Un patrimoine naturel d'exception - Agence des aires marines ...

Des forêts
fragiles
à redécouvrir
Certaines d’entre elles présentent un front d’érosion rendu visible
par le déchaussement des arbres. Parallèlement, des phénomènes
d’envasement conduisent au recouvrement des systèmes
respiratoires des racines, ce qui peut engendrer un dépérissement
rapide des palétuviers par asphyxie. La sursédimentation
des mangroves (envasement, ensablement) est liée à l’augmentation
des apports terrigènes, à la modifi cation des courants et à
la disparition de l’arrière-mangrove. En résumé, la mangrove est
soumise aux contraintes des courants de la mer et des déplacements
de sédiments associés, mais aussi des eaux douces venant
des bassins versants. À cela s’ajoutent les actions de l’homme.
Sans un certain équilibre, la mangrove dépérit.
Les mangroves sont des zones humides fondamentales encore
mal connues à Mayotte, et elles sont insuffi samment prises en
compte dans les projets d’aménagement du territoire.
Les pollutions par déchets ménagers non biodégradables (plastiques,
pneus, etc.) ou amenés par la marée affectent la totalité
des mangroves. Cette utilisation des mangroves comme dépotoir
dévalorise leur image et favorise alors leur destruction. Entre
1997 et 2003, la surface de mangrove a régressé de 20 ha. Cette
diminution est probablement à la fois d’origine anthropique
(urbanisation, développement infra-routier, augmentation des
superfi cies agricoles) et naturelle (modifi cation des paramètres
hydrodynamiques, augmentation de l’énergie de la houle, changements
climatiques, modifi cation des facteurs provenant des
bassins versants).
BIZARRE…
VOUS AVEZ DIT
BIZARRE ?
Les périophtalmes, tels que
Periophthalmus koelreuteri,
vivent dans les mangroves de
Mayotte car ils aiment les eaux
saumâtres, c’est-à-dire peu
salées. Le nom de cet étrange
poisson vient du grec « peri »
(autour) et « ophtalmos »
(yeux), car ses yeux peuvent
bouger de tous les côtés ; ils
sont également adaptés à la vie
aérienne. En effet, ce poisson
semble venir tout droit de l’ère
où les animaux sont passés de la
vie aquatique à la vie terrestre.
Il est capable de sauter jusqu’à
60 cm en hauteur, de se hisser
hors de l’eau pour se percher sur
les racines des palétuviers, et
de rester plusieurs heures ainsi.
Il respire dans l’air par sa peau
mais aussi en gardant une grande
quantité d’eau dans une cavité
où baignent ses branchies.
DES MILIEUX ET DES ESPÈCES REMARQUABLES • UN PATRIMOINE NATUREL D’EXCEPTION
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