27.06.2013 Views

Calcul du degré de retournement d'un graphe planaire

Calcul du degré de retournement d'un graphe planaire

Calcul du degré de retournement d'un graphe planaire

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Université <strong>de</strong> Yaoundé I<br />

Faculté <strong>de</strong>s Sciences<br />

Département d’Informatique<br />

<strong>Calcul</strong> <strong>du</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong><br />

d’un <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong><br />

Directeur : Louka Basile<br />

en temps polynomial<br />

Yaoundé<br />

Année académique 2005-2006<br />

Mémoire présenté en vue <strong>de</strong><br />

l’obtention <strong>du</strong> Diplôme<br />

d’Etu<strong>de</strong>s Approfondies en<br />

informatique<br />

par<br />

Foping Séraphin Franclin


Table <strong>de</strong>s matières<br />

REMERCIEMENTS v<br />

RESUME vi<br />

ABSTRACT vii<br />

I INTRODUCTION 1<br />

1.1 Problématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4<br />

1.2 Domaine d’application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4<br />

1.3 Différents types <strong>de</strong> tracés <strong>de</strong> <strong>graphe</strong>s <strong>planaire</strong>s . . . . . . 5<br />

1.3.1 Principe <strong>du</strong> tracé <strong>de</strong> Tutte . . . . . . . . . . . . 5<br />

1.3.2 Principe <strong>du</strong> tracé <strong>de</strong> Schny<strong>de</strong>r . . . . . . . . . . 6<br />

1.3.3 Principe <strong>de</strong>s tracés <strong>de</strong> Fary . . . . . . . . . . . . 6<br />

II GRAPHES PLANAIRES 8<br />

2.1 Préambule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />

2.1.1 Problème 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />

2.1.2 Problème 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8<br />

2.2 Formule d’Euler pour les <strong>graphe</strong>s <strong>planaire</strong>s connexes . . 10<br />

2.3 Autres critères <strong>de</strong> planarisation <strong>de</strong>s <strong>graphe</strong>s . . . . . . . 12<br />

2.4 Notion <strong>de</strong> <strong>du</strong>al d’un <strong>graphe</strong> . . . . . . . . . . . . . . . . 12<br />

2.5 Caractérisation <strong>de</strong>s <strong>graphe</strong>s <strong>planaire</strong>s . . . . . . . . . . . 13<br />

2.6 Intérêt <strong>de</strong>s <strong>graphe</strong>s <strong>planaire</strong>s . . . . . . . . . . . . . . . 14<br />

III CALCUL DU DEGRE DE RETOURNEMENT D’UNE<br />

CARTE 15<br />

3.1 Intro<strong>du</strong>ction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15<br />

3.2 Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> résolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15<br />

3.2.1 Approche mathématique . . . . . . . . . . . . . . 15<br />

3.2.1.1 Les cycles <strong>de</strong> longueur impaire d’une<br />

carte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17<br />

3.2.1.2 La propriété d’Erdös-Posá . . . . . . . 17<br />

3.2.1.3 La conjecture <strong>de</strong> Brass . . . . . . . . . 17<br />

3.2.2 Approche algorithmique . . . . . . . . . . . . . . 18<br />

ii


3.2.2.1 Préambule . . . . . . . . . . . . . . . . 18<br />

3.2.2.2 Méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . 20<br />

3.2.2.3 Max-cut est NP-<strong>du</strong>r . . . . . . . . . . . 20<br />

3.3 Transformations <strong>du</strong> problème Max-Cut . . . . . . . . . 22<br />

3.3.1 Transformation 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22<br />

3.3.2 Transformation 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22<br />

3.3.3 Transformation 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22<br />

3.3.4 Transformation 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23<br />

3.3.5 Transformations inverses . . . . . . . . . . . . . 24<br />

3.4 <strong>Calcul</strong> <strong>du</strong> couplage parfait <strong>de</strong> poids minimum . . . . . . 24<br />

3.4.1 Programme linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . 26<br />

3.4.2 L’algorithme d’Edmonds . . . . . . . . . . . . . . 27<br />

3.4.3 Analyse <strong>de</strong> l’algorithme . . . . . . . . . . . . . . . 28<br />

3.5 Exemples d’application . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29<br />

CONCLUSION 36<br />

PERSPECTIVES 37<br />

BIBLIOGRAPHIE 38<br />

iii


A celui qui est à la fois mon Seigneur, mon grand frère et mon ami<br />

fidèle, JESUS, je te dédie ce travail.<br />

iv


REMERCIEMENTS<br />

– J’adresse mes sincères remerciements à Monsieur NZALI Jean-<br />

Pierre et à Monsieur LOUKA Basile qui par leurs disponibilités,<br />

suggestions et critiques m’ont permis <strong>de</strong> réaliser ce travail.<br />

– Je remercie tous les enseignants <strong>du</strong> département d’informatique<br />

<strong>de</strong> l’université <strong>de</strong> Yaoundé I.<br />

– Je remercie mes parents bien aimés, Mr FOPING Séraphin et Mme<br />

FOPING née DJUKOUO Christine pour l’amour qu’ils m’ont toujours<br />

apporté.<br />

– J’adresse <strong>de</strong>s remerciements particuliers aux Dr. KAMDOUM Mélanie<br />

et KAMDOUM Basile pour le soutien moral, matériel et intellectuel<br />

qu’ils n’ont cessé <strong>de</strong> m’apporter <strong>du</strong>rant mes étu<strong>de</strong>s.<br />

– Je remercie <strong>de</strong> tout coeur mes aînés SIMO KOUAM Collins, TET-<br />

CHUENG FOPING Jean-Louis, MEUJO FOPING Damaris Agathe,<br />

TSEMO FOPING Nicanor et KAMTCHUENG FOPING Dolorès<br />

pour le soutien financier et moral.<br />

– Je remercie mes oncles et tantes : Mme KOUAM KAAM née<br />

POLA Marie Claire, Mr. KAMTO Michel et Mme KAMTO Hélène,<br />

Mme MAGNE Thérèse.<br />

– Je présente toute ma gratitu<strong>de</strong> à l’endroit <strong>de</strong> Mr.GAMO Hilaire<br />

et Mme. GAMO Brigitte Marthe.<br />

– Je remercie les Pr. Hubert DE FRAYSSEIX et Falk HUEFFNER<br />

pour leur soutien moral.<br />

– Je remercie mes amis TCHUISSEU MBAKOP Magellan Joël, NDE<br />

Celestin et MOULIOM NJIKAM Alirou pour leur soutien logistique.<br />

– Mes remerciements vont aussi à l’endroit <strong>de</strong> tous mes camara<strong>de</strong>s<br />

en particulier NKONDA Charly, EBELE Serge et ABESSOLO<br />

Ghislain pour leur soutien inconditionnel.<br />

v


RESUME<br />

Trouver le <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’un <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong> est un problème<br />

classique <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong>s <strong>graphe</strong>s. Nous montrerons que ce problème<br />

peut se ramener à la recherche d’une coupe maximale dans un <strong>graphe</strong><br />

dérivé <strong>du</strong> <strong>graphe</strong> initial. Le problème <strong>de</strong> la coupe maximale dans un<br />

<strong>graphe</strong> quelconque est un problème NP-Complet (l’un <strong>de</strong>s vingt-un<br />

problèmes NP-Complets énoncés par Karp-Cook [12]). Pour ces problèmes,<br />

au jour d’aujourd’hui on ne sait pas s’il existe ou non un algorithme<br />

polynomial pour les resoudre. Il a été montré que l’existence d’un tel<br />

algorithme pour résoudre l’un <strong>de</strong> ces problèmes entraîne la résolution<br />

en temps polynomial <strong>de</strong> tous les autres problèmes.<br />

Dans le cas <strong>de</strong>s <strong>graphe</strong>s <strong>planaire</strong>s, nous montrerons que le problème<br />

Max-Cut n’est pas NP-Complet et nous donnerons un algorihme po-<br />

lynomial pour le résoudre. Cet algorithme s’obtient par une série <strong>de</strong><br />

transformations.<br />

vi


ABSTRACT<br />

In this paper, we will show that finding the reversal <strong>de</strong>gree of<br />

a planar graph can be re<strong>du</strong>ced to the problem of looking for a maximum<br />

cut in a re<strong>du</strong>ced graph. However, the general case of that problem<br />

has been heral<strong>de</strong>d by Karp-Cook [12] as one of the 21 NP-Complete<br />

problems. It is unknown whether there exist algorithms operating in<br />

polynomial boun<strong>de</strong>d time for any of these problems. It has been shown<br />

that existence for one implies existence for others. In this paper we <strong>de</strong>al<br />

with a special case of the maximum cut problem. By requiring the graph<br />

to be planar, it is shown the problem can be translated into a minimum<br />

weighted perfect matching for which there exists a polynomial boun<strong>de</strong>d<br />

algorithm.<br />

vii


Chapitre I<br />

INTRODUCTION<br />

Bon nombre <strong>de</strong> progrès significatifs ont été enregistrés dans le domaine<br />

<strong>de</strong>s Systèmes d’Information Géographique (SIG) [15], [16] surtout<br />

dans les aspects d’ai<strong>de</strong> à la décision et <strong>de</strong> maîtrise <strong>de</strong> l’environnement.<br />

Mais dans certaines circonstances le manque <strong>de</strong> matériel adapté<br />

à la saisie <strong>de</strong>s données spatiales constitue un obstacle à l’intro<strong>du</strong>ction<br />

<strong>de</strong> cette nouvelle branche <strong>de</strong> l’informatique. Le problème <strong>du</strong> calcul <strong>du</strong><br />

<strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’un <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong> a été posé lors <strong>de</strong> l’acquisition,<br />

par un logiciel <strong>de</strong> SIG, <strong>de</strong> cartes par une métho<strong>de</strong> n’utilisant pas<br />

les équipements traditionnels comme le scanner ou la table à digitaliser.<br />

Cette métho<strong>de</strong> appelée Digitalisation au Millimètre (DIMI) a été<br />

expérimentée sur la carte <strong>du</strong> Cameroun. La métho<strong>de</strong> et les résultats<br />

obtenus ont été présentés dans [19]. La DIMI consiste à relever manuellement<br />

les coordonnées <strong>de</strong>s différents points appartenant aux différents<br />

contours <strong>de</strong> la carte à intro<strong>du</strong>ire dans l’ordinateur. La confection <strong>de</strong><br />

chaque contour se fait à partir <strong>de</strong> ces coordonnées. Considérons la carte<br />

<strong>de</strong> la figure ci-après :<br />

Fig. 1 – Carte à digitaliser<br />

1


Chapitre 1. Intro<strong>du</strong>ction 2<br />

Deux équipes <strong>de</strong>scen<strong>de</strong>nt sur le terrain relever les coordonnées <strong>de</strong><br />

cette carte. Supposons que la première équipe relève les coordonnées<br />

<strong>du</strong> contour (2132) et la <strong>de</strong>uxième celles <strong>de</strong> l’arc (342). Dans le premier<br />

contour, le segment (23) est pris dans le sens contraire que dans le<br />

contour (3423). Dans la réalité, il peut y avoir plusieurs points entre<br />

les sommets 2 et 3 et la digitalisation est faite dans un seul sens (<strong>de</strong><br />

