Vendredi o Janvier 1900. - Bibliothèque de Toulouse

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générale est que les juges, pronostiquant la débâcle républicaine, ontvouludesarmera a- vance leurs futurs vainqueurs. C'est la peur oui a dicté chaque sentence. Se sachant impuissants, nos sénateurs n'ont pas voulu se 'montrer impitoyables. Un des juges", M. Aucoin, a laissé échan- ger un mot qui en dit long sur l'état d'esprit rie nos gouvernants. Au moment où les sé- cateurs examinaient le cas de Déroulède, la ouestion de la publicité du vote a été sou- levée ! » Je ne comprends pas, a dit M. Au- coin, oue mes collègues commettent l'im- prudence de communiquer les noms des vo- tants à la presse. » Ce faisant, ils nous exposent aux plus cruelles représailles. Si l'on anprend, par exemple, eiie j'ai voté contre Déroulède et contré Guérin, je cours le risque d'être insulté dans la rue par les passants et hué ties sergents de ville. » Kn entendant ce langage, les sénateurs ont regardé avec une surprise non dissimulée le malheureux Aucoin. Ce juge, qui dévoile de la sorte l'état mental des masses popu- laires, n'était pas des plus mal inspirés. " En somme, "il résulte des propos qui s'échangent dans les couloirs que les parti- sans des rigueurs ont obéi à des mobiles de haine, tandis que les indulgents ont consi- déré l'état de "l'opinion et n'ont pas cru devoir braver ie pays. Voilà toute l'explica- tion des différents arrêts rendus aujourd'hui par ia Haute-Cour. 11 est certain que rarement un gouvernement a été plus discrédité eue celui qui préside actuellement à nos destinées. Vous savez que le grand-duc Wladimir, l'oncle du tsar, se trouve actuellement à Paris. L'année dernière, à la même époque, ce prince dînait à l'Elysée et était l'hôte* du président Faure. Pourquoi, cette fois-ci, le grand-duc Wladimir n'a-t-il pas accordé la même faveur à M. Loubet? Cette abstention provoque beaucoup de commentaires. On raconté que le prince, invité à diner à l'Elysée parle président de la République, s'est carrément déroué à cette corvée. M. Loubet a été d'autant plus mortifié par ce refus que le grand duc Viadimir a obéi aux ordre's du tsar. Nicolas II est, en effet, profondément irrité de l'attitude stupide qu'observent nos gouvernants à l'égard de l'Angleterre. L'empereur aurait voulu oue la France profitât de' la guerre du ïrarisvaal pour infliger une leçon méritée aux usurpa- teurs de l'Egypte. M. Delcassé a refusé, vous ie savez, il y a trois mois, de recevoir à ce sujet les ouvertures du comte Mouraview ; ie tsar n'a pas pardonné à M. Delcassé cette défection honteuse 11 paraît qu'à la cour de Saint-Pétersbourg, on n'appelle plus notre ministre des affaires que « lé coionei de la cavalerie da Saint- Georges. >'. M. Delcassé est colonel de ca célèbre régiment comme le grand duc Vla- dimir est le colonel des Cosaques du Don. I* Pour revenir au prince, permettez- moi- d'ajouter qu'anrès avoir refusé de dîner chez M. Loubet", ie grand duc n'a pas hésité à dé- férer aux invitations de M. Deschanel, du comte Boni de Casteilane et . de plusieurs autres personnalités de l'aristocratie du faubourg Saint-Antoine et du bouievard Saint-Germain. Je n'ai pas besoin da vous dire à quelles réflexions* on se livre dans le monde.ôfflciei. Mais les Lanessan, les Del cassé et les Loubet se moquent joliment de nos commentaires. Jamais les couloirs du Sénat n'ont été plus animés qu'aujourd'hui. Tous les parents des acquittés sont là ; tous veulent assister à la lecture de i'arrêt qui va mettre fin aux odieuses trames du commissaire Bérenger et du procureur Bernard. MÉXALQUE. hors cadres nour être affecté au service d'état-major, "en remplacement du chef de bataillon breveté Moinier, promu et réinté- gré dans les cadres de l'arme d'infanterie, et a été nommé à un emploi de son grade, a l'état-major du 18e corps" d'armée. Le général Jamont. généralissime, vice- président du conseil supérieur de la guerre, se rendra, vers le 15 courant, à Brest pour y inspecter les travaux de défense des côtes èt, notamment, ceux de l'île d'Ouessant. Pendant le séjour du général Jamont à Brest, les contre-toruilleurs Fleurus et La Sire de l'escadre du Nord seront mis à sa disposition. M. de la Corniilère, colonel au 67e d'infanterie, a été mis en activité hors cadre pour être affecté au service de l'état-major, en remplacement da M. le colonel Pelécier. M. Couder de Foulogneu, chef de bataillon à l'état-major particulier du génie, a été mis en activité hors cadres, pour être nommé à un empioi de son grade au service géo- graphique. GUILLAUME IS EN FRANCE Berlin, 4 janvier. Le Vols Zeitung métend que l'empereur Guillaume se rendra" en France au mois de mai ou juin avec une escadre composée de deux navires, cuirassés de premier rang, et de deux «etits croiseurs. LA HAUTE-CO Paris, 4 janvier. 11 fait un temns horrible. La pluie tombe, fine et serrée. Qu'importe .' Les voitures ar- rivent, nombreuses, nar ia rue de Tournon. Des piétons, hommes et femmes, abrités sous leur parapluie, se hâtent vers la porte du Luxembourg.devantlaquelle de nombreux curieux stationnent. Malgré la pluie, la consigne est plus que jamais rigoureuse. On refuse impitoyable- ment l'entrée à toute personne non munie de cartes. . Les agents et les gardes républicains sont en force. Nous remarouons au passage ies narents des accusés : Mme Buffet mère, Mme André Buffet, M. et Mme Pierre Buffet, Mme de Sabran-Pontevès, Mme de Ramei, Mlle Jeanne Dérouiède, M. et Mme André Dérou- lède, Mme Barillier, Mme et Mile Dubuc, M. ,ouis Guérin. Les agents refusent, avec une férocité saDS égale, aux parents de MM. Buffet et Déroulède, et au frère de Guérin d'aller voir les condamnés, avant l'audience. Ils accomplissent la consigne que des mi- sérables leur ont donnée. Les agents, d'ailleurs, exécutant toujours leur consigne, éloi- gnent tous les curieux et font le vide autour du palais. L'audience publique est ouverte à midi 20. Jamais, même pendant les audiences les plus mouvementées, on ne vit pareille af- tluence dans les tribunes publiques. Les accusés sont introduits. Un silence général se lait. On les observe avec atten- tion. MM. Godefroy. de Sabran, de Ramei et de Vaux sont placés au premier rang. Les avocats les félicitent au passage. Puis vient Déroulède, appuyé sur l'épaule de Bariiiier, marchant lentement. On lès laisse s'asseoir côte à côte sans les séparer, comme à l'or- dinaire, par un garde. Enfin, suivent MM. Buffet, Guérin et Du- buc. Ce dernier a une îîeur bleue à la bou- PAR FIL SP G su Paris, 4 janvier. M. Boy, contrôleur hors classe dans le Tarn-et-Garonne, est nommé contrôleur prin- cipal dans le Tarn. M. Pons passe des Basses-Pyrénées, dans ie Tarn-et-Garonne. M. Ducos passe de FArdèche dans les Bas- ses-Pyrénées. M. Guesuin passe des Deux-Sèvres dans la Vienne. M. Lavigne passe de la Loire-Inférieure dans les Deux-Sèvres. tonnière. Tous les regards sont tournés vers les accusés. On procède à l'anpeî nominal des juges. Sont absents : MM. Fâye, Frogier.de Poulévoy et Géry-Legrand. Au moment de l'appel du nom de M. de Casabianca. Déroulède fait, à l'adressa du sénateur de la Corse, un signe de remercie- ment pour son intervention toujours favora- ble au cours de ces longs débats. Le procureur général,"plus pâle que jamais, affecte de causer avec ses substituts. Le contre-appel terminé, le président donne lecture, au milieu d'un silence solen- nel, de l'arrêt rendu par la Haute-Cour pro- nonçant l'acquittement de MM. Godefroy, de Sabran, de 'Ramei, de Vaux, Bariiiier et ÎXôCtôS Duouc'> ec déclarant coupables MM. Buffet, Dérouiède, Guérin, et de" Lur-Saluces, contumax: Paris, 4 janvier, de France du 23 dé- Bilan de ia Banque eembre au 4 janvier : En caisse, or. 1.865.305,448 ; dira., 1,317,471; argent, 14,706,683 : uim.. 1.O08.241, Portefeuille. 1.267.625.546 ; au?. 67,833.833. Avances sur titres 3Û3,1S7.787,S55; autrmeni,, £0.262,953. Comptes courants Particuliers, 570,441,017 ; dim., ' 32,355.019. Comote courant trésor, 276.315,2-19; diminu- tion, 6.081,993. Billets en ci-ouiation, 416,299,587; augmenta- tion, 179,502.510. Bénéfices bruts escomptes et intérêts divers pour la semaine, 1,850,974. La Grève de Saiat-Stlamis Saint-Etienne, 4 janvier. MM. Gruner. arbitre, choisi car les Compa- gnies, et Jaurès, arbitre des mineurs, ont eu de 9 h. 35 à 10 heures, uns conférence dans la «binet du préfet. Après un échange d'observations, îes deux arbitres ont décidé que la note des Compagnies pouvait être modifiée. Un compromis sera ré- digé demain, oui tiendra compte des modifications indiquées. L'impression g-énéraie, hier soir, anrès la réu- nion à la préfecture entre arbitres," est oue la question est en voie d'arrangement. Il ne s'agit plus maintenant que de discuter les détails après que ia Compagnie de la Loire, oui avait fait des réserves, aura fait connaître son adhé- sion à la lettre des Compagnies. NOUVELLES MILITAIRES , , , Paris, 4 janvier. Le général de Gallifïet, ministre de la guerre, vient d'adresser aux commandants de corps d'armée, la circulaire suivante : Paris, 1" janvier 1900. Mon cher général, La communication qui vient de m'être faite d'un ordre du jour récent, m'a permis de constater des tolérances fâcheuses auxquelles j'ai décidé de remédier. J'interdis en conséquence, de la façon la plus absolue, l'introduction par un moyen quelconoue dans les cercles d'officiers et de sous-officiers et dans tous les bâtiments militaires des journaux, revues, brochures et autres écrits qui attaquent de parti pris los institutions nationales, le président ue la République et le gouvernement. Parmi ces publications, les unes excitent les soldats à l'indiscipline et au ménris de leurs chefs; les autres excitent ces chefâ à la révolte et au mépris des pouvoirs établis. Les unes et les autres seront comprises dans la même ma- sure d'exclusion. M. Fleury, chef d'escadrons de cavalerie hors cadre à l'état-major du 12e corps d'ar- mée, a été nommé à l'emploi de chef d'état- major de la 5e division de cavalerie, en remplacement du lieutenant-colonel de cavalerie d'Estainville, réintégré dans las cadres de son arme. M. Vidal, chef de bataillon breveté au lté régiment d'infanterie, a été mis eu activité La Haute-Cour, Statuant par un seul et même arrêt, tant sur les réquisitions de M. le procureur gé- néral que sur les conclusions précédem- ment prises par l'accusé Guérin, et tendant à la disjonction des crimes et délits retenus comme connexes, par l'arrêt de renvoi du ;0 octobre 1899 ; Après avoir entendu M. le procureur général en ses réquisitions ; les défenseurs des accusés présents et les accusés eux- mêmes, lesquels ont été entendus les derniers, en leurs plaidoiries et moyens de défense ; Après en avoir délibéré conformément à la loi ; !