> Sabran doivent partir sa-<br />
medi prochain pour la Touraine.<br />
Ajoutons un détail d'une gravité inouïe :<br />
A l'entrée, Mme la baronne ils Vaux mère,<br />
oui voulait passer et alier au puis tôt re-<br />
trouver son ii : s maia<strong>de</strong> et enfin libre, a <strong>de</strong>-<br />
mandé, supplié qu'on lui dit où il se trouvait.<br />
Les agents.'aussi odieux que leurs maîtres,<br />
ont répondu aux prières <strong>de</strong> cette mère par<br />
<strong>de</strong> grossières fins" <strong>de</strong> non-recevoir !<br />
Tout est infâme dons cet immon<strong>de</strong> procès.<br />
Au moment ou M. <strong>de</strong> Uamel, sorti le <strong>de</strong>r-<br />
nier du greffe, allait le quitter, l'audience<br />
nubliouc venait d'être terminée, et ies trois<br />
condamnés réintégraient ie quartier, Dérou-<br />
lè<strong>de</strong> en tête, soutenu par son défenseur, M*<br />
Faiateuf.<br />
Un ies apercevant, M. <strong>de</strong> Uamel s'est<br />
avancé vers eux, et a embrassé MM. Buffet<br />
et Guérin.<br />
Acquitté et condamnés étaient très émus.<br />
En Chambre du Conseil<br />
L'ar.dience en chambre du conseil s'est<br />
ouverte nar une très brève discussion; le<br />
prési<strong>de</strong>nt" a déclaré que ies peines déjà ap-<br />
pliquées aux condamnés sa confondraient<br />
avec celles oui allaient être prononcées. _<br />
Ainsi Déroulè<strong>de</strong>, condamné une première<br />
fois à trois mois <strong>de</strong> prison pour outrages au<br />
prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> ia République, une secon<strong>de</strong> fois<br />
a <strong>de</strong>ux ans pour outrages aux juges et au<br />
ministère publie, ne fera pas ces vingt-sept<br />
mois <strong>de</strong> prison.<br />
La raison en est que si ces <strong>de</strong>rnières pei-<br />
nes étaient subies, eiies entreraient en dé-<br />
duction dans le compte <strong>de</strong>s années <strong>de</strong> bannis-<br />
sement, ce qui diminuerait ia peine, le ban-<br />
nissement étant considéré comme une reine<br />
supérieure à l'emprisonnement.<br />
La cour est passée presque immédiate-<br />
ment au vote. C'est ia peine ia plus étevée<br />
qui d'abord a été mise aux voix.<br />
M. Buffet condamné â dix ans<br />
<strong>de</strong> bannissement<br />
Ar.rès un premier tour <strong>de</strong> scrutin, qui n'a<br />
nas donné <strong>de</strong> résultats, ia cour, par 113 voix<br />
contre 52 favorables au chiffre <strong>de</strong> cinq ans,<br />
et 35 abstentions, condamne M. André Buf-<br />
fet à dix ans <strong>de</strong> bannissement.<br />
<strong>de</strong> condamné à dix ans<br />
<strong>de</strong> bannissement<br />
passe ensuite à Déroulè<strong>de</strong>. % y a<br />
"<strong>de</strong>ux tours <strong>de</strong> scrutin. Par 110<br />
G» non et, 20 en faveur du chiffre<br />
.Dérouiè<strong>de</strong> est condamné, comme<br />
à dix ans <strong>de</strong> bannissement. La<br />
" :s dix ans à Déroulè<strong>de</strong>.<br />
nta'irel qui, ancien pré-<br />
Buffet, n'avait pas<br />
<strong>de</strong>r-<br />
chassés<br />
A Golesberg<br />
Londres, t janvier.<br />
On télégraphie <strong>de</strong> Uendsburg :<br />
Ce mutin, la situation s'est modifiée d'une f».<br />
çou inattendue à Coiésberg:.<br />
On a découveri oue les lïoers élaieut revenu»<br />
pendant ia nuit et avaient occuné <strong>de</strong> nouveau<br />
positions d'où ie générai Frèuch les «va :t<br />
ia veilie. Leurs canons à tir raDi<strong>de</strong><br />
quon croyait avoir mis hors d état, ouvrirent le<br />
feu sur noire cavale: ie. Les obus n'ont, pas fait<br />
exn.osion (?) et leur tir a Droduit oeu d'effet (?).<br />
Nous maintenons toutes les positions Drise» :<br />
hier. Les Boers ont certainement reçu <strong>de</strong>s ren-<br />
forts importants <strong>de</strong>puis qu'ils ont été mis en dé-<br />
route hier. Nos pertes, aujourd'hui et hier, s'é.<br />
lèvent à six tués ct vingt biessés,<br />
Londres, 4 janvier.<br />
Le.JVwss (2- édition), nublie ies dètiêchca<br />
suivantes :<br />
Rensbarg'. 3 janvier.<br />
Lîe Boers sont on gran<strong>de</strong> force à Coiesberg et<br />
ii sera difficile <strong>de</strong> les reoousser sans <strong>de</strong> nou-<br />
veaux renforts d'infanterie'et d'artiliene.<br />
Orange-Hiver, ,'i janvier.<br />
Des renforis d'artillerie et d'infanterie ont éiê"<br />
«tpédiéî, aujourd'hui, <strong>de</strong> <strong>de</strong> Aar, au général<br />
Freoei»,<br />
A Ladysmith<br />
Londres, -1 janvier.<br />
Le Tunes publie les dépèches suivantes r<br />
Ladysmith. SOdécembre, par Héiiograofa<br />
via Pietermânr./.burg, 3 janvier!<br />
Les Boers ont redoublé d'énergie <strong>de</strong>ouis NoSf.<br />
lis lancent <strong>de</strong>s obus sans discontinuer, ne s'ar-<br />
rétant oue lorsauil fait nuit, tin oroiectile %<br />
malheureusement éclaté ores <strong>de</strong> la tente "<strong>de</strong>s ofli-<br />
ciers du régiment <strong>de</strong> Devonshire. Autrement (sic)<br />
nous n'avons nas <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s pertes à signalée<br />
Le temps est lourd. Les Boers se tiennent prêt»<br />
à toute alerte : iis tirent, la nuit, <strong>de</strong>s milliers d»<br />
coups <strong>de</strong> fusil, i.e nombre <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s s'accroît<br />
mais i'éiat morat est excellent.<br />
La trahison chez les Anglais<br />
Londres, 4 janvier.<br />
Une autre dépêche <strong>de</strong> Mod<strong>de</strong>r-Uiver adres-<br />
sée au Times porte que les indigènes ont été<br />
surpris signalant <strong>de</strong>s lignes anglaises <strong>de</strong>s<br />
informations aux Boers, au moyen d'un sys-<br />
tème <strong>de</strong> signaus se composant <strong>de</strong> quatre,<br />
feux qui se couvrent et se découvrent."<br />
Ces "indigènes ont été interrogés. L'un d'eu*<br />
a déclaré que les Boers ont monté onze ca-<br />
nons sur l'extrémité occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong>s kopjes<br />
<strong>de</strong> Maggersfontetn.<br />
' Encore un navire allemand arrêté<br />
Berlin, 4 janvier.<br />
On manda d'A<strong>de</strong>n que le paquebot <strong>de</strong>s<br />
postes <strong>de</strong> l'Kmpire allemand, le Général (*),<br />
a été arrêté ici, pour que sa cargaison soit<br />
visitée. Il a été occupé par <strong>de</strong>s trou nés an-<br />
glaises. On dit que là cargaison sera débar-<br />
quée à A<strong>de</strong>n.<br />
Question et Ptéponse<br />
Paris, 4 janvier.<br />
Un journal <strong>de</strong>] Paris, pose les <strong>de</strong>ux ques»<br />
lions suivantes:<br />
1- Est-il vrai oue M. Delcaesé ou tout autra<br />
membre du cabinet, ait prié un membre <strong>de</strong> la<br />
fam'lie impériale <strong>de</strong> Russie d'intervenir auprès<br />
du tsar pour que ia Russie prête 10 millions da<br />
livres sterling-" à F Angleterre" au iieu et place âa<br />
ia France ? i<br />
2- Est-il vrai que les offres faites par le gou-J<br />
vernement russe <strong>de</strong> nous soutenir effectivement<br />
pour obliger l'Angleterre à évacuer l'Egypta<br />
aient été repoussees '.'<br />
L'Agence nationale se dit autorisée à ré-<br />
pondre négativement à i'une et l'autre <strong>de</strong>s<br />
Questions.<br />
m eu<br />
rémi<br />
Oui!<br />
(Noi<br />
•in mal fondé dans ses con-<br />
t à la disjonction <strong>de</strong>s crimes<br />
s comme connexes par i ar-<br />
l'en déboule et statuant en<br />
conséquence sur les faits don! il s'agit, le<br />
déclare, au contraire, coupable.<br />
!• Du délit <strong>de</strong> détention sans aulorisalidil<br />
d'armes et munitions <strong>de</strong> guerre, ou d'tin<br />
dépôt d'armes, prévu et puni par les arti-<br />
cie's 3 et 4 <strong>de</strong> ia* loi du 2b mai 1834 ;<br />
2" Du délit d'outrages envers les agents,<br />
prévu et puni par l'article 224 du Co<strong>de</strong> pé-<br />
nal ;<br />
3' Du délit d'altaque avec violences et<br />
voies <strong>de</strong> fait envers les agents" <strong>de</strong> la force<br />
publique, prévu et puni par l'article 212 du<br />
Co<strong>de</strong> pénal ;<br />
Déclare enfin qu'il existe <strong>de</strong>s circonstan-<br />
ces atténuantes en faveur <strong>de</strong> Buffet, Dérou-<br />
iè<strong>de</strong>, Lur-Saluces, contumax. et Guérin.<br />
'i ons ies avocats ont écouté l'arrêt <strong>de</strong>bout.<br />
Au banc <strong>de</strong>s accusés, un seul s'est ieve,<br />
M. Buffet. Les autres sont restés assis.<br />
Au milieu <strong>de</strong> l'émotion générale, M. le<br />
prési<strong>de</strong>nt ordonne :<br />
Huissiers, mette» immédiatement en liberté<br />
MM. Go<strong>de</strong>froy. <strong>de</strong> Sabran, <strong>de</strong> Vaux, <strong>de</strong> Ramei,<br />
Dubuc et Bariiiier. (Vive sensation.)<br />
Une scène émouvante<br />
Les acquittés se lèvent, très dignes, tour-<br />
nant leurs regards autour d'eux, vers les<br />
amis qu'ils quittent et qui ont été leurs<br />
compagnons 'pendant <strong>de</strong> si longs jours.<br />
Bariiiier se jette, vibrant d'émotion, dans<br />
ies bras <strong>de</strong> Déroulè<strong>de</strong>. Le chef et le soldat<br />
s'embrassent par <strong>de</strong>ux fois. L'émotion étrein<br />
toutes ies poitrines. Des iarmes perient au<br />
bord <strong>de</strong> bien <strong>de</strong>s yeux.<br />
Tout, à coup, sur un mouvement <strong>de</strong> Dérou<br />
lô<strong>de</strong>, Barillier se redresse, et, avec une éner-<br />
gie, un accent plus puissant que jamais,<br />
s'écrie: « Vive ia nation ! Vive la Uépubiique<br />
du peuple! Vive Dérouiè<strong>de</strong> toujours! »<br />
Dubuc, à son tour, se tourne vers Guérin,<br />
lui serre la main ct s'écrie : « Nous sommes<br />
réconciliés maintenant. A bas les exploiteurs<br />
du peuple ! »<br />
Tous les royalistes serrent ia main à MM.<br />
Buffet et Déroulè<strong>de</strong> et envoient un salut<br />
amicai à Guérin.<br />
MM. Go<strong>de</strong>froy et <strong>de</strong> Vaux crient: « Vive la<br />
France ! » i<br />
Tous sortent, suivis par tous les regards.<br />
M. <strong>de</strong> Vaux est, comme d'habitu<strong>de</strong>, emporté<br />
sur une chaise à porteur.<br />
Le banc <strong>de</strong>s accusés a maintenant quelque<br />
chose <strong>de</strong> sinistre. Au milieu <strong>de</strong>s ' places<br />
vi<strong>de</strong>s, disséminés sur les divers bancs, ayant<br />
<strong>de</strong>ux gar<strong>de</strong>s à leurs côtés, se trouvent les<br />
trois hommes, les trois bons Français qui,<br />
au cours <strong>de</strong> ces débats, par leur caractère,<br />
leur énergie indomptable, leur voionté <strong>de</strong><br />
fer, se soùt montrés en quelque sorte les<br />
géants, i côté <strong>de</strong>s pygmées qui les jugeaient.<br />
Les trois accusés "s'ont ià, calmes et dédai-<br />
gneux.<br />
i ?<br />
nés et<br />
veiisse<br />
ie, cha<br />
(i<br />
Je<br />
Encore el toujours<br />
<strong>de</strong> la France : Viv<br />
pie '.<br />
L'émotion rie i'ai<br />
nlus vive. La scène<br />
que.<br />
A son tour Guéri<br />
si sera pour notre hisloire<br />
une buste ineffaçable. (Ru-<br />
'ion, la partie saine du parti<br />
Kit lasses <strong>de</strong> votre régime,<br />
es! las <strong>de</strong> l-oules ces hontes,<br />
violentes rumeurs;.<br />
:-moi dans quelque délention<br />
isez-moi <strong>de</strong> la patrie, le châ-<br />
dur pour le vieux soldai que<br />
viendrai quand reviendra la<br />
le pays sera enfin libéré,<br />
ar une double acclamation,<br />
ours je crierai : Vive l'armée<br />
Vive ia Uépubiique du peur<br />
iditoire est<br />
est d'une > <strong>de</strong> plus en<br />
can<strong>de</strong>ur uni-<br />
Dérc<br />
La cour<br />
également<br />
voix contre<br />
<strong>de</strong> cina an?<br />
M. Buffet,<br />
voix en plus Pour 1<br />
est celie <strong>de</strong> M. Cha<br />
conteur <strong>de</strong> M. André<br />
voulu, dans ls scrutin qui concernait c<br />
nier, voter contre son ancien élève.<br />
Protestation!<br />
Tn cet tain.nombre <strong>de</strong> sénateurs qui avaient<br />
vigoureusement protesté contre l'injustifia-<br />
ble condamnation prononcée par la Haute-<br />
Cour, ont voté an premier tour <strong>de</strong> scrutin<br />
tfui concernait M. Buîïe.i, cinq ans <strong>de</strong> bannis-<br />
sement, dans ie but <strong>de</strong> lui assurer le mini-<br />
mum <strong>de</strong> ia peine et <strong>de</strong> rendre ainsi la peine<br />
moins odieuse.<br />
Cette attitu<strong>de</strong> n'ayant pas produit le ré-<br />
sultat désiré, ces sénateurs, au <strong>de</strong>uxième<br />
tour <strong>de</strong> scrutin sur l'application <strong>de</strong>. la peine<br />
à M. JJérouiè<strong>de</strong>, ont fait la déclaration* sui-<br />
vante, que M. da Lamarzelle a portée à ia<br />
tribune :<br />
avons voté le minimum <strong>de</strong> cinq ans. con-<br />
iterait pas à s'y rai-<br />
;u, nous ne vouions<br />
se levé.<br />
Déclaration <strong>de</strong> Guérin<br />
Je gar<strong>de</strong>rai <strong>de</strong> ces débats un souvenir<br />
ir.effaçable, lis m'ont permis <strong>de</strong> faire jus-<br />
tice enfin d'une calomnie infâme dont j'é-<br />
tais l'objet. J'ai pu donner ainsi à un géné-<br />
ral l'occasion <strong>de</strong> se laver d'orne accusation<br />
non moins honteuse portée conlre lui.<br />
N'atten<strong>de</strong>/, <strong>de</strong> moi ni une parole <strong>de</strong> co-<br />
lère, ni une parole <strong>de</strong> regret, ni une <strong>de</strong>-<br />
man<strong>de</strong> d'indulgence. Je suis condamné ;<br />
mon cœur ne bat pas aujourd'hui plus vite<br />
qu'hier.<br />
Ou irai-je, peu importe, j'en reviendrai,<br />
je l'espère.<br />
Ce qui est certain, c/esl que vous avez<br />
rendu à notre cause un service signalé.<br />
Vous nous ave/, permis <strong>de</strong> sceller nos ron-<br />
viétions <strong>de</strong> la perte <strong>de</strong> noire liberté. Cetle<br />
pensée m'ai<strong>de</strong>ra ù oublier les souffrances<br />
que je vais avoir à subir.<br />
Enfermé ou banni, ma <strong>de</strong>vise resle la<br />
même, et je dis . à mes amis : « Courage<br />
toujours. Espérez quand même ! »<br />
Le iangige, l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Guérin, témoi-<br />
gnent d3 la même énergie, <strong>de</strong> la même<br />
fierté que ceux <strong>de</strong> ses co-accusés<br />
Je<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt. — Je vais suspendre l'au-<br />
dience publique. Gar<strong>de</strong>s, emmenez les accusés<br />
Ceux-ci se lèvent et Déroulè<strong>de</strong> s'écrie :<br />
C'est ici que pour la première fois j'ai pu<br />
apprécier la valeur et le courage <strong>de</strong> mes<br />
co-accusés. Vous m'avez appris à connaître<br />
ces <strong>de</strong>ux hommes. Je suis heureux <strong>de</strong> le<br />
dire en leur serrant publiquement ta main.<br />
Et Déroulè<strong>de</strong> serre chaleureusement la<br />
main à M. Buffet, qui s'écrie :<br />
L'injustice commune fait notre union.<br />
Dérouiè<strong>de</strong> serra ensuite la main à Guérin,<br />
qui la serre à M. Buffet. La seène est en ne<br />
peut plus poignante, 'foule la salle est en<br />
proie à une émotion intense.<br />
Déroulè<strong>de</strong>. — Voilà tout le complot !<br />
(utérin. — C'est la première l'ois que<br />
nous sommes d'accord !<br />
• Hull'et. — Je n'ai connu Cuérin qu'en<br />
prison!<br />
Les trois accusés se retirent. Leurs dé-<br />
fenseurs les accompagnent en leur nrodi-<br />
rsous<br />
vaincu que la majorité n'hés<br />
Cet esoojr avant é'.é dé<br />
plus appliquer aucune peine.<br />
C'est ce qui explique la différence qui<br />
s'est produite dans le chiffre <strong>de</strong>s voix.<br />
M. <strong>de</strong> Liir Saluces condamné à<br />
dix ans <strong>de</strong> bannissement<br />
Par loi voix contre 15, favorables à une<br />
peine <strong>de</strong> cinq ans et 59 abstentions. M. <strong>de</strong><br />
Lur Saluées est condamné comme MM. Buffet<br />
et Déroulè<strong>de</strong>. à dix ans ds bannissement.<br />
Guérin condamné à dix ans da<br />
détention<br />
F.nfin, la Cour examine le cas <strong>de</strong> Guérin.<br />
Un scrutin a iieu qui donne ies résultats<br />
suivants : 127 voix pour dix ans <strong>de</strong> déten-<br />
tion, 3 pour sept ans <strong>de</strong> cette peine, 7 pour<br />
cina ans: 56 abstentions.<br />
M. <strong>de</strong> Casablanca avait, <strong>de</strong>mandé que la<br />
question <strong>de</strong>s frais du procès qui atteigne»;<br />
tin chiffre assez élevé comme on sait, sans<br />
pourtant arriver a ceiui <strong>de</strong> huit cent mille<br />
francs qui a été donné, fut réglée propor-<br />
tionnellement aux condamnations respec-<br />
tives <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s condamnés, défalcation<br />
faiie <strong>de</strong>s frais imputables aux acquittés.<br />
Après une brève discussion, M. <strong>de</strong> Casa-<br />
blanca a retiré sa proposition.<br />
A quatre heures, l'audience secrète est<br />
suspendue pour ia rédaction <strong>de</strong>s arrêts. File<br />
est "reprise à cinq heures, pour soumettre<br />
ces arrêts à ia Cour.<br />
L'Atïêl I KîliilIlMli<br />
F.n audiencj publique, lecture est don<br />
ée fie i'arrét <strong>de</strong> condamnation et caia hors<br />
Involontairement tuée par son frèra<br />
Loas-ie-Saunier. 4 janvier.<br />
A Mesmois. canton <strong>de</strong> Ciairvaux. ie jeun*<br />
Bailiy. ;igé <strong>de</strong> 22 ans, s'apprêtait à tirer <strong>de</strong>s<br />
coups ds fusil en signe <strong>de</strong> réjouissance, suivant<br />
ia coutume <strong>de</strong> la campagne, lorsque, en pressant<br />
involontairement sur ia gâchette, ii fit partir le<br />
couo. La charge atteignit au cœur sa sœur Kiiso<br />
Baiiiy. âgée <strong>de</strong> 1G ans. La mort fut instantanée.<br />
L'auteur <strong>de</strong> cet acci<strong>de</strong>nt voulait se suici<strong>de</strong>r et<br />
ses parents eurent grand'peine à l'en empêcher».<br />
Monstrueux attentat<br />
Bône. 4 janvier.<br />
T'n attentat monstrueux, qui a soulevé à Bons<br />
une immense émotion, s'est produit dans la nuit<br />
du 1" janvier.<br />
Ii résulte <strong>de</strong> ia première enquêie qu'un jeûna<br />
ménage, qui venait <strong>de</strong> passer ia soirée chez, <strong>de</strong>s<br />
amis, lut assaiiii, vers onze heures du soir,<br />
pat une ban<strong>de</strong> d'individus mal famés, au nonibrs<br />
d'une quinzaine environ.<br />
. La jeune femme, qui était dans un. état inté-<br />
ressant, fut bâillonnée, hissée sur les épaule* f<br />
<strong>de</strong> malandrins et portée <strong>de</strong>rrière ies remparts<br />
où on lui lit subir' ies <strong>de</strong>rniers outrages.<br />
Le mari avait été préalablement ligoté.<br />
La malheureuse victime a le corps entièremenC<br />
tuméfié par les morsures <strong>de</strong>s bandits contra<br />
lesquels elle se débattait. Elle a été violentés<br />
dans <strong>de</strong>s conditions d'atrocité imnossibles a<br />
décrire.<br />
Son mari a reçu également <strong>de</strong> nombreuses<br />
blessures.<br />
Six <strong>de</strong>s malandrin; ont été arrêtés.<br />
La surexcitation <strong>de</strong> la population est extrême 1 .<br />
Ln <strong>de</strong>s misérables ayant éié conduit, bier.aDrès-<br />
midi. au commissariat central, pour être "con-<br />
fronté avec un témoin, une foule au'on peut<br />
évaluer à un millier <strong>de</strong> personnes, faiiiit l'arra-<br />
cher <strong>de</strong>s mains <strong>de</strong>s agents et, ie lyncher.<br />
On a renoncé à ie faire sortir du commissariat<br />
<strong>de</strong>vant lequel continus à stationner uno foula<br />
menaçante.<br />
Tué par erreur<br />
Mostaganem. 4 janvier,<br />
t'n assassinat a Cté commis. hier, vers y hctt-<<br />
es du soir, près <strong>de</strong> Aïn-Te<strong>de</strong>ies.<br />
M. ltou.ieau rentrait à sa ferme, lorsqu'il<br />
trouva é endu sur la route, dans une mare da<br />
sang, le cadavre du nommé Meyer. alsacien, an-<br />
cien inspecteur <strong>de</strong> la sûreté '<strong>de</strong> Paris oui, re-<br />
raité. s'était retiré à Aïn-Te<strong>de</strong>ies.<br />
Le malheureux avait été assommé d'abord *<br />
coups <strong>de</strong> matraque, puis ie crâne ouvert avait<br />
cribié <strong>de</strong> coups <strong>de</strong> couteau. Enfin, on iaî<br />
avait coupé le cou. Les e.morelntc.3 ce levées suc<br />
e terrain permettent d'affirmer qua c est un<br />
arabe nui est l'auteur du crime.<br />
On suppose que M. Meyer a été assassin* oa!<br />
erreur et que lé meurtrier guettait M. Rouieau.<br />
qui suit cetie route tous les soirs nour rentrer<br />
chez, lui et qui, fréquemment, es; porteur d»<br />
sommes irnoortantes.<br />
n<br />
ue la présence oes condamnes.<br />
L'audience a été levée à 5 h. 20.<br />
Au moment oii elle a été levée, <strong>de</strong>s cris<br />
nourris <strong>de</strong> : < Vive Déroulè<strong>de</strong> ! vive Buffet<br />
vive Guérin ! » se sont fait entendre dans<br />
toutes les tribunes publiques. Les gar<strong>de</strong>s se<br />
sont précipités pour évacuer et le nublie a<br />
continué oaus ies escaliers et couloirs à ma<br />
nifester.<br />
Des cris nombreux <strong>de</strong> : « Vive Dérouiè<strong>de</strong><br />
vive Buffet ! vive Guérin ! vive la France !<br />
vive l'armée! a bas les juifs ! » ont continué<br />
jusque dans la cour et jusqu'à ia porte du<br />
Luxembourg.<br />
M \A CHASSE<br />
Par décision du ministre <strong>de</strong> l'agriculture, la<br />
chasse seia fermée, dans toute ia France, lç df-<br />
nuacho \ (évrio.t ..<br />
PETITES NOUVELLES<br />
4 janvier.<br />
On télégraphie <strong>de</strong> Cherbourg: « Le sous-ma-<br />
n Morse, après modifications, a orocédé it <strong>de</strong>s<br />
expériences: il a plongé en ra<strong>de</strong> ' et a fait en-<br />
suite sous i'eau un parcours d'un muie environ;<br />
les résultats sont satisfaisants. •<br />
~~~~~ A l'occasion du 1er janvier, le orési<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong> la République a accordé <strong>de</strong>s gràce's ou <strong>de</strong>s<br />
réductions <strong>de</strong> peine U 703 condamnés, détenus<br />
dans divers établissements pénitentiaires mili-<br />
taires ou civils.<br />
~ Dans le mouvement préfectoral, récem-<br />
ment publié, M. Boanefoy-Sibour. a été rem-<br />
placé comme préfet du Lot-et-Garonne; nous<br />
<strong>de</strong>vons ajouter que M. Bonnefoy va être pourvu<br />
d'un uoste dans ies Siances.<br />
Courses <strong>de</strong> chevaux<br />
A MARSEILLE<br />
Marseille. 4 janvier.<br />
:<br />
Prix du frioul.— 1. Héritière (Campbell);<br />
Salve (Maniaient); Fusain (Deiomme).<br />
Non placés : Questionneur, Amourette, tldin-<br />
burg, i'Arlésienne. Métaphore.<br />
Mutuel : Gagnant 2J 50'; placés, Hè'.itière 7 50«<br />
Saive 0. fusain G 50.<br />
Prix <strong>de</strong> la S&Ciété <strong>de</strong>s steenle. — 1. Le Per-<br />
ruchet (Camnbeii; 2. Rectitu<strong>de</strong> (Witt); 3. Co-<br />
lomba (Dambielle;. '<br />
Non piac.es : Maronine, Orage. Sultan U, l'j3" ,<br />
ouisso," Elohige, Cratère, Gionoie, PoudreauX.<br />
"Mutuel:" Gagnant 72: placés : Le Perruches<br />
14 50, Rectitu<strong>de</strong> 3t, Colombo 23.<br />
Prix du Pliaro. — 1, Baiardo lit (J. MoncKTj<br />
2. Audace 111 (Courtia<strong>de</strong>) ; 3, Grena<strong>de</strong> (M. a«<br />
Romanet). „, . „ . ,<br />
Non olacéi t Vistola 0 d'mtaaeée. Le le.rar.<br />
oue S. Facétie 12. Oncle Jean lit. Buxorn L>M *,<br />
Vici 10, Elpllége 10, Roboaiu U), Somnambule u j<br />
1 i'*bfl, . _ - ru»<br />
Mutuel : Gagnant 10.50, places ! BajardO ZÇM<br />
Audace 8, G;enada IL..<br />
<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés
I HAUTE-COUR<br />
fu&ïemx du 3 j«nvi*r<br />
a <strong>de</strong> l'audience. — Encore<br />
m^ 11 M. àe Lur-Saluces<br />
• ,irs circonstances atténuantes,<br />
ta ouest' 0" M . dc L„r.Saluces, avait<br />
l 're bu» con fnn d'être résolue ulterieure-<br />
A rcservea a '» con8 unt queues cours<br />
m»nt. » cs' d ms les cas <strong>de</strong> contumace, ne<br />
5 trl»0BaUt MIi <strong>de</strong> cette question, et applt-<br />
K "nucienl mais ce n est qu'un<br />
le silence sur les circons-<br />
non nlus que l'appiica-<br />
ne résultent d'un article<br />
la rerriSe <strong>de</strong><br />
«s sou<br />
ooent<br />
i;a.? e<br />
le<br />
gn<br />
atie<br />
maximum,<br />
réalité<br />
nuantes<br />
t;on<br />
^ëouiaé<br />
Ces<br />
•audrence Pf ^^noncer .<br />
été explique a<br />
e rs orateurs, néanmoins la<br />
» "huantes. Un<br />
f.n<br />
È^ïeïrésuttats<br />
vote» tes<br />
scrutin a eu lieu<br />
„ '; oui 147. non 17.<br />
'j ' j AU . Saluées bénéficie<br />
1.8<br />
Montceau-les-Mines. 3 iamier<br />
sons-préfet <strong>de</strong> Chùlou-sur-S<br />
Dubief «t Giilot. dé'pnttt, ont ms<br />
syndicat non: obtenir une tiroion<br />
qui expire ricma n. Le<br />
aucune transaction,<br />
qn une attitu<strong>de</strong><br />
vendredi<br />
lotie et MM.<br />
isté aupros du<br />
atron du dciai<br />
syndicat n'a consenti a<br />
mais a donné l'assurance<br />
caime serait observée jeudi et<br />
De cette façon, les négociations oour-<br />
tont suivre leur cours.<br />
i3 cn-constan^<br />
juieg Guôrin<br />
Guérin<br />
Le cas<br />
La cour<br />
r i» cuip»"" 1 clli( vies suivants : oui U,<br />
scrutin donne absen is 2.<br />
non lu. est déclaré coupable du<br />
Jules Gue"V<br />
c0 î. ensuite à la seconne ques-<br />
\'oire les<br />
non, 41;<br />
complexe <strong>de</strong><br />
d'abord<br />
crime <strong>de</strong> complot. Le<br />
a examiner le c * rono<br />
crïfla»<br />
{,a Coin- . attentatoires<br />
**j£?i ,f scrutin: Oui, "6:<br />
rfSns 20! absents,^.<br />
aL,S T„i «s Guerin est déclaré coupable<br />
M' Commis <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong>stinés a assu-<br />
CTySto» du complot.<br />
rer-:-«ft alors ouest somevee la grosse qties-<br />
' L -%\ [a connexité <strong>de</strong>s délits <strong>de</strong> droit com-<br />
tl0 n reorochés à Guérin avec le complot.<br />
m -!'.'vive discussion s'engage. M. Peytral<br />
<strong>de</strong>aiands que le procureur gêné; al soit eu-<br />
"S^Ménard qui i'apprend, fait dire au pré-<br />
, ie procureur gênerai est<br />
«nnelé ies droits <strong>de</strong> ia défense exigent qu'il<br />
V-"W>elé lui aussi. Finalement, la cour<br />
décidc'ou'il n'y a pas iieu d'entendre le pro-<br />
" „».,. "Suéraî, étant, donné ou'elie admet,<br />
^ principe, d'écarter le chef <strong>de</strong> tentative<br />
d'assassinat. ... ,<br />
l lie na-se au vote dont voici les résultats,<br />
four ia connexité. 111 ; conlre, 43 ; absten-<br />
uoiis. 2G ; absents, 2. _<br />
M. Aucoin. lui-même, fait une déclaration<br />
jet <strong>de</strong> ia connexité. Ii dit ou il l'a voté<br />
. l'intention <strong>de</strong> renousser là culpabilité<br />
ur ies délits <strong>de</strong> droit" corn mun et ce dans le<br />
ut d'éviter <strong>de</strong>vant la cour d'assises un<br />
rocès oui pourrait être fertile en désor-<br />
Montneliier, 3 janvier.<br />
Le procès <strong>de</strong> la .léunesse royaliste n'a<br />
donné iieu à aucun inci<strong>de</strong>nt. Le marquis <strong>de</strong><br />
Cadolle a été condamné à 100 francs d'a-<br />
men<strong>de</strong> et ses cinq co-accusés à 50 francs<br />
chacun.<br />
Paris, 3 janvier.<br />
M. Fabre, juge d'instruction, a entendu<br />
hier cinq pères assomptionnistes, membres<br />
du conseil <strong>de</strong> direction; il entendra aujour-<br />
d'hui le père Ollivier, arrivé hier ùe Bor-<br />
<strong>de</strong>aux.<br />
IA CATASTROPHE DE<br />
Corbeil. 3 janvier.<br />
Le jugement dans le nroces da ia catastrophe<br />
<strong>de</strong> Juvisy s e;é rendu auloinri'hu:.<br />
MM. Deiaire. sous-chef, et Derouet. aiguilleur,<br />
ont éié condamnés chacun à un an <strong>de</strong> prison et.<br />
100 francs d amen<strong>de</strong>, avec ie benellce<strong>de</strong> ia loi <strong>de</strong><br />
sursis.<br />
M. Mont.ieaux. aiguilleur, a été acquitté.<br />
Le tribunal alloue <strong>de</strong>s provisions . aux parties<br />
civiles, en attendant ia giierison et l'établisse-<br />
ment d'une situation définitive.<br />
DÉVORÉ PAR DES CHIENS<br />
Choier. 3 janvier'.<br />
IL Paul Grognot, mé<strong>de</strong>cin major <strong>de</strong> 2e ciassé.<br />
en non aetivité, est mort aujoiird'uui aans <strong>de</strong>s<br />
circonstances horrible.?.<br />
Une voisi<strong>de</strong>, inquiète da ne pa; l'avoir vu <strong>de</strong>-<br />
puis <strong>de</strong>ux jours, pénétra chez lui. Eiie vis alors<br />
un spectacie affreux. Le corns du mé<strong>de</strong>cin-major<br />
grisait affreusement convulsé au milieu <strong>de</strong> sa<br />
chambre et ses sept chiens ie dévoraient.<br />
Sur la tab e <strong>de</strong> "nuit se trouvaient Im.t litres<br />
vi<strong>de</strong>s. Le plancher disparaissait sous une con-<br />
cile d'ordures haute <strong>de</strong> dix centimètres, niais<br />
les chiens ne voulaient pas abandonner leur<br />
Broie. Ii faiiut leur jeter <strong>de</strong> ia vian<strong>de</strong> fraîche<br />
pour les attirer à quelque distance du cadavre.<br />
Le maire <strong>de</strong> Choiet a fait, abattre ces botes.<br />
Le corps du mé<strong>de</strong>cin-major a été déoosé a<br />
l'amphithéâtre <strong>de</strong> i'hôpitai, puis transporté a<br />
Besançon.<br />
au s<br />
avec<br />
110:<br />
la Cour nasse au seru-<br />
iiits <strong>de</strong> droit commun<br />
! a connexité votée<br />
tin sur ies divers d<br />
retenus contre Guérin.<br />
Le chef <strong>de</strong> tentative d'assassinat est écarté<br />
à l'unanimité moins <strong>de</strong>ux voix, celles <strong>de</strong> M.<br />
Pa:.i Gerer.te et <strong>de</strong> M. Vuiiiod l'Homme-<br />
Canon, ce qui constitue un joli soufflet pour<br />
Je procureur général Bernard.<br />
Lorsque M* Ménard a annoncé le vote à<br />
Guérin qui, avec ses co-accusés est <strong>de</strong>puis<br />
trois heures Idans le quartier pénitentiaire<br />
er lui a fait part du vote rio'M. Wuiilod,<br />
Guérin lui a répondu en riant : « Cela ne<br />
m'étonne pas <strong>de</strong> ia part <strong>de</strong> M' Wuiiiod, c'est<br />
une jalousie <strong>de</strong> biceps. »<br />
i.a question dc dépôt d'armes a été en-<br />
suite abandonnée : Guérin a été déclaré cou-<br />
pable i>ar 1 -10 voix contre 70.<br />
Sur le chef d'outragss aux agents. Guérin<br />
a été déclaré coupable par 117 voix contre 53<br />
et 10 abstentions.<br />
11 a été <strong>de</strong> même déclaré coupable <strong>de</strong> vio-<br />
lences a l'égard <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> ia force ru-<br />
MÂHÎÂ5<br />
On nous annonce ie mariage <strong>de</strong> Mile Marie-<br />
Autoinetta Laurens. avec M. Maurice Destenay.<br />
capitaine d'artillerie breveté, stagiaire a l'etat-<br />
major <strong>de</strong> la division d'occupation <strong>de</strong> Tunisie.<br />
La célébration du mariage aura iieu à Tou-<br />
louse, en l in igne Basilique Salnt-Sern n. <strong>de</strong>-<br />
main samedi, G janvier.<br />
147 voix contre et lo<br />
tioi<br />
i a laut<br />
n. a<br />
ia question ries circonsîa:<br />
: par 123 voix contre 139 et<br />
es circonstancîs attéuuan<br />
a Jules Guérin.<br />
e-Cour déci<strong>de</strong> ai ors<br />
tbs leu-<br />
cesat- l'ijans- es sont<br />
mn<br />
3»lait<br />
en audience<br />
ce<br />
ie d.<br />
se<br />
ioii!<br />
reur<br />
RODEZ. — Le foik-lore rouergat. — On<br />
connaît l'enquêté entreprise par ta Soc été<br />
<strong>de</strong>s Lettres' <strong>de</strong> l'Aveyron sur le foik-lore<br />
rouergat.<br />
D'un rapport iu à la <strong>de</strong>rnière séance <strong>de</strong> la<br />
Société par M. M. Cotistans. il résulte que<br />
i'œuvre commencée est en bonne, voie. De<br />
nombreuses réponses sont parvenues au<br />
siège <strong>de</strong> la Société qui, conformément au<br />
programme du concours, a voulu ces a pré-<br />
sent reconnaître et récompenser ia valeur<br />
oe plusieurs <strong>de</strong>s travaux ou'elie a reçus et<br />
sou<br />
sir<br />
îs<br />
ri'al.<br />
étaient<br />
rtaut en finir<br />
litières avait, parait-ii,<br />
téâtra en famille.<br />
L'n certain nombre <strong>de</strong> sénateti<br />
a:fis dîner. Les acquittés testent une<br />
uit <strong>de</strong> plus sous l?s verrous, mais ou'im-<br />
f. le à M. Failières et à ses collègues."<br />
A noter une amusante intervention <strong>de</strong> M.<br />
uebvB : au cours <strong>de</strong>s débats, ie sénateur<br />
u Gers, s'est vivement riaint (ies inriiscrè-<br />
ions faites à :a presse et il a <strong>de</strong>mandé<br />
u on mit. en quarantaine, ies sénateurs oui<br />
enseignent ia presse.<br />
— Savez-vous, a-t-ii dit, qu'avec ses in-<br />
iscretions. ils risquent <strong>de</strong> nous faire insut-<br />
-r cans ies rues même par ies agents <strong>de</strong><br />
M. Aucoin en<br />
déposition.<br />
a d aiueur été pour sa pro-<br />
qui soi<br />
vre.<br />
Deur,<br />
L'n m s<br />
une large contribution à son œu-<br />
ont<br />
n use<br />
a Xi m;<br />
un manusen<br />
ulierement<br />
Ciumettes,<br />
, qui a<br />
du fro<br />
arques :<br />
s, itiStftûteu!<br />
mérité un le:<br />
e Anuc'.et. <strong>de</strong><br />
Etat civil. — Naissances : Germajne-Marie-<br />
Ko-.aiio Maurel, rue du Bourgniet-Nau, 7; Marie-<br />
Joséphine-Françoise Vayssettes, boulevard <strong>de</strong>s<br />
Hcofei, S; AngélinS-JTugénie Chambeaud. rue<br />
Neuve, 10; Marie Louise Vialle. rue Saint-Just, 13;<br />
Louis- Philippe -Joseph Séguret, avenue Ta-<br />
ravre, 16.<br />
Décès: Jeanne Maurel. 8J ans. célibataire, rue<br />
<strong>de</strong> la l'aunie; Jean-Pierre Aibagnac, ancien chef<br />
d'équipe a Villefranche, Tî ans, éooux <strong>de</strong> Vic-<br />
toire Soguret, décédé ruo <strong>de</strong> Vieussens, 1 ;<br />
Marie-Anne-Mag<strong>de</strong>leine Delmas, 89 ans, veuve<br />
<strong>de</strong> Antoine Serin, bouievard do la République, 7 ;<br />
.lèan-Antoine-Tous.-aint Amiel. bouclier. 4ù ans,<br />
époux do Ma: ;e-A<strong>de</strong>iine Ferrand, rue Saint-Jus t.<br />
ESPALÎON. — La tuberculose. — Le<br />
lhillelin d'Espalion nous apprend que, sa-<br />
medi <strong>de</strong>rnier, M. le commissaire do police<br />
fut prévenu qu'une vache mala<strong>de</strong> avait été<br />
abattue clan<strong>de</strong>stinement en ville par un<br />
sieur Pierre Houidoires, et que l'abatage<br />
avait eu lieu chez un nommé Castagne, chif-<br />
fonnier, rue Grena<strong>de</strong>. M. ie commissaire <strong>de</strong><br />
police requit aussitôt M. Moucet, vétéri-<br />
naire, pour faire ies constations légales. Ces<br />
messieurs se transposèrent ciiez ces pseudo-<br />
bouchers et se tirent livrer, non sans résis-<br />
tance <strong>de</strong> leur nart. la vian<strong>de</strong> suspecte. Après<br />
examen, M. Moncet a déciaré oue la vache<br />
abattue était atteinte <strong>de</strong> tuberculose généra-<br />
lisée. Les morceaux <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> ont été saisis<br />
et enfouis paries soins <strong>de</strong> ia police.<br />
M. Moncet a conclu dans son rapport à<br />
i'aoplication <strong>de</strong>s ur ines prescrites par l'art.<br />
3!, paragraphe 2, <strong>de</strong> ia loi du 21 juillet 18SI,<br />
soit contre" le ven<strong>de</strong>ur, soit contre l'ache-<br />
teur. Cette, vache a été achetée a CuFian<strong>de</strong>,<br />
canton <strong>de</strong> Bozouls, aux prix, dit-on, <strong>de</strong> 25<br />
francs.<br />
Procès-verbal a été dressé aussi, par M. le<br />
commissaire <strong>de</strong> police, contre le sieur Boui-<br />
lloires, pour injures.<br />
On ne pe'ut qu'approuver les mesures <strong>de</strong><br />
rigueur prises par les agents <strong>de</strong> la lot et ap-<br />
plaudir au zèle qu'ils ont montré dans cette<br />
circonstance..<br />
Le même confrère abnrend encore qu'un<br />
bœuf atteint aussi <strong>de</strong> tuberculose a été<br />
abattu nar un boucher 'd'iisualioD. ie sieur<br />
Séïitis. qui, ayant reconnu l'infection, s'est<br />
empressé d'en faire la déclaration à la po-<br />
licé, et d'alier lui-même prévenir M. le vété-<br />
rinaire ; après constatation, l'animal a été<br />
enfoui.<br />
SAINT-AFFRfQUE. — Acci<strong>de</strong>nt.— Dans<br />
ia nuit du 1er au t! janvier. M. Maria Caries,<br />
âgé <strong>de</strong> 65 ans, ancien trésorier <strong>de</strong>. ia Caisse<br />
d'épargne, rentrant chez lui vers - heures<br />
du matin et ne pouvant -se conduire dans<br />
l'obscurité, a enjambé le parapet du Pouf-<br />
Neuf, en face <strong>de</strong> l'entrepôt * <strong>de</strong> bières <strong>de</strong><br />
M. Ouiès, et est tombé dans le petit chemin<br />
qui condu t à ta rivière <strong>de</strong> la Sorgues.<br />
Il est resté ià jusqu'à 4 heures oa matin,<br />
au moment oit le sieur Laurent, domestique<br />
du Cheval-Vert, entendant <strong>de</strong>s gémisse-<br />
ments, est ailé a son secours.<br />
Transporté chez lut, M. ie docteur Jacob a<br />
constaté que ie malheureux Caries avaif une<br />
fracture à une épaule, trois côtes enfoncées<br />
et <strong>de</strong> nombreuses contusions a. ia tête.<br />
VILLEFRANCHE. — Vol. — Mme ? au-<br />
riac, marchan<strong>de</strong> <strong>de</strong> gâteaux, avait laissé dans<br />
les poches <strong>de</strong> son tablier un porte-monnaie<br />
renfermant une somme <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cents francs<br />
environ. Le tablier était suspendu dans ie<br />
corr.dor<strong>de</strong> son habitation, rue Saint-Jacques.<br />
Quoi ne fut pas l'ètonuemer.t <strong>de</strong> Mme Lauriac<br />
iorsqueile constata que ia poche était vine :<br />
ie porte-monnaie avait disparu.<br />
Le voleur doit être quelqu'un qui connaît<br />
les habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la maison.<br />
CAPDENAC-GARE. — Médaille d'hon-<br />
neur. — Par décision du 30 décembre i SOI*.<br />
M. Jean-Louis T'néron . entrepreneur <strong>de</strong>s<br />
postes a Car rier.ac-Gare, a obtenu la mé-<br />
daille <strong>de</strong>. bronze <strong>de</strong>s postes et <strong>de</strong>s télégra-<br />
phes. M. Tnéron fait partie du même bateau<br />
<strong>de</strong>-purs 27 ans et <strong>de</strong>mi.<br />
„DE GAZE VILLE. — Consommation ds la<br />
vian<strong>de</strong>. — Pendant l'année qui vient <strong>de</strong> s'é-<br />
couier ii a éié déciaré à l'octroi :<br />
1S boeufs pesant 9.043 kilos, 175 vaches<br />
nesant GG.O-iO kilos, 3.137 veaux posant<br />
372,'S8Î kilos', 1,450 moutons pesant 41,177<br />
kilos. Lllti chevreaux ou agneaux ne>ant<br />
7.2-18 kilos. 2,233 uorcs dont ie noies atteint<br />
355.1 11<br />
Probité. — Le jeune Alibcrt, fils du con-<br />
cietge <strong>de</strong> la préfecture, soldat au 7e <strong>de</strong> li-<br />
gne, ayant trouvé une montra sur la voie<br />
publique, s'est empressé <strong>de</strong> la remettre à<br />
M. B..., son propriétaire.<br />
Conseil <strong>de</strong> préfecture. — Le conseil <strong>de</strong><br />
préfecture doit se réunir aujourd'hui ven-<br />
dredi, à 2 heures du soir pour statuer sur<br />
ies affaires suivantes :<br />
l* Le sieur Auguste Capmas, <strong>de</strong> Pradines,<br />
contre l'administration <strong>de</strong>s contributions di-<br />
rectes, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une réduction <strong>de</strong>s portes<br />
et fenêtres mobilières ;<br />
2- Le sieur Bernard Lavergne, ancien fer-<br />
mier <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> place <strong>de</strong> Cahors, contre<br />
ia commune ds Cahors (<strong>de</strong>man<strong>de</strong> en inter-<br />
prétation <strong>de</strong>s articles La et 22, tarif annexé<br />
au cahier <strong>de</strong>s charges.)<br />
DURAVEL.— Tombola.— La tombola or-<br />
ganisée a l'occasion du concours agricole au<br />
profit dos pauvres du canton do Puy-l'Kvê-<br />
que a produit la somme <strong>de</strong> 1,750 francs.<br />
Cette somme, qui est mise a la disposition<br />
du bureau <strong>de</strong> bienfaisance <strong>de</strong> chaque com-<br />
mune, a été distribuée comme suit':<br />
Puy-i'Lvêoue 333 fr. 75; Pravssac 288 fr. 00;<br />
Duravel 180'fr. 30; Soturac 150 fr.; Montca-<br />
brief 143 fr. 80; Mauroux 89 fr. 15; Grézels<br />
87 fr. 05; Sérianac 81 fr. 25; Fioressas 72 15;<br />
Vire 09 fr. SOf Saint-Martin-lc-Kedon 70 f. 05;<br />
Tonzac 04 fr. 40; Lacaneile-Cabanac 40 fr. 25;<br />
Lagar<strong>de</strong>lle 37 fr.; l'escadoires, 30 fr. 25.<br />
Ces sommes seront emDloyees à <strong>de</strong>s dis-<br />
tributions as pain chaque"dimanche, jusqu'à<br />
1 épuisement <strong>de</strong>s sommes.<br />
CAJARC.— M. Dizier, contrôleur <strong>de</strong>s ta<br />
bacs à Cajarc, a quitté ces .tours <strong>de</strong>rniers<br />
notre yilie pour aller occuper un posta au<br />
ministère dès finances.<br />
ii pi<br />
Ion;<br />
Paris,<br />
Jaurès télégraphie <strong>de</strong> siamt-1<br />
lai. qu'ii ne doute, cas du succi<br />
îvoit que ies compagnies résn<br />
que possib.'e."" Ii se ueu<br />
j .ianvi<<br />
itienne<br />
s final. i son<br />
mais<br />
temp<br />
grève se prolonge.<br />
Dans ces conditions la Petit'. Tîêpnb<br />
ïJionce qu'elle ouvre une souscription e<br />
e eiie s'inscrit pour 100 fraucs.<br />
G rat/. (Autriche'. 3 ia<br />
ron 2.0C0 mineurs se sont mis<br />
i district hooiiler.<strong>de</strong> Kœfiack."<br />
té troublé.<br />
Saint-Etieime. !<br />
moitié <strong>de</strong> i'équioe <strong>de</strong> ion<br />
»>i::n aux mines <strong>de</strong>" Mon team<br />
nenrs sur 1400. Le nombre<br />
•gaiement accru à Firminv<br />
A Saint-Etienne ie<br />
toujours in<br />
laaiie.<br />
Env<br />
dans i<br />
pas<br />
La<br />
ues<br />
:r an-<br />
ste <strong>de</strong><br />
i. orare n a<br />
janvier,<br />
r est rentrée ce<br />
jert, soit 7i0 mi-<br />
travailieurs s'est<br />
nombre <strong>de</strong>s rentrés est<br />
srnihanr. Si ia grève na «rend fin à<br />
, I,<br />
fle ai - .Plusieurs établissements inau=fiels<br />
U-mlTi a 06 la ! ' 0:: ' e T0 ' u encore ètreo'oiifiés <strong>de</strong><br />
ojfler leurs portes.<br />
On dit nue M. Jaurès a<br />
'ion nressanie <strong>de</strong> M Mi<br />
Poseible pour que ia grève prenne lin ce so<br />
D autre part, un bruit assez<br />
j^s atermoiements <strong>de</strong> M. Jaurès<br />
i»L ne ^ner un on <strong>de</strong>ux-<br />
! e nure ia proclamation <strong>de</strong><br />
reçu matin une inviia-<br />
iierand <strong>de</strong> tenter t'inj*<br />
1B > autres<br />
«sempie.<br />
• Qudiou'en<br />
Pas<br />
centres<br />
trave c rcuie.<br />
auraient oour<br />
jours permettre "d'at-<br />
nouvelies grèves dans<br />
nimiers, a Montcoau fuar<br />
le-.t: avant ce oit, les Compagnies ne rendront<br />
ut«»,i S , 0i ! i? ar réponse à ia <strong>de</strong>rnière<br />
^•«WaSM'i?.^?-"» 1 - Le s:è£re <strong>de</strong> ia oitinart<br />