3 vers 2) et une seule fois. Pour confectionner le contour (3423) nous<br />

serons obligés <strong>de</strong> changer le sens d’orientation <strong>du</strong> segment (23) soit en<br />

écrivant une fonction qui inverse l’ordre <strong>de</strong>s coordonnées pris <strong>de</strong> 3 vers<br />

2 soit en retournant sur le terrain. Pourtant un travail préliminaire peut<br />

être fait sur la carte <strong>de</strong> la figure afin <strong>de</strong> choisir un sens <strong>de</strong> parcours à<br />

suivre pendant la digitalisation qui ne soit pas différent <strong>de</strong> celui utilisé<br />

pendant la confection d’un contour donné. Les <strong>de</strong>ux équipes pouvaient<br />

au préalable définir une orientation pour la carte avant <strong>de</strong> la digitaliser.<br />

Les figures ci-après donnent <strong>de</strong>s exemples d’orientations possibles. Il est<br />

à noter que dans la première orientation <strong>de</strong> la carte, l’arête représentée<br />

en trait rouge est orientée dans <strong>de</strong>ux sens.<br />

Fig. 2 – Première orientation <strong>de</strong> la carte à digitaliser<br />

A partir <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième orientation <strong>de</strong> la carte , le travail en équipe<br />

pouvait être organisé <strong>de</strong> la façon suivante : la première équipe aurait<br />

relevé les coordonnées <strong>du</strong> contour (2132) et la <strong>de</strong>uxième celles <strong>de</strong><br />

l’arc (234). La première orientation imposerait plutôt que la première<br />

équipe relève les coordonnées <strong>du</strong> contour (2132) et la <strong>de</strong>uxième celles


Chapitre 1. Intro<strong>du</strong>ction 3<br />

Fig. 3 – Deuxième orientation <strong>de</strong> la carte à digitaliser<br />

<strong>du</strong> contour (3423). L’arc (32) (colorié en rouge sur la figure illustrant<br />

la première orientation) aurait donc été relevé <strong>de</strong>ux fois dans <strong>de</strong>s sens<br />

différents. A partir <strong>de</strong> ces données, la confection <strong>de</strong>s contours (2132) et<br />

(2432) se ferait automatiquement sans qu’un problème d’orientation ne<br />

se pose pendant la confection automatique <strong>de</strong> la carte sur ordinateur.<br />

Il faudrait ajouter que la <strong>de</strong>uxième orientation est moins coûteuse car<br />

l’orientation choisie permet <strong>de</strong> relever les coordonnées <strong>du</strong> segment (32)<br />

dans un seul sens.<br />

Ainsi la DIMI impose <strong>de</strong> donner un sens <strong>de</strong> parcours à chaque arête <strong>de</strong><br />

la carte <strong>de</strong> façon à constituer un circuit autour <strong>de</strong> chaque face. Pour<br />

atteindre ce but, certaines configurations <strong>de</strong> cartes imposent qu’une<br />

catégorie d’arcs aient <strong>de</strong>ux sens d’orientation. L’on peut donc se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />

combien il y a <strong>de</strong> tels arcs dans une carte donnée. Dans la<br />

pratique, l’idéal serait que ce nombre soit le plus petit possible par rapport<br />

au nombre total <strong>de</strong> sommets car cela facilitera la tâche aux équipes<br />

qui relèveront les coordonnées <strong>de</strong>s contours sur le terrain. Il s’agit en<br />

d’autres termes <strong>de</strong> résoudre le problème suivant :<br />

Etant donné une carte, comment faut-il orienter les arêtes qui délimitent<br />

les différentes faces <strong>de</strong> la carte <strong>de</strong> sorte que chaque face soit un circuit,<br />

et que le nombre d’arc à double sens soit minimum ?


Chapitre 1. Intro<strong>du</strong>ction 4<br />

1.1 Problématique<br />

Le <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> est un minimum sur un ensemble <strong>de</strong> valeurs,<br />

et le problème pratique dans notre cas d’espèce est <strong>de</strong> trouver<br />

une orientation <strong>du</strong> <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong> topologique qui réalise ce minimum.<br />

La connaissance <strong>de</strong> cette orientation pour une carte (qui est un<br />

<strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong> topologique particulier) facilite son acquisition par la<br />

DIMI. La connaissance <strong>de</strong> cette orientation est aussi intéressante dans<br />

les SIG fonctionnant selon le modèle vecteur topologique [15] où les<br />

points constituant chaque arc sont rangés une seule fois dans la base<br />

<strong>de</strong> données, mais dont les coordonnées doivent être lues dans un sens<br />

ou dans l’autre selon la face qui délimite cet arc.<br />

1.2 Domaine d’application<br />

Dans la gestion <strong>de</strong> la mobilité en milieu urbain<br />

La communauté urbaine d’une localité a noté une croissance inquiétante<br />

<strong>du</strong> nombre d’embouteillages dans sa localité dans l’espace et<br />

dans le temps, et que le nombre d’acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> circulation <strong>du</strong>s aux collisions<br />

frontales va grandissant. Après <strong>de</strong>s enquêtes menées, on constate<br />

que ceci est en partie causé par l’étroitesse <strong>de</strong>s voies et la mauvaise<br />

organisation <strong>de</strong>s sens <strong>de</strong> déplacement. La solution proviendrait :<br />

– soit <strong>de</strong> l’augmentation <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> voies et / ou l’élargissement<br />

<strong>de</strong> celles existantes, ce qui est économiquement onéreux ;<br />

– soit <strong>de</strong> la redéfinition <strong>de</strong>s sens <strong>de</strong> circulation en ré<strong>du</strong>isant au strict<br />

minimum le nombre <strong>de</strong> voies à double sens, tout en rendant accessible<br />

tout carrefour à partir <strong>de</strong> n’importe quel autre point.<br />

Les exigences budgétaires nous oblige à écarter la première solution.<br />

Afin <strong>de</strong> satisfaire les contraintes d’accessibilité universelle <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième<br />

solution qui est retenue, il est suffisant, autour <strong>de</strong> tout bloc (quartier)<br />

délimité par <strong>de</strong>s routes, que ces <strong>de</strong>rnières soient orientées <strong>de</strong> sorte à<br />

former une boucle. Dans ce processus d’orientation, nous <strong>de</strong>vons tenir<br />

compte <strong>du</strong> fait que le nombre <strong>de</strong> routes à double sens doit être minimal<br />

afin <strong>de</strong> diminuer la répartition spatiale <strong>de</strong>s collisions.<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> ce mémoire, nous expliquerons une approche permettant<br />

<strong>de</strong> calculer le <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’un <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong> en


Chapitre 1. Intro<strong>du</strong>ction 5<br />

temps polynomial.<br />

1.3 Différents types <strong>de</strong> tracés <strong>de</strong> <strong>graphe</strong>s <strong>planaire</strong>s<br />

Un <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong> peut être représenté <strong>de</strong> diverses manières qui sont<br />

toutes équivalentes, car elles comportent le même nombre d’arêtes et<br />

<strong>de</strong> sommets et par conséquent le même nombre <strong>de</strong> faces. Ceci découle<br />

directement <strong>de</strong> la formule d’Euler que nous présenterons au chapitre<br />

suivant. Malgré le fait qu’un <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong> admette plusieurs tracés,<br />

il nous parait intuitif <strong>de</strong> choisir ceux dans lequel les arêtes ne se coupent<br />

pas. De telles choix nous permettront <strong>de</strong> bien délimiter les différentes<br />

faces <strong>du</strong> <strong>graphe</strong>.<br />

Exemple : Si nous considérons le cube, une représentation en perspective<br />

classique (à gauche) ne sera pas <strong>planaire</strong>. Ceci pourrait nous inciter<br />

à penser que le <strong>graphe</strong> correspondant ne l’est pas non plus. Il n’en est<br />

rien, comme le montre la représentation <strong>de</strong> droite <strong>du</strong> même <strong>graphe</strong>,<br />

<strong>planaire</strong> cette fois.<br />

Fig. 4 – Un <strong>graphe</strong> et sa représentation <strong>planaire</strong><br />

Nous allons à présent passer en revue les différents types <strong>de</strong> tracés<br />

<strong>de</strong>s <strong>graphe</strong>s <strong>planaire</strong>s.<br />

1.3.1 Principe <strong>du</strong> tracé <strong>de</strong> Tutte<br />

Nous plaçons les sommets <strong>de</strong> la face extérieure sur un ensemble <strong>de</strong><br />

points convexes, par exemple un cercle. Puis nous écrivons que tout<br />

sommet est le barycentre <strong>de</strong> ses voisins et nous résolvons le système<br />

d’équations qui a une solution unique si le <strong>graphe</strong> est 3-connexe. Si<br />

le <strong>graphe</strong> n’est pas 3-connexe, le système admet plusieurs solutions et<br />

nous choisirons arbitrairement une solution.


Chapitre 1. Intro<strong>du</strong>ction 6<br />

Fig. 5 – Representation <strong>de</strong> Tutte <strong>de</strong> la carte <strong>du</strong> Cameroun<br />

1.3.2 Principe <strong>du</strong> tracé <strong>de</strong> Schny<strong>de</strong>r<br />

Un <strong>graphe</strong> triangulé (<strong>graphe</strong> dont toutes les faces possè<strong>de</strong>nt trois<br />

arêtes) admet une décomposition <strong>de</strong> ses arêtes en trois arbres <strong>de</strong> Schny<strong>de</strong>r<br />

dont les racines sont les points <strong>de</strong> la face infinie. Tout sommet v<br />

intérieur est dont joint par trois chemins distincts aux trois sommets<br />

extérieurs. Ces trois chemins définissent ainsi trois zones. La somme<br />

<strong>de</strong>s nombres <strong>de</strong> sommets <strong>de</strong> ces zones est constante. Les coordonnées<br />

tridimensionnelles <strong>de</strong> v sont les nombres <strong>de</strong> sommets dans chacune <strong>de</strong><br />

ces zones.<br />

1.3.3 Principe <strong>de</strong>s tracés <strong>de</strong> Fary<br />

Il s’agit <strong>de</strong>s tracés dans le plan <strong>de</strong> <strong>graphe</strong>s <strong>planaire</strong>s par <strong>de</strong>s segments<br />

<strong>de</strong> droite inci<strong>de</strong>nts à <strong>de</strong>s points.


