Un patrimoine naturel d'exception - Agence des aires marines ...
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<strong>Un</strong> brouteur aux allures<br />
nonchalentes, le dugong<br />
Le dugong est un animal herbivore qui, comme la tortue verte,<br />
se nourrit de phanérogames <strong>marines</strong> et est observé la plupart<br />
du temps sur <strong>des</strong> herbiers, mais avec, a priori, une préférence<br />
pour certaines plantes, différentes de celles choisies par la tortue<br />
verte. L’espèce est considérée comme « vulnérable » par l’UICN,<br />
« menacée d’extinction » par la Convention internationale pour<br />
le commerce <strong>des</strong> espèces en danger (CITES ou Convention de<br />
Washington) et en annexes II et IV de la Convention de Nairobi<br />
(qui a pour but de privilégier les actions de coopération internationale<br />
dans le domaine de la protection, la gestion et la mise<br />
en valeur du milieu marin et <strong>des</strong> zones côtières de la région de<br />
l’Afrique orientale). À Mayotte, <strong>des</strong> témoignages de pêcheurs,<br />
recueillis par le Service <strong>des</strong> pêches en 2003, indiquent que le<br />
dugong était auparavant commun et régulièrement chassé pour<br />
sa viande. Aujourd’hui, il est rare d’observer cette espèce dans le<br />
lagon ; elle est en train de disparaître. La taille de la population<br />
de dugongs à Mayotte est tout au plus de l’ordre d’une dizaine<br />
d’individus.<br />
C’est une espèce à cycle de reproduction lent. Les femelles sont<br />
matures entre 10 et 17 ans et mettent bas un petit tous les 2,5<br />
à 7 ans, après 12 à 14 mois de gestation. Les petits sont sevrés<br />
au bout d’environ 18 mois, mais peuvent rester avec la mère<br />
pendant plusieurs années. Les modèles montrent que dans <strong>des</strong><br />
conditions optimales, une population a un taux de croissance<br />
d’environ 5 % par an et ne peut supporter un taux de mortalité<br />
lié aux activités humaines de plus de 1 à 2 %. Cette fragilité<br />
explique le déclin de la population mondiale de dugongs d’au<br />
moins 20 % depuis un siècle.<br />
À Mayotte, la cause la plus probable de son déclin majeur est<br />
la surexploitation pour sa viande. On observe une baisse rapide<br />
de la population durant les années 1970. De nos jours, l’espèce<br />
est protégée à Mayotte et les captures accidentelles dans les<br />
fi lets de pêche et la dégradation <strong>des</strong> herbiers de phanérogames<br />
<strong>marines</strong> semblent être les principales menaces qui pèsent sur les<br />
derniers individus.<br />
La dernière population de dugongs<br />
de Mayotte est estimée<br />
à une dizaine d’individus.<br />
DES MILIEUX ET DES ESPÈCES REMARQUABLES • UN PATRIMOINE NATUREL D’EXCEPTION<br />
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