ûirecteurs L a „ a,mnls:: ' ;ltion étant a Lyon/ies<br />
* ta m d une'neu,ê a »? 1 dans ce;le viiie caf ie<br />
p ieur arljit.-e S °" ! accom P a - nés<br />
'•'une<br />
lond, in... née-».,» éventuel et <strong>de</strong><br />
Dans «n» »!? ! .««neral <strong>de</strong>s mine M.<br />
<strong>de</strong> M.<br />
<strong>de</strong> La-<br />
tine<br />
ont r ^57i taé cîd'é<br />
iyon lOISi<br />
réunion tenue aujourd'h<br />
o avoir recours a r.<br />
a "b;;re M. Kraus,<br />
cou m.<br />
n*- ftnbiet^'^ar.-'.e-Mines. â janvier.<br />
~*t» a-Montceau rt 01- d''n;';ei - sont an ivés ce<br />
i e pour cj s 0 '.. • 1 annonce également i'arn-<br />
„^*-° to. qui r«'vl, H' 1,0 ,l0i . v - Préfet <strong>de</strong> Saone-<br />
brove.<strong>de</strong>s entres. (ie Pa-ris, où ii a eu, sur la<br />
°n cnn.iji Ie '.ians avec \t. w,iri^i..j> 0!lsSHlli<br />
.. <strong>de</strong>main.<br />
•«v.a!fnie ni"; 111 d ? nné par ies ouvriers<br />
- L « bruit col r . fa,re , a ." olt a ie«rs réciama-<br />
CUr Q= 'a cémpag- % qUe M - Qa Gl<br />
o>t7xp,re e -à a .5 r -' e 'n>"vi!a.bië"po'cr d<br />
a . U0 - M.lau<br />
aurai;.<br />
rournav,<br />
oi r<br />
Saint-<br />
heures, una<br />
au i is.<br />
«ad<br />
ab:<br />
soi<br />
éta<br />
>l i<br />
>v»ue, .; janvi<br />
éunion a eu i<br />
annoncé ouo les<br />
compagnies<br />
ftis<br />
•î'm'ïirW* «es<br />
- 'li ai a I von f, " - * i f<br />
Ê, 'eurs <br />
ent favorables aux '<br />
a 'ira;t lie<br />
an<br />
conseils<br />
réunies<br />
iempo'raire"' 5 <strong>de</strong>8 '-'- n<br />
a ou<br />
s.'eve<br />
tep B . m aire<br />
La<br />
la.<br />
e leur exploitation<br />
. continuaiion <strong>de</strong> ia<br />
„ votée à 1 unanimité.<br />
rV' Ve A e Giâr - 3 envier.<br />
ÏV^Iiï^^^ ^quisitiouné.<br />
im*ù*l*S*J* marelle<br />
Par l'Etat,<br />
rance a é; '<br />
<strong>de</strong> la<br />
un.<br />
les<br />
neces<br />
^ ,a ns S une<br />
d " oui!s " ( -l'ar<br />
f'ons ^"""s refuseraient<br />
>^ { \\\Tl P P .e« B t... tïïï<br />
•° a Uefuse. !<br />
extraire le<br />
<strong>de</strong> ia îiompe<br />
ré vis t Os avaient<br />
? une<br />
ÉMÏ'l.Ott'iis<br />
'o,,„, - S| v<br />
*.ï c, 'és DarT."" -" Cf "=." ;es - 't rois n ont uas<br />
*Hia,?.V. 'es requtsuions; un s'est excusé,<br />
Ko<strong>de</strong>z, oui a obtenu un 3e prix* Ces <strong>de</strong>nx<br />
concurrents ont abordé à peu près toutes<br />
ies questions dans l'ordre où elies sont por-<br />
tées au programme: 1 Habitation, ie mobi-<br />
lier, ies dépendances <strong>de</strong> ia maison, ies ins-<br />
truments et les procédés agricoles, les trou-<br />
peaux, ia fenaison, ia moisson, ies vendan-<br />
ges, l'industrie froinagêreet tanière, 1rs me-<br />
sures locales, lia inculture, l'alimentation et<br />
ies métiers oui s'y rattachent, ies animaux<br />
riomestioues, les ouvriers do la ferme, ies<br />
salaires, les industries du village, ie com-<br />
merce, les foires, les vêtements et ia parur.'.<br />
ia vie humaine, l'enfance et ia jeunesse avec<br />
leurs jeux, le mariage, ie ménage; la veillée,<br />
la mort, les cérémonies funèbres, ies croyan-<br />
ces religieuses et ies superstitions populai-<br />
res, lis terminent par quelques caants, con-<br />
tes, iégen<strong>de</strong>s et proverbes.<br />
Des travaux faits avec tant <strong>de</strong> soin méri-<br />
taient une récompense.<br />
Mais ces travaux et quelques autres por-<br />
tent sur <strong>de</strong>s observations restreintes a un<br />
point <strong>de</strong> notre province: pour faire une œu-<br />
vre d'ensemble, ii faut étendre ces rensei-<br />
gnements aux diverses régions du itouergue.<br />
C'est ce que <strong>de</strong>man<strong>de</strong> la Société ; aussi l'ait-<br />
eile un nouvel aorte i à tous ceux qui vou-<br />
dront être ses collaborateurs.<br />
Voici comment se termine ie rannort da<br />
M. Conslans, que nous signalons à l'atten-<br />
tion <strong>de</strong>s lecteurs qu'intéressent ces quèstioas<br />
et qui sont curieux dc recueillir et <strong>de</strong> con-<br />
server ces vestiges du passe iocal.<br />
« Je constate, dit-il; que nous avons dès à<br />
présent pour certaines régions du Kouergue<br />
<strong>de</strong>s documents précieux qui paraissent as-<br />
surer le succès <strong>de</strong> notre entreprise, ii reste<br />
à "n s com-.dé'er par ceux qui seront fournis i<br />
<strong>de</strong> divers autres côtés. De nouvelles com- ]<br />
muiiicalions nous sont promises ou annon-<br />
cées ; plusieurs personnes, qui ont pris à<br />
cœur cette question, ent invoqué <strong>de</strong> légiti-<br />
mes raisons tirées <strong>de</strong> ieurs nombreuses" oc-<br />
cupations et nous ont <strong>de</strong>mandé ia proroga-<br />
tion du délai fixé pour le concours. Le co-<br />
mité i'a fait bien volontiers et en le leur an-<br />
nonçant par la voix du nrocès-verbal et <strong>de</strong>s<br />
journaux locaux, la Société fait un nouvel et<br />
pressant nmel au zèle et aux lumières <strong>de</strong><br />
MM. les ecclésiastiques, instituteurs, mé<strong>de</strong>-<br />
cins, notaires et toutes autres personnes oui<br />
pourront donner ieur collaboration, si mini-<br />
me soit-elie, à cette œure inspirée unique-<br />
ment par le Patriotisme local." par i'aniour<br />
que tous ies Aveyronnais ont pour leur<br />
vieux Itouergue. Ali n d'éviter à chacun un<br />
travail trop considérable, nous croyons <strong>de</strong>-<br />
voir faire remarquer que la Société' accueil-<br />
lera avec ia rnêmé reconnaissance ries ré-<br />
ponses partielles; etiacun peut traiter les<br />
points qui lui conviendront le mieux : il n'y<br />
aura uas <strong>de</strong> réponse dont eiie n'ait à tirer<br />
quelque profit; toutes auront pour eiie ieur<br />
utilité. Ce que souhaite ia Société, c'est que<br />
ces réponses iui parviennes! en tiès grand<br />
nombre et dans ie courant <strong>de</strong> l'année <strong>1900.</strong> »<br />
Election an conseil d'arrondissement. —<br />
En présence, <strong>de</strong> la candidature sectaire <strong>de</strong><br />
M. Foucras, maire <strong>de</strong> Noyzazès. patronnée<br />
nar les radicaux et les Irancs-maçons, il est<br />
du <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> tous les électeurs ind '<br />
et libéraux, <strong>de</strong> voter dimanche<br />
7 janvier, pour M<br />
Une maison oui s'écroule,<br />
oui fait coin à ia fus du Terrai en face M.<br />
Maurel. droguiste, s'est écroulée en partie<br />
ia nuit <strong>de</strong>rnière. Une cheminée est tombée<br />
dans la rue et une lézar<strong>de</strong> assez forto s'est<br />
faite à la partie <strong>de</strong> l'immeuble donnant en<br />
face la cathédrale .<br />
Une brute. — L'n domestique <strong>de</strong> Banocre<br />
a été arrêté à Cauniels, nour tentative <strong>de</strong><br />
viol sur une vieille femme dans ia châtai-<br />
gneraie du Puech.<br />
Cet individu a été conduit à Ro<strong>de</strong>s;.<br />
IOS.<br />
Knlin ie total <strong>de</strong><br />
.544 avec un pet)<br />
Kn comparant, c<br />
u auatre ans f-n<br />
s animaux abattus est dc<br />
is <strong>de</strong> 825,836 kilos,<br />
es résultats à ceux <strong>de</strong> trois<br />
arrière, pour l'année 1393<br />
nar exempte, nous trouvons que ia consom-<br />
mation a augmenté dans <strong>de</strong> sensibles pro-<br />
portions. Kn fS9ôî on a abattu 7.310 animaux<br />
<strong>de</strong> toute catégorie pesant 7.13,754 kilos. Nous<br />
constatons une augmentation nour 1899 da<br />
et uns augmentation <strong>de</strong> 37,082<br />
CARCASSONNE. — Conseil <strong>de</strong> préfec-<br />
ture, i— Séances <strong>de</strong>s 29 ct 30 décembre. —<br />
Prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. Bouisset, vice-prési<strong>de</strong>nt,<br />
assisté <strong>de</strong> MM. Uujeaud et Bougé, conseil-<br />
lers, M. Al<strong>de</strong>bert, secrétaire général, rem-<br />
plissant les fonctions <strong>de</strong> commissaire du<br />
gouvernement. '"<br />
Le conseil vidant ses délibérés antérieurs<br />
a rendu le- décisions suivantes :<br />
p Instance par M. Courtesoiie, <strong>de</strong> Cour-<br />
san. contre le syndicat <strong>de</strong> Cuxac-Lespignan<br />
et la commune <strong>de</strong> Sailes-d'Au<strong>de</strong>. — Rejet;<br />
2- Instance par M. Lafl'orgue, <strong>de</strong> Coursan.<br />
contre les mêmes. — Rejet;<br />
3' testance par M. Pondon, <strong>de</strong> Viiletri-<br />
touis, contre ia commune <strong>de</strong> Lairière. —<br />
Expertise par un expert unique ordonnée;<br />
4" instance par M. le préfet <strong>de</strong> l'Au<strong>de</strong>, con-<br />
i e M. Esparseii, <strong>de</strong> Carcassonne. — Exper-<br />
tise nar ut: expert unique ordonnée;<br />
5- instance par M. Cierc, rie Saiièies-d'Au<strong>de</strong>,<br />
contre ie Syndicat <strong>de</strong> l'ézétis. — Désiste-<br />
ment;<br />
6* Instance par M. Damas, <strong>de</strong> Sallèles-<br />
d Au<strong>de</strong>, contre ie syndicat <strong>de</strong> Pé/.étis. — Dé-<br />
sistement.<br />
7- Instance par M. Iluiiiet. àe*Chalabre,<br />
contre MM. Diirand et Lafeuiile, entrepre-<br />
neurs, contre i'Etat et contre M. le générai<br />
Itezard. — Le conseil se aéciare compétent,<br />
met hors oe cause M. le. générai Gézard.<br />
sans dépens, et déci<strong>de</strong> qu'il sera procédé a<br />
une. expertise par 3 experts ;<br />
o" Instance par M. Gaujet <strong>de</strong> Castéras con-<br />
tre ie préfet <strong>de</strong> l'Au<strong>de</strong> (arrêté <strong>de</strong> curage). —<br />
Le conseil se déclare incompétent ;<br />
Le conseii s'est ensuite occupé <strong>de</strong>s affai-<br />
res suivantes :<br />
P Réclamation <strong>de</strong> M. Sanègre, <strong>de</strong> Coursan.<br />
concernant sa patente <strong>de</strong> 1899. — Le conseil<br />
accor<strong>de</strong> un dégrèvement rie 33 fr. la;<br />
2- Réclamation <strong>de</strong> MM. Dusseau et Gui-<br />
:aud, <strong>de</strong> Lévizac, concernant la patente d'a-<br />
gent d'affaires, a laquelle us ont été impo-<br />
ses èh 1899. — Le conseil, après avoir en-<br />
tendu ies observations <strong>de</strong> M - <strong>de</strong> Niort,<br />
avocat, eécirie que celte patente d'agent<br />
d'affaires n'est pas due par les réclamants<br />
oui sont agents généraux d'assurances ;<br />
* s» Contraventions <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> voirie contre<br />
M. A... — Le conseil, après avoir entendu<br />
les explications <strong>de</strong> Èd" Yicu, avocat, met<br />
l'affaire en délibéré;<br />
-f- Instances jugées sur opposition <strong>de</strong> ia<br />
Compagnie du Midi, introduites contre ceiie-<br />
ci par les consorts Cazanove, M. Cauvet et<br />
autres, avec <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pour onze d'entre<br />
elles <strong>de</strong> la mise en cause" <strong>de</strong> i'Etat. — Le<br />
conseil vali<strong>de</strong> l'opposition, disjoint i'aflaire<br />
Michel ci-après visée et met 1 lit ait en cause<br />
dans les onze affaires oit il a été appelé ;<br />
5' Deux instances par M. Lamouroux et<br />
nar M. Tau don contre " ia même. — Le cou-<br />
dront ainsi, pour nos produits, comme une es-<br />
pèce <strong>de</strong> marque do fabrique.<br />
La .Société déci<strong>de</strong> que l'image <strong>de</strong> notre Ville-<br />
Ilaute nianera, au Cliump-<strong>de</strong>-Mars, sur nos<br />
échantillons <strong>de</strong> vins, à titre a égi<strong>de</strong> et d en-<br />
seigne. J. CAKCAS.<br />
Postes et télégraphes. — Ont obtenu la mé-<br />
daille d'honneur <strong>de</strong>s postes ct télégraphes, les<br />
sous-agents ci-anrès désignés :<br />
!• médaille d'argent : M. Couret, brigadier-<br />
facienr à ia direction.<br />
ï' Médaille <strong>de</strong> bran vie t MM. Séiariès, facteur<br />
rural à Mas Cabar<strong>de</strong>s; Gaiiguié, facteur local, à<br />
Saissac.<br />
1Q' briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> cavalerie. — On a vu. dans<br />
nés dépêches, que M. le colanel du 31c dragons<br />
llcurta'ult <strong>de</strong> I.ammerviile, qui commandait par<br />
intérim la 1G* briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> cavalerie, a été nommé<br />
au gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> général et maintenu a Carcassonne,<br />
a la tète <strong>de</strong> la cavalerie du 1G' corps.<br />
Notre nouveau g 'méral est né le y août 1SJ7, a,<br />
Saint-Denis <strong>de</strong> Paiin, dans le Cher. Il aurait, été<br />
nommé colonel du 31" dragons le 2 octobre 1803.<br />
Acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> bicyclette. — l'n cycliste,<br />
M. Laurent Michel, employé, âgé <strong>de</strong> 32 ans, <strong>de</strong>-<br />
meurant tue <strong>de</strong>s Rarnes". en voulant, éviter uno<br />
voiture, est alié heurter le mur du numéro 73 <strong>de</strong><br />
la rue <strong>de</strong> la Préfeéture et est tombé sur ie pavé.<br />
Ii en a é;é quitte avec queiques contusious au<br />
côté gauche."<br />
Les Chemineaux. — La ron<strong>de</strong> do nuit a ar-<br />
rêté et conduit a ia chambre <strong>de</strong>s passagers, dix-<br />
sept chemineaux qui erraient par les rues <strong>de</strong> la<br />
viiie.<br />
Le lait. — Avant-hier soir, M. l'inspecteur<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées alimentaires, assisté <strong>de</strong> M. .Sara-<br />
mito, commissaire dc police, a pesé 45 échantil-<br />
lons do lait. Deux seulement, trouvés quelque<br />
peu faibles, ont été saisis.<br />
La folie. — La nommée Coioma Generoso,<br />
iigée <strong>de</strong> 37 anF, sans profession, atteinte d'alié-<br />
nation mentale, a été mise en observation a<br />
l'IIôtel-Dieu.<br />
Etat civil du 2 au 3 janvier. — Naissances.<br />
— 2 garçons et 1 filie.<br />
Décès.' — Antoine lîabou. 72 ans, 11. rue Ma-<br />
zagran ; Juiie-Thérèse Nivoclie, veuve l'Mieu.<br />
S3 uns, 99. rue Voltaire; Rose Csreaua<strong>de</strong>, épouse<br />
Rougcr, ôi ans, 5, ruelle Perrot.<br />
NARBONNE. — Concerl. — La Société<br />
<strong>de</strong>s beaux-arts donnera, le mardi 10 janvier,<br />
son premier concert <strong>de</strong> l'année, avec le pré-<br />
cieux concours <strong>de</strong> Mlle Boralio, professeur<br />
<strong>de</strong> chant au Conservatoire <strong>de</strong> Perpignan.<br />
Le programme en sera tout particulière-<br />
ment attrayant.<br />
CASTELNAUD ARY. — Affreux acci-<br />
<strong>de</strong>nt. — Un acci<strong>de</strong>nt bien triste vient <strong>de</strong><br />
coûter la vie à un jeune homme <strong>de</strong> 17 ans,<br />
nommé Ktienne Escargueii, employé cbez<br />
M. Thil, représentant dé commerce. '<br />
Ce pauvre garçon s'était rendu à l'entrepôt<br />
<strong>de</strong> son patron, situé sur la route du Mas,<br />
pour charger <strong>de</strong>s marchandises. Il était oc-<br />
cupé a caier les roues du véhicule qu'il con-<br />
duisait, lossque ie cheval se mit à reculer,<br />
entraînant ia petite charrette qni passait sur<br />
les corps du malheureux le blessant au bas<br />
ventre.<br />
Au premier abord, l'état du pauvre garçon,<br />
que l'on avait relevé aussitôt," pour Le trans-<br />
poster chez lui, ne parut présenter aucune<br />
gravité.<br />
Mais queique lésion interne, qui avait<br />
d'abord éehapé à l'examen avait du se pro-<br />
duire ; car, bientôt, ie danger <strong>de</strong>venait*c -<br />
trême et-'le blessé rendait ie <strong>de</strong>rnier sou-<br />
pir.<br />
Cet affreux dénouement a causé dans la<br />
ville, oii la famille Escargueilne compte oue<br />
<strong>de</strong>s amis, une pénible et bien triste émotion.<br />
La douleur <strong>de</strong>s parents du jeune homme<br />
et <strong>de</strong> son patron est poignante. Nous leur<br />
adressons l'expression <strong>de</strong> notre douloureuse<br />
sympathie et <strong>de</strong> nos plus vifs regrets.<br />
Arbres dang-ereux. — Un <strong>de</strong>s immenses<br />
ormeaux qui se tjouvent sur ie boulevard<br />
Matiléon, â été abattu par le vent, dans ia<br />
nuit <strong>de</strong> mardi à mercredi.<br />
Heureusement, à cette heure, personne ne<br />
passait sur l'ailée. Nous aurions eu certai-<br />
nement quelque malheur à déplorer si cette<br />
chute s'était produite en plein jour, car l'ar-<br />
bre, avec ses" immenses rameaux, est venu<br />
couvrir en tombant une énorme largeur <strong>de</strong><br />
terrain.<br />
Nous espérons que cet acci<strong>de</strong>nt, rendra ia<br />
mairie plus attentive lorsque nous lui signa-<br />
lerons les réverbères où ies arbres dont ia<br />
solidité sera douteuse.<br />
Le feu. — Le feu a détruit, hier, un petit<br />
chalet appartenant à M. Diviès, .ébéniste, qui<br />
est situé aux abords <strong>de</strong> l'écluse <strong>de</strong> Vivier.'<br />
Les pertes causées par cet incendie sont<br />
couvertes Dar une assurance.<br />
Bulletin Météorologiqua<br />
Du 1 janvier.<br />
Lt vent est modéré ou assez, fort du Nord sut<br />
nos cèles <strong>de</strong> la Manche ; il est faible du Sud el<br />
Gascogne et en Provence. En France les pluie*<br />
sont générales. La température était ce matit'<br />
<strong>de</strong> 7 a Pui s. O *u Mont Ventonx, 2 au I'uv-du'<br />
Dôme. En France, quelques pluies sont proba-<br />
bles, avec temas Irais.<br />
BULLETIN FINANCIER<br />
Paris, 4 janvier*<br />
Le marché se trouve, aujourd'hui, àllaibli par<br />
une sensible réaction survenue à Londres. U ua-<br />
raitrait qu'il faudrait en rabattre beaucoup aveu,<br />
les succès soit disant remportés par les Anglais<br />
au Transvaal. On avait monté sensiblement. De-<br />
puis <strong>de</strong>ux jours, on réactionne, suivant nous,<br />
d uno façon exagérée. La faute en est à l'éttot-<br />
tesse du marche.<br />
Le 3 0:0 se traite à 90 25. L'Italien revient t<br />
91 10. L'Extérieure reprend <strong>de</strong> nouveau le cour»<br />
<strong>de</strong> G7et s'inscrit a 66 90. Le groupe ottoman es.<br />
moins bien tenu, mais ia réaction dans ce-groupe<br />
n'est que <strong>de</strong> «rès minime importance.<br />
Le Suez, revient à tl,510. "Les établissement»<br />
<strong>de</strong> crédit sont un peu pius lourds. Le Foncier<br />
est à 7Ï0. Le Crédit Lyonnais cote 92?. La So»<br />
ciété générale. G00.<br />
Le marché <strong>de</strong>s mines d'or a éié lourd aujour*<br />
d liui, suivant ind.canons <strong>de</strong> Londres.<br />
DE LAVIUHIIII:,<br />
Administrateur délégué <strong>de</strong> la Société Fran-»<br />
çaise, 22, Diace Vendôme, Paris.<br />
POUR TOUTES LES WÎÈRES<br />
Bornons-nous aujourd'hui à publier la let-<br />
tre d'une sage-femme <strong>de</strong> Paris, <strong>de</strong>s nlus<br />
connues, sans chercher à la commenter lon-<br />
guement, laissons à chacune <strong>de</strong> nos lectrices<br />
ie soin <strong>de</strong> tirer les conclusions que cetta<br />
lettre comporte pour son propre cas :<br />
« Paris, le mai 1897. :<br />
» Messieurs, je suis heureuse <strong>de</strong> venir<br />
vous exprimer les bons effets produits par<br />
votre Kmulsion Scott, dans plusieurs cas'oii<br />
je 1 ai employée.<br />
Etant par sa com-<br />
position facile i<br />
prendre, je l'ai con-<br />
seillée pour un en-<br />
fant dont la crois-<br />
sance était difficile<br />
et qui refusait tous;<br />
les médicaments ;<br />
les effets <strong>de</strong> votre<br />
excellente prépara-<br />
tion ne se firent pas<br />
attendre, l'appétit<br />
revint presque im-<br />
médiatement et au-<br />
jourd'hui l'enfant sa<br />
porte à merveille,<br />
<strong>de</strong>ntition, l'Emulsioit<br />
Mndam» FARRKT<br />
Au moment <strong>de</strong> la<br />
Scott m'a été d'une gran<strong>de</strong> utilité dans plu-<br />
sieurs cas; la formation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts s'est faite<br />
insensiblement, sans fatiguer l'enfant, oui<br />
restait aussi dans un excellent état <strong>de</strong> santé.<br />
» Votre Emulsion Scott est, en outre,<br />
d'une très gran<strong>de</strong> efficacité contre l'état d'a-<br />
némie dans lequel se trouve la femme aprèu<br />
ies couches.<br />
» Agréez, Messieurs, l'assurance <strong>de</strong> mes<br />
sentiments dévoués. Signé : Madame FARRKT»<br />
sage-femme <strong>de</strong> Ire classe, 70, avenue du<br />
Maine. »<br />
De tous ies coins <strong>de</strong> la France, nous arrî~<br />
vent journellement <strong>de</strong>s personnes les plu*<br />
compétentes, les rlus éiogieuses attestations<br />
en faveur <strong>de</strong> i'Emuision Scott; les mé<strong>de</strong>cins,<br />
ainsi que les sages-femmes, ne tarissent pas<br />
sur les bienfaits que les mères et les "en-<br />
fants délicats retirent <strong>de</strong> cette préparation.<br />
L'i'muision Scott renferme l'huile' <strong>de</strong> foie,<br />
<strong>de</strong> morue associée avee ia glycérine et les<br />
hypopliosphites <strong>de</strong> chaux et <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> en une<br />
émulsion aussi facile à digérer qu'agréable au<br />
goût.<br />
Echantillon d'essai sera envoyé franco con-<br />
tre 30 centimes da timbres adressés à Da-<br />
loache et Cie, 10, rue Gravei, Levaltois-I'er-<br />
ret (Seine;.<br />
.254 té<br />
Los.<br />
Pour la 10<br />
;n 10£<br />
î ne<br />
am-<br />
as<br />
consommation aa ia<br />
3eiie abaissé rie OS,089<br />
s au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> ceil-.? <strong>de</strong> 1S90.<br />
:n revanche, ia consommation <strong>de</strong>là vian<strong>de</strong><br />
veau et <strong>de</strong> mouton qui n'était que <strong>de</strong><br />
320.233 kilos en 1S93, est arrivée cette an-<br />
née à -117,loi kilos, ce qui prouve une<br />
gran<strong>de</strong> amélioration dans l'alimentation pu-<br />
blique. Nous retrouvons cette amélioration<br />
dans la consommation <strong>de</strong>s bœufs et vaches<br />
oui. en 1890, n'étaient que <strong>de</strong> 48.423 kilos,<br />
est anivés t n 1399 au total <strong>de</strong> 70,284 kilos.<br />
SAINT-CHELY-D'AUBRAC- Election<br />
d'un maire, — M. Clément Ronald, conseiller<br />
d'arrondissement, propriétaire au Poujet, a<br />
été. dimanche <strong>de</strong>rnier. 31 décembre 1390;--élu<br />
maire <strong>de</strong> ia commune <strong>de</strong> Saint-Ciiély-d'Au-<br />
btac.<br />
ALPITECH. — Vols. — Dans ia nuit du<br />
21 au 25 décembre, pendant ia messe <strong>de</strong> mi-<br />
nuit, un muividu vint faire au bruit à ia<br />
porte <strong>de</strong> l'église d'Alpuecti. M. N... soui»et<br />
recvinduisit cet nomme jusqu'à ia rouie, eu<br />
iui adressant quelques conseils <strong>de</strong> circons-<br />
tances ; mais, eu rentrant à l'église, M. N...<br />
constata ia disparition <strong>de</strong> sa montre at rie sa<br />
chaîne. Ii les chercha inutilement à l'égiise<br />
et au cimetière.<br />
Le même jour, una veuve <strong>de</strong> la même lo-<br />
calité, en revenant <strong>de</strong> puiser <strong>de</strong> l'eau, s'a-<br />
perçut oue, pendant sa courte absence, une<br />
i<strong>de</strong>ee ds 10 fr., déposée dans un tiroir <strong>de</strong>-<br />
puis cinq minutes, avait disparu.<br />
VABRES. — Incendie. — Un incendie a<br />
détruit, le jour ds Noid, une grange du nom-<br />
me Eugène Angia<strong>de</strong>. propriétaire à Saint-<br />
Bénézef. Avec l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s habitants du village<br />
ue Rayssac, ia maison d'habitation attenante<br />
à la g'ranga a tut être préservée.<br />
Les partes s'élèvent à<br />
noint assurées.<br />
sou<br />
jorn<br />
mis<br />
G -<br />
Corr<br />
boni<br />
v i e Î<br />
ctae que<br />
a ia nrec<br />
ces <strong>de</strong>ux affaires seront<br />
i<strong>de</strong>ute et oue l'Etat y sera<br />
OIuOMûIII<br />
à domicile et <strong>de</strong> tous<br />
les objets par ie For-<br />
mol, sans détérioration. Bouievard <strong>de</strong> Stras-<br />
bourg, 07, <strong>Toulouse</strong><br />
,003 fr. et ne sont<br />
LOT<br />
pendants<br />
prochain,<br />
le docteur Daniel Albespy-<br />
La maison<br />
CAHORS. —Nos sénateurs. —On annonce<br />
que M. Léon Talon, sénateur du Lot, a été,<br />
ces jours-ci, gravement indisposé.<br />
Aux <strong>de</strong>rnières nouvelles, n'irait mieux.<br />
Gendarmerie. — M. Digean, capitaine <strong>de</strong><br />
gendarmerie à Cahors, vient d'être nomme<br />
chef d'escadron, commandant la compagnie<br />
<strong>de</strong>s Lan<strong>de</strong>s, à Mont-<strong>de</strong>-Marsan.<br />
M. Astruc, capitaine <strong>de</strong> gendarmerie à Fi-<br />
geac. est également nommé capitaine âMont-<br />
iie-Marsan et remplacé à Fig; ac par M. Fa-<br />
bre, capitaine, en Tunisie.<br />
Inspection académique. — M. Favard, ins-<br />
pecteur d'ai-adémie a Cahors, est nommé en<br />
la même qualité à Chambéry. 11 est remplacé<br />
â Cahors par M. Maureilet, Inspecteur d'aca-<br />
démie à Qmmper.<br />
Mention honorable. — Le ministre <strong>de</strong> i'in-<br />
térieur vient <strong>de</strong> décerner une mention hono-<br />
rable à M. Lafage, garçon a l'hôtel do ia<br />
Belle-Treille, chez M. Coula, à Cahors, nour<br />
avoir, le 8 octobre <strong>de</strong>rnier, sauvé ia vie au<br />
sieur Pierre Fourastier, dit Taxou, qui était<br />
tombé asphyxié dans la cave <strong>de</strong> M. Garric,<br />
propriétaire", rue Nationale.<br />
Foire. — Malgré le temps pluvieux, la<br />
foire <strong>de</strong> Cahors du 3 janvier a été assez im-<br />
portante. Nous en reparlerons.<br />
La Société agricole et industrielle du<br />
Lot a tenu sa séance hier soir.<br />
Nous publierons incessamment le compte-<br />
rendu ùe cette réunion.<br />
Deux instances par M. Michei contre la<br />
lagnie du Midi, i'Etat et ia viiie <strong>de</strong> Nar-<br />
c — Renvoyées à i'audience du 15 jan-<br />
prochain pour ies plaidoiries ;<br />
7- instance en dommages par M. Monta-<br />
gué, <strong>de</strong> Iîelvianes, autres instances da même<br />
nature tour neuf autres propriétaires <strong>de</strong><br />
Keivian-' S conlre les entrepreneurs Aliary et<br />
Cnèvahér et i'Etat, mis en cause. - • Après<br />
les plaidoiries <strong>de</strong> MM - Gros, Dslsol et Mont-<br />
pellier et <strong>de</strong> M. l'ingénieur Garait, sur ies<br />
rapports d'expertise, les affaires dont s'agit<br />
ont "été mises en délibéré ;<br />
S- instance en dommages par MM. Marce-<br />
rou, Mathias et autres contre les mêmes.—<br />
A;>res ies plaidoiries <strong>de</strong> M- Gros et rie M.<br />
l'ingénieur"Garau, l'affaire a été également<br />
mise en délibéré.<br />
Société d'agriculture. — Séance <strong>de</strong> décem-<br />
bre 1899. Prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. la coionei" (lriiiiè-«<br />
res, prési<strong>de</strong>nt. Les vins <strong>de</strong> i'Audc à l'Exposi-<br />
tion universeiie :<br />
M. Génie, qui veut bien, encore une fois, orga-<br />
niser l'exposi: ion <strong>de</strong> nos vins a Paris, fait con-<br />
naîua l'eu: <strong>de</strong> ta question.<br />
L'argent. d:t-il,/est ie nerf <strong>de</strong>s expositions,<br />
comme <strong>de</strong> bien o antres choses.<br />
(t'est ainsi que chaque mètre carré que nous<br />
réclamerons nous coûtera 2S0 fr. (location <strong>de</strong> ia<br />
surface et installation <strong>de</strong>s bouteilles).<br />
La Bourgogne, ia Champagne, ia Giron<strong>de</strong> s'im-<br />
posent <strong>de</strong>s fiais énormes. L'on entend pronon-<br />
cer ie chiffre <strong>de</strong> 100,000 fr, et même 200,000 fr.<br />
pour chacune <strong>de</strong> ces régions.<br />
Dans i'iléiauit, ie conseii général vient d'ac-<br />
xor<strong>de</strong>r 15.000 francs ; à ceia s'ajouteront les sub-<br />
ventions votées par ies associations agricoles,<br />
car les villes et même les villages du dépane-<br />
inent, ; ce oui représentera un total <strong>de</strong> 50,000 a<br />
0.000 francs.<br />
De queue somme pouvons-nous disposer dans<br />
l'Au<strong>de</strong> ?<br />
La Société, centrale d'agriculture, répond M.<br />
ie coionei Griluères. fournira <strong>de</strong> 5 à 6.000 francs.<br />
Pour ie reste, ii faut faire appel â la générosité<br />
du conseil général, <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Carcassonne et<br />
d'autres municipalités.<br />
Le Comice agricole <strong>de</strong> Narbonne. qui se joint<br />
à la Société centrale, fait observer M. Génie,<br />
nous apportera sans doute 2.000 francs ; il est<br />
probable que nous pouvons encore compter sur<br />
ia collaboration pécuniaire du Syndicat agricole<br />
du Mineruois i mais ces ressources seront insuf-<br />
tisuntes pour organiser à Paris une manifesta-<br />
tion œnologique digne <strong>de</strong> notre beau vignoble<br />
et <strong>de</strong> nos excellents voisins.<br />
M. Génie est d'avis <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à chaque<br />
enposant une cotisation da 20 francs, somme<br />
Le crime <strong>de</strong> Vacquiers<br />
On nous écrit :<br />
Mardi soir, <strong>de</strong>s trimards s'étaient rencon-<br />
trés, comme d'habitu<strong>de</strong>, dans cette commune<br />
pour y mendier et, linaiement, pour s'y<br />
saouler.<br />
Mais pendant que l'un d'eux cuvait son<br />
vin dans" un fossé, ies autres se prirent <strong>de</strong><br />
querelle et se battirent, à <strong>de</strong>ux reprises, avec<br />
acharnement.<br />
Leurs bâtons n'y suffisant plus, ils se sai-<br />
sissent <strong>de</strong> tout ce qui ieur tombe sous la<br />
main ; une bûche, a laquelle tenait un mor-<br />
ceau <strong>de</strong> tronc d'arbre. " vigoureusement ma-<br />
niée "par un gaillard <strong>de</strong> 45 à 50 ans, s'abat,<br />
tout à coup sur les épauics et <strong>de</strong>rrière la<br />
tète du nommé Bourgoin, qui tombe rai<strong>de</strong>,<br />
perdant du sang par ia bouche et par le nez.<br />
I.a vue au sang semble ne faire qu'exciter la<br />
colère ries combattants, qui s'acharnent <strong>de</strong><br />
plus belia les uns sur ies autres et jusque<br />
sur celui qui est déjà à terre.<br />
Enfin, quelques passants interviennent et<br />
bientôt, sur i'ordre du maire, on conduit à<br />
ia prison communale ie misérable assassin,<br />
rendant qu'on porte dans ia remi.se toute<br />
proche <strong>de</strong> M. 'Simon Touinier, sur l'aire<br />
atiauel avait eu lieu la lixe, ceiui oui gisait<br />
a terre, la tête en bouillie. Malgré les soins<br />
oui iui furent prodigués, il ue. reprit ras<br />
connaissance, et alors que la bataille avait<br />
commencé vers 4. heures du soir, la malheu-<br />
reux expirait environ <strong>de</strong>ux heures après,<br />
entouré d'un grand nombre d'habitants <strong>de</strong> ia<br />
commune, accourus à t'annonce <strong>de</strong> ce triste<br />
drame et tous très impressionnés.<br />
Dans la journée, il s'était trouvé dans la<br />
commune jusqu'à neuf <strong>de</strong> ces trimards, mais<br />
quatre seulement ont participé à la bataille,<br />
a'yant tous cie 40 à 00 ans, et sans infirmité<br />
aucune; donc, do soli<strong>de</strong>s gaillards.<br />
Le malheureux qui a été littéralement<br />
assommé et tué est un nommé Jean-Baptiste<br />
Bourgoin, ùgé <strong>de</strong> 51 ans, natif <strong>de</strong> liar-sur-<br />
Aubel<br />
Le parquet, dûment averti, va s'occuper<br />
sérieusement <strong>de</strong> cette affaire et, espérons-le,<br />
rtUrger le pays <strong>de</strong>s innombrables vagabonds<br />
qui l'infectent. Qu'on se rappelle ie crime <strong>de</strong><br />
Fronton.<br />
Nous tiendrons nos 'lecteurs au courant.<br />
oien<br />
cicra<br />
t>.i\<br />
v o va<br />
nime à coté <strong>de</strong>s avantages dont béneii-<br />
éxoosant (carte d'entrée a i'K.xPosition<br />
seiie. réduction <strong>de</strong> 50 0[0 sur le prix du<br />
à Paris).<br />
Par cette combinaison, nous arriverions â dis-<br />
poser au lotai. d'une vingtaine <strong>de</strong> rnilie francs.<br />
M. Michel Sabatier insiste sur ie profit que<br />
nous <strong>de</strong>vons attendre <strong>de</strong> notre participation à<br />
l'Exposition universeiie. Jamais " ne s'est o:é-<br />
semée pareille occasion pour faire apprécier<br />
nos divers types, fi faut qiie l'exoositioii '<strong>de</strong> nos<br />
vins soit belle et même splendido: ce serait un<br />
bien mauvais calcul que <strong>de</strong> reculer <strong>de</strong>vant une<br />
dépense <strong>de</strong> première utilité.<br />
Les vins "do ia <strong>de</strong>rnière récoite, ajoute M.<br />
Génie, sont très bien réussis dans l'Au<strong>de</strong>, et ne<br />
peuvent que produire ia meilleure impression<br />
sur le jury-<br />
L'assemblée se prononce en faveur <strong>de</strong> ia coti-<br />
sation <strong>de</strong> 20 francs.<br />
M. Faucillon s'engage à défendre <strong>de</strong> son mieux,<br />
auprès <strong>de</strong> ses collègues du conseil municipal <strong>de</strong><br />
Carcassonne, la cause <strong>de</strong> l'exposition <strong>de</strong>s vins<br />
<strong>de</strong> i'Au<strong>de</strong>.<br />
Ii ne désespère pas d'obtenir une somme <strong>de</strong><br />
3.000 fr., surtout si une reproduction <strong>de</strong>s tours<br />
<strong>de</strong> la Cr.é doit décorer notre pavillon.<br />
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544 »»<br />
411 50<br />
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,»>));> »»<br />
1133 n»<br />
519 >»<br />
162 n»<br />
149 50<br />
«833 »»<br />
2145 n»<br />
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Madrid (papier court)<br />
Madrid (papier iong)<br />
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353 »» à «n» »»<br />
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1893, 101 90. — Russe 3 0/0 1830,<br />
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Esunsne, 192 ... — Moulins du Bazacle .....<br />
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545\.. — Ville <strong>de</strong> Paris 1869, — Ville<br />
<strong>de</strong>. Paris 1S76, 552 Communales 3 20 0,0<br />
1880, Communales 3 0/0 1891, 3S3. —<br />
Communales 1879, 471 50. - Fonciert-s 3 0/0<br />
1879. -91 50. Foncières 2 80 0/0 1885, 4u9 ...<br />
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Carmaux — Société d'Eiectricite, 103 2w<br />
ÊSt nouvelle — Midi ancienne, 455 ..<br />
— Nord ancienne, Orléans nouvelle,<br />
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Lvon-Méditerranée nouvelle, — Nord-<br />
Espagne, Ire série — Sarasosse ancienne,<br />
le hypothèque, 3!0 ... Lombar<strong>de</strong>, série X<br />
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07 Feuilleton du 5 <strong>Janvier</strong> <strong>1900.</strong><br />
: ;<br />
PAR<br />
La baronn© DE BOUARD<br />
XXV<br />
Tandis qu'il <strong>de</strong>mandait en vain à son cerveau<br />
en désarroi <strong>de</strong> lui suggérer un biais,<br />
une échappatoire, un prétexte ù atermoiement,<br />
il murmura d'une voix indécise, sans<br />
oser regar<strong>de</strong>r sa femme ou la baronne<br />
Hobsteia qui, elles, le dévisageaient avi<strong>de</strong>ment.<br />
— A Semcnow... certainement... mais<br />
Semenow n'est pas... Semenow est...<br />
— Semanow n'est pas libre, en effet, ,]e<br />
n'y réfléchissais pas, dit froi<strong>de</strong>ment la princesse<br />
Esther. ..<br />
— Mais, insinua Valentine, Mme Ramyeska<br />
et sa fille n'y habitent que grùce à<br />
une excessive tolérance du prince.<br />
Si adroite était la phrase que le nom <strong>de</strong><br />
Meta n'y était pas prononcé, qu'il n'y était<br />
pas fait mention <strong>de</strong>s enfants, et que ce qui<br />
avait paru si monstrueux a Alex, et si difficile,<br />
se réduisait simplement à un congé<br />
poli donné à Mme Ramyeska. .. un congé<br />
<strong>de</strong> propriétaire à locataire, rien déplus.<br />
Cependant Alex ne pouvait se résoudre<br />
encore à trancher l'épineuse question.<br />
Esther eut un geste dépité.<br />
— Laissez donc, Valentine, dit-elle d'un<br />
ton amer, mon désir ne vaut pas la peine<br />
d'être pris e» «onsicléralion.<br />
13 J<br />
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4s><br />
IN'ous prions instamment nos lecteur*<br />
et çorrèspôridants qui ne l'auraient p as<br />
encore <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />
)<br />
manacH<br />
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Illustra <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> et <strong>de</strong> la règioa<br />
méridionale<br />
Contenant le portrait <strong>de</strong> Mgr Germain<br />
ie nouvel archevêque da <strong>Toulouse</strong> '<br />
Cet almanach, qui a obtenu un suc- '<br />
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plan <strong>de</strong> la ville.<br />
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les familles.<br />
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avec soin et que l'on consulte souvent<br />
dans le courant <strong>de</strong> l'année ; il peut<br />
donc <strong>de</strong>venir un précieux auxiliaire<br />
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nous ai<strong>de</strong>r à le répandre.<br />
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Lof, Aveyron, Corrèze Cantal Tarn, Au<strong>de</strong>, Hérault, Pyrénées-Orientales<br />
Qon, Htes-Pyrénées, Basses-Pyrénées, Lan<strong>de</strong>s<br />
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respondants, ainsi que dans toute» las agences fa .publicité d» Paria, du d&artamcBjg<br />
F1L TÉLÉGRAPHIQUE SPÉCIAL <strong>Vendredi</strong> o <strong>Janvier</strong> <strong>1900.</strong> — 10° Asanée, -i N« 2,810. f Bureaux à Paris : 26, rus Fey<strong>de</strong>aii<br />
L'ARRET<br />
Ils l'ont consommé, ces forbans, le<br />
crime monstrueux, la forfaiture sans<br />
exemple, opprobre éternel au front <strong>de</strong><br />
leur régime. Pareils à ces Grecs avilis<br />
qui en voulaient à Aristi<strong>de</strong> d'être appelé<br />
le Juste, ils se sont acharnés contre<br />
nos amis qui restaient purs parmi tous<br />
les pourris, incorruptibles au milieu <strong>de</strong><br />
tous les corrompus* « Du cuistre, — a<br />
dit Taine, — sort le bourreau. »<br />
« Quand un homme <strong>de</strong>vient esclave, —<br />
disait le vieil Homère, — les dieux lui<br />
ôtent la moitié <strong>de</strong> son âme. »<br />
Ah ! ces hommes dont presque pas un<br />
n'est honnête et qui s'affublent d'une<br />
robe <strong>de</strong> juge! Aujourd'hui, c'est Thénardier<br />
qui condamne Jean Valjean.<br />
Strauss le déserteur, Ranc le policier,<br />
Thévenet le non-lieu, saisissent à la<br />
gorge Déroulè<strong>de</strong>, Guérin et Buffet. Le<br />
premier ne pardonne pas à Déroulè<strong>de</strong><br />
son courage militaire, le second ne<br />
pardonne pas à Guérin sa haine <strong>de</strong>s<br />
« casseroles » et son mépris <strong>de</strong>s-sbires;<br />
le troisième ne pardonne pas à Buffet<br />
sa lutte incessante contre les voleurs<br />
<strong>de</strong>là République.<br />
Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> ces valets, dignes du<br />
maître, figurent les ordonnateurs <strong>de</strong><br />
cette effroyable fête : Loubet, complice<br />
d'Arton ; Wal<strong>de</strong>ck-Rousseau,<br />
complice d'Eiffel ; Lanessan, fonctionnaire<br />
chargé <strong>de</strong> hontes, tout pantelant<br />
encore sous mille flétrissures; Monis,<br />
escroc vulgaire ; Octave Bernard, fils<br />
<strong>de</strong> banqueroutier.<br />
Voilà le gouvernement <strong>de</strong> la France,<br />
voilà les magistrats, voilà les accusateurs<br />
! Selon la terrible expression <strong>de</strong><br />
Sâint-Just, « ils se font jour à coups<br />
d'épée dans les entrailles <strong>de</strong> la patrie<br />
Ils réhabilitent" Tropmann qui, au<br />
moins, en assassinant, risquait sa peau<br />
Ils sont, eux, plus lâches et cent fois<br />
plus coupables.<br />
« J'ai peur et je fais peur, » tel a toujours<br />
été le principe <strong>de</strong>s atrocités révo<br />
lutionnaires. Et comment ne pas l'évoquer<br />
en ce moment, cette époque mau<br />
dite où régnait la terreur? Je songe i<br />
ce Duquesnoy, sorte <strong>de</strong> dogue, aboyant<br />
et mordant, plus furieux que jamais<br />
quand il est repu. Délégué à l'armée<br />
<strong>de</strong> la Moselle, il rencontre le commandant<br />
en second, M. Clédat, et le toise<br />
<strong>de</strong> la tête aux pieds.<br />
« Tu as l'air d'un muscadin. D'où<br />
es-tu ? Tu dois être un mauvais républicain,<br />
tu as une figure <strong>de</strong> l'ancien régime.<br />
— J'ai les cheveux blancs, mais je<br />
n'en suis pas moins bon républicain ;<br />
on peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r au général et à toute<br />
la ville.<br />
— F...-moi le camp, b... et dépêchetoi,<br />
ou je te fais arrêter».<br />
Ce Duquesnoy ne vous semble-t-il<br />
pas le prédécesseur <strong>de</strong>s Ranc, <strong>de</strong>s Mit,<br />
et <strong>de</strong>s Antonin Dubost ?<br />
Parce qu'ils ont recueilli péniblement,<br />
dans un scrutin d'ordinaire bizeauté, à<br />
coups d'alcool ou <strong>de</strong> promesses mensongères,<br />
trois ou quatre cents voix, ils<br />
s'érigent en monarques, ils préten<strong>de</strong>nt<br />
avoir le droit <strong>de</strong> rendre <strong>de</strong>s arrêts et <strong>de</strong><br />
distribuer <strong>de</strong>s chàtimeuts. Tel naguère<br />
le représentant Lebon, qui s'écrie : « Je<br />
suis plus qu'un roi ! » et prenant au<br />
collet, dans la rue, une jeune fille et sa<br />
mère qui parlent flamand: « Où vas-tu ?<br />
<strong>de</strong>mandc-t-il.<br />
r- Qu'est-ce que cela vous fait ? ri-<br />
Poste l'enfant.<br />
— Eu prison, la fille et la mère ! »<br />
„• A sur les tyrans qui nous matent. Cette<br />
oeuvre <strong>de</strong> haine autorise toutes les haines<br />
ct toutes les représailles.<br />
Le pays, en effet, n'est pas jacobin.<br />
L'épouvante seule l'empêche <strong>de</strong> regimber.<br />
Nous cédons la place à une minorité<br />
<strong>de</strong> -factieux, qui s'empressent, à<br />
leur tour, <strong>de</strong> nous traiter en factieux.<br />
Sous la Terreur, une ou <strong>de</strong>ux douzaines<br />
<strong>de</strong> jacobins <strong>de</strong> bonne trempe, 22 à<br />
Troyes, 21 à Grenoble, 10 à Bor<strong>de</strong>aux'<br />
à Poitiers, composait tout le personnel<br />
actif <strong>de</strong> ces gran<strong>de</strong>s villes. A Tououse,—<br />
écrit en l'an III le citoyen Pcscayre,<br />
— «sur 1,400 membres environ »<br />
qui formaient le club, il n'en reste,<br />
après l'épuration <strong>de</strong> 1794, que trois ou<br />
quatre cents, simples machines pour la<br />
plupart, et que « dix â douze intrigants<br />
conduisent à leur volonté. » Les autres,<br />
comme aujourd'hui, se taisent et se cachent.<br />
Parmi les chefs <strong>de</strong> l'administration<br />
révolutionnaire, on ne voyait que les<br />
notables <strong>de</strong> l'improbité, <strong>de</strong> l'inconduite<br />
et du vice. On n'arrête les gens que pour<br />
les rançonner et les piller. L'officier<br />