Chapitre 1. Intro<strong>du</strong>ction 7<br />

Fig. 6 – Un tracé <strong>de</strong> Schny<strong>de</strong>r<br />

Fig. 7 – Tracé <strong>de</strong> Fary d’un <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong>


2.1 Préambule<br />

Chapitre II<br />

GRAPHES PLANAIRES<br />

Commençons par énoncer <strong>de</strong>ux problèmes pratiques.<br />

2.1.1 Problème 1<br />

Dans un pays donné, le ministre <strong>de</strong> l’administration territoriale désire<br />

réorganiser les voies <strong>de</strong> communications <strong>de</strong> façon à relier entre elles les<br />

onze plus gran<strong>de</strong>s villes <strong>du</strong> pays. Elles doivent être reliées <strong>de</strong>ux à <strong>de</strong>ux<br />

soit par un canal, soit par un chemin <strong>de</strong> fer. Or les ingénieurs <strong>du</strong> pays<br />

s’ils savent parfaitement faire passer une voie ferrée au-<strong>de</strong>ssus, ils ne<br />

savent en revanche pas faire passer une voie ferrée au-<strong>de</strong>ssus d’une<br />

autre, ni un canal au-<strong>de</strong>ssus d’un autre ! Pouvons-nous les ai<strong>de</strong>r en leur<br />

proposant un tracé ?<br />

2.1.2 Problème 2<br />

Sur un côté d’une rue, trois maisons sont alignées. Devant elles sont<br />

placées respectivement <strong>de</strong>s arrivées générales <strong>de</strong> gaz, d’électricité et<br />

d’eau. Pouvons-nous alimenter les trois maisons en ces trois flui<strong>de</strong>s<br />

sans que <strong>de</strong>ux con<strong>du</strong>its ne se croisent ? Si nous essayons <strong>de</strong> placer les<br />

différentes con<strong>du</strong>its, nous nous apercevons qu’il est possible, sans trop<br />

<strong>de</strong> difficultés, <strong>de</strong> placer les huits premièrs. En revanche, il semble absolument<br />

impossible <strong>de</strong> placer le <strong>de</strong>rnier sans croiser l’une <strong>de</strong>s arêtes<br />

précé<strong>de</strong>mment tracées. Sur la figure, même en contournant le bloc, la<br />

<strong>de</strong>rnier con<strong>du</strong>it, représenté en pointillées, croiserait nécessairement l’un<br />

<strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>nts.<br />

8


Chapitre 2. GRAPHES PLANAIRES 9<br />

Fig. 8 – Esquisse <strong>de</strong> solution<br />

Definition 1. Soit G un <strong>graphe</strong> non orienté dont l’ensemble <strong>de</strong>s sommets<br />

est noté V et l’ensemble <strong>de</strong>s arêtes E.<br />

– Une représentation <strong>planaire</strong> <strong>du</strong> <strong>graphe</strong> G est la donnée, dans le<br />

plan d’un ensemble <strong>de</strong> points <strong>de</strong> même cardinal que V, reliés <strong>de</strong>ux à<br />

<strong>de</strong>ux par <strong>de</strong>s courbes continues lorsque les sommets correspondant<br />

<strong>du</strong> <strong>graphe</strong> sont reliés, tel que ces courbes ne se coupent pas.<br />

– Un <strong>graphe</strong> G est dit <strong>planaire</strong> si et seulement si il admet une<br />

représentation <strong>planaire</strong>.<br />

– Un isthme est une arête dont la suppression augmente le nombre<br />

<strong>de</strong> composantes connexes. De même, un point d’articulation d’un<br />

<strong>graphe</strong> G est un sommet <strong>de</strong> G qui, s’il est supprimé augmente le<br />

nombre <strong>de</strong> composantes connexes <strong>de</strong> G.<br />

– Une carte K est un <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong> topologique connexe, sans<br />

isthme et sans point d’articulation.<br />

– Une face d’une carte K est une région <strong>du</strong> plan délimitée par <strong>de</strong>s<br />

arêtes et telle que <strong>de</strong>ux points arbitraires <strong>de</strong> cette region peuvent<br />

toujours être reliés par un trait continu ne rencontrant aucun sommet<br />

ou une arête. Deux faces d’une carte sont voisines si elles ont<br />

une arête commune qui les délimite. Il y a toujours une face non<br />

entièrement délimitée appelée face infinie. Les autres faces sont<br />

<strong>de</strong>s faces finies.<br />

– Le <strong><strong>de</strong>gré</strong> d’un sommet est le nombre d’arêtes inci<strong>de</strong>ntes à ce sommet.<br />

– Nous appelerons circuit <strong>graphe</strong> une carte dont les arcs sont orientés<br />

<strong>de</strong> telle sorte que chaque face finie soit un circuit. Dans un circuit<br />

<strong>graphe</strong>, un même arc peut être orienté dans les <strong>de</strong>ux sens.


Chapitre 2. GRAPHES PLANAIRES 10<br />

Exemple :<br />

Fig. 9 – Exemple <strong>de</strong> <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong><br />

La figure ci-après présente un exemple <strong>de</strong> carte. Il s’agit d’un <strong>graphe</strong><br />

<strong>planaire</strong> puisque toutes ses arêtes ont pu être représentées dans le plan<br />

et aucune arête ne coupe une autre. Le sommet 6 est un point d’articulation<br />

car sa suppression rendrait le <strong>graphe</strong> non connexe (le sommet<br />

9 serait alors isolé). Le contour (12341) constitue une face <strong>du</strong> <strong>graphe</strong>,<br />

le <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>du</strong> sommet ”3” est <strong>de</strong> 3. La face (34563) est un circuit.<br />

2.2 Formule d’Euler pour les <strong>graphe</strong>s <strong>planaire</strong>s connexes<br />

Théorème 1. ( Formule d’Euler) : Soit G un <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong> connexe.<br />

Soit n le nombre <strong>de</strong> sommets <strong>de</strong> G, a son nombre d’arêtes et f son<br />

nombre <strong>de</strong> faces. Alors n-a+f=2<br />

Ce théorème est apparu vers 1752 [17] pour résoudre le problème <strong>du</strong><br />

nombre <strong>de</strong> corps platoniciens (polyèdres réguliers). Il a permis d’établir<br />

l’existence d’exactement cinq polyèdres reguliers à savoir : le tétraèdre,<br />

le cube, l’octaèdre, le dodécaèdre et l’icosaèdre.<br />

Démonstration. Nous utiliserons le fait que tout <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong> connexe<br />

peut s’obtenir à partir d’un arbre par ajout d’un certain nombre d’arêtes.


Chapitre 2. GRAPHES PLANAIRES 11<br />

Il suffit donc <strong>de</strong> montrer que la formule est vraie pour un arbre, et qu’elle<br />

reste vraie lorsque nous rajouterons une arête qui ne coupe aucune <strong>de</strong>s<br />

précé<strong>de</strong>ntes.<br />

- Cas d’un arbre :<br />

Initialement nous avons f = 1 ; là aussi, il suffit <strong>de</strong> voir que lorsque<br />

nous construisons un arbre, nous ne coupons jamais le plan en <strong>de</strong>ux<br />

parties. Nous obtenons donc<br />

n − m + f = n − (n − 1) + 1 = 2<br />

- Ajout d’une arête : Cette opération n’affecte évi<strong>de</strong>mment pas le nombre<br />

<strong>de</strong> sommets n et augmente d’une unité le nombre d’arêtes a. Enfin,<br />

le nombre <strong>de</strong> face f est également augmenté d’une unité par cette<br />

opération.<br />

Et comme<br />

n − (a + 1) + (f + 1) = n − a + f<br />

nous concluons que l’ajout d’une arête n’affecte pas ce nombre, qui<br />

reste donc égal à 2.<br />

Soit n le nombre <strong>de</strong> sommets <strong>du</strong> <strong>graphe</strong> G, m son nombre d’arêtes et<br />

f le nombre <strong>de</strong> faces. G est un arbre, donc m = n−1, par in<strong>du</strong>ction sur<br />

le nombre <strong>de</strong> sommets. On a bien 1-1 = 0 arête pour un arbre à un seul<br />

sommet. Supposons le résultat établi pour tout arbre à n sommets, et<br />

soit donc un arbre à n+1 sommets. Enlevons une feuille, c’est-à-dire un<br />

sommet <strong>du</strong>quel ne part qu’une seule arête ainsi que l’arête en question,<br />

nous nous ramenons à un arbre à n sommets, et donc à n − 1 arêtes en<br />

question, nous revenons à un arbre à n sommets, et donc à n − 1 arêtes<br />

par l’hypothèse <strong>de</strong> recurrence. Notre arbre à n+1 sommets a donc bien<br />

n arêtes (les n-1 précé<strong>de</strong>ntes plus celle que nous avons enlevée) et nous<br />

concluons par in<strong>du</strong>ction.<br />

L’existence d’une feuille se prouve, par exemple, en considérant un<br />

chemin <strong>de</strong> longueur maximale (pour la bonne définition <strong>de</strong> cet objet,<br />

nous ne considérons que les chemins passant au plus une fois par chaque<br />

arête). Une extremité d’un tel chemin n’aurait pas pu passer auparavent<br />

par ce sommet car notre arbre n’a pas <strong>de</strong> cycle. Et ceci contredirait la<br />

maximalité <strong>du</strong> chemin.


Chapitre 2. GRAPHES PLANAIRES 12<br />

2.3 Autres critères <strong>de</strong> planarisation <strong>de</strong>s <strong>graphe</strong>s<br />

Plusieurs autres critères <strong>de</strong> planarité ont été avancés <strong>de</strong>puis le début<br />

<strong>du</strong> XX e siècle. Nous citerons celui énoncé par le mathématicien polonais<br />

Kazimierz Kuratowski [14] en 1930.<br />

Théorème 2. Un <strong>graphe</strong> est <strong>planaire</strong> s’il ne contient pas <strong>de</strong> subdivision<br />

<strong>de</strong> K5 ou <strong>de</strong> K3,3.<br />

2.4 Notion <strong>de</strong> <strong>du</strong>al d’un <strong>graphe</strong><br />

Cette notion a été intro<strong>du</strong>ite par Whitney en 1933 [26]. Etant donné<br />

un <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong> G, nous pouvons définir un autre <strong>graphe</strong> G ∗ <strong>de</strong> la<br />

manière suivante : A chaque face <strong>de</strong> G, nous faisons correspondre un<br />

sommet f ∗ <strong>de</strong> G ∗ , et à chaque arête e <strong>de</strong> G nous associons e ∗ <strong>de</strong> G ∗ ;<br />

<strong>de</strong>ux sommets f ∗ et g ∗ sont joints par l’arête e ∗ dans G ∗ si et seulement<br />

si les faces correspondantes f et g sont séparées par l’arête e <strong>de</strong> G. Le<br />

<strong>graphe</strong> G ∗ ainsi définit est appelé <strong>du</strong>al géométrique <strong>de</strong> G. En général,<br />

G ∗ est un multi<strong>graphe</strong>, c’est-à-dire qu’entre <strong>de</strong>ux sommets <strong>du</strong> <strong>du</strong>al d’un<br />

