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Vendredi o Janvier 1900. - Bibliothèque de Toulouse

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générale est que les juges, pronostiquant la<br />

débâcie républicaine, ont voùui désarmer d'a-<br />

vance leurs futurs vainqueurs. C'est la Mur<br />

oui a dicté chaque sentence. Se sachant<br />

impuissants, nos sénateurs n'ont lias voulu<br />

se montrer impitoyables.<br />

I a <strong>de</strong>s juges, M. Aucoin, a laissé échan-<br />

ger un mot qui en dit long sur l'état d'esprit<br />

dû nos gouvernants. Au moment où les sé-<br />

nateurs examinaient ie cas <strong>de</strong> Déroulè<strong>de</strong>, la<br />

question <strong>de</strong> la publicité du vote a été sou-<br />

levée l » Je ne comprends pas, a dit M. Au-<br />

coin, que mes collègues commettent l'im-<br />

pru<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> communiquer les noms <strong>de</strong>s vo-<br />

tants à la presse.<br />

> Ce faisant, ils nous cxnosent aux plus<br />

cruelles représailles. Si l'on apprend, par<br />

exemple, que j'ai voté contre Déroulè<strong>de</strong> et<br />

contré Guérin, je cours le risque d'être<br />

insulté dans la rua par les passants et hué<br />

<strong>de</strong>s sergents <strong>de</strong> viiie. » ,<br />

iïn entendant ce langage, les sénateurs ont<br />

regardé avec une surprise non dissimulée<br />

le malheureux Aucoin. Ce juge, qui dévoile<br />

<strong>de</strong> la sorte l'état mental <strong>de</strong>s masses popu-<br />

laires, n'était pas <strong>de</strong>s plus mai inspirés.<br />

Kn somme, il résulte <strong>de</strong>s prônos oui<br />

s'échangent dans les couioits que lès parti-<br />

sans <strong>de</strong>s rigueurs ont obéi à <strong>de</strong>s mobiles <strong>de</strong><br />

haine, tandis que les indulgents ont consi-<br />

déré l'état <strong>de</strong> l'opinion et n'ont pas cru<br />

<strong>de</strong>voir braver le pays. Voilà toute l'exotica-<br />

tion <strong>de</strong>s différents arrêts rendus aujourd'hui<br />

par la Haute-Cour.<br />

t<br />

II est certain que rarement un gouverne-<br />

ment "a été plus discrédité oue "celui oui<br />

prési<strong>de</strong> actuellement à nos <strong>de</strong>stinées.<br />

Vous savez que le grand-duc Wladimir,<br />

l'oncle du tsar, se trouva actuellement à<br />

Paris. L'année <strong>de</strong>rnière, à la même énooue,<br />

ce prince dinait à l'Etysée et était l'hôte" du<br />

prési<strong>de</strong>nt l'aure. Pourquoi, cette fois-ci, la<br />

grand-duc Wladimir n'a-t-ii pas accordé la<br />

même faveur à M. Leubet? Cette abstention<br />

provoque beaucoup <strong>de</strong> commentaires. On<br />

raconte que le prince, invité à dîner à<br />

l'Elysée par le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> ia Uépublioue,<br />

s'est carrément dérobé à cette corvée.<br />

M. Louhet a été d'autant nlus mortifié nar<br />

ce refus que le grand duc Vladimir a obéi<br />

aux ordres du tsar. Nicolas 11 est, en effet,<br />

profondément irrité <strong>de</strong> l'attitu<strong>de</strong> stum<strong>de</strong><br />

qu'observent nos gouvernants à l'égard <strong>de</strong><br />

l'Angleterre. L'empereur aurait voulu que ia<br />

France profitât <strong>de</strong>' la guerre du Trarisvaai<br />

pour infliger une leçon mérités aux usurpa-<br />

teurs <strong>de</strong> l'Egypte. M. Delcassé a refusé, vous<br />

ie savez, il y à trois mois, <strong>de</strong> recevoir à ce<br />

.sujet les ouvertures du comte Mouraview ;<br />

ie tsar n'a pas pardonné à M. Delcassé cette<br />

défection honteùse-<br />

11 parait qu'à la cour <strong>de</strong> Saint-Pétersbourg,<br />

ou n'appelle plus notre ministre <strong>de</strong>s affaires<br />

que « ïë colonel ' <strong>de</strong> ia cavalerie <strong>de</strong> Saint-<br />

Georges. >•. M. Delcassé est eoionel <strong>de</strong> ce<br />

célèbre régiment comme le grand duc Via-<br />

uimir est le colonel <strong>de</strong>s Cosaques du Don.<br />

M Ponr revenir au prince, 'permettez-moi<br />

d'ajouter qu'après avoir refusé <strong>de</strong> diner chez<br />

M. Loubet, le grand duc n'a ras hésité à dé-<br />

férer aux invitations <strong>de</strong> M. Deschanel, du<br />

comte Boni <strong>de</strong> Casteilane et <strong>de</strong> plusieurs<br />

autres personnalités <strong>de</strong> l'aristocratie du<br />

faubourg Saint-Antoine et du boulevard<br />

Saint-Germain. Je n'ai pas besoin <strong>de</strong> vous<br />

dire à quelles réflexions on se livre dans ie<br />

mon<strong>de</strong> officiel. Mais les Lanessan, les Del-<br />

cassé et les Loubet se moquent joiiment <strong>de</strong><br />

nos commentaires.<br />

Jamais les couloirs du Sénat n'ont été<br />

plus animés qu'aujourd'hui. Tous les parents<br />

<strong>de</strong>s acquittés sont là ; tous veulent assister<br />

à la lecture <strong>de</strong> l'arrêt qui va mettre lin aux<br />

odieuses trames du commissaire Bérenger<br />

et du procureur Bernard.<br />

MiiXÀI.QUE.<br />

V.rs cadres pour être affecté au set vice<br />

d'état-major, "en remplacement du chef <strong>de</strong><br />

bataillon breveté Moinier. promu et réinté-<br />

gré dans les cadres <strong>de</strong> l'arme d'infanterie,<br />

et a été nommé à un emploi <strong>de</strong> son g! ad?, à<br />

l'état-major du 13e corps d'armée.<br />

GUILLAUME II EN FRANCE<br />

Berlin, 4 janvier.<br />

Le "Vols y.eilnnp prétend que l'empereur<br />

Guillaume se rendra' en France au mois <strong>de</strong><br />

mai ou juin avec une escadre composée <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux navires, cuirassés <strong>de</strong> premier rang, ct<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux petits croiseurs.<br />