municipal <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>, cordonnier <strong>de</strong><br />
son état, chargé <strong>de</strong> soustraire l'argenterie<br />
<strong>de</strong>s prisonniers, ne dresse qu'un<br />
procès-verbal irrégulier et sans valeur,<br />
sur quoi un détenu fait <strong>de</strong>s objections<br />
gar<strong>de</strong><br />
^.tes, le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commis-<br />
Non militaire refuse d'ordonner <strong>de</strong>s<br />
été fi ir S avant ( 1U'UQ jugement n'ait<br />
rëmSSï' «P'est toi, -^-IiSrle Carrier,<br />
toi vl auJ°urd'hui Par Monis - c'est<br />
veùx Sr »i V i6UX r f "< clui<br />
heures * i Jugc-donc : si, dans <strong>de</strong>ux<br />
je te >l?H.^ntreP.ôt.n'est pas vi<strong>de</strong>,<br />
gues. »<br />
, M. Octave<br />
<strong>de</strong><br />
la Haute-Ço<br />
SScUon °dn P i ai ' Iait a Cei<br />
i,,; ,xi10I s fusiller, toi et tes collè-<br />
Bernard et les membres<br />
ur ont recule mèmeaver<br />
î douteuse, on<br />
h X S1 „ extra ordmaire cynisme<br />
Ser ZI , PP' • cier davantage<br />
^e^\^ maM ^ verdfét <strong>de</strong><br />
m Siï! quele joui'où ce<br />
joui ,2 Q^ 11 ble général nous reproche ; nous avons un sen- ' Car ce qui l'émeut, ce n'est point l'atta- <strong>de</strong> la République a couvert un traître ment 08,876,332 francs. C'est un témoignage<br />
timent commun <strong>de</strong> haine, mais la haine conque à l'armée.<br />
<strong>de</strong> sa protection pendant qu'il laissait matériel <strong>de</strong> l'atteinte portée par la uolitiaue<br />
tre le mal, non contre le bien. Si donc nous C'est l'attaque à la République. les cosmopolites et les juifs couvrir l'ar- républicaine au sentiment <strong>de</strong> sécurité qui, '<br />
sommes la haine, vous êtes le mal, c'est Du moment qu'un journal prône la répu-<br />
avec la prospérité qui en est la conséquence,<br />
mée d'injures.<br />
vous qui le dites. »<br />
blique, il a le droit <strong>de</strong> traîner l'armée dans<br />
permet seule aux travailleurs clients' <strong>de</strong> ,1a<br />
Tel cet arrêt que les décisions <strong>de</strong> la la boue et d'être recommandé aux salles<br />
Caisse d'épargne <strong>de</strong> réaliser aueloues économies.<br />
Haute-Cour ont rendu irréformable. dé lecture.<br />
Ce n'est rien pour vous, -valets <strong>de</strong> poli- De celte façon, les officiers, sous-offi- OURDI A L'AVANCE<br />
tique, que la condamnation <strong>de</strong> ces trois crers et soldats, pourront déguster à leur<br />
hommes.<br />
aise les crapauds et les couleuvres que les<br />
UTRIN PARIS<br />
Une preuve péremptoire que le pro-<br />
Vous avez frappé malgré le bis in i<strong>de</strong>m, sans-palrie leur font avaler, et sans avoir<br />
pour trois complots à un, avec <strong>de</strong>s com- seulement la ressource <strong>de</strong> se consoler avec cès n'était qu'une machination du poumencements<br />
d'exécution constituant un at- les sentiments patriotiques <strong>de</strong>s écrivains voir se trouve dans la note officieuse<br />
tentat dont vous étiez <strong>de</strong>ssaisis, " qui leur sont sympathiques et qui placent, <strong>de</strong> l'Agence Havas du 15 septembre<br />
Vous avez essayé <strong>de</strong> noyer le forfait dans eux, la France au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la république. <strong>de</strong>rniei , communiquée ministériellement Le <strong>de</strong>rnier jour du procès. — Un tour<br />
un bain <strong>de</strong> circonstances atténuantes et en La secon<strong>de</strong> réflexion a trait au procédé auxjournaux.<br />
à l'Exposition. — La porte monu-<br />
laissant lpire les lueurs tî'une amnistie. policier et bas qui consiste à ordonner aux L'accord était conclu entre le minismentale <strong>de</strong> la place <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong>.<br />
Vos coups ne portent pas juste comme chefs <strong>de</strong> corps « <strong>de</strong> faire connaître », au tre prési<strong>de</strong>nt du conseil et les radicaux — Une coupole sur trois pen<strong>de</strong>n-<br />
ceux <strong>de</strong> Guérin. Serfs <strong>de</strong> la politique, en général <strong>de</strong> division, les noms <strong>de</strong>s officiers socialistes.<br />
tifs. — 30,000 visiteurs à l'heure. —<br />
visant à la tète, vous avez voulu asseoir la spécialement chargés <strong>de</strong> la direction et <strong>de</strong> Le pouvoir promettait les poursuites, Une fise mo<strong>de</strong>rne. — Condamnation<br />
République sur les débris dispersés <strong>de</strong> ia surveillance <strong>de</strong>s salles <strong>de</strong> lecture.<br />
par contumace <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Lur-Sa-<br />
l'antisémitisme, du nationalisme et du roya- Ces officiers, il faut les mouchar<strong>de</strong>r et<br />
les radicaux socialistes s'engageaient<br />
luces. — Refus du grand-duc Vlalisme.<br />
les chefs <strong>de</strong> corps doivent assumer cette à la condamnation.<br />
dimir d'aller dîner chez M. Loubet.<br />
Ah ! conjurés <strong>de</strong> la Hante-Cour, dans vilaine et sale besogne.<br />
Voici cette note :<br />
— Commentaires <strong>de</strong>s salons.<br />
votre antre vous avez noué, non pas le Jusqu'à présent, les casernes étaient <strong>de</strong>- MM. Merlou, Charles Bos, Périhier, La-<br />
Paris, 3 janvier.<br />
complot, mais le concert, vous avez scellé meurées <strong>de</strong>s endroits neutres ù peu près à gass,e, Astier, Aimond, Baudon, députés, Quel horrible temps! Le ciel gris et plu-<br />
l'union <strong>de</strong> tous les patriotes.<br />
l'abri <strong>de</strong>s délations.<br />
membres <strong>de</strong> la commission permanente du vieux fait du tort au procès. C'est une <strong>de</strong><br />
Vous venez <strong>de</strong> bien démontrer où est le Grâce à ce général André, les officiers «roupe radical socialiste, sont venus aujour- ces journées où l'ennui vous envahit par<br />
mal et qui est le mal.<br />
<strong>de</strong>vront faire acte <strong>de</strong> zèle, et ceux qui ne<br />
d'hui", dans i'aorès-midi, au ministère <strong>de</strong> l'in- tous les pores. Et pourtant nous touchons<br />
térieur, pour entretenir le prési<strong>de</strong>nt du con-<br />
Du même coup, dans les cœurs français patronneront pas la Petite République, la<br />
au terme du procès. Mais avant <strong>de</strong> gagner le<br />
seil <strong>de</strong> la situation.<br />
Luxembourg, quelques-uns <strong>de</strong>s habitués du<br />
vous avez soufflé, attisé la baine du niai. Lanterne où le Chambard aux lieux et place 11 résulte <strong>de</strong>s déclarations <strong>de</strong> M. Wal<strong>de</strong>ck- prétoire imaginent d'aller avec un parapluie<br />
A le haïr en commun, nous confondrons, dc la Libre Parole, <strong>de</strong> l Autorité et du Gau- Rousseau oue la situation, politique, quand visiter les chantiers <strong>de</strong> l'Exposition. Cela<br />
nous multiplierons nos forces, nos énergies lois, seront rayés<strong>de</strong> tout avancement par le il a pris le "pouvoir était très grave, et que le nous changera. C'est vers la porte <strong>de</strong> la Con-<br />
et nos volontés convergeront à l'extirper. général <strong>de</strong> division.<br />
gouvernement aurait été accusé <strong>de</strong> trahison cor<strong>de</strong> que nous nous dirigeons. Cette porte<br />
Ce mal mine notre constitution nationale Eh bien, nous disons, nous, que c'est républicaine, s'il n'avait pas pris les mesures aura, je crois, du succès. En quoi consiste<br />
ct la tue, nous voulons sa vie.<br />
malpropre.<br />
énergiques oue l'on connaît.<br />
ce narthex ? C'est une coupole monumentale<br />
et refuse <strong>de</strong> signer. « Prends<br />
Tous donc, an grand œuvre <strong>de</strong> la Résur- A la rigueur nous comprendrions que l'on<br />
M. Wal<strong>de</strong>ck-Rousseau a affirmé l'exis- élevée à 30 mètres <strong>de</strong> hauteur sur trois pen-<br />
toi, s'écrie le sans-culotte ; avec ton f<br />
tence du complot. Les preuves, a-t-il dit,<br />
rection nationale !<br />
interdit lotis les journaux, sans éxeeption,<br />
<strong>de</strong>ntifs qui la consoli<strong>de</strong>nt. Existe-t-iî au.<br />
esprit, tu fais le mutin, tu n'es qu'une<br />
abon<strong>de</strong>nt et sont irréfutables. Lorsque l'on mon<strong>de</strong> un atrium analogue? Je ne le crois<br />
IL DE R. dans les casernes, quoique cela soit assez connaîtra l'ensemble et la précision <strong>de</strong>s pas.<br />
f... bête,. Je te ferai guillotiner si tu ne<br />
A <strong>de</strong>ssein, nous ne parlons pas <strong>de</strong> difficile, en un temps où tout le mon<strong>de</strong> est charges relevées contre les inculpés et leur Tantôt, en effet, le dôme s'appuie, comme<br />
veux pas signer. i><br />
l'homme <strong>de</strong> cœur qui esi M. <strong>de</strong> LUC Sa- soldat et où chacun, en somme, a le droit, part dans le complot, il n'y aura pas un ré- au Panthéon d'Agrinua, à Rome, sur une<br />
Patience ! Nous en arriverons là. Il luées. Le <strong>de</strong>voir seul L'a retenu en <strong>de</strong>hors sous l'uniforme, d'être royaliste, impériapublicain, <strong>de</strong> l'extrême gauche au centre, ceinture <strong>de</strong> colonnes ; tantôt, comme à<br />
suffira bientôt <strong>de</strong> n'avoir ni tué ni volé <strong>de</strong> la lice. Sa condamnation loin <strong>de</strong> le tou liste ou antisémite.<br />
pour oser blâmer le cabinet d'avoir décidé Sainte-Sophie, le type <strong>de</strong> la coupole à pen-<br />
pour que la République vous incarcère cher, le grandit.<br />
Mais ce qu'on ne saurait, admettre, c'est ies poursuites.<br />
<strong>de</strong>ntifs, sûr quatre piliers massifs. Ici, la<br />
Le gouvernement est résolu à faire tout<br />
et saisisse vos biens. Elle exile ou dé-<br />
l'introduction exceptionnelle, dans les ca-<br />
base <strong>de</strong> tout l'ouvrage est constituée par<br />
son <strong>de</strong>voir, et le prési<strong>de</strong>nt du conseil remer<br />
porte déjà les meilleurs d'entre nous.<br />
sernes, <strong>de</strong> toutes lés feuilles qui sont la né-<br />
trois pieds droits dressés aux trois sommets<br />
cie sincèrement les membres du groupe ra- d'un triangle équilatéral. Le côté en faça<strong>de</strong>»<br />
gation violente <strong>de</strong> l'esprit militaire.<br />
On en sait les motifs, elle n'a pas d'audical-socialiste<br />
<strong>de</strong> lui apporter ia promesse sur la Concor<strong>de</strong> ouvre â la marée tumultre<br />
moyen <strong>de</strong> subsister.<br />
LE FOISON OBLIGATOIRE C'est le poison obligatoire.<br />
d'un concours qui s'adresse à <strong>de</strong>s républi tueuse <strong>de</strong>s foules une baie immense; sur ies<br />
Paul DE CASSAGNAC. cains énrouvés e"t décidés à défendre ia Ré- <strong>de</strong>ux autres côtés se déploie, en éventail, la<br />
Quand il n'y aura plus d'honnêtes<br />
nubiiaue.<br />
doubla série <strong>de</strong>s guichets, au nombre <strong>de</strong><br />
gens en France, tout le mon<strong>de</strong> sera ré- Il ne faudrait pourtant pas que la Haute-<br />
trente <strong>de</strong>ux, capables <strong>de</strong> fournir à un moupublicain.<br />
Cour nous fit passer sous silence un pelit Une Lettre du Général Février<br />
vement <strong>de</strong> 30,000 visiteurs à l'heure, à peu<br />
Robert HAVARD. inci<strong>de</strong>nt qui aurait sa valeur, ne fût-ce que<br />
DECLENCHEMENT FINAL près. Si cela ne suffit pas !...<br />
En avant, <strong>de</strong>ux murailles en éxèdre se<br />
par l'importance que les journaux <strong>de</strong> la cii M. Marcel Hutin. <strong>de</strong> Y Echo <strong>de</strong> Paris,<br />
ten<strong>de</strong>nt comme <strong>de</strong>ux bras au-<strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s vi-<br />
que républicaine lui ont donnée. ayant <strong>de</strong>mandé à M. le général Février Notre confrère M. Léon Bailby ra siteurs. Les minarets, dont nous parlions<br />
Nous voulons parler <strong>de</strong> l'ordre qu'a son appréciation sur le rôle <strong>de</strong> l'armée conte, dans la Presse, l'anecdote sui- tout à l'heure, les terminent à leurs extré-<br />
LES COMMUONS adressé le général André, après avoir visité pendant l'année qui vient <strong>de</strong> s'écouler, vante :<br />
mités, « calent », pour employer une locu-<br />
ies casernes occupées par les troupes <strong>de</strong> sa<br />
tion d'atelier, l'ouvrage entier.<br />
a reçu <strong>de</strong> l'ancien grand chancelier <strong>de</strong> Au cours <strong>de</strong>s réceptions officielles, où s'é<br />
Le gouvernement est très certainement division, à Paris.<br />
Ces <strong>de</strong>ux éxèdres seront décorés d'une<br />
atteint par les décisions <strong>de</strong> la Haute-Cour ; En voici le texte, déjà publié par nous :<br />
la Légion d'honneur la lettre suivante : changeaient <strong>de</strong>s compliments et <strong>de</strong>s prévi- frise <strong>de</strong> grès polychrone, due au sculpteur<br />
sions" sur la durée plus ou moins 'longue du Guiliot, qui, s'il faut en croire M. Babin, da<br />
il nous paraît toutefois que certains esprits<br />
ORDRE N° 31<br />
Paris 15 décembre 1899. ministère, un personnage, non <strong>de</strong>s moindres la Quinzaine, va y représenter, en <strong>de</strong>ux<br />
sont, bien à tort, prêts à se contenter du ré-<br />
Monsieur,<br />
Lo général <strong>de</strong> division a remarqué, dans cer-<br />
se penchant vers l'oreille- d'un <strong>de</strong> ses amis théories se hâtant Vers l'arc géant, grand<br />
sultat.taines<br />
salles <strong>de</strong> lecture <strong>de</strong>s sous-ofSciers. dés J'ai ouitté l'armée <strong>de</strong>puis bientôt douze lui'dit en désignant les membres du gouver ouvert, <strong>de</strong> la Porte, <strong>de</strong>s ouvriers d'à pré-<br />
Pareille satisfaction décèle une lassitu<strong>de</strong> journaux politiques connus pour leur hostilité ans. Je ne sais d'elle que ce qu'en disent les nement : « Ils n'en ont plus pour longsent apportant leur concours à l'Exposition,<br />
systéma-.ique envers le gouvernement.<br />
journaux. Vous êtes donc aussi bien rensei-<br />
et une faiblesse condamnables ; elle ne matemps<br />
! »<br />
travailleurs <strong>de</strong> la mine, travailleurs <strong>de</strong> la<br />
MM. ies chefs da corps prendront ies mesures gné oue moi.<br />
Nous accueillerions cette parole comme un<br />
nifeste que trop l'affaiblissement <strong>de</strong>s carac- nécessaires pour interdite à ces journaux l'en-<br />
glèbe, travailleurs <strong>de</strong> l'usine, les masques<br />
Mon appréciation sur sa valeur actuelle, propos en l'air et sans portée, si, au même<br />
tères.trée<br />
<strong>de</strong> leurs casernes, et feront connaître au<br />
pâlis dans l'ombre <strong>de</strong>s galeries et les fronts<br />
l'est-.rit qui l'anime et son avenir serait sans moment, le résultat <strong>de</strong> l'élection <strong>de</strong> Tournon<br />
Ainsi, on aura pu accumuler illégalités général <strong>de</strong> division les noms <strong>de</strong>s officiers spé-<br />
hàlés au grand soleil <strong>de</strong>s charnus, et les facialement<br />
chargés <strong>de</strong> ia direction et <strong>de</strong> ia sur-<br />
doute influencée par le souvenir eue j'ai n'avait été connu et n'avait impressionné 1er ces recuites aux reflets <strong>de</strong> ia forge, ies ma-<br />
sur illégalités, les longues prisons prévenveillance <strong>de</strong> ces salles <strong>de</strong> lecture.<br />
conservé do l'armée d'autrefois. Je courrais mon<strong>de</strong> gouvernemental <strong>de</strong> la manière la plus çons en blouses blanches et les charpentiers<br />
tives, lés perquisitions à domicile, l'ab- MM. les généraux <strong>de</strong> briga<strong>de</strong> rendront compte la risque d'être injuste ou trop optimiste ; je fâcheuse. Ce n'est pas un fait politique <strong>de</strong> aux larges pantalons <strong>de</strong> velours,tous venant<br />
sence d'interrogatoires, la violation cyni- <strong>de</strong> l'exécution du-orésent ordre.<br />
ne vetix être, ni l'un ni l'autre.<br />
première gran<strong>de</strong>ur, mais c'est un signe aver offrir le produit du travail <strong>de</strong> leurs mains,<br />
Paris, lo 1S décembre 1S99.<br />
quement avouée <strong>de</strong> la loi, mettre la justice<br />
Quant aux autres <strong>de</strong>stinées que lui prépa- tisseur du déclanchement final.<br />
l'un chargé <strong>de</strong> sa poutre équarrie, l'autre <strong>de</strong>s<br />
Le général commanda.nl la 70* division rent nos gouvernants, elles sont trop claire-<br />
aux ordres <strong>de</strong> la politique, faire comman-<br />
fruits <strong>de</strong> son verger ou <strong>de</strong>'sa vigne, celui-ci<br />
d'infanterie,<br />
ment indiquées par ce qui ie passe pour<br />
<strong>de</strong>r la politique du pays par l'action cosmo-<br />
Général ANDRÉ.<br />
<strong>de</strong>s richesses péniblement arrachées du sol<br />
que j'aie besoin <strong>de</strong> vous le dire.<br />
polite et l'on crierait au triomphe parce que<br />
POIR LA LIBERTÉ DE L'E$SEiG«Ei\ avare, celui-là du chapiteau fleuri <strong>de</strong> sou-<br />
Gette élucubration saugrenue et idiote, * Vous savez comme moi que la situation<br />
le gouvernement ne pourrait piétiner toutes<br />
ples acanthes.<br />
j'ajouterai odieuse, a naturellement excité faite à i'armée pendant l'année qui vient <strong>de</strong><br />
Le contraste, sans doute, sera piquant <strong>de</strong><br />
les victimes qu'il s'était désignées !.. . l'enthousiasme <strong>de</strong> la presse républicaine, s'écouler n'est que le commencement d'un Lettres d'adhésion k M. <strong>de</strong> Mun ces hommes d'aujourd'hui, en vêtements dé-<br />
Non ! non ! il serait immoral et lùche <strong>de</strong> qui, dans un accès <strong>de</strong> lyrisme, s'écrie qu'un riau conçu en vue <strong>de</strong> sa transformation. Il<br />
crochés à l'étalage du magasin do confec-<br />
se contenter <strong>de</strong> la sorte.<br />
est ciair comme le jour que les hommes oui M. <strong>de</strong> Mun a reçu <strong>de</strong> nouvelles let<br />
tel ordre <strong>de</strong>vrait bien être adressé par tous<br />
tions et <strong>de</strong> c3tte~ornementatioh orientale <strong>de</strong><br />
Quand on réclame Justice, il ne faut<br />
mènent ia politique extérieure <strong>de</strong> la France<br />
les généraux à toutes les troupes.<br />
très d'adhésion. M. le duc d'Audiffret l'architecture, constellée d'or, émaillée, ver-<br />
révent la paix universelle et renoncent à<br />
point se commettre en <strong>de</strong>s compromissions Parbleu ! c'est <strong>de</strong> la propagan<strong>de</strong> en fa-<br />
Pasquier « joint <strong>de</strong> grand coeur sa pro nissée, évoquant le ressouvenir d'une civili-<br />
toute action militaire à l'extérieur : les hu-<br />
qui vous ren<strong>de</strong>nt complices d'une iniquité veur <strong>de</strong>s journaux républicains au détrimiliations que nous avons subies le prou- testation » à celle <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Mun. sation indolente et raffinée.<br />
voulue, méditée, poursuivie, imposée et<br />
Ce contraste, M. Binet a cherché à l'acment<br />
<strong>de</strong>s autres journaux, et le général vent surabondamment. Donc l'armée," que M. François Coppée dit :<br />
croître encore en hissant, au sommet <strong>de</strong> son<br />
qui n'est qu'une revanche d'un arrêt qu'on André, en qualité <strong>de</strong> courtier, aurait même veulent ceux qui nous gouvernent n'est pas Je suis avec vous <strong>de</strong> toute mon énergie. arc <strong>de</strong> faça<strong>de</strong>, au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la oroue symbo-<br />
n'a pu empêcher, parce que l'on s'est droit à une prime,<br />
une armée contre l'extérieur, mais bien une<br />
Usez <strong>de</strong> ma plume et <strong>de</strong> ma' parole. U f aut lique, une statue colossale dé la Ville da<br />
heurté au granit <strong>de</strong> l'honneur <strong>de</strong>s juges<br />
armée faite nour l'intérieur, à leur dévotion,<br />
Tant par désabonnement <strong>de</strong> journal hos-<br />
absolument," et par tous les moyens, nous Paris vêtue à la <strong>de</strong>rnière mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1899, I'a-<br />
<strong>de</strong> Rennnes.<br />
sorte <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> civique, préposée à la défense<br />
tile au gouvernement et tant par abonne-<br />
opposer au vote <strong>de</strong> cette loi inique, â ce vant-<strong>de</strong>rnière du siècle : jupe <strong>de</strong> drap bien<br />
Dans la caverne, les membres <strong>de</strong> la<br />
<strong>de</strong>s institutions qui' leur sont chères et qui<br />
ment à un journal ami 1<br />
nouvel outrage à la justice et à ia liberté. ajustée, sortie <strong>de</strong> théâtre ample comme un<br />
nous coûtent si cher.<br />
Haute-Cour sont restés.<br />
manteau da cour, petit toquet en forme <strong>de</strong><br />
Cela augmenterait ses appointements, et pour arriver à leurs fins, ils veulent dé- M. le vice-amiral <strong>de</strong> Jonquières, <strong>de</strong><br />
Le Droit, ils l'ont piétiné jusques au<br />
carène coquettement posé sur <strong>de</strong> blonds<br />
je me figure que celte remise ne lui serait truire l'esprit militaire, le respect <strong>de</strong> la dis-<br />
bout.<br />
l'Académie <strong>de</strong>s sciences :<br />
cheveu* ébouriffés.<br />
pas désagréable, car le général qui se perciriiitie, discréditer les chefs", ébranler la<br />
Le bis in i<strong>de</strong>m ne les a point arrêtes : ils met une pareille initiative est un monsieur confiance chez le soldat, etc., etc.<br />
Ayant conservé le meilleur souvenir <strong>de</strong> Voilà, je pense, du mo<strong>de</strong>rnisme, — à telle<br />
ont frappé Déroulè<strong>de</strong>.<br />
qui soigne son avenir.<br />
Leurs efforts ten<strong>de</strong>nt surtout à faire une mes étu<strong>de</strong>s, entièrement faites au lycée enseigne que le sculpteur Moreau-Vauthier,<br />
La connexité, dans le cas <strong>de</strong> Guérin,<br />
armée civile. Pour un peu, ils mettraient à<br />
d'Orléans — qu'on appelait alors » collège » auteur <strong>de</strong> cette statue, a eu recours, pour<br />
Il doit avoir une envie forcenée d'arriver<br />
n'existait pas. Mais les juges, en condam-<br />
sa tète un membre <strong>de</strong>" la Haute-Cjtir, ou, — je suis dans les conditions voulues d'im- l'établissement <strong>de</strong> son modèle, et afin d'être<br />
et j'avoue que, pour parvenir,! ia situation mieux encore, un député socialiste du Palais- partialité et <strong>de</strong> désintéressement pour vous biefi sûr que les atours <strong>de</strong> sa Ville ds Paris<br />
nant Déroulè<strong>de</strong>, venaient <strong>de</strong> donner un justement enviée <strong>de</strong> commandant <strong>de</strong> corps Bourbon.<br />
déclarer que j'adhère aux sentiments ex- ne seraient pas désavoués par le meilleur<br />
soufflet à la sentence d'un jury français et d'armée, il ne pouvait mieux faire.<br />
Bientôt le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> justice militaire aura primés par vous et M. <strong>de</strong> Marcère sur « la faiseur, aux conseils — je dirais presque à<br />
ils ont volé la oônnexité pour 'qu'une autre lin malin qui connaît la boutique républi- disparu et, au point <strong>de</strong> vue judiciaire, l'ar-<br />
liberté <strong>de</strong> l'enseignement. »<br />
la collaboration — d'un <strong>de</strong>*s couturiers les<br />
plus artistes <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> la Paix.<br />
sentence ne vengeât point l'injure faite à la caine, il sait que les plus hauts gra<strong>de</strong>s mimée sera plus civile que militaire. Une fois Lettres d'adhésion à M. <strong>de</strong> Marcère<br />
justice du pays.<br />
litaires sont, aujourd'hui, moins le prix du le nian réalisé, tout <strong>de</strong>viendrait possible à<br />
Que le gouvernement soit battu ; que le<br />
l'intérieur. L'armée, instrument "politique, D'autre part, <strong>de</strong>s adhésions parvien-<br />
talent que <strong>de</strong> la servilité.<br />
Voilà, penserez-vous, bien <strong>de</strong>s raffine-<br />
serait ballottée d'une coterie<br />
ministère ne tienne plus <strong>de</strong>bout ; que Wal-<br />
à l'autre et'l'anent à M. <strong>de</strong> Marcère qui mène, con-<br />
Et alors, une circulaire politique, fut-elle<br />
ments. Sans doute, mais c'est pour nous<br />
narchie serait la situation normale. A l'exté<strong>de</strong>ck-Rousseau,<br />
invoquant la réunion <strong>de</strong>là stupi<strong>de</strong>, le sert mieux que l'aptitu<strong>de</strong> projointement<br />
avec M. <strong>de</strong> Mun, la campa- plaire, et j'espère qu'on y aura réussi.<br />
rieur, la France <strong>de</strong>viendrait une quantité<br />
Haute-Cour comme son acte le plus grand, fessionnelle, autrement difficile à démon- négligeable. Ce serait la fin.<br />
gne en faveur <strong>de</strong> la liberté d'enseigne- L'architecte* <strong>de</strong> la porte, M. René Binet,<br />
est homme d'imagination luxuriante et fleu-<br />
râle à terre aplati et déconsidéré ; que les trer.<br />
L armée coûte très cher, dit-on, et son ment :<br />
rie. Il a, jadis, comme lauréat <strong>de</strong> l'Ecole <strong>de</strong>s<br />
sénateurs tremblent <strong>de</strong>vant l'accueil que Ce qu'il a fait là est fort, très fort, mais budget va chaque annnéc grossissant. C'est M. Jules Lemaitre écrit :<br />
Beaux-Arts, parcouru l'Espagne et, d'avoir;<br />
leur ignominie redoute <strong>de</strong> leurs commet- dénote, en même temps qu'une sereine ob- une <strong>de</strong>s raisons qu'invoquent volontiers les<br />
tants ;<br />
séquiosité, un parfait mépris du gouverne- politiciens pour l'amoindrir et au besoin<br />
La « loi <strong>de</strong> scolarité » est une loi odieuse- admiré les précieux souvenirs laissés en<br />
Tout cecî n'est qu'un bien léger com-<br />
pour ia détruire. Sous prétexta <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s ment tyrannique. Cest, en outre, uno loi maint endroit par les Maures, d'avoir aimé,<br />
ment républicain dont il espère une pro-<br />
économies qui .n'empêcheraient pas la ban hypocrite ; et, si l'on considère les difficul- Cordoue, Grena<strong>de</strong>, Séville, le goût lui est<br />
mencement <strong>de</strong> justice; mais combien inchaine récompense.<br />
oueroutc que leur inertie a rendue inévita tés dc l'application, je crois bien que c'est<br />
resté <strong>de</strong>s ornementations somptueuses, <strong>de</strong>s<br />
suffisant !<br />
L'ordre adressé par !e général André à ble, ils préparent l'asservissement <strong>de</strong> la<br />
une loi imbécile.<br />
murailles resplendissantes d'azulejos, <strong>de</strong>s<br />
Il faut que la France soit prise <strong>de</strong> la ses troupes soulève <strong>de</strong>ux réflexions. France et'soii irrémédiable déca<strong>de</strong>nce.<br />
Si nous n'aimions pas la République, nous<br />
voûtes ciselées ainsi que <strong>de</strong>s joyaux.<br />
haine du mal et que, <strong>de</strong> sa gran<strong>de</strong> voix, elle La première, et qui n'est pas la moins Si la sagesse pouvait prési<strong>de</strong>r aux conseils<br />
serions tentés <strong>de</strong> souhaiter" que cette loi<br />
* *<br />
répète au pouvoir, au Sénat, les paroles <strong>de</strong> judicieuse, montre la préoccupation d'obli- <strong>de</strong>s malheureux qui notis per<strong>de</strong>nt, au lieu <strong>de</strong> soit votée et qu'on essaye <strong>de</strong> l'appliquer. On voulait savoir <strong>de</strong> quels noms se com-<br />
Guérin à la Haute-Cour :<br />
ger les officiers, sous-officiers et soldats, à détruire l'armée, qui leur a coûté si cher, ils L'Echo <strong>de</strong> Paris publie d'autres letposait le triumvirat. « On le sait aujour-<br />
- « Le procureur général vous a dit que lire, non pas les journaux qui' les aiment,<br />
la conserveraient avec soinct la laisseraient<br />
d'hui, dit un mauvais plaisant.<br />
tres émanant <strong>de</strong> MM. Mcrlet, le géné-<br />
Il comurend<br />
travailler en paix.<br />
Buffet, Déroulè<strong>de</strong> et Guérin. »<br />
nous étions réunis par un sentiment com- les -soutiennent et les défen<strong>de</strong>nt, en un mot<br />
Mais, hélas ! quos vult per<strong>de</strong>re Jupiter <strong>de</strong> ral Japy, Le Provost <strong>de</strong> Launay, Le La condamnation prononcée contre lo<br />
mun : la haine. J'ai trouvé cette parole bien les journaux patriotes qui pratiquent hau- menlat.<br />
Cour <strong>de</strong> Gramlmaison, le comte <strong>de</strong> comte <strong>de</strong> Lur-Saluces "est sans importance.<br />
impru<strong>de</strong>nte. Je reconnais, en effet, que tement, pieusement, le culte du drapeau Pardon do ma longue lettre, elle ne vaut Blois, le marquis <strong>de</strong> Carné, sénateurs ; Si M. <strong>de</strong> Lur-Laluces venait se constituer,<br />
nous avions la haine commune du mal. Est- et l'amour <strong>de</strong> nos antiques institutions mili- pas la publicité. Depuis ma sortie <strong>de</strong> la<br />
<strong>de</strong>main prisonnier, il serait immédiatement'<br />
<strong>de</strong> MM. Jordan, <strong>de</strong> l'Institut, Levassent-,<br />
ce a cause <strong>de</strong> cette haine qu'il prétend que taires, mais, tout au contraire, les jour- gran<strong>de</strong> chancellerie, je me suis retire sous<br />
acquitté. Les griefs articulés contre le pré-<br />
nous l'avons attaqué? Eles-vous donc le naux qui, chaque jour, outragent l'unifor- ma tente, ne <strong>de</strong>mandant qu'une chose : Chomcl, Faure-Lepagct, etc., etc. si<strong>de</strong>nt du comité royaliste <strong>de</strong> la Giron<strong>de</strong>" na<br />
mal? Si vous êtes le mal,le procès est fini me, prêchent l'indiscipline et la désobéis- l'oubli.<br />
supportent pas l'examen. En refusant <strong>de</strong>'<br />
el je n'ai plus qu'à me taire ; vous pouvez sance et n'ont qu'un objectif, la désorga-<br />
Recevez, monsieur, l'assurance <strong>de</strong> mes<br />
comparaître <strong>de</strong>vant les juges du Luxem-<br />
sentiments distingués<br />
bourg, M. da Lur-Saluces avait certaine-<br />
avoir me condamner, vous m'aurez acquitté nisation <strong>de</strong> l'armée.<br />
LES CAISSES D'ÉPARGNE<br />
Perdu, sous le<br />
Général FÉVRIER.<br />
ment prévu ouo le néant <strong>de</strong>s accusations<br />
v<br />
aifence S S<br />
me<br />
? dG SOn » Eh bien, je crois que vous êtes le Ce sont ces journaux-là que le général<br />
obligerait le Sénat à renvoyer les prévenus<br />
te anciennc mal, non pas en tant qu'individus, mais en André veut introduire dans les casernes, Ce que dit là M. le général Février, Comme on le prévoyait, les sommes dé- in<strong>de</strong>mnes. Aussi no saurait-on lui en vou-,<br />
Se ««ff ^Sf^ - le jour où tant que représentants du système que nous sans doute afin <strong>de</strong> favoriser leur œuvre tous les généraux, tous les olfici ers le posées aux Caisses d'épargne en 1899 ont loir d'avoir refusé <strong>de</strong> subir une détention<br />
peuple enfin sortira <strong>de</strong> sa léthar<br />
été notablement inférieures à celles dont<br />
1<br />
*\<br />
Se avons combattu.<br />
immon<strong>de</strong> et <strong>de</strong> laisser celle-ci s'effectuer pensent.<br />
on j préventive aussi inutile qu'imméritée.<br />
« opéré le retrait. L'excé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s retraits I '<br />
précipitera, la tète Aucun sentiment généreux n'a insniré !ea<br />
haute, » C'est donc que M. Je procureur | en plein jour et sous l'égi<strong>de</strong> officielle. Tous ils savent que le gouvernement atteint près <strong>de</strong> cent milliona^ soit exacte- i différents arrêt» <strong>de</strong>U Haute-Cour. L'opinion<br />
<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés
générale est oue les juges, pronostiquant la '<br />
débâcle républicaine, ont voulu désarmer d'a-<br />
vance leurs futurs vainqueurs. C'est la peur<br />
oui a dicté chaoua sentence. Se sachant<br />
impuissants, nos sénateurs n'ont pas voulu<br />
8e montrer impitoyables.<br />
Un <strong>de</strong>s juges", M. Aucoin, a laissé échan-<br />
ger un mot qui en dit long sur l'état d'esprit<br />
<strong>de</strong> nos gouvernants. Au moment où les sé-<br />
cateurs examinaient ie cas <strong>de</strong> Déroulèdfe, la<br />
ouestion <strong>de</strong> la publicité du vote a été sou-<br />
levée 1 » Je ne comprends ras, a dit M. Au-<br />
coin, que mes collègues commettent l'im-<br />
pru<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> communiquer les noms <strong>de</strong>s vo-<br />
tants à la presse.<br />
» Ce faisant, ils nous exposent aux plus<br />
cruelles représailles. Si l'on apprend, par<br />
exemple, que j'ai voté contre Déroulè<strong>de</strong>, et<br />
contre Guérin, je cours le risque d'être<br />
insulté dans la rue par les passants et hué<br />
<strong>de</strong>s sergents <strong>de</strong> ville. »<br />
En entendant ce langage, les sénateurs ont<br />
regardé avec une surprise non dissimulée<br />
"le malheureux Aucoin. Ce juge, qui dévoile<br />
<strong>de</strong> la sorte l'état mental <strong>de</strong>s masses popu-<br />
laires, n'était pas <strong>de</strong>s plus mal inspirés.<br />
En somme," il résulte <strong>de</strong>s propos qui<br />
s'échangent dans les couloirs que les parti-<br />
sans <strong>de</strong>s rigueurs ont obéi à <strong>de</strong>s mobiles <strong>de</strong><br />
haine, tandis que les indulgents ont consi-<br />
déré l'état <strong>de</strong> " l'opinion et n'ont pas cru<br />
<strong>de</strong>voir braver le pays. Voilà toute l'explica-<br />
tion <strong>de</strong>s différents arrêts rendus aujourd'hui<br />
par la Haute-Cour.<br />
II est certain que rarement un gouverne-<br />
ment a été plus discrédité que "celui qui<br />
urési<strong>de</strong> actuellement à nos <strong>de</strong>stinées.<br />
Vous savez que le grand-duc Wladimir,<br />
l'oncle du tsar, se trouve actuellement à<br />
Paris. L'année <strong>de</strong>rnière, à la même époque,<br />
ce prince dinait à l'Eiysée et était l'hôte' du<br />
«rési<strong>de</strong>nt Faure. Pourquoi, cette fois-ci, le<br />
grand-duc Wladimir n'a-t-il pas accordé la<br />
même faveur à M. Loubet'.' Cette abstention<br />
provoque beaucoup <strong>de</strong> commentaires. On<br />
raconté que le prince, invité à diner à<br />
l'Elysée par le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République,<br />
s'est carrément dérobé à cette corvée.<br />
M. Louhet a été d'autant plus mortifié nar<br />
ce refus que le grand duc Vladimir a obéi<br />
aux ordre's du tsar. Nicolas II est, en effet,<br />
profondément irrité <strong>de</strong> l'attitu<strong>de</strong> stuoi<strong>de</strong><br />
qu'observent nos gouvernants à l'égard <strong>de</strong><br />
l'Angleterre. L'empereur aurait voulu oue ia<br />
France profitât <strong>de</strong> la guerre du Transvaal<br />
pour infliger une leçon méritée aux usurpa-<br />
teurs <strong>de</strong> l'Egypte. M. Delcassé a refusé, vous<br />
ie savez, il y a trois mois, <strong>de</strong> recevoir à ce<br />
sujet les ouvertures du comte Mouraview ;<br />
ie tsar n'a pas pardonné à M. Deicassé cette<br />
défection honteuse-<br />
11 paraît qu'à la cour <strong>de</strong> Saint-Pétersbourg,<br />
on n'appeilè pius notre ministre <strong>de</strong>s affaires<br />
que « là colonel <strong>de</strong> la cavalerie <strong>de</strong> Saint-<br />
Georges. )-. M. Delcassé est coionei <strong>de</strong> ce<br />
célèbre régiment comme le grand duc Vla-<br />
dimir est le colonel <strong>de</strong>s Cosaques du Don.<br />
!• Pour revenir au prince, permettez-moi<br />
d'ajouter qu'après avoir refusé <strong>de</strong> diner chez<br />
M. Loubet, ie grand duc n'a pas hésité à dé-<br />
férer aux invitations <strong>de</strong> M. Deschanel, du<br />
comte Boni <strong>de</strong> Casteilane et <strong>de</strong> plusieurs<br />
autres personnalités <strong>de</strong> l'aristocratie du<br />
faubourg Saint-Antoine et du boulevard<br />
Saint-Germain. Je n'ai pas besoin da vous<br />
dire à quelles réflexions" on se livre dans le<br />
mon<strong>de</strong> officiel. Mais les Lanessan, les Del-<br />
cassé et les Loubet se moquent joliment <strong>de</strong><br />
nos commentaires.<br />
Jamais les couloirs du Sénat n'ont été<br />
plus animés qu'aujourd'hui. Tous ies parents<br />
<strong>de</strong>s acquittés sont là ; tous veulent assister<br />
à la lecture <strong>de</strong> l'arrêt qui va «lettre fin aux<br />
odieuses trames du commissaire Bérenger<br />
et du procureur Bernard.,<br />
MENAI, QUE.<br />
M FIL SPECIAL<br />
hors cadres nour être affecté au service<br />
d'état-major, "en remplacement du chef <strong>de</strong><br />
bataillon breveté Moinier, promu et réinté-<br />
gré dans les cadres <strong>de</strong> l'arme d'infanterie,<br />
et a été nommé à un emploi <strong>de</strong> son gra<strong>de</strong>, à<br />
l'état-major du 18e corps' d'armée.<br />
Le général Jamont. généralissime, vice-<br />
prési<strong>de</strong>nt du conseil supérieur <strong>de</strong> la guerre,<br />
se rendra, vers le 15 courant, à Brest pour<br />
y inspecter ies travaux <strong>de</strong> défense <strong>de</strong>s côtes<br />
et. notamment, ceux <strong>de</strong> l'ile d'Ouessant.<br />
Pendant le séjour du général Jamont à<br />
Brest, les conlre-tornilleûrs Fleurus et La<br />
Etre <strong>de</strong> l'escadre du Nord seront mis à sa<br />
dis position.<br />
M. da la Cornillère, colonel au GTe d'in-<br />
fanterie, a été mis en activité hors cadre<br />
pour être affecté au service <strong>de</strong> l'état-major,<br />
èn remplacement da M. le colonel Pelécier.<br />
M. Cou<strong>de</strong>r <strong>de</strong> Foulogneu, chef <strong>de</strong> bataillon<br />
à l'état-major particulier du génie, a été<br />
mis en activité hors cadres, pour être nommé<br />
à un emploi <strong>de</strong> son gra<strong>de</strong> au service géo-<br />
graphique.<br />
GUILLAUME îl m FRANCE<br />
Berlin, 4 janvier.<br />
Le Yols Zeilung prétend que l'empereur<br />
Guillaume se rendra en France au mois <strong>de</strong><br />
mai ou juin avec une escadre composée da<br />
<strong>de</strong>ux navires, cuirassés <strong>de</strong> premier' rang, et<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux petits croiseurs.<br />
Paris, 4 janvier.<br />
Il fait un temps horrible. La pluie tombe,<br />
fine et serrée. Qu'importe? Les voitures ar-<br />
rivent, nombreuses, par la rue <strong>de</strong> Tournon.<br />
Des piétons, hommes et femmes, abrités<br />
sous leur parapluie, se hâtent vers ia porte<br />
du Luxembourg,<strong>de</strong>vantlaquelle <strong>de</strong> nombreux<br />
curieux stationnent.<br />
Malgré la pluie, la consigne est pius que<br />
jamais rigoureuse. On refuse impitoyable-<br />
ment l'entrée à toute personne non munie<br />
<strong>de</strong> cartés.<br />
Les agents et les gar<strong>de</strong>s républicains sont<br />
en force. Nous remarquons "au passage les<br />
parents <strong>de</strong>s accusés: Mme Buffet mère, Mme<br />
André Buffet, M. et Mme Pierre Buffet, Mme<br />
<strong>de</strong> Sabran-Pontevès, Mme <strong>de</strong> Ramei, Mlie<br />
Jeanne Dérouiè<strong>de</strong>, M. et Mme André Dérou-<br />
lè<strong>de</strong>, Mme Barillier, Mme et Mile Dubuc, M.<br />
Louis Guérin.<br />
Les agents refusent, avec une férocité<br />
Sans égale, aux parents da MM. Buffet et<br />
Déroulè<strong>de</strong>, et au frère <strong>de</strong> Guérin d'aller voir<br />
les condamnés, avant i'audience.<br />
Ils accomplissent la consigne, que <strong>de</strong>s mi-<br />
sérables leur ont donnée. Les agents, d'ail-<br />
leurs, exécutant toujours leur consigne, éloi-<br />
gnent tous les curieux et font le vi<strong>de</strong> autour<br />
du palais.<br />
L'audience publique<br />
èst ouverte à midi 20.<br />
Jamais, même pendant les audiences ies<br />
plus mouvementées, on ne vit pareille af-<br />
iluence dans les tribunes publiques.<br />
Les accusés sont introduits. Un silence<br />
général se fait. On les observe avec atten-<br />
tion. MM. Go<strong>de</strong>froy, <strong>de</strong> Sabran, <strong>de</strong> Ramei et<br />
da Vaux sont placés au premier rang. Les<br />
avocats les félicitent au passage. Puis vient<br />
Déroulè<strong>de</strong>, appuyé sur i'épauië <strong>de</strong> Barillier,<br />
marchant lentement. On les laissa s'asseoir<br />
côte à côte sans les séparer, comme à l'or-<br />
dinaire, par un gar<strong>de</strong>..<br />
Enfin, "suivent MM. Buffet. Guérin et Du-<br />
buc. Ce <strong>de</strong>rnier a une rieur bleue à la bou-<br />
tonnière. Tous les regards sont touraés vers<br />
les accusés.<br />
On procè<strong>de</strong> à l'anpel nominal <strong>de</strong>s juges.<br />
Sont absants: MM. Fâye, Frogier.<strong>de</strong> Poulevoy<br />
et Géry-Legrand.<br />
Au moment dc l'appel du nom <strong>de</strong> M. <strong>de</strong><br />
Casabianca. Déroulè<strong>de</strong> fait, à l'adressa du<br />
sénateur <strong>de</strong> la Corse, un signe <strong>de</strong> remercie-<br />
ment pour son intervention toujours favora-<br />
ble au"cours <strong>de</strong> ces longs débats.<br />
Le procureur général, plus pâle que jamais,<br />
affecte <strong>de</strong> causer avec ses substituts.<br />
UOÏiirl xrectes<br />
Paris, 4 janvier.<br />
M. Boy, contrôleur hors classa dans le<br />
Tarn-et-Garonne, est nommé contrôleur prin-<br />
cipal dans le Tarn.<br />
M. Pons nasse <strong>de</strong>s Basses-Pyrénées, dans<br />
le Tarn-et-Garonne.<br />
M. Ducos passe <strong>de</strong> l'Ardèehe dans lesBas.-<br />
ses-Pyrénées.<br />
M. Guesnin passe <strong>de</strong>s Deux-Sèvres dans la<br />
Vienne.<br />
M. Lavigne nasse <strong>de</strong> la Loire-Inférieure<br />
dans les Deux-Sèvres.<br />
10<br />
, Paris, 4 janvier,<br />
<strong>de</strong> France du 28<br />
Bilan <strong>de</strong> la Banque <strong>de</strong> France du 28 dé-<br />
cembre au 4 janvier :<br />
, En caisse, or. 1.S65.305,448 ; dira., 1,347,471<br />
' argent. 14.706.6S3 ; riim.. 1.008,241.<br />
Portefeuille. 1.267,625.546 ; aug. 67,S33.S~7.<br />
Avances sur titres 503,137,787,855; augment.,<br />
£0.262,953.<br />
Comotes courants Particuliers, 570,441,017<br />
dira., " 32,356.019.<br />
ComDte courant trésor, 276,315,249; diminu-<br />
tion, 6.081.993.<br />
Billets en circulation, 416,299,537; augmenta-<br />
tion, 179,502,510.<br />
Bénéfices bruts escomptes et intérêts divers<br />
pouria semaine, 1,850,974.<br />
avec violences el voies <strong>de</strong> Tait, les âge rus<br />
<strong>de</strong> la force publique, agissant pour l'exécu-<br />
tion <strong>de</strong>s lois;<br />
Attendu enfin que les circonstances atté-<br />
nuantes ont été déclarées en faveur <strong>de</strong> Buf-<br />
fet, Déroulè<strong>de</strong>, <strong>de</strong> Lur-Saluces, contumax,<br />
et Guérin,<br />
Déclare lesdits Buffet, Déroulè<strong>de</strong>, Lur-<br />
Saluces, contumax, ct Guérin coupables<br />