<strong>graphe</strong>, il peut y avoir plusieurs arêtes.<br />

Une variante <strong>du</strong> <strong>du</strong>al géométrique d’un <strong>graphe</strong> s’obtient <strong>du</strong> <strong>du</strong>al<br />

précé<strong>de</strong>mment définit en omettant la face infinie : il s’agit <strong>du</strong> <strong>du</strong>al<br />

re<strong>du</strong>it que nous noterons G ′ . L’une <strong>de</strong>s propriétés les plus intéressantes<br />

<strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> la <strong>du</strong>alité est le fait qu’elle met en relation <strong>de</strong>ux notions<br />

essentielles d’un <strong>graphe</strong> : les cycles et les ponts [25].<br />

Les figures ci-après illustrent respectivement un <strong>graphe</strong> et son <strong>du</strong>al<br />

ré<strong>du</strong>it.<br />

Fig. 10 – Un <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong>


Chapitre 2. GRAPHES PLANAIRES 13<br />

Fig. 11 – Le <strong>du</strong>al ré<strong>du</strong>it <strong>du</strong> <strong>graphe</strong> précé<strong>de</strong>nt<br />

Lemme 1. Soit G un <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong><br />

<br />

d(f) = 2|E|<br />

f∈F<br />

Démonstration. Soit G ∗ le <strong>du</strong>al géométrique <strong>de</strong> G<br />

<br />

d(f) = <br />

f∈F<br />

f ∗ ∈V (G ∗ )<br />

d(f ∗ ) = 2|E ∗ | = 2|E|<br />

2.5 Caractérisation <strong>de</strong>s <strong>graphe</strong>s <strong>planaire</strong>s<br />

Corollaire 1. Soit G un <strong>graphe</strong> simple <strong>planaire</strong> connexe ayant au<br />

moins 3 sommets.<br />

m ≤ 3n − 6 . Autrement dit m ∈ O(n)<br />

Démonstration. comme n ≥ 3, le <strong><strong>de</strong>gré</strong> d’une face quelconque <strong>de</strong> G (le<br />

nombre d’arêtes constituant la face) est supérieur ou égal à 3 donc<br />

<br />

d(f) ≥ 3|F |<br />

f∈F<br />

où F désigne l’ensemble <strong>de</strong>s faces <strong>de</strong> G. Or d’après le lemme (1) ,<br />

<br />

d(f) = 2m<br />

f∈F


Chapitre 2. GRAPHES PLANAIRES 14<br />

et par application <strong>du</strong> lemme d’Euler nous avons : n − m + 2m/3 ≥ 2.<br />

Nous en dé<strong>du</strong>isons l’inégalité suivante : m ≤ 3n − 6. L’égalité n’est<br />

obtenue que lorsque le <strong>graphe</strong> est maximal (lorsque l’ajout d’une arête<br />

au <strong>graphe</strong> lui fera perdre sa planarité).<br />

Exploitant la définition <strong>du</strong> <strong>du</strong>al d’un <strong>graphe</strong>, Whitney en 1933,<br />

énonça un autre critère <strong>de</strong> planarité d’un <strong>graphe</strong> :<br />

Théorème 3. ( Whitney 1933) Un <strong>graphe</strong> est <strong>planaire</strong> ssi il admet un<br />

<strong>du</strong>al géométrique.<br />

La véracité <strong>de</strong> ce théorème est établie dans [26]. Nous allons à<br />

présent énoncer l’un <strong>de</strong>s théorèmes les plus remarquables <strong>de</strong> la théorie<br />

<strong>de</strong>s <strong>graphe</strong>s. Nous utiliserons ce théorème au chapitre suivant lorsqu’il<br />

sera question <strong>de</strong> trouver une borne pour le <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une<br />

carte.<br />

Théorème 4. Tout <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong> est 4-coloriable.<br />

2.6 Intérêt <strong>de</strong>s <strong>graphe</strong>s <strong>planaire</strong>s<br />

Les <strong>graphe</strong>s <strong>planaire</strong>s présentent <strong>de</strong>s intérêts particuliers par rapport<br />

aux autres types <strong>de</strong> <strong>graphe</strong>s. Beaucoup <strong>de</strong> problèmes NP-complets appliqués<br />

aux <strong>graphe</strong>s <strong>planaire</strong>s admettent <strong>de</strong>s solutions polynomiales.<br />

Nous citerons entre autre le problème <strong>de</strong> la coupe maximale sur lequel<br />

nous nous attar<strong>de</strong>rons à la section suivante, le problème <strong>de</strong> k-coloriage<br />

donc nous évoquions précé<strong>de</strong>mment le fait qu’il admette une solution<br />

connue avec les <strong>graphe</strong>s <strong>planaire</strong>s (k = 4) et le problème <strong>de</strong> 3-coloriage.<br />

Les <strong>graphe</strong>s <strong>planaire</strong>s sont aussi très facilement programmables car<br />

leur matrice d’adjacence est creuse (corollaire 1) . En se bornant à cette<br />

catégorie <strong>de</strong> <strong>graphe</strong>s nous verrons qu’il est possible <strong>de</strong> trouver une borne<br />

au <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte.


Chapitre III<br />

CALCUL DU DEGRE DE RETOURNEMENT<br />

D’UNE CARTE<br />

3.1 Intro<strong>du</strong>ction<br />

Le <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’un <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong> est utilisé par les<br />

géo<strong>graphe</strong>s à <strong>de</strong>s fins diverses. Nous avons donné quelques une <strong>de</strong> ses applications<br />

au chapitre 1. Dans notre approche, il est question pour nous<br />

dans un premier temps d’exhiber le <strong>du</strong>al ré<strong>du</strong>it G ′ <strong>de</strong> la carte initiale.<br />

Par construction, tout <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong> admet un <strong>graphe</strong> <strong>du</strong>al qui est<br />

lui-même <strong>planaire</strong>. Une fois que nous avons obtenu le <strong>du</strong>al ré<strong>du</strong>it, nous<br />

essaierons <strong>de</strong> trouver le plus grand sous-<strong>graphe</strong> biparti <strong>de</strong> ce <strong>graphe</strong>. Le<br />

nombre d’arêtes n’appartenant pas à ce sous-<strong>graphe</strong> constitue le <strong><strong>de</strong>gré</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>retournement</strong> <strong>du</strong> <strong>graphe</strong> initial.<br />

3.2 Métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> résolution<br />

La première étape consiste à <strong>de</strong>ssiner le <strong>du</strong>al ré<strong>du</strong>it <strong>de</strong> la carte, et<br />

ensuite à éliminer un nombre minimum d’arêtes <strong>de</strong> ce <strong>du</strong>al afin que<br />

ce <strong>de</strong>rnier soit biparti. Comme il n’y a que <strong>de</strong>ux sens d’orientation<br />

possibles d’une face (le sens trigonométrique et le sens <strong>de</strong>s aiguilles <strong>de</strong><br />

la montre), il est donc question <strong>de</strong> trouver le plus grand sous-<strong>graphe</strong><br />

2-coloriable <strong>du</strong> <strong>graphe</strong> <strong>du</strong>al. Dans un premier temps, nous donnerons<br />

une approche mathématique <strong>du</strong> problème, puis nous donnerons une<br />

solution algorithmique.<br />

3.2.1 Approche mathématique<br />

Borne <strong>du</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong><br />

Trouver le plus grand sous-<strong>graphe</strong> biparti d’un <strong>graphe</strong> est un problème<br />

NP-complet [12]. Ce problème a notamment fait l’objet <strong>de</strong> multiples recherches.<br />

Nous citerons à titre d’exemple celles d’Erdös et <strong>de</strong> Brass [13].<br />

Pour un <strong>graphe</strong> G, soit f(G) le nombre maximum d’arêtes appartenant<br />

à un sous-<strong>graphe</strong> biparti <strong>de</strong> G. Pour m ≥ r, soit t(m, r) le nombre<br />

15


Chapitre 3. <strong>Calcul</strong> <strong>du</strong> <strong>de</strong>gre <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte 16<br />

d’arêtes <strong>du</strong> <strong>graphe</strong> complet r-colorable ayant m sommets.<br />

Lemme 2. Soit G = (V, E) un <strong>graphe</strong> m-coloriable avec |E| = e. G<br />

contient alors un sous-<strong>graphe</strong> r-coloriable ayant au moins e t(m,r)<br />

( m<br />

2) arêtes.<br />

En particulier, si G est 2s-coloriable alors<br />

f(G) ≥ s e e<br />

e = +<br />

2s − 1 2 4s − 2<br />

.<br />

Démonstration. Fixons une partition <strong>de</strong> V en m ensembles indépen<strong>de</strong>nts<br />

V1, . . . , Vm et partitionnons ces ensembles en r classes arbitraires, où la<br />

⌋ ensembles Vj Or<br />

classe numéro i contient précisemment ⌊ m+i−1<br />

r<br />

t(m, r) = <br />

1≤i≤j≤r<br />

⌊<br />

m + i − 1 m + j − 1<br />

⌋⌊ ⌋<br />

r r<br />

Pour chaque arête <strong>de</strong> G, les sommets la constituant appartiennent<br />

aux classes distinctes t(m,r)<br />

( m , ce qui implique que le nombre d’arêtes <strong>du</strong><br />

2)<br />

sous-<strong>graphe</strong> r-coloriable <strong>de</strong> G dont les classes <strong>de</strong> couleurs sont celles<br />

citées plus haut est égal à<br />

t(m, r)<br />

e <br />

m<br />

2<br />

Remarque : Dans le cas <strong>de</strong>s <strong>graphe</strong>s <strong>planaire</strong>s, G est 4-coloriable,<br />

donc f(G) ≥ 2<br />

3e et comme le <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong>, le nombre d’arêtes<br />

<strong>du</strong> <strong>du</strong>al re<strong>du</strong>it <strong>de</strong> G est égal au nombre d’arêtes internes <strong>de</strong> G (les arêtes<br />

n’appartenant pas à la face infinie <strong>de</strong> G).<br />

De ce qui précè<strong>de</strong>, nous dé<strong>du</strong>isons le théorème suivant :<br />

Théorème 5. Le <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’un <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong> est au<br />

plus égal au tiers <strong>du</strong> nombre d’arêtes internes <strong>de</strong> la carte.<br />

Par ailleurs, Erdös et Lovász [6] ont montré que si G ne comporte<br />

pas <strong>de</strong> faces triangulaires, alors<br />

f(G) ≥ e<br />

2 log e 1<br />

+ Ω(e 3( ) 3)<br />

2 log e log e


Chapitre 3. <strong>Calcul</strong> <strong>du</strong> <strong>de</strong>gre <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte 17<br />