Lâ IMITE<br />

ICI<br />

Contributions directes<br />

Paris, 4 janvier.<br />

M. Boy, contrôleur hors classe dans le<br />

farn-et-Garonne, esc nommé contrôleur prin-<br />

cipal dans le Tarn.<br />

M. Pons nasse <strong>de</strong>s Basses-Pyrénées, dans<br />

ie Tarn-et-Garonne.<br />

M. Diicos passe <strong>de</strong> l'Ardècae dans les Bas-<br />

ses-Pyrénées.<br />

M. Guesnin passe <strong>de</strong>s Deux-Sèvres dans la<br />

Vienne.<br />

M. Lavigne nasse <strong>de</strong> la Loire-Inférieure<br />

dans les Deux-Sèvres.<br />

Pari«, 4 janvier.<br />

La journéa d'hier a été plus désastreuse<br />

encore, si possible, que ia journée <strong>de</strong> mardi<br />

pour le gouvernement et pour l'accusation.<br />

Ce n'est' uas à M. W'ai<strong>de</strong>'ck-lîousseaii, en<br />

effet, que' ia Haute-Cour a sacrifié Dérou-<br />

lè<strong>de</strong>; c'est à ses propres transes, à ses pro-<br />

pres terreurs.<br />

La condamnation <strong>de</strong> Déroulè<strong>de</strong> et <strong>de</strong> Gué-<br />

rin, anrès celle <strong>de</strong> M. Buffet, ne fait que<br />

mieux" faire ressortir l'arbitraire dont a usé<br />

le srouvernement ; oue metere mieux en lu-<br />

mière les <strong>de</strong>sseins' secrets auxquels obéis-<br />

sait ie gouvernement ie 12 août, quand ii dé-<br />

créta la terreuret fitjeter enprison soixante-<br />

ouinze innocents.<br />

" L'acouittement à l'unanimité<strong>de</strong> Guérin, sur<br />

le chef <strong>de</strong> tentative d'assassinat, acnève le<br />

procureur générai. Le malheureux s'écroule<br />

avec fracas au milieu <strong>de</strong> ses casseroles.<br />

Par la valeur <strong>de</strong> son accusation sur ce<br />

chef, on peut juger <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> cette ae-<br />

cusation'sur les autres.<br />

Du moment où les rapports <strong>de</strong>s mouchards<br />

sont, avec juste raison,' "incriminés <strong>de</strong> faux<br />

sur ce point, il est clair que le reste ne mé-<br />

rite uas plus <strong>de</strong> créance.<br />

MM. Bernard, Lénine, Ilennion. Puybaraud<br />

et consorts sortent lamentablement éeûarpés<br />

<strong>de</strong> i'audience d'hier.<br />

Quant à Guérin, le voilà du coup hissé sur<br />

le même pié<strong>de</strong>stal que Buffet et, Déroulè<strong>de</strong>.<br />

La Haute-Cour qui <strong>de</strong>vait icsacrifier à Roths-<br />

child et à Malet l'a vengé <strong>de</strong> ses ennemis.<br />

Aujourd'hui à midi, les condamnés et leur<br />

défenseur auront ia parole sur l'application<br />

<strong>de</strong> ia r.eine.<br />

On annonce que Déroulè<strong>de</strong> va prononcer un<br />

grand discours. On estime que l'arrêt pourra<br />

être rendu vers ô heures. Ce sera te 4 jan-<br />

vier.<br />

Les sénateurs voulaient pourtant <strong>de</strong> toutes<br />

leurs forces ne pas attendre cette date pour<br />

éviter ia suprême illégalité ; ils ne l'ont pas pu.<br />

Commencée dans l'illégalité, ieur œuvre<br />

<strong>de</strong>vait être couronnée par une illégalité.<br />

Les peines qui peuvent être prononcées<br />

pour complot,' en vertu <strong>de</strong> l'article 89 du<br />

co<strong>de</strong> pénal" sont les suivantes :<br />

P La déportation, si le complot a été suivi<br />

d'un acte commis ou consommé pour en pré-<br />

parer i'exécution.<br />

%• La détention, s'il n'y a pas eu d'actes<br />

attentatoires. Lors qu'en vertu <strong>de</strong> l'article 4G3,<br />

paragraphe i, ies circonstances atténuantes<br />

Sont*acc"ordées, la peine est réduite <strong>de</strong> un ou<br />

<strong>de</strong>ux <strong>de</strong>grés. La peine est donc celle <strong>de</strong> la<br />

détention ou celle du bannissement.<br />

La peine <strong>de</strong> la détention peut varier entre<br />

5 et 20 ans ; c'est une plainte afîiicùve et in-<br />

famante. Le condamné a cette peine est en-<br />

fermé dans une forteresse située sur ie ter-<br />

ritoire continental <strong>de</strong> ia République déter-<br />

miné par écrit.<br />

Le bannissement est prononcé pour une<br />

durée <strong>de</strong> cinq à dix ans. C'est nue peine sim-<br />

plement afllictive. Le condamné au bannis-<br />

sement est transporté hors <strong>de</strong> France. Si le<br />

condamné rentre en France avant l'expira-<br />

tion <strong>de</strong> sa peine, il est, sur la preuve <strong>de</strong> son<br />

i<strong>de</strong>ntité, condamné à la détention pour un<br />

temps au moins égal à c:-lui qui restait à<br />

courir jusqu'à l'expiration du bannissement,<br />

mais qui rie pourra excé<strong>de</strong>r le double <strong>de</strong> ce<br />

temps".<br />

La détention et le bannissement compor-<br />

tent la dégradation civique. La détention<br />

comporte, en outre, l'interdiction "légale, ia<br />

dégradation civique, prive le condamné <strong>de</strong><br />

ses droits civiques, <strong>de</strong> ses droits <strong>de</strong> tutelle,<br />

sauf-Sur ses propres enfants, si le conseil <strong>de</strong><br />

famille y consent, du droit rie servir sous<br />

les drapeaux, du droit d'enseigner.<br />

En ce qui. concerne Guérin, si ies faits <strong>de</strong><br />

droit commun avaient été retenus, il aurait<br />

pu être condamné à mon et, en cas <strong>de</strong><br />

circonstances atténuantes, aux travaux<br />

forcés à perpétuité ou à temps.<br />

Les électeurs, royalistes, <strong>de</strong> ia Viilette et<br />

les amis ds M. ds Sabran ont l'intention <strong>de</strong><br />

donner une gran<strong>de</strong> fête en l'honneur <strong>de</strong><br />

l'acquitté <strong>de</strong> la Haute- Cour. Cette fête aura<br />

iieu à ta salle Chaîne dans quelques semai-<br />

s seulement pour permettre à M. <strong>de</strong> Sa-<br />

tonnière. Tous les regards sont touraés vers<br />

les accusés.<br />

On procè<strong>de</strong> à l'anpel nominal <strong>de</strong>s juges.<br />

Sont absent:: MM.Faye,Frogier, <strong>de</strong> Poulevoy<br />

et Géry-Legrand.<br />

Au moment <strong>de</strong> l'anrel du nom <strong>de</strong> M. <strong>de</strong><br />

Casablanca, Déroulè<strong>de</strong> fait, à l'adresse du<br />

sénateur <strong>de</strong> la Corse, un signe <strong>de</strong> remercie-<br />

ment pour son intervention toujours favora-<br />

ble au cours <strong>de</strong> ces longs débats.<br />

Le procureur général,"pins paie que jamais,<br />

affecte <strong>de</strong> causer avec ses substituts.<br />

Ij'arrôt «1« oiilpsvbilité<br />

Le contre-appel terminé, le prési<strong>de</strong>nt<br />

donne lecture, àu milieu d'un silence solen-<br />

nel, <strong>de</strong> l'arrêt rendu par la Haute-Cour pro-<br />

nonçant l'acquittement <strong>de</strong> MM. Go<strong>de</strong>frojF, rie<br />

Sabran, <strong>de</strong> Ramei, <strong>de</strong> Vaux, Barillier et<br />

Dubuc, et déclarant coupables MM. Buffet,<br />

Déroulè<strong>de</strong>, Guérin, et <strong>de</strong>' Lur-Saluces, con-<br />

tumax :<br />

La liante-Cour,<br />

Statuant par un seul et même arrêt, latlt<br />

sur les réquisitions do M. le procureur gé-<br />

néral que sur les conclusions précé<strong>de</strong>m-<br />

ment prises par (accusé Guérin, el tendant<br />

à ia disjonclion <strong>de</strong>s crimes el délits retenus<br />

comme connexes, par l'arrêt <strong>de</strong> renvoi du<br />

30 octobre 1889 ;<br />

Anrès avoir entendu M. le procureur<br />

général en ses réquisitions ; les défenseurs<br />

<strong>de</strong>s accusés présents et les accuses eux-<br />

mêmes, lesquels ont été entendus les <strong>de</strong>r-<br />

niers, en leurs plaidoiries et moyens <strong>de</strong><br />

défense ;<br />

Après en avoir délibéré conformément, à<br />

ia loi ;<br />

1* En ce qui concerne les accusés Go<strong>de</strong>-<br />

froy, <strong>de</strong> Pontevès-Sabran, <strong>de</strong> Uamel, <strong>de</strong><br />

Vaux, Barillier et Dubuc;<br />

Attendu qu'il n'existe pas conlre eux <strong>de</strong>s<br />

preuves suffisantes qu'ils se soient rendus<br />

coupables du crime <strong>de</strong> complot qui leur<br />

était reproché ;<br />

Déclare lesdits Cîo<strong>de</strong>froy, <strong>de</strong> Poutcv.ès<br />

<strong>de</strong> Sabran, <strong>de</strong> Ramei, <strong>de</strong> \ aux, Barillier et<br />

Dubuc, acquittés <strong>de</strong> l'accusation portée'<br />

conlre eux, et ordonne qu'ils soient immé-<br />

diatement remis en liberté, s'ils ne sont re-<br />

len'is pour une autre cause ;<br />

. 2 - En ce qui concerne les accusés Buffet.<br />

Déroulè<strong>de</strong>, <strong>de</strong> Lur-Saluces, contumax, et<br />

Guérin,<br />

Attendu qu'il résnlle <strong>de</strong> l'information et<br />

Accusé?. avey.-Toas<br />

l'aoo'.Rat.oa ds ia oi quel-<br />

1:18.<br />

<strong>de</strong>s débats<br />

ont en 1898<br />

a preuve que<br />

et en 1899, sut lesdits aee.u-.e-><br />

le territoire dé<br />

la République, notamment à Paris, concerté<br />

et arrêté, avec une ou plusieurs personnes,<br />

un complot ayant pour but <strong>de</strong> détruire ou<br />

<strong>de</strong> changer le gouvernement ;<br />

Qu'il en résulte également ia preuve que<br />

le dit complot a été suivi d'actes commis<br />

ou commencés pour en préparer l'exécu-<br />

tion ;<br />

3 - En ce qui concerne Taccusé Guérin ;<br />

Attendu que les faits visés par lui dans<br />

les conclusions sus énoncées ont été .re-<br />

connus comme connexes au crime <strong>de</strong> cous<br />

plot, par l'arrêt <strong>de</strong> renvoi rendu par la<br />

commission d'instruction ;<br />

Attendu que les faits dont il s'agit se rat-<br />

tachent d'une manière certaine au crime <strong>de</strong><br />

complot sus énoncé ;<br />

Qu'ils avaient pour but d'assurer l'impu-<br />

nité <strong>de</strong> son auteur ;<br />

Que c'est avec raison que les faits ont<br />

été déclarés connexes ;<br />

Aitendu. en ce qui concerne la tentative<br />

d'hommici<strong>de</strong> Yoionlaire sur les agents : <strong>de</strong><br />

la force publique, qu'il n'existe pas contre<br />

Guérin <strong>de</strong> prouves suffisantes qu'il se soit<br />

rendu coupable <strong>de</strong> çe crime ;<br />

Mais attendu qu'il résulte <strong>de</strong> l'informa-<br />

tion et <strong>de</strong>s débats-la preuve qu'il a :<br />

1- A Paris, en 1899, détenu, sans y êire<br />

'légalement autorisé, <strong>de</strong>s armes et nui ni-<br />

Rôquisitions du procureur général<br />

M. ie prési<strong>de</strong>nt. — La parole est au procureur<br />

générai "pour SÎ.S réquisitions.<br />

M. ie procureur général. — Vu l'arrêt ds ia<br />

Cour nous requérons qu'il lui plaise d'appliquer<br />

aux accusés déclarés" coupables les articles du<br />

Co<strong>de</strong> pénal et ds la loi <strong>de</strong> 1*31, don; Lis ont en-<br />

courif i'appi:catioa.<br />

11 in n.trc c articles.<br />

M. le prési<strong>de</strong>nt. -<br />

que chose r. dire su;<br />

Plaidoirie <strong>de</strong> M' Normand<br />

M' Normand, défenseur <strong>de</strong> M. Buffet, se<br />

présente à la barre. (Mouvement d'atten-<br />

tion.)<br />

L'heure <strong>de</strong>s Plaidoiries es: passée. Mais la<br />

\oiic <strong>de</strong> ia défense doit encore s'élever une <strong>de</strong>r-<br />

nière fois en faveur ds celui qui n'est plus<br />

un incuipé. niais déjà un condamné. (Mouve-<br />

ment.)<br />

J'ai le droit <strong>de</strong> dire oue! sentiment <strong>de</strong> tris-<br />

tesse élretnt tous ies amis do M. Buffe: à l'heure<br />

oii l'on va l'aire supporter à cet bonnèie homme<br />

la peine du complot qui n'existe pas. (Murmu-<br />

res.)<br />

Pourquoi condamnez-vous les hommes dont .ie<br />

vois les' complices disparus ! (Nouveaux muruiu-<br />

!>S. le prési<strong>de</strong>nt. — Mail ri Normand, vous<br />

ave/, ia oaroie sur l'application <strong>de</strong> la oeine 1<br />

Déroulè<strong>de</strong>, — Laissez-nous donc. Monsieur le<br />

prési<strong>de</strong>nt, emporter un bon souvenir <strong>de</strong> vous:<br />

M' Normand. — Qui donc a inspiré cas pour-<br />

suites, aujourd'hui condamnées?<br />

M. ie prési<strong>de</strong>nt. — je vais vous retirer la oa-<br />

roie. (Bruit.)<br />

Dérouiè<strong>de</strong>. — Qui ies a insoirée?? C'est Lou-<br />

bet. parbleu I (\ îoientes protestations sur le3<br />

bancs du Sénat.)<br />

ii* Normand. — Je m arrête puisqu'il nous est<br />

interdit <strong>de</strong> discuter un arrêt iniaue.<br />

(frappez cet honnéie homme !"<br />

Frappez-le donc oour qu'on ouisse mesurer<br />

tome l'étendue <strong>de</strong> ia naine qui a inspiré ces<br />

poursuites I (Violentes protestations. Cris : Ré-<br />

quisitions ! Réquisitions .!)<br />

Le prési<strong>de</strong>nt". — M' Normand ie vais me voir<br />

obligé <strong>de</strong> faire requérir contre vous.<br />

le procureur général se lève.<br />

M' Normand. — Je parle <strong>de</strong>s sentiments <strong>de</strong><br />

haine ieuiement. <strong>de</strong> ceux qui ont inspiré tes<br />

poursuites. (Nouveau bruit).<br />

Dérouiè<strong>de</strong>. — Oui. c'est une honte! (Exclama-<br />

tions indignées. ï'-umuite).<br />

Le prési<strong>de</strong>nt agite éperdûment sa sonnette<br />

et menace encore une fois ie défenseur.<br />

M' Normand. — Je me tais, puisqu'on m'empè-<br />

che <strong>de</strong> parier, mais sache/; que M. Buffet sera<br />

grandi par votre condamnation.<br />

Du fond <strong>de</strong> sa prison son visage planera sur<br />

ie siècie qui va souvr.r. (Sensation. Agitation<br />

prolongée*.<br />

Déclaration <strong>de</strong> M. Buffet<br />

M. Buffet se ieve (Vif mouvement d'atten-<br />

tion) :<br />

Je ne viens pas implorer votre pitié. Je<br />

n'ai rien à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s adversaires.<br />

Vous m'avez condamné. Merci !<br />

Ma acquittant douze <strong>de</strong>s accusés, vous<br />

avez, douze fois condamné ie gouverne-<br />

ment. Merci ! (Sensation.)<br />

Quant à expliquer, à motiver votre arrêt,<br />

vous n'y réussirez pas. Un bruit est par-<br />

venu jusqu'à moi : c'est que quelques-<br />

uns d'entre vous songeraient à m'appliquer<br />

la loi Bérenger. Je proteste <strong>de</strong> loule mon<br />

énergie, car il est une chose que je ne sau-<br />

rais accepter : c'est une mesure <strong>de</strong> faveur<br />

qui resterait suspendue sur moi comme une<br />

menace. (Sensation prolongée.)<br />

L'accent <strong>de</strong> fermeté, <strong>de</strong> résolution inébran-<br />

lable <strong>de</strong>. M. Buffet fait ia plus gran<strong>de</strong> impres-<br />

sion sur l'auditoire.<br />

Déclaration <strong>de</strong> Dâroulëda<br />

Déroulè<strong>de</strong> se dresse à son tour. Tous<br />

les resards conversent ve:s lui :<br />

Je<br />

Jat<br />

déji<br />

ou Ci<br />

ne parierai<br />

lis trop à -><br />

frappé d? 1<br />

Paris. 4 janvier,<br />

<strong>de</strong> France du 28<br />

ANGE<br />

dé-<br />

Biian <strong>de</strong> ia Banque<br />

eembre au 4 janvier<br />

Ko caisse, or. 1.865.300,418 : dira., 1,347,171:<br />

argent. 14.706.6S3 : dira.. 1,008.241.<br />

Portefeuille. 1.267,625.046 : au?. 67,835.877.<br />

Avances sur titres S03.137,787,Sbô; ausrment.,<br />

20.262.953.<br />

Comptes courants particuliers, 570.441,017 ;<br />

dira., 32,356.Oit'.<br />

Comote courant trésor, 276.315.249; diminu-<br />

tion. 6.081.938.<br />

Billets en circulation, 416,293.587: augmenta-<br />

tion, 179,502.510.<br />

Bénéfices bruts escomptes et intérêts divers<br />

pouria semaine, l,S50,97l.<br />

La Grève <strong>de</strong> Saint-Etienne<br />

Saint-Etienne, 4 janvier.<br />

MM. Gruner. arbitre, choisi nar les Comoa-<br />

gnies. et Jaurès, arbitre <strong>de</strong>s rn.ueurs. ont "eu<br />

<strong>de</strong> 9 h. 35 à 10 heures, une conférence dans le<br />

cabinet du préfet.<br />

Après un" échange d'observations, ies <strong>de</strong>ux<br />

arbitres ont décidé que ia note <strong>de</strong>s Compagnies<br />

pouvait être modifiée. Un compromis sera" ré-<br />

digé domain, qui tiendra comote <strong>de</strong>s modifica-<br />

tions indiquées.<br />

L'impression générale, hier soir, anrès ia réu-<br />

nion à la préfecture entre arbitres." est oue la<br />

question est en vole d'arrangement. Il ne s'agit<br />

mus maintenant que <strong>de</strong> discuter ies détails,<br />

après que la Compagnie <strong>de</strong> la Loire, qui avait<br />

•ait <strong>de</strong>s réserves, aura fait connaître son adhé -<br />

6.on à ia lettre <strong>de</strong>s Comuagnies.<br />

NOUVELLES MILITAIRES<br />

Paris, 4 ianvier.<br />

Le général <strong>de</strong> Galiiflet, ministre <strong>de</strong> la<br />

guerre, vient d'adresser aux commandants<br />

ae corps d'armée, la circulaire suivante :<br />

\ Paris, 1" janvier <strong>1900.</strong><br />

'> Mon cher générai,<br />

Tïa communication qui vient <strong>de</strong> mètre faiie d'un<br />

ordre du jour .récent m'a permis <strong>de</strong> constater<br />

<strong>de</strong>s tolérances fâcheuses auxquelles ,i'ai décidé<br />

<br />

lit en nrononçant cette phrase, le vailiant<br />

ami <strong>de</strong>" Dérouiè<strong>de</strong> montrait le Sénat d'un<br />

geste menaçant.<br />

Définitivement libre, sont sortis successi<br />

vement M. <strong>de</strong> Sabran. accompagné <strong>de</strong> la<br />

comtesse <strong>de</strong> Sabran; Dubuc, qu'était venu<br />

attendre Brunei, l'acouitté <strong>de</strong> ces jours <strong>de</strong>r-<br />

niers. M. do Ramei, Qu'accompagnait Mme<br />

<strong>de</strong> Uamel; le baron <strong>de</strong> Vaux, et enfin M._ Go-<br />

<strong>de</strong>froy, entouré da plusieurs amis. A tous<br />

on a donné ds très " chau<strong>de</strong>s et très vives<br />

maroues <strong>de</strong> sympathie.<br />

M."et Mme "<strong>de</strong> Sabran doivent partir sa-<br />

medi prochain pour la Touraine.<br />

Ajoutons un détail d'une gravité inouïe :<br />

A l'entrée, Mme la baronne ils Vaux mère,<br />

oui voulait passer et alier au puis tôt re-<br />

trouver son ii : s maia<strong>de</strong> et enfin libre, a <strong>de</strong>-<br />

mandé, supplié qu'on lui dit où il se trouvait.<br />

Les agents.'aussi odieux que leurs maîtres,<br />

ont répondu aux prières <strong>de</strong> cette mère par<br />

<strong>de</strong> grossières fins" <strong>de</strong> non-recevoir !<br />

Tout est infâme dons cet immon<strong>de</strong> procès.<br />

Au moment ou M. <strong>de</strong> Uamel, sorti le <strong>de</strong>r-<br />

nier du greffe, allait le quitter, l'audience<br />

nubliouc venait d'être terminée, et ies trois<br />

condamnés réintégraient ie quartier, Dérou-<br />

lè<strong>de</strong> en tête, soutenu par son défenseur, M*<br />

Faiateuf.<br />

Un ies apercevant, M. <strong>de</strong> Uamel s'est<br />

avancé vers eux, et a embrassé MM. Buffet<br />

et Guérin.<br />

Acquitté et condamnés étaient très émus.<br />

En Chambre du Conseil<br />

L'ar.dience en chambre du conseil s'est<br />

ouverte nar une très brève discussion; le<br />

prési<strong>de</strong>nt" a déclaré que ies peines déjà ap-<br />

pliquées aux condamnés sa confondraient<br />

avec celles oui allaient être prononcées. _<br />

Ainsi Déroulè<strong>de</strong>, condamné une première<br />

fois à trois mois <strong>de</strong> prison pour outrages au<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> ia République, une secon<strong>de</strong> fois<br />

a <strong>de</strong>ux ans pour outrages aux juges et au<br />

ministère publie, ne fera pas ces vingt-sept<br />

mois <strong>de</strong> prison.<br />

La raison en est que si ces <strong>de</strong>rnières pei-<br />

nes étaient subies, eiies entreraient en dé-<br />

duction dans le compte <strong>de</strong>s années <strong>de</strong> bannis-<br />

sement, ce qui diminuerait ia peine, le ban-<br />

nissement étant considéré comme une reine<br />

supérieure à l'emprisonnement.<br />

La cour est passée presque immédiate-<br />

ment au vote. C'est ia peine ia plus étevée<br />

qui d'abord a été mise aux voix.<br />

M. Buffet condamné â dix ans<br />

<strong>de</strong> bannissement<br />

Ar.rès un premier tour <strong>de</strong> scrutin, qui n'a<br />

nas donné <strong>de</strong> résultats, ia cour, par 113 voix<br />

contre 52 favorables au chiffre <strong>de</strong> cinq ans,<br />

et 35 abstentions, condamne M. André Buf-<br />

fet à dix ans <strong>de</strong> bannissement.<br />

<strong>de</strong> condamné à dix ans<br />

<strong>de</strong> bannissement<br />

passe ensuite à Déroulè<strong>de</strong>. % y a<br />

"<strong>de</strong>ux tours <strong>de</strong> scrutin. Par 110<br />

G» non et, 20 en faveur du chiffre<br />

.Dérouiè<strong>de</strong> est condamné, comme<br />

à dix ans <strong>de</strong> bannissement. La<br />

" :s dix ans à Déroulè<strong>de</strong>.<br />

nta'irel qui, ancien pré-<br />

Buffet, n'avait pas<br />

<strong>de</strong>r-<br />

chassés<br />

A Golesberg<br />

Londres, t janvier.<br />

On télégraphie <strong>de</strong> Uendsburg :<br />

Ce mutin, la situation s'est modifiée d'une f».<br />

çou inattendue à Coiésberg:.<br />

On a découveri oue les lïoers élaieut revenu»<br />

pendant ia nuit et avaient occuné <strong>de</strong> nouveau<br />

positions d'où ie générai Frèuch les «va :t<br />

ia veilie. Leurs canons à tir raDi<strong>de</strong><br />

quon croyait avoir mis hors d état, ouvrirent le<br />

feu sur noire cavale: ie. Les obus n'ont, pas fait<br />

exn.osion (?) et leur tir a Droduit oeu d'effet (?).<br />

Nous maintenons toutes les positions Drise» :<br />

hier. Les Boers ont certainement reçu <strong>de</strong>s ren-<br />

forts importants <strong>de</strong>puis qu'ils ont été mis en dé-<br />

route hier. Nos pertes, aujourd'hui et hier, s'é.<br />

lèvent à six tués ct vingt biessés,<br />

Londres, 4 janvier.<br />

Le.JVwss (2- édition), nublie ies dètiêchca<br />

suivantes :<br />

Rensbarg'. 3 janvier.<br />

Lîe Boers sont on gran<strong>de</strong> force à Coiesberg et<br />

ii sera difficile <strong>de</strong> les reoousser sans <strong>de</strong> nou-<br />

veaux renforts d'infanterie'et d'artiliene.<br />

Orange-Hiver, ,'i janvier.<br />

Des renforis d'artillerie et d'infanterie ont éiê"<br />

«tpédiéî, aujourd'hui, <strong>de</strong> <strong>de</strong> Aar, au général<br />

Freoei»,<br />

A Ladysmith<br />

Londres, -1 janvier.<br />

Le Tunes publie les dépèches suivantes r<br />

Ladysmith. SOdécembre, par Héiiograofa<br />

via Pietermânr./.burg, 3 janvier!<br />

Les Boers ont redoublé d'énergie <strong>de</strong>ouis NoSf.<br />

lis lancent <strong>de</strong>s obus sans discontinuer, ne s'ar-<br />

rétant oue lorsauil fait nuit, tin oroiectile %<br />

malheureusement éclaté ores <strong>de</strong> la tente "<strong>de</strong>s ofli-<br />

ciers du régiment <strong>de</strong> Devonshire. Autrement (sic)<br />

nous n'avons nas <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s pertes à signalée<br />

Le temps est lourd. Les Boers se tiennent prêt»<br />

à toute alerte : iis tirent, la nuit, <strong>de</strong>s milliers d»<br />

coups <strong>de</strong> fusil, i.e nombre <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s s'accroît<br />

mais i'éiat morat est excellent.<br />

La trahison chez les Anglais<br />

Londres, 4 janvier.<br />

Une autre dépêche <strong>de</strong> Mod<strong>de</strong>r-Uiver adres-<br />

sée au Times porte que les indigènes ont été<br />

surpris signalant <strong>de</strong>s lignes anglaises <strong>de</strong>s<br />

informations aux Boers, au moyen d'un sys-<br />

tème <strong>de</strong> signaus se composant <strong>de</strong> quatre,<br />

feux qui se couvrent et se découvrent."<br />

Ces "indigènes ont été interrogés. L'un d'eu*<br />

a déclaré que les Boers ont monté onze ca-<br />

nons sur l'extrémité occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong>s kopjes<br />

<strong>de</strong> Maggersfontetn.<br />

' Encore un navire allemand arrêté<br />

Berlin, 4 janvier.<br />

On manda d'A<strong>de</strong>n que le paquebot <strong>de</strong>s<br />

postes <strong>de</strong> l'Kmpire allemand, le Général (*),<br />

a été arrêté ici, pour que sa cargaison soit<br />

visitée. Il a été occupé par <strong>de</strong>s trou nés an-<br />

glaises. On dit que là cargaison sera débar-<br />

quée à A<strong>de</strong>n.<br />

Question et Ptéponse<br />

Paris, 4 janvier.<br />

Un journal <strong>de</strong>] Paris, pose les <strong>de</strong>ux ques»<br />

lions suivantes:<br />

1- Est-il vrai oue M. Delcaesé ou tout autra<br />

membre du cabinet, ait prié un membre <strong>de</strong> la<br />

fam'lie impériale <strong>de</strong> Russie d'intervenir auprès<br />

du tsar pour que ia Russie prête 10 millions da<br />

livres sterling-" à F Angleterre" au iieu et place âa<br />

ia France ? i<br />

2- Est-il vrai que les offres faites par le gou-J<br />

vernement russe <strong>de</strong> nous soutenir effectivement<br />

pour obliger l'Angleterre à évacuer l'Egypta<br />

aient été repoussees '.'<br />

L'Agence nationale se dit autorisée à ré-<br />

pondre négativement à i'une et l'autre <strong>de</strong>s<br />

Questions.<br />

m eu<br />

rémi<br />

Oui!<br />

(Noi<br />

•in mal fondé dans ses con-<br />

t à la disjonction <strong>de</strong>s crimes<br />

s comme connexes par i ar-<br />

l'en déboule et statuant en<br />

conséquence sur les faits don! il s'agit, le<br />

déclare, au contraire, coupable.<br />

!• Du délit <strong>de</strong> détention sans aulorisalidil<br />

d'armes et munitions <strong>de</strong> guerre, ou d'tin<br />

dépôt d'armes, prévu et puni par les arti-<br />

cie's 3 et 4 <strong>de</strong> ia* loi du 2b mai 1834 ;<br />

2" Du délit d'outrages envers les agents,<br />

prévu et puni par l'article 224 du Co<strong>de</strong> pé-<br />

nal ;<br />

3' Du délit d'altaque avec violences et<br />

voies <strong>de</strong> fait envers les agents" <strong>de</strong> la force<br />

publique, prévu et puni par l'article 212 du<br />

Co<strong>de</strong> pénal ;<br />

Déclare enfin qu'il existe <strong>de</strong>s circonstan-<br />

ces atténuantes en faveur <strong>de</strong> Buffet, Dérou-<br />

iè<strong>de</strong>, Lur-Saluces, contumax. et Guérin.<br />

'i ons ies avocats ont écouté l'arrêt <strong>de</strong>bout.<br />

Au banc <strong>de</strong>s accusés, un seul s'est ieve,<br />

M. Buffet. Les autres sont restés assis.<br />

Au milieu <strong>de</strong> l'émotion générale, M. le<br />

prési<strong>de</strong>nt ordonne :<br />

Huissiers, mette» immédiatement en liberté<br />

MM. Go<strong>de</strong>froy. <strong>de</strong> Sabran, <strong>de</strong> Vaux, <strong>de</strong> Ramei,<br />

Dubuc et Bariiiier. (Vive sensation.)<br />

Une scène émouvante<br />

Les acquittés se lèvent, très dignes, tour-<br />

nant leurs regards autour d'eux, vers les<br />

amis qu'ils quittent et qui ont été leurs<br />

compagnons 'pendant <strong>de</strong> si longs jours.<br />

Bariiiier se jette, vibrant d'émotion, dans<br />

ies bras <strong>de</strong> Déroulè<strong>de</strong>. Le chef et le soldat<br />

s'embrassent par <strong>de</strong>ux fois. L'émotion étrein<br />

toutes ies poitrines. Des iarmes perient au<br />

bord <strong>de</strong> bien <strong>de</strong>s yeux.<br />

Tout, à coup, sur un mouvement <strong>de</strong> Dérou<br />

lô<strong>de</strong>, Barillier se redresse, et, avec une éner-<br />

gie, un accent plus puissant que jamais,<br />

s'écrie: « Vive ia nation ! Vive la Uépubiique<br />

du peuple! Vive Dérouiè<strong>de</strong> toujours! »<br />

Dubuc, à son tour, se tourne vers Guérin,<br />

lui serre la main ct s'écrie : « Nous sommes<br />

réconciliés maintenant. A bas les exploiteurs<br />

du peuple ! »<br />

Tous les royalistes serrent ia main à MM.<br />

Buffet et Déroulè<strong>de</strong> et envoient un salut<br />

amicai à Guérin.<br />

MM. Go<strong>de</strong>froy et <strong>de</strong> Vaux crient: « Vive la<br />

France ! » i<br />

Tous sortent, suivis par tous les regards.<br />

M. <strong>de</strong> Vaux est, comme d'habitu<strong>de</strong>, emporté<br />

sur une chaise à porteur.<br />

Le banc <strong>de</strong>s accusés a maintenant quelque<br />

chose <strong>de</strong> sinistre. Au milieu <strong>de</strong>s ' places<br />

vi<strong>de</strong>s, disséminés sur les divers bancs, ayant<br />

<strong>de</strong>ux gar<strong>de</strong>s à leurs côtés, se trouvent les<br />

trois hommes, les trois bons Français qui,<br />

au cours <strong>de</strong> ces débats, par leur caractère,<br />

leur énergie indomptable, leur voionté <strong>de</strong><br />

fer, se soùt montrés en quelque sorte les<br />

géants, i côté <strong>de</strong>s pygmées qui les jugeaient.<br />

Les trois accusés "s'ont ià, calmes et dédai-<br />

gneux.<br />

i ?<br />

nés et<br />

veiisse<br />

ie, cha<br />

(i<br />

Je<br />

Encore el toujours<br />

<strong>de</strong> la France : Viv<br />

pie '.<br />

L'émotion rie i'ai<br />

nlus vive. La scène<br />

que.<br />

A son tour Guéri<br />

si sera pour notre hisloire<br />

une buste ineffaçable. (Ru-<br />

'ion, la partie saine du parti<br />

Kit lasses <strong>de</strong> votre régime,<br />

es! las <strong>de</strong> l-oules ces hontes,<br />

violentes rumeurs;.<br />

:-moi dans quelque délention<br />

isez-moi <strong>de</strong> la patrie, le châ-<br />

dur pour le vieux soldai que<br />

viendrai quand reviendra la<br />

le pays sera enfin libéré,<br />

ar une double acclamation,<br />

ours je crierai : Vive l'armée<br />

Vive ia Uépubiique du peur<br />

iditoire est<br />

est d'une > <strong>de</strong> plus en<br />

can<strong>de</strong>ur uni-<br />

Dérc<br />

La cour<br />

également<br />

voix contre<br />

<strong>de</strong> cina an?<br />

M. Buffet,<br />

voix en plus Pour 1<br />

est celie <strong>de</strong> M. Cha<br />

conteur <strong>de</strong> M. André<br />

voulu, dans ls scrutin qui concernait c<br />

nier, voter contre son ancien élève.<br />

Protestation!<br />

Tn cet tain.nombre <strong>de</strong> sénateurs qui avaient<br />

vigoureusement protesté contre l'injustifia-<br />

ble condamnation prononcée par la Haute-<br />

Cour, ont voté an premier tour <strong>de</strong> scrutin<br />

tfui concernait M. Buîïe.i, cinq ans <strong>de</strong> bannis-<br />

sement, dans ie but <strong>de</strong> lui assurer le mini-<br />

mum <strong>de</strong> ia peine et <strong>de</strong> rendre ainsi la peine<br />

moins odieuse.<br />

Cette attitu<strong>de</strong> n'ayant pas produit le ré-<br />

sultat désiré, ces sénateurs, au <strong>de</strong>uxième<br />

tour <strong>de</strong> scrutin sur l'application <strong>de</strong>. la peine<br />

à M. JJérouiè<strong>de</strong>, ont fait la déclaration* sui-<br />

vante, que M. da Lamarzelle a portée à ia<br />

tribune :<br />

avons voté le minimum <strong>de</strong> cinq ans. con-<br />

iterait pas à s'y rai-<br />

;u, nous ne vouions<br />

se levé.<br />

Déclaration <strong>de</strong> Guérin<br />

Je gar<strong>de</strong>rai <strong>de</strong> ces débats un souvenir<br />

ir.effaçable, lis m'ont permis <strong>de</strong> faire jus-<br />

tice enfin d'une calomnie infâme dont j'é-<br />

tais l'objet. J'ai pu donner ainsi à un géné-<br />

ral l'occasion <strong>de</strong> se laver d'orne accusation<br />

non moins honteuse portée conlre lui.<br />

N'atten<strong>de</strong>/, <strong>de</strong> moi ni une parole <strong>de</strong> co-<br />

lère, ni une parole <strong>de</strong> regret, ni une <strong>de</strong>-<br />

man<strong>de</strong> d'indulgence. Je suis condamné ;<br />

mon cœur ne bat pas aujourd'hui plus vite<br />

qu'hier.<br />

Ou irai-je, peu importe, j'en reviendrai,<br />

je l'espère.<br />

Ce qui est certain, c/esl que vous avez<br />

rendu à notre cause un service signalé.<br />

Vous nous ave/, permis <strong>de</strong> sceller nos ron-<br />

viétions <strong>de</strong> la perte <strong>de</strong> noire liberté. Cetle<br />

pensée m'ai<strong>de</strong>ra ù oublier les souffrances<br />

que je vais avoir à subir.<br />

Enfermé ou banni, ma <strong>de</strong>vise resle la<br />

même, et je dis . à mes amis : « Courage<br />

toujours. Espérez quand même ! »<br />

Le iangige, l'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Guérin, témoi-<br />

gnent d3 la même énergie, <strong>de</strong> la même<br />

fierté que ceux <strong>de</strong> ses co-accusés<br />

Je<br />

M. le prési<strong>de</strong>nt. — Je vais suspendre l'au-<br />

dience publique. Gar<strong>de</strong>s, emmenez les accusés<br />

Ceux-ci se lèvent et Déroulè<strong>de</strong> s'écrie :<br />

C'est ici que pour la première fois j'ai pu<br />

apprécier la valeur et le courage <strong>de</strong> mes<br />

co-accusés. Vous m'avez appris à connaître<br />

ces <strong>de</strong>ux hommes. Je suis heureux <strong>de</strong> le<br />

dire en leur serrant publiquement ta main.<br />

Et Déroulè<strong>de</strong> serre chaleureusement la<br />

main à M. Buffet, qui s'écrie :<br />

L'injustice commune fait notre union.<br />

Dérouiè<strong>de</strong> serra ensuite la main à Guérin,<br />

qui la serre à M. Buffet. La seène est en ne<br />

peut plus poignante, 'foule la salle est en<br />

proie à une émotion intense.<br />

Déroulè<strong>de</strong>. — Voilà tout le complot !<br />

(utérin. — C'est la première l'ois que<br />

nous sommes d'accord !<br />

• Hull'et. — Je n'ai connu Cuérin qu'en<br />

prison!<br />

Les trois accusés se retirent. Leurs dé-<br />

fenseurs les accompagnent en leur nrodi-<br />

rsous<br />

vaincu que la majorité n'hés<br />

Cet esoojr avant é'.é dé<br />

plus appliquer aucune peine.<br />

C'est ce qui explique la différence qui<br />

s'est produite dans le chiffre <strong>de</strong>s voix.<br />

M. <strong>de</strong> Liir Saluces condamné à<br />

dix ans <strong>de</strong> bannissement<br />

Par loi voix contre 15, favorables à une<br />

peine <strong>de</strong> cinq ans et 59 abstentions. M. <strong>de</strong><br />

Lur Saluées est condamné comme MM. Buffet<br />

et Déroulè<strong>de</strong>. à dix ans ds bannissement.<br />

Guérin condamné à dix ans da<br />

détention<br />

F.nfin, la Cour examine le cas <strong>de</strong> Guérin.<br />

Un scrutin a iieu qui donne ies résultats<br />

suivants : 127 voix pour dix ans <strong>de</strong> déten-<br />

tion, 3 pour sept ans <strong>de</strong> cette peine, 7 pour<br />

cina ans: 56 abstentions.<br />

M. <strong>de</strong> Casablanca avait, <strong>de</strong>mandé que la<br />

question <strong>de</strong>s frais du procès qui atteigne»;<br />

tin chiffre assez élevé comme on sait, sans<br />

pourtant arriver a ceiui <strong>de</strong> huit cent mille<br />

francs qui a été donné, fut réglée propor-<br />

tionnellement aux condamnations respec-<br />

tives <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s condamnés, défalcation<br />

faiie <strong>de</strong>s frais imputables aux acquittés.<br />

Après une brève discussion, M. <strong>de</strong> Casa-<br />

blanca a retiré sa proposition.<br />

A quatre heures, l'audience secrète est<br />

suspendue pour ia rédaction <strong>de</strong>s arrêts. File<br />

est "reprise à cinq heures, pour soumettre<br />

ces arrêts à ia Cour.<br />

L'Atïêl I KîliilIlMli<br />

F.n audiencj publique, lecture est don<br />

ée fie i'arrét <strong>de</strong> condamnation et caia hors<br />

Involontairement tuée par son frèra<br />

Loas-ie-Saunier. 4 janvier.<br />

A Mesmois. canton <strong>de</strong> Ciairvaux. ie jeun*<br />

Bailiy. ;igé <strong>de</strong> 22 ans, s'apprêtait à tirer <strong>de</strong>s<br />

coups ds fusil en signe <strong>de</strong> réjouissance, suivant<br />

ia coutume <strong>de</strong> la campagne, lorsque, en pressant<br />

involontairement sur ia gâchette, ii fit partir le<br />

couo. La charge atteignit au cœur sa sœur Kiiso<br />

Baiiiy. âgée <strong>de</strong> 1G ans. La mort fut instantanée.<br />

L'auteur <strong>de</strong> cet acci<strong>de</strong>nt voulait se suici<strong>de</strong>r et<br />

ses parents eurent grand'peine à l'en empêcher».<br />

Monstrueux attentat<br />

Bône. 4 janvier.<br />

T'n attentat monstrueux, qui a soulevé à Bons<br />

une immense émotion, s'est produit dans la nuit<br />

du 1" janvier.<br />

Ii résulte <strong>de</strong> ia première enquêie qu'un jeûna<br />

ménage, qui venait <strong>de</strong> passer ia soirée chez, <strong>de</strong>s<br />

amis, lut assaiiii, vers onze heures du soir,<br />

pat une ban<strong>de</strong> d'individus mal famés, au nonibrs<br />

d'une quinzaine environ.<br />

. La jeune femme, qui était dans un. état inté-<br />

ressant, fut bâillonnée, hissée sur les épaule* f<br />

<strong>de</strong> malandrins et portée <strong>de</strong>rrière ies remparts<br />

où on lui lit subir' ies <strong>de</strong>rniers outrages.<br />

Le mari avait été préalablement ligoté.<br />

La malheureuse victime a le corps entièremenC<br />

tuméfié par les morsures <strong>de</strong>s bandits contra<br />

lesquels elle se débattait. Elle a été violentés<br />

dans <strong>de</strong>s conditions d'atrocité imnossibles a<br />

décrire.<br />

Son mari a reçu également <strong>de</strong> nombreuses<br />

blessures.<br />

Six <strong>de</strong>s malandrin; ont été arrêtés.<br />

La surexcitation <strong>de</strong> la population est extrême 1 .<br />

Ln <strong>de</strong>s misérables ayant éié conduit, bier.aDrès-<br />

midi. au commissariat central, pour être "con-<br />

fronté avec un témoin, une foule au'on peut<br />

évaluer à un millier <strong>de</strong> personnes, faiiiit l'arra-<br />

cher <strong>de</strong>s mains <strong>de</strong>s agents et, ie lyncher.<br />

On a renoncé à ie faire sortir du commissariat<br />

<strong>de</strong>vant lequel continus à stationner uno foula<br />

menaçante.<br />

Tué par erreur<br />

Mostaganem. 4 janvier,<br />

t'n assassinat a Cté commis. hier, vers y hctt-<<br />

es du soir, près <strong>de</strong> Aïn-Te<strong>de</strong>ies.<br />

M. ltou.ieau rentrait à sa ferme, lorsqu'il<br />

trouva é endu sur la route, dans une mare da<br />

sang, le cadavre du nommé Meyer. alsacien, an-<br />

cien inspecteur <strong>de</strong> la sûreté '<strong>de</strong> Paris oui, re-<br />

raité. s'était retiré à Aïn-Te<strong>de</strong>ies.<br />

Le malheureux avait été assommé d'abord *<br />

coups <strong>de</strong> matraque, puis ie crâne ouvert avait<br />

cribié <strong>de</strong> coups <strong>de</strong> couteau. Enfin, on iaî<br />

avait coupé le cou. Les e.morelntc.3 ce levées suc<br />

e terrain permettent d'affirmer qua c est un<br />

arabe nui est l'auteur du crime.<br />

On suppose que M. Meyer a été assassin* oa!<br />

erreur et que lé meurtrier guettait M. Rouieau.<br />

qui suit cetie route tous les soirs nour rentrer<br />

chez, lui et qui, fréquemment, es; porteur d»<br />

sommes irnoortantes.<br />

n<br />

ue la présence oes condamnes.<br />

L'audience a été levée à 5 h. 20.<br />

Au moment oii elle a été levée, <strong>de</strong>s cris<br />

nourris <strong>de</strong> : < Vive Déroulè<strong>de</strong> ! vive Buffet<br />

vive Guérin ! » se sont fait entendre dans<br />

toutes les tribunes publiques. Les gar<strong>de</strong>s se<br />

sont précipités pour évacuer et le nublie a<br />

continué oaus ies escaliers et couloirs à ma<br />

nifester.<br />

Des cris nombreux <strong>de</strong> : « Vive Dérouiè<strong>de</strong><br />

vive Buffet ! vive Guérin ! vive la France !<br />

vive l'armée! a bas les juifs ! » ont continué<br />

jusque dans la cour et jusqu'à ia porte du<br />

Luxembourg.<br />

M \A CHASSE<br />

Par décision du ministre <strong>de</strong> l'agriculture, la<br />

chasse seia fermée, dans toute ia France, lç df-<br />

nuacho \ (évrio.t ..<br />

PETITES NOUVELLES<br />

4 janvier.<br />

On télégraphie <strong>de</strong> Cherbourg: « Le sous-ma-<br />

n Morse, après modifications, a orocédé it <strong>de</strong>s<br />

expériences: il a plongé en ra<strong>de</strong> ' et a fait en-<br />

suite sous i'eau un parcours d'un muie environ;<br />

les résultats sont satisfaisants. •<br />

~~~~~ A l'occasion du 1er janvier, le orési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> la République a accordé <strong>de</strong>s gràce's ou <strong>de</strong>s<br />

réductions <strong>de</strong> peine U 703 condamnés, détenus<br />

dans divers établissements pénitentiaires mili-<br />

taires ou civils.<br />

~ Dans le mouvement préfectoral, récem-<br />

ment publié, M. Boanefoy-Sibour. a été rem-<br />

placé comme préfet du Lot-et-Garonne; nous<br />

<strong>de</strong>vons ajouter que M. Bonnefoy va être pourvu<br />

d'un uoste dans ies Siances.<br />

Courses <strong>de</strong> chevaux<br />

A MARSEILLE<br />

Marseille. 4 janvier.<br />

:<br />

Prix du frioul.— 1. Héritière (Campbell);<br />

Salve (Maniaient); Fusain (Deiomme).<br />

Non placés : Questionneur, Amourette, tldin-<br />

burg, i'Arlésienne. Métaphore.<br />

Mutuel : Gagnant 2J 50'; placés, Hè'.itière 7 50«<br />

Saive 0. fusain G 50.<br />

Prix <strong>de</strong> la S&Ciété <strong>de</strong>s steenle. — 1. Le Per-<br />

ruchet (Camnbeii; 2. Rectitu<strong>de</strong> (Witt); 3. Co-<br />

lomba (Dambielle;. '<br />

Non piac.es : Maronine, Orage. Sultan U, l'j3" ,<br />

ouisso," Elohige, Cratère, Gionoie, PoudreauX.<br />

"Mutuel:" Gagnant 72: placés : Le Perruches<br />

14 50, Rectitu<strong>de</strong> 3t, Colombo 23.<br />

Prix du Pliaro. — 1, Baiardo lit (J. MoncKTj<br />

2. Audace 111 (Courtia<strong>de</strong>) ; 3, Grena<strong>de</strong> (M. a«<br />

Romanet). „, . „ . ,<br />

Non olacéi t Vistola 0 d'mtaaeée. Le le.rar.<br />

oue S. Facétie 12. Oncle Jean lit. Buxorn L>M *,<br />

Vici 10, Elpllége 10, Roboaiu U), Somnambule u j<br />

1 i'*bfl, . _ - ru»<br />

Mutuel : Gagnant 10.50, places ! BajardO ZÇM<br />

Audace 8, G;enada IL..<br />

<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés

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