du crime <strong>de</strong> complot, prévu et puni par<br />
l'article 80, paragraphe 1 el 2 du Co<strong>de</strong><br />
pénal ;<br />
Déclare Guérin mal fondé dans ses con-<br />
clusions tendant à la disjonction <strong>de</strong>s crimes<br />
et délits retenus comme connexes par l'ar-<br />
rêt <strong>de</strong> renvoi, l'en déboute cl statuant en<br />
conséquence sur les faits dont il s'agit, le<br />
déclare, au contraire, coupable.<br />
I - Du délit <strong>de</strong> détention sans autorisation<br />
d'armes et munitions <strong>de</strong> guerre, ou d'un<br />
dépôt d'armes, prévu et puni par les arti-<br />
cles 3 et 4 do la loi du 24 mai 1834 ;<br />
2* Du délit d'outrages envers les agents,<br />
prévu ct puni par l'article 224 du Co<strong>de</strong> pé-<br />
nal ;<br />
3' Du délit d'altaque avec violences et<br />
voies <strong>de</strong> fait envers les agents <strong>de</strong> la force<br />
publique, prévu>et puni par l'article 212 du<br />
Co<strong>de</strong> pénal ;<br />
Déclare enfin qu'il existe <strong>de</strong>s circonstan-<br />
ces atténuantes en faveur <strong>de</strong> Buffet, Dérou-<br />
iè<strong>de</strong>, Lur-Saluces, contumax, et Guérin.<br />
Tous les avocats ont écouté l'arrêt <strong>de</strong>bout.<br />
Au bano <strong>de</strong>s accusés, un seul s'est levé,<br />
M. Buffet. Les autres sont restés assis.<br />
Au milieu <strong>de</strong> l'émotion générale, M. le<br />
-prési<strong>de</strong>nt ordonne :<br />
Huissiers, mettez immédiatement en liberté<br />
MM. Go<strong>de</strong>froy, <strong>de</strong> Sabran, <strong>de</strong> Vaux, <strong>de</strong> Uamel,<br />
Dubuc et Bariiiier. (Vive sensation.)<br />
Une scène émouvante<br />
Les acquittés se lèvent, très dignes, tour-<br />
nant leurs regards autour d'eux, vers ies<br />
amis qu'ils quittent et qui ont été leurs<br />
compagnons pendant <strong>de</strong> si longs jours.<br />
Bariiiier sé jette, vibrant d'émotion, dans<br />
les bras <strong>de</strong> Déroulè<strong>de</strong>. Le chef et le soldat<br />
s'embrassent par <strong>de</strong>ux fois. L'émotion étreint<br />
toutes les poitrines. Des larmes perlent au<br />
bord <strong>de</strong> bien <strong>de</strong>s yeux.<br />
Tout à coup, sur un mouvement <strong>de</strong> Dérou-<br />
lè<strong>de</strong>, Barillier se redresse et, avec une éner-<br />
gie, un accent plus puissant que jamais,<br />
s'écrie : « Vive là nation ! Vive la République<br />
du peuple ! Vive Dérouiè<strong>de</strong> toujours ! »<br />
Dubuc, à son tour, se tourne vers Guérin,<br />
lui serre la main et s'écria : « Nous sommes<br />
réconciliés maintenant. A bas les exploiteurs<br />
du peuple S »<br />
Tous les royalistes serrent la main à MM.<br />
Buffet et Déroulè<strong>de</strong> et envoient un salut<br />
amical à Guérin.<br />
MM. Go<strong>de</strong>froy et ds Vaux crient: « Vive la<br />
France ! »<br />
Tous sortent, suivis par tous les regards.<br />
M. <strong>de</strong> Vaux est, comme d'habitu<strong>de</strong>, emporté<br />
sur une chaise à porteur.<br />
Le banc <strong>de</strong>s accusés a maintenant quelque<br />
chose <strong>de</strong> sinistre. Au milieu <strong>de</strong>s "places<br />
vi<strong>de</strong>s, disséminés sur les divers bancs,' ayant<br />
<strong>de</strong>ux gar<strong>de</strong>s à leurs côtés, sa trouvent les<br />
trois hommes, les trois bons Français qui,<br />
au cours <strong>de</strong> ces débats, par leur caractère,<br />
leur énergie indomptable, leur voionté <strong>de</strong><br />
fer, se sont montrés en quelque sorte ies<br />
géants, à côté <strong>de</strong>s pygmées qui les jugeaient.<br />
Les trois accusés"s'ont là, caimes et dédai-<br />
gneux.<br />
Réquisitions du procureur général<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt. — La paroie est au procureur<br />
générai pour ses réquisitions.<br />
M. ie procureur générai. — Vu l'arrêt <strong>de</strong> ia<br />
Cour nous requérons qu'il lui piaise d'appliquer<br />
aux accusés déclarés" coupables les articles du<br />
Co<strong>de</strong> pénal et <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong>' 1831, don; ils ont en-<br />
couru i'application.<br />
noms <strong>de</strong>s douzes<br />
; jury. L'effet est<br />
Je dois un salut au jury <strong>de</strong> laSeinii qt<br />
m'a acquitté.<br />
Et l'accusé énumèro les<br />
jurés qui composaient c;<br />
saisissant.<br />
Votre verdict sc:a pour notre histoire<br />
parlementaire uno honte ineffaçable. (Hu-<br />
meurs). Lanation, la partie saine du parti<br />
républicain sont lasses <strong>de</strong> voire régime.<br />
Oui! le peuple est las <strong>de</strong> toutes ces hontes.<br />
(Nouvelles et violentes rumeurs).<br />
EnsCvclissez-moi dans quelque détention<br />
lointaine, chassez-moi <strong>de</strong> la pairie, le châ-<br />
timent Je plus dur pour le vieux soldat que<br />
;je suis. Je reviendrai quand reviendra la<br />
justice, quand le pays sera enfin libéré.<br />
Je finirai par une double acclamation.<br />
Encore et. toujours je crierai : Vive l'armée<br />
<strong>de</strong> la France 1 Vive la République du peu-<br />
ple !<br />
L'émotion <strong>de</strong> l'auditoire est <strong>de</strong> plus on<br />
nlus vive. La scène est d'une gran<strong>de</strong>ur uni-<br />
oue.<br />
' A ! on tour Guérin se lève.<br />
Déclaration da Guérin<br />
Courage<br />
Il énumère: rticlss.<br />
ouel-<br />
La Grève <strong>de</strong> Saiiit-Stlenna<br />
Saint-Etienn», 4 <strong>Janvier</strong>.<br />
MM. Grnner. arbitre, choisi car les Compa-<br />
gnies, er^ Jaurès, arbitre <strong>de</strong>s mineurs, ont en<br />
do 9 h. 35 à 10 heures, une conférence dans le<br />
•cabinet du préfet.<br />
Après un échange d'observations, les <strong>de</strong>ux<br />
arbitres ont décidé que la note <strong>de</strong>s Comnaeniês<br />
pouvait être modifiée. Un compromis sera ré-<br />
digé domain, oui tiendra comote <strong>de</strong>s modifica-<br />
tions indiquées.<br />
L'impression générale, hier soir, après la réu-<br />
nion à la préfecture entra arbitres," est oue la<br />
question est en voie d'arrangement. Il ne s'agit<br />
plus maintenant oue da discuter lés détails ,<br />
après que la Compagnie <strong>de</strong> la Loire, oui avait<br />
fait <strong>de</strong>s réserves, aura fait connaître son adhé-<br />
sion à la lettre <strong>de</strong>s Comnagnies.<br />
NOUVELLES MILITAIRES<br />
Paris, 4 janvier.<br />
Le général <strong>de</strong> Galliflet, ministre <strong>de</strong> la<br />
guerre, vient d'adresser aux commandants<br />
<strong>de</strong> corps d'armée, la circulaire suivante s<br />
Paris, 1" janvier <strong>1900.</strong><br />
Mon cher général,<br />
La communication qui vient <strong>de</strong> m'être faite d'un<br />
ordre du jour récent, m'a permis <strong>de</strong> constater<br />
<strong>de</strong>s tolérances fâcheuses auxquelles j'ai décidé<br />
<strong>de</strong> remédier. J'interdis en conséquence, <strong>de</strong> la<br />
façon ia plus absolue, i'introduction par un<br />
moyen quelconque dans ies cercles d'officiers et<br />
<strong>de</strong> sous -officiers et dans tous las bâtiments mili-<br />
taires <strong>de</strong>s journaux, revues, brochures et autres<br />
écrits qui attaquent <strong>de</strong> Darti rais les institutions<br />
nationales, le prési<strong>de</strong>nt da la Réoublique et le<br />
gouvernement.<br />
Parmi ces publications, les unes excitent les<br />
soldats à l'indiscipline et au méDris da leurs<br />
chefs; las autres excitent ces chefs à la révolte<br />
et au mépris <strong>de</strong>s pouvoirs établis. Le3 unes et<br />
ies autres seront comprises dans la même me-<br />
sure d'exclusion.<br />
M. Fleury, chef d'escadrons <strong>de</strong> cavalerie<br />
hors cadre à l'état-major du 12e corns d'ar-<br />
mée, a été nommé à l'emploi <strong>de</strong> chef d'état<br />
major da la 5e division da cavalerie, en<br />
remplacement du lieutenant-colonel <strong>de</strong> ca-<br />
valerie d'Estainville, réintégré dans les ca-<br />
dres <strong>de</strong> son arme.<br />
M. Vidal, chef <strong>de</strong> bataillon breveté tu He<br />
régiment d'infanterie, a. été sais ea activité<br />
Le contre-appel terminé, la prési<strong>de</strong>nt<br />
donne lecture,' âu milieu d'un silence solen-<br />
nel, <strong>de</strong> l'arrêt rendu par ia Haute-Cour pro-<br />
nonçant l'acquittement <strong>de</strong> MM. Go<strong>de</strong>froy, da<br />
Sabran, <strong>de</strong> Ramei, <strong>de</strong> Vaux, Bariiiier et<br />
Dubuc, et déclarant coupables MM. Buffet,<br />
Dérouiè<strong>de</strong>, Guérin, et <strong>de</strong>" Lur-Saluces, con-<br />
tumax:<br />
La Haute-Cour,<br />
Statuant par un seul et même arrêt, tant<br />
sur les réquisitions <strong>de</strong> M. le procureur gé-<br />
néral que sur les, conclusions précé<strong>de</strong>m-<br />
ment prises par l'accusé Guérin, et tendant<br />
à la disjonction <strong>de</strong>s crimes et délits retenus<br />
comme connexes, par l'arrêt <strong>de</strong> renvoi du<br />
30 octobre 1899 ;<br />
Après avoir entendu M. le procureur<br />
général en ses réquisitions ; les défenseurs<br />
<strong>de</strong>s accusés présents et les accusés eux-<br />
mêmes, lesquels ont été entendus les <strong>de</strong>r-<br />
niers, en leurs plaidoiries et moyens da<br />
défense ;<br />
Après en avoir délibéré conformément à<br />
la loi ;<br />
1* En ce qui concerne les accusés Go<strong>de</strong>-<br />
froy, <strong>de</strong> Pontevès-Sabran, <strong>de</strong> Ramei, <strong>de</strong><br />
Vaux, Barillier et Dubuc;<br />
Attendu qu'il n'existe pas contre eux <strong>de</strong>s<br />
preuves suffisantes qu'ils se soient rendus<br />
coupables du crime <strong>de</strong> complot qui leur<br />
était reproché ;<br />
Déclare lesdits Go<strong>de</strong>froy, <strong>de</strong> Pontevès<br />
<strong>de</strong> Sabran, <strong>de</strong> Ramei, <strong>de</strong> Vaux, Barillier ct<br />
Dubuc, acquittés <strong>de</strong> l'accusation portée<br />
conlre eux, et ordonne qu'ils soient immé-<br />
diatement remis en liberté, s'ils ne sont re-<br />
tenus pour une autre cause ;<br />
~ • En ce qui concerne les accusés Buffet,<br />
Déroulè<strong>de</strong>, <strong>de</strong> Lur-Saluces, contumax, et<br />
Guérin,<br />
Attendu qu'il résulte <strong>de</strong> l'information et<br />
<strong>de</strong>s débats la preuve que lesdits accusés<br />
ont en 1898 et en 1899, sur le territoire <strong>de</strong><br />
la République, notamment à Paris, concerté<br />
et arrêté, avec une ou plusieurs personnes,<br />
un complot ayant pour but <strong>de</strong> détruire ou<br />
<strong>de</strong> changer le gouvernement;<br />
Qu'il en résulte également la preuve que<br />
le dit complot a été suivi- d'actes commis<br />
ou commencés pour en préparer l'exécu-<br />
tion ;<br />
3- En ce qui concerne l'accusé Guérin ;<br />
Attendu que les faits visés par lui clans<br />
les conclusions sus énoncées ont été re-<br />
connus comme connexes au crime <strong>de</strong> com-<br />
plot, par l'arrêt, <strong>de</strong> renvoi rendu par la<br />
commission d'instruction ;<br />
Attendu que les faits dont il s'agit se rat-<br />
tachent d'une manière certaine au crime <strong>de</strong><br />
complot sus énoncé ;<br />
Qu'ils avaient pour but d'assurer l'impu-<br />
nité <strong>de</strong> son auteur ;<br />
Que c'est avec raison que les faits ont<br />
été déclarés connexes ;<br />
Aitendu, en ce qui concerne la tentative<br />
d'hommici<strong>de</strong> volontaire sur les agents <strong>de</strong><br />
la force publique, qu'il n'existe pis contre<br />
Guérin <strong>de</strong> preuves suffisantes qu'il se soit<br />
rendu coupable <strong>de</strong> ce crime ;<br />
Mais attendu qu'il résulte <strong>de</strong> l'informa<br />
tion et <strong>de</strong>s débats la preuve qu'il a :<br />
1* A Paris, en 1899, détenu, sans y être<br />
légalement autorisé, <strong>de</strong>s arrrfes et muni-<br />
tions <strong>de</strong> guerre ou un dépôt d'armes ;<br />
2* A Paris, en août et septembre 1899,<br />
outragé par paroles, gestes ou menaces les<br />
agents <strong>de</strong> la force publique dans l'exercice<br />
ou à l'ocoasion <strong>de</strong> l'exercice <strong>de</strong> leurs fonc-<br />
lions ;<br />
El 3- Aux mêmes lieux et date3, attaqué<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt. — Accusés, avez-vous<br />
que chose à dire sur l'application <strong>de</strong> ia peine»<br />
Plaidoirie da M" Normand<br />
M- Normand, défenseur <strong>de</strong> M. Buffet, se<br />
présente à la barre. (Mouvement d'atten-<br />
tion.)<br />
L'heure <strong>de</strong>s plaidoiries est passé?. Mais .la<br />
voix <strong>de</strong> ia défense doit encore s'éiever une <strong>de</strong>r-<br />
nière fois en faveur <strong>de</strong> ceiui qui n'est plus<br />
un meuipé, mais déjà un condamné. (Mouve-<br />
ment.)<br />
J'ai le droit <strong>de</strong> dire quel sentiment da tris-<br />
tesse étreint tous les amis <strong>de</strong> M. Buffet à l'heure<br />
où l'on va faire supporter à cet honnête homme<br />
la peina du complot qui n'existe pas. (Murmu-<br />
res.)<br />
Pourquoi condamnez-vous les hommes dont je<br />
vois les" complices disDarus ? (Nouveaux murmu-<br />
res.)<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt. —• Maître. Normand, vous<br />
avez ia parole sur i'aDoiication <strong>de</strong> la peina !<br />
Dérouiè<strong>de</strong>. — Laissez-nous donc. Monsieur la<br />
prési<strong>de</strong>nt, emporter un bon souvenir <strong>de</strong> vous!<br />
M* Normand. — Qui donc a inspiré ces pour-<br />
suites, aujourd'hui condamnées?<br />
M. ie prési<strong>de</strong>nt. — Je vais vous retirer ia pa-<br />
role. (Bruit.)<br />
Déroulè<strong>de</strong>. — Qui ies a inspirées? C'est Lou-<br />
bet. parbleu ! (Violentes protestations sur les<br />
bancs du Sénat.)<br />
M* Normand. — Je m'arrête puisqu'il nous est<br />
interdit ce discuter un arrêt inique.<br />
Frappez cet honnête homme !<br />
Frappez-le donc pour qu'on puisse mesurer<br />
toute l'étendue ds la haine qui a inspiré ces<br />
poursuites ! (Violentes protestations. Cris : Ré-<br />
quisitions ! Réquisitions S)<br />
Le prési<strong>de</strong>nt". — M".Normand je vais aie voir<br />
obligé <strong>de</strong> faire requérir contre vous.<br />
Le procureur générai se iève.<br />
M° Normand. — Je parle <strong>de</strong>s sentiments <strong>de</strong>:<br />
haine seulement, <strong>de</strong> ceux qui ont inspiré les<br />
poursuites. (Nouveau bruit).<br />
Dérouiè<strong>de</strong>. — Oui. c'est une honte ! (Exclama-<br />
tions indignées. Tumulte).<br />
Le prési<strong>de</strong>nt agite éperdûment sa sonnette<br />
et menace encore une fois le défenseur.<br />
M" Normand. — Je me tais, puisqu'on m'empê-<br />
che <strong>de</strong> parler, mais sachez que M. Buffet sera<br />
grandi par votre condamnation.<br />
Du fond <strong>de</strong> sa prison son visage olanera sur<br />
le siècle qui va s'ouvrir. (Sensation". Agitation<br />
prolongée).<br />
M.<br />
tion)<br />
Déclaration <strong>de</strong> M. Buffet<br />
Buffet se lève (Vif mouvement d'attîn<br />
Je ne viens pas implorer votre pitié. Je<br />
n'ai rien à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s adversaires.<br />
Vous m'avez condamné. Merci l<br />
En acquittant douze <strong>de</strong>s accusés, vous<br />
avez douze fois condamné le gouverne-<br />
ment. Merci ! (Sensation.)<br />
Quanta expliquer, ù motiver votre arrêt,<br />
vous n'y réussirez pas. Un bruit est par-<br />
venu jusqu'à moi : c'est que quelques-<br />
uns d'entre vous songeraient à m'appliquer<br />
la loi Bérenger. Je proteste <strong>de</strong> toute mon<br />
énergie, car il est une chose que je ne sau-<br />
rais accepter : c'est une mesure <strong>de</strong> faveur<br />
qui resterait suspendue sur moi comme une<br />
menace. (Sensation prolongée.)<br />
L'accent <strong>de</strong> fermeté, <strong>de</strong> résolution inébran-<br />
lable <strong>de</strong> M. Buffet fait la plus gran<strong>de</strong> impres-<br />
sion sur l'auditoire.<br />
Déclaration <strong>de</strong> Déroulè<strong>de</strong><br />
Déroulè<strong>de</strong> se dresse à son tour. Tous<br />
les regards convergent vers lui :<br />
Je ne parlerai pas <strong>de</strong> ma condamnation.<br />
J'aurais trop à vous dire. Vous m'avez<br />
déjà frappé <strong>de</strong> trois mois <strong>de</strong> prison pour<br />
outrages au prési<strong>de</strong>nt do la République,<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans pour outrages à la Haute-<br />
Cour. J'ignore si vous allez me bannir du.<br />
sol sacré <strong>de</strong> la Patrie ou me mettre en<br />
détention, mais peu importe. Vous savez<br />
bien que ma peine no sera pas éternelle,<br />
vous savez que je reviendrai.<br />
Je dois avant <strong>de</strong> vous dire adieu adres-<br />
ser un salut à la vaillante minorité qui a<br />
défendu la justice.,<br />
Je gar<strong>de</strong>rai <strong>de</strong> ces débats un souvenir<br />
ineffaçable. Ils m'ont permis <strong>de</strong> faire jus-<br />
tice enfin d'une calomnie infâme dont j'é-<br />
tais l'objet. J'ai pu donner ainsi à un géné-<br />
ral l'occasion <strong>de</strong> se laver d'une accusation<br />
non moins honteuse portée contre iui.<br />
N'atten<strong>de</strong>z <strong>de</strong> moi ni une parole <strong>de</strong> co-<br />
lère, ni une parole <strong>de</strong> regret, ni une <strong>de</strong>-<br />
man<strong>de</strong> d'indulgence. Je suis condamné ;<br />
mon cœur ne bal pas aujourd'hui plus vite<br />
qu'hier.<br />
Ou ïrai-je, peu importe, j'en reviendrai,<br />
je l'espère.<br />
Ce qui est certain, c'est, que vous avez<br />
rendu à notre cause un service signalé.<br />
Vous nous avez permis <strong>de</strong> sceller nos con-<br />
victions <strong>de</strong> la perle <strong>de</strong> notre liberté. Cette<br />
pensée m'ai<strong>de</strong>ra à oublier les souffrances<br />
que je vais avoir ù subir.<br />
Enfermé ou banni, ma <strong>de</strong>vise reste la<br />
même, ct je dis à mes amis : «<br />
toujours. Espérez quand môme ' ><br />
La lang'.ge, l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Guérin, témoi-<br />
gnent ds la même énergie, <strong>de</strong> la même<br />
fierté que ceux <strong>de</strong> ses co-accusés.<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt. —» Je vais suspendre l'au-<br />
dience publique. Gar<strong>de</strong>s, emmenez les -accusés.<br />
Caux-ci se lèvent et Déroulè<strong>de</strong> s'écrie :<br />
C'est ici que pour la première fois j'ai pu<br />
apprécier la valeur et le courage <strong>de</strong> mes<br />
co-accusés. Vous m'avez appris à connaître<br />
ces <strong>de</strong>ux hommes. Je suis heureux <strong>de</strong> ie<br />
dire en leur serrant publiquement la main.<br />
Et Déroulè<strong>de</strong> serre chaleureusement la<br />
main à M. Buffet, qui s'écrie :<br />
L'injustice commune fait notre union.<br />
Déroulè<strong>de</strong> serre ensuite la main à Guérin,<br />
qui la serre à M. Buffet. La scène est en ne<br />
peut pius poignante. Toute la salie est en<br />
proie à une émotion intense.<br />
Déroulè<strong>de</strong>. — Voilà tout le complot !<br />
Guérin. — C'est la première fois que<br />
nous sommes d'accord !<br />
Buffet. — Jo n'ai connu Guérin qu'en<br />
prison!<br />
Les trois accusés se retirent. Leurs dé-<br />
fenseurs les accompagnent en leur prodi-<br />
guant les plus chauds témoignages <strong>de</strong> sym-<br />
pathie. Da longs murmures d'admiration<br />
îes saluent <strong>de</strong>s tribunes.<br />
L'audience " publique est suspendue à 1<br />
heure 10, au milieu d'une effervescence in-<br />
dicible. La cour va délibérer sur l'applica-<br />
tion da ia peine à chacun <strong>de</strong>s condamnés.<br />
Départ <strong>de</strong>s acquittés<br />
Les six acquittés, MM. Go<strong>de</strong>froy, <strong>de</strong> Sa-<br />
bran, <strong>de</strong> Ramei, da Vaux, Bariiiier et Dubuc<br />
ont été réconduits, à leur sortie <strong>de</strong> ia salie,<br />
au ouartier cellulaire.<br />
Peu d'instants après, M. Albert Sorei,<br />
greffier en chef <strong>de</strong> la Haute-Cour, faisait te-<br />
nir à M. Mouquin, chargé <strong>de</strong> la surveillance<br />
du quartier cellulaire, ies ordres dc mise en<br />
liberté.<br />
Oa conduisait les prisonniers au greffe et<br />
on leur remettait les objets leur appartenant.<br />
La levée d'écrou signée, oa leur rendait la<br />
liberté.<br />
C'est M. Barillier qui est sorti ie premier,<br />
encore accompagné par <strong>de</strong>ux agents da la<br />
sûreté, oui i'o"nt"conduit, iui, à l'a prison <strong>de</strong><br />
la Santc* où il était détenu, pour lui faire<br />
accomplir la formalité da la levée d'écrou.<br />
En montant en voiture. M. Barillier a crié,<br />
aux nombreux journalistes qui s'empres-<br />
saient autour <strong>de</strong> iui « Vive la France!<br />
Malheureusement le meilleur <strong>de</strong>s Français<br />
est ià ! »<br />
Et en prononçant cette phrase, ie vaillant<br />
ami <strong>de</strong>" Dérouiè<strong>de</strong> montrait le Sénat d'un<br />
geste menaçant.<br />
Définitivement libre, sont sortis successi-<br />
vement M. <strong>de</strong> Sabran. accompagné do ia<br />
comtesse <strong>de</strong> Sabran; Dubuc, qu'était venu<br />
attendre Brunet, l'acquitté <strong>de</strong> ces jours <strong>de</strong>r-<br />
niers, M. do Ramei, qu'accompagnait Mma<br />
<strong>de</strong> Ramei; ie baron <strong>de</strong> Vaux, et enfin M. Go-<br />
<strong>de</strong>froy, entouré ds plusieurs amis. A tous<br />
on a donné <strong>de</strong> très "chau<strong>de</strong>s et très vives<br />
maroues <strong>de</strong> sympathie.<br />
M. et Mma <strong>de</strong> Sabran doivent partir sa-<br />
medi prochain pour la Touraine.<br />
Ajoutons un détail d'une gravité inouïe:<br />
A l'entrée, Mme ia baronne <strong>de</strong> Vaux mère,<br />
qui voulait passer et aller au plus tôt re-<br />
trouver son dis mala<strong>de</strong> et enfin libre, a <strong>de</strong>-<br />
mandé, supplié qu'on iui dit où il se trouvait.<br />
Les agents,"aussi odieux que leurs maîtres,<br />
ont répondu aux prières <strong>de</strong> cette mère par<br />
<strong>de</strong> grossières fins <strong>de</strong> non-recevoir !<br />
Tout est infâme dons est immon<strong>de</strong> procès.<br />
Au moment ou M. <strong>de</strong> Ramei, sorti la <strong>de</strong>r-<br />
nier du greffe, allait le quitter, l'audience<br />
publiqueVenait d'être terminée, et les trois<br />
condamnés réintégraient le quartier, Dérou-<br />
lè<strong>de</strong> en tête, soutenu par son défenseur, M*<br />
Faiateuf.<br />
En les apercevant, M. <strong>de</strong> Ramei s'est<br />
avancé vers'eux, et a embrassé MM. Buffet<br />
et Guérin.<br />
Acquitté et condamnés étaient très émus.<br />
î M. Buffet, à dix ans da bannissement. La<br />
voix eu plus uour les dix ans à ttéroulèdo.<br />
estcelKwle M. Chanlatrrel qui, ancien pré-<br />
cepteur dc M. André" Buffet, n'avait pas<br />
voulu, dans le scrutin qui concernait ce <strong>de</strong>r-<br />
nier, voter contre son ancien élève.<br />
Protestation<br />
Un certain nombre <strong>de</strong> sénateurs qui avaient<br />
vigoureusement protesté contre l'injustifia-<br />
ble condamnation prononcée par la Haute-<br />
Cour, ont voté auuremier tour <strong>de</strong> scrutin<br />
oui concernait M. Bùfï'el, cinq ans <strong>de</strong> bannis-<br />
sement, dans ie but <strong>de</strong> lui assurer la mini-<br />
mum <strong>de</strong> la peine et <strong>de</strong> rendre ainsi la peina<br />
moins odieuse.<br />
Cette attitu<strong>de</strong> n'ayant pas proluit le ré-<br />
sultat désiré, ces sénateurs, au <strong>de</strong>uxième<br />
tour <strong>de</strong> scrutin sur 'l'application da la peine<br />
à M. Déroulè<strong>de</strong>, ont fait" la déclaration sui-<br />
vante, que M. <strong>de</strong> Lamarzelle a portée à la<br />
tribune :<br />
Nous avons voté le minimum <strong>de</strong> cinq ans. con-<br />
vaincu oue ia majorité n'hésiterait pas à, s'y ral-<br />
lier. Cet. espoir ayant été déçu, nous ne vouions<br />
plus appliquer aucune peine.<br />
C'est ce qui explique la différence qui<br />
s'est produite dans" le'chiffre <strong>de</strong>s voix.<br />
M. <strong>de</strong> Lur Saluces condamné à<br />
dix ans <strong>de</strong> bannissement<br />
Par 13! voix contre 15, favorables à une<br />
peine <strong>de</strong> cinq ans et 59 abstentions. M. da<br />
Lur Saluées est condamné comme MM. Buffet<br />
et Dérouiè<strong>de</strong>, à dix ans <strong>de</strong> bannissement.<br />
Guérin condamné à dix. ans <strong>de</strong><br />
détention<br />
Enfin, la Cour examine le cas <strong>de</strong> Guérin.<br />
Un scrutin a lieu qui donne ies résultats<br />
suivants : 127 voix pour dix ans <strong>de</strong> déten-<br />
tion, 3 pour sent ans <strong>de</strong> cette peine, 7 pour<br />
cina ans: 50 abstentions.<br />
M. <strong>de</strong> Casabianca avait <strong>de</strong>mandé que la<br />
ouestion <strong>de</strong>s frais du procès qui atteignent<br />
un chiffre assez élevé comme on sait, sans<br />
pourtant arriver à celui <strong>de</strong> huit cent mille<br />
francs oui a été donné, fut réglés propor-<br />
tionnellement aux condamnations respec-<br />
tives <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s condamnés, défalcation<br />
faite <strong>de</strong>s frais imputables aux acquittés.<br />
Anrès une brève discussion, M. <strong>de</strong> Casa-<br />
bianca a retiré sa proposition.<br />
A quatre heures, i'audience secrète est<br />
suspendue nour la rédaction <strong>de</strong>s arrêts. Elle<br />
esc reprise "à cinq heures, pour soumettre<br />
ces arrêts à ia Cour.<br />
L'audience secrète prend fin<br />
à 5 heures moins cinq.<br />
A 5 heures, la prési<strong>de</strong>nt entre en séance.<br />
Les couloirs d'accès aux tribunes regorgent<br />
do car<strong>de</strong>s municipaux. Tous les sénateurs<br />
sont, à leur banc. La place réservée aux ac-<br />
cusés est vi<strong>de</strong> comme sont vi<strong>de</strong>s les bancs<br />
réservés aux témoins. U n'y a même pas <strong>de</strong><br />
sar<strong>de</strong>s, ce oui donne, à cette partie <strong>de</strong> la<br />
saile hier encore si vivante, un aspect morne<br />
et lugubre.<br />
M- Quentin, seul, s'est assis au premier<br />
banc <strong>de</strong>s accusés.<br />
A 5 heures trois minutes, le prési<strong>de</strong>nt<br />
commence ia lecture da l'arrêt. Les avocats<br />
présents se lèvent, M- Oscar Faiateuf en<br />
tête.<br />
M. Faîlières donne donc, au milieu du plus<br />
profond silence lecture :<br />
1- De l'arrêt, condamnant MM. Buffet et<br />
Déroulè<strong>de</strong> à dix ans <strong>de</strong> bannissement et Gué-<br />
rin à dix ans <strong>de</strong> détention ;<br />
2- De l'arrêt condamnant par contumace,<br />
M. <strong>de</strong> Lur-Saluces à dix ans da bannisse-<br />
ment.<br />
Voici ie texte du Premier arrêt :<br />
réquisitions da M. le<br />
La Haute-Cour,<br />
Statuant sur les<br />
procureur générai.<br />
Après avoir entendu M. le procureur<br />
général en ses réquisitions, les conseils <strong>de</strong>s<br />
accusés et les accusés eux-mêmes, lesquels<br />
ont clé entendus les <strong>de</strong>rniers en leurs<br />
observations sur l'application <strong>de</strong> la peine, et<br />
après en avoir délibéré conformément à la<br />
loi:<br />
Attendu que, <strong>de</strong>s déclarations contenues<br />
au précé<strong>de</strong>nt arrêt . <strong>de</strong> la Haute-Cour en<br />
date <strong>de</strong> ce jour, ii résulte que les accusés<br />
Buffet, Déroulè<strong>de</strong> et, Guérin sont coupables<br />
d'avoir, en 1898 et 1899, sur le territoire <strong>de</strong><br />
la République, notamment à Paris, concerté<br />
et arrêté, avec une ou plusieurs personnes,<br />
un complot ayant pour but <strong>de</strong> détruire ou<br />
<strong>de</strong> changer le gouvernement avec cette cir-<br />
constance que ledit complot a été suivi<br />
d'actes commis ou commencés pour en pré<br />
parer l'éxecution ; que ces faits constituent<br />
le crime prévu par l'article 89, paragra-<br />
phe 1er du Go<strong>de</strong> pénal ;<br />
Attendu qu'il résulte encore dudit arrêt<br />
que Guérin seul s'est, en outre, en 1899, à<br />
Paris, rendu coupable <strong>de</strong>s délits : 1- <strong>de</strong><br />
détention,,sans autorisation, d'armes et <strong>de</strong><br />
munitions <strong>de</strong> guerre ou d'un dépôt d'ar-<br />
mes ; 2' d'outrages par paroles, gestes ou<br />
En Chambre du Conseil<br />
L'aitdience en chambre du conseii s'est<br />
ouverte par une très brève discussion; ie<br />
prési<strong>de</strong>nt a déclaré qus les peines déjà ap-<br />
pliquées aux condamnés sa confondraient<br />
avec celles qui allaient être prononcées.<br />
Ainsi Déroulè<strong>de</strong>, condamne une première<br />
fois à trois mois <strong>de</strong> prison pour outrages au<br />
prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République, une secon<strong>de</strong> fois<br />
à <strong>de</strong>ux ans pour outrages aux juges et au<br />
ministère publie, ne fera pas ces vingt-sept<br />
mois da prison.<br />
La raison en est que si cas <strong>de</strong>rnières pei-<br />
nes étaient subies, elles entreraient en dé-<br />
duction dans le compte <strong>de</strong>s années <strong>de</strong> bannis-<br />
sement, ce qui diminuerait la paine, le ban-<br />
nissement étant considéré comme une peina<br />
supérieure à l'emprisonnement.<br />
La cour est passée presque immédiate-<br />
ment au vote. C'est ia peine "la pius élevée<br />
oui d'abord a été mise aux voix.<br />
M.<br />
'%T'(' :;, -V '<br />
Buffet<br />
<strong>de</strong><br />
condamné â<br />
bannissement<br />
dix ans<br />
menaces envers les agents <strong>de</strong> la force pu-<br />
blique dans l'exercice ou à l'occasion <strong>de</strong><br />
l'exercice <strong>de</strong> leurs fondions ; et 3- d'atta-<br />
ques avec violences et voies <strong>de</strong> fait envers<br />
<strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> la force publique agissant<br />
pour l'exécution <strong>de</strong>s lois", délits prévus et<br />
Dunis par les articles 3 et 4 <strong>de</strong> la loi du<br />
24 mai 1834, îes articles 224, 209 et 212 du<br />
co<strong>de</strong> pénal ;<br />
_ Attendu toutefois qu'aux termes <strong>de</strong> l'ar-<br />
ticle 365 du Co<strong>de</strong> d'instruction criminelle,<br />
en cas <strong>de</strong> conviction <strong>de</strong> plusieurs crimes ou<br />
délits, la peine la plus forte sera seule pro-<br />
noncée, que la peine la plus forte est celle<br />
qui résulte <strong>de</strong> l'article 89 du Co<strong>de</strong> pénal;<br />
Attendu que, par le même arrêt, la<br />
Haute-Cour a déclaré les circonstances at-<br />
ténuantes en faveur <strong>de</strong>s trois accusés; qu'il<br />
y a lieu par suite <strong>de</strong> modérer la peine par<br />
l'application <strong>de</strong> l'article 463 du Co<strong>de</strong> pénal:<br />
Vu, en conséquence, lesdits articles 89<br />
paragraphe 1er et 463 du Co<strong>de</strong> pénal, en-<br />
semble les articles 20 et 32 du même Co<strong>de</strong>,<br />
l'article 4 <strong>de</strong> la loi du 24 mai 1835:<br />
Vu encore la disposition <strong>de</strong>s articles 368<br />
du co<strong>de</strong> d'instruction criminelle, 55, du<br />
Co<strong>de</strong> pénal el 9 <strong>de</strong> la loi du 22 juillet 1807.<br />
La Haute-Cour,<br />
Faisant application aux accusés <strong>de</strong>s dis-<br />
positions <strong>de</strong> loi dont il vient d'être donné<br />
lecture,<br />
Condamne Buffet (Anne-Joseph-<br />
Paul-André) à la peine du bannisse-<br />
ment pendant dix années.<br />
Condamne Déroulè<strong>de</strong> (Paul-Marie-<br />
Joseph) à la peine du bannissement<br />
pendant dix. années.<br />
Condamne Guérin (Jules-Napoléon) à<br />
la peine <strong>de</strong> la détention pendant dix<br />
années<br />
Et, après en avoir spécialement délibéré,<br />
dit qu'il n'y a lieu <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r contre Buf-<br />
fet, Déroulè<strong>de</strong> et Guérin à l'interdiction<br />
enté à la diligence <strong>de</strong> M. lo procureur gé.<br />
nêral, imprimé publié cl. affiché partout où<br />
besoin sera cl ordonne qu'il sera notifié<br />
sans délai, aux condamnés par le greffier dà<br />
la Haute-Cour.<br />
Pour M. <strong>de</strong> Lur-Laluces, l'arrêt est ainsi<br />
conçu :<br />
La Haute-Cour,<br />
Statuant sur les réquisitions <strong>de</strong>. M. le<br />
procureur général, après avoir entendu M<br />
le procureur général en ses réquisitions et"<br />
après en avoir délibéré, conformément à là<br />
loi :<br />
Attendu que la procédure <strong>de</strong> contumace<br />
suivie contre <strong>de</strong> Lur-Saluces, est régulière'<br />
Aitendu que <strong>de</strong> la déclaration contenuà<br />
au précé<strong>de</strong>nt arrêt <strong>de</strong> la Haute-Cour, en<br />
date <strong>de</strong> ce jour, il résulte que <strong>de</strong> Lur-Sa-<br />
luces est coupable d'avoir, en 1898 el 1899<br />
sur le territoire <strong>de</strong> la République, notam-<br />
ment à Paris, concerté et arrêté, avec une<br />
ou plusieurs personnes, un complot, ayant<br />
pour but <strong>de</strong> détruire ou <strong>de</strong> changer le gou-<br />
vernement avec celle circonstance que la<br />
dit complot a clé suivi d'actes commis oa<br />
commencés pour en préparer l'exécution ;<br />
que ce fait constitue le crime prévu par<br />
l'article 89, paragraphe premier, du Coda<br />
pénal ;<br />
Attendu que, parle même arrêt, la Cour<br />
a déclaré les circonstances atténuantes en<br />
laveur <strong>de</strong> l'accusé; qu'il y a lieu, par suile,<br />
do modérer la peine par application <strong>de</strong>s dis-<br />
positions <strong>de</strong> l'article 463 du même co<strong>de</strong> ;<br />
Vu les dits articles 89 et,' 463 du Co<strong>de</strong><br />
pénal ensemble, <strong>de</strong> l'article 32 du même<br />
co<strong>de</strong>, lesquels sont ainsi conçu :<br />
« Art. 89.— Le complot, ayant pour but<br />
les crimes mentionnés aux articles 86 et 87,<br />
s'il a été suivi d'un acte commis ou com-<br />
mencé pour en préparer l'exécution sera<br />
puni <strong>de</strong> la déportation, s'il n'a été suivi<br />
d'aucun acte commis ou commencé pour en<br />
préparer l'exécution la peine sera celle <strong>de</strong><br />
la détention ;<br />
« Il y a complot dès que la résolution d'a-<br />
gir est concertée et arrêtée entre <strong>de</strong>ux ou<br />
plusieurs personnes ; s'il y a eu proposition<br />
faite et non agréée do former un complot<br />
pour arriver aux crimes mentionnés dans<br />
les articles 86 et 87, celui qui aurait fait<br />
une telle proposition sera puni d'un em-<br />
prisonnement <strong>de</strong> un an à cinq ans ; le cou-<br />
pable pourra, <strong>de</strong> plus, être interdit en tout<br />
ou partie <strong>de</strong>s droits mentionnés à l'article<br />
42 êt l'article 463.<br />
» Les peines prononcées par la loi contre<br />
celui ou ceux <strong>de</strong>s accusés reconnus coupa-<br />
bles, en faveur <strong>de</strong> qui le jury aura déclaré<br />
les circonstances atténuantes, seront modi-<br />
fiées ainsi qu'il suit: si la peine prononcée<br />
par la loi est la mort, la cour appliquera la<br />
peine <strong>de</strong>s travaux forcés à perpétuité, ou<br />
celle <strong>de</strong>s travaux forcés à temps ; si la peine<br />
est celle <strong>de</strong>s travaux forcés à perpétuité,<br />
la cour appliquera la peine <strong>de</strong>s travaux<br />
forcés à temps ou celle <strong>de</strong> la réclusion; si<br />
la peine est celle <strong>de</strong> la déportation dans<br />
une enceinte fortifiée, la cour appliquera<br />
celle <strong>de</strong> la déportation simple où celle <strong>de</strong> la<br />
détention.<br />
» Mais dans les cas prévus par les arti-<br />
cles 96 et 97, la peine <strong>de</strong> la déportation<br />
simple sera appliquée ; si la peine est celle<br />
<strong>de</strong> la déportation. La Cour appliquera la<br />
peine <strong>de</strong> la détention ou celle du banisse-<br />
ment ; si la peine est celle <strong>de</strong>s travaux for-<br />
cés à temps, la Cour appliquera la peine dô<br />
la réclusion ou les dispositions <strong>de</strong> l'article<br />
401 sans toutefois pouvoir réduire la durée<br />
<strong>de</strong> l'emprisonnement au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 2 ans<br />
si la peine est celle <strong>de</strong> la réclusion, <strong>de</strong> la<br />
détention, du bannissement ou <strong>de</strong> la dégra-<br />
dation civique, la Cour appliquera les dis-<br />
positions <strong>de</strong> l'article 401 sans toutefois<br />
pouvoir réduire la durée <strong>de</strong> l'emprisonne-<br />
ment au-<strong>de</strong>ssous d'un an. Dans le cas où<br />
le Co<strong>de</strong> prononce le maximum d'une peine<br />
afllictive, s'il existe <strong>de</strong>s circonstances atté-<br />
nuantes, la Cour appliquera le minimum <strong>de</strong><br />
la peine ou même <strong>de</strong> la peine inférieure.<br />
» Art. 32. —- Quiconque aura été con-<br />
damné au bannissement sera transporté par<br />
ordre du gouvernement hors du territoire<br />
<strong>de</strong> la République ; la durée du bannissa-<br />
ient sera au moins <strong>de</strong> cinq années et.<strong>de</strong><br />
dix années au plus. »<br />
Faisant application <strong>de</strong>sdits articles.<br />
Condamne <strong>de</strong> Lur-Saluces (Eugène-<br />
Henri-Marie), â la peine du bannisse-<br />
ment pendant dix années.<br />
Et attendu que le susnommé est contu-<br />
max ;<br />
Vu l'article 472 du co<strong>de</strong> d'instruction<br />
crlminelie, ordonne que l'extrait du pré-<br />
sent arrêt sera, dans les trois jours, adressé<br />
au directeur <strong>de</strong>s Domaines et <strong>de</strong> l'enregis-'<br />
trementdu domicile du contumax;<br />
Vu encore les dispositions <strong>de</strong> l'article 308<br />
du co<strong>de</strong> d'instruction criminelle ;<br />
Condamne <strong>de</strong> Lur-Saluces aux frais en-<br />
vers l'Eiat, solidairement avec Buffet, Dé-<br />
roulè<strong>de</strong> et Guérin, condamnés par arrêt <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> la Haute-Cour <strong>de</strong> justice en date <strong>de</strong> ca<br />
jour ;<br />
Ordonne que le présent arrêt, sera rendu<br />
public dans la forme et dans les termes<br />
prescrits par la. loi du 2 janvier 1850 et<br />
exécuté à la diligence du procureur gé-<br />
néral.<br />
Après un premier tour da scrutin, qui n'a<br />
pas donné <strong>de</strong> résultats, la cour, par 115 voix<br />
contre 52 favorables au chiffre <strong>de</strong> cinq ans,<br />
et 35 absteutions, condamne M. André Buf-<br />
fet à dix ans <strong>de</strong> bannissement.<br />
Déroulè<strong>de</strong> condamné à dix ans<br />
<strong>de</strong> bannissement<br />
La cour passe ensuite à Déroulè<strong>de</strong>. Il y a<br />
également <strong>de</strong>ux tours <strong>de</strong> scrutin. Par 110<br />
voix contre 69 non et 20 on faveur du chiffre<br />
<strong>de</strong> cinq ans, Déroulè<strong>de</strong> est condamné, comme<br />
loi du 27 mai<br />
et<br />
édictée par l'article 19 <strong>de</strong> la<br />
1835 ;<br />
Prononce la confiscation <strong>de</strong>s armes<br />
munitions saisies au domicile <strong>de</strong> Guérin<br />
Condamne solidairement, Butfet, Dérou-<br />
lè<strong>de</strong> et Guérin aux trais envers l'Etat, i<br />
l'exception <strong>de</strong> ceux qui ont été exclusive<br />
ment, exposés à raison <strong>de</strong>là tentative d'as-<br />
sinat pour laquelle Guérin a été acquitté;<br />
Fixe au minimum la durée <strong>de</strong> la con-<br />
trainte par corps;<br />
Ordonne que le présent arrêt sera e.\é-<br />
Cette lecture est lugubrement accueillie.<br />
Intervention da M 0 Faiateuf<br />
A ce moment M- Faiateuf, défenseur <strong>de</strong><br />
Paul Déroulè<strong>de</strong>, se présente â la barre <strong>de</strong>s<br />
avocats :<br />
La Haute-Cour, en prononçant la peine <strong>de</strong> dût<br />
ans <strong>de</strong> bannissement contre Déroulè<strong>de</strong> n'a -t-ell»<br />
pas entendu confondre dans cette Daine celles à<br />
trois mois et à. <strong>de</strong>ux ans <strong>de</strong> prison qui ont été<br />
prononcées aux cours <strong>de</strong>s audiences contre M.<br />
Déroulè<strong>de</strong>?<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt. — La confusion est da droit.<br />
Il n'est pas nécessaire <strong>de</strong> le dire oac une déci-<br />
sion spéciale.<br />
Le procureur général intervenant :<br />
Je suis chargé <strong>de</strong> l'exécution da l'arrêt et î»<br />
déclare que cette question ne fait aucun doute.<br />
« Vive l'Armée ! A bas la Haute-Cour ! »<br />
Après ce court dialogue , le prési<strong>de</strong>nt,' .<br />
avant <strong>de</strong> déclarer l'audience levée, ordonna<br />
aux gar<strong>de</strong>s <strong>de</strong> faire évacuer les tribunes.<br />
M. Faîlières et les sénateurs restent à leur,<br />
poste, sans doute dans le but d'éviter ainsi<br />
une manifestation redoutée: mais à peine la<br />
paési<strong>de</strong>nt a-t-il donné l'ordre d'évacuatiors<br />
que, malgré la présence <strong>de</strong> nombreux gar<strong>de</strong>s<br />
républicains répandus un neu partout, da<br />
presque toutes les tribunes s'élève en même<br />
temps une formidable clameur: « Vivo l'AC-,<br />
mée! A bas la Haute-Cour! »<br />
On distingue également les cris <strong>de</strong> 1<br />
« Vive Guérin l A bas les juifsl A bas Ber-<br />
nard ! »<br />
Une longue agitation suit cotte démonstra-<br />
tion vigoureuse du Public <strong>de</strong>s tribunes apos-<br />
trophant la Haute-Cour. Le prési<strong>de</strong>nt, »•<br />
Faîlières, pâle, et les sénateurs, l'air dé-<br />
confit, sa sont tournés vers les tribunes»<br />
d où leur arrive cette ovation au rebours.<br />
Cependant gar<strong>de</strong>s et huissiers font éva-<br />
cuer les galeries. La sortie est fiévreuse-<br />
ment tumultueuse et s'effectue au mil' ûU<br />
d'imprécations adressées à la Haute-Cour- .<br />
Lorsque les sénateurs, débarrassés du u°<br />
<strong>de</strong>s protestataires se trouvent à neu pre»<br />
seuls, l'un d'eux, M. <strong>de</strong> Lamarzelle, s'écrie ..<br />
» Ah! l'exil est imoie ». C'est Victor MS 9 *<br />
par c* vers y»us condamne 1<br />
<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés
-.Ment Faîlières s'empresse alors <strong>de</strong><br />
W^dfice est levée,<br />
dire: l» u , 0 , La Haute -Cour a vécu.<br />
11
OERS<br />
Saramon.<br />
- Coure du marché :<br />
Halle aux grains.- Ela<strong>de</strong>tie. 13 fr. 50 à 14 »»<br />
blé. H fr. .. à 14 fr. 50 ; avotne, 7 50 à 8 fr. •»<br />