Cette borne a d’ailleurs été améliorée par Poljak et Tuza [18], et plus<br />

tard par Shearer [22] qui a montré que<br />

f(G) ≥ e<br />

3<br />

+ Ω(e 4)<br />

2<br />

Finalement Noga [2] a montré que si le <strong>graphe</strong> ne contient pas <strong>de</strong> faces<br />

triangulaires,<br />

f(G) ≥ e<br />

2 + c′ e 4<br />

5<br />

3.2.1.1 Les cycles <strong>de</strong> longueur impaire d’une carte<br />

Tout en remarquant que rendre un <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong> biparti consiste à<br />

détecter et à supprimer les cycles <strong>de</strong> longueur impaire, nous donnerons<br />

une relation entre le <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> et le nombre <strong>de</strong> cycles <strong>de</strong><br />

longueur impaire disjoints <strong>de</strong> la carte.<br />

3.2.1.2 La propriété d’Erdös-Posá<br />

Soit τodd(G) le nombre d’arêtes minimum à supprimer d’un <strong>graphe</strong><br />

pour le rendre 2-coloriable, νodd(G) le nombre maximum <strong>de</strong> cycles <strong>de</strong><br />

longueur impaire disjoints <strong>du</strong> <strong>graphe</strong>. La propriété d’Erdös-Posa [24]<br />

est la suivante : τodd(G) est borné par une fonction <strong>de</strong> νodd(G)<br />

3.2.1.3 La conjecture <strong>de</strong> Brass<br />

Soit G un <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong>, τodd(G) ≤ 2 νodd(G). La veracité <strong>de</strong> cette<br />

conjecture est établie dans [13].<br />

Théorème 6. Pour chaque entier k ≥ 1, il existe un <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong><br />

3-connexe G avec τodd(G) = 2k et νodd(G) = k.<br />

Remarquons que si nous n’avions pas tenu compte <strong>de</strong> la contrainte<br />

que G est 3-connexe, le théorème précé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>viendrait trivial car il<br />

nous aurait suffit <strong>de</strong> considérer un ensemble disjoint <strong>de</strong> k copies <strong>de</strong> K4<br />

Démonstration. Soit k un entier fixe tel que stipulé par les hypothèses<br />

<strong>du</strong> théorème. Soit G un <strong>graphe</strong> 3-connexe quandrangulé (toutes les<br />

faces ont exactement 4 arêtes) avec au moins k sommets <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong> 3.


Chapitre 3. <strong>Calcul</strong> <strong>du</strong> <strong>de</strong>gre <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte 18<br />

Remplaçons les k sommets <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong> 3 par <strong>de</strong>s gadgets. Soit G ′ le <strong>graphe</strong><br />

obtenu, G ′ est 3-connexe, supposons que τodd(G ′ ) = 2k et<br />

νodd(G ′ ) = k . D’où le fait qu’au moins 2k arêtes doivent être supprimées<br />

afin <strong>de</strong> rendre G ′ biparti. Donc τodd(G ′ ) ≥ 2k. Par ailleurs, si chacune<br />

<strong>de</strong>s k gadgets (celle inci<strong>de</strong>nte aux arêtes a et b) sont supprimées, le<br />

<strong>graphe</strong> ainsi obtenu est biparti. D’où τodd(G ′ ) ≤ 2k et νodd(G ′ ) = 2k.<br />

Ce qui signifie que chaque cycle <strong>de</strong> longueur impaire contient l’arête a<br />

ou l’arête b appartenant à l’une <strong>de</strong>s gadgets. En conséquence, chaque<br />

cycle <strong>de</strong> longueur impaire contient au moins l’une <strong>de</strong>s gadgets et 2<br />

sommets <strong>de</strong> leur triangle interne. G ′ n’a donc pas k + 1 cycles disjoints<br />

<strong>de</strong> longueur impaire. Ainsi τodd(G ′ ) ≤ k chaque gadget disjointe contient<br />

un cycle <strong>de</strong> longueur impaire et τodd(G ′ ) ≥ k.<br />

3.2.2 Approche algorithmique<br />

3.2.2.1 Préambule<br />

Dans la section précé<strong>de</strong>nte, nous avons borné le <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong><br />

d’une carte. Nous allons à présent trouver sa valeur exacte.<br />

Enonçons tout d’abord les cinq résultats fondamentaux <strong>de</strong> notre approche.<br />

Théorème 7. Une carte est à zéro <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> ssi son <strong>du</strong>al<br />

ré<strong>du</strong>it est biparti.<br />

Démonstration. Si la carte est à zéro <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong>, cela signifie<br />

que la carte ne contient aucune arête orientée dans 2 sens. Donc<br />

toutes les faces adjacentes <strong>de</strong> la carte ont <strong>de</strong>s orientations différentes.<br />

Ce qui entraîne que le <strong>du</strong>al ré<strong>du</strong>it est biparti. De l’autre côté, si le <strong>du</strong>al<br />

ré<strong>du</strong>it est biparti, l’ensemble <strong>de</strong>s sommets <strong>du</strong> <strong>du</strong>al ré<strong>du</strong>it peut être partitionné<br />

en 2 classes. Ces classes peuvent par exemple représenter les<br />

sommets coloriés en noir par exemple et ceux coloriés en blanc. Ce qui<br />

signifie que toutes les faces adjacentes <strong>du</strong> <strong>graphe</strong> initial sont orientées<br />

dans <strong>de</strong>ux sens différents.<br />

Théorème 8. Un <strong>graphe</strong> est biparti ssi il ne comporte pas <strong>de</strong> cycle <strong>de</strong><br />

longueur impaire.<br />

Démonstration. Supposons que G soit biparti. L’ensemble <strong>de</strong> sommets<br />

<strong>de</strong> G constitue une 2-partition (X, Y ). Soit C = v0, v1, . . . , vk, v0 un


Chapitre 3. <strong>Calcul</strong> <strong>du</strong> <strong>de</strong>gre <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte 19<br />

cycle <strong>de</strong> G. Sans nuire à la généralité, supposons que v0 ∈ X Puisque<br />

v0v1 ∈ E et que G soit biparti, v1 ∈ Y . Similairement, v2 ∈ X , v2i ∈ X<br />

et v2i+1 ∈ Y . Comme v0 ∈ X, vk ∈ Y ⇒ k = 2i + 1. ce qui signifie que<br />

C <strong>de</strong> longueur paire. Il nous faut à présent montrer la propriété inverse<br />

avec les <strong>graphe</strong>s connexes. Soit G un <strong>graphe</strong> connexe ne contenant<br />

pas <strong>de</strong> cycles <strong>de</strong> longueur impaire, choisissons un sommet quelconque<br />

u et définissons une partition (X, Y ) <strong>de</strong> V <strong>de</strong> la manière suivante :<br />

X = { x ∈ V | d(u, x) est paire } Y = { y ∈ V | d(u, y) est impaire }.<br />

Montrons que (X, Y ) est une 2-partition <strong>de</strong> G. Soient u et w <strong>de</strong>ux<br />

sommets <strong>de</strong> X. Soient P le plus court chemin joignant u à v et Q le<br />

plus court chemin joignant u à w. Soit u1 le <strong>de</strong>rnier sommet commun<br />

à P et à Q. Puisque P et Q sont les plus courts chemins, les parties<br />

(u, u1) <strong>de</strong> P et Q sont les plus courts chemins joignant u à u1, et ont<br />

par conséquent la même longueur. Comme les longueurs <strong>de</strong> P et Q<br />

sont paires, la longueur <strong>de</strong> la partie P 1 constituée <strong>du</strong> chemin (u1, w)<br />

doivent avoir la même parité. Il s’en suit que le chemin (v, w)P −1<br />

1 Q1 est<br />

<strong>de</strong> longueur paire. Si v joignait v à w, alors P −1<br />

1<br />

Qwv serait un cycle <strong>de</strong><br />

longueur impaire. Ce qui contredirait l’hypothèse. Ainsi, aucune paire<br />

<strong>de</strong> sommets <strong>de</strong> X n’est adjacente, i<strong>de</strong>m pour les sommets <strong>de</strong> Y .<br />

Théorème 9. Le nombre <strong>de</strong> sommets <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong> impair d’une carte est<br />

toujours pair.<br />

Démonstration. Soient V1 et V2 désignant respectivement les ensembles<br />

<strong>de</strong>s sommets <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong> impair et pair. Alors,<br />

<br />

d(v) + <br />

d(v) = <br />

d(v) = 2|E|<br />

v∈V1<br />

v∈V2<br />

v∈V<br />

qui est pair. Puisque <br />

<br />

d(v) est paire, il s’en suit que v∈V2 v∈V1 d(v)<br />

est aussi paire et |V1| est pair.<br />

Théorème 10. Un <strong>graphe</strong> G est biparti ssi son <strong>du</strong>al géométrique est<br />

eulérien (tous les sommets sont <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong> pair).<br />

Démonstration. Si G est biparti, tous ses cycles sont pairs et les circuits<br />

faciaux sont <strong>de</strong> longueur paire, donc <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong> pair. Chaque sommet <strong>du</strong><br />

<strong>du</strong>al correspond à une face <strong>de</strong> G et donc <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong> pair G ∗ est donc<br />

eulérien. Supposons que G ∗ soit eulérien, soit C un cycle <strong>de</strong> G. Supposons<br />

que C soit <strong>de</strong> longueur paire et montrons que G est biparti. Soit


Chapitre 3. <strong>Calcul</strong> <strong>du</strong> <strong>de</strong>gre <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte 20<br />

F1, . . . , Fk les faces internes <strong>de</strong> C et Ec <br />

les arêtes <strong>de</strong> G frontalières à C.<br />

<strong>de</strong>g(Fi) compte alors chaque arête <strong>de</strong> C une fois et chaque arête <strong>de</strong><br />

Ec <strong>de</strong>ux fois, ainsi k i=1 <strong>de</strong>g(Fi) = |C| + 2|Ec| est paire. Mais comme<br />

|Ec| est paire, |C| l’est aussi.<br />

Lemme 3. ( Lemme d’Euler 1766) Un <strong>graphe</strong> est eulérien ssi tous ses<br />

sommets sont <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong> pair.<br />

Après avoir énonçé les cinq résultats fondamentaux <strong>de</strong> notre approche,<br />

nous allons la détailler en profon<strong>de</strong>ur.<br />

3.2.2.2 Méthodologie<br />

Soit à déterminer le <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte K, nous allons<br />

re<strong>du</strong>ire ce problème en une série d’autres problèmes dont une solution<br />

polynomiale est connue. De prime à bord, s’appuyant sur le théorème 7,<br />

il est question pour nous après avoir exhibé le <strong>du</strong>al ré<strong>du</strong>it <strong>de</strong> K, <strong>de</strong><br />

trouver le nombre minimum d’arêtes à supprimer pour le rendre biparti.<br />

Puisque les arêtes <strong>du</strong> <strong>du</strong>al ré<strong>du</strong>it indiquent les frontières entre les faces<br />

<strong>de</strong> K, ce nombre minimum est donc égal au <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong><br />

