Table des matières - chapelle de l'Ermitage

16 Les Epistoliers : L. Tronchin
Berlin, Leipzig et Ulm, et même à Padoue en même temps qu'à Dubrov
nik (Hongrie) déjà en Trans-sylvanie, et ailleurs encore.
b) Forces politico-religieuses en présence.-
Dans la société politico-religieuse dans laquelle nos épistoliers entendaient
innover au plan du culte et des sentiments. Ils distinguent eux-mê
mes :
- leurs adversaires orthodoxes (surnommés ministres du politique, igno -
rants, fripons, gourmand etc.). Nos épistoliers leurs reprochaient d'être
esclaves de la Formula Consensus (honte de \* Eglise de Dieu), de se
satisfaire d'une lecture de sens commun des Ecrits sacrés, d'ignorer les
Lumières d'un siècle éclairé et philosophe. 2
- les gens de bien, ou de bon sens, présentés comme des personnes honnêtes,
sincères, éclairés, à l'écoute de leur conscience et de leur raison. Tron
-chin attend de leur intervention (dans l'affaire Ostervald/Berne) la victoire
des thèses du premier. C'est bien ce qui arriva, à Zurich, à Baie, et
dans la diaspora transeuropéenne protestante.
- La Cour d'Angleterre qui, en 1703 intervint par la voie diplomatique auprès
de Berne d'abord, de Versailles ensuite, et freina voire empêcha leur
ire de se débarrasser d'un partisan de Guillaume d'Orange et de son
projet de rassembler les protestants aux dénominations diverses, autour
de l'E -glise d'Angleterre. 3 Ostervald avait de chauds partisans à la Cour
d'Angleterre, dont les évêques de Worcester et de Salisbury.
- Le menu peuple, qui n'avait point accès aux Lumières, se rangeait aux
côtés des thèses d'Ostervald, dès qu'il obéissait à la voix de la conscience
et de a raison raisonnant prêchées par Tronchin et Ostervald. Tronchin
écrit -exxpressis verbis- qu'il fallait attendre le décès des esprits indétrottables
pour sortir le siècle des superstitions. : 'il faut laisser mourir,
ou re venir à la vérité par le moyen de ceux de leur famille, afin que tout
se passe paisiblement.^ le 21.7.1705) Aussi s'efforce-t il d'ameuter en fa
-veur du catéchisme d'Ostervald, tous les gens de bon sens des cantons
protestants.
Ostervald ne fut pas grand, parce que Neuchâtel était petit, comme
l'écrivait R. Grétilat, in mala partem, en 1904.Ce furent les lecteurs An -
glais, des Pays-Bas et d'Allemagne qui applaudirent ces deux écrits son
tractatus (de 1699), visant à mobiliser la chrétienté non catholique, son
catéchisme de 1702, visant a accordé la religion chrétienne aux Lumi -
ères, sa liturgie visant à rassembler le monde protestant autour de 1'
2 Ostervald y fait référence ans son tractus de 1699.
3 Au lendemain de la mort accidentelle du Roi d'Angleterre, la reine Anne Tudor changea de cap
politico-religieux, remplaça les évêques wilhelminiens par des Orthodoxes grand teint indélébile. On
vit alors ['Illustre Société de Londres conduire à sa manière la SPCK et la SPG appelées à la vie par
Guillaume d'Orange et sa politique de regroupement de l'humanité non catholique autour de l'Eglise
d'Angleterre.