or"e, 8 fr. •» à 9 fr.; mais, 10 à 11 fr.OO; feves<br />
9 '50 a 10 fr. »»; Haricots, 17 »» à 18 fr.; le tout<br />
l'hect.; trèfle incarnat, en bourre <strong>de</strong> • »» à » fr.<br />
le sac; tenu grec, »» à •>»; esparcette, » »» à •»;<br />
ve~ces, »• à »».<br />
Volailles.— Poules, <strong>de</strong> 4 50 à 5 50 la Daire;<br />
Boulets, <strong>de</strong> 2 à o : dindons, <strong>de</strong> 10 à 15 ; din<strong>de</strong>s,<br />
île 6 à 9; canards, <strong>de</strong>. 3 à 4 50; Digeons. <strong>de</strong> 1 ..<br />
à 1 40; Dinta<strong>de</strong>s. <strong>de</strong> 5 50 à 6; lapins domestiques<br />
<strong>de</strong> » a » »» la pièce; oies et canards gras <strong>de</strong><br />
1 G0 a 1 70 le kilo; foies gras, <strong>de</strong> 1 25 à 1 fr. ia<br />
pièce.<br />
Gîufs, 1 fr. 10 la douzaine.<br />
Gibier.— Lièvres, <strong>de</strong> 4 50 à 5 50 la pièce: la-<br />
Bins, <strong>de</strong> 1 50 à 1 90; Derdreaux, <strong>de</strong> l S0 à 2 25.<br />
« Bétail. — AITaires calmes. Les veaux <strong>de</strong> boucherie<br />
ont été vendus <strong>de</strong> 0 05 à 0 70 le kilo,<br />
poids vif.<br />
' Porcs. — Cochons <strong>de</strong> lait. 28 à 38 fr. la pièce;<br />
codions <strong>de</strong> six mois, 35 à 50 fr. ; cochons gras,<br />
1 fr. à 1 fr; 15 le kilo, poids vif.<br />
Riscle.<br />
La foire <strong>de</strong> la Sain-Sylvestre, quoique tombant<br />
le dimanche, avait attiré beaucoup <strong>de</strong> promeneurs<br />
ct <strong>de</strong> marchands étalagisies. *<br />
Le foi rai 1 était onelaue peu dégarni :<br />
Grands bœufs. 700 à'800"fr. ; bouvtiions, 200 à<br />
"00 ir. : vaches. 350 à 450 fr. : vaches bretonnes.<br />
350 à 200 fr. ; bœufs <strong>de</strong> boucherie. Doids vif.<br />
0 fr. 60 le kilo ; veaux, 0 55 ; porcs gra's, 53 à 55<br />
francs le auintal ; Dorcelets. 25" à 30 fr.<br />
Chevaux <strong>de</strong> travail, 250 à 350 fr.; Doulains, 150<br />
à 400 fr.<br />
Oies grasses, 0 85 à 0 90 le <strong>de</strong>mi-kilo; foies,<br />
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paquet. .. fr. 20; Céleri, les 100 pieds, 6 fr. ..;<br />
Chicorée, les 10O Pieds. 4 fr. 59: Choux, la corbeille,<br />
lfr.50, Choux-fleurs, les 100 têtes, .. fr.;<br />
Cornichons, les 100 k., .. fr. : Emnards, la<br />
corbeil.. . fr. 25; Haricots, la corbeil.. . fr. ..;<br />
Laitue, les 100 Dieds. 3 fr. .. ; Laitue romaine,<br />
les 100 pieds. 3' fr. 75; Melons, les 100. ..' ...<br />
; Navets, le paauet, .. fr. 20; Oignons,<br />
plant le mètre carré," ..* fr. ..; Oignons movens,<br />
"en Paquet, ... kil., .6 fr. ...; Oignons petits,<br />
... le paquet, ... kil., .8 fr. .. ; Persil, l'e kil.,<br />
.'. 25 ; Piments, ia douz., . fr. .. ; Poireaux,<br />
)é paquet, .. fr. 35 ; Pois, ie sac, .. fr. ..;<br />
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les rhumes, la grippe, l'influcnza et en général les<br />
accès léhriles qui se manifestent au début <strong>de</strong> toutes les<br />
maladies. Les migraines, les névralgies, les fièvres intermitlentes<br />
et paludéennes, la lassitu<strong>de</strong>, le manque d'énergie,<br />
le rhumatisme, la goutte, les maux <strong>de</strong> reins, sont tributaires<br />
<strong>de</strong> cet héroïque médicament. . ••»..-<br />
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La foire, bien àU'eHie ait été avancée à cau?e<br />
<strong>de</strong> sa co nci<strong>de</strong>ncè avec le dimanche, a ète magnifique<br />
; il s'y est traité beaucoup d'affaires,<br />
surtout sur les bêtes à corne et pour la boucherie.<br />
Sans (îtro à la hausse, les cours se maintenaient<br />
activement.<br />
tes veaux, en grand nombre, se sont vendus<br />
60 et 70 c. le kilo ; les cochons gras ont été enlevés<br />
à 52 et 54 fr. les 50 kiios ; les porcelets <strong>de</strong><br />
25 à 30 fr.: la truffe étant gelée ne s'est vendue<br />
oue 2 fr. 50 ; le blé 50 fr. les 4|5 et le maïs 7 à<br />
7 fr. 50.<br />
Les filous ont profité do i'affiaence pour soustjairo<br />
quelques " porte-monnaie, heureusement<br />
peu garnis. "<br />
l\os correspondants-rédacteurs sont<br />
priés d'user <strong>de</strong>s premiers courriers,<br />
pour envoyer leur copie (faits personnels,<br />
extraits dc journaux, réponses<br />
et polémiques) et d'utiliser les <strong>de</strong>rniers<br />
trains, pour COMPLETE II<br />
leur premier envoi et pour les communications<br />
et nouvelles <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière<br />
heure.<br />
ETAT CiVIL DE TOULOUSE<br />
DÉCÈS DU 3 JANVIER<br />
Henri Maury. 6 ans, allée <strong>de</strong> Garonne 67 ;<br />
Alexandre Montrouziès, 2S ans, place Extérieure<br />
Saint-Michel 2 ; Bouïneau épouse Testard, 75<br />
ans, rue Maury 10 ; Arnaud Aupin. 2 ans 1(2, rue<br />
Matabian 7; Leyrat veuve Tronquet. 82 ans,<br />
allée Lafayctta 49 ; Jeanne Cazenave. 27 ans, rue<br />
Montaudran 56; Pierre Oudol, 42 an--, rue Gatien-Arnoult<br />
22 ; Jean Roberi. 12 ans, Gran<strong>de</strong>-<br />
Aliée ; Subra veuve Rouquié, 47 ans, Saint-Martin-du-Touch<br />
; Sudre veuve Gorac, 65 ans, rue<br />
Béteille 34; Paule Jubély. 32 ans, allée <strong>de</strong> Garonne<br />
66 : Pai.ro veuve Bour.ia<strong>de</strong>. 61 ans, rue<br />
Mage 24 ; Clémence Demay, 9 mois, rue du<br />
Dix-Avril 12 ; Jean Beynes. 56 ans, chemin du<br />
Chanl-du-Merle 53 ; Jean Dilhon, 42 ans, rue<br />
Leje.une 19 ; Saturnin Augé, 75 ans, rue Arnaud-<br />
Bernard 20.<br />
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Nord<br />
Ouest<br />
Est<br />
Est-Algérien<br />
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103 75;<br />
100 40<br />
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101 05 !<br />
97 75;<br />
99 25;<br />
61 60<br />
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99 30<br />
98 25<br />
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101 30<br />
101. 10<br />
1G0 85<br />
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101 50<br />
97 10<br />
99 25<br />
67 70<br />
91 30<br />
4210 »>><br />
725 »»<br />
614 »»<br />
1001 »»<br />
600 »<br />
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1725 »»<br />
1830 »»<br />
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193 »»<br />
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1892,<br />
1W;<br />
1883.<br />
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- . 1880<br />
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470 »»<br />
439 »»<br />
435 »»<br />
444 «»<br />
335 »»<br />
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» » » » »<br />
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350 »»<br />
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112 15'<br />
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23 »»!<br />
22<br />
4225<br />
720<br />
997<br />
615<br />
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1093 >»><br />
562 »»<br />
680 »:)<br />
3510 ».<br />
ii»»» »»<br />
1105 )»><br />
581 »»<br />
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470 »»<br />
491 50<br />
455 »»<br />
402* 50<br />
458 »»<br />
457 50<br />
450 »»<br />
470 50<br />
436 »»<br />
430 »»<br />
444 50<br />
339 »»<br />
257 50<br />
297 >»><br />
416 »»<br />
360 »»<br />
612 50<br />
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721 » »<br />
1004 »»<br />
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565 »»<br />
683 »»<br />
3510 »»<br />
»))))» »))<br />
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S7 Feuilleton du 5 <strong>Janvier</strong> <strong>1900.</strong><br />
PAR<br />
La baronne DE BOÙARD<br />
XXV<br />
Tandis qu'il <strong>de</strong>mandait en vain à son cerveau<br />
en désarroi <strong>de</strong> lui suggérer un biais,<br />
une échappatoire, un prétexte à atermoiement,<br />
il murmura d'une voix indécise, sans<br />
oser regar<strong>de</strong>r sa femme ou la baronne<br />
Hobstein qui, elles, le dévisageaient avi<strong>de</strong>ment.<br />
— A Semenow... certainement... mais<br />
Semenow n'est pas... Semenow est...<br />
i — Semanow n'est' pas libre, en effet, je<br />
n'y réfléchissais pas, dit froi<strong>de</strong>ment la princesse<br />
Esther. ..<br />
— Mais, insinua Valentine, Mme Ramyeska<br />
et sa fille n'y habitent que grâce à.<br />
une excessive tolérance du prince.<br />
Si adroite était la phrase que le nom <strong>de</strong><br />
Meta n'y était pas prononcé, qu'il n'y était<br />
pas fait mention <strong>de</strong>s enfants, et que ce qui<br />
avait paru si monstrueux à Alex, et si dii'ficile,<br />
se réduisait simplement à un congé<br />
poli donné à Mme Ramyeska... un congé<br />
<strong>de</strong> propriétaire à locataire, rien déplus.<br />
Cependant Alex ne pouvait se résoudre<br />
encore à trancher l'épineuse question.<br />
Esther eut un geste dépité.<br />
— Laissez donc, Valentine, dit-elle d'un<br />
ton amer, mon désir ne vaut pas la peine<br />
d'être pris en considération,<br />
La baronne Hobstein se pencha pleine <strong>de</strong> '<br />
sollicitu<strong>de</strong> vers ton amie.<br />
— Voyons, ne vous énervez pas ainsi,<br />
ma chérie ; votre mari ne dit pas non. Il<br />
réfléchit, il cherche les moyens. Cela vous<br />
ennuie, n'est-ce pas, cher prince, et je le<br />
conçois, d'agir personnellement ?<br />
Daniel a, vous le savez, un correspondant<br />
à Warna. Oh ! un garçon charmant, un<br />
homme du mon<strong>de</strong> parfait. Il se chargera<br />
<strong>de</strong> la communication, qui, ainsi, sera faite<br />
très délicatement.<br />
Il y eut encore un instant <strong>de</strong> lourd silence.<br />
Esther, soulevée sur son cou<strong>de</strong> dans une<br />
attitu<strong>de</strong> languissante, mais les yeux ar<strong>de</strong>nts,<br />
attendait.<br />
Alex', las à mourir, baissa la tête.<br />
Peut-être était-ce <strong>de</strong> honle et <strong>de</strong> douleur.<br />
Mais sa femme et Valentine Hobstein<br />
s'empressèrent <strong>de</strong> prendre pour un<br />
acquiescement ce mouvement quasi-machinal,<br />
et le cœur lui manqua pour les détromper.<br />
Envahi par une molle désespérance, par<br />
une invincible lâcheté, il était incapable"<strong>de</strong><br />
réagir contre elles.<br />
La paix... il ne voulait que la paix... à<br />
tout prix 1<br />
Pourtant cl cette suprême faiblesse, ni les<br />
remerciements débordants d'Esther, ni les<br />
assurances que « tout serait fait avec une<br />
extrême délicatesse », ne la lui donnèrent<br />
ce soir là.<br />
Il s'enferma d'abord , farouche, en sa<br />
chambre.<br />
Lâ, fourvoyé parmi <strong>de</strong> pitoyables toiles,<br />
un tableau <strong>de</strong> quelque valeur représentait<br />
sainle Elisabeth <strong>de</strong> Hongrie, chassée avec<br />
ses <strong>de</strong>ux enfants <strong>de</strong> son palais <strong>de</strong> Thuringe.<br />
Elle sortait à pas lents, par la porte d'honneur<br />
du burg, entre la double haie <strong>de</strong>s<br />
j vieux serviteurs qui pleuraient, courbés,<br />
1 sur son passage.<br />
Sur un <strong>de</strong> ses bras, elle portait le plus<br />
jeune <strong>de</strong> ses enfants'; elle guidait par la<br />
main l'aîné dont la line tète brune aux yeuxrésolus<br />
se détachait nettement sur la doublure<br />
d'hermine du manteau ducal.<br />
Ces <strong>de</strong>ux visages <strong>de</strong> chérubins étonnés<br />
et inquiets, celui <strong>de</strong> la jeune femme dépossédée,<br />
empreint d'une douleur et d'une résignation<br />
surhumaines dont il eut voulu<br />
fuir la vue et dont il ne pouvait détacher'<br />
ses regards, achevèrent <strong>de</strong> jeter le trouble<br />
dans l'âme du malheureux.<br />
Pour ne plus les voir, il sortit... Pour<br />
les oublier, il courut au casino, avi<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
bruit, <strong>de</strong> lumières éclatantes et <strong>de</strong> violentes<br />
émotions.<br />
Il y joua jusqu'au malin, comme un fou.<br />
XXVI<br />
Durant les premiers jours qui avaient<br />
suivi le prononcé du divorce, Meta, anéan-,<br />
tic par ce malheur à la consommation duquel,<br />
malgré tout, elle n'avait jamais voulu<br />
se résigner à croire, était restée plongée<br />
dans une douloureuse prostation dont, ni<br />
son amie Solange, ni sa mère, ne pouvaient<br />
la tirer.<br />
La petite Sœur <strong>de</strong> Charité, habituée cependant<br />
à panser bien <strong>de</strong>s blessures, ne<br />
savait quel remè<strong>de</strong> appliquer à celle-ci<br />
dont elle n'osait même son<strong>de</strong>r l'effroyable<br />
profon<strong>de</strong>ur.<br />
L'abattement persistant <strong>de</strong> Meta, <strong>de</strong>venant<br />
menaçant pour sa santé, causait à<br />
Mme Ramyeska <strong>de</strong> mortelles inquiétu<strong>de</strong>s.<br />
Une indisposilion assez sérieuse du petit<br />
Yanoz, prélu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s crises pénibles <strong>de</strong> la<br />
<strong>de</strong>ntition, vint arracher la jeune femme à<br />
sa torpeur.<br />
Encore une fois, le <strong>de</strong>voir la rendit à<br />
elle-même, au sentiment <strong>de</strong>s chères et<br />
lour<strong>de</strong>s responsabililés qui, désormais, lui<br />
incombaient tout entières.<br />
D'autres pouvaient goûter Tanière Volupté<br />
<strong>de</strong> bercer leur douleur dans [\é si-<br />
lence d'un farouche isolement, <strong>de</strong> s'y engourdir<br />
et <strong>de</strong> s'y oublier, en oubliant la<br />
terre entière ; d'autres pouvaient, avec<br />
l'âpre jouissance <strong>de</strong>s âmes inconsolées, se<br />
laisser mourir <strong>de</strong> leur chagrin...<br />
Elle, pas.<br />
. Il ne lui était pas permis <strong>de</strong> renverser la<br />
coupe d'amertume avant <strong>de</strong> l'avoir vidée<br />
jusqu'à la lie 4<br />
En abandonnant le champ <strong>de</strong> bataille<br />
avant la fin du combat, en se détachant <strong>de</strong><br />
la vie sans attendre que Dieu la rappelât,<br />
elle eût agi comme un soldat désertant le<br />
poste dont on lui avait confié la défense.<br />
Si broyé que fût son cœur par la plus<br />
terrible <strong>de</strong>s épreuves, car elle l'atteignait à<br />
la fois dans sa tendresse d'épouse, dans sa<br />
dignité do femme et <strong>de</strong> mère, il <strong>de</strong>vait survivre<br />
au <strong>de</strong>uil <strong>de</strong> ses plus légitimes affections...<br />
'Meta, d'ailleurs, sentit bientôt qu'il<br />
palpitait encore, car à la première annonce<br />
du mal <strong>de</strong> l'enfant, il se mitîi battre tumultueusement.<br />
• Les <strong>de</strong>ux jumeaux s'étaient, éveillés très<br />
gais, le matin, le petit Yanoz même un peu<br />
excité ; ils avaient ri et joué-dans leurs berceaux<br />
comme <strong>de</strong>s anges. Puis, soudain<br />
dans l'après-midi, Yanoz avait perdu son<br />
entrain. Sa petite tète blon<strong>de</strong> se pencha<br />
comme alourdie ; ses grands yeux bleus ai<br />
doux et si limpi<strong>de</strong>s s'assombrirent, <strong>de</strong>vinrent<br />
vagues et il se mit à jeter, <strong>de</strong> loin en<br />
loin, <strong>de</strong>s cris faibles et plaintifs.<br />
Mme Ramyeska remarqua bien vite cet<br />
accablement si différent <strong>de</strong> sa vivacité ordinaire<br />
et rendu plu3 frappant encore par le<br />
contraste <strong>de</strong>là mutinerie' <strong>de</strong> Yorghi.<br />
— Notre pelit Yanoz paraît souffrant, ne<br />
trouvez-vous pas, chère enfant ? <strong>de</strong>mandat-clle<br />
à Solange qui n'avait pas encore<br />
quille Semenow. Il ne s'amuse pas avec sa<br />
gaieté accoutumée.<br />
— Yanoz souffrant ?.,.<br />
Meta qui rêvait, silencieuse, repliée sur<br />
<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés<br />
elle-même, très pâle, au coin du feu, bondit<br />
comme touchée par la décharge d'une pile<br />
électrique.<br />
Souffrant, l'un <strong>de</strong>s chéris ?. .. et ce n'était<br />
pas elle qui, la première, s'en était<br />
aperçue !. ..<br />
Courant à l'enfant, elle l'arracha, pour<br />
ainsi dire, <strong>de</strong>s bras <strong>de</strong> Sonia qui le portait<br />
et, en le pressant contre elle, elle s'aperçut<br />
que la joue qui s'appuyait à la sienne était<br />
brûlante.<br />
Elle lui offrit le sein, mais Yanoz, fermant<br />
les yeux, les lèvres pincées, refusa <strong>de</strong> téter<br />
Comme si elle eût pesé d"un poids insoutenable,<br />
il laissait pendre sur son épau'e<br />
sa tète endolorie et pleurait plaintivement.<br />
Ses joues, du rose vif, passaient à une couleur<br />
nuancée <strong>de</strong> reflets bleuâtres pour revenir<br />
presque aussitôt à l'incarnat <strong>de</strong> la<br />
lièvre. Par instants, ses bras potelés si mignons,<br />
ses jambes fermes aux talons roses,<br />
agités d'une sorte <strong>de</strong> frisson, se raidissaient,<br />
tandis que le regard atone <strong>de</strong>venait d'une<br />
fixité singulière avec <strong>de</strong>s pupilles étrange^,<br />
ment dilatées.<br />
— Maman, vite, dit la jeune femme<br />
étreinte par une horrible angoisse, que Sta-<br />
vro coure à Warna chez le docteur Polo.<br />
En attendant, elle emportait l'enfant dans<br />
sa chambre, loin du bruit, dans un <strong>de</strong>mijour<br />
discrètement tamisé par les ri<strong>de</strong>aux,<br />
et les persiennes closes.<br />
Sur son front brûlant, elle appliquait <strong>de</strong>s<br />
compresses d'eau glacée que Gli-Gli, une<br />
terreur soudaine peinte sur son noir visage,<br />
rafraîchissait à chaque minute ; avec l'ai<strong>de</strong><br />
experte <strong>de</strong> Solange, elle couvrait ses jambes<br />
<strong>de</strong> sinapismes maintenus par <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> ouate, et faisait glisser non sans<br />
peine, entre les gencives contractées <strong>de</strong> l'entant,<br />
une petite cuillerée <strong>de</strong> sirop <strong>de</strong> fleurs<br />
d'oranger additionnée d'un goutte d'éther.<br />
Bien qu'elle eût peu encore l'expérience<br />
<strong>de</strong>s souffrances <strong>de</strong>s enfants et <strong>de</strong>s nombreux<br />
I Fabrique du Mon<strong>de</strong><br />
K" PAR JOUR<br />
dangers qui les menacent durant les premiers<br />
mois <strong>de</strong> leur frêle existence, elle<br />
avait cru discerner dans le malaise inquiétant<br />
qui terrassait le petit Yanoz les symptômes<br />
<strong>de</strong> cette effrayante éclampsie dont'le<br />
nom seul fait frissonner les jeunes mères.<br />
Puis la Petite sœur <strong>de</strong> Charité, qui avait<br />
déjà commencé près <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s son apprentissage,<br />
et Mme Ramyeska l'aidaient<br />
<strong>de</strong> leurs conseils et <strong>de</strong> leurs secours. A<br />
elles trois, elles prodiguèrent à Yanoz les<br />
soins les plus intelligents.<br />
Lorsque le D r Polo arriva, en toute hâte,<br />
le bébé était déjà mieux : tout à la l'ois<br />
moins abattu et les nerfs assouplis.<br />
Allons! allons ! ce n'était qu'une alerte,<br />
dit-il ron<strong>de</strong>ment, après avoir examiné le<br />
petit mala<strong>de</strong> ; le mal est déjà passé. Je<br />
vais toutefois, pour en prévenir un retour<br />
offensif, vous tracer quelques recommandations<br />
d'hygiène et marquer une potion<br />
calmante; car, ajouta-t-il en souriant, un<br />
mé<strong>de</strong>cin se croirait déshonoré s'il terminait<br />
une consultation sans rédiger une ordonnance.<br />
Tout en parlant ainsi, gaiement, le vieux<br />
praticien avait arrêté sur Meta son regard<br />
Observateur.<br />
Pour mieux voir l'enfant, il avait ordonné<br />
à Gli-gli d'ouvrir les persiennes, et tout à<br />
coup, sous la clarté crue du grand jour entrant<br />
à flots, l'altération du visage <strong>de</strong> la<br />
jeune femme s'était accusée si nettement<br />
qu'elle l'avait frappé.<br />
Les traits, si lins naturellement, s'étaient<br />
! encore émaciés ; l'ovale <strong>de</strong> la figure sem-<br />
blait allongé par l'amaigrissement <strong>de</strong>i<br />
joues ; et les yeux cerclés do bistre brû*<br />
laient d'une ar<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> fièvre.<br />
{A suivre.)<br />
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' jiMBfuiiil te iDiini m» flinr tnrlTf *** mi"**? ^» ».rf.<br />
Fil TÉLÉGRAPHIQUE SPECIAL <strong>Vendredi</strong> o <strong>Janvier</strong> 1000 10° Année* ~ 1\° 2,810. Bureaux à Paris : 26, rus Fey<strong>de</strong>an.<br />
Ils l'ont consommé, ces forbans, le<br />
crime monstrueux, la forfaiture sans<br />
exemple, opprobre élernel au front <strong>de</strong><br />
leur régime. Pareils à ces Grecs avilis<br />
nui en voulaient à Aristi<strong>de</strong> d'être appelé<br />
le Juste, ils se sont acharnés contre<br />
nos amis qui restaient purs parmi tous<br />
les pourris, incorruptibles au milieu <strong>de</strong><br />
tous les corrompus. « Du cuistre, — a<br />
dit Taine, — sort le bourreau. »<br />
« Quand un homme <strong>de</strong>vient esclave, —<br />
disait le vieil Homère, — les dieux lui<br />
ôtent la moitié <strong>de</strong> son âme. »<br />
Ah ! ces hommes dont presque pas un<br />
n'est honnête et qui s'affublent d'une<br />
robe <strong>de</strong> juge! Aujourd'hui, c'est Thénardier<br />
qui condamne Jean Valjean.<br />
Strauss le déserteur, Ranc le policier,<br />
Thévenet le non-lieu, saisissent à la<br />
gorge Déroulè<strong>de</strong>, Guérin et Buffet. Le<br />
premier ne pardonne pas à Déroulè<strong>de</strong><br />
son courage militaire, le second ne<br />
pardonne pas à Guérin sa haine <strong>de</strong>s<br />
« casseroles » et son mépris <strong>de</strong>s sbires;<br />
le troisième ne pardonne pas à Buffet<br />
sa lutte incessante contre les voleurs<br />
<strong>de</strong>là République<br />
Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> ces valets, dignes du<br />
maître, figurent les ordonnateurs <strong>de</strong><br />
: cette effroyable fête: Loubet, complice<br />
d'Arton ; Wal<strong>de</strong>ck-Rousseau,<br />
complice d'Eiffel ; Lanessan, fonctionnaire<br />
chargé <strong>de</strong> hontes, tout pantelant<br />
encore sous mille flétrissures ; Monis,<br />
escroc vulgaire; Octave Bernard, fils'<br />
<strong>de</strong> banqueroutier.<br />
"Vbilà le gouvernement <strong>de</strong> la France,<br />
voilà les magistrats, voilà les accusateurs<br />
! Selon la terrible expression <strong>de</strong><br />
Saint-Just, « ils se font jour à coups<br />
d'épée dans les entrailles <strong>de</strong> la patrie. »•<br />
Ils réhabilitent Tropmann qui, au<br />
moins, en assassinant, risquait sa peau.<br />
Ils sont, eux, plus lâches et cent fois<br />
plus coupables.<br />
_ « J'ai peur et je fais peur, » tel a toujours<br />
été le principe <strong>de</strong>s atrocités révolutionnaires.<br />
Et comment ne pas l'évoquer<br />
en ce moment, cette époque maudite<br />
où régnait la terreur? Je songe à<br />
ce Duquesnoy, sorte <strong>de</strong> dogue, aboyant<br />
et mordant, plus furieux que jamais<br />
quand il est repu. Délégué à l'armée<br />
<strong>de</strong> la Moselle, il rencontre le commandant<br />
en second, M. Clédat, et le toise<br />
<strong>de</strong> la tête aux pieds.<br />
« Tu as l'air d'un muscadin. D'où<br />
es-tu ? Tu dois être un mauvais républicain,<br />
tu as une figure <strong>de</strong> l'ancien régime.<br />
— J'ai les cheveux blancs, mais je<br />
n'en suis pas moins bon républicain ;<br />
on peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r au général et à toute<br />
la ville.<br />
— F...-moi le camp, b... et dépêche<br />
toi, ou je te fais arrêter».<br />
Ce Duquesnoy ne vous semble-t-il<br />
pas le prédécesseur <strong>de</strong>s Ranc, <strong>de</strong>s Mir,<br />
et <strong>de</strong>s Antonin Dubost ?<br />
Parce qu'ils ont recueilli péniblement,<br />
dans un scrutin d'ordinaire bizeauté, à<br />
coups d'alcool ou <strong>de</strong> promesses mensongères,<br />
trois ou quatre cents voix, ils<br />
s'érigent en monarques, ils préten<strong>de</strong>nt<br />
avoir le droit <strong>de</strong> rendre <strong>de</strong>s arrêts et 3e<br />
distribuer <strong>de</strong>s châtimeuis. Tel naguère<br />
le représentant Lebon, qui s'écrie : « Je<br />
suis plus qu'un roi ! » et prenant au<br />
collet, dans la rue, une jeune fille et sa<br />
mère qui parlent flamand: « Où vas-tu ?<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>-t-il.<br />
—• Qu'est-ce que cela vous fait ? ri-<br />
Poste l'enfant.<br />
— Eu prison, la fille et la mère ! »<br />
Qîn -r tes ' le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la commission<br />
militaire refuse d'ordonner <strong>de</strong>s<br />
été M \°v S avant ( l u ' un jugement n'ait<br />
remn? 1 ]- «P *st toi, - hurle Carrier,<br />
toi If 0 au J°urd'hui par Monis — c'est<br />
sur les tyrans qui nous matent. Celte '<br />
œuvre <strong>de</strong> haine autorise toutes les haines<br />
et toutes les représailles.<br />
Le pays, en effet, n'est pas jacobin.<br />
L'épouvante seule l'empêche <strong>de</strong> regimber.<br />
Nous cédons la place à une minorité<br />
<strong>de</strong> factieux, qui s'empressent, à<br />
leur tour, <strong>de</strong> nous traiter en factieux.<br />
Sous la Terreur, une ou <strong>de</strong>ux douzaines<br />
<strong>de</strong> jacobins <strong>de</strong> bonne trempe, 22 à<br />
Troyes, 21 à Grenoble, 10 à Bor<strong>de</strong>aux'<br />
7 à Poitiers, composait tout le personnel<br />
actif <strong>de</strong> ces gran<strong>de</strong>s villes. A <strong>Toulouse</strong>,—<br />
écrit en l'an III le citoyen Pescayre,—<br />
« sur 1,400membres environ »<br />
qui formaient le club, il n'en reste,<br />
après l'épuration <strong>de</strong> 1794, que trois ou<br />
quatre cents, simples machines pour la<br />
plupart, et que « dix à douze intrigants<br />
conduisent à leur volonté. » Les autres,<br />
comme aujourd'hui, se taisent et se cachent.<br />
Parmi les chefs <strong>de</strong> l'administration<br />
révolutionnaire, on ne voyait que les<br />
notables <strong>de</strong> lïmprobité, <strong>de</strong> l'inconduite<br />
et du vice. On n'arrête les gens que pour<br />
les rançonner et les piller. L'officier<br />
municipal <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>, cordonnier <strong>de</strong><br />
son état, chargé <strong>de</strong> soustraire l'argenterie<br />
<strong>de</strong>s prisonniers, ne dresse qu'un<br />
procès-verbal irrégulier et sans valeur,<br />
sur quoi un détenu fait <strong>de</strong>s objections<br />
et refuse <strong>de</strong> signer. « Prends gar<strong>de</strong> à<br />
toi, s'écrie le sans-culotte ; avec ton f.<br />
esprit, tu fais le mutin, tu n'es qu'une<br />
f... bête. Je te ferai guillotiner si tu ne<br />
veux pas signer. »<br />
Patience ! Nous en arriverons là. Il<br />
général nous reproche ; nous avons un sentiment<br />
commun <strong>de</strong> haine, mais la haine contre<br />
le mal, non contre le bien. Si donc nous<br />
sommes la haine, vous êtes le mal, c'est<br />
vous qui le dites. »<br />
Tel cet arrêt que les décisions <strong>de</strong> la<br />
Haute-Cour ont rendu irréformable.<br />
Ce n'est rien pour vous, valets <strong>de</strong> politique,<br />
que la condamnation <strong>de</strong> ces trois<br />
hommes.<br />
Vous avez frappé malgré le bis in i<strong>de</strong>m,<br />
pour trois complots à un, avec <strong>de</strong>s commencements<br />
d'exécution constituant un attentat<br />
dont vous étiez <strong>de</strong>ssaisis.<br />
Vous avez essayé <strong>de</strong> noyer le forfait dans<br />
un bain <strong>de</strong> circonstances atténuantes et en<br />
aissant luire les lueurs d'une amnistie.<br />
Vos coups ne portent pas juste comme<br />
coux <strong>de</strong> Guérin, Serfs <strong>de</strong> la politique, en<br />
visant à la tête, vous avez voulu asseoir la<br />
République, sur les débris dispersés <strong>de</strong><br />
l'antisémitisme, du nationalisme et du royalisme.<br />
Ah ! conjurés <strong>de</strong> la Haute-Cour, dans<br />
votre antre vous avez noué, non pas le<br />
complot, mais lè concert, vous avei scellé<br />
l'union <strong>de</strong> tous les patriotes.<br />
Vous venez <strong>de</strong> bien démontrer où est le<br />
mal et qui est le mal.<br />
Du même coup, dans les cœurs français<br />
vous avez soufflé, attisé la haine du mal.<br />
A le haïr en commun, nous confondrons,<br />
nous multiplierons nos forces, nos énergies<br />
et nos volontés convergeront à l'extirper.<br />
Ce mal mine notre constitution nationale<br />
et la tue, nous voulons sa vie.<br />
Tous donc, au grand œuvre <strong>de</strong> la Résurrection<br />
nationale !<br />
II. DE R.<br />
Car ce qui l'émeut, ce n'est point l'attaque<br />
à l'armée.<br />
C'est l'attaque à la République.<br />
Du moment qu'un journal prône la république,<br />
il a le droit <strong>de</strong> tramer l'armée dans<br />
la boue et d'être recommandé aux salles<br />
<strong>de</strong> lecture.<br />
De celle façon, les officiers, sous-officiers<br />
et soldats, pourront déguster à leur<br />
aise les crapauds et les couleuvres que les<br />
sans-patrie leur font avaler, et sans avoir<br />
seulement la ressource <strong>de</strong> se consoler avec<br />
les sentiments patriotiques <strong>de</strong>s écrivains<br />
qui leur sont sympathiques et qui placent,<br />
eux, la France au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la république.<br />
La secon<strong>de</strong> réflexion a trait au procédé<br />
policier el bas qui consiste à ordonner aux<br />
chefs <strong>de</strong> corps « <strong>de</strong> faire connaître », au<br />
général <strong>de</strong> division, les noms <strong>de</strong>s officiers<br />
spécialement chargés <strong>de</strong> la direction et <strong>de</strong><br />
la surveillance <strong>de</strong>s salles <strong>de</strong> lecture.<br />
Ces officiers, il faut les mouchar<strong>de</strong>r et<br />
les chefs <strong>de</strong> corps doivent assumer cette<br />
vilaine et sale besogne.<br />
Jusqu'à présent, les casernes étaient <strong>de</strong>meurées<br />
<strong>de</strong>s endroits neutres à peu près à<br />
l'abri <strong>de</strong>s délations. .<br />
Grâce à ce général André, les officiers<br />
<strong>de</strong>vront faire acte <strong>de</strong> zèle, et ceux qui ne<br />
patronneront pas la Petite République, la<br />
Lanterne où le Chambard aux lieux et place<br />
<strong>de</strong> la Libre Parole, dè l'Autorité et du Gaulois,<br />
seront rayés <strong>de</strong> tout avancement par le<br />
général <strong>de</strong> division.<br />
Eh bien, nous disons, nous, que c'est<br />
malpropre.<br />
A la rigueur nous comprendrions que l'on<br />
interdit tous les journaux, sans exception,<br />
dans les casernes, quoique cela soit assez<br />
difficile, en un temps où tout le mon<strong>de</strong> est<br />
soldat et où chacun, en somme, a le droit,<br />
sous l'uniforme, d'être royaliste, impérialiste<br />
ou antisémite.<br />
Mais ce qu'on ne saurait admettre, c'est<br />
l'introduction exceptionnelle, dans les ca<br />
sernes, <strong>de</strong> toutes les feuilles qui sont la né<br />
galion violente <strong>de</strong> l'esprit militaire.<br />
C'est le poison obligatoire.<br />
Paul DE GASSAGNAC.<br />
L ARRET<br />
<strong>de</strong> la République a couvert un traître<br />
<strong>de</strong> sa protection pendant qu'il laissait<br />
les cosmopolites et les juifs couvrir l'armée<br />
d'injures.<br />
OURDI A L'AVANCE<br />
Une preuve péremptoire que le procès<br />
n'était qu'une machination du pouvoir<br />
se trouve dans la note officieuse<br />
<strong>de</strong> l'Agence Havas du 15 septembre<br />
<strong>de</strong>miei , communiquée ministériellement<br />
auxjournaux.<br />
L'accord était conclu entre le ministre<br />
prési<strong>de</strong>nt du conseil et les radicaux<br />
socialistes.<br />
Le pouvoir promettait les poursuites,<br />
es radicaux socialistes s'engageaient<br />
la condamnation.<br />
Voici cette note :<br />
MM. Merlou, Charles Bos, Périllier, Lagasse,<br />
Astier, Aimond, Baudon, députés,<br />
membres <strong>de</strong> la commission permanente du<br />
erouDe radical socialiste, sont venus aujourd'hui",<br />
dans l'aorôs-midi, au ministère <strong>de</strong> l'intérieur,<br />
pour entretenir le prési<strong>de</strong>nt du conseil<br />
<strong>de</strong> là situation.<br />
11 résulte <strong>de</strong>s déclarations <strong>de</strong> M. Wal<strong>de</strong>ck-<br />
Rousseau oue la situation politique, quand<br />
il a pris le 'pouvoir était très grave, et que le<br />
gouvernement aurait été accusé <strong>de</strong> trahison<br />
républicaine, s'il n'avait pas pris les mesures<br />
énergtaues aue l'on connaît.<br />
M. Wal<strong>de</strong>ck-Rousseau a affirmé l'existence<br />
du comnlot. Les preuves, a-t-il dit,<br />
abon<strong>de</strong>nt et sont irréfutables. Lorsque l'on<br />
connaîtra l'ensemble et la précision <strong>de</strong>s<br />
charges relevées contre les inculpés et leur<br />
part dans le complot, il n'y aura pas un républicain,<br />
<strong>de</strong> l'extrême gauche au centre,<br />
pour oser blâmer le cabinet d'avoir décidé<br />
ies poursuites.<br />
Le gouvernement est résolu à faire tout<br />
son <strong>de</strong>voir, et le prési<strong>de</strong>nt du conseil remercie<br />
sincèrement îes membres du groupe ra<br />
dical-socialiste <strong>de</strong> lui apporter la promesse<br />
d'un concours qui s'adresse à <strong>de</strong>s républi<br />
cains éprouvés et décidés à défendre la Ré<br />
iiubiiaue.<br />
ment 98,870,332 francs. C'est un témoignage<br />
matériel <strong>de</strong> l'atteinte portée par la politique<br />
républicaine au sentiment <strong>de</strong> sécurité qui,'<br />
avec !a prospérité qui en est la conséouerice.<br />
permet seule aux travailleurs clients" <strong>de</strong> la<br />
Caisse d'épargne <strong>de</strong> réaliser ouelaues économies.<br />
Le <strong>de</strong>rnier jour du procès. — Un tour<br />
à l'Exposition. — La porte monumentale<br />
<strong>de</strong> la place <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong>.<br />
— Une coupole sur trois pen<strong>de</strong>ntifs.<br />
— 30,000 visiteurs à l'heure. —<br />
Une fise mo<strong>de</strong>rne. — Condamnation<br />
par contumace <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Lur-Saluces.<br />
— Refus du grand-duc Vladimir<br />
d'aller dîner chez M. Loubet.<br />
— Commentaires <strong>de</strong>s salons.<br />
veux ju^er - qUUÎ '- vieUX A <strong>de</strong>ssein , nous ne parlons pas <strong>de</strong><br />
l'homme <strong>de</strong> cœur qui est M. <strong>de</strong> Lur Salaces.<br />
Le <strong>de</strong>voir seul l'a retenu en <strong>de</strong>hors<br />
suffira bientôt <strong>de</strong> n'avoir ni tué ni volé dé la lice. Sa condamnation loin <strong>de</strong> le tou-<br />
pour que.la République vous incarcère cher, le grandit.<br />
et saisisse vos biens. Elle exile ou dé<br />
porte déjà, les meilleurs d'entre nous<br />
On en sait les motifs, elle n'a pas d'autre<br />
moyen <strong>de</strong> subsister.<br />
LS POISON OBLIGATOIRE<br />
Quand il n'y aura plus d'honnêtes<br />
gens en France, tout le mon<strong>de</strong> sera républicain.<br />
Robert BAVARD.<br />
LES CONDAMNATIONS<br />
j f<br />
'" -" "' -qui lieu BW f Jugc-donc : si, dans <strong>de</strong>ux<br />
- 1e te fais"-- 1 — tTepÔt - n ' CSt paS Vi e<br />
fusille i - '<br />
gues. »<br />
, toi et tes collè-<br />
M<br />
<strong>de</strong> û T? et les membres<br />
ctave Bernard<br />
Uaute-Cour ont recule mêmeaver<br />
^sèment. Ou parlait a<br />
dc leur<br />
'Sélection douteuse ,<br />
ceis,<br />
ils<br />
H s'en estTrou 5 9 2 et - stu Pldcs '<br />
à ce brave petit Ra^d Vaux ffi^<br />
£l& d 'unsi ^ { ^^^<br />
Son apprécier davantage.<br />
Euorïe guerre civil» Minable, -Y""" verdPé<br />
R " ie > verdict <strong>de</strong><br />
Peuple ouiï'iffi? 8 qUG 16 j0U1' ou ce<br />
ioufi r ble av0ir Pei'du, sous le<br />
MânS * e Paris, 3 janvier.<br />
Quel horrible temps! Le ciel gris et pluvieux<br />
fait du tort au procès. C'est une" <strong>de</strong><br />
ces journées où l'ennui vous envahit par<br />
tous les pores. Et pourtant nous touchons<br />
au terme du procès". Mais avant <strong>de</strong> gagner la<br />
Luxembourg, quelques-uns <strong>de</strong>s habitués du<br />
prétoire imaginent"d'aller avec un parapluie<br />
visiter les chantiers <strong>de</strong> l'Exposition. Cela<br />
nous changera. C'est vers la porte <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong><br />
que nous nous dirigeons. Cette porte<br />
aura, je crois, du succès. En quoi consiste<br />
ce narthex ? C'est une Coupole monumentale<br />
élevée à 30 mètres <strong>de</strong> hauteur sur trois pen<strong>de</strong>ntifs<br />
qui la consoli<strong>de</strong>nt. Existe-t-iî au<br />
mon<strong>de</strong> un atrium analogue? Je ne le crois<br />
pas.<br />
Tantôt, en effet, le dôme s'appuie, comme<br />
au Panthéon d'Agripra, à Rome, sur una<br />
ceinture <strong>de</strong> colonnes ; tantôt, comme à<br />
Sainte-Sophie, le type <strong>de</strong> la coupole à pen<strong>de</strong>ntifs,<br />
sûr quatre piliers massifs. Ici, la<br />
base <strong>de</strong> tout * i'ouvrage est constituée pac<br />
trois pieds droits dressés aux trois sommets<br />
d'un triangle équilatéral. Le côté en faça<strong>de</strong><br />
sur la Concor<strong>de</strong> ouvre à la marée tumultueuse<br />
<strong>de</strong>s foules une baie immense; sur ies5<br />
<strong>de</strong>ux autres côtés se déploie, en éventail, la<br />
double série <strong>de</strong>s guichets, au nombre <strong>de</strong><br />
Il ne faudrait pourtant pas que la Haute-<br />
trente <strong>de</strong>ux, capables <strong>de</strong> fournir à un mou-<br />
Cour nous fit passer sous silence un pelit Une Lettre du Général Février<br />
vement <strong>de</strong> 30,000 visiteurs à l'heure, à peu<br />
inci<strong>de</strong>nt qui aurait sa valeur, ne fût-ce que<br />
DËCLANCHEK1ENT FINAL près. Si cela ne suffit pas I...<br />
En avant, <strong>de</strong>ux murailles en éxèdre se<br />
par l'importance que les journaux <strong>de</strong> la cli- M. Marcel Hutin. <strong>de</strong> Y Echo <strong>de</strong> Paris,<br />
ten<strong>de</strong>nt comme <strong>de</strong>ux bras au-<strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s vique<br />
républicaine lui ont donnée. . ayant <strong>de</strong>mandé à M. le général Février Notre confrère M. Léon Bailby rasiteurs. Les minarets, dont nous parlions<br />
Nous voulons parler <strong>de</strong> l'ordre qu'a son appréciation sur le rôle <strong>de</strong> l'armée conte, dans la Presse, l'anecdote sui- tout à l'heure, les terminent à leurs extré-<br />
adressé le général André, après avoir visité pendant l'année qui vient <strong>de</strong> s'écouler, vante :<br />
mités, « calent », pour employer une locu-<br />
les casernes occupées par les troupes <strong>de</strong> sa<br />
tion d'atelier, l'ouvrage entier.<br />
a reçu <strong>de</strong> l'ancien grand chancelier <strong>de</strong> Au cours <strong>de</strong>s réceptions officielles, où s'é-<br />
Le.gouvernement est très certainement division, à Paris.<br />
Ces <strong>de</strong>ux éxèdres seront décorés d'une<br />
la Légion d'honneur la lettre suivante changeaient <strong>de</strong>s compliments et <strong>de</strong>s prévi-<br />
atteint par les décisions <strong>de</strong> la Haute-Cour En voici le texte, déjà publié par nous :<br />
frise <strong>de</strong> grès polychrone, due au sculpteur<br />
sions sur ia durée plus ou moins longue du Guillot, qui, s'il faut en croire M. Babin, <strong>de</strong><br />
il nous paraît toutefois que certains esprits<br />
ORDRE N- 31<br />
Paris, 15 décambre 1899. ministère, un personnage, non <strong>de</strong>s moindres,<br />
la Quinzaine, va y représenter, en <strong>de</strong>ux<br />
sont, bien àtort, prêts à se contenter du ré'<br />
Monsieur,<br />
Le général <strong>de</strong> division a remarqué, dans cer-<br />
se penchant vers l'oreille d'un <strong>de</strong> ses amis, théories se hâtant vers l'arc géant, grand<br />
sultat.<br />
taines salles <strong>de</strong> lecture <strong>de</strong>s sous-offleiers. <strong>de</strong>s J'ai quitté i'armée <strong>de</strong>puis bientôt dou'z lui dit en désignant les membres du gouver- ouvert, <strong>de</strong> la Porte, <strong>de</strong>s ouvriers d'à pré-<br />
Pareille satisfaction décèle une lassitu<strong>de</strong> journaux politiques connus pour leur hostilité ans. Je ne sais d'elle que'ce qu'en disent les nement : « Ils n'en ont plus pour longsent apportant leur concours à l'Exposition,<br />
systématique envers le gouvernement.<br />
journaux. Vous êtes donc aussi bien rensei-'<br />
et une faiblesse condamnables ; elle ne matemps<br />
! »<br />
travailleurs <strong>de</strong> la mine, travailleurs <strong>de</strong> la<br />
MM. ies .chefs <strong>de</strong> corps prendront les mesures «né oue moi.<br />
Nous accueillerions cette parole comme un<br />
nifeste que trop l'affaiblissement <strong>de</strong>s carac-<br />
glèbe, travailleurs <strong>de</strong> l'usine, les masques<br />
nécessaires pour interdire à. ces journaux 'l'en- Mon appréciation sur sa valeur actuelle, propos en l'air et sans portée, si, au même<br />
tères.trée<br />
<strong>de</strong> leurs casernes, et feront connaître au<br />
pâlis dans l'ombre <strong>de</strong>s galeries et les fronts<br />
l'esurit qui 1 anime et son avenir serait sans moment, le résultat <strong>de</strong> l'élection <strong>de</strong> Tournon<br />
Ainsi, on aura pu accumuler illégalités général <strong>de</strong> division les noms <strong>de</strong>s officiers spé-<br />
hàlés au grand soleil <strong>de</strong>s champs, et les fa-<br />
doute influencée par le souvenir que j'ai<br />
cialement chargés <strong>de</strong> ia direction et <strong>de</strong> la sur-<br />
n'avait été connu et n'avait impressionné le ces recuites aux reflets <strong>de</strong> ia forge, les ma-<br />
sur illégalités, les longues prisons prévenveillance <strong>de</strong> ces sailes <strong>de</strong> lecture.<br />
conservé <strong>de</strong> l'armée d'autrefois. Je courrais mon<strong>de</strong> gouvernemental <strong>de</strong> la manière la plus çons en blouses blanches et les charpentiers<br />
tives, lès perquisitions à domicile, l'ab- MM. les généraux <strong>de</strong> biiga<strong>de</strong> rendront compte le risatie d'être injuste ou trop.optimiste ; je fâcheuse. Ce n'est pas un fait politique <strong>de</strong> aux larges pantalons <strong>de</strong> velours, tous venant<br />
sence d'interrogatoires, la violation cyni- <strong>de</strong> i'exécution du présent ordre.<br />
ne veux être ni l'un ni l'autre.<br />
première gran<strong>de</strong>ur, mais c'est un signe aver- offrir lé"produit du travail <strong>de</strong> leurs maii. ~ le jour où tant que représentants du système que nous sans doute afin <strong>de</strong> favoriser leur œuvre tous les généraux, tous les olûci ers le posées aux Caisses d'épargne en 1899 ont<br />
tîie, Peuple enfin sortira <strong>de</strong> sa léthar-<br />
été notablement inférieures à celles dont on<br />
u avons combattu.<br />
immon<strong>de</strong> et <strong>de</strong> laisser celle-ci s'effectuer pensent.<br />
a opéré lo retrait. L'excé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s retraits<br />
se précipitera, la tête haute, . » C'est donc cela que M. le procureur en plein jour et sous l'égi<strong>de</strong> officielle, Tous ils savent q,ue ie gouvernement atteint près <strong>de</strong> cent millions,, soit exacte-<br />
1<br />
resté <strong>de</strong>s ornementations somptueuses, <strong>de</strong>s<br />
murailles resplendissantes d'azulejos, <strong>de</strong>s<br />
voûtes ciselées ainsi que <strong>de</strong>s joyaux.<br />
On voulait savoir <strong>de</strong> quels noms se composait<br />
le triumvirat. « On le sait aujourd'hui,<br />
dit un mauvais plaisant. Il comnrend<br />
Buffet, Déroulè<strong>de</strong> et Guérin. »<br />
La condamnation prononcée contre le<br />
comte <strong>de</strong> Lur-Saluces est sans importance.<br />
Si M. <strong>de</strong> Lur-Laluces venait se constituer<br />
<strong>de</strong>main prisonnier, il serait immédiatement<br />
acquitté. Les griefs articulés contre le prési<strong>de</strong>nt<br />
du comité royaliste <strong>de</strong> la Giron<strong>de</strong>" na<br />
supportent pas l'examen. En refusant do'<br />
comparaître <strong>de</strong>vant les juges du Luxembourg,<br />
M. <strong>de</strong> Lur-Saluces avait certainement<br />
prévu oue le néant <strong>de</strong>s accusations<br />
obligerait le Sénat à renvoyer les prévenus<br />
in<strong>de</strong>mnes. Aussi ne saurait-on lui en vouloir<br />
d'avoir refusé <strong>de</strong> subir une détention<br />
prèventivo aussi inutile qu'imméritée.<br />
Aucun sentiment généreux n'a inspiré Ie«<br />
différents arrêts <strong>de</strong> la Haute-Cour. L'ojtinion<br />
<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés
générale est que les juges, pronostiquant la<br />
débâcle républicaine, ontvoulu<strong>de</strong>sarmera a-<br />
vance leurs futurs vainqueurs. C'est la peur<br />
oui a dicté chaque sentence. Se sachant<br />
impuissants, nos sénateurs n'ont pas voulu<br />
se 'montrer impitoyables.<br />
Un <strong>de</strong>s juges", M. Aucoin, a laissé échan-<br />
ger un mot qui en dit long sur l'état d'esprit<br />
rie nos gouvernants. Au moment où les sé-<br />
cateurs examinaient le cas <strong>de</strong> Déroulè<strong>de</strong>, la<br />
ouestion <strong>de</strong> la publicité du vote a été sou-<br />
levée ! » Je ne comprends pas, a dit M. Au-<br />
coin, oue mes collègues commettent l'im-<br />
pru<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> communiquer les noms <strong>de</strong>s vo-<br />
tants à la presse.<br />
» Ce faisant, ils nous exposent aux plus<br />
cruelles représailles. Si l'on anprend, par<br />
exemple, eiie j'ai voté contre Déroulè<strong>de</strong> et<br />
contré Guérin, je cours le risque d'être<br />
insulté dans la rue par les passants et hué<br />
ties sergents <strong>de</strong> ville. »<br />
Kn entendant ce langage, les sénateurs ont<br />
regardé avec une surprise non dissimulée<br />
le malheureux Aucoin. Ce juge, qui dévoile<br />
<strong>de</strong> la sorte l'état mental <strong>de</strong>s masses popu-<br />
laires, n'était pas <strong>de</strong>s plus mal inspirés. "<br />
En somme, "il résulte <strong>de</strong>s propos qui<br />
s'échangent dans les couloirs que les parti-<br />
sans <strong>de</strong>s rigueurs ont obéi à <strong>de</strong>s mobiles <strong>de</strong><br />
haine, tandis que les indulgents ont consi-<br />
déré l'état <strong>de</strong> "l'opinion et n'ont pas cru<br />
<strong>de</strong>voir braver ie pays. Voilà toute l'explica-<br />
tion <strong>de</strong>s différents arrêts rendus aujourd'hui<br />
par ia Haute-Cour.<br />
11 est certain que rarement un gouverne-<br />
ment a été plus discrédité eue celui qui<br />
prési<strong>de</strong> actuellement à nos <strong>de</strong>stinées.<br />
Vous savez que le grand-duc Wladimir,<br />
l'oncle du tsar, se trouve actuellement à<br />
Paris. L'année <strong>de</strong>rnière, à la même époque,<br />
ce prince dînait à l'Elysée et était l'hôte* du<br />
prési<strong>de</strong>nt Faure. Pourquoi, cette fois-ci, le<br />
grand-duc Wladimir n'a-t-il pas accordé la<br />
même faveur à M. Loubet? Cette abstention<br />
provoque beaucoup <strong>de</strong> commentaires. On<br />
raconté que le prince, invité à diner à<br />
l'Elysée parle prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République,<br />
s'est carrément déroué à cette corvée.<br />
M. Loubet a été d'autant plus mortifié par<br />
ce refus que le grand duc Viadimir a obéi<br />
aux ordre's du tsar. Nicolas II est, en effet,<br />
profondément irrité <strong>de</strong> l'attitu<strong>de</strong> stupi<strong>de</strong><br />
qu'observent nos gouvernants à l'égard <strong>de</strong><br />
l'Angleterre. L'empereur aurait voulu oue la<br />
France profitât <strong>de</strong>' la guerre du ïrarisvaal<br />
pour infliger une leçon méritée aux usurpa-<br />
teurs <strong>de</strong> l'Egypte. M. Delcassé a refusé, vous<br />
ie savez, il y a trois mois, <strong>de</strong> recevoir à ce<br />
sujet les ouvertures du comte Mouraview ;<br />
ie tsar n'a pas pardonné à M. Delcassé cette<br />
défection honteuse<br />
11 paraît qu'à la cour <strong>de</strong> Saint-Pétersbourg,<br />
on n'appelle plus notre ministre <strong>de</strong>s affaires<br />
que « lé coionei <strong>de</strong> la cavalerie da Saint-<br />
Georges. >'. M. Delcassé est colonel <strong>de</strong> ca<br />
célèbre régiment comme le grand duc Vla-<br />
dimir est le colonel <strong>de</strong>s Cosaques du Don.<br />
I* Pour revenir au prince, permettez- moi-<br />
d'ajouter qu'anrès avoir refusé <strong>de</strong> dîner chez<br />
M. Loubet", ie grand duc n'a pas hésité à dé-<br />
férer aux invitations <strong>de</strong> M. Deschanel, du<br />
comte Boni <strong>de</strong> Casteilane et . <strong>de</strong> plusieurs<br />
autres personnalités <strong>de</strong> l'aristocratie du<br />
faubourg Saint-Antoine et du bouievard<br />
Saint-Germain. Je n'ai pas besoin da vous<br />
dire à quelles réflexions* on se livre dans le<br />
mon<strong>de</strong>.ôfflciei. Mais les Lanessan, les Del<br />
cassé et les Loubet se moquent joliment <strong>de</strong><br />
nos commentaires.<br />
Jamais les couloirs du Sénat n'ont été<br />
plus animés qu'aujourd'hui. Tous les parents<br />
<strong>de</strong>s acquittés sont là ; tous veulent assister<br />
à la lecture <strong>de</strong> i'arrêt qui va mettre fin aux<br />
odieuses trames du commissaire Bérenger<br />
et du procureur Bernard.<br />
MÉXALQUE.<br />
hors cadres nour être affecté au service<br />
d'état-major, "en remplacement du chef <strong>de</strong><br />
bataillon breveté Moinier, promu et réinté-<br />
gré dans les cadres <strong>de</strong> l'arme d'infanterie,<br />
et a été nommé à un emploi <strong>de</strong> son gra<strong>de</strong>, a<br />
l'état-major du 18e corps" d'armée.<br />
Le général Jamont. généralissime, vice-<br />
prési<strong>de</strong>nt du conseil supérieur <strong>de</strong> la guerre,<br />
se rendra, vers le 15 courant, à Brest pour<br />
y inspecter les travaux <strong>de</strong> défense <strong>de</strong>s côtes<br />
èt, notamment, ceux <strong>de</strong> l'île d'Ouessant.<br />
Pendant le séjour du général Jamont à<br />
Brest, les contre-toruilleurs Fleurus et La<br />
Sire <strong>de</strong> l'escadre du Nord seront mis à sa<br />
disposition.<br />
M. <strong>de</strong> la Corniilère, colonel au 67e d'in-<br />
fanterie, a été mis en activité hors cadre<br />
pour être affecté au service <strong>de</strong> l'état-major,<br />
en remplacement da M. le colonel Pelécier.<br />
M. Cou<strong>de</strong>r <strong>de</strong> Foulogneu, chef <strong>de</strong> bataillon<br />
à l'état-major particulier du génie, a été<br />
mis en activité hors cadres, pour être nommé<br />
à un empioi <strong>de</strong> son gra<strong>de</strong> au service géo-<br />
graphique.<br />
GUILLAUME IS EN FRANCE<br />
Berlin, 4 janvier.<br />
Le Vols Zeitung métend que l'empereur<br />
Guillaume se rendra" en France au mois <strong>de</strong><br />
mai ou juin avec une escadre composée <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux navires, cuirassés <strong>de</strong> premier rang, et<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux «etits croiseurs.<br />
LA HAUTE-CO<br />
Paris, 4 janvier.<br />
11 fait un temns horrible. La pluie tombe,<br />
fine et serrée. Qu'importe .' Les voitures ar-<br />
rivent, nombreuses, nar ia rue <strong>de</strong> Tournon.<br />
Des piétons, hommes et femmes, abrités<br />
sous leur parapluie, se hâtent vers la porte<br />
du Luxembourg.<strong>de</strong>vantlaquelle <strong>de</strong> nombreux<br />
curieux stationnent.<br />
Malgré la pluie, la consigne est plus que<br />
jamais rigoureuse. On refuse impitoyable-<br />
ment l'entrée à toute personne non munie<br />
<strong>de</strong> cartes. .<br />
Les agents et les gar<strong>de</strong>s républicains sont<br />
en force. Nous remarouons au passage ies<br />
narents <strong>de</strong>s accusés : Mme Buffet mère, Mme<br />
André Buffet, M. et Mme Pierre Buffet, Mme<br />
<strong>de</strong> Sabran-Pontevès, Mme <strong>de</strong> Ramei, Mlle<br />
Jeanne Dérouiè<strong>de</strong>, M. et Mme André Dérou-<br />
lè<strong>de</strong>, Mme Barillier, Mme et Mile Dubuc, M.<br />
,ouis Guérin.<br />
Les agents refusent, avec une férocité<br />
saDS égale, aux parents <strong>de</strong> MM. Buffet et<br />
Déroulè<strong>de</strong>, et au frère <strong>de</strong> Guérin d'aller voir<br />
les condamnés, avant l'audience.<br />
Ils accomplissent la consigne que <strong>de</strong>s mi-<br />
sérables leur ont donnée. Les agents, d'ail-<br />
leurs, exécutant toujours leur consigne, éloi-<br />
gnent tous les curieux et font le vi<strong>de</strong> autour<br />
du palais.<br />
L'audience publique<br />
est ouverte à midi 20.<br />
Jamais, même pendant les audiences les<br />
plus mouvementées, on ne vit pareille af-<br />
tluence dans les tribunes publiques.<br />
Les accusés sont introduits. Un silence<br />
général se lait. On les observe avec atten-<br />
tion. MM. Go<strong>de</strong>froy. <strong>de</strong> Sabran, <strong>de</strong> Ramei et<br />
<strong>de</strong> Vaux sont placés au premier rang. Les<br />
avocats les félicitent au passage. Puis vient<br />
Déroulè<strong>de</strong>, appuyé sur l'épaule <strong>de</strong> Bariiiier,<br />
marchant lentement. On lès laisse s'asseoir<br />
côte à côte sans les séparer, comme à l'or-<br />
dinaire, par un gar<strong>de</strong>.<br />
Enfin, suivent MM. Buffet, Guérin et Du-<br />
buc. Ce <strong>de</strong>rnier a une îîeur bleue à la bou-<br />
PAR FIL SP<br />
G su<br />
Paris, 4 janvier.<br />
M. Boy, contrôleur hors classe dans le<br />
Tarn-et-Garonne, est nommé contrôleur prin-<br />
cipal dans le Tarn.<br />
M. Pons passe <strong>de</strong>s Basses-Pyrénées, dans<br />
ie Tarn-et-Garonne.<br />
M. Ducos passe <strong>de</strong> FArdèche dans les Bas-<br />
ses-Pyrénées.<br />
M. Guesuin passe <strong>de</strong>s Deux-Sèvres dans la<br />
Vienne.<br />
M. Lavigne passe <strong>de</strong> la Loire-Inférieure<br />
dans les Deux-Sèvres.<br />
tonnière. Tous les regards sont tournés vers<br />
les accusés.<br />
On procè<strong>de</strong> à l'anpeî nominal <strong>de</strong>s juges.<br />
Sont absents : MM. Fâye, Frogier.<strong>de</strong> Poulévoy<br />
et Géry-Legrand.<br />
Au moment <strong>de</strong> l'appel du nom <strong>de</strong> M. <strong>de</strong><br />
Casabianca. Déroulè<strong>de</strong> fait, à l'adressa du<br />
sénateur <strong>de</strong> la Corse, un signe <strong>de</strong> remercie-<br />
ment pour son intervention toujours favora-<br />
ble au cours <strong>de</strong> ces longs débats.<br />
Le procureur général,"plus pâle que jamais,<br />
affecte <strong>de</strong> causer avec ses substituts.<br />
Le contre-appel terminé, le prési<strong>de</strong>nt<br />
donne lecture, au milieu d'un silence solen-<br />
nel, <strong>de</strong> l'arrêt rendu par la Haute-Cour pro-<br />
nonçant l'acquittement <strong>de</strong> MM. Go<strong>de</strong>froy, <strong>de</strong><br />
Sabran, <strong>de</strong> 'Ramei, <strong>de</strong> Vaux, Bariiiier et<br />
ÎXôCtôS Duouc'> ec déclarant coupables MM. Buffet,<br />
Dérouiè<strong>de</strong>, Guérin, et <strong>de</strong>" Lur-Saluces, con-<br />
tumax:<br />
Paris, 4 janvier,<br />
<strong>de</strong> France du 23 dé-<br />
Bilan <strong>de</strong> ia Banque<br />
eembre au 4 janvier :<br />
En caisse, or. 1.865.305,448 ; dira., 1,317,471;<br />
argent, 14,706,683 : uim.. 1.O08.241,<br />
Portefeuille. 1.267.625.546 ; au?. 67,833.833.<br />
Avances sur titres 3Û3,1S7.787,S55; autrmeni,,<br />
£0.262,953.<br />
Comptes courants Particuliers, 570,441,017 ;<br />
dim., ' 32,355.019.<br />
Comote courant trésor, 276.315,2-19; diminu-<br />
tion, 6.081,993.<br />
Billets en ci-ouiation, 416,299,587; augmenta-<br />
tion, 179,502.510.<br />
Bénéfices bruts escomptes et intérêts divers<br />
pour la semaine, 1,850,974.<br />
La Grève <strong>de</strong> Saiat-Stlamis<br />
Saint-Etienne, 4 janvier.<br />
MM. Gruner. arbitre, choisi car les Compa-<br />
gnies, et Jaurès, arbitre <strong>de</strong>s mineurs, ont eu<br />
<strong>de</strong> 9 h. 35 à 10 heures, uns conférence dans la<br />
«binet du préfet.<br />
Après un échange d'observations, îes <strong>de</strong>ux<br />
arbitres ont décidé que la note <strong>de</strong>s Compagnies<br />
pouvait être modifiée. Un compromis sera ré-<br />
digé <strong>de</strong>main, oui tiendra compte <strong>de</strong>s modifica-<br />
tions indiquées.<br />
L'impression g-énéraie, hier soir, anrès la réu-<br />
nion à la préfecture entre arbitres," est oue la<br />
question est en voie d'arrangement. Il ne s'agit<br />
plus maintenant que <strong>de</strong> discuter les détails<br />
après que ia Compagnie <strong>de</strong> la Loire, oui avait<br />
fait <strong>de</strong>s réserves, aura fait connaître son adhé-<br />
sion à la lettre <strong>de</strong>s Compagnies.<br />
NOUVELLES MILITAIRES<br />
, , , Paris, 4 janvier.<br />
Le général <strong>de</strong> Gallifïet, ministre <strong>de</strong> la<br />
guerre, vient d'adresser aux commandants<br />
<strong>de</strong> corps d'armée, la circulaire suivante :<br />
Paris, 1" janvier <strong>1900.</strong><br />
Mon cher général,<br />
La communication qui vient <strong>de</strong> m'être faite d'un<br />
ordre du jour récent, m'a permis <strong>de</strong> constater<br />
<strong>de</strong>s tolérances fâcheuses auxquelles j'ai décidé<br />
<strong>de</strong> remédier. J'interdis en conséquence, <strong>de</strong> la<br />
façon la plus absolue, l'introduction par un<br />
moyen quelconoue dans les cercles d'officiers et<br />
<strong>de</strong> sous-officiers et dans tous les bâtiments mili-<br />
taires <strong>de</strong>s journaux, revues, brochures et autres<br />
écrits qui attaquent <strong>de</strong> parti pris los institutions<br />
nationales, le prési<strong>de</strong>nt ue la République et le<br />
gouvernement.<br />
Parmi ces publications, les unes excitent les<br />
soldats à l'indiscipline et au ménris <strong>de</strong> leurs<br />
chefs; les autres excitent ces chefâ à la révolte<br />
et au mépris <strong>de</strong>s pouvoirs établis. Les unes et<br />
les autres seront comprises dans la même ma-<br />
sure d'exclusion.<br />
M. Fleury, chef d'escadrons <strong>de</strong> cavalerie<br />
hors cadre à l'état-major du 12e corps d'ar-<br />
mée, a été nommé à l'emploi <strong>de</strong> chef d'état-<br />
major <strong>de</strong> la 5e division <strong>de</strong> cavalerie, en<br />
remplacement du lieutenant-colonel <strong>de</strong> ca-<br />
valerie d'Estainville, réintégré dans las ca-<br />
dres <strong>de</strong> son arme.<br />
M. Vidal, chef <strong>de</strong> bataillon breveté au lté<br />
régiment d'infanterie, a été mis eu activité<br />
La Haute-Cour,<br />
Statuant par un seul et même arrêt, tant<br />
sur les réquisitions <strong>de</strong> M. le procureur gé-<br />
néral que sur les conclusions précé<strong>de</strong>m-<br />
ment prises par l'accusé Guérin, et tendant<br />
à la disjonction <strong>de</strong>s crimes et délits retenus<br />
comme connexes, par l'arrêt <strong>de</strong> renvoi du<br />
;0 octobre 1899 ;<br />
Après avoir entendu M. le procureur<br />
général en ses réquisitions ; les défenseurs<br />
<strong>de</strong>s accusés présents et les accusés eux-<br />
mêmes, lesquels ont été entendus les <strong>de</strong>r-<br />
niers, en leurs plaidoiries et moyens <strong>de</strong><br />
défense ;<br />
Après en avoir délibéré conformément à<br />
la loi ;<br />
!• En ce qui concerne îes accusés Go<strong>de</strong>-<br />
froy, <strong>de</strong> Pontevès-Sabran, <strong>de</strong> Ramei, <strong>de</strong><br />
Vaux, Barillier et Dubuc;<br />
Attendu qu'il n'existe pas contre eux <strong>de</strong>s<br />
preuves suffisantes qu'ils se soient rendus<br />
coupables du crime <strong>de</strong> complot qui ieur<br />
était reproché ;<br />
Déclare lesdits Go<strong>de</strong>froy, <strong>de</strong> Pontevès<br />
<strong>de</strong> Sabran, <strong>de</strong> Ramei, <strong>de</strong> Vaux, Bariiiier et<br />
Dubuc, acquittés <strong>de</strong> l'accusation portée<br />
contre eux, et ordonne qu'ils soient immé-<br />
diatement remis en liberté, s'ils ne sont re-<br />
tenus pour une autre cause ;<br />
2 1 En ce qui concerne les accusés Buffet,<br />
Déroulè<strong>de</strong>, <strong>de</strong> Lur-Saluces, contumax, et<br />
Guérin,<br />
Attendu qu'il résulte <strong>de</strong> l'information et<br />
<strong>de</strong>s débals la preuve que lesdits accusés<br />
ont en 1898 et en 1899, sur le territoire <strong>de</strong><br />
la République, notamment à Paris, concerté<br />
et arrêté, avec une ou plusieurs personnes,<br />
un complot ayant pour but <strong>de</strong> détruire ou<br />
<strong>de</strong> changer le gouvernement ;<br />
Qu'il en résulte également la preuve que<br />
le dit complot a été suivi d'actes commis<br />
ou commencés pour en préparer l'exécu-<br />
tion ;<br />
3' En ce qui concerne l'accusé Guérin ;<br />
Attendu que les faits visés par lui dans<br />
les conclusions sus énoncées ont été re-<br />
connus comme connexes au crime <strong>de</strong> com-<br />
plot, par l'arrêt <strong>de</strong> renvoi rendu par la<br />
commission d'instruction ;<br />
Attendu que les faits dont il s'agit se rat-<br />
tachent d'une manière certaine au crime <strong>de</strong><br />
complot sus énoncé ;<br />
Qu'ils avaient pour but d'assurer l'impu-<br />
nité <strong>de</strong> son auteur ;<br />
Que c'est avec raison que les faits ont<br />
été déclarés connexes ;<br />
Aitendu, en ce qui concerne la tentative<br />
d'hommici<strong>de</strong> volontaire sur les agents <strong>de</strong><br />
la force publique, qu'il n'existe pas contre<br />
Guérin <strong>de</strong> preuves suffisantes qu'il se soit<br />
rendu coupable <strong>de</strong> ce crime ;<br />
Mais attendu qu'il résulte <strong>de</strong> l'informa<br />
lion et <strong>de</strong>s débats la preuve qu'il a :<br />
1" A -Paris, en 18G9, détenu, sans y être<br />
légalement autorisé, <strong>de</strong>s arm-es et muni-<br />
tions <strong>de</strong> guerre ou un dépôt d'armes<br />
2" A Paris, en août et septembre 1899,<br />
outragé par paroles, gestes ou menaces les<br />
agents <strong>de</strong> la force publique dans l'exercice<br />
ou à l'occasion <strong>de</strong> l'exercice <strong>de</strong> leurs fonc<br />
lions ;<br />
Et 3 - Aux mêmes lieux et dates, attaqué<br />
avec violences el. voies <strong>de</strong> fait, les agents !<br />
<strong>de</strong> ia force publique, agissant pour Fexécu-<br />
tion <strong>de</strong>s lois;<br />
Attendu enfin que les circonstances allé-<br />
nuantesont clé déclarées en faveur <strong>de</strong> Buf-<br />
fèt, Déroulè<strong>de</strong>, <strong>de</strong> Lur-Saluces, contumax,<br />
et Guérin,<br />
Déclare lesdils Buffet, Déroulè<strong>de</strong>, Lur-<br />
Saluces, contumax, ct . Guérin coupables<br />
du crime <strong>de</strong> complot, prévu et puni par<br />
l'article 89, paragraphe 1 et 2 du Co<strong>de</strong><br />
pénal ;<br />
Déclare Guérin mal fondé dans ses con-<br />
clusions tendant à la disjonction <strong>de</strong>s crimes<br />
et délits retenus comme connexes par l'ar-<br />
rêt <strong>de</strong> renvoi, l'en déboute et statuant en<br />
conséquence sur les faits dont il s'agit, le<br />
déclare, au conlraire, coupable.<br />
i« Du délit <strong>de</strong> détention sans autorisation<br />
d'armes et munitions <strong>de</strong> guerre, ou d'un<br />
dénôt d'armes, prévu et puni parles arti-<br />
cles 3 et 4 <strong>de</strong> la loi du 24 mai 1834 ;<br />
2' Du délit d'outrages envers les agents,<br />
prévu et puni par l'article 224 du Co<strong>de</strong> pé-<br />
nal ;<br />
3- Du délit d'attaque avec violences et<br />
voies <strong>de</strong> fait envers îes agents <strong>de</strong> la force<br />
publique, prévu et puni par l'article 212 du<br />
Co<strong>de</strong> pénal;<br />
Déclare enfin qu'il existe <strong>de</strong>s circonstan-<br />
ces atténuantes en faveur <strong>de</strong> Buffet, Dérou-<br />
iè<strong>de</strong>, Lur-Saluces, contumax, et Guérin.<br />
Tous les avocats ont écouté l'arrêt <strong>de</strong>bout<br />
Au bano <strong>de</strong>s accusés, un seul s'est levé,<br />
M. Buffet. Les autres sont restés assis.<br />
Au milieu <strong>de</strong> l'émotion générale, M. le<br />
prési<strong>de</strong>nt ordonne :<br />
Huissiers, mettez immédiatement en liberté<br />
MM. Go<strong>de</strong>froy, <strong>de</strong> Sabran, <strong>de</strong> Vaux, <strong>de</strong> Ramei,<br />
Dubuc et Barillier. (Vive sensation.)<br />
Une scène émouvante<br />
Les acauittês se lèvent, très dignes, tour-<br />
nant leurs regards autour d'eux, vers 1<br />
amis qu'ils quittent et qui ont été leurs<br />
compagnons p'endant <strong>de</strong> si longs jours.<br />
Barillier se' jette, vibrant d'émotion, dans<br />
îes bras <strong>de</strong> Déroulè<strong>de</strong>. Le chef et le soldat<br />
s'embrassent par <strong>de</strong>ux fois. L'émotion étreint<br />
toutes les poitrines. Des iarmes perlent au<br />
bord <strong>de</strong> bien <strong>de</strong>s yeux.<br />
Tout à coup, sur un mouvement <strong>de</strong> Déroir<br />
lè<strong>de</strong>, Barillier se redresse et, avec une éner<br />
gie, un accent plus puissant que jamais<br />
s'écrie: « Vive la nation ! Vive la République<br />
du peuple ! Vive Déroulè<strong>de</strong> toujours ! »<br />
Dubuc, à son tour, se tourne vers Guérin,.<br />
lui serre la main et s'écrie : « Nous sommes<br />
réconciliés maintenant. A bas les exploiteurs<br />
du peuple î »<br />
Tous "les royalistes serrent la main à MM.<br />
Buffet et Déroulè<strong>de</strong> et envoient un salut<br />
amical à Guérin.<br />
MM. Go<strong>de</strong>froy et <strong>de</strong> Vaux crient: « Vive la<br />
France ! »<br />
Tous sortent, suivis par tous les regards.<br />
M. <strong>de</strong> Vaux est, comme" d'habitu<strong>de</strong>, emporté<br />
sur une chaise à porteur.<br />
Le banc <strong>de</strong>s accusés a maintenant quelque<br />
chose <strong>de</strong> sinistre. Au milieu <strong>de</strong>s "places<br />
vi<strong>de</strong>s, disséminés sur les divers banos, ayant<br />
<strong>de</strong>ux gar<strong>de</strong>s à leurs côtés, se trouvent ies<br />
trois hommes, les trois bons Français qui,<br />
au cours <strong>de</strong> ces débats, par leur caractère,<br />
leur énergie indomptable, leur voionté <strong>de</strong><br />
fer, se sont montrés en quelque sorte les<br />
gea nts, à côté <strong>de</strong>s pygmées qui les jugeaient.<br />
Les trois accusés "sont là, calmes et dédai-<br />
gneux.<br />
Réquisitions du procureur général<br />
M. !e prési<strong>de</strong>nt. — La parole est au procureur<br />
général pour ses réquisitions,<br />
M. le procureur généra!. — Vu l'arrêt <strong>de</strong> la<br />
Cour nous requérons qu'il lui niaise d'appliquer<br />
aux accusés 'déclarés* coupables !es articles" du<br />
Co<strong>de</strong> pénal et <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> 1831, don; Us ont en-<br />
couru l'application. .<br />
Il énumère; articles.<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt. — Accusé?, aven-vous quel-<br />
que chose à dire sur l'application <strong>de</strong> ia peine.<br />
Plaidoirie do IvP Normand<br />
M- Normand, défenseur <strong>de</strong> M. Buffet, se<br />
présente à la barre. (Mouvement d'atten-<br />
tion.)<br />
L'heure <strong>de</strong>s plaidoiries est passée. Mais la<br />
voix <strong>de</strong> ia défense doit encore s'élever une <strong>de</strong>r-<br />
nière fois en faveur da celui qui n'est pius<br />
un inculpé, mais déjà un condamné. (Mouve-<br />
ment.)<br />
J'ai le droit da dire quel sentiment <strong>de</strong> tris-<br />
tesse étreint tous les amis <strong>de</strong> M. Buffet à l'heure<br />
où l'on va faire supporter à cet honnêle homme<br />
ia peine du complot qui n'existe pas. (Murmu-<br />
res.)<br />
Pourquoi condamnez-vous les hommes dont je<br />
vois les complices disparus ? (Nouveaux murmu-<br />
res.') . "<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt. «-* Maître Normand, vous<br />
avez la pâroie sur l'application <strong>de</strong> la peine !<br />
Déroulè<strong>de</strong>. — Laissêz-nou3 donc. Monsieur le<br />
prési<strong>de</strong>nt, emporter un bon souvenir <strong>de</strong> vous!<br />
M- Normand. — Qui donc a inspiré ces pour-<br />
suites, aujourd'hui condamnées?<br />
M. ie prési<strong>de</strong>nt. — Je vâis vous retirer la pa-<br />
role. (Bruit.)<br />
Déroulè<strong>de</strong>. — Qui ies a inspirées? C'est Lou-<br />
bet, parbleu ! (Violentes protostations sur ies<br />
bancs du Sénat.)<br />
M" Normand. — Je m'arrête puisqu'il nous est<br />
interdit <strong>de</strong> discuter un arrêt inique.<br />
Frappez cet honnête homme !<br />
Frappez-le donc oour qu'on puisse mesurer<br />
toute l'étendue ds ia haine qui a inspiré ces<br />
poursuites ! (Violentes protestations. Cris : Ré-<br />
quisitions ! Réquisitions !)<br />
Le prési<strong>de</strong>nt". — M* Normand je vais me voir<br />
obligé <strong>de</strong> faire requérir contre vous.<br />
Le procureur général se lève.<br />
M 0 Normand. — Je parle <strong>de</strong>s sentiments <strong>de</strong><br />
haine seulement, <strong>de</strong> ceux qui ont inspiré ies<br />
poursuites. (Nouveau bruit).<br />
Déroulè<strong>de</strong>. — Oui, ces; une honte! (Exclama-<br />
tions indignées. Tumulte).<br />
Le prési<strong>de</strong>nt agite éperdûment sa sonnette<br />
et menace encore une fois le défenseur.<br />
M" Normand. — Je me rais, nuisan'on m'empê-<br />
che <strong>de</strong> parler, mais sache* que M. Buffet sera<br />
grandi "par votre condamnation.<br />
Du fond <strong>de</strong> sa prison son visage planera sur<br />
le siècle qui va s'ouvrir. (Sensation. Agitation<br />
prolongée).<br />
salut au jury <strong>de</strong> la Seine qui<br />
.7e dois un<br />
m'a arquillé.<br />
Ht l'accusé énumère les noms<br />
jurés qui composaient ce jury,<br />
saisissant.<br />
Votre verdict sera pour notre histoire<br />
parlementaire une honie Ineffaçable. (Ru-<br />
<strong>de</strong>s douzes<br />
l'effet est<br />
meurs; La nation, la partie saine du parti<br />
républicain sont lasse's <strong>de</strong> votre régime.<br />
Oui! le peuple est las <strong>de</strong> loules ces hontes.<br />
(Nouvelles et violentes rumeurs).<br />
Ensevelissez-moi dans quelque délention<br />
lointaine, chassez-moi <strong>de</strong> la patrie, le châ-<br />
timent lo plus dur pour le vieux soldat que<br />
je suis. Je reviendrai quand reviendra la<br />
justice, quand'lo pays sera enfin libéré.<br />
Je finirai par une double acclamation.<br />
Encore et toujours je crierai : Vive l'armée<br />
<strong>de</strong> la France L Vive la République du peu-<br />
ple !<br />
L'émotion <strong>de</strong> l'auditoire est <strong>de</strong> plus en<br />
plus vive. La scène est d'une gran<strong>de</strong>ur uni-<br />
que.<br />
A son tour Guérin se lève.<br />
Déclaration <strong>de</strong> Guérir 1 .<br />
M. Buffet<br />
tion) :<br />
Déclaration <strong>de</strong> M. Buffet<br />
se lève (Vif mouvement d'atten-<br />
Je ne viens pas implorer votre pitié. Je<br />
n ai rien à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s adversaires.<br />
Vous m'avez condîgnné. Merci I<br />
En acquittant douze <strong>de</strong>s accusés, vous<br />
avez douze fois condamné le gouverne-<br />
ment. Merci 1 (Sensation.)<br />
Quanta expliquer, à motiver votre arrêt,<br />
vous n'y réussirez pas. Un bruit est par-<br />
venu jusqu'à moi : c'est que quelques-<br />
uns d'entre vous songeraient à m'appliquer<br />
la loi Bérenger. Je proteste <strong>de</strong> toute mon<br />
énergie, car il est une chose que je ne sau-<br />
rais accepter : c'est une mesure <strong>de</strong> faveur<br />
qui resterait suspendue sur moi comme une<br />
menace. (Sensation prolongée.)<br />
L'accent <strong>de</strong> fermeté, <strong>de</strong> résolution inébran-<br />
lable <strong>de</strong> M. Buffet fait la plus gran<strong>de</strong> impres-<br />
sion sur l'auditoire.<br />
Déclaration <strong>de</strong> Déroulè<strong>de</strong><br />
Déroulè<strong>de</strong> se dresse à son tour. Tous<br />
les regards convergent vers lui :<br />
Je ne parlerai pas <strong>de</strong> ma condamnation.<br />
J'aurais trop à vous dire. Vous m'avez<br />
déjà frappé <strong>de</strong> Irois mois <strong>de</strong> prison pour<br />
outrages ,au prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République,<br />
'<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans pour outrages à la Haute-<br />
Cour. J'ignore si vous allez me bannir du<br />
sol sacré <strong>de</strong> la Patrie ou me mettre en<br />
détention, mais peu importe. Vous savez<br />
bien que ma peine ne sera pas éternelle,<br />
vous savez que je reviendrai.<br />
Je dois avant <strong>de</strong> vous dire adieu adres-<br />
ser un salut à la vaillante minorité qui a<br />
défendu la justice.,<br />
Je gar<strong>de</strong>rai <strong>de</strong> ces débats un souvenir<br />
ineffaçable. Ils m'ont permis <strong>de</strong> faire jus-<br />
tice enfin d'une calomnie infâme dont j'é-<br />
tais l'objet. J'ai pu donner ainsi à un géné-<br />
ral l'occasion <strong>de</strong> se laver d'une accusation<br />
non moins honteuse portée conlre iui.<br />
N'atten<strong>de</strong>z <strong>de</strong> moi ni une parole do co-<br />
lère, ni une parole <strong>de</strong> regret, ni une <strong>de</strong>-<br />
man<strong>de</strong> d'indulgence. Je suis condamné ;<br />
mon cœur ne bal pas aujourd'hui plus vite<br />
qu'hier.<br />
Ou irai-je, peu importe, j'en reviendrai,<br />
je l'espère.<br />
Ce qui est certain, c'est que vous avez<br />
rendu.à notre cause un service signalé.<br />
Vous nous avez permis <strong>de</strong> sceller nos con-<br />
victions <strong>de</strong> la perte <strong>de</strong> notre liberté. Cette<br />
pensée m'ai<strong>de</strong>ra à oublier les souffrances<br />
que je vais avoir à subir.<br />
Enfermé ou banni, ma <strong>de</strong>vise reste la<br />
même, et je dis à mes amis : « Courage<br />
toujours. Espérez quand môme ! »<br />
Le langage, l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Guérin, témoi-<br />
gnent <strong>de</strong> la même énergie, <strong>de</strong> la même<br />
fierté que ceux <strong>de</strong>. ses co-accusés.<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt. — Je vais suspendre l'au-<br />
dience publique. Gar<strong>de</strong>s, emmenez les accusés.<br />
Ceux-ci se lèvent et Déroulè<strong>de</strong> s'écrie :<br />
C'est ici que pour la première fois j'ai pu<br />
apprécier la valeur et le courage <strong>de</strong> mes<br />
co-accusés. Vous m'avez appris à connaître<br />
ces <strong>de</strong>ux hommes. Je suis heureux <strong>de</strong> le<br />
dire en leur serrant publiquement la main.<br />
Et Dérouiè<strong>de</strong> serre chaleureusement la<br />
main à M. Buffet, qui s'écrie :<br />
L'injustice commune fait notre union.<br />
Dérouiè<strong>de</strong> serre ensuite la main à Guérin,<br />
qui ia serre à M. Buffet. La scène est en ne<br />
peut plus poignante. Toute la salle est en<br />
proie à une émotion intense.<br />
Déroulè<strong>de</strong>. — Voilà tout le complot !<br />
Guérin. — C'est la première 'fois que<br />
nous sommes d'accord '.<br />
Buffet. — Je n'ai connu Guérin qu'en<br />
prison!<br />
Les trois accusés se retirent. Leurs dé-<br />
fenseurs les accompagnent en leur prodi-<br />
guant les plus chauds témoignages <strong>de</strong> sym-<br />
pathie. De longs murmures d'admiration<br />
îes saiuent <strong>de</strong>s tribunes.<br />
L'audience publique est suspendue à 1<br />
heure 10, au miiieu .d'une effervescence in-<br />
dicible. La cour va délibérer sur i'aupiica-<br />
tioa <strong>de</strong> là peine à chackn <strong>de</strong>s condamnés.<br />
Départ <strong>de</strong>s acquittés<br />
Les six acquittés, MM. Go<strong>de</strong>froy, <strong>de</strong> Sa-<br />
bran, <strong>de</strong> Ramei, <strong>de</strong> Vaux, Bariiiier et Dubuc<br />
ont été réconduits, à leur sortie <strong>de</strong> ia salle,<br />
au Quartier cellulaire.<br />
Peu d'instants anrès, M. Albert Sorel,<br />
greffier en chef ds ia Haute-Cour, faisait te-<br />
nir à M. Mouquin, chargé <strong>de</strong> la surveillance<br />
du quartier cellulaire, ies ordres <strong>de</strong> mise en<br />
liberté.<br />
On conduisait les prisonniers au greffa et<br />
on leur remettait les objets leur appartenant.<br />
La lovée d'écrou signée, on leur rendait la<br />
liberté.<br />
C'est M. Barillier qui est sorti ie premier,<br />
encore accompagné par <strong>de</strong>ux agents <strong>de</strong> la<br />
sûreté, oui l'ont conduit, iui, à la prison da<br />
ia Santc," où il était détenu, pour" lui faire<br />
accomplir la "formalité ds ia levée d'écrou.<br />
En montant en voiture, M. Bariiiier a crié,<br />
aux nombreux journalistes qui s'empres-<br />
saient autour <strong>de</strong> iui « Vive" la France!<br />
Malheureusement le meilleur <strong>de</strong>s Français<br />
est là ! »<br />
Et en prononçant cette phrase, le 'Vaillant<br />
ami <strong>de</strong>' Dérouiè<strong>de</strong> montrait le Sénat d'un<br />
geste menaçant.<br />
Définitivement libre, sont sortis successi-<br />
vement M. <strong>de</strong> Sabran. accompagné <strong>de</strong> ia<br />
comtesse <strong>de</strong> Sabran; Dubuc, qu'était venu<br />
attendre Brunet, l'acquitté <strong>de</strong> ces jours <strong>de</strong>r-<br />
niers, M. <strong>de</strong> Ramei, qu'accompagnait Mme<br />
<strong>de</strong> Ramei; le baron <strong>de</strong> Vaux, et enfin M. Go-<br />
<strong>de</strong>froy, entouré ds plusieurs amis. A tous<br />
on a donné <strong>de</strong> très 'chau<strong>de</strong>s et très vives<br />
maroues <strong>de</strong> sympathie.<br />
M."et Mme <strong>de</strong> Sabran doivent partir sa-<br />
medi prochain pour la Touraine.<br />
Ajoutons un détail d'une gravité inouïe :<br />
A l'entrée, Mme ia baronne <strong>de</strong> Vaux mère,<br />
qui voulait passer et aller au plus tôt re-<br />
trouver son fus mala<strong>de</strong> et enfin libre, a <strong>de</strong>-<br />
mandé, supplié qu'on lui dit où il se trouvait.<br />
Les agents,"aussi odieux que leurs maîtres,<br />
ont répondu aux prières dé cette mère par<br />
<strong>de</strong> grossières fins <strong>de</strong> non-recevoir !<br />
Tout est infâme dons cet immon<strong>de</strong> procès.<br />
Au moment ou M. <strong>de</strong> Ramei, sorti le <strong>de</strong>r-<br />
nier .-du greffe, allait le quitter, i'audience<br />
publique'venait d'être terminée, et les trois<br />
condamnés réintégraient le quartier, Dérou-<br />
lè<strong>de</strong> en tête, soutenu par son défenseur, M"<br />
Faiateuf.<br />
En les apercevant, M. <strong>de</strong> Ramei s'est<br />
avancé vers eux, et a embrassé MM. Buffet<br />
et Guérin.<br />
M. Buffet, à dix ans ds bannissement. La<br />
voix en plus Pour les dix ans à Déroulè<strong>de</strong>.<br />
est celle' <strong>de</strong> M. Chantagrel qui, ancien pré-<br />
cepteur <strong>de</strong> M. André" Buffet, n'avait pas<br />
voulu, dans le scrutin qui concernait ce <strong>de</strong>r-<br />
nier, voter contre son ancien élève.<br />
Protestation<br />
Un certain nombre <strong>de</strong> sénateurs qui avaient<br />
vigoureusement protesté contra l'injustifia-<br />
ble condamnation prononcée par la Haute-<br />
Cour, ont voté au'uremier tour <strong>de</strong> scrutin<br />
oui concernait M. Buffet, cinq ans <strong>de</strong> bannis-<br />
sement, dans le but <strong>de</strong> lui assurer le mini-<br />
mum <strong>de</strong> la peine et <strong>de</strong> rendre ainsi la peine<br />
moins odietise.<br />
Cette attitu<strong>de</strong> n'ayant pas proluit le ré-<br />
sultat désiré, ces sénateurs, au <strong>de</strong>uxième<br />
tour <strong>de</strong> scrutin sur l'aonlication <strong>de</strong> la peine<br />
à M. Déroulè<strong>de</strong>, ont fait" la déclaration sui-<br />
vante, que M. <strong>de</strong> Lamarzelle a portée à la<br />
tribune î<br />
Nous avons voté le minimum <strong>de</strong> cinq ans. con-<br />
vaincu oue la majorité n'hésiterait pas à s'y ral-<br />
lier. Cet esnoir ayant été déçu, nous ne vouions<br />
plus appliquer aucune peine.<br />
C'est ce qui explique la différence qui<br />
s'est produite dans" le "chiffre <strong>de</strong>s voir.<br />
M. <strong>de</strong> Lur Saluées condamné à<br />
dix ans <strong>de</strong> bannissement<br />
Par 131 voix contre 15, favorables à une<br />
oeinc <strong>de</strong> cina ans et 50 abstentions. M. <strong>de</strong><br />
Lur Saluées est condamné comme MM. Buffet<br />
ct Dérouiè<strong>de</strong>, à dix ans <strong>de</strong> bannissement.<br />
Guérin condamné à dix ans da<br />
détention<br />
Enfin, la Cour examine le cas <strong>de</strong> Guérin.<br />
Un scrutin a lieu qui donne les résultats<br />
suivants : 127 voix pour dix ans <strong>de</strong> déten-<br />
tion, 3 pour sept ans <strong>de</strong> cette peine, 7 pour<br />
cina ans : 50 abstentions.<br />
M. <strong>de</strong> Casabianca avait <strong>de</strong>mandé que la<br />
ouestion <strong>de</strong>s frais du procès qui atteignent<br />
lin chiffre assez élevé comma on sait, sans<br />
pourtant arriver à celui <strong>de</strong> huit cent mille<br />
francs oui a été donné, fut réglée propor-<br />
tionnellement aux condamnations respec-<br />
tives <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s condamnés, défalcation<br />
faite <strong>de</strong>s frais imputables aux acquittés.<br />
Anrès une brève discussion, M. <strong>de</strong> Casa-<br />
bianca a retiré sa proposition.<br />
A quatre heures, l'audience secrète est<br />
suspendue cour la rédaction <strong>de</strong>s arrêts. Elle<br />
est reprise "à cinq heures, pour soumettre<br />
ces arrêts à ia Cour.<br />
L'audience secrète prend fin<br />
à 5 heures moins cinq.<br />
A 5 heures, le prési<strong>de</strong>nt entre en séance.<br />
Les couloirs d'accès aux tribunes regorgent<br />
<strong>de</strong> gar<strong>de</strong>s municipaux. Tous les sénateurs<br />
sont à leur banc. La place réservée aux ac-<br />
cusés est vi<strong>de</strong> comme sont vi<strong>de</strong>s ies bancs<br />
réservés aux témoins. 11 n'y a même pas <strong>de</strong><br />
gar<strong>de</strong>s, ce qui donne, à cette partie <strong>de</strong> la<br />
salie hier encore si vivante, un aspect morne<br />
et lugubre.<br />
M- Quentin, seul, s'est assis au premier<br />
banc <strong>de</strong>s accusés.<br />
A 5 heures trois minutes, le prési<strong>de</strong>nt<br />
commence la lecture <strong>de</strong> l'arrêt. Les avocats<br />
présents se lèvent, Ù: Oscar Faiateuf en<br />
tète.<br />
M. Faliières donne donc, au milieu du plus<br />
profond silence lecture :<br />
LDe i'arrêt, condamnant MM. Buffet et<br />
Déroulè<strong>de</strong> à dix ans <strong>de</strong> bannissement et Gué-<br />
rin à dix ans <strong>de</strong> détention ;<br />
2 - Da l'arrêt condamnant par contumace,<br />
M. <strong>de</strong> Lur-Saluces à dix ans ds bannisse-<br />
ment.<br />
Voici ie texte du nremier arrêt :<br />
Acquitté et condamnés étaient très émus.<br />
En Chambre du Conseil<br />
L'audience en chambre du conseii s'est<br />
ouverte par une très brève discussion; ie<br />
prési<strong>de</strong>nt a déclaré que les peines déjà ap-<br />
pliquées aux condamnés se confondraient<br />
avec celles qui allaient être prononcées.<br />
Ainsi Déroulè<strong>de</strong>, condamné une première<br />
fois à trois mois <strong>de</strong> nrison pour outrages au<br />
prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République, una secon<strong>de</strong> fois<br />
à <strong>de</strong>ux ans pour outrages aux juges et au<br />
ministère public, ne fera pas ces vingt-sept<br />
mois da prison.<br />
La raison en est que si ces <strong>de</strong>rnières pei-<br />
nes étaient subies, ' elles entreraient en"dé-<br />
duction dans le compte <strong>de</strong>s années <strong>de</strong> bannis-<br />
sement, ce qui diminuerait la peine, le ban-<br />
nissement étant considéré comme une peine<br />
supérieure à l'emprisonnement.<br />
La cour est passée presque immédiate-<br />
. ment au vote. C'est la peine ia plus élevée<br />
qui d'abord a été mise aux voix."<br />
M. Buffet condamné â dix ans<br />
<strong>de</strong> bannissement<br />
Après un premier tour <strong>de</strong> scrutin, qui n'a<br />
pas donné dê résultats, la cour, par 115 voix<br />
contre 52 favorables au chiffre dé cinq ans,<br />
et 35 abstentions, condamna M. André" Buf-<br />
fet à dix ans <strong>de</strong> bannissement.<br />
Déroulè<strong>de</strong> condamné à dix ans<br />
<strong>de</strong> bannissement<br />
La cour passe ensuite à Déroulè<strong>de</strong>. Il y a<br />
également <strong>de</strong>ux tours <strong>de</strong> scrutin. Par IIG<br />
voix contre 69 non et 20 on faveur du chiffre<br />
<strong>de</strong> cinq ans, Déroulè<strong>de</strong> est condamné, comme<br />
La Haute-Cour,<br />
Statuant - sur lc3 réquisitions <strong>de</strong> M. le<br />
procureur- général,<br />
Après avoir entendu M. le procureur<br />
général en ses réquisitions, -les conseils <strong>de</strong>s<br />
accusés et les accusés eux-mêmes,- lesquels<br />
ont été entendus les <strong>de</strong>rniers en leurs<br />
observations sur l'application <strong>de</strong> la peine, et<br />
après en avoir délibéré conformément à la<br />
loi: Attendu que, <strong>de</strong>s déclarations contenues<br />
au précé<strong>de</strong>nt arrêt cie la Haute-Cour en<br />
date <strong>de</strong> ce jour, il résulte que les accusés<br />
Buffet, Déroulè<strong>de</strong> et Guérin sont coupables<br />
d'avoir, en 1898 et 1899, sur le territoire <strong>de</strong><br />
la République, notamment à Paris, concerté<br />
et arrêté, avec une ou plusieurs personnes,<br />
un complot ayant pour but <strong>de</strong> détruire ou<br />
<strong>de</strong> changer le gouvernement avec celte cir-<br />
constance que ledit complot a été suivi<br />
d'actes commis ou commencés pour en pré-<br />
parer l'éxecution ; que ces faits constituent<br />
le crime prévu par l'article 89, paragra-<br />
phe 1er du Co<strong>de</strong> pénal ;<br />
Attendu qu'il résulte encore dudit arrêt<br />
que Guérin seul s'est, en outre, en 1899, à<br />
Paris, rendu coupable <strong>de</strong>s délits : !• <strong>de</strong><br />
détention, sans autorisation, d'armes et <strong>de</strong><br />
munitions <strong>de</strong> guerre ou d'un dépôt d'ar-<br />
mes ; 2" d'outrages par paroles, gestes ou<br />
menaces envers les agents <strong>de</strong> la force pu-<br />
blique dans l'exercice ou à l'occasion <strong>de</strong><br />
l'exercice <strong>de</strong> leurs fonpiions ; et 3' d'atta-<br />
ques avec violences et voies <strong>de</strong> fait envers<br />
<strong>de</strong>s agents da la force publique agissant<br />
pour l'exécution <strong>de</strong>s lois, délits prévus et<br />
punis par les articles 3 et 4 <strong>de</strong> la loi du<br />
24 mai 1834, les articles 224, 209 et 212 du<br />
co<strong>de</strong> pénal ;<br />
Attendu toutefois qu'aux termes <strong>de</strong> l'ar-<br />
ticle 385 du Co<strong>de</strong> d'instruction criminelle,<br />
en cas <strong>de</strong> conviction <strong>de</strong> plusieurs crimes ou<br />
délits, la peine la plus forte sera seule pro-<br />
noncée, que la peine la plus forte est celle<br />
qui résulte <strong>de</strong> l'article 89 du Go<strong>de</strong> pénal ;<br />
Attendu que, par le même arrêt, la<br />
Haute-Cour a déclaré ies circonstances at-<br />
ténuantes en faveur <strong>de</strong>s trois accusés; qu'il<br />
y a lieu par suite <strong>de</strong> modérer la peine par<br />
l'application <strong>de</strong> l'article 463 du Co<strong>de</strong> pénal:<br />
Vu, en conséquence, lesdits articles 89<br />
paragraphe 1er et 463 du Co<strong>de</strong> pénal, en-<br />
semble 'les articles 20 et 32 du même Co<strong>de</strong>,<br />
l'article 4 <strong>de</strong> la loi du 24 mai 1835;<br />
Vu encore la disposition <strong>de</strong>s articles 368<br />
du co<strong>de</strong> d'instruction criminelle, 55, du<br />
Co<strong>de</strong> pénal et 9 <strong>de</strong> la loi du 22 juillet 1807.<br />
La Haute-Cour,<br />
Faisant application aux accusés <strong>de</strong>s dis-<br />
cuté à la diligence <strong>de</strong> M. le procureur gè%<br />
néral, imprimé publié et affiché partout, où<br />
besoin sera ct ordonne qu'il sera notifié<br />
sans délai, aux condamnés par le greffier dé<br />
la llaule-Cour.<br />
Pour M. <strong>de</strong> Lur-Laluces, l'arrêt est ainsi<br />
conçu :<br />
La Haute-Cour,<br />
Statuant sur les réquisitions <strong>de</strong> M. le<br />
procureur général, après avoir entendu M.<br />
le procureur général en ses réquisitions et"<br />
après en avoir délibéré, conformément à là<br />
loi :<br />
Attendu que la procédure <strong>de</strong> contumace,<br />
suivie contre do Lur-Saluces, est régulière;<br />
Attendu que <strong>de</strong> la déclaration contenu»<br />
au précé<strong>de</strong>nt arrêt do la Haute-Cour, er»<br />
date <strong>de</strong> ce jour, il résulte que <strong>de</strong> Lur-Sa-<br />
luces est coupable d'avoir, en 1898 et 1899<br />
sur le territoire <strong>de</strong> la République, notam-<br />
ment à Paris, concerté et arrêté, avec une<br />
ou plusieurs personnes, un complot ayant,<br />
pour but <strong>de</strong> détruire ou <strong>de</strong> changer le gou-<br />
vernement avec cette circonstance que la<br />
dit complot a été suivi d'actes commis oa<br />
commencés pour en préparer l'exécution;<br />
que ce fait constitue le crime prévu par<br />
l'article 89, paragraphe premier, du Goda<br />
pénal ;<br />
Attendu que, parle même arrêt, la Cour<br />
a déclaré les circonstances atténuantes en<br />
laveur <strong>de</strong> l'accusé; qu'il y a lieu, par suite,<br />
<strong>de</strong> modérer la peine par application <strong>de</strong>s dis-<br />
positions <strong>de</strong> l'article 403 du même co<strong>de</strong> ;<br />
Vu les dits articles 89 et 403 du Co<strong>de</strong><br />
pénal ensemble, <strong>de</strong> l'article 32 du même<br />
co<strong>de</strong>, lesquels sont ainsi conçu :<br />
« Art. 89.— Le complot, ayant pour but<br />
les crimes mentionnés aux articles 86 el 87,<br />
s'il a été suivi d'un acte commis ou com-<br />
mencé pour en préparer l'exécution sera<br />
puni <strong>de</strong> la déportation, s'il n'a été suivi<br />
d'aucun acte commis ou commencé pour en<br />
préparer l'exécution la peine sera celle <strong>de</strong><br />
la détention ;<br />
« Il y a complot dès que la résolution d'a-<br />
gir est concertée et arrêtée entre <strong>de</strong>ux ou<br />
plusieurs personnes ; s'il y a eu proposition<br />
faite et non agréée <strong>de</strong> former un complot<br />
pour arriver aux crimes mentionnés dans<br />
les articles 86 et 87, celui qui aurait fait<br />
une telle proposition sera puni d'un em-<br />
prisonnement <strong>de</strong> un an à cinq ans ; le cou-<br />
pable pourra, <strong>de</strong> plus, être interdit en tout<br />
ou partie <strong>de</strong>s droits mentionnés à l'article<br />
42 èt l'article 463.<br />
» Les peines prononcées par la loi contre<br />
celui ou ceux <strong>de</strong>s accusés reconnus coupa-<br />
bles, en faveur <strong>de</strong> qui le jury aura déclaré<br />
les circonstances atténuantes, seront modi-<br />
fiées ainsi qu'il suit : si la peine prononcée<br />
par la loi est la mort, la cour appliquera la<br />
peine <strong>de</strong>s travaux forcés à perpétuité, ou<br />
celle <strong>de</strong>s travaux forcés à temps ; si la peine<br />
est celle <strong>de</strong>s travaux forcés à perpétuité,<br />
la cour appliquera la peine <strong>de</strong>s travaux<br />
iorcés à temps ou celle <strong>de</strong> la réclusion ; si<br />
la peine est celle <strong>de</strong> la déportation dan3<br />
une enceinte fortifiée, la cour appliquera<br />
celle <strong>de</strong> la déportation simple où celle <strong>de</strong> la<br />
détention.<br />
» Mais clans les cas prévus par les arti-<br />
cles 98 et 97, la peine <strong>de</strong> la déportation<br />
simple sera appliquée ; si la peine est celle<br />
<strong>de</strong> la déportation. La Cour appliquera la<br />
peine <strong>de</strong> la détention ou celle du banisse-<br />
ment ; si la peine est celle <strong>de</strong>s travaux for-<br />
cés à temps, la Cour appliquera la peine <strong>de</strong><br />
la réclusion ou les dispositions <strong>de</strong> l'article<br />
401 sans toutefois pouvoir réduire la durée<br />
<strong>de</strong> l'emprisonnement au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 2 ans<br />
si la peine est celle <strong>de</strong> la réclusion, <strong>de</strong> la<br />
détention, du bannissement ou <strong>de</strong> la dégra-<br />
dation civique, la Cour appliquera les dis-<br />
positions <strong>de</strong> l'article 401 sans toutefois<br />
pouvoir réduire la durée <strong>de</strong> l'emprisonne-<br />
ment au-<strong>de</strong>ssous d'un an. Dans le cas où<br />
le Go<strong>de</strong> prononce lé maximum d'une peine<br />
afllictive,.s'il existe <strong>de</strong>s circonstances atté-<br />
nuantes, la Cour appliquera le minimum da<br />
la peine ou même <strong>de</strong> la peine inférieure.<br />
» Art. 32. — Quiconque aura été con-<br />
damné au bannissement sera transporté par<br />
ordre du gouvernement hors du territoire<br />
<strong>de</strong> la République; la durée du bannissa-<br />
ient sera au moins <strong>de</strong> cinq années et <strong>de</strong><br />
dix années au plus. »<br />
Faisant application <strong>de</strong>sdits articles.<br />
Condamne <strong>de</strong> Lur-Saluces (Eugene-<br />
Henri-Marie), â la peine du bannisse-<br />
ment pendant dix années.<br />
Et attendu que le susnommé est contu-<br />
max ;<br />
Vu l'article 472 du co<strong>de</strong> d'instruction<br />
criminelle, ordonne que l'extrait du pré-<br />
sent arrêt sera, dans les trois jours, adressé<br />
au directeur <strong>de</strong>s Domaines et <strong>de</strong> l'enregis-<br />
trement du domicile du contumax ;<br />
Vu encore les dispositions <strong>de</strong> l'article 30S<br />
du co<strong>de</strong> d'instruction criminelle ;<br />
Condamne <strong>de</strong> Lur-Saluces aux frais en-<br />
vers l'Etat, solidairement avec Buffet, Dé-<br />
roulè<strong>de</strong> et Guérin, condamnés par arrêt da<br />
<strong>de</strong> la Haute-Cour <strong>de</strong> justice en date <strong>de</strong> ca<br />
jour ;<br />
Ordonne que le présent arrêt sera rendu<br />
public dans la forme et dans les termes<br />
prescrits par la loi du 2 janvier 4850 et<br />
exécuté à la diligence du procureur gé-;<br />
néral.<br />
Cette lecture est lugubrement accueillie,<br />
Intervention <strong>de</strong> M 0 Faiateuf<br />
A ce moment<br />
Paul Déroulè<strong>de</strong><br />
avocats :<br />
M* Faiateuf, défenseur <strong>de</strong><br />
se présente à la barre <strong>de</strong>s<br />
positions <strong>de</strong> loi dont il vient d'être donné<br />
lecture,<br />
Condamne Buffet (Anne-Joseph-<br />
Paul-Aadré) à la peine du bannisse-<br />
ment pendant dix années.<br />
Condamne Déroulè<strong>de</strong> (Paul-Marie-<br />
Joseph) à la peine du bannissement<br />
pendant dix années.<br />
Condamne Guérin (Jules-Napoléon) a<br />
la peine <strong>de</strong> la détention pendant dix<br />
années.<br />
Et, après en avoir, spécialement délibéré,<br />
dit qu'il n'y a lieu <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r contre Buf-<br />
fet, Déroulè<strong>de</strong> et Guérin à l'interdiction<br />
édictée par l'article 19 <strong>de</strong> la loi du 27 mai<br />
18oo ;<br />
Prononce la confiscation <strong>de</strong>s armes et<br />
munitions saisies au domicile <strong>de</strong> Guérin ;<br />
Condamne solidairement, Buffet, Dérou-<br />
lè<strong>de</strong> et Guérin aux frais envers l'Etat, à<br />
l'exception <strong>de</strong> ceux qui ont été exclusive<br />
ment exposés à raison <strong>de</strong> la tenlalivo d'as-<br />
sinat pour laquelle Guérin a été acquitté;<br />
Fixe au minimum la durée <strong>de</strong> la con-<br />
trainte par corps;<br />
Ordonae que le présent arrêt sera exé<br />
La Haute-Cour, en prononçant la peine da dit<br />
ans <strong>de</strong> bannissement contre Déroulè<strong>de</strong> n a-t-ella<br />
pas entendu confondre dans cette Dsine celles à<br />
trois mois et à <strong>de</strong>ux ans <strong>de</strong> prison' qui ont été<br />
prononcées aux cours <strong>de</strong>s audiences contre M.<br />
Déroulè<strong>de</strong>?<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt. — La confusion est da droit.<br />
Il n'est pas nécessaire <strong>de</strong> le dire oar une déci-<br />
sion spéciale.<br />
Le procureur général intervenant Î<br />
Je suis chargé <strong>de</strong> l'exécution <strong>de</strong> l'arrêt et .18<br />
déclare que cette question ne fait aucun douté»<br />
« Vive l'Armée ! A bas la Haute-Cour ! »<br />
Après ce court dialogue , le prési<strong>de</strong>nt,*<br />
avant <strong>de</strong> déclarer l'audience levée, ordonne<br />
aux gar<strong>de</strong>s da faire évacuer les tribunes.<br />
M. Faîlières et les sénateurs restent à leur,<br />
poste, sans doute dans le but d'éviter ainsi<br />
une manifestation redoutée; mais à peine la<br />
paési<strong>de</strong>nt a-t-il donné l'ordre d'évacuation<br />
que, malgré la présence <strong>de</strong> nombreux gar<strong>de</strong>s<br />
républicains répandus un peu partout, da<br />
presque toutes "les tribunes s'élève en même<br />
temps une formidable clameur : «Vive l'Ar-<br />
mée! A bas la Haute-Cour! »<br />
On distingue également les cris <strong>de</strong> î<br />
«Vive Guérin! A bas les juifsl A bas Ber-<br />
nard ! »<br />
Une longue agitation suit cette démonstra-<br />
tion vigoureusé'du publie <strong>de</strong>s tribunes anos-<br />
Irophanl la Haute-Cour. Le prési<strong>de</strong>nt, M-<br />
Faîlières, pâle, et les sénateurs, l'air dé-'<br />
confit, se sont tournés vers les tribune.St<br />
d où leur arrive cette ovation au rebours.<br />
Cependant gar<strong>de</strong>s et huissiers font éva-<br />
cuer les galeries. La sortie est fiévreuse-<br />
ment tumultueuse et s'effectue au milie a<br />
d'imprécations adressées à la Haute-Cour. '<br />
Lorsque les sénateurs, débarrassés du " 0 *<br />
<strong>de</strong>s Protestataires se trouvent à «eu P re .<br />
seuls, l'un d'eux, M. <strong>de</strong> Lamarzelle, s'écrie •<br />
•Ahl l'exil est ironie ». C'est Victor HUS°*<br />
par ce vers qui vous condamne |<br />
<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés
dite<br />
..• ld< , n t Faîlières s'empresse alors <strong>de</strong><br />
'audience est levée.<br />
* heures 10. La Haute-Cour s vécu.<br />
1» est ateu s ouittent tristement leur sièg*<br />
tes Ben»« ul » • „ ,,eu ?urB , avoir fait<br />
com»iei justice er. tandis qu'on entend<br />
^uvre " e J,.,.. extérieurs les cris <strong>de</strong> pro-<br />
dans les cou «us ^ , on veut arpê<br />
P^riur^venUresse <strong>de</strong> « Vive l'armée !<br />
\, la clame"! , (> (<br />
et la «--jïânie-Cour !<br />
bas la ...«nies A<br />
tentit aux<br />
a bas<br />
qui, jusqu au oout,<br />
oreilles du Sénat.<br />
La sortie<br />
co presse dans les escaliers.<br />
Le PU 01 "- ' ' ue - u aux commentaires les<br />
T/arrèt don n cliaC un donne son impres-<br />
plas Pf s 'ro voix. Les condamnés ont pres-<br />
sion à tiau ,,,, sympathies.<br />
*' uS toutes ; cs t<br />
B,<br />
étr - 0 it et la foule est longue<br />
' L'esoal ier «j» bas aans le grand vestibule<br />
- découler. ''- ç &[i oue croitro. Des grou-<br />
i p'rrervescencc ton '<strong>de</strong>s voix s'élève Dro<br />
les se forment- LC<br />
g A ce niornen<br />
frayent un l 1 ».^ qui a été<br />
Sait un srectaLu i<br />
<strong>de</strong>s WiW»^ W»igé «e !<br />
iirc . niere bouse le , H ,<br />
violantes<br />
impossibles à<br />
firu". jcUS gar<strong>de</strong>s municipaux se<br />
nomenii atI 'avers la loule, emme-<br />
. ..,i a «:é arrêté à la sortie<br />
ons éclatent; une<br />
produit. On oblige<br />
prisonnier, nuis<br />
ip'c tar<strong>de</strong>s a '^"goontanée, une imposante<br />
une«*ni'f/if"eVràduit.<br />
msBife*f? M 5" Déroulè<strong>de</strong> sont la. MM. Mille-<br />
ts «mis o" , Gyn, M. Andrieux; on ies<br />
voye, (,a " ' formidable cri <strong>de</strong>: l Vive Dé-<br />
entoure ; uu<br />
j3 jUit, <strong>de</strong> cent poitrines ; puis ca<br />
r«ulèa«. " J j eg <strong>de</strong> cris, où l'indignation<br />
sont toutes - la fo(|]e se fajt . Qur . (( Yiv(;<br />
j»atrio-»°. u ° ive Jes condamnés! A bas le<br />
i'armec ~ es lraitres j A Das les juifs ! >.<br />
^C'est en vain olie les ? al ' aes cherchent à<br />
'ssc.r les manifestants vers lâ porte. Quel<br />
1101 - agents en bourgeois veulent leur t"' ?<br />
«ara forte ; Us sont vigoureusement<br />
Sliés Cependant, une contre-manifestation<br />
i-oreaoisè et oueloues cris s'élèvent: « Vive<br />
f» Rénublioue ! Vive le Sénat!» lis n'ont<br />
.. autre effet aue <strong>de</strong> provoquer un redouble-<br />
ttrèst d'enthousiasme et d'indignation.<br />
Des altercations se produisent. Un collé-<br />
gien un gamin <strong>de</strong> seize ans, pousse le cri<br />
ae- '«Vive Loubet! » C'est, parait-il, le fus<br />
d'un sénateur dreyfusard; on le prend vive-<br />
ment a partie; il ne doit qu'à son jeune âge<br />
ae ne pas- être l'objet d'une correction sé-<br />
^Nous assistons maintenant à une véritable<br />
bagarre. Ou se bouscule, on se menace du<br />
Doing, ies cannes se lèvent, et toujours les<br />
cris <strong>de</strong> « Vive l'Armée ! Vivent los condam-<br />
nes t A bas le Sénat! » dominent et cou-<br />
vrent ceux <strong>de</strong> : « Vive le Sénat! Vive Lou-<br />
bet ! Vive la République ! »<br />
Des dames s'en mêlent, elles acclament<br />
avec t assioa ies victimes <strong>de</strong> la Haute-Cour.<br />
Mme Gyp n'est pas ia moins ar<strong>de</strong>nte; eiie<br />
crie à plusieurs reprises: «A bas les juifs />,<br />
û une petite voix perçante.<br />
Pourtant, les gar<strong>de</strong>s, avec l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s gar-<br />
çons du Sénat, ont réussi à refouler les ma-<br />
nifestants jusque dans la cour. Là on les ca-<br />
nalise, on les fractionne, on ies oblige <strong>de</strong><br />
sortir par petits paquets.<br />
A l'extérieur, comme à l'intérieur du Pa-<br />
lais, ies mesures <strong>de</strong> police sont considéra-<br />
bles. On ne voit qu'agents en tenue et agents<br />
en bourgeois. Dans la rue la manifestation<br />
renrend <strong>de</strong> plus belle. Les cris <strong>de</strong> : « Vive<br />
i'armée! Vivent les condamnés! Vive Dérou-<br />
iè<strong>de</strong> ! Vive Buffet ! Vive Guérin! A bas les<br />
juifs ! » se croisent, font ricochet. Les pas-<br />
sants s'y associent. Le sentiment miblic<br />
liclate dans toute sa force mais ia police se<br />
hâte <strong>de</strong> disperser ies manifestants et ies<br />
obligea prendre <strong>de</strong>s directions diverses.<br />
Le caime se rétablit. Les ven<strong>de</strong>urs da<br />
journaux crient déjà ies condamnations. On<br />
s'arrache les exemplaires. Une feuille parue<br />
cour ia circonstance porta en manchette ce<br />
titre : « L'assassinat <strong>de</strong> M. Déroulè<strong>de</strong> ».<br />
Celte nouvelle, un moment prise au sérieux,<br />
a causé dans la fouie une grosse émotion,<br />
bientôt caimée. Il ne s'agit<br />
sinat moral bien entendu.<br />
Qi<br />
on 1, M ment sur . la .P""'het!e. il fit partir le<br />
i^ai.o^ii 8 ? 10 ar T' '' a " 10It fut instant***»,<br />
>« n,r .„1. .*. acciuent . Pliait se suici<strong>de</strong>r et<br />
ses parents eurent grana'pcma a l'en empêcher.<br />
Monstrueux attentat<br />
. Rêne, 4 janvier.<br />
I n a.ten at mon-trueux, oui a souievé a BOna<br />
uns immense émotion, l'est Produit dans la nuit<br />
ou 1" janvier.<br />
II résulte <strong>de</strong> la première enquéio ou'un jeune<br />
ménage, qui venait <strong>de</strong> passer ia soirée chez <strong>de</strong>s<br />
amis, fut assailli, vers onze heures du soir,<br />
pat une ban<strong>de</strong> d'individus mal famés, au nombre<br />
uuno quinzaine environ.<br />
La jeune femme, qui était dans un é;at inté-<br />
ressant, fut bâillonnée, hissée sur les énaules<br />
do maiandnns et portée <strong>de</strong>rrière le3 remparts<br />
oii on lui fit subir' ies <strong>de</strong>rniers outrages.<br />
Lo mari avait été préalablement ligoté.<br />
La_ malheureuse victime a le corps entièrement<br />
tuméfié par les morsures <strong>de</strong>s bandits cont.ro<br />
lesquels elle se débattair. Elle a été<br />
dans <strong>de</strong>s conditions d'atrocité<br />
décrire.<br />
Son mari a reçu également da nombreuses<br />
blessures.<br />
Six <strong>de</strong>s malandrins ont été arrêtés,<br />
La surexcliation do la population est extrême,<br />
l'n <strong>de</strong>s misérabies ayant été conduit, hier. après-<br />
midi, au commissariat central, pour être con-<br />
fronté avec un témoin, une foule au'on peut<br />
évaluer à un millier <strong>de</strong> personnes, faillit l'arra-<br />
cher <strong>de</strong>s mains <strong>de</strong>s agents et le lyncher.<br />
On a renoncé à le faire sortir dû commissar lit<br />
<strong>de</strong>vant lequel continue a stationner una foule<br />
menaçante.<br />
Tuè par-erreur<br />
Mostaganem. 4 janvier.<br />
T in assassinat a été commis, hier, vers 9 heu-<br />
res au soir, près dê Aïn-Te<strong>de</strong>ies.<br />
M. Rouleau rentrait à sa ferme, lorsqu'il<br />
trouva é endu sur la route, dans una mare da<br />
sang, ie cadavre du nommé Meyer. alsacien, an-<br />
cien inspecteur da la sûreté da Paris qui, re-<br />
traité, s'était retiré à Aïn-Te<strong>de</strong>ies.<br />
Le malheureux avait été assommé d'abord à<br />
coups <strong>de</strong> matraque, puis le crâne ouvert avait<br />
été criblé <strong>de</strong> coups <strong>de</strong> couteau. Enlln, on lui<br />
avait, coupé le cou. Les empreintes relevées sur<br />
ie terrain permettent d'affirmer que c'est un<br />
arabe qui est i'auteur du crime.<br />
On suppose que M. Meyer a été assassiné par<br />
erreur et que le meurtrier guettait M. ltoujeau.<br />
qui suit cette route tous les soirs pour rentrer<br />
chez lui et qui, fréquemment, est porteur <strong>de</strong><br />
sommes importantes.<br />
Eiie proteste <strong>de</strong> toute son énergie contre<br />
le fanatisme <strong>de</strong> ceux qui ont ordonné l'ex-<br />
clusion <strong>de</strong> M. le colonel Teyssier et <strong>de</strong> M. le<br />
docteur Compayré, sans autre motif que<br />
l'assouvissement <strong>de</strong> misérables rancunes."<br />
Vive la pairie! Vive la liberté!<br />
Le comité.<br />
^SflHK^* M - n ''*'' L ''' w ^ l ^'^' ! ^w ^<br />
ifflROMOrailWDlMS<br />
-<br />
PETITES WCVHLLBS<br />
4 janvier.<br />
On télégraphie <strong>de</strong> Cherbourg: « Le sous-ma-<br />
rin Morse, abrès modifications, a procédé à <strong>de</strong>s<br />
expériences : il a plongé en ra<strong>de</strong> e: a fait en-<br />
suite sous l'eau un parcours d'un mille environ;<br />
les résultats sont satisfaisants. •<br />
A l'occasion du 1er janvier, le prési<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong> la République a accordé <strong>de</strong>s grâces ou <strong>de</strong>s<br />
réductions <strong>de</strong> peine à 793 condamnés, détenus<br />
dans divers établissements pénitentiaires mili-<br />
taires ou civils. -<br />
Dans le mouvement préfectoral, récem-<br />
ment publié,*!. Bonnei'oy-Sibour. a été rem-<br />
placé comme préfet du Lot-et Garonne ; nous<br />
<strong>de</strong>vons ajouter'que M. Bonnefoy va être pourvu<br />
d'un poste dans les finances.<br />
oue <strong>de</strong> i'assas-<br />
On t<br />
A Colesberg<br />
Londres, 4 janvier,<br />
rraohie <strong>de</strong> Rendsburg : "<br />
Ce matin, la situation s'est modifiée d'une fa-<br />
çon inattendue a Coiésbarg.<br />
On a <strong>de</strong>couveri que ies Boers étaient revenus<br />
pondant ia nuit et avaient occupé <strong>de</strong> nouveau<br />
ies positions d'où ie généra.! French les avait<br />
chassés ia veiiie. Leurs canons a tir rapi<strong>de</strong>,<br />
qu on croyait avoir mis hors d état, ouvrirent ie<br />
leu sur notre cavaie: ie. Les obus n'ont pas fait<br />
explosion [?j et leur tir a produit peu d'effet f?).<br />
~ns maintenons toutes ies positions prises<br />
Les Boers ont certainement reçu <strong>de</strong>s ren-<br />
importants <strong>de</strong>puis qu'us ont été mis en dé-<br />
hier. Nos pertes, "aujourd'hui et hier, s'é-<br />
it à six tués et vingt blessés,<br />
Londres, 4 janvier.<br />
(2- édition), publie ies dépêches<br />
Courses <strong>de</strong> chevaux<br />
A MARSEILLE<br />
Marseille. 4 janvier.<br />
Prix du FriouL—> L Héritière (Campbell}; 2.<br />
Salve (Maidment); 3. Fusain (Deiomme).<br />
Non placés : Questionneur, Amourette, Edin-<br />
burg, l'Arlésienne, Métaphore.<br />
Mutuel: Gagnant 25 5C; piacés t Ilélitière 7 50,<br />
Saive 6. Fusain 6 50.<br />
Pris <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong>s steenle. — L Le Per-<br />
ruchet (Campbeii; 2. Rectitu<strong>de</strong> (Witti; 3. Co-<br />
lombo (Dambielle).<br />
Non niaces : Maronine, Orage. Sultan II. Es-<br />
ouisse, lîlnhig'e. Cratère, Gloriole. Pouareaux.<br />
" Mutuel :" Gagnant 72: placés : Le Perruchet<br />
14 50, Rectitu<strong>de</strong> SI, Coionibo 23.<br />
Prix du Pharô. — i. Bajardo III (J. Monckl ;<br />
2. Audace III (Courtia<strong>de</strong>) ; 3, Grena<strong>de</strong> (M. <strong>de</strong><br />
Romaaet;.<br />
Non placés ,: Vistola f, distancés. Le ïétrar-<br />
que S. Facétie 12, Oncle Jean 10, Buxom Lass 3<br />
Vici 1G, Klohége 16, Roboam 10, Sonir.ambuia 6,<br />
Crabe.<br />
Mutuel -.Gagnant 16.50, placés J Bajardo 7,50<br />
Audace S, Grena<strong>de</strong> 11,<br />
HillETHE DE L\ CHÂSSE<br />
Orpliolinat <strong>de</strong> la C.rau<strong>de</strong>-Allée<br />
Chaque année, la direction dc l'Orphelinat<br />
rond son compte dans un rapport que nous<br />
avons sous les yeux.<br />
Ce compte est clair, il marche par doit et<br />
avoir; ia balance est nette, la situation<br />
apurée.<br />
Les lecteurs du rapport sont édifies, il y a<br />
seulement une grosse iacuue, nous tenons a<br />
la combler.<br />
Si le« résultats sont excé<strong>de</strong>nts, c'est grâce<br />
au dévouement constant <strong>de</strong>s religieux <strong>de</strong>s<br />
Clercs <strong>de</strong> Saint-Vialeur et <strong>de</strong>s Sœurs, les<br />
Fiiles <strong>de</strong> Jésus, chargées <strong>de</strong> la direction et<br />
<strong>de</strong>s soins <strong>de</strong>s orphelins.<br />
Us sont assurés <strong>de</strong> la reconnaissance pu-<br />
blique.<br />
La maison repose aujourd'hui sur la tète<br />
d'une société civile.<br />
Son fondateur, M. l'abbé .Tu'tien, enrichit<br />
l'œuvre <strong>de</strong> constructions nouvelles.<br />
Des ateliers <strong>de</strong> cordonnerie, <strong>de</strong> menuiserie,<br />
<strong>de</strong> sculpture sur bots ont été ouverts ou<br />
agrandis dans l'établissement. Fournissons<br />
du travail, et nous ferons du coup d'habiles<br />
ouvriers èt <strong>de</strong> bons chrétiens.<br />
Le mouvement du nombre <strong>de</strong>s orphelins<br />
indique que la charité grossit toujours, s'é-<br />
tend sans cesse.<br />
17 sorties ; 25 entrées.<br />
Le rapporteur n'oublie ni bienfaiteurs, ni<br />
bienfaitrices.<br />
Les loteries, les concerts sont rappelés<br />
avec <strong>de</strong>sTemerciements à tous ceux qui ies<br />
ont fait réussir.<br />
Des personnes généreuses ont permis la<br />
distribution <strong>de</strong> livrets <strong>de</strong> la caisse à'éi ar-<br />
gne.<br />
Le Plus gros, celui <strong>de</strong> 50 francs, a ete<br />
donné 'à l'élection ; orphelins, maîtres et<br />
surveillants étaient électeurs.<br />
L'élu est Etienne Bardy.<br />
Les recettes, balancées par les dépenses,<br />
donnent un excé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> 7.695 fr. 90.<br />
Mais cet excédant est représenté par <strong>de</strong>s<br />
provisions, <strong>de</strong>s créances et <strong>de</strong>s travaux à li-<br />
vrer, d'une valeur <strong>de</strong> 10.412 fr.<br />
De plus ia constitution <strong>de</strong> la société civile<br />
a coûté gros et <strong>de</strong> ce chef, il est dû 6,000<br />
francs.<br />
Donc, cette oeuvre <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s secours et<br />
elle les mérite.<br />
Elle se double <strong>de</strong> l'orphelinat <strong>de</strong> Blancotte<br />
qui forme <strong>de</strong>s ouvriers agricoles.<br />
Sûrs <strong>de</strong> bien faire, nous convions <strong>Toulouse</strong><br />
chrétienne à permettre à l'orphelinat <strong>de</strong> se<br />
soutenir et <strong>de</strong> se développer, par <strong>de</strong>s lar-<br />
gesses qui seront on ne "peut" mieux pla-<br />
cées.<br />
que à tout coup un revolver, une timbale,<br />
aes cigares... »<br />
Personne n? bouge. Le compère aussitôt<br />
prend six cartons. Le jeu commence. Le<br />
numéro 12 sort. Le compère gagne un re-<br />
volver.<br />
Personne ne bouge encore, mais les ba-<br />
dauds tâtent déià ieurs poches. Encore une<br />
timbale gagnée par le compère ct les plus<br />
rétifs — les badauds qui la connaissent —<br />
exhument do leurs profon<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> toutes<br />
leurs poches, les pièces <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux sous. Et<br />
voila.<br />
Roulez sans musique.<br />
Et le comuôre disparaît.<br />
Ainsi procéda, hier, disent les agents,<br />
Antoine Auguste... 11 se tenait <strong>de</strong>rrière une<br />
tabie <strong>de</strong> jeu, avec pour clients un compère,<br />
une nourrice, trois ou quatre gamins... *<br />
Les agents s'approchèrent du groupe et<br />
suivirent le jeu. Ôh jouait parait au «48».<br />
Six cartons sur chacun <strong>de</strong>souels sont ins-<br />
crits <strong>de</strong>ux ou trois chiffres sont remis à<br />
chaque joueur. La roue a tourné. Le joueur<br />
additionne les chiffreset gagne quelquefois...<br />
La roue tourna. Le coinnôro additionna et<br />
gagna. Il lui fut remis un beau lot, une tim-<br />
bale pour amorcer les joueurs. Mais les<br />
agents avaient eu aussi fait l'addition et-ils<br />
firent observer que ie compère n'avait droit<br />
qu'a un lot, composé... d'un cigare d'un sou,<br />
i'ot gagné très souvent par les" amateurs,<br />
Antoine Auguste, à la' Permanenc j. a car-<br />
rément répondu : « Il est in.on'estable que<br />
si les agents disaient la vérité, j'aurais tort,<br />
mais iis se sont tron nrrssés. Ils m'ont ar-<br />
rêté avant ia lin <strong>de</strong> l'addition. Je suis joueur<br />
ambulant [sic). Vous dites que les lots sont<br />
do ueu <strong>de</strong> valeur ? Voilà mes factures. »<br />
Il les produira en temps et lieu, et la règle<br />
<strong>de</strong> ce jeii — sur Panier — qu'il a voulu ava-<br />
ler, assurent ies agents, quand on l'a arrêté.<br />
<strong>de</strong> Droit<br />
soutiendra sa thèse <strong>de</strong><br />
Faculté<br />
M. Magnol, avocat,<br />
doctorat en droit, dans une <strong>de</strong>s salies <strong>de</strong> la<br />
Faculté <strong>de</strong> droit, <strong>de</strong>main samedi, à 2 h. \\2<br />
du soir, sur ie sujet suivant :<br />
De i'administration pénitentiaire dans ses<br />
rapports avec l'autorité jndiciaire et son rat-<br />
tachement au ministère <strong>de</strong> ia justice.<br />
Nos Compatriotes<br />
Dans les récents concours <strong>de</strong> Ira classe<br />
(section d'architecture) qui viennent d'être<br />
jugés à l'Ecole Nationale et spéciale <strong>de</strong>s<br />
Beaux-Arts do Paris, M. Albert A'rnaud, an-<br />
cien élève <strong>de</strong> notre Ecole <strong>de</strong>s Beaux-Arts dj<br />
<strong>Toulouse</strong>, a obtenu ies récompenses sui-<br />
vantes :<br />
'Une mention sur pro.'et rendu dont le sujet<br />
était un gymnase.<br />
l'ne médaille au concours <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>lage.<br />
Une mention sur projet rendu dont le sujet<br />
était : un oiafond eh bois scuiDté.<br />
décision du<br />
scia fermée,<br />
Par<br />
chasse<br />
mancho 4 février.<br />
ministre <strong>de</strong> l'agriculture, la<br />
dans toute ia France, ie di-<br />
MÀHÎÂC .Lia S=3><br />
hie:<br />
for:<br />
rou;<br />
ièv{<br />
l.e Tnn<br />
suivantes<br />
Lee Boers<br />
il sera dilfic<br />
veaux renfo<br />
Rensburg, 3 janvier,<br />
ont en gran<strong>de</strong> force à Co.esberg et<br />
e <strong>de</strong> les repousser sans <strong>de</strong> nou-<br />
s d'infanterie et d'artillerie.<br />
Orange-River. 3 janvier.<br />
Des renions d'artillerie et d'infanterie ont éié<br />
«tpediés, aujourd'hui, <strong>de</strong> <strong>de</strong> Aar, au général<br />
F: en ch. «<br />
A Ladysmith<br />
Londres. 4 janvier.<br />
Le Times publie les dèpècues' suivantes :<br />
Ladysmith. 29décembre, par Héiiograplie<br />
viâ Pietermaritzburg. 3 janvier.<br />
Les Boers ont, redouble d'énergie <strong>de</strong>puis Noël,<br />
lis lancent <strong>de</strong>s obus sans discontinuer, ne s'ar-<br />
retanl que lorsouil fait nuit. En projectile a<br />
malheureusement éclaté près <strong>de</strong> ia lente <strong>de</strong>s offi-<br />
ciers du régiment <strong>de</strong> Devonshire. Antrementfsfc)<br />
nous n avons pas <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s Pertes à signaler<br />
Le temps est lourd. Les Boers se tiennent prèt3<br />
a toute, alerte ; ils tirent, ia nuit, <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong><br />
coups ne fusil. l,e nombre <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s s'accroît<br />
«nais i eiat moral est excellent.<br />
La trahison chez les Anglais<br />
Londres, 4 janvier.<br />
Une autre dépêche <strong>de</strong> Mod<strong>de</strong>r-River adres-<br />
sée au Times porte que les indigènes ont été<br />
sururis signalant <strong>de</strong>s lignes anglaises <strong>de</strong>s<br />
informations aux Boers, au moyen d'un sys-<br />
tème <strong>de</strong> signaux se composant <strong>de</strong> ouatre<br />
'eux qui se couvrent et se découvrent."<br />
Ces indigènes ont été interrogés. L'un d'eux<br />
a ucclare que les Boers ont monté onze ca<br />
» M sur ''extrémité occi<strong>de</strong>ntale<br />
Ue Maggersfontein.<br />
Encore un navire allemand arrêté<br />
Periin, 4 janvier.<br />
.«Arien que le uaousbot <strong>de</strong>s<br />
allemand, le Général (?),<br />
cargaison soit<br />
ïiaisêg o„" S w °cupe car <strong>de</strong>s trou nés an-<br />
° uée à X<strong>de</strong>n qUe la car S aison sera débar-<br />
Qusstion ct Réponse<br />
tf" journal ri•';« Paris, 4 janvier.<br />
tlo ns suivante^ S ' ! '° SÔ les d3UX que3 ~<br />
E»t-il<br />
Conservatoire <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong><br />
Le 22 février 1900 auront lieu, au Conser-<br />
vatoire <strong>de</strong> musique <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>, <strong>de</strong>s exa-<br />
mens pour l'obtention d'un diplôme <strong>de</strong> capa-<br />
cité.<br />
Aux termes du règlement sont admis à se<br />
présenter pour subir ces examens les élèves<br />
qui ont obtenu un premier prix au Conser-<br />
vatoire , ainsi que" les anciens élèves et<br />
même les étrangers â l'Ecole.<br />
Les personnes qui seraient dans l'inten-<br />
tion d'acquérir es diplôme pourront, à partir<br />
du 10 janvier, Prendre connaissance, au<br />
Conservatoire, <strong>de</strong>s conditions d'admission<br />
aux examens, ainsi que du programme <strong>de</strong>s<br />
différentes épreuves que ies" candidats au-<br />
ront à subir.<br />
Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d'inscription <strong>de</strong>vront être<br />
adressées au directeur avant ie 5 février.<br />
Postes et Télégraphes<br />
bureau téléarranhiaue <strong>de</strong> Saint Geni<br />
<strong>de</strong>s kopjes<br />
On man<strong>de</strong><br />
£°«es <strong>de</strong> i',, mnire<br />
Visitée<br />
1<br />
' if<br />
B ? ci .' !>our 0,,e s»<br />
sinioA_' . a e w occupé car<br />
On nous annonce ie mariage <strong>de</strong> Mlle Marie-<br />
Antoinette I.aurens, avec M. Maurice Destenay,<br />
capitaine d'artillerie bréveié, stagiaire à l'état-<br />
major <strong>de</strong> ia division d'occupation <strong>de</strong> Tunisie.<br />
La célébration du mariage aura, lieu à Tou-<br />
louse, en i'In igne Basilique Saint-Sern;n, <strong>de</strong>-<br />
main samedi, 6 janvier.<br />
CARNET NECROLOGIQUE<br />
Le Vaurais vient <strong>de</strong> faire une immense perte.<br />
Le baron <strong>de</strong> Ranchin, maire <strong>de</strong> Cadoui, conseil-<br />
ler d'arrondissement, vient <strong>de</strong> mourir, enlevé par<br />
un mal foudroyant à l'affection <strong>de</strong>s siens et <strong>de</strong><br />
ses amis.<br />
Le 24 décembre, il so rendit à Cadoul pour<br />
prési<strong>de</strong>r le conseil municipal <strong>de</strong> cette commune.<br />
Pour la première fois, il se sentit gravement at-<br />
teint et ie soir même, il s'alitait pour attendre ia<br />
mort qui l'a trouvé vaillant et résigné.<br />
C'est una immense perte pour noire région,<br />
où par son amabilité, par le charme da ses rela-<br />
tions, par la générosité da ses sentiments, le<br />
baron <strong>de</strong> Ranchin s'était fait une place considé-<br />
rable. Sa porte, toujours ouverte, était assaillie<br />
tous les jours par ceux qui souffrent et qui ne<br />
le quittaient jamais sans une consolation ou un<br />
secours.<br />
La commune <strong>de</strong> Cadoul, qu'il administrait <strong>de</strong>-<br />
puis longtemps, avait voulu s'associer au <strong>de</strong>uil<br />
<strong>de</strong> Lavaur. Non seulement ses collègues du<br />
conseil municipal, mais encore tous ses admi-<br />
nistrés étaient venus prendre place dans l'im-<br />
mense cortège qui l'accompagnait dans les rues<br />
<strong>de</strong> Lavaur au milieu <strong>de</strong> cette population où il<br />
ne comptait que <strong>de</strong>s amis.<br />
Charles <strong>de</strong> Ranchin n'était pas moins connu et<br />
moins estimé dans le canton <strong>de</strong> Puylaurens, où<br />
<strong>de</strong>s intérêts considérables et <strong>de</strong>s liens <strong>de</strong> famiiie<br />
rappelaient pendant une partie <strong>de</strong> l'année.<br />
C'est là; dans ce charmant village <strong>de</strong> Bian,<br />
que notre ami, entouré d'affection et do regrets,<br />
va dormir son <strong>de</strong>rnier sommeil.<br />
Nous offrons a Mme la baronne <strong>de</strong> Ranchin, à<br />
son fils, à tous ies siens, l'hommage <strong>de</strong> nos dou<br />
oureuses sympathies.<br />
Le<br />
(Haute-Garonne), créé<br />
septembre 1S99, sera<br />
10 janvier courant.<br />
par décision au<br />
ouvert au pubiic<br />
Le crime <strong>de</strong> Vacquiers<br />
On nous écrit :<br />
Mardi soir, <strong>de</strong>s trimards s'étaient rencon-<br />
trés, comme d'habitu<strong>de</strong>, dans cette commune<br />
pour y mendier et, finalement, pour s'y<br />
saouler.<br />
Mais pendant que l'un d'eux cuvait son<br />
vin dans' un fossé, les autres se prirent <strong>de</strong><br />
querelle et se battirent, à <strong>de</strong>ux reprises, avec<br />
acharnement.<br />
Leurs bâtons n'y suffisant plus, ils se sai-<br />
sissent <strong>de</strong> tout ce qui ieur tombe sous la<br />
main; une bûche, à laquelle tenait un mor-<br />
ceau <strong>de</strong> tronc d'arbre, ' vigoureusement ma-<br />
niée par un gaillard <strong>de</strong> 45 à 50 ans, s'abat<br />
tout à coup sur les épaules et <strong>de</strong>rrière la<br />
tète du nommé Bourgoin, qui tombe rai<strong>de</strong>,<br />
perdant du sang par la bouche et par le nez.<br />
La vue du sang semble ne faire qu'exciter la<br />
coière <strong>de</strong>s combattants, qui s'acharnent <strong>de</strong><br />
plus belle les uns sur les" autres et jusque<br />
sur celui qui est déjà à terre.<br />
Enfin, oueloues passants interviennent et<br />
bientôt, sur l'ordre du maire, on conduit à<br />
ia prison communale ie misérable assassin,<br />
pendant qu'on porte dans ia remise toute<br />
proche <strong>de</strong> M. Simon Tournier, sur l'aire<br />
duquel avait eu lieu la rixe, celui oui gisait<br />
à terre, la tête en bo'uiliie. Malgré l'es soins<br />
qui iui furent prodigués, il ne reprit pas<br />
connaissance, et alors que la bataille avait<br />
commencé vers 4 heures du soir, le malheu-<br />
reux exnirait environ <strong>de</strong>ux heures après,<br />
entouré d'un grand nombre d'habitants <strong>de</strong> ia<br />
commune, accourus à l'annonce <strong>de</strong> ce triste<br />
drame et tous très impressionnés.<br />
Dans ia journée, ii s'était trouvé dans la<br />
commune jusqu'à neuf <strong>de</strong> ces trimards, mais<br />
quatre seulement ont participé à ia bataille,<br />
a'yant tous <strong>de</strong> 40 à 00 ans, et sans infirmité<br />
aucune; donc, dc soii<strong>de</strong>s gaiilards.<br />
Le malheureux qui a été littéralement<br />
assommé et tué est un nommé ,lean-Batuiste<br />
Bourgoin, âgé <strong>de</strong> 51 ans, natif <strong>de</strong> Bar-sur-<br />
Aube.<br />
Le parquet, dûment aterti, va s'occuper<br />
sérieusement <strong>de</strong> cette, affaire et, espérons-ie,<br />
purger le pays <strong>de</strong>s innombrables vagabonds<br />
qui i'infecieiit. Qu'on se rappelle ie crime <strong>de</strong><br />
Fronton.<br />
CHRONIQUE REGIONALE<br />
ARIEGE<br />
PAM/ERS. — Objets trouvés. — Il a été<br />
trouvé, sur la route nationale, en face le<br />
château <strong>de</strong> Monier, doux socs <strong>de</strong> charrue,<br />
complètement neufs, les réclamer au bu-<br />
reau <strong>de</strong> police.<br />
MIREPOIX. — Au pensionnat Sainte-<br />
Marie. — Mercredi soir, Î! janvier, très jolie<br />
séance récréative et musicale dans le bel<br />
établissement dos Frères <strong>de</strong>s écoles chré-<br />
tiennes, où se pressait une foule compacte,<br />
appartenant à toutes les classes <strong>de</strong> la so-<br />
ciété, venue là pour témoigner une fois <strong>de</strong><br />
plus aux fils du" Bienheureux <strong>de</strong> La Salle dc<br />
leur inébranlable attachement et <strong>de</strong> ieur<br />
fidélité à l'enseignement chrétien.<br />
On a apnlaudl à tout rompre MM. Antoine<br />
Barrière, Jean Rives, P. Cuubaud, Lemoine,<br />
Delrieu, IL Chabatul, etc., dans les divers<br />
rôles qu'ils ont si bien remplis. Durant trois<br />
heures', ils nous ont tenus 'sous le charme.<br />
Quoi <strong>de</strong> mieux joué par une troupe <strong>de</strong> jeu-<br />
nes enfants que les Brigands' invisibles ?<br />
Quoi <strong>de</strong> mieux joué encore que le Gendarme<br />
est sanspiliél par MM. Barrière, Rives et<br />
Chabaud': Quoi ae plus désopilant que les<br />
Deux Aveugles d'Olïcnbach, interprétés par<br />
ces excellents comiques, et la i'arelle la Let-<br />
tre à mon cher Neveu et la Polka <strong>de</strong>s En-<br />
glish. chantées, mimées, dansées par M.<br />
Barrière? Rendons aussi <strong>de</strong> justes louanges<br />
à la voix si chau<strong>de</strong>, si sympathique <strong>de</strong> M.<br />
Rives qu'il a manié avec tant <strong>de</strong> grâce et<br />
d'aisance dans les Pauvres fous <strong>de</strong> Luglia-<br />
fier et le Vieux Mendiant <strong>de</strong> Delmet. Je ne<br />
saurais non plus terminer ce trop succint<br />
compte-rendu, sans féliciter chaleureuse-<br />
ment la fanfare <strong>de</strong>s Anciens Elèves, qui,<br />
sous l'habile direction <strong>de</strong> son <strong>de</strong>rnier chef,<br />
M. Jacques Soula, a enlevé plusieurs beaux<br />
morceaux et en particulier une délicieuse<br />
mosaïque sur Si j'étais Roi ! '<br />
Au nom <strong>de</strong>s chers Frères, au nom du Co-<br />
mité <strong>de</strong> l'Ecole, au nom <strong>de</strong> la population ca-<br />
Iholique <strong>de</strong> Mireuoix, merci du fond du cœur<br />
à tous ces amis dévoués, exécutants et spec-<br />
tateurs, qui nous ont donné leur terni s, leur<br />
zèle, leur talent ou leur or, pour la pius<br />
belle œuvre que puissent accomplir <strong>de</strong>s<br />
hommes <strong>de</strong> bien et <strong>de</strong>s honnêtes gens : as-<br />
surer à nos enfants, aux pauvres comme<br />
aux riches, le bienfait d'une éducation chré-<br />
tienne et d'une soli<strong>de</strong> et fortifiante instruc-<br />
tion. William <strong>de</strong> ROUZAUD.<br />
teraière Heure<br />
HAUTE-COUR<br />
Paris, 5 janvier.<br />
En Quittant la prison <strong>de</strong> la Santé, Barillier<br />
s'est rendu au siège du journal Le Drapeau,<br />
où l'attendaient musieurs amis, notamment<br />
MM. Dumonteil, "ie sculpteur Palez, Galli;<br />
Mme Bariiiier, etc.<br />
La réception a été tout intime et cordiale.<br />
Barillier comnte se reposer pendant quelque<br />
temos à la campagne. '<strong>de</strong>s fatigues <strong>de</strong> ces<br />
<strong>de</strong>rniers mois ; néanmoins, pour apprendre<br />
nius vite ie sort <strong>de</strong> Déroulè<strong>de</strong>, surmontant<br />
sa fatigue, il s'est rendu, en quittant le<br />
Draveau, aux abords du Luxembourg dans<br />
un café <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> Tournon, où il a attendu<br />
la nouvelle <strong>de</strong> 1 arrêt.<br />
M. <strong>de</strong> Vaux, ne séjournera que très peu .<strong>de</strong><br />
temns à Paris et ira très probablement pas-<br />
ser la saison hivernale à "Nice pour se gué-<br />
rir <strong>de</strong>s douleurs dont il souffre beaucoup.<br />
Quant à Dubuc, il a quitté la taverne <strong>de</strong><br />
Médicis ou il s'était rendu après sa délibéra-<br />
tion. Il a été salué par les cris <strong>de</strong> : « A bas<br />
lés juifs ! Vive Dubuc ! Vive Guérin ! »<br />
Bariiiier adresse à Paul Déroulè<strong>de</strong> la let-<br />
tre suivante :<br />
BULLETIN FINANCIER<br />
Paris, 4 janvier.<br />
Le marché se trouve, aujourd'hui, affaibli par<br />
une sensible réaction survenue à Londros. 11 "pa-<br />
raîtrait qu'il faudrait en rabattra beaucoup a"ve«<br />
ies succès soir disant remportes par les Anglais:<br />
au Transvaal. On avait monté sensiblement. De-<br />
puis <strong>de</strong>ux jours, on n'actionne, suivant noug,<br />
d uno façon exagérée. La fauto en est à l'étroi-<br />
tesse du marché.<br />
Le 3 0[0 se traite & 99 25. L'Italit-n revient à<br />
91 10. L'Kxtéricure reprend <strong>de</strong> nouveau le cours<br />
<strong>de</strong> 67 et s'inscrit à 66 90. Le groupe ottoman est<br />
moins bien t,enti. mais la réaction dans ce groupa<br />
n'est que <strong>de</strong> très minime importance.<br />
Le Suez revient à 3,510. Les établissement»<br />
<strong>de</strong> crédit sont tin peu pius lourds. Le Foncier<br />
est à 720. Le Crédit Lyonnais cote 927. La So-<br />
ciété générale. 600.<br />
Le marché <strong>de</strong>s mines d'or a été lourd aujour-<br />
d'hui, suivant indications <strong>de</strong> Londres.<br />
DP LAVIGERIE,<br />
Administrateur délégué do la Société Fran-<br />
çaise, 22, place Vendôme, Paris.<br />
POUR TOUTES LES MÈRES<br />
Bornons-nous aujourd'hui à publier la let-<br />
tre d'une sage-femme <strong>de</strong> Paris, <strong>de</strong>s plus<br />
connues, sans chercher à la commenter lon-<br />
guement, laissons à chacune <strong>de</strong> nos lectrices<br />
ie soin do tirer les conclusions que cette<br />
lettre comporte pour son propre cas:<br />
« Paris, le 31 mai 1897.<br />
» Messieurs, je suis heureuse <strong>de</strong> venir<br />
vous exprimer les bons effets produits nar<br />
votre Emulsion Scott, dans plusieurs cas' où<br />
je l'ai employée.<br />
Etant nar sa com-<br />
position facile à<br />
prendre, je l'ai con-<br />
seillée pour un en-<br />
fant dont la crois-<br />
sance était difficile<br />
et qui refusait tous<br />
les médicaments ;<br />
ies effets <strong>de</strong> votra<br />
excellente prépara-<br />
tion ne se firent pas<br />
attendre, l'appétit<br />
revint presque" im-<br />
médiate'ment et au-<br />
Macume FARRHT j 0 "" 1 ''.'"' l'enfant sa<br />
Madame FARRET à me rveille.<br />
» Au moment <strong>de</strong> !a <strong>de</strong>ntition, l'Emulsiort<br />
Scott m'a été d'une gran<strong>de</strong> utilité dans plu-<br />
sieurs cas; la formation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts s'est faite<br />
insensiblement, sans fatiguer l'enfant, qui<br />
restait aussi dans un excellent état <strong>de</strong> santé.<br />
» Votre Emulsion Scott est, en outre,<br />
d'une très gran<strong>de</strong> efficacité contre l'état d'a-<br />
némie dans lequel se trouve ia femme anrès<br />
les couches.<br />
» Agréez, Messieurs, l'assurance <strong>de</strong> mes<br />
sentiments dévoués. Signé : Madame F ARRET»<br />
sage-femme <strong>de</strong> Ire classe, 70, avenue du<br />
Maine. »<br />
De tous les coins <strong>de</strong> la France, nous arri-<br />
vent journellement <strong>de</strong>s personnes les Plus<br />
compétentes, les tdus élogieuses attestations<br />
en faveur <strong>de</strong> l'Emulsion Scott; ies mé<strong>de</strong>cins,<br />
ainsi que les sages-femmes, ne tarissent pas<br />
sur les bienfaits que les mères et les en-<br />
fants délicats retirent <strong>de</strong> cette préparation.<br />
. L'Emulsion Scott renferme i'hùile' <strong>de</strong> foie<br />
<strong>de</strong> morue associée avec la glycérine et les<br />
hypophosphifes <strong>de</strong> chaux et <strong>de</strong> sou<strong>de</strong> en unes<br />
émuision aussi facile à digérer qu'agréable au<br />
goût.<br />
Echantillon d'essai sera envoyé franco con-<br />
tre 50 centimes <strong>de</strong> timbres adressés à Ds-<br />
louclie et Cie, 10, rue Gravel, Levallois-Per-<br />
ret (Seine).<br />
votre con-<br />
DU JOUR DE<br />
La grève <strong>de</strong>s monteurs<br />
sures<br />
en ciiaus-<br />
!<br />
?etsrvenlr auprès<br />
i v ;?> st'erlZs i i'A^V Prête 10 «"liions <strong>de</strong><br />
"France ? " 1 An Sleterre au lieu et place <strong>de</strong><br />
^meVrulT'V** faites<br />
Pour obii<br />
aient eti<br />
A n _ - nar le gou-<br />
rer'Y'An^eTer^u 1 ' 8 " 11 ' Activement<br />
"poussées ? r ° A ov acuer l'Egypte<br />
L Agence nationale s . dit autorisée à ré-<br />
a ' "ne et l'autre <strong>de</strong>s<br />
m DIVERS<br />
Volontairement tuée par son frère<br />
*m\?l*3«*. c.*^l'- S ^!"* r < 4 <strong>Janvier</strong>.<br />
foiin's' , ïe <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> fusil<br />
canton <strong>de</strong> Clairvaux,<br />
»~ ans, s'apnr.'tait «<br />
en ngne <strong>de</strong><br />
ie jeune<br />
tirer <strong>de</strong>s<br />
—<br />
poil aim m nïmmw i<br />
Nous recevons la communication suivante :<br />
Protestation<br />
La section albigeoise <strong>de</strong> la Ligue <strong>de</strong><br />
Patrie Française adresse à M.<br />
Teyssier, son prési<strong>de</strong>nt d'honneu<br />
'•'utuing He i'„ cam'nt *t l0l) 'ss"nce, suivant j tolérance odieusement violées nar<br />
nJi>a » BC * 'otHue, eu g^iaai l^fes du socialisme ^ouvsrncmentai.<br />
la<br />
le colonel<br />
, et à M.<br />
le docteur Victor 'Compayré, membre du<br />
Comité, l'expression dê sa respectueuse<br />
sympathie, à l'occasion <strong>de</strong> la mesure inique<br />
qui a eu nour objet leur exclusion <strong>de</strong>s con-<br />
s'eils d'administration <strong>de</strong> l'hospice et du bu-<br />
reau <strong>de</strong> bienfaisance.<br />
Elle rappelle aux albigeois que pendant<br />
toute leur" carrière, ces <strong>de</strong>ux républicains<br />
ont prodigué sans compter, à leurs conci-<br />
toyens toute leur activité et tout ieur <strong>de</strong>-<br />
vouement et que leur désintéressement<br />
n'eut d égal que" leur mo<strong>de</strong>stie.<br />
Eiie leur rappelle que l'un d'eux est une<br />
<strong>de</strong>s gloires dé l'a France et que sou nom est<br />
inscrit au livre d'or <strong>de</strong> la Patrie.<br />
Elle salue en ces ' <strong>de</strong>ux bons citoyens<br />
frappés pour avoir pris part à la patriotique<br />
manifestation du 15 octobre, la liberté et la<br />
tolérance odieusement violées par les ponti-<br />
Une catégorie d'ouvriers <strong>de</strong> la cordonnerie<br />
a fait grève dans les trois gran<strong>de</strong>s maisons<br />
<strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>, les maisons Vi-<br />
dal fils et Nougayrol, Gril frère et fils, Geor-<br />
ges et Cie.<br />
Ce sont les ateliers <strong>de</strong> montage qui sont<br />
en grève.<br />
Nous nous sommes fait i'éeho <strong>de</strong>s plaintes<br />
<strong>de</strong>s ouvriers, il est pius que juste que nous<br />
disions les raisons <strong>de</strong>s patrons.<br />
Les ouvriers préten<strong>de</strong>nt qu'une modifica-<br />
tion <strong>de</strong> tarif a réduit leur salaire ; les Pa-<br />
trons assurent que non.<br />
Le conflit vient d'un changement d'outil-<br />
lage apporté par les patrons" dans leur in-<br />
dustrie. Ce changement est un fait accompli<br />
chez les uns ; il le sera bientôt chez tous."<br />
Les ouvriers craignent — et ils peuvent<br />
avoir raison — que les nouvelles machines<br />
ne ren<strong>de</strong>nt un certain nombre <strong>de</strong> bras inuti-<br />
les.<br />
Ceux qui seront employés ne verront pas<br />
ieur -salaire diminué; c'est certain.<br />
Telle est la vérité.<br />
Comment empêcher les progrès indus-<br />
triels? C'est un <strong>de</strong>s moyen nécessaires pour<br />
lutter contre ia concurrence étrangère.<br />
Hier, par un communiqué, ies grévistes<br />
nous ont fait savoir :<br />
1-Qu'ils maintenaientleurs revendications;<br />
2" Qu ils avaient élu une délégation com-<br />
posée <strong>de</strong> cinq membres, avec mandat <strong>de</strong><br />
porter leur cause <strong>de</strong>vant la justice <strong>de</strong> paix.<br />
Toutes les catégories d'ouvriers et ouvriè-<br />
res en chaussures <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> sont invités<br />
à assister à la réunion générale qui aura lieu<br />
le dimanche 7 courant' à 9 heures du matin,<br />
a ia Bourse du Travail.<br />
La presse est invitée à assister à cette<br />
séance.<br />
Laboratoire municipal<br />
Du 16 au 31 décembre 1S99. il a été fait au<br />
Laboratoire municipal 14 analyses quantitatives.<br />
21 analyses qualitatives et 98 vérifications <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>nrées alimentaires..<br />
Le Laboratoire municipal fait gratuitement<br />
toutes ies analyses quaillàtivis concernant les<br />
matières alimentaires.<br />
Collision. — Hier, a 4 heures du soir, une<br />
collision s'est produite entre une jardinière atte-<br />
lée d'un cheval conduit par M. Jean Benoît,<br />
<strong>de</strong>meurant rue Varsovie, 15, et ia voiture <strong>de</strong><br />
piace n" 45, à <strong>de</strong>ux chevaux, appartenant a M.<br />
Guitard, <strong>de</strong>meurant rue Raymond-IV, 56.<br />
Une giace <strong>de</strong> la voiture <strong>de</strong> place a été brisée.<br />
Feu <strong>de</strong> cheminée. — Vers 6 h. 1|2, hier soir,<br />
un violent feu <strong>de</strong> cheminée s'est déciaré piace<br />
Saint Etienne. 14. dans un appartement situé au<br />
premier étage- et occupé par M. Auriol, rentier.<br />
Ce feu. attribué à un vice <strong>de</strong> construction, a été<br />
éteint par ies pompiers <strong>de</strong> la caserne Roussy.<br />
Trouvailles. — Réclamer à M. Destra<strong>de</strong>. rus<br />
<strong>de</strong> i'Lcluse-Matabiau. 4, une reconnaissance du<br />
Mont-<strong>de</strong>-piété; au bureau <strong>de</strong> polies du quatrième<br />
arrondissement, une clef.<br />
Spectacles-Concerts <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong><br />
Du 5 janvier<br />
Capitole. — A 8 heures, Samson el Daliïa e<br />
Coppilia.. baiiet.<br />
Dimanche, matinée et soirée.<br />
Variétés. — AS heures, Boccace et Un Soir<br />
<strong>de</strong> Pluie.<br />
Demain, en matinée. Miss lîehjclx; la soir, le<br />
Courrier <strong>de</strong> Lyon et. la Grand Mogol.<br />
Théâtre Français. — Relâche.<br />
Samedi, le Fils Naturel et Edgard ct sa<br />
Bonne.<br />
Théâtre <strong>de</strong>s Nouveautés. — Tous les soirs,<br />
spectacle varié, attraction <strong>de</strong> premier ordre. Le<br />
Cosmograph Faraud présente <strong>de</strong>s vues animées<br />
<strong>de</strong>s piusiritéressantes ; son suc.-.ès est très grand.<br />
Incessamment, nouveaux débuts.<br />
Joueur ambulant<br />
Des agents <strong>de</strong> ia Sûreté ont arrêté, hier,<br />
dans l'après-midi, sur le champ ds foire, un<br />
individu quia déclaré : « Je me nomme An-<br />
toine Auguste, né à Verdun (Meuse), âgé <strong>de</strong><br />
3S ans, domicilié rue Dalayrac, 3. .l'exerce la<br />
profession dc joueur ambulant. «<br />
Antoine Auguste (un p;iu plus et le trium-<br />
virat y était) tenait une "<strong>de</strong> ces tables <strong>de</strong> jeu<br />
quelconque, autour <strong>de</strong>squelles se pressent,<br />
quand il fait beau, les ba lauds.<br />
" S'il n'y a pas toujours foule, le directeur<br />
du jeu. avec l'ai<strong>de</strong> du hasard et d'un com-<br />
père, fait toujours BâS affaires. Les tables<br />
<strong>de</strong> jeu pullulaient , il y a quelques années eu-<br />
coie, sur tous les champs <strong>de</strong> foire.<br />
Le boniment no varie pas. 11 y a, hélas !<br />
peu <strong>de</strong> mon<strong>de</strong> autour <strong>de</strong> la table ; le direc-<br />
teur du jeu (il a pris le titre et le gar<strong>de</strong>) :<br />
« Aiiotis, mesdames et messieurs, à qui six<br />
cartoiiB pour doui. sous î Vous gagnez nres-<br />
Bulletin Météorologique<br />
Du 4 janvier.<br />
Le vent est modéré ou assez fort du Nord sur<br />
nos cotes <strong>de</strong> la Manche ; il est faible du Sud en<br />
Gascogne et en Provence. Ln Fiance les pluies<br />
sont générales. La température était ce "matin<br />
<strong>de</strong> 7 a Paris. 0 au Mont Ventoux, 2 au Puy-du<br />
Dôme. En France, quelques pluies sont proba-<br />
bles, avec temps frais.<br />
DANS LE DEPARTEMENT<br />
MONTGISCARD. — Un habitant du can-<br />
ton <strong>de</strong> Montgiscard adresse à M. le préfet dc<br />
la Haute-Garonne la lettre suivante:<br />
Monsieur ie préfet,<br />
Vous n'êtes pas toujours heureux dans le choix<br />
oue vous faites <strong>de</strong>s hommes qui doivent vous re-<br />
présenter dans ies commissions chargées <strong>de</strong> ré-<br />
viser ies listes électorales.<br />
Kxemple, la petite commune <strong>de</strong> Noueilles, qui<br />
fait partie <strong>de</strong> notre canton.<br />
Je'reconnais avec empressement que ce n'est<br />
nas sur vous, peut-être, "que doit retomber cette<br />
erreur ; vous vous trouvez <strong>de</strong>puis trop peu <strong>de</strong><br />
temps a la tête <strong>de</strong> no re département.<br />
Mais qui diable a pu vous' donner comme con-<br />
seii <strong>de</strong> désigner l'ancien maire au lard 1<br />
Non. franchement, vous auriez pu vous faire<br />
représenter dans ce petit village, si"sage â cette<br />
heure, d'une façon plus digne et moins grais-<br />
seuse.<br />
Veuillez agréer, etc.<br />
Un Habitant du canton <strong>de</strong> Monlgiscard.<br />
Le correspondant <strong>de</strong> M. le préfet est d'au-<br />
tant mieux fondé dans sa réclamation que le<br />
personnage dont il parie a été naguère —<br />
tandis qu il occupait les fonctions <strong>de</strong> maire<br />
— condamné à un mois <strong>de</strong> prison pour frau-<br />
<strong>de</strong>s électorales.<br />
Cher maître et ami.<br />
1 En revenant à Paris, j'apprend<br />
damnation a 10 ans <strong>de</strong> bannissement.<br />
j'avais i'esooir, qu'après ia manifestation <strong>de</strong>s<br />
électeurs <strong>de</strong> i'Ardèche, les politiciens du Luxem-<br />
bourg n'oseraient pas vous condamner ; qu'ils<br />
se rabattraient sur ia condamnation à <strong>de</strong>ux mois<br />
d'emprisonnement nour outrages à <strong>de</strong>s sénateurs<br />
érigés en hauts juges. Ma <strong>de</strong>rnière illusion vient<br />
<strong>de</strong> s'envoier.<br />
Cher maître et ami,<br />
Compte/, sur nous, nous ferons au mieux que<br />
nous pourrons pour raccourcir ia durée <strong>de</strong> votre<br />
peine.<br />
Recevez, clier maître, l'expression <strong>de</strong> mon<br />
o':us vif attachement et do mon entier dévoue-<br />
ment.<br />
Parmi les inci<strong>de</strong>nts qui ont signalé la<br />
sortie <strong>de</strong> la Haute-Cour, notons la chau<strong>de</strong><br />
ovation faite aux sénateurs nationalistes par<br />
la fouie massée rue <strong>de</strong> Vaugirard et rue' <strong>de</strong><br />
Tournon. M. Millevoye et Mme Gyp, recon-<br />
nus au passage, ont eu leur part <strong>de</strong> ses<br />
acclamations. Un peu plus loin, Sa foule re-<br />
connaît dans un groupé MM. Le Provost <strong>de</strong><br />
Launay, Peytral et F.àduel; les cris redou-<br />
blent, enthousiastes: «Vive la minorité! »<br />
Puis c'est une ovation qui s'adresse parti-<br />
culièrement à M. tëaduel, le sénateur radical<br />
du Cantal, qui, faisant abstraction <strong>de</strong> ses<br />
opinions Politiques, a constamment voté <strong>de</strong><br />
façon à faire échec au gouvernement.<br />
Queloues personnes, dans ia foule, ayant<br />
tenté <strong>de</strong> manifester en sens contraire, MM,<br />
Millevoye, Dumonteil et Gaili les ont apos-<br />
trophés" vertement et n'ont pas eu <strong>de</strong> peine<br />
à leur imposer silence.<br />
A 7 h. 10, Déroulè<strong>de</strong> a été transféré du<br />
quartier du Luxembourg à la prison <strong>de</strong> la<br />
Santé dans un landau précédé' et suivi <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux fiacres, bondés d'agents ds ia Sûreté.<br />
Buffet est parti après" Dérouiè<strong>de</strong> en voi<br />
ture cellulaire.<br />
Des précautions avaient été prises pour<br />
lui ; une double haie da gar<strong>de</strong>s "municipaux<br />
s'étandait <strong>de</strong> la porte du greffe <strong>de</strong> la Haute-<br />
Cour à la voiture cellulaire.<br />
Buffet, escorté <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux brigadiers, <strong>de</strong> gar-<br />
<strong>de</strong>s municipaux, est monté très calme dans<br />
la voiture.<br />
C'est dans la même voiture que Guérin <strong>de</strong>-<br />
vait être amené à la Santé, mais lorsqu'on<br />
est venu ouvrir la porte <strong>de</strong> la cellule, il a<br />
refusé <strong>de</strong> sortir. Devant cette résistance, on<br />
a fait partir ia voiture cellulaire emportant<br />
Buffet."<br />
Comme on l'avait fait d'ailleurs pour le<br />
landau <strong>de</strong> Déroulè<strong>de</strong>. on a fait passer la voi-<br />
ture cellulaire, non par la gran<strong>de</strong> porte da<br />
la rue <strong>de</strong> Tournon, mais par les jardins du<br />
Luxembourg. Trois fiacres remplis d'agents<br />
l'ont escorté jusqu'à la Santé.<br />
Pendant ce temps, M. Mouquin continuait à<br />
conférer avec Guerin et le décidait à quitter<br />
le Luxembourg en voiture dc place.<br />
Guérin quittait le quartier cellulaire à<br />
0 heures, accompagné d'une nombreuse es-<br />
corte d'agents'dè la Sûreté.<br />
Arrivé dans la cour, il montait dans la<br />
voiture oui lui était préparée, suivi par cinq<br />
fiaores remplis d'agents, en tête <strong>de</strong>squels<br />
était Mouquin.<br />
Comme ' pour Déroulè<strong>de</strong> et M. Buffet, la<br />
voilure a passé par lès jardins.<br />
« LE FRANCEViLLR », appareil photogrx-<br />
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reçoivonk GHATUITKMEHT la "REVUE PARISE<br />
dan* toutes les épiceries. Renseignements et numéro<br />
«ixiclmun (Tratis ibnfc envoyés sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> adressée,<br />
*l«Cliocoiauria POULAIN,* BLOI8.<br />
avll<br />
LES GRÈVES<br />
Saint-Etienne. 5 janvier.<br />
Au début <strong>de</strong> la soirée, quelques manifesta-<br />
tions se sont produites. Elles se sont bornées à<br />
<strong>de</strong>s chants. On n'a eu a constater aucun inci-<br />
<strong>de</strong>nt grave. Mais plus tard, dans la soirée, une<br />
coionne <strong>de</strong> manifestants s'est présentée inopi-<br />
nément <strong>de</strong>vant i'hotei <strong>de</strong> viiie, où ils ont tenté<br />
<strong>de</strong> pénétrer.<br />
Reooussés par la police et la gendarmerie,<br />
les manifestants se sont rendus sur la place<br />
Mare.igo. où ils ont brisé les réverbères èt les<br />
chaises du kiosque municipal. Un agent et un<br />
gendarme ont été blessés. Le commindant <strong>de</strong><br />
gendarmerie a été atteint par une pierre.<br />
D'après les mineurs et ' les tisseurs, les inci-<br />
<strong>de</strong>nts en question sont dûs a <strong>de</strong>s cléments étran-<br />
gers aux <strong>de</strong>ux corporations ea grève. Uno ving-<br />
taine d'individus ont été arrêtés; parmi eux, se<br />
l trouvent d»vu ou u'oi* gcévi.w» stuUmeMU<br />
FOIRES & MARCHES<br />
MARCHE DS PARU Du ! janvier.<br />
Alasols -" Go trant, 37 »» ; février 37 25 ; mars<br />
i. 3Ï 75; 4 ctiauus, 38 »»; cata : 37 »».<br />
Suore3. GO trant, 23 375 ; février, 2i> 625 |"<br />
4 <strong>de</strong> mars, 29 025; 4 <strong>de</strong> mai. 29 750.<br />
Biés. — Courant. 1S 25; février, 18 45; mars-<br />
avril. 18 70; 4 <strong>de</strong> mai, 19 25.<br />
Farines. — Courant, 23 95; février, 21 13i<br />
mars-avni. 24 65 ;1 da mai. 25 15.<br />
Coroeii. 2S »» ; roux 28 »»», raffiné? 103 31»<br />
MARCRtS US LA VU.Llî'rrE<br />
Du 4 janvier.<br />
Boeufs. — Amenas, 2,035; v«ndas, 1,7il; 1 fr. 35,<br />
1 fr. £>. 1 10.<br />
Vaoaas. — Amenées 593; vsudaas, 530; 1 3â,<br />
1 La). 1 05.<br />
Taureaux. -* Amenas. lGi; vaatiï, I29J<br />
1 fr. 2% 1 fr. 10. t fr. 9i<br />
Veaux. — Amenas, l,ill ; vendus, 1,252; 123,'<br />
i Ir. 8J. i fr. 30.<br />
i&oatons. — Amené?, 1,537; vendus, 1, tOOf-<br />
lir. 90, 1 70. 1 £r. 49.<br />
Porcs. — Amenés 4.91S, vendus 4,918; l fr. 4'J.<br />
I 40. 1 33.<br />
Peaux <strong>de</strong> mouton, selon laine, » »* à » ••.<br />
MARCHE DE BORDEAU'C<br />
Bor<strong>de</strong>aux. 4 janvier.<br />
Blés. — On cote r,ar 100 k-.ios, par quantité<br />
d'au moins 10.000 kilos, gare départ : blés da<br />
Davs. 17 50 à 17 75.<br />
l'armes. — On cote: eviindres marques supé-<br />
rieures. 26 50 à 27 ; cylindres premières marques,<br />
26 50; meules premières marques, 24.<br />
Sons. — On cote: sons gros, <strong>de</strong> 13 75 à 11;<br />
ordinaires, lï 25: Piata, <strong>de</strong> 11 a 1L25.<br />
Reoasses. — On coio: repasses fines, <strong>de</strong> 14 à<br />
II 25'; ordinaires, da 12 75 à 13 ; Piata, <strong>de</strong> lï àv<br />
12 25.<br />
Maïs. —• On cote : Cinquantini disponible,<br />
17 50: Piata roux et blanc, <strong>de</strong> lia 14 25; petit<br />
roux do pays, <strong>de</strong> 17 25<br />
<strong>de</strong> pays, dé lâ à 13 25.<br />
Avoines. — On cote<br />
Bretagne <strong>de</strong> 17 à 17 25.<br />
Seigles. — On cote : pars <strong>de</strong> 11 75 à 15.<br />
Orges. — On «oie : pays <strong>de</strong> 16 à 16 25.<br />
Cafés. — Vendu : 50 sacs l'orto-Cabello noi<br />
gi agé à 52 los 50\ilos entrepôt.<br />
Tarires et dérives. — Vendu 10,000 kil03 da<br />
tartre à 1 31 le <strong>de</strong>gré, 9,000 kilos lia à 1 06 la<br />
<strong>de</strong>gré. 5 fûts ciême <strong>de</strong> tartre à lt>6 les 100 kilos.<br />
Boeufs'. — Amenés. 1S4; vendus, 174. lto quai»<br />
68 k 70; 2e, 05 à 68; 3e, 62 à 65.<br />
Vaches.— Amenées, il, vendues, 30. Ire quai»<br />
53 à 55; 2e, 50 a 53; 3a, 46 à 50.<br />
Moutflnf. — Amenés. 6T9; vendus, 516. Ira<br />
o.ual, 73 a 80i. 3«, 73 à 79; 3e, Tt à 75 les 00 kilos.<br />
a 17 50; toux ou blanc<br />
Poitou <strong>de</strong> 17 75 a 13,<br />
<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés
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Saramoo.<br />
Cours du marché : .<br />
Halle aux grains. - Bla<strong>de</strong>l '.e, 13 fr. M . H ...<br />
b'é, 11 fr. .. à M fr. 50 ; a\oine, 7 50 a 8 fr. •»<br />
or"C 8 fr. «» à 9 fr.; maïs, 10 à 11 fr.00; fèves<br />
9 BO a 10 fr. »; haricots, H», à 18 fr.; le tout<br />
îhcct.; trèfle incarnat, en bourre do » »» ix » fr.<br />
le sac; fenu grec, •» à »»; esparceite, » »> à •»;<br />
vesces, »» à »».<br />
Volailles.— Poules, <strong>de</strong> 4 50 à 5 50 la paire ;<br />
Boulets, <strong>de</strong> 2 à 3 ; dindons, <strong>de</strong> 10 à 15 ; din<strong>de</strong>s,<br />
"<strong>de</strong> G à 9; canards, <strong>de</strong> 3 à 4 50; Digcons. <strong>de</strong> 1<br />
à 1 40; Dinta<strong>de</strong>s. <strong>de</strong> 5 50 à G; laDins domestique?,<br />
<strong>de</strong> » à » »» la nièce; oies et canards gras, <strong>de</strong><br />
1 GO à 1 70 le kilo; foies gras, <strong>de</strong> 1 25 à 1 fr. ia<br />
pièce.<br />
Œufs, 1 fr. 10 la douzaine. .<br />
Gibier.— Lièvres, <strong>de</strong> 4 50 à 5 50 la pièce; la-<br />
Dins, <strong>de</strong> 1 50 à 1 90; perdreaux, <strong>de</strong> 1 80 à "<br />
Bétail.<br />
chérie ont<br />
poids vif.<br />
Porcs. —<br />
Affaires calmes. Les veaux <strong>de</strong> bouété<br />
vendns <strong>de</strong> 0 65 à O 70 le kilo,<br />
Cochons <strong>de</strong> lait, 28 à 38 fr. la pièce;<br />
cochons <strong>de</strong> six mois. à 50 fr. ; cochons gras.<br />
1 fr. a 1 fr. 15 le kilo, poids vif.<br />
Riscle.<br />
La foire <strong>de</strong> la Sain-Sylvestre, quoique tombant<br />
le dimancke, avait attire beaucoup <strong>de</strong> promeneurs<br />
et <strong>de</strong> marchands étalagistes.<br />
Le foi rai 1 était ouelaue Deu dégarni :<br />
Grands breufs. 700 à 800 fr. ; bouvtllons, 200 à<br />
300 fr. : vaches. 350 à 450 fr. ; vaches bretonnes.<br />
350 à 200 fr. ; bœufs <strong>de</strong> boucherie, poids vif.<br />
O fr. 60 le kilo ; veaux, 0 55 ; porcs gras, 53 à 55<br />
francs le ouintal ; Dorcelets. 25 à 30 tr.<br />
Chevaux' <strong>de</strong> travail, 250 à 350 fr.; poulains, 150<br />
à 400 fr.<br />
Oies grasses, 0 85 à 0 90 1e <strong>de</strong>mi-kilo ; foies,<br />
5 fr. ie kilo.<br />
HAUTE-GARONNE<br />
Syndicat <strong>de</strong>s Maraîchers <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong><br />
Pu 3 janvier.<br />
Ail en gerbes, le paquet, 2 fr. 25; Artichauts,<br />
les 100 tètes, . fr...; Asperges, la botte, . fr. ..<br />
Aubergines, la douzaine, .. fr. .. : Carottes, le<br />
naouet. .. fr. 20; Céléri, les 100 nieds, 6 fr. ..<br />
Chicorée, les 100 pieds. 1 fr. 59; Choux, la cor<br />
beille, I fr. 50, Choux-fleurs, les 100 tètes, . . fr.;<br />
Cornichons, les 100 k., .. fr. ; Emnards, la<br />
corbeil , . fr. 25; Haricots, la corbei'i.,' . fr<br />
Laitue, les 100 Dieds. 3 fr. .. ; Laitue romaine,<br />
.les 100 oieds. 3" fr. 75 ; Melons, les 100.<br />
;' Navets, le paquet, .. fr. 20; Oignons,<br />
plant, le mètre carré, .. fr. ..; Oignons moyens,<br />
en paquet, ... kil., .6 fr. .. Oignons petits,<br />
... îeôaouet, ... 'kil..', .8 fr. .. ; Persil, le kil.,<br />
..' 25 ;" Piments, la douz.. , fr. .. ; Pcireaux,<br />
le;paquet, .. fr. 35 ; Pois, le sac, .. fr. ..;<br />
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botte, .. fr. 25; Tomates, la douzaine, .. fr. ..;<br />
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tans oueue pour confiserie, le k. . fr. ...<br />
LOT<br />
Montcuq.<br />
l a foire, bien ou'ollle ait été avancée à cause<br />
<strong>de</strong> sa coïnci<strong>de</strong>nce avec le dimanche, a été maniaque<br />
; il s'y est traité beaucoup d'affaires,<br />
surtout sur les bêtes. à corne et pour la boucherie.<br />
Sans être à la hausse, les cours se maintenaient<br />
activement.<br />
les veaux, en grand nombre, se sont, vendus<br />
60 et 70 c. le kilo ; las cochons gras ont été enlevés<br />
à 52 et 54 fr. les 50 kilos; les porceleis <strong>de</strong><br />
25 à 30 fr.: la truffe étant gelée ne s'est vendue<br />
oue 2 fr. 50 ; le blé 50 fr. les 4;5 et le mais 7 à<br />
7 fr. 50.<br />
Les filous ont Droflté <strong>de</strong> i'aflluence pour soustjairo<br />
quelques " porte-monnaie, heureusement<br />
Deu garnis. "<br />
Nos correspoiidants-rédactem'.s sont<br />
priés d'user <strong>de</strong>s premiers courriers,<br />
pour envoyer leur copie (faits personnels,<br />
extraits <strong>de</strong> journaux, réponses<br />
et polémiques) ct d'utiliser les <strong>de</strong>rniers<br />
trains, pour COMPLETER<br />
leur premier envoi et pour les communications<br />
et nouvelles dc la <strong>de</strong>rnière<br />
heure.<br />
ETAT CIVIL DE TOULOUSE<br />
DÉCÈS DU 3 JANVIER<br />
Henri Maury. 6 ans, allée <strong>de</strong> Garonne 67 ;<br />
Alexandre Montrouziès, 28 ans. place Extérieure<br />
Saint-Mjchei 2 ; Bouïn?au épouse Testard, 75<br />
ans, rue Maury 10 ; Arnaud Aupin, 2 ans 1(2, rue<br />
Matabiau 7 ; Leyrat veuve Tronquet. 82 ans,<br />
ailée Lafayctta 49 ; Jeanne Cazenave, 27 ans, rua<br />
Montaudràn 56 ; Pierre Oudo), 42 an-, rue Gatien-Arnoult<br />
22 ; Jean Robert. 12 ans, Gran<strong>de</strong>-<br />
Allée ; Subra veuve Ilouquié, 47 ans, Saint-Martin-du-Touch<br />
; Sudre veuve Gorac, 65 ans, rue<br />
Béteille 34; Paule Jubély. 32 ans, allée <strong>de</strong> Garonne<br />
66 : Patro veuve Bourja<strong>de</strong>. 61 ans, rue<br />
Mage .24 ;. Clémence Demay, 9 mois, rue du<br />
Dix-Avril 12 ; Jean Beynes. 56 ans, chemin du<br />
Chant-du-Merie 53; Jean ' Diibon. 42 ans, rue<br />
Lejeune 19 ; Saturnin Augé, 75 ans, rue Arnaud-<br />
Bernard 20.<br />
Hosnice 1.<br />
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»793 »»<br />
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470 »«<br />
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450 »»<br />
470 50<br />
430 >'»<br />
430 »»<br />
444 50<br />
339 "»<br />
257 50<br />
297 »»<br />
4-16 »>><br />
360 »»<br />
«12 50<br />
33 75<br />
102 »»<br />
Cours<br />
précél.<br />
99 42<br />
99 25<br />
101 70<br />
67 75<br />
91 30<br />
23 10<br />
22 80<br />
4220 >.»<br />
721 »»<br />
1004 »»<br />
615 »»<br />
1008 »»<br />
565 »»<br />
683 «»<br />
3510 «>'<br />
»»»» »»<br />
1135 »»<br />
519 »»<br />
162 »»<br />
149 50<br />
»833 »»<br />
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121 3/4<br />
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Madrid (papier long) .. ,.. 3S3 »» à ;>»» s n<br />
BOURSE DiS LONDHXJ<br />
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. »>•. » »»<br />
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.99 20. — 3 0/0 amortissable, — 3 1/2<br />
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101 75. — Russe 1807-69 — Russe<br />
1893, 101 90. — Russe 3 0/0 1880, —<br />
Extérieure estampillée, c. 210 67 40. Turc D,<br />
22 80. Cninois 4 0 0,<br />
Valeurs diverses (Actions) Est, 1005.^ —<br />
Paris-Lvon-Méditerraiiée, 1820... Midi, lo55.<br />
— Orléài.», 1725. — Ouest, 1090. — Banque<br />
ottomane. 563 ... — Saragosse, 202. — Nord.<br />
Espasne, 192 ... — Moulins du Bazacle<br />
— Verr. <strong>de</strong> Carmaux, — Société<br />
d'électricité — L'Epargne, coup. 2<br />
^Obligations diverses. — Ville <strong>de</strong> Paris 1303.<br />
545 * - Ville <strong>de</strong> Paris 1869 — Ville<br />
<strong>de</strong> Paris 1876, 552 Communales 3 20 0,0<br />
1880 . ... Communales 3 0/0 189!, 38^. —<br />
Communales 1879, 471 50. — Foncières 3 0/0<br />
1879, 491 50. Foncières 2 80 0/0 188u, 4a9 ...<br />
Moulins du Bazacle — Mmes <strong>de</strong><br />
Carmaux — Société d'Electricité, 108 25.<br />
Est nouvelle, — Midi ancienne, 455 ..<br />
— Nord ancienne, Orléans nouvelle,<br />
— Ouest nouvelle, 457 ... — Paris-<br />
Lyon-Méditerranée nouvelle, — Nord-<br />
Espagne. Ire série .... — Saragosse ancienne,<br />
le'hyuothèoue, 340 ... Lombar<strong>de</strong>, série X<br />
357 ...<br />
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à la fois agréable et utile qu'il<br />
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les familles.<br />
C'est surtout un livre que l'on gar<strong>de</strong><br />
avec soin et que l'on consulte souvent<br />
dans le courant <strong>de</strong> l'année ; il peut<br />
donc <strong>de</strong>venir un précieux auxiliaire<br />
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personnes chrétiennes veulent bien<br />
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La baronne Hobstein se pencha pleine <strong>de</strong> '<br />
sollicitu<strong>de</strong> vers son amie.<br />
— Voyons, ne vous énervez pas ainsi,<br />
ma chérie ; votre mari ne dit pas non. Il<br />
réfléchit, il cherche les moyens. Cela vous<br />
ennuie, n'est-ce pas, cher prince, et je ie<br />
conçois, d'agir personnellement?<br />
Daniel a, vous le savez, un correspondant<br />
à Warna. Oh ! un garçon charmant, un<br />
homme du mon<strong>de</strong> parfait. Il se chargera<br />
<strong>de</strong> la communication, qui, ainsi, sera faite<br />
très délicatement.<br />
Il y eut encore un instant <strong>de</strong> lourd silence.<br />
Esther, soulevée sur son cou<strong>de</strong> clans une<br />
attitu<strong>de</strong> languissante, mais les yeux ar<strong>de</strong>nts,<br />
attendait.<br />
Alex, las à mourir, baissa la tête.<br />
Peut-être était-ce do honte et <strong>de</strong> douleur.<br />
Mais sa femme et Valentine Hobstein<br />
s'empressèrent <strong>de</strong> prendre pour un<br />
acquiescement ce mouvement quasi-machinal,<br />
et le cœur lui manqua pour les détromper.<br />
Envahi par une molle désespérance, par<br />
une invincible lâcheté, il était incapable <strong>de</strong><br />
réagir contre elles.<br />
Lapaix .. il ne voulait que la paix... à<br />
tout prix 1<br />
Pourtant ci cette suprême faiblesse, ni les<br />
remerciements débordants d'Esther, ni les<br />
assurances que « tout serait fait avec une<br />
extrême délicatesse », ne la lui donnèrent<br />
ce soir là.<br />
Il s'enferma d'abord , farouche, en sa<br />
chambre.<br />
Là, fourvoyé parmi <strong>de</strong> pitoyables toiles,<br />
un tableau <strong>de</strong> quelque valeur représentait<br />
sainte Elisabeth <strong>de</strong> Hongrie, chassée avec<br />
ses <strong>de</strong>ux enfants <strong>de</strong> son palais <strong>de</strong> Thuringe.<br />
Elle sortait à pas lents, par la porte d'honneur<br />
du burg, entre la double haie <strong>de</strong>s<br />
vieux serviteurs qui pleuraient, courbés,<br />
, sur son passage.<br />
Sur un <strong>de</strong> ses bras, elle portait le plus.'<br />
jeune <strong>de</strong> ses enfants^; elle guidait par la<br />
main l'aîné dont la fine téte brune aux yeux<br />
résolus se détachait nettement sur la doublure<br />
d'hermine du manteau ducal.<br />
Ces <strong>de</strong>ux visages <strong>de</strong> chérubins étonnés,<br />
et inquiets, celui <strong>de</strong> la jeune femme déposa<br />
sédée, empreint d'une douleur et d'une résignation<br />
surhumaines dont il eut voulu<br />
fuir la vue et dont il ne pouvait détacher<br />
ses regards, achevèrent <strong>de</strong> jeter le trouble;<br />
dans l'âme du malheureux.<br />
Pour ne plus les voir, il sortit... Pour<br />
les oublier, il courut au casino, avi<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
bruit, <strong>de</strong> lumières éclatantes et <strong>de</strong> violentes<br />
émotions.<br />
U y joua jusqu'au matin, comme un fou.<br />
XXVI<br />
Durant les premiers jours qui avaient<br />
suivi le prononcé du divorce, Meta, anéantie<br />
par ce malheur à la consommation duquel,<br />
malgré tout, elle n'avait jamais voulu<br />
se résigner à croire, était restée plongée<br />
dans une douloureuse prostation dont ; ni<br />
son amie Solange, ni sa mère, ne pouvaient<br />
la tirer.<br />
La petite Sœur <strong>de</strong> Charité, habituée cependant<br />
à panser bien <strong>de</strong>s blessures, ne<br />
savait quel remè<strong>de</strong> appliquer à celle-ci<br />
dont elle n'osait même son<strong>de</strong>r l'effroyable<br />
profon<strong>de</strong>ur.<br />
L'abattement persistant <strong>de</strong> Meta, <strong>de</strong>venant<br />
menaçant pour sa santé, causait à<br />
Mme Ramyeska <strong>de</strong> mortelles inquiétu<strong>de</strong>s.<br />
Une indisposilion assez sérieuse du petit<br />
Yanoz, prélu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s crises pénibles <strong>de</strong> la<br />
<strong>de</strong>ntition, vint arracher la jeune femme à<br />
sa torpeur.<br />
Encore une fois, le <strong>de</strong>voir la rendit à'<br />
elle-même, au sentiment <strong>de</strong>s chères et<br />
lour<strong>de</strong>s responsabilités qui, désormais, lui<br />
incombaient tout entières.<br />
D'autres pouvaient goûter l'amère volupté<br />
<strong>de</strong> bercer leur douleur dans [le si-<br />
lence d'un farouche isolement, <strong>de</strong> s'y engourdir<br />
et <strong>de</strong> s'y oublier, en oubliant la<br />
terre entière ; d'autres pouvaient, avec<br />
l'âpre jouissance <strong>de</strong>s âmes inconsolées, se<br />
laisser mourir <strong>de</strong> leur chagrin...<br />
Elle, pas.<br />
Il ne lui était pas permis <strong>de</strong> renverser la<br />
coupe d'amertume avant <strong>de</strong> l'avoir vidée<br />
jusqu 'à la lie.<br />
En abandonnant le champ <strong>de</strong> bataille<br />
ayant la fin du combat, en se détachant <strong>de</strong><br />
la vie sans attendre que Dieu la rappelât,<br />
elle eût agi comme un soldat désertant le<br />
poste dont on lui avait confié la défense.<br />
Si broyé que fût son cœur par la plus<br />
terrible ries épreuves, car elle l'atteignait à<br />
la fois dans sa tendresse d'épouse, dans sa<br />
dignité <strong>de</strong> femme et <strong>de</strong> mère, il <strong>de</strong>vait survivre<br />
au <strong>de</strong>uil <strong>de</strong> ses plus légitimes affections...<br />
Meta, d'ailleurs, sentit bientôt qu'il<br />
palpitait encore, car à la première annonce<br />
du mal <strong>de</strong> l'enfant, il se mil à battre tumultueusement.<br />
Les <strong>de</strong>ux jumeaux s'étaient éveillés très<br />
gais, le matin, le petit Yanoz même un peu<br />
excité ; ils avaient ri et joué dans leurs berceaux<br />
comme <strong>de</strong>s anges. Puis, soudain,<br />
dans l'après-midi, Yanoz avait perdu son<br />
entrain. Sa petite tête blon<strong>de</strong> se pencha<br />
comme alourdie ; ses grands yeux bleus s-i<br />
doux et si limpi<strong>de</strong>s s'assombrirent, <strong>de</strong>vinrent<br />
vagues et il se mit à jeter, <strong>de</strong> loin en<br />
loin, <strong>de</strong>s cris faibles et plaintifs.<br />
Mme Ramyeska remarqua bien vite cet<br />
accablement si différent <strong>de</strong> sa vivacité ordinaire<br />
et rendu plus frappant encore par le<br />
contraste <strong>de</strong>là mutinerie' <strong>de</strong> Yorghi.<br />
— Notre petit Yanoz paraît souffrant, ne<br />
trouvez-vous pas, chère enfant ? <strong>de</strong>mandat-olle<br />
à Solange qui n'avait pas encore<br />
quille Semenow. Il ne s'amuse pas avec sa<br />
gaieté accoutumée.<br />
— Yanoz souffrant ?. ,.<br />
Meta qui rêvait, silencieuse, repliée sur<br />
<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés<br />
elle-même, très pâle, aucoin du feu, bondit<br />
comme touchée par la décharge d'une pile<br />
électrique.<br />
Souffrant, l'un <strong>de</strong>s chéris ?. .. et ce n'était<br />
pas elle qui, la première, s'en était<br />
aperçue !...<br />
Courant à l'enfant, elle l'arracha, pour<br />
ainsi dire, <strong>de</strong>s bras <strong>de</strong> Sonia qui le portait<br />
et, en le pressant contre elle, elle s'aperçut<br />
que la joue qui s'appuyait à la sienne était<br />
brûlante .<br />
Elle lui offrit le sein, mais Yanoz, fermant<br />
les yeux, les lèvres pincées, refusa <strong>de</strong> téter<br />
Comme si elle eût pesé d'un poids insoutenable,<br />
il laissait pendre sur son épaule<br />
sa tète endolorie et pleurait plaintivement.<br />
Ses joues, du rose vif, passaient à une couleur<br />
nuancée <strong>de</strong> reflets bleuâtres pour revenir<br />
presque aussitôt à l'incarnat <strong>de</strong> la<br />
lièvre. Par instants, ses bras potelés si mignons,<br />
ses jambes fermes aux talons roses,<br />
agités d'une sorte <strong>de</strong> frisson, se raidissaient,<br />
tandis que le regard atone <strong>de</strong>venait d'une<br />
fixité singulière avec <strong>de</strong>s pupilles étrangement<br />
dilatées.<br />
— Maman, vite, dit la jeune femme<br />
étreinte par une horrible angoisse, que Stavro<br />
coure à Warna chez le docteur Polo.<br />
En attendant, elle emportait l'enfant dans<br />
sa chambre, loin du bruit, dans un <strong>de</strong>mijour<br />
discrètement tamisé par les ri<strong>de</strong>aux,<br />
et les persiennes closes.<br />
Sur son front brûlant, elle appliquait <strong>de</strong>s<br />
compresses -d'eau glacée que Gli-Gli, une<br />
terreur soudaine peinte sur son noir visage,<br />
rafraîchissait à chaque minute ; avec l'ai<strong>de</strong><br />
experte <strong>de</strong> Solange, elle couvrait ses jambes<br />
<strong>de</strong> sinapismes maintenus par <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> ouate, et faisait glisser non sans<br />
peine, entre les gencives contractées dc l'enfant,<br />
une petite cuillerée dé sirop <strong>de</strong> fleurs<br />
d'oranger additionnée d'un goutte d'éther.<br />
Bien qu'elle eût peu encore l'expérience<br />
<strong>de</strong>s souffrances <strong>de</strong>s enfants et <strong>de</strong>s nombreux<br />
ARRHES <strong>de</strong> la MESSIE<br />
aMoue du Mon<strong>de</strong><br />
dangers qui les menacent durant les premiers<br />
mois <strong>de</strong> leur frêle existence, elle<br />
avait cru discerner dans le malaise inquiétant<br />
qui terrassait le petit Yanoz les symptômes<br />
<strong>de</strong> celte effrayante éolampsie dont le<br />
nom seul fait frissonner les jeunes mères.<br />
Puis la Petite sœur <strong>de</strong> Charité, qui avait<br />
déjà commencé près <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s son apprentissage,<br />
et Mme Ramyeska l'aidaient<br />
<strong>de</strong> leurs conseils et <strong>de</strong> leurs secours. A<br />
elles trois, elles prodiguèrent à Yanoz les<br />
soins les plus intelligents.<br />
Lorsque le D r Polo arriva, en toute hâte,<br />
le bébé était déjà mieux : tout à la fois<br />
moins abattu et les nerfs assouplis.<br />
Allons ! allons ! ce n'était qu'une alerte,<br />
dit-il ron<strong>de</strong>ment, après avoir examiné le<br />
petit mala<strong>de</strong> ; le mal est déjà passé. Je<br />
vais toutefois, pour en prévenir un retour<br />
offensif, vous tracer quelques recommandations<br />
d'hygiène et marquer une potion<br />
calmante; car, ajouta-t-il en souriant, un<br />
mé<strong>de</strong>cin se croirait déshonoré s'il terminait<br />
une consultation sans rédiger une ordonnance.<br />
Tout en parlant ainsi, gaiement, le vieux<br />
praticien avait arrêté sur Meta son regard<br />
observateur.<br />
Pour mieux voir l'enfant, il avait ordonne<br />
à Gli-gli d'ouvrir les persiennes, et tout à<br />
coup, sous la clarté crue du grand jour entrant<br />
à flots, l'altération du visage <strong>de</strong> la<br />
jeune femme s'était accusée si nettement<br />
qu'elle l'avait frappé.<br />
Les traits, si fins naturellement, s'étaient<br />
encore émaciés ; l'ovale <strong>de</strong> la figure semblait<br />
allongé par l'amaigrissement <strong>de</strong>s<br />
joues ; et les yeux cerclés <strong>de</strong> bistre brûlaient<br />
d'une ar<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> fièvre. (A suivre.)<br />
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