<strong>de</strong> K. En s’inspirant <strong>du</strong> théorème 8, notre tâche consistera à détecter<br />

et à supprimer un nombre minimum d’arêtes afin que le <strong>du</strong>al ré<strong>du</strong>it<br />

<strong>de</strong> K ne comporte plus <strong>de</strong> cycles <strong>de</strong> longueur impaire. Tirant profit <strong>du</strong><br />

théorème 3, nous chercherons à supprimer un nombre minimum d’arêtes<br />

afin <strong>de</strong> rendre le <strong>du</strong>al géométrique G ′ <strong>de</strong> K eulérien. Pour faire face à ce<br />

<strong>de</strong>rnier problème, Hadlock [11] s’est inspiré <strong>de</strong> la résolution <strong>du</strong> T-join<br />

problem [28] pour dire que rendre un <strong>graphe</strong> eulerien revient à trouver<br />

le couplage parfait <strong>de</strong> poids minimum <strong>du</strong> <strong>graphe</strong> complet et <strong>de</strong> celui<br />

<strong>du</strong> <strong>graphe</strong> constitué <strong>de</strong>s sommets <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong> impair <strong>du</strong> <strong>du</strong>al géométrique.<br />

D’après le lemme 3, ce <strong>graphe</strong> complet aura toujours un nombre pair<br />

<strong>de</strong> sommets. Donc, le cardinal <strong>du</strong> couplage parfait <strong>de</strong> poids minimum<br />

sera égal à n<br />

2 .<br />

3.2.2.3 Max-cut est NP-<strong>du</strong>r<br />

Nous allons tout d’abord montrer que le problème max-cut est NP<strong>du</strong>r<br />

[3]. Pour cela, nous allons montrer qu’un problème NP-<strong>du</strong>r connu<br />

peut se ré<strong>du</strong>ire en temps polynomial au problème <strong>de</strong> la coupe maximale.


Chapitre 3. <strong>Calcul</strong> <strong>du</strong> <strong>de</strong>gre <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte 21<br />

Definition 2. Nous utiliserons une variante <strong>du</strong> problème SAT, en occurence<br />

3-SAT appelé (NAE-3SAT , Not Equal -3-SAT). Une instance<br />

<strong>de</strong> NAE-3SAT est un ensemble X <strong>de</strong> variables et une collection C <strong>de</strong><br />

clauses sur X telle que chaque clause possè<strong>de</strong> trois litteraux. Y’a t-il un<br />

agencement booléen <strong>de</strong> X tel que chaque clause <strong>de</strong> C ait au moins un<br />

littéral prenant la valeur Vrai et au moins un litteral prenant la valeur<br />

Faux ? Ainsi, NAE-3-SAT est i<strong>de</strong>ntique à 3-SAT, hormis le fait que<br />

nous ayons tous les 3 litteraux d’une clause prenant la valeur Faux.<br />

Théorème 11. Max-cut est NP-<strong>du</strong>r<br />

Démonstration. Nous allons montrer que NAE-3-SAT peut se ré<strong>du</strong>ire<br />

à max-cut. Etant donné une instance <strong>de</strong> NAE-3-SAT, construisons un<br />

<strong>graphe</strong> G <strong>de</strong> la manière suivante : ajoutons une arête xi, xi pour chaque<br />

variable xi, connectons les 3 littéraux <strong>de</strong> cette clause <strong>de</strong> façon triangulaire,<br />

ceci aura pour effet <strong>de</strong> créer une arête multiple si la même paire <strong>de</strong><br />

litteraux se trouve dans plus d’une clause. Soit G le <strong>graphe</strong> ainsi obtenu.<br />

G a n + 3m arêtes. Une coupe <strong>de</strong> G aura au plus 2<br />

3<br />

arêtes d’un triangle<br />

comme isthme, donc une coupe <strong>de</strong> G aura au plus n + 2m isthmes.<br />

Nous pouvons affirmer qu’une instance <strong>de</strong> NAE-3-SAT est satisfaisable<br />

ssi G possè<strong>de</strong> une coupe à n + 2m arêtes. En supposant que G possè<strong>de</strong><br />

une telle coupe (C, C), nécessairement toutes les arêtes xi, xi doivent<br />

être contenues dans la coupe. De plus, dans chaque clause triangulaire,<br />

au moins un littéral doit être dans C et un autre dans C. Nous avons<br />

ainsi exhibé la solution pour l’instance NAE-3-SAT en fixant à xi la<br />

valeur Vrai ssi xi ∈ C ; ceci nous permet d’affirmer qu’au moins un<br />

litteral et au plus 2 littéraux par clause ont la valeur Vrai. De l’autre<br />

côté, étant donné une solution <strong>de</strong> NAE-3-SAT, soit C l’ensemble <strong>de</strong><br />

tous les litteraux ayant la valeur Vrai. Puisque toutes les clauses sont<br />

satisfaisables, 2 arêtes <strong>de</strong> chaque clause triangulaire appartiennent à la<br />

coupe. Comme xi et xi ont <strong>de</strong>s valeurs différentes, nous concluons que<br />

toute arête (xi, xi) appartient à la coupe et que celle-ci a une taille <strong>de</strong><br />

2m + n comme initialement souhaité.


Chapitre 3. <strong>Calcul</strong> <strong>du</strong> <strong>de</strong>gre <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte 22<br />

3.3 Transformations <strong>du</strong> problème Max-Cut<br />

3.3.1 Transformation 1<br />

Partons <strong>de</strong> la carte K et trouvons son <strong>du</strong>al ré<strong>du</strong>it G ′ . Il est à présent<br />

question <strong>de</strong> trouver le nombre minimum d’arêtes dont la suppression<br />

éliminerait tous les cycles <strong>de</strong> longueur impaire.<br />

3.3.2 Transformation 2<br />

G ′ ne sera biparti que si son <strong>du</strong>al géométrique Gd est eulérien. D’où<br />

le problème <strong>de</strong> trouver le nombre minimum d’arêtes à supprimer <strong>de</strong> Gd<br />

pour le rendre eulérien.<br />

3.3.3 Transformation 3<br />

A ce sta<strong>de</strong>, il est question d’éliminer un nombre minimum d’arêtes<br />

pour que tous les sommets <strong>du</strong> <strong>du</strong>al géométrique soient <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong> pair.<br />

Nous qualifierons <strong>de</strong> couverture <strong>de</strong> sommets impairs un ensemble d’arêtes<br />

dont la suppression nous donnera un <strong>graphe</strong> eulérien. Une observation<br />

cruciale caractérisant la couverture <strong>de</strong> sommets impairs se tra<strong>du</strong>it par<br />

le lemme suivant :<br />

Lemme 4. Pour un ensemble d’arêtes P d’un <strong>graphe</strong> quelconque G, P<br />

est une couverture minimum <strong>de</strong> sommets <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong> impair ssi il constitue<br />

une collection d’arêtes disjointes <strong>de</strong> chemins formés en parcourant les<br />

sommets <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong> impair <strong>de</strong> G, utilisant chaque sommet une et seule<br />

fois <strong>de</strong> façon à minimiser la somme totale <strong>de</strong> la longueur <strong>de</strong>s chemins.<br />

Démonstration. Soit P une couverture minimum <strong>de</strong> sommets impairs<br />

d’un <strong>graphe</strong> G. Si H est le sous-<strong>graphe</strong> résultant <strong>de</strong> la suppression <strong>de</strong> P<br />

dans G, H est eulérien, donc un sommet aura la même parité dans P et<br />

dans G. Dans chaque composant <strong>du</strong> <strong>graphe</strong>, il doit y avoir un nombre<br />

pair <strong>de</strong> sommets impairs (d’après le théorème 9) d’où l’assertion selon<br />

laquelle chaque sommet impair <strong>de</strong> P est adjacent à un autre. Supprimons<br />

le chemin joignant une paire <strong>de</strong> sommets impairs à la fois dans P<br />

et G afin d’obtenir les sous-<strong>graphe</strong>s P1 et G1. P1 est une couverture <strong>de</strong><br />

sommets impairs pour G1 puisque <strong>de</strong> sa suppression résulte le <strong>graphe</strong><br />

H. Chaque sommet a la même parité dans P1 que dans G1. Partant <strong>de</strong> P


Chapitre 3. <strong>Calcul</strong> <strong>du</strong> <strong>de</strong>gre <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte 23<br />

à P1, le nombre <strong>de</strong> sommets impairs a été ré<strong>du</strong>it <strong>de</strong> moitié. En répétant<br />

le processus un nombre fini <strong>de</strong> fois, nous obtiendrons H. Puisque chaque<br />

sommet a la même parité dans Gi et dans Pi, Gi est eulérien. Or, par<br />

hypothèse P est minimal, Gi = H et Pi = (V, φ) (pas d’arêtes). Ainsi, P<br />

est une collection d’arêtes disjointes <strong>de</strong> chemins ayant <strong>de</strong>s sommets impairs<br />

<strong>de</strong> G, chaque sommet étant utilisé une et une seule fois. La somme<br />

<strong>de</strong>s longueurs <strong>de</strong> chemin est minimale puisque P l’est aussi. Supposons<br />

que P possè<strong>de</strong> une collection <strong>de</strong> chemins d’arêtes disjointes constituée<br />

uniquement <strong>de</strong>s sommets impairs, utilisant chaque sommet une seule<br />

fois, et la somme minimum <strong>de</strong>s longueurs <strong>de</strong> chemins. Supprimons P<br />

<strong>de</strong> G, un chemin à la fois. Soit H le sous-<strong>graphe</strong> obtenu. La suppression<br />

<strong>de</strong> chaque chemin transforme les sommets <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong> impair, mais elle<br />

n’affecte absolument pas ceux <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong> pair. Comme chaque sommet<br />

impair <strong>de</strong> G est utilisé une seule fois, il est donc pair dans H, ainsi P est<br />

une couverture <strong>de</strong> sommet impair. P est minimale puisque la somme<br />

<strong>de</strong>s longueurs <strong>de</strong>s chemins l’est aussi.<br />

3.3.4 Transformation 4<br />

Trouver le plus court chemin entre une paire <strong>de</strong> sommets est très<br />

simple. Ainsi, pour trouver la couverture minimale <strong>de</strong> sommet <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong><br />

impair, nous <strong>de</strong>vons considérer toutes les paires (vi, wi) et choisir celle<br />

dont les poids totaux <strong>de</strong>s plus courts chemins sont minimales. Ce qui<br />

parait simple à résoudre en tenant compte <strong>de</strong>s techniques <strong>du</strong> couplage.<br />

Pour mémoire, un couplage parfait est un sous-ensemble M <strong>de</strong>s arêtes<br />

tel qu’aucune paire d’arêtes M n’a le même sommet, <strong>de</strong> plus tous les<br />

sommets <strong>de</strong> G sont saturés par M. Un sommet est dit saturé par un<br />

couplage M ssi une arête inci<strong>de</strong>nte au sommet appartient à M. La<br />

meilleure paire <strong>de</strong>s sommets impairs peut donc à présent être calculée<br />

