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PERSIQUE:<br />
Latinisme qui désigne une « sorte de pêche qui est très-grosse, moins longue, et plus ronde que n'est<br />
la pêche de Pau. Persica. Elle est rouge et pointue et a d'ordinaire des bosses » (Trévoux); « La<br />
Persique est d'un merveilleux rapport et d'un merveilleux goût... » (La Quintinie, cité par Trévoux).<br />
Persicque: « En Damas où la persicque est telle Que c'est un poyson à l'home très mortelle (A.<br />
d'Aubigné, Création V, cité par Huguet). Chez Ch. Estienne - Iean Liebault 1668: persigues.<br />
Persicque in Rabelais III 50 « pêcher ».<br />
ALAMPERS:<br />
Nous pouvons supposer que fr. alampers est issu de *MALU(M) PERSU(M); *malpers > *lampers<br />
> alampers. L'adjonction à l'initiale de a est assez courante (malouasse/amalouasse); pour la<br />
présence de mal nous pouvons mentionner malapias « en Anjou, vieille espèce de pommes. Des<br />
pommes de malapias » (Lachiver).<br />
Le terme alampers est employé par O. de Serres 1600, cf. alberge. Pour Huguet « sorte de pêche »,<br />
pour Lachiver alamper « Au XVIe siècle, sorte de pêche, fruit à noyau », cf. aussi Cotgrave 1611.<br />
PRESSE:<br />
Le terme presse (< lat. *PERSA sur le modèle PERSICA) a disparu de la langue; il était employé<br />
régulièrement dans l'acception de 'variété de pêche': "Presses sont froides et moites..." (Le Grant<br />
Herbier) "les crisomules valent mieulz pour l'estomach que ne font les presses" (Jardin de santé),<br />
"les presses emportent le bruit de toutes les pesches" (Du Pinet, tr. Pline ), " Duracina = presses,<br />
perses" (Dalechamps),"Pesches, avant-pesches, presses, persiques, pavis, perdigoines..." (Belleau,<br />
Bergeries), "...A autre usage ne sont non plus propres les Presses, Pavies, Mirecotons, Alampers,<br />
Groignons..." (O. de Serres, éd. 1639). Il est encore mentionné par les lexicographes comme Oudin<br />
1707 et Veneroni 1737.<br />
De nos jours, Lachiver précise que c'est une "Pêche dont la chair adhère au noyau".<br />
Du même terme latin *PERSA, provient la forme fr. perse, que l'on pourrait considérer comme un<br />
latinisme, mais il était présent dans plusieurs parlers, par exemple celui de Metz; employé par<br />
Dalechamps, puis par Oudin-Veneroni pour traduire it. persico carnéo ou carnoso.<br />
La forme poitevine pressais, signalée par Lachiver, provient probablement d'un lat. pop.<br />
*PERSACEU(M) < lat. *PERSA. Le nom de la pêche persille/percille qui désigne une "pêche à<br />
noyau adhérent", selon FEW, pourrait provenir de lat. *PERSĪCULA(M), avec allongement de la<br />
voyelle tonique, comme c'est le cas de plusieurs variantes locales qui ne sont pas issues de lat.<br />
PERSICA, mais qui se rattachent à lat. *PERSĪCA.<br />
DURACINE:<br />
L'arbre fruitier qui produit la duracine s'appelle malus duracina, duraticus pessicus (1476), pessicus<br />
(XIIe s.) selon les relevés de Rolland.<br />
Fr. duracine < lat. DURACINU(M) 'qui a la peau dure' (Caton l'Ancien, Pline) < lat.<br />
*DURACIU(M) < lat. DYRRACHIUM 'ville de Dureš' (Albanie); l'adjectif latin est d'abord appliqué<br />
au raisin, puis à d'autres fruits. Chez Palladius XII 7 nous lisons « [Genera eorum sunt haec<br />
duracina, praecoqua Persica, Armenia] « les différentes espèces de pêches sont les pêches fermes,<br />
les pêches précoces de Perse et celles d'Arménie », cf. encore Isidore de Séville (17.7.7) « Malum<br />
persicum...trium generum fertur esse: duracinum, armeniacum et persicum... »; le qualificatif a<br />
évolué sémantiquement: il n'est pas impossible que duracinum désigne une variété de pêche venue<br />
d'Albanie, qui se distingue de la pêche molle. Une confusion étymologique favorise l'emploi de<br />
l'adjectif pour d'autres fruits, comme ce sera le cas en italien et en français. Quoi qu'il en soit fr.<br />
duracine est un latinisme qui disparaît peu à peu.<br />
Employé par O. de Serres 1600: « les auberges de jaune doré, duracines, aians la chair ferme, sont<br />
fort prisées »; selon Dalechamps les pesches duracines désignent les presses. Pour Trévoux 1752