• En ce qui concerne îes accusés Gode- froy, de Pontevès-Sabran, de Ramei, de Vaux, Barillier et Dubuc; Attendu qu'il n'existe pas contre eux des preuves suffisantes qu'ils se soient rendus coupables du crime de complot qui ieur était reproché ; Déclare lesdits Godefroy, de Pontevès de Sabran, de Ramei, de Vaux, Bariiiier et Dubuc, acquittés de l'accusation portée contre eux, et ordonne qu'ils soient immé- diatement remis en liberté, s'ils ne sont retenus pour une autre cause ; 2 1 En ce qui concerne les accusés Buffet, Déroulède, de Lur-Saluces, contumax, et Guérin, Attendu qu'il résulte de l'information et des débals la preuve que lesdits accusés ont en 1898 et en 1899, sur le territoire de la République, notamment à Paris, concerté et arrêté, avec une ou plusieurs personnes, un complot ayant pour but de détruire ou de changer le gouvernement ; Qu'il en résulte également la preuve que le dit complot a été suivi d'actes commis ou commencés pour en préparer l'exécu- tion ; 3' En ce qui concerne l'accusé Guérin ; Attendu que les faits visés par lui dans les conclusions sus énoncées ont été reconnus comme connexes au crime de complot, par l'arrêt de renvoi rendu par la commission d'instruction ; Attendu que les faits dont il s'agit se rat- tachent d'une manière certaine au crime de complot sus énoncé ; Qu'ils avaient pour but d'assurer l'impu- nité de son auteur ; Que c'est avec raison que les faits ont été déclarés connexes ; Aitendu, en ce qui concerne la tentative d'hommicide volontaire sur les agents de la force publique, qu'il n'existe pas contre Guérin de preuves suffisantes qu'il se soit rendu coupable de ce crime ; Mais attendu qu'il résulte de l'informa lion et des débats la preuve qu'il a : 1" A -Paris, en 18G9, détenu, sans y être légalement autorisé, des arm-es et munitions de guerre ou un dépôt d'armes 2" A Paris, en août et septembre 1899, outragé par paroles, gestes ou menaces les agents de la force publique dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de leurs fonc lions ; Et 3 - Aux mêmes lieux et dates, attaqué avec violences el. voies de fait, les agents ! de ia force publique, agissant pour Fexécu- tion des lois; Attendu enfin que les circonstances allé- nuantesont clé déclarées en faveur de Buf- fèt, Déroulède, de Lur-Saluces, contumax, et Guérin, Déclare lesdils Buffet, Déroulède, Lur- Saluces, contumax, ct . Guérin coupables du crime de complot, prévu et puni par l'article 89, paragraphe 1 et 2 du Code pénal ; Déclare Guérin mal fondé dans ses conclusions tendant à la disjonction des crimes et délits retenus comme connexes par l'ar- rêt de renvoi, l'en déboute et statuant en conséquence sur les faits dont il s'agit, le déclare, au conlraire, coupable. i« Du délit de détention sans autorisation d'armes et munitions de guerre, ou d'un dénôt d'armes, prévu et puni parles articles 3 et 4 de la loi du 24 mai 1834 ; 2' Du délit d'outrages envers les agents, prévu et puni par l'article 224 du Code pé- nal ; 3- Du délit d'attaque avec violences et voies de fait envers îes agents de la force publique, prévu et puni par l'article 212 du Code pénal; Déclare enfin qu'il existe des circonstances atténuantes en faveur de Buffet, Dérou- iède, Lur-Saluces, contumax, et Guérin. Tous les avocats ont écouté l'arrêt debout Au bano des accusés, un seul s'est levé, M. Buffet. Les autres sont restés assis. Au milieu de l'émotion générale, M. le président ordonne : Huissiers, mettez immédiatement en liberté MM. Godefroy, de Sabran, de Vaux, de Ramei, Dubuc et Barillier. (Vive sensation.) Une scène émouvante Les acauittês se lèvent, très dignes, tour- nant leurs regards autour d'eux, vers 1 amis qu'ils quittent et qui ont été leurs compagnons p'endant de si longs jours. Barillier se' jette, vibrant d'émotion, dans îes bras de Déroulède. Le chef et le soldat s'embrassent par deux fois. L'émotion étreint toutes les poitrines. Des iarmes perlent au bord de bien des yeux. Tout à coup, sur un mouvement de Déroir lède, Barillier se redresse et, avec une éner gie, un accent plus puissant que jamais s'écrie: « Vive la nation ! Vive la République du peuple ! Vive Déroulède toujours ! » Dubuc, à son tour, se tourne vers Guérin,. lui serre la main et s'écrie : « Nous sommes réconciliés maintenant. A bas les exploiteurs du peuple î » Tous "les royalistes serrent la main à MM. Buffet et Déroulède et envoient un salut amical à Guérin. MM. Godefroy et de Vaux crient: « Vive la France ! » Tous sortent, suivis par tous les regards. M. de Vaux est, comme" d'habitude, emporté sur une chaise à porteur. Le banc des accusés a maintenant quelque chose de sinistre. Au milieu des "places vides, disséminés sur les divers banos, ayant deux gardes à leurs côtés, se trouvent ies trois hommes, les trois bons Français qui, au cours de ces débats, par leur caractère, leur énergie indomptable, leur voionté de fer, se sont montrés en quelque sorte les gea nts, à côté des pygmées qui les jugeaient. Les trois accusés "sont là, calmes et dédai- gneux. Réquisitions du procureur général M. !e président. — La parole est au procureur général pour ses réquisitions, M. le procureur généra!. — Vu l'arrêt de la Cour nous requérons qu'il lui niaise d'appliquer aux accusés 'déclarés* coupables !es articles" du Code pénal et de la loi de 1831, don; Us ont en- couru l'application. . Il énumère; articles. M. le président. — Accusé?, aven-vous quelque chose à dire sur l'application de ia peine. Plaidoirie do IvP Normand M- Normand, défenseur de M. Buffet, se présente à la barre. (Mouvement d'atten- tion.) L'heure des plaidoiries est passée. Mais la voix de ia défense doit encore s'élever une der- nière fois en faveur da celui qui n'est pius un inculpé, mais déjà un condamné. (Mouve- ment.) J'ai le droit da dire quel sentiment de tris- tesse étreint tous les amis de M. Buffet à l'heure où l'on va faire supporter à cet honnêle homme ia peine du complot qui n'existe pas. (Murmu- res.) Pourquoi condamnez-vous les hommes dont je vois les complices disparus ? (Nouveaux murmures.') . " M. le président. «-* Maître Normand, vous avez la pâroie sur l'application de la peine ! Déroulède. — Laissêz-nou3 donc. Monsieur le président, emporter un bon souvenir de vous! M- Normand. — Qui donc a inspiré ces poursuites, aujourd'hui condamnées? M. ie président. — Je vâis vous retirer la parole. (Bruit.) Déroulède. — Qui ies a inspirées? C'est Lou- bet, parbleu ! (Violentes protostations sur ies bancs du Sénat.) M" Normand. — Je m'arrête puisqu'il nous est interdit de discuter un arrêt inique. Frappez cet honnête homme ! Frappez-le donc oour qu'on puisse mesurer toute l'étendue ds ia haine qui a inspiré ces poursuites ! (Violentes protestations. Cris : Ré- quisitions ! Réquisitions !) Le président". — M* Normand je vais me voir obligé de faire requérir contre vous. Le procureur général se lève. M 0 Normand. — Je parle des sentiments de haine seulement, de ceux qui ont inspiré ies poursuites. (Nouveau bruit). Déroulède. — Oui, ces; une honte! (Exclama- tions indignées. Tumulte). Le président agite éperdûment sa sonnette et menace encore une fois le défenseur. M" Normand. — Je me rais, nuisan'on m'empê- che de parler, mais sache* que M. Buffet sera grandi "par votre condamnation. Du fond de sa prison son visage planera sur le siècle qui va s'ouvrir. (Sensation. Agitation prolongée). salut au jury de la Seine qui .7e dois un m'a arquillé. Ht l'accusé énumère les noms jurés qui composaient ce jury, saisissant. Votre verdict sera pour notre histoire parlementaire une honie Ineffaçable. (Ru- des douzes l'effet est meurs; La nation, la partie saine du parti républicain sont lasse's de votre régime. Oui! le peuple est las de loules ces hontes. (Nouvelles et violentes rumeurs). Ensevelissez-moi dans quelque délention lointaine, chassez-moi de la patrie, le châ- timent lo plus dur pour le vieux soldat que je suis. Je reviendrai quand reviendra la justice, quand'lo pays sera enfin libéré. Je finirai par une double acclamation. Encore et toujours je crierai : Vive l'armée de la France L Vive la République du peuple ! L'émotion de l'auditoire est de plus en plus vive. La scène est d'une grandeur uni- que. A son tour Guérin se lève. Déclaration de Guérir 1 . M. Buffet tion) : Déclaration de M. Buffet se lève (Vif mouvement d'atten- Je ne viens pas implorer votre pitié. Je n ai rien à demander à des adversaires. Vous m'avez condîgnné. Merci I En acquittant douze des accusés, vous avez douze fois condamné le gouvernement. Merci 1 (Sensation.) Quanta expliquer, à motiver votre arrêt, vous n'y réussirez pas. Un bruit est par- venu jusqu'à moi : c'est que quelques- uns d'entre vous songeraient à m'appliquer la loi Bérenger. Je proteste de toute mon énergie, car il est une chose que je ne saurais accepter : c'est une mesure de faveur qui resterait suspendue sur moi comme une menace. (Sensation prolongée.) L'accent de fermeté, de résolution inébran- lable de M. Buffet fait la plus grande impression sur l'auditoire. Déclaration de Déroulède Déroulède se dresse à son tour. Tous les regards convergent vers lui : Je ne parlerai pas de ma condamnation. J'aurais trop à vous dire. Vous m'avez déjà frappé de Irois mois de prison pour outrages ,au président de la République, 'de deux ans pour outrages à la Haute- Cour. J'ignore si vous allez me bannir du sol sacré de la Patrie ou me mettre en détention, mais peu importe. Vous savez bien que ma peine ne sera pas éternelle, vous savez que je reviendrai. Je dois avant de vous dire adieu adresser un salut à la vaillante minorité qui a défendu la justice., Je garderai de ces débats un souvenir ineffaçable. Ils m'ont permis de faire justice enfin d'une calomnie infâme dont j'é- tais l'objet. J'ai pu donner ainsi à un géné- ral l'occasion de se laver d'une accusation non moins honteuse portée conlre iui. N'attendez de moi ni une parole do co- lère, ni une parole de regret, ni une demande d'indulgence. Je suis condamné ; mon cœur ne bal pas aujourd'hui plus vite qu'hier. Ou irai-je, peu importe, j'en reviendrai, je l'espère. Ce qui est certain, c'est que vous avez rendu.à notre cause un service signalé. Vous nous avez permis de sceller nos con- victions de la perte de notre liberté. Cette pensée m'aidera à oublier les souffrances que je vais avoir à subir. Enfermé ou banni, ma devise reste la même, et je dis à mes amis : « Courage toujours. Espérez quand môme ! » Le langage, l'attitude de Guérin, témoi- gnent de la même énergie, de la même fierté que ceux de. ses co-accusés. M. le président. — Je vais suspendre l'audience publique. Gardes, emmenez les accusés. Ceux-ci se lèvent et Déroulède s'écrie : C'est ici que pour la première fois j'ai pu apprécier la valeur et le courage de mes co-accusés. Vous m'avez appris à connaître ces deux hommes. Je suis heureux de le dire en leur serrant publiquement la main. Et Dérouiède serre chaleureusement la main à M. Buffet, qui s'écrie : L'injustice commune fait notre union. Dérouiède serre ensuite la main à Guérin, qui ia serre à M. Buffet. La scène est en ne peut plus poignante. Toute la salle est en proie à une émotion intense. Déroulède. — Voilà tout le complot ! Guérin. — C'est la première 'fois que nous sommes d'accord '. Buffet. — Je n'ai connu Guérin qu'en prison! Les trois accusés se retirent. Leurs dé- fenseurs les accompagnent en leur prodi- guant les plus chauds témoignages de sympathie. De longs murmures d'admiration îes saiuent des tribunes. L'audience publique est suspendue à 1 heure 10, au miiieu .d'une effervescence in- dicible. La cour va délibérer sur i'aupiica- tioa de là peine à chackn des condamnés. Départ des acquittés Les six acquittés, MM. Godefroy, de Sa- bran, de Ramei, de Vaux, Bariiiier et Dubuc ont été réconduits, à leur sortie de ia salle, au Quartier cellulaire. Peu d'instants anrès, M. Albert Sorel, greffier en chef ds ia Haute-Cour, faisait te- nir à M. Mouquin, chargé de la surveillance du quartier cellulaire, ies ordres de mise en liberté. On conduisait les prisonniers au greffa et on leur remettait les objets leur appartenant. La lovée d'écrou signée, on leur rendait la liberté. C'est M. Barillier qui est sorti ie premier, encore accompagné par deux agents de la sûreté, oui l'ont conduit, iui, à la prison da ia Santc," où il était détenu, pour" lui faire accomplir la "formalité ds ia levée d'écrou. En montant en voiture, M. Bariiiier a crié, aux nombreux journalistes qui s'empres- saient autour de iui « Vive" la France! Malheureusement le meilleur des Français est là ! » Et en prononçant cette phrase, le 'Vaillant ami de' Dérouiède montrait le Sénat d'un geste menaçant. Définitivement libre, sont sortis successi- vement M. de Sabran. accompagné de ia comtesse de Sabran; Dubuc, qu'était venu attendre Brunet, l'acquitté de ces jours derniers, M. de Ramei, qu'accompagnait Mme de Ramei; le baron de Vaux, et enfin M. Go- defroy, entouré ds plusieurs amis. A tous on a donné de très 'chaudes et très vives maroues de sympathie. M."et Mme de Sabran doivent partir samedi prochain pour la Touraine. Ajoutons un détail d'une gravité inouïe : A l'entrée, Mme ia baronne de Vaux mère, qui voulait passer et aller au plus tôt re- trouver son fus malade et enfin libre, a de- mandé, supplié qu'on lui dit où il se trouvait. Les agents,"aussi odieux que leurs maîtres, ont répondu aux prières dé cette mère par de grossières fins de non-recevoir ! Tout est infâme dons cet immonde procès. Au moment ou M. de Ramei, sorti le dernier .-du greffe, allait le quitter, i'audience publique'venait d'être terminée, et les trois condamnés réintégraient le quartier, Dérou- lède en tête, soutenu par son défenseur, M" Faiateuf. En les apercevant, M. de Ramei s'est avancé vers eux, et a embrassé MM. Buffet et Guérin. M. Buffet, à dix ans ds bannissement. La voix en plus Pour les dix ans à Déroulède. est celle' de M. Chantagrel qui, ancien pré- cepteur de M. André" Buffet, n'avait pas voulu, dans le scrutin qui concernait ce dernier, voter contre son ancien élève. Protestation Un certain nombre de sénateurs qui avaient vigoureusement protesté contra l'injustifia- ble condamnation prononcée par la Haute- Cour, ont voté au'uremier tour de scrutin oui concernait M. Buffet, cinq ans de bannissement, dans le but de lui assurer le minimum de la peine et de rendre ainsi la peine moins odietise. Cette attitude n'ayant pas proluit le ré- sultat désiré, ces sénateurs, au deuxième tour de scrutin sur l'aonlication de la peine à M. Déroulède, ont fait" la déclaration suivante, que M. de Lamarzelle a portée à la tribune î Nous avons voté le minimum de cinq ans. con- vaincu oue la majorité n'hésiterait pas à s'y ral- lier. Cet esnoir ayant été déçu, nous ne vouions plus appliquer aucune peine. C'est ce qui explique la différence qui s'est produite dans" le "chiffre des voir. M. de Lur Saluées condamné à dix ans de bannissement Par 131 voix contre 15, favorables à une oeinc de cina ans et 50 abstentions. M. de Lur Saluées est condamné comme MM. Buffet ct Dérouiède, à dix ans de bannissement. Guérin condamné à dix ans da détention Enfin, la Cour examine le cas de Guérin. Un scrutin a lieu qui donne les résultats suivants : 127 voix pour dix ans de déten- tion, 3 pour sept ans de cette peine, 7 pour cina ans : 50 abstentions. M. de Casabianca avait demandé que la ouestion des frais du procès qui atteignent lin chiffre assez élevé comma on sait, sans pourtant arriver à celui de huit cent mille francs oui a été donné, fut réglée propor- tionnellement aux condamnations respec- tives de chacun des condamnés, défalcation faite des frais imputables aux acquittés. Anrès une brève discussion, M. de Casa- bianca a retiré sa proposition. A quatre heures, l'audience secrète est suspendue cour la rédaction des arrêts. Elle est reprise "à cinq heures, pour soumettre ces arrêts à ia Cour. L'audience secrète prend fin à 5 heures moins cinq. A 5 heures, le président entre en séance. Les couloirs d'accès aux tribunes regorgent de gardes municipaux. Tous les sénateurs sont à leur banc. La place réservée aux ac- cusés est vide comme sont vides ies bancs réservés aux témoins. 11 n'y a même pas de gardes, ce qui donne, à cette partie de la salie hier encore si vivante, un aspect morne et lugubre. M- Quentin, seul, s'est assis au premier banc des accusés. A 5 heures trois minutes, le président commence la lecture de l'arrêt. Les avocats présents se lèvent, Ù: Oscar Faiateuf en tète. M. Faliières donne donc, au milieu du plus profond silence lecture : LDe i'arrêt, condamnant MM. Buffet et Déroulède à dix ans de bannissement et Gué- rin à dix ans de détention ; 2 - Da l'arrêt condamnant par contumace, M. de Lur-Saluces à dix ans ds bannissement. Voici ie texte du nremier arrêt : Acquitté et condamnés étaient très émus. En Chambre du Conseil L'audience en chambre du conseii s'est ouverte par une très brève discussion; ie président a déclaré que les peines déjà ap- pliquées aux condamnés se confondraient avec celles qui allaient être prononcées. Ainsi Déroulède, condamné une première fois à trois mois de nrison pour outrages au président de la République, una seconde fois à deux ans pour outrages aux juges et au ministère public, ne fera pas ces vingt-sept mois da prison. La raison en est que si ces dernières peines étaient subies, ' elles entreraient en"dé- duction dans le compte des années de bannissement, ce qui diminuerait la peine, le bannissement étant considéré comme une peine supérieure à l'emprisonnement. La cour est passée presque immédiate- . ment au vote. C'est la peine ia plus élevée qui d'abord a été mise aux voix." M. Buffet condamné â dix ans de bannissement Après un premier tour de scrutin, qui n'a pas donné dê résultats, la cour, par 115 voix contre 52 favorables au chiffre dé cinq ans, et 35 abstentions, condamna M. André" Buf- fet à dix ans de bannissement. Déroulède condamné à dix ans de bannissement La cour passe ensuite à Déroulède. Il y a également deux tours de scrutin. Par IIG voix contre 69 non et 20 on faveur du chiffre de cinq ans, Déroulède est condamné, comme La Haute-Cour, Statuant - sur lc3 réquisitions de M. le procureur- général, Après avoir entendu M. le procureur général en ses réquisitions, -les conseils des accusés et les accusés eux-mêmes,- lesquels ont été entendus les derniers en leurs observations sur l'application de la peine, et après en avoir délibéré conformément à la loi: Attendu que, des déclarations contenues au précédent arrêt cie la Haute-Cour en date de ce jour, il résulte que les accusés Buffet, Déroulède et Guérin sont coupables d'avoir, en 1898 et 1899, sur le territoire de la République, notamment à Paris, concerté et arrêté, avec une ou plusieurs personnes, un complot ayant pour but de détruire ou de changer le gouvernement avec celte circonstance que ledit complot a été suivi d'actes commis ou commencés pour en pré- parer l'éxecution ; que ces faits constituent le crime prévu par l'article 89, paragraphe 1er du Code pénal ; Attendu qu'il résulte encore dudit arrêt que Guérin seul s'est, en outre, en 1899, à Paris, rendu coupable des délits : !• de détention, sans autorisation, d'armes et de munitions de guerre ou d'un dépôt d'armes ; 2" d'outrages par paroles, gestes ou menaces envers les agents de la force publique dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de leurs fonpiions ; et 3' d'atta- ques avec violences et voies de fait envers des agents da la force publique agissant pour l'exécution des lois, délits prévus et punis par les articles 3 et 4 de la loi du 24 mai 1834, les articles 224, 209 et 212 du code pénal ; Attendu toutefois qu'aux termes de l'article 385 du Code d'instruction criminelle, en cas de conviction de plusieurs crimes ou délits, la peine la plus forte sera seule pro- noncée, que la peine la plus forte est celle qui résulte de l'article 89 du Gode pénal ; Attendu que, par le même arrêt, la Haute-Cour a déclaré ies circonstances at- ténuantes en faveur des trois accusés; qu'il y a lieu par suite de modérer la peine par l'application de l'article 463 du Code pénal: Vu, en conséquence, lesdits articles 89 paragraphe 1er et 463 du Code pénal, ensemble 'les articles 20 et 32 du même Code, l'article 4 de la loi du 24 mai 1835; Vu encore la disposition des articles 368 du code d'instruction criminelle, 55, du Code pénal et 9 de la loi du 22 juillet 1807. La Haute-Cour, Faisant application aux accusés des dis- cuté à la diligence de M. le procureur gè% néral, imprimé publié et affiché partout, où besoin sera ct ordonne qu'il sera notifié sans délai, aux condamnés par le greffier dé la llaule-Cour. Pour M. de Lur-Laluces, l'arrêt est ainsi conçu : La Haute-Cour, Statuant sur les réquisitions de M. le procureur général, après avoir entendu M. le procureur général en ses réquisitions et" après en avoir délibéré, conformément à là loi : Attendu que la procédure de contumace, suivie contre do Lur-Saluces, est régulière; Attendu que de la déclaration contenu» au précédent arrêt do la Haute-Cour, er» date de ce jour, il résulte que de Lur-Sa- luces est coupable d'avoir, en 1898 et 1899 sur le territoire de la République, notamment à Paris, concerté et arrêté, avec une ou plusieurs personnes, un complot ayant, pour but de détruire ou de changer le gouvernement avec cette circonstance que la dit complot a été suivi d'actes commis oa commencés pour en préparer l'exécution; que ce fait constitue le crime prévu par l'article 89, paragraphe premier, du Goda pénal ; Attendu que, parle même arrêt, la Cour a déclaré les circonstances atténuantes en laveur de l'accusé; qu'il y a lieu, par suite, de modérer la peine par application des dispositions de l'article 403 du même code ; Vu les dits articles 89 et 403 du Code pénal ensemble, de l'article 32 du même code, lesquels sont ainsi conçu : « Art. 89.— Le complot, ayant pour but les crimes mentionnés aux articles 86 el 87, s'il a été suivi d'un acte commis ou com- mencé pour en préparer l'exécution sera puni de la déportation, s'il n'a été suivi d'aucun acte commis ou commencé pour en préparer l'exécution la peine sera celle de la détention ; « Il y a complot dès que la résolution d'a- gir est concertée et arrêtée entre deux ou plusieurs personnes ; s'il y a eu proposition faite et non agréée de former un complot pour arriver aux crimes mentionnés dans les articles 86 et 87, celui qui aurait fait une telle proposition sera puni d'un emprisonnement de un an à cinq ans ; le coupable pourra, de plus, être interdit en tout ou partie des droits mentionnés à l'article 42 èt l'article 463. » Les peines prononcées par la loi contre celui ou ceux des accusés reconnus coupables, en faveur de qui le jury aura déclaré les circonstances atténuantes, seront modi- fiées ainsi qu'il suit : si la peine prononcée par la loi est la mort, la cour appliquera la peine des travaux forcés à perpétuité, ou celle des travaux forcés à temps ; si la peine est celle des travaux forcés à perpétuité, la cour appliquera la peine des travaux iorcés à temps ou celle de la réclusion ; si la peine est celle de la déportation dan3 une enceinte fortifiée, la cour appliquera celle de la déportation simple où celle de la détention. » Mais clans les cas prévus par les articles 98 et 97, la peine de la déportation simple sera appliquée ; si la peine est celle de la déportation. La Cour appliquera la peine de la détention ou celle du banisse- ment ; si la peine est celle des travaux for- cés à temps, la Cour appliquera la peine de la réclusion ou les dispositions de l'article 401 sans toutefois pouvoir réduire la durée de l'emprisonnement au-dessous de 2 ans si la peine est celle de la réclusion, de la détention, du bannissement ou de la dégra- dation civique, la Cour appliquera les dispositions de l'article 401 sans toutefois pouvoir réduire la durée de l'emprisonnement au-dessous d'un an. Dans le cas où le Gode prononce lé maximum d'une peine afllictive,.s'il existe des circonstances atté- nuantes, la Cour appliquera le minimum da la peine ou même de la peine inférieure. » Art. 32. — Quiconque aura été con- damné au bannissement sera transporté par ordre du gouvernement hors du territoire de la République; la durée du bannissa- ient sera au moins de cinq années et de dix années au plus. » Faisant application desdits articles. Condamne de Lur-Saluces (Eugene- Henri-Marie), â la peine du bannissement pendant dix années. Et attendu que le susnommé est contumax ; Vu l'article 472 du code d'instruction criminelle, ordonne que l'extrait du pré- sent arrêt sera, dans les trois jours, adressé au directeur des Domaines et de l'enregis- trement du domicile du contumax ; Vu encore les dispositions de l'article 30S du code d'instruction criminelle ; Condamne de Lur-Saluces aux frais envers l'Etat, solidairement avec Buffet, Dé- roulède et Guérin, condamnés par arrêt da de la Haute-Cour de justice en date de ca jour ; Ordonne que le présent arrêt sera rendu public dans la forme et dans les termes prescrits par la loi du 2 janvier 4850 et exécuté à la diligence du procureur gé-; néral. Cette lecture est lugubrement accueillie, Intervention de M 0 Faiateuf A ce moment Paul Déroulède avocats : M* Faiateuf, défenseur de se présente à la barre des positions de loi dont il vient d'être donné lecture, Condamne Buffet (Anne-Joseph- Paul-Aadré) à la peine du bannissement pendant dix années. Condamne Déroulède (Paul-Marie- Joseph) à la peine du bannissement pendant dix années. Condamne Guérin (Jules-Napoléon) a la peine de la détention pendant dix années. Et, après en avoir, spécialement délibéré, dit qu'il n'y a lieu de procéder contre Buf- fet, Déroulède et Guérin à l'interdiction édictée par l'article 19 de la loi du 27 mai 18oo ; Prononce la confiscation des armes et munitions saisies au domicile de Guérin ; Condamne solidairement, Buffet, Dérou- lède et Guérin aux frais envers l'Etat, à l'exception de ceux qui ont été exclusive ment exposés à raison de la tenlalivo d'as- sinat pour laquelle Guérin a été acquitté; Fixe au minimum la durée de la con- trainte par corps; Ordonae que le présent arrêt sera exé La Haute-Cour, en prononçant la peine da dit ans de bannissement contre Déroulède n a-t-ella pas entendu confondre dans cette Dsine celles à trois mois et à deux ans de prison' qui ont été prononcées aux cours des audiences contre M. Déroulède? M. le président. — La confusion est da droit. Il n'est pas nécessaire de le dire oar une déci- sion spéciale. Le procureur général intervenant Î Je suis chargé de l'exécution de l'arrêt et .18 déclare que cette question ne fait aucun douté» « Vive l'Armée ! A bas la Haute-Cour ! » Après ce court dialogue , le président,* avant de déclarer l'audience levée, ordonne aux gardes da faire évacuer les tribunes. M. Faîlières et les sénateurs restent à leur, poste, sans doute dans le but d'éviter ainsi une manifestation redoutée; mais à peine la paésident a-t-il donné l'ordre d'évacuation que, malgré la présence de nombreux gardes républicains répandus un peu partout, da presque toutes "les tribunes s'élève en même temps une formidable clameur : «Vive l'Ar- mée! A bas la Haute-Cour! » On distingue également les cris de î «Vive Guérin! A bas les juifsl A bas Ber- nard ! » Une longue agitation suit cette démonstra- tion vigoureusé'du publie des tribunes anos- Irophanl la Haute-Cour. Le président, M- Faîlières, pâle, et les sénateurs, l'air dé-' confit, se sont tournés vers les tribune.St d où leur arrive cette ovation au rebours. Cependant gardes et huissiers font éva- cuer les galeries. La sortie est fiévreuse- ment tumultueuse et s'effectue au milie a d'imprécations adressées à la Haute-Cour. ' Lorsque les sénateurs, débarrassés du " 0 * des Protestataires se trouvent à «eu P re . seuls, l'un d'eux, M. de Lamarzelle, s'écrie • •Ahl l'exil est ironie ». C'est Victor HUS°* par ce vers qui vous condamne | Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés
dite ..• ld< , n t Faîlières s'empresse alors de 'audience est levée. * heures 10. La Haute-Cour s vécu. 1» est ateu s ouittent tristement leur sièg* tes Ben»« ul » • „ ,,eu ?urB , avoir fait com»iei justice er. tandis qu'on entend ûvre " e J,.,.. extérieurs les cris de pro- dans les cou «us ^ , on veut arpê P^riur^venUresse de « Vive l'armée ! \, la clame"! , (> ( et la «--jïânie-Cour ! bas la ...«nies A tentit aux a bas qui, jusqu au oout, oreilles du Sénat. La sortie co presse dans les escaliers. Le PU 01 "- ' ' ue - u aux commentaires les T/arrèt don n cliaC un donne son impres- plas Pf s 'ro voix. Les condamnés ont pres- sion à tiau ,,,, sympathies. *' uS toutes ; cs t B, étr - 0 it et la foule est longue ' L'esoal ier «j» bas aans le grand vestibule - découler. ''- ç &[i oue croitro. Des grou- i p'rrervescencc ton 'des voix s'élève Dro les se forment- LC g A ce niornen frayent un l 1 ».^ qui a été Sait un srectaLu i des WiW»^ W»igé «e ! iirc . niere bouse le , H , violantes impossibles à firu". jcUS gardes municipaux se nomenii atI 'avers la loule, emme- . ..,i a «:é arrêté à la sortie ons éclatent; une produit. On oblige prisonnier, nuis ip'c tardes a '^"goontanée, une imposante une«*ni'f/if"eVràduit. msBife*f? M 5" Déroulède sont la. MM. Mille- ts «mis o" , Gyn, M. Andrieux; on ies voye, (,a " ' formidable cri de: l Vive Dé- entoure ; uu j3 jUit, de cent poitrines ; puis ca r«ulèa«. " J j eg de cris, où l'indignation sont toutes - la fo(|]e se fajt . Qur . (( Yiv(; j»atrio-»°. u ° ive Jes condamnés! A bas le i'armec ~ es lraitres j A Das les juifs ! >. ^C'est en vain olie les ? al ' aes cherchent à 'ssc.r les manifestants vers lâ porte. Quel 1101 - agents en bourgeois veulent leur t"' ? «ara forte ; Us sont vigoureusement Sliés Cependant, une contre-manifestation i-oreaoisè et oueloues cris s'élèvent: « Vive f» Rénublioue ! Vive le Sénat!» lis n'ont .. autre effet aue de provoquer un redouble- ttrèst d'enthousiasme et d'indignation. Des altercations se produisent. Un collé- gien un gamin de seize ans, pousse le cri ae- '«Vive Loubet! » C'est, parait-il, le fus d'un sénateur dreyfusard; on le prend vive- ment a partie; il ne doit qu'à son jeune âge ae ne pas- être l'objet d'une correction sé- ^Nous assistons maintenant à une véritable bagarre. Ou se bouscule, on se menace du Doing, ies cannes se lèvent, et toujours les cris de « Vive l'Armée ! Vivent los condam- nes t A bas le Sénat! » dominent et couvrent ceux de : « Vive le Sénat! Vive Lou- bet ! Vive la République ! » Des dames s'en mêlent, elles acclament avec t assioa ies victimes de la Haute-Cour. Mme Gyp n'est pas ia moins ardente; eiie crie à plusieurs reprises: «A bas les juifs />, û une petite voix perçante. Pourtant, les gardes, avec l'aide des gar- çons du Sénat, ont réussi à refouler les manifestants jusque dans la cour. Là on les ca- nalise, on les fractionne, on ies oblige de sortir par petits paquets. A l'extérieur, comme à l'intérieur du Pa- lais, ies mesures de police sont considéra- bles. On ne voit qu'agents en tenue et agents en bourgeois. Dans la rue la manifestation renrend de plus belle. Les cris de : « Vive i'armée! Vivent les condamnés! Vive Dérou- iède ! Vive Buffet ! Vive Guérin! A bas les juifs ! » se croisent, font ricochet. Les passants s'y associent. Le sentiment miblic liclate dans toute sa force mais ia police se hâte de disperser ies manifestants et ies obligea prendre des directions diverses. Le caime se rétablit. Les vendeurs da journaux crient déjà ies condamnations. On s'arrache les exemplaires. Une feuille parue cour ia circonstance porta en manchette ce titre : « L'assassinat de M. Déroulède ». Celte nouvelle, un moment prise au sérieux, a causé dans la fouie une grosse émotion, bientôt caimée. Il ne s'agit sinat moral bien entendu. Qi on 1, M ment sur . la .P""'het!e. il fit partir le iâi.oîi 8 ? 10 ar T' '' a " 10It fut instant***», >« n,r .„1. .*. acciuent . Pliait se suicider et ses parents eurent grana'pcma a l'en empêcher. Monstrueux attentat . Rêne, 4 janvier. I n a.ten at mon-trueux, oui a souievé a BOna uns immense émotion, l'est Produit dans la nuit ou 1" janvier. II résulte de la première enquéio ou'un jeune ménage, qui venait de passer ia soirée chez des amis, fut assailli, vers onze heures du soir, pat une bande d'individus mal famés, au nombre uuno quinzaine environ. La jeune femme, qui était dans un é;at inté- ressant, fut bâillonnée, hissée sur les énaules do maiandnns et portée derrière le3 remparts oii on lui fit subir' ies derniers outrages. Lo mari avait été préalablement ligoté. La_ malheureuse victime a le corps entièrement tuméfié par les morsures des bandits cont.ro lesquels elle se débattair. Elle a été dans des conditions d'atrocité décrire. Son mari a reçu également da nombreuses blessures. Six des malandrins ont été arrêtés, La surexcliation do la population est extrême, l'n des misérabies ayant été conduit, hier. après- midi, au commissariat central, pour être con- fronté avec un témoin, une foule au'on peut évaluer à un millier de personnes, faillit l'arra- cher des mains des agents et le lyncher. On a renoncé à le faire sortir dû commissar lit devant lequel continue a stationner una foule menaçante. Tuè par-erreur Mostaganem. 4 janvier. T in assassinat a été commis, hier, vers 9 heures au soir, près dê Aïn-Tedeies. M. Rouleau rentrait à sa ferme, lorsqu'il trouva é endu sur la route, dans una mare da sang, ie cadavre du nommé Meyer. alsacien, ancien inspecteur da la sûreté da Paris qui, re- traité, s'était retiré à Aïn-Tedeies. Le malheureux avait été assommé d'abord à coups de matraque, puis le crâne ouvert avait été criblé de coups de couteau. Enlln, on lui avait, coupé le cou. Les empreintes relevées sur ie terrain permettent d'affirmer que c'est un arabe qui est i'auteur du crime. On suppose que M. Meyer a été assassiné par erreur et que le meurtrier guettait M. ltoujeau. qui suit cette route tous les soirs pour rentrer chez lui et qui, fréquemment, est porteur de sommes importantes. Eiie proteste de toute son énergie contre le fanatisme de ceux qui ont ordonné l'exclusion de M. le colonel Teyssier et de M. le docteur Compayré, sans autre motif que l'assouvissement de misérables rancunes." Vive la pairie! Vive la liberté! Le comité. ^SflHK^* M - n ''*'' L ''' w ^ l ^'^' ! ^w ^ ifflROMOrailWDlMS - PETITES WCVHLLBS 4 janvier. On télégraphie de Cherbourg: « Le sous-ma- rin Morse, abrès modifications, a procédé à des expériences : il a plongé en rade e: a fait ensuite sous l'eau un parcours d'un mille environ; les résultats sont satisfaisants. • A l'occasion du 1er janvier, le président de la République a accordé des grâces ou des réductions de peine à 793 condamnés, détenus dans divers établissements pénitentiaires militaires ou civils. - Dans le mouvement préfectoral, récem- ment publié,*!. Bonnei'oy-Sibour. a été rem- placé comme préfet du Lot-et Garonne ; nous devons ajouter'que M. Bonnefoy va être pourvu d'un poste dans les finances. oue de i'assas- On t A Colesberg Londres, 4 janvier, rraohie de Rendsburg : " Ce matin, la situation s'est modifiée d'une fa- çon inattendue a Coiésbarg. On a decouveri que ies Boers étaient revenus pondant ia nuit et avaient occupé de nouveau ies positions d'où ie généra.! French les avait chassés ia veiiie. Leurs canons a tir rapide, qu on croyait avoir mis hors d état, ouvrirent ie leu sur notre cavaie: ie. Les obus n'ont pas fait explosion [?j et leur tir a produit peu d'effet f?). ~ns maintenons toutes ies positions prises Les Boers ont certainement reçu des ren- importants depuis qu'us ont été mis en dé- hier. Nos pertes, "aujourd'hui et hier, s'é- it à six tués et vingt blessés, Londres, 4 janvier. (2- édition), publie ies dépêches Courses de chevaux A MARSEILLE Marseille. 4 janvier. Prix du FriouL—> L Héritière (Campbell}; 2. Salve (Maidment); 3. Fusain (Deiomme). Non placés : Questionneur, Amourette, Edin- burg, l'Arlésienne, Métaphore. Mutuel: Gagnant 25 5C; piacés t Ilélitière 7 50, Saive 6. Fusain 6 50. Pris de la Société des steenle. — L Le Per- ruchet (Campbeii; 2. Rectitude (Witti; 3. Co- lombo (Dambielle). Non niaces : Maronine, Orage. Sultan II. Es- ouisse, lîlnhig'e. Cratère, Gloriole. Pouareaux. " Mutuel :" Gagnant 72: placés : Le Perruchet 14 50, Rectitude SI, Coionibo 23. Prix du Pharô. — i. Bajardo III (J. Monckl ; 2. Audace III (Courtiade) ; 3, Grenade (M. de Romaaet;. Non placés ,: Vistola f, distancés. Le ïétrar- que S. Facétie 12, Oncle Jean 10, Buxom Lass 3 Vici 1G, Klohége 16, Roboam 10, Sonir.ambuia 6, Crabe. Mutuel -.Gagnant 16.50, placés J Bajardo 7,50 Audace S, Grenade 11, HillETHE DE L\ CHÂSSE Orpliolinat de la C.raude-Allée Chaque année, la direction dc l'Orphelinat rond son compte dans un rapport que nous avons sous les yeux. Ce compte est clair, il marche par doit et avoir; ia balance est nette, la situation apurée. Les lecteurs du rapport sont édifies, il y a seulement une grosse iacuue, nous tenons a la combler. Si le« résultats sont excédents, c'est grâce au dévouement constant des religieux des Clercs de Saint-Vialeur et des Sœurs, les Fiiles de Jésus, chargées de la direction et des soins des orphelins. Us sont assurés de la reconnaissance publique. La maison repose aujourd'hui sur la tète d'une société civile. Son fondateur, M. l'abbé .Tu'tien, enrichit l'œuvre de constructions nouvelles. Des ateliers de cordonnerie, de menuiserie, de sculpture sur bots ont été ouverts ou agrandis dans l'établissement. Fournissons du travail, et nous ferons du coup d'habiles ouvriers èt de bons chrétiens. Le mouvement du nombre des orphelins indique que la charité grossit toujours, s'é- tend sans cesse. 17 sorties ; 25 entrées. Le rapporteur n'oublie ni bienfaiteurs, ni bienfaitrices. Les loteries, les concerts sont rappelés avec desTemerciements à tous ceux qui ies ont fait réussir. Des personnes généreuses ont permis la distribution de livrets de la caisse à'éi ar- gne. Le Plus gros, celui de 50 francs, a ete donné 'à l'élection ; orphelins, maîtres et surveillants étaient électeurs. L'élu est Etienne Bardy. Les recettes, balancées par les dépenses, donnent un excédent de 7.695 fr. 90. Mais cet excédant est représenté par des provisions, des créances et des travaux à li- vrer, d'une valeur de 10.412 fr. De plus ia constitution de la société civile a coûté gros et de ce chef, il est dû 6,000 francs. Donc, cette oeuvre demande des secours et elle les mérite. Elle se double de l'orphelinat de Blancotte qui forme des ouvriers agricoles. Sûrs de bien faire, nous convions Toulouse chrétienne à permettre à l'orphelinat de se soutenir et de se développer, par des lar- gesses qui seront on ne "peut" mieux pla- cées. que à tout coup un revolver, une timbale, aes cigares... » Personne n? bouge. Le compère aussitôt prend six cartons. Le jeu commence. Le numéro 12 sort. Le compère gagne un revolver. Personne ne bouge encore, mais les badauds tâtent déià ieurs poches. Encore une timbale gagnée par le compère ct les plus rétifs — les badauds qui la connaissent — exhument do leurs profondes, de toutes leurs poches, les pièces de deux sous. Et voila. Roulez sans musique. Et le comuôre disparaît. Ainsi procéda, hier, disent les agents, Antoine Auguste... 11 se tenait derrière une tabie de jeu, avec pour clients un compère, une nourrice, trois ou quatre gamins... * Les agents s'approchèrent du groupe et suivirent le jeu. Ôh jouait parait au «48». Six cartons sur chacun desouels sont ins- crits deux ou trois chiffres sont remis à chaque joueur. La roue a tourné. Le joueur additionne les chiffreset gagne quelquefois... La roue tourna. Le coinnôro additionna et gagna. Il lui fut remis un beau lot, une timbale pour amorcer les joueurs. Mais les agents avaient eu aussi fait l'addition et-ils firent observer que ie compère n'avait droit qu'a un lot, composé... d'un cigare d'un sou, i'ot gagné très souvent par les" amateurs, Antoine Auguste, à la' Permanenc j. a car- rément répondu : « Il est in.on'estable que si les agents disaient la vérité, j'aurais tort, mais iis se sont tron nrrssés. Ils m'ont ar- rêté avant ia lin de l'addition. Je suis joueur ambulant [sic). Vous dites que les lots sont do ueu de valeur ? Voilà mes factures. » Il les produira en temps et lieu, et la règle de ce jeii — sur Panier — qu'il a voulu ava- ler, assurent ies agents, quand on l'a arrêté. de Droit soutiendra sa thèse de Faculté M. Magnol, avocat, doctorat en droit, dans une des salies de la Faculté de droit, demain samedi, à 2 h. \\2 du soir, sur ie sujet suivant : De i'administration pénitentiaire dans ses rapports avec l'autorité jndiciaire et son rat- tachement au ministère de ia justice. Nos Compatriotes Dans les récents concours de Ira classe (section d'architecture) qui viennent d'être jugés à l'Ecole Nationale et spéciale des Beaux-Arts do Paris, M. Albert A'rnaud, ancien élève de notre Ecole des Beaux-Arts dj Toulouse, a obtenu ies récompenses suivantes : 'Une mention sur pro.'et rendu dont le sujet était un gymnase. l'ne médaille au concours de modelage. Une mention sur projet rendu dont le sujet était : un oiafond eh bois scuiDté. décision du scia fermée, Par chasse mancho 4 février. ministre de l'agriculture, la dans toute ia France, ie di- MÀHÎÂC .Lia S=3> hie: for: rou; ièv{ l.e Tnn suivantes Lee Boers il sera dilfic veaux renfo Rensburg, 3 janvier, ont en grande force à Co.esberg et e de les repousser sans de nou- s d'infanterie et d'artillerie. Orange-River. 3 janvier. Des renions d'artillerie et d'infanterie ont éié «tpediés, aujourd'hui, de de Aar, au général F: en ch. « A Ladysmith Londres. 4 janvier. Le Times publie les dèpècues' suivantes : Ladysmith. 29décembre, par Héiiograplie viâ Pietermaritzburg. 3 janvier. Les Boers ont, redouble d'énergie depuis Noël, lis lancent des obus sans discontinuer, ne s'ar- retanl que lorsouil fait nuit. En projectile a malheureusement éclaté près de ia lente des officiers du régiment de Devonshire. Antrementfsfc) nous n avons pas de grandes Pertes à signaler Le temps est lourd. Les Boers se tiennent prèt3 a toute, alerte ; ils tirent, ia nuit, des milliers de coups ne fusil. l,e nombre des malades s'accroît «nais i eiat moral est excellent. La trahison chez les Anglais Londres, 4 janvier. Une autre dépêche de Modder-River adres- sée au Times porte que les indigènes ont été sururis signalant des lignes anglaises des informations aux Boers, au moyen d'un sys- tème de signaux se composant de ouatre 'eux qui se couvrent et se découvrent." Ces indigènes ont été interrogés. L'un d'eux a ucclare que les Boers ont monté onze ca » M sur ''extrémité occidentale Ue Maggersfontein. Encore un navire allemand arrêté Periin, 4 janvier. .«Arien que le uaousbot des allemand, le Général (?), cargaison soit ïiaisêg o„" S w °cupe car des trou nés an- ° uée à Xden qUe la car S aison sera débar- Qusstion ct Réponse tf" journal ri•';« Paris, 4 janvier. tlo ns suivante^ S ' ! '° SÔ les d3UX que3 ~ E»t-il Conservatoire de Toulouse Le 22 février 1900 auront lieu, au Conser- vatoire de musique de Toulouse, des examens pour l'obtention d'un diplôme de capa- cité. Aux termes du règlement sont admis à se présenter pour subir ces examens les élèves qui ont obtenu un premier prix au Conser- vatoire , ainsi que" les anciens élèves et même les étrangers â l'Ecole. Les personnes qui seraient dans l'inten- tion d'acquérir es diplôme pourront, à partir du 10 janvier, Prendre connaissance, au Conservatoire, des conditions d'admission aux examens, ainsi que du programme des différentes épreuves que ies" candidats auront à subir. Les demandes d'inscription devront être adressées au directeur avant ie 5 février. Postes et Télégraphes bureau téléarranhiaue de Saint Geni des kopjes On mande £°«es de i',, mnire Visitée 1 ' if B ? ci .' !>our 0,,e s» sinioA_' . a e w occupé car On nous annonce ie mariage de Mlle Marie- Antoinette I.aurens, avec M. Maurice Destenay, capitaine d'artillerie bréveié, stagiaire à l'état- major de ia division d'occupation de Tunisie. La célébration du mariage aura, lieu à Tou- louse, en i'In igne Basilique Saint-Sern;n, demain samedi, 6 janvier. CARNET NECROLOGIQUE Le Vaurais vient de faire une immense perte. Le baron de Ranchin, maire de Cadoui, conseil- ler d'arrondissement, vient de mourir, enlevé par un mal foudroyant à l'affection des siens et de ses amis. Le 24 décembre, il so rendit à Cadoul pour présider le conseil municipal de cette commune. Pour la première fois, il se sentit gravement atteint et ie soir même, il s'alitait pour attendre ia mort qui l'a trouvé vaillant et résigné. C'est una immense perte pour noire région, où par son amabilité, par le charme da ses rela- tions, par la générosité da ses sentiments, le baron de Ranchin s'était fait une place considé- rable. Sa porte, toujours ouverte, était assaillie tous les jours par ceux qui souffrent et qui ne le quittaient jamais sans une consolation ou un secours. La commune de Cadoul, qu'il administrait depuis longtemps, avait voulu s'associer au deuil de Lavaur. Non seulement ses collègues du conseil municipal, mais encore tous ses admi- nistrés étaient venus prendre place dans l'immense cortège qui l'accompagnait dans les rues de Lavaur au milieu de cette population où il ne comptait que des amis. Charles de Ranchin n'était pas moins connu et moins estimé dans le canton de Puylaurens, où des intérêts considérables et des liens de famiiie rappelaient pendant une partie de l'année. C'est là; dans ce charmant village de Bian, que notre ami, entouré d'affection et do regrets, va dormir son dernier sommeil. Nous offrons a Mme la baronne de Ranchin, à son fils, à tous ies siens, l'hommage de nos dou oureuses sympathies. Le (Haute-Garonne), créé septembre 1S99, sera 10 janvier courant. par décision au ouvert au pubiic Le crime de Vacquiers On nous écrit : Mardi soir, des trimards s'étaient rencon- trés, comme d'habitude, dans cette commune pour y mendier et, finalement, pour s'y saouler. Mais pendant que l'un d'eux cuvait son vin dans' un fossé, les autres se prirent de querelle et se battirent, à deux reprises, avec acharnement. Leurs bâtons n'y suffisant plus, ils se sai- sissent de tout ce qui ieur tombe sous la main; une bûche, à laquelle tenait un mor- ceau de tronc d'arbre, ' vigoureusement ma- niée par un gaillard de 45 à 50 ans, s'abat tout à coup sur les épaules et derrière la tète du nommé Bourgoin, qui tombe raide, perdant du sang par la bouche et par le nez. La vue du sang semble ne faire qu'exciter la coière des combattants, qui s'acharnent de plus belle les uns sur les" autres et jusque sur celui qui est déjà à terre. Enfin, oueloues passants interviennent et bientôt, sur l'ordre du maire, on conduit à ia prison communale ie misérable assassin, pendant qu'on porte dans ia remise toute proche de M. Simon Tournier, sur l'aire duquel avait eu lieu la rixe, celui oui gisait à terre, la tête en bo'uiliie. Malgré l'es soins qui iui furent prodigués, il ne reprit pas connaissance, et alors que la bataille avait commencé vers 4 heures du soir, le malheureux exnirait environ deux heures après, entouré d'un grand nombre d'habitants de ia commune, accourus à l'annonce de ce triste drame et tous très impressionnés. Dans ia journée, ii s'était trouvé dans la commune jusqu'à neuf de ces trimards, mais quatre seulement ont participé à ia bataille, a'yant tous de 40 à 00 ans, et sans infirmité aucune; donc, dc soiides gaiilards. Le malheureux qui a été littéralement assommé et tué est un nommé ,lean-Batuiste Bourgoin, âgé de 51 ans, natif de Bar-sur- Aube. Le parquet, dûment aterti, va s'occuper sérieusement de cette, affaire et, espérons-ie, purger le pays des innombrables vagabonds qui i'infecieiit. Qu'on se rappelle ie crime de Fronton. CHRONIQUE REGIONALE ARIEGE PAM/ERS. — Objets trouvés. — Il a été trouvé, sur la route nationale, en face le château de Monier, doux socs de charrue, complètement neufs, les réclamer au bureau de police. MIREPOIX. — Au pensionnat Sainte- Marie. — Mercredi soir, Î! janvier, très jolie séance récréative et musicale dans le bel établissement dos Frères des écoles chré- tiennes, où se pressait une foule compacte, appartenant à toutes les classes de la so- ciété, venue là pour témoigner une fois de plus aux fils du" Bienheureux de La Salle dc leur inébranlable attachement et de ieur fidélité à l'enseignement chrétien. On a apnlaudl à tout rompre MM. Antoine Barrière, Jean Rives, P. Cuubaud, Lemoine, Delrieu, IL Chabatul, etc., dans les divers rôles qu'ils ont si bien remplis. Durant trois heures', ils nous ont tenus 'sous le charme. Quoi de mieux joué par une troupe de jeu- nes enfants que les Brigands' invisibles ? Quoi de mieux joué encore que le Gendarme est sanspiliél par MM. Barrière, Rives et Chabaud': Quoi ae plus désopilant que les Deux Aveugles d'Olïcnbach, interprétés par ces excellents comiques, et la i'arelle la Let- tre à mon cher Neveu et la Polka des En- glish. chantées, mimées, dansées par M. Barrière? Rendons aussi de justes louanges à la voix si chaude, si sympathique de M. Rives qu'il a manié avec tant de grâce et d'aisance dans les Pauvres fous de Luglia- fier et le Vieux Mendiant de Delmet. Je ne saurais non plus terminer ce trop succint compte-rendu, sans féliciter chaleureusement la fanfare des Anciens Elèves, qui, sous l'habile direction de son dernier chef, M. Jacques Soula, a enlevé plusieurs beaux morceaux et en particulier une délicieuse mosaïque sur Si j'étais Roi ! ' Au nom des chers Frères, au nom du Co- mité de l'Ecole, au nom de la population ca- Iholique de Mireuoix, merci du fond du cœur à tous ces amis dévoués, exécutants et spec- tateurs, qui nous ont donné leur terni s, leur zèle, leur talent ou leur or, pour la pius belle œuvre que puissent accomplir des hommes de bien et des honnêtes gens : assurer à nos enfants, aux pauvres comme aux riches, le bienfait d'une éducation chré- tienne et d'une solide et fortifiante instruction. William de ROUZAUD. teraière Heure HAUTE-COUR Paris, 5 janvier. En Quittant la prison de la Santé, Barillier s'est rendu au siège du journal Le Drapeau, où l'attendaient musieurs amis, notamment MM. Dumonteil, "ie sculpteur Palez, Galli; Mme Bariiiier, etc. La réception a été tout intime et cordiale. Barillier comnte se reposer pendant quelque temos à la campagne. 'des fatigues de ces derniers mois ; néanmoins, pour apprendre nius vite ie sort de Déroulède, surmontant sa fatigue, il s'est rendu, en quittant le Draveau, aux abords du Luxembourg dans un café de la rue de Tournon, où il a attendu la nouvelle de 1 arrêt. M. de Vaux, ne séjournera que très peu .de temns à Paris et ira très probablement passer la saison hivernale à "Nice pour se gué- rir des douleurs dont il souffre beaucoup. Quant à Dubuc, il a quitté la taverne de Médicis ou il s'était rendu après sa délibéra- tion. Il a été salué par les cris de : « A bas lés juifs ! Vive Dubuc ! Vive Guérin ! » Bariiiier adresse à Paul Déroulède la lettre suivante : BULLETIN FINANCIER Paris, 4 janvier. Le marché se trouve, aujourd'hui, affaibli par une sensible réaction survenue à Londros. 11 "pa- raîtrait qu'il faudrait en rabattra beaucoup a"ve« ies succès soir disant remportes par les Anglais: au Transvaal. On avait monté sensiblement. De- puis deux jours, on n'actionne, suivant noug, d uno façon exagérée. La fauto en est à l'étroi- tesse du marché. Le 3 0[0 se traite & 99 25. L'Italit-n revient à 91 10. L'Kxtéricure reprend de nouveau le cours de 67 et s'inscrit à 66 90. Le groupe ottoman est moins bien t,enti. mais la réaction dans ce groupa n'est que de très minime importance. Le Suez revient à 3,510. Les établissement» de crédit sont tin peu pius lourds. Le Foncier est à 720. Le Crédit Lyonnais cote 927. La So- ciété générale. 600. Le marché des mines d'or a été lourd aujour- d'hui, suivant indications de Londres. DP LAVIGERIE, Administrateur délégué do la Société Fran- çaise, 22, place Vendôme, Paris. POUR TOUTES LES MÈRES Bornons-nous aujourd'hui à publier la lettre d'une sage-femme de Paris, des plus connues, sans chercher à la commenter lon- guement, laissons à chacune de nos lectrices ie soin do tirer les conclusions que cette lettre comporte pour son propre cas: « Paris, le 31 mai 1897. » Messieurs, je suis heureuse de venir vous exprimer les bons effets produits nar votre Emulsion Scott, dans plusieurs cas' où je l'ai employée. Etant nar sa com- position facile à prendre, je l'ai con- seillée pour un enfant dont la crois- sance était difficile et qui refusait tous les médicaments ; ies effets de votra excellente prépara- tion ne se firent pas attendre, l'appétit revint presque" im- médiate'ment et au- Macume FARRHT j 0 "" 1 ''.'"' l'enfant sa Madame FARRET à me rveille. » Au moment de !a dentition, l'Emulsiort Scott m'a été d'une grande utilité dans plusieurs cas; la formation des dents s'est faite insensiblement, sans fatiguer l'enfant, qui restait aussi dans un excellent état de santé. » Votre Emulsion Scott est, en outre, d'une très grande efficacité contre l'état d'a- némie dans lequel se trouve ia femme anrès les couches. » Agréez, Messieurs, l'assurance de mes sentiments dévoués. Signé : Madame F ARRET» sage-femme de Ire classe, 70, avenue du Maine. » De tous les coins de la France, nous arri- vent journellement des personnes les Plus compétentes, les tdus élogieuses attestations en faveur de l'Emulsion Scott; ies médecins, ainsi que les sages-femmes, ne tarissent pas sur les bienfaits que les mères et les enfants délicats retirent de cette préparation. . L'Emulsion Scott renferme i'hùile' de foie de morue associée avec la glycérine et les hypophosphifes de chaux et de soude en unes émuision aussi facile à digérer qu'agréable au goût. Echantillon d'essai sera envoyé franco contre 50 centimes de timbres adressés à Ds- louclie et Cie, 10, rue Gravel, Levallois-Per- ret (Seine). votre con- DU JOUR DE La grève des monteurs sures en ciiaus- ! ?etsrvenlr auprès i v ;?> st'erlZs i i'A^V Prête 10 «"liions de "France ? " 1 An Sleterre au lieu et place de ^meVrulT'V** faites Pour obii aient eti A n _ - nar le gou- rer'Y'AnêTerû 1 ' 8 " 11 ' Activement "poussées ? r ° A ov acuer l'Egypte L Agence nationale s . dit autorisée à ré- a ' "ne et l'autre des m DIVERS Volontairement tuée par son frère *m\?l*3«*. c.*^l'- S ^!"* r < 4 Janvier. foiin's' , ïe de de fusil canton de Clairvaux, »~ ans, s'apnr.'tait « en ngne de ie jeune tirer des — poil aim m nïmmw i Nous recevons la communication suivante : Protestation La section albigeoise de la Ligue de Patrie Française adresse à M. Teyssier, son président d'honneu '•'utuing He i'„ cam'nt *t l0l) 'ss"nce, suivant j tolérance odieusement violées nar nJi>a » BC * 'otHue, eu gîaai l^fes du socialisme ôuvsrncmentai. la le colonel , et à M. le docteur Victor 'Compayré, membre du Comité, l'expression dê sa respectueuse sympathie, à l'occasion de la mesure inique qui a eu nour objet leur exclusion des con- s'eils d'administration de l'hospice et du bureau de bienfaisance. Elle rappelle aux albigeois que pendant toute leur" carrière, ces deux républicains ont prodigué sans compter, à leurs conci- toyens toute leur activité et tout ieur de- vouement et que leur désintéressement n'eut d égal que" leur modestie. Eiie leur rappelle que l'un d'eux est une des gloires dé l'a France et que sou nom est inscrit au livre d'or de la Patrie. Elle salue en ces ' deux bons citoyens frappés pour avoir pris part à la patriotique manifestation du 15 octobre, la liberté et la tolérance odieusement violées par les ponti- Une catégorie d'ouvriers de la cordonnerie a fait grève dans les trois grandes maisons de fabrication de Toulouse, les maisons Vi- dal fils et Nougayrol, Gril frère et fils, Geor- ges et Cie. Ce sont les ateliers de montage qui sont en grève. Nous nous sommes fait i'éeho des plaintes des ouvriers, il est pius que juste que nous disions les raisons des patrons. Les ouvriers prétendent qu'une modifica- tion de tarif a réduit leur salaire ; les Pa- trons assurent que non. Le conflit vient d'un changement d'outil- lage apporté par les patrons" dans leur in- dustrie. Ce changement est un fait accompli chez les uns ; il le sera bientôt chez tous." Les ouvriers craignent — et ils peuvent avoir raison — que les nouvelles machines ne rendent un certain nombre de bras inuti- les. Ceux qui seront employés ne verront pas ieur -salaire diminué; c'est certain. Telle est la vérité. Comment empêcher les progrès indus- triels? C'est un des moyen nécessaires pour lutter contre ia concurrence étrangère. Hier, par un communiqué, ies grévistes nous ont fait savoir : 1-Qu'ils maintenaientleurs revendications; 2" Qu ils avaient élu une délégation com- posée de cinq membres, avec mandat de porter leur cause devant la justice de paix. Toutes les catégories d'ouvriers et ouvriè- res en chaussures de Toulouse sont invités à assister à la réunion générale qui aura lieu le dimanche 7 courant' à 9 heures du matin, a ia Bourse du Travail. La presse est invitée à assister à cette séance. Laboratoire municipal Du 16 au 31 décembre 1S99. il a été fait au Laboratoire municipal 14 analyses quantitatives. 21 analyses qualitatives et 98 vérifications de denrées alimentaires.. Le Laboratoire municipal fait gratuitement toutes ies analyses quaillàtivis concernant les matières alimentaires. Collision. — Hier, a 4 heures du soir, une collision s'est produite entre une jardinière atte- lée d'un cheval conduit par M. Jean Benoît, demeurant rue Varsovie, 15, et ia voiture de piace n" 45, à deux chevaux, appartenant a M. Guitard, demeurant rue Raymond-IV, 56. Une giace de la voiture de place a été brisée. Feu de cheminée. — Vers 6 h. 1|2, hier soir, un violent feu de cheminée s'est déciaré piace Saint Etienne. 14. dans un appartement situé au premier étage- et occupé par M. Auriol, rentier. Ce feu. attribué à un vice de construction, a été éteint par ies pompiers de la caserne Roussy. Trouvailles. — Réclamer à M. Destrade. rus de i'Lcluse-Matabiau. 4, une reconnaissance du Mont-de-piété; au bureau de polies du quatrième arrondissement, une clef. Spectacles-Concerts de Toulouse Du 5 janvier Capitole. — A 8 heures, Samson el Daliïa e Coppilia.. baiiet. Dimanche, matinée et soirée. Variétés. — AS heures, Boccace et Un Soir de Pluie. Demain, en matinée. Miss lîehjclx; la soir, le Courrier de Lyon et. la Grand Mogol. Théâtre Français. — Relâche. Samedi, le Fils Naturel et Edgard ct sa Bonne. Théâtre des Nouveautés. — Tous les soirs, spectacle varié, attraction de premier ordre. Le Cosmograph Faraud présente des vues animées des piusiritéressantes ; son suc.-.ès est très grand. Incessamment, nouveaux débuts. Joueur ambulant Des agents de ia Sûreté ont arrêté, hier, dans l'après-midi, sur le champ ds foire, un individu quia déclaré : « Je me nomme An- toine Auguste, né à Verdun (Meuse), âgé de 3S ans, domicilié rue Dalayrac, 3. .l'exerce la profession dc joueur ambulant. « Antoine Auguste (un p;iu plus et le trium- virat y était) tenait une "de ces tables de jeu quelconque, autour desquelles se pressent, quand il fait beau, les ba lauds. " S'il n'y a pas toujours foule, le directeur du jeu. avec l'aide du hasard et d'un com- père, fait toujours BâS affaires. Les tables de jeu pullulaient , il y a quelques années eu- coie, sur tous les champs de foire. Le boniment no varie pas. 11 y a, hélas ! peu de monde autour de la table ; le directeur du jeu (il a pris le titre et le garde) : « Aiiotis, mesdames et messieurs, à qui six cartoiiB pour doui. sous î Vous gagnez nres- Bulletin Météorologique Du 4 janvier. Le vent est modéré ou assez fort du Nord sur nos cotes de la Manche ; il est faible du Sud en Gascogne et en Provence. Ln Fiance les pluies sont générales. La température était ce "matin de 7 a Paris. 0 au Mont Ventoux, 2 au Puy-du Dôme. En France, quelques pluies sont proba- bles, avec temps frais. DANS LE DEPARTEMENT MONTGISCARD. — Un habitant du canton de Montgiscard adresse à M. le préfet dc la Haute-Garonne la lettre suivante: Monsieur ie préfet, Vous n'êtes pas toujours heureux dans le choix oue vous faites des hommes qui doivent vous re- présenter dans ies commissions chargées de ré- viser ies listes électorales. Kxemple, la petite commune de Noueilles, qui fait partie de notre canton. Je'reconnais avec empressement que ce n'est nas sur vous, peut-être, "que doit retomber cette erreur ; vous vous trouvez depuis trop peu de temps a la tête de no re département. Mais qui diable a pu vous' donner comme conseii de désigner l'ancien maire au lard 1 Non. franchement, vous auriez pu vous faire représenter dans ce petit village, si"sage â cette heure, d'une façon plus digne et moins grais- seuse. Veuillez agréer, etc. Un Habitant du canton de Monlgiscard. Le correspondant de M. le préfet est d'autant mieux fondé dans sa réclamation que le personnage dont il parie a été naguère — tandis qu il occupait les fonctions de maire — condamné à un mois de prison pour frau- des électorales. Cher maître et ami. 1 En revenant à Paris, j'apprend damnation a 10 ans de bannissement. j'avais i'esooir, qu'après ia manifestation des électeurs de i'Ardèche, les politiciens du Luxem- bourg n'oseraient pas vous condamner ; qu'ils se rabattraient sur ia condamnation à deux mois d'emprisonnement nour outrages à des sénateurs érigés en hauts juges. Ma dernière illusion vient de s'envoier. Cher maître et ami, Compte/, sur nous, nous ferons au mieux que nous pourrons pour raccourcir ia durée de votre peine. Recevez, clier maître, l'expression de mon o':us vif attachement et do mon entier dévoue- ment. Parmi les incidents qui ont signalé la sortie de la Haute-Cour, notons la chaude ovation faite aux sénateurs nationalistes par la fouie massée rue de Vaugirard et rue' de Tournon. M. Millevoye et Mme Gyp, reconnus au passage, ont eu leur part de ses acclamations. Un peu plus loin, Sa foule re- connaît dans un groupé MM. Le Provost de Launay, Peytral et F.àduel; les cris redou- blent, enthousiastes: «Vive la minorité! » Puis c'est une ovation qui s'adresse parti- culièrement à M. tëaduel, le sénateur radical du Cantal, qui, faisant abstraction de ses opinions Politiques, a constamment voté de façon à faire échec au gouvernement. Queloues personnes, dans ia foule, ayant tenté de manifester en sens contraire, MM, Millevoye, Dumonteil et Gaili les ont apos- trophés" vertement et n'ont pas eu de peine à leur imposer silence. A 7 h. 10, Déroulède a été transféré du quartier du Luxembourg à la prison de la Santé dans un landau précédé' et suivi de deux fiacres, bondés d'agents ds ia Sûreté. Buffet est parti après" Dérouiède en voi ture cellulaire. Des précautions avaient été prises pour lui ; une double haie da gardes "municipaux s'étandait de la porte du greffe de la Haute- Cour à la voiture cellulaire. Buffet, escorté de deux brigadiers, de gardes municipaux, est monté très calme dans la voiture. C'est dans la même voiture que Guérin de- vait être amené à la Santé, mais lorsqu'on est venu ouvrir la porte de la cellule, il a refusé de sortir. Devant cette résistance, on a fait partir ia voiture cellulaire emportant Buffet." Comme on l'avait fait d'ailleurs pour le landau de Déroulède. on a fait passer la voiture cellulaire, non par la grande porte da la rue de Tournon, mais par les jardins du Luxembourg. Trois fiacres remplis d'agents l'ont escorté jusqu'à la Santé. Pendant ce temps, M. Mouquin continuait à conférer avec Guerin et le décidait à quitter le Luxembourg en voiture dc place. Guérin quittait le quartier cellulaire à 0 heures, accompagné d'une nombreuse es- corte d'agents'dè la Sûreté. Arrivé dans la cour, il montait dans la voiture oui lui était préparée, suivi par cinq fiaores remplis d'agents, en tête desquels était Mouquin. Comme ' pour Déroulède et M. Buffet, la voilure a passé par lès jardins. « LE FRANCEViLLR », appareil photogrx- phique A 1 franc. 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Le commindant de gendarmerie a été atteint par une pierre. D'après les mineurs et ' les tisseurs, les incidents en question sont dûs a des cléments étran- gers aux deux corporations ea grève. Uno ving- taine d'individus ont été arrêtés; parmi eux, se l trouvent d»vu ou u'oi* gcévi.w» stuUmeMU FOIRES & MARCHES MARCHE DS PARU Du ! janvier. Alasols -" Go trant, 37 »» ; février 37 25 ; mars i. 3Ï 75; 4 ctiauus, 38 »»; cata : 37 »». Suore3. GO trant, 23 375 ; février, 2i> 625 |" 4 de mars, 29 025; 4 de mai. 29 750. Biés. — Courant. 1S 25; février, 18 45; mars- avril. 18 70; 4 de mai, 19 25. Farines. — Courant, 23 95; février, 21 13i mars-avni. 24 65 ;1 da mai. 25 15. Coroeii. 2S »» ; roux 28 »»», raffiné? 103 31» MARCRtS US LA VU.Llî'rrE Du 4 janvier. Boeufs. — Amenas, 2,035; v«ndas, 1,7il; 1 fr. 35, 1 fr. £>. 1 10. Vaoaas. — Amenées 593; vsudaas, 530; 1 3â, 1 La). 1 05. Taureaux. -* Amenas. lGi; vaatiï, I29J 1 fr. 2% 1 fr. 10. t fr. 9i Veaux. — Amenas, l,ill ; vendus, 1,252; 123,' i Ir. 8J. i fr. 30. i&oatons. — Amené?, 1,537; vendus, 1, tOOf- lir. 90, 1 70. 1 £r. 49. Porcs. — Amenés 4.91S, vendus 4,918; l fr. 4'J. I 40. 1 33. Peaux de mouton, selon laine, » »* à » ••. MARCHE DE BORDEAU'C Bordeaux. 4 janvier. Blés. — On cote r,ar 100 k-.ios, par quantité d'au moins 10.000 kilos, gare départ : blés da Davs. 17 50 à 17 75. l'armes. — On cote: eviindres marques supé- rieures. 26 50 à 27 ; cylindres premières marques, 26 50; meules premières marques, 24. Sons. — On cote: sons gros, de 13 75 à 11; ordinaires, lï 25: Piata, de 11 a 1L25. Reoasses. — On coio: repasses fines, de 14 à II 25'; ordinaires, da 12 75 à 13 ; Piata, de lï àv 12 25. Maïs. —• On cote : Cinquantini disponible, 17 50: Piata roux et blanc, de lia 14 25; petit roux do pays, de 17 25 de pays, dé lâ à 13 25. Avoines. — On cote Bretagne de 17 à 17 25. Seigles. — On cote : pars de 11 75 à 15. Orges. — On «oie : pays de 16 à 16 25. Cafés. — Vendu : 50 sacs l'orto-Cabello noi gi agé à 52 los 50\ilos entrepôt. Tarires et dérives. — Vendu 10,000 kil03 da tartre à 1 31 le degré, 9,000 kilos lia à 1 06 la degré. 5 fûts ciême de tartre à lt>6 les 100 kilos. Boeufs'. — Amenés. 1S4; vendus, 174. lto quai» 68 k 70; 2e, 05 à 68; 3e, 62 à 65. Vaches.— Amenées, il, vendues, 30. Ire quai» 53 à 55; 2e, 50 a 53; 3a, 46 à 50. Moutflnf. — Amenés. 6T9; vendus, 516. Ira o.ual, 73 a 80i. 3«, 73 à 79; 3e, Tt à 75 les 00 kilos. a 17 50; toux ou blanc Poitou de 17 75 a 13, Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés
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