<strong>de</strong> la manière suivante : Definissons un <strong>graphe</strong> complet K2k, contenant<br />

les sommets impairs <strong>de</strong> Gd, pour chaque sommet v <strong>de</strong> Gd, nous avons<br />

donc un sommet correspondant dans K2k, que nous appellerons v. Si<br />

(u, v) est une arête <strong>de</strong> K2k, alors l’ensemble w(u, v) est la longueur <strong>du</strong><br />

plus court chemin joignant les sommets u à v dans Gd. A partir <strong>de</strong><br />

la définition <strong>du</strong> couplage parfait <strong>de</strong> poids minimum, il s’en suit que la<br />

meilleure façon d’apparier les sommets <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong> impair correspond au<br />

couplage parfait <strong>de</strong> poids minimum dans K2k. Trouver un tel couplage


Chapitre 3. <strong>Calcul</strong> <strong>du</strong> <strong>de</strong>gre <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte 24<br />

n’est pas trivial mais nous pouvons le faire en temps polynomial. Ce<br />

problème a été largement étudié par les scientifiques. Edmonds [5] a<br />

montré qu’il pouvait être résolu en O(n 4 ). Gabow [9] a montré que cet<br />

algorithme pouvait s’exécuter en O(n 3 ).<br />

3.3.5 Transformations inverses<br />

Nous allons à présent passer en revue la métho<strong>de</strong> <strong>du</strong> calcul <strong>du</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte.<br />

1. <strong>Calcul</strong> <strong>de</strong>s poids <strong>de</strong>s arêtes <strong>du</strong> <strong>graphe</strong>s complet K2k. Ceci peut s’effectuer<br />

à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’algorithme <strong>de</strong> Floyd-Warshall [27] qui s’exécute<br />

en O(n 3 ).<br />

2. Trouver le couplage parfait <strong>de</strong> poids minimum <strong>de</strong> K2k. Ceci s’effectue<br />

en O(n 3 ).<br />

3. Ce couplage nous fournit <strong>de</strong>s indications sur les arêtes à supprimer<br />

<strong>de</strong> Gd pour le rendre eulérien. Soit P l’union <strong>de</strong>s plus courts<br />

chemins entre les différentes paires. Le poids total <strong>du</strong> couplage est<br />

égal au <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> <strong>de</strong> K.<br />

4. P constitue l’ensemble minimum d’arêtes dont la suppression <strong>de</strong><br />

Gd le rend eulérien.<br />

5. Considérons les arêtes <strong>du</strong>ales <strong>de</strong> P, soit Ec l’ensemble <strong>de</strong>s arêtes.<br />

6. Ec est l’ensemble minimum d’arêtes dont la suppression <strong>de</strong> G ′ le<br />

rend biparti.<br />

7. Les arêtes <strong>du</strong>ales <strong>de</strong> Ec constituent les arêtes orientées à double<br />

sens <strong>de</strong> la carte K.<br />

3.4 <strong>Calcul</strong> <strong>du</strong> couplage parfait <strong>de</strong> poids minimum<br />

Nous allons tout d’abord définir les notions <strong>de</strong> base qui seront utilisées<br />

dans la définition <strong>de</strong> l’algorithme d’Edmonds.<br />

Definition 3. Un sommet S est saturé par rapport à un couplage M<br />

ssi il existe une arête appartenant à M dont S en fait partie.<br />

Un chemin alternant par rapport à un couplage M est un chemin dont<br />

les arêtes appartiennent ou non alternativement au couplage M.<br />

Un chemin augmentant par rapport à un couplage M est un chemin


Chapitre 3. <strong>Calcul</strong> <strong>du</strong> <strong>de</strong>gre <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte 25<br />

alternant qui commence et se termine par <strong>de</strong>s sommets non saturés par<br />

M.<br />

Un bouton est un chemin alternant formant un cycle <strong>de</strong> longueur impaire.<br />

Il est à noter que dans un tel cycle, il existe un sommet inci<strong>de</strong>nt<br />

à <strong>de</strong>ux arêtes n’appartenant pas à M. Ce sommet est appelé base <strong>du</strong><br />

bouton<br />

Soit P un ensemble <strong>de</strong> cardinalité paire <strong>de</strong> points <strong>du</strong> plan. A chaque<br />

étape <strong>de</strong> l’algorithme, nous avons :<br />

– un cercle <strong>de</strong> rayon ru et <strong>de</strong> centre u ∈ P<br />

– un fossé <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur ws ≥ 0 contenant <strong>de</strong>s sous-ensembles <strong>de</strong><br />

cardinalité impaire S ⊆ P , avec 3 ≤ |S| ≤ |P | − 3.<br />

– un ensemble L <strong>de</strong> lignes joignant <strong>de</strong>ux points. Chacune <strong>de</strong> ces<br />

lignes est caractérisée par la relation :<br />

ru + rv + {ws : Su,v ∈ ϑ(S)} = d(u, v)<br />

– un couplage M ⊆ L<br />

– chaque fossé entoure un bouton qui contient un nombre impair<br />

d’objets. Chaque objet est soit un point <strong>du</strong> plan soit un bouton <strong>de</strong><br />

plus petite taille. Ces objets, que nous appelerons cercle ou fossé,<br />

sont joints <strong>de</strong> façon circulaire par les lignes <strong>de</strong> L. Tous les points<br />

<strong>de</strong> chaque bouton sont adjacents, exception faite <strong>de</strong> la base <strong>du</strong><br />

bouton. Cette base est soit non saturée, soit adjacente à un point<br />

n’appartenant pas au même bouton.<br />

– si 2 points sont saturés par M, alors les 2 cercles excentrés les<br />

contenant sont aussi adjacents.<br />

– chaque cercle excentré est soit isolé, soit en jonction avec un autre<br />

cercle excentré.<br />

– certains cercles excentrés non saturés constituent les racines <strong>de</strong>s<br />

arbres.<br />

– chaque arbre contient exactement une racine, et un ensemble <strong>de</strong><br />

couples <strong>de</strong> cercles excentrés, constituent un arbre alternant.<br />

– Etendre/retréssir un arbre T, consiste à incrémenter (décrémenter),<br />

la profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> chaque cercle excentré <strong>de</strong> T qui est situé à une<br />

distance <strong>de</strong> longueur paire (impaire) <strong>de</strong> la racine.


Chapitre 3. <strong>Calcul</strong> <strong>du</strong> <strong>de</strong>gre <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte 26<br />

3.4.1 Programme linéaire<br />

Soit P un ensemble <strong>de</strong> cardinalité paire <strong>de</strong> points <strong>du</strong> plan. Nous<br />

allons décrire un algorithme qui trouve une solution binaire au programme<br />

linéaire ci-après. Puisque tous les couplages parfaits <strong>de</strong> P correspon<strong>de</strong>nt<br />

aux solutions probables, la solution trouvée correspond au<br />

couplage parfait <strong>de</strong> poids minimum <strong>de</strong> P. Le programme linéaire est<br />

donc :<br />

min dx<br />

x(ϑ(u)) = 1, ∀u ∈ P<br />

x(ϑ(S)) ≥ 1, ∀S ⊆ P, |S| impair<br />

xuv ≥ 0, pour u, v ∈ P, u = v<br />

Ici, les variables x = (xuv : u, v ∈ P, u = v), et d = d(u, v) : u, v ∈<br />

P, u = v représentent les distances entre les points. ϑ(S) dénote l’ensemble<br />

<strong>de</strong> tous les couples (u, v) ∈ P tel qu’exactement un couple<br />

appartient à S. Nous écrirons ϑ(u) pour ϑ({u}) et x(ϑ(S)) signifiera<br />

{ws : u, v ∈ ϑ(S)}. Nous interpreterons xuv = 1 par le fait que les<br />

points u et u sont adjacents et xuv = 0 signifiera que ces points ne sont<br />

pas adjacents.<br />

Il existe une variable <strong>du</strong>ale ru pour chaque u ∈ P que nous interpreterons<br />

comme étant le rayon <strong>du</strong> cercle <strong>de</strong> centre u. Il existe aussi une<br />

variable wS pour chaque sous-ensemble <strong>de</strong> cardinalité impaire S ⊆ P<br />

dont nous interpreterons comme la profon<strong>de</strong>ur <strong>du</strong> fossé contenant les<br />

points <strong>de</strong> S. Le programme linéaire <strong>du</strong>al est défini <strong>de</strong> la manière suivante<br />

:<br />

max {ru : u ∈ P } + {wS : S ⊆ P, |S| impair }<br />

ru + rv + {wS : u, v ∈ ϑ(S)} ≤ d(u, v), ∀u, v ∈ P, u = v<br />

wS ≥ 0, ∀S ⊆ P, |S| impair<br />

Si |P | est pair, l’algorithme s’arrête toujours et pro<strong>du</strong>it une solution optimale<br />

<strong>de</strong> x, et aussi une solution <strong>du</strong>ale (r, w) . L’optimalité est vérifiée<br />

en observant que x et (r, w) sont <strong>de</strong>s solutions possibles et les conditions<br />

complémentaires suivantes sont respectées :


Chapitre 3. <strong>Calcul</strong> <strong>du</strong> <strong>de</strong>gre <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte 27<br />

– si xuv ≥ 0, alors ru+rv+ {ws : u, v ∈ ϑ(S)} = d(u, v) (Littéralement<br />

si <strong>de</strong>ux points sont adjacents alors leurs cercles et leurs fossés sont<br />

tangents).<br />

– Si wS ≥ 0, alors x(ϑ(S)) = 1. (Littéralement, tous les fossés <strong>de</strong><br />

profon<strong>de</strong>ur positive sont traversés exactement une fois.)<br />

Nous allons à présent décrire l’algorithme d’Edmonds. Mais auparavent,<br />

énonçons le lemme fondamental <strong>de</strong> cet algorithme.<br />

Lemme 5. (Lemme <strong>de</strong> Berge) Un couplage M est dit maximal ssi il<br />

n’existe pas <strong>de</strong> <strong>de</strong> chemins augmentants dans le <strong>graphe</strong>.<br />

. La véracité <strong>de</strong> ce lemme est établie dans [3]. L’idée principale <strong>de</strong><br />

l’algorithme d’Edmonds est donc <strong>de</strong> chercher <strong>de</strong>s chemins augmentant<br />

dans le <strong>graphe</strong> G. L’algorithme s’arrête lorsqu’il n’existe plus <strong>de</strong> chemins<br />

augmentant. Le couplage ainsi obtenu est maximal.<br />

Un chemin augmentant peut être trouvé en explorant les arbres <strong>de</strong><br />

recherches dont la racine est un sommet non saturé par le couplage.<br />

Pendant la recherche d’un chemin augmentant, un bouton peut être<br />

découvert, à ce niveau tous les sommets <strong>du</strong> cycle sont ré<strong>du</strong>its à un<br />

unique supersommet.<br />

L’observation importante faite par Edmonds est que le <strong>graphe</strong><br />

ré<strong>du</strong>it possè<strong>de</strong> un chemin augmentant ssi le <strong>graphe</strong> original en<br />

possè<strong>de</strong> aussi.<br />

3.4.2 L’algorithme d’Edmonds<br />

Etape 0 : En entrée, nous avons les points <strong>du</strong> plan P . On initialise<br />

les rayons <strong>de</strong> tous les cercles à la valeur nulle. (Alternativement, on<br />

aurait pu initialiser les rayons ru à la moitié <strong>de</strong> la distance <strong>du</strong> point le<br />

plus proche). Initialement, il n’y a pas <strong>de</strong> boutons ou fossés. Le couplage<br />

courant M et l’ensemble <strong>de</strong>s lignes sont tous <strong>de</strong>ux vi<strong>de</strong>s.<br />

Etape 1 : Si tous les cercles excentrés et les fossés sont adjacents, alors<br />

STOP le couplage M est parfait.<br />

Sinon choisir au moins un <strong>de</strong>s cercles excentrés non saturés par M ou<br />

les fossés et en faire la racine <strong>de</strong>s arbres. Chaque arbre construit lors<br />

d’une itération précé<strong>de</strong>nte est conservé.<br />

Etape 2 : Etendre/retrécir tous les arbres jusqu’à ce que l’une <strong>de</strong>s situations<br />

ci-après se présente :


Chapitre 3. <strong>Calcul</strong> <strong>du</strong> <strong>de</strong>gre <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte 28<br />

1. La profon<strong>de</strong>ur d’un fossé retrécit W est nulle. Dans ce cas, le bouton<br />

W est vi<strong>de</strong>. Les cercles/fossés entouré par W remplaceront<br />

W dans T ; ces cercles/fossés forment le chemin qui sera choisi <strong>de</strong><br />

telle enseigne que le nouvel arbre soit toujours alternant. Repeter<br />

l’étape 2.<br />

2. Un cercle/fossé éten<strong>du</strong> R à partir <strong>de</strong> l’un <strong>de</strong>s arbres T touche un<br />

autre cercle/fossé excentré R ′<br />

. Ajouter à L l’arête joignant les <strong>de</strong>ux<br />

points ainsi touchés.<br />

(a) R et R ′<br />

appartiennent au même arbre T . Nous construisons<br />

un nouveau bouton B en tracant le chemin arrière <strong>de</strong> la racine<br />

<strong>de</strong> l’arbre T. Un nouveau fossé W <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur nulle entoure<br />

tous les cercles/fossés <strong>de</strong> B. Modifier T en remplaçant tous les<br />

cercles/fossés <strong>de</strong> B par un nouveau fossé W . Repeter l’étape<br />

2.<br />

(b) Le cercle/fossé R ′<br />

est non saturé ou appartient à un arbre<br />

T ′<br />

= T . Aller à l’étape 3.<br />

Etape 3 : Nous avons ainsi trouvé un chemin augmentant joignant un<br />

sommet non saturé (la racine <strong>de</strong> T) à un autre sommet non saturé <strong>de</strong><br />

R ′<br />

(la racine <strong>de</strong> l’arbre T ′<br />

). Nous effectuons une traversée <strong>de</strong> T à R en<br />

allant vers sa racine. Si pendant cette traversée un bouton est rencontré,<br />

alors nous le contournons dans la direction qui constituera un chemin<br />

alternant. (Si un autre arbre T ′<br />

est impliqué dans la traversée, alors<br />

nous en ferons <strong>de</strong> même pour cet arbre, et nous joindrons les <strong>de</strong>ux<br />

chemins afin d’obtenir un chemin alternant.) Finalement, nous avons<br />

augmenté le couplage M. Démanteler les arbres T (et T’). Retourner à<br />

l’étape 1.<br />

3.4.3 Analyse <strong>de</strong> l’algorithme<br />

Supposons que le nombre <strong>de</strong> points que nous avions au départ est<br />

égal à n. Puisque les fossés ne se coupent jamais, nous pouvons affirmer<br />

sans risque <strong>de</strong> nous tromper que le nombre maximum <strong>de</strong> fossés que nous<br />

obtiendrons sera égale à n − 1.<br />

L’étape 3 et l’étape 1 sont exécutées au plus O(n) fois puisque chaque<br />

augmentation incrémente le nombre <strong>de</strong> points saturés <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux unités.


Chapitre 3. <strong>Calcul</strong> <strong>du</strong> <strong>de</strong>gre <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte 29<br />

L’étape 2 est repétée au plus O(n) fois avant d’aller à l’étape 3. Ceci<br />

parce que chaque nouveau bouton formé dans le sous-cas 2-a continue<br />

d’agrandir l’arbre T et ne sera pas re<strong>du</strong>it au néant tant que T existe.<br />

Ainsi le sous-cas 2-a ne sera exécuté qu’au plus O(n) fois entre les<br />

différentes augmentations. Comme le sous-cas 2-b diminue le nombre<br />

total <strong>de</strong> boutons, il sera repété au plus n − 1 fois plus le nombre <strong>de</strong> fois<br />

que le sous-cas 2-a est exécuté entre les augmentations.<br />

En somme, chaque étape <strong>de</strong> l’algorithme est exécuté au plus O(n 2 ) fois.<br />

En utilisant les structures <strong>de</strong> données empiriques, chaque étape peutêtre<br />

implémentée en O(n 2 ). Ainsi l’algorithme a un temps d’exécution<br />

total egal à O(n 4 ).<br />

L’utilisation d’autres structures <strong>de</strong> données a permis d’améliorer ce<br />

temps d’exécution. C’est ainsi que Gabow[9] a obtenu un temps <strong>de</strong><br />

O(n 3 ). Galil et al.[10] ont quant à eux obtenu un temps <strong>de</strong> O(EV log V )<br />

en utilisant les files d’attente à priorité.<br />

3.5 Exemples d’application<br />

Nous allons présenter notre approche sur trois cartes différentes à<br />

savoir la carte <strong>du</strong> Cameroun avec le découpage en provinces, celle <strong>de</strong> la<br />

France avec le découpage en départements et celle <strong>de</strong> l’Afrique avec le<br />

découpage en pays.<br />

1. Soit à déterminer le <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> <strong>du</strong> <strong>graphe</strong> <strong>de</strong> la figure<br />

suivante :<br />

Fig. 12 – La carte <strong>du</strong> Cameroun<br />

Ce <strong>graphe</strong> possè<strong>de</strong> 22 sommets, 10 faces et 31 arêtes. Le <strong>du</strong>al ré<strong>du</strong>it


Chapitre 3. <strong>Calcul</strong> <strong>du</strong> <strong>de</strong>gre <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte 30<br />

<strong>de</strong> K est illustré à la figure 13 :<br />

Fig. 13 – Le <strong>du</strong>al ré<strong>du</strong>it<br />

Le <strong>du</strong>al géométrique <strong>de</strong> G’ est illustré à la figure 14.<br />

Fig. 14 – Le <strong>du</strong>al géométrique<br />

il est question <strong>de</strong> le rendre eulérien. Kd’ a 8 sommets <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong><br />

impair. La tableau ci-après nous montre les poids d’interconnexion<br />

entre les sommets <strong>de</strong> K8 obtenus par application <strong>de</strong> l’algorithme<br />

<strong>de</strong> Floyd-Warshall.<br />

2 3 4 5 6 7 8 9<br />

2 2 1 2 1 2 2 2<br />

3 1 1 2 1 3 2<br />

4 2 2 2 2 2<br />

5 1 2 2 1<br />

6 2 2 2<br />

7 1 2<br />

8 1


Chapitre 3. <strong>Calcul</strong> <strong>du</strong> <strong>de</strong>gre <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte 31<br />

Nous construisons K8, et par application <strong>de</strong> l’algorithme d’Edmonds,<br />

nous trouvons le couplage parfait suivant :<br />

P = {(2, 4), (5, 6), (3, 7), (8, 9)}. Le poids <strong>de</strong> ce couplage est <strong>de</strong> 4,<br />

et par conséquent le <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> <strong>de</strong> K est égal à 4. La<br />

bi-coloration finale <strong>du</strong> <strong>du</strong>al ré<strong>du</strong>it privé <strong>de</strong>s arêtes <strong>du</strong>ales <strong>de</strong> P à<br />

savoir (2,3),(3,6),(5,8),(4,5) est illustrée à la figure 15 :<br />

Fig. 15 – La bicoloration finale<br />

La carte <strong>du</strong> Cameroun orientée est illustrée par la figure 16 :<br />

Fig. 16 – L’orientation <strong>de</strong> la carte <strong>du</strong> Cameroun


Chapitre 3. <strong>Calcul</strong> <strong>du</strong> <strong>de</strong>gre <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte 32<br />

2. Proposons nous à présent <strong>de</strong> trouver le <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> <strong>de</strong> la<br />

carte <strong>de</strong> la France avec le découpage en départements. Le tracé <strong>de</strong><br />

Tutte correspondant à cette carte est illustré à la figure ci-après :<br />

Fig. 17 – Le tracé <strong>de</strong> Tutte <strong>de</strong> la carte <strong>de</strong> la France<br />

Le <strong>du</strong>al ré<strong>du</strong>it et le <strong>du</strong>al géométrique <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier <strong>graphe</strong> sont<br />

illustrés aux figures ci-après :<br />

Fig. 18 – Le <strong>du</strong>al ré<strong>du</strong>it <strong>de</strong> la carte <strong>de</strong> la France


Chapitre 3. <strong>Calcul</strong> <strong>du</strong> <strong>de</strong>gre <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte 33<br />

Fig. 19 – Le <strong>du</strong>al géométrique <strong>de</strong> la carte <strong>de</strong> la France<br />

Le <strong>du</strong>al géométrique a 24 sommets <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong> impair, donc il nous<br />

faudra trouver le couplage parfait <strong>de</strong> poids minimum sur K24. Un<br />

tel couplage aura 12 paires <strong>de</strong> sommets, chacun ayant un poids égal<br />

à 1. Ce qui nous signifie que le <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> <strong>de</strong> ladite<br />

carte est <strong>de</strong> 12.<br />

L’orientation finale est illustrée par la figure suivante : les traits<br />

en rouge représentent les arêtes orientées dans les <strong>de</strong>ux sens.<br />

Fig. 20 – L’orientation finale <strong>de</strong> la carte <strong>de</strong> la France


Chapitre 3. <strong>Calcul</strong> <strong>du</strong> <strong>de</strong>gre <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte 34<br />

3. Pour clore cette partie, nous allons nous focaliser sur la carte <strong>de</strong><br />

l’Afrique avec le découpage en pays. Le tracé <strong>de</strong> Tutte correspondant<br />

est :<br />

Fig. 21 – Le tracé <strong>de</strong> Tutte <strong>de</strong> la carte <strong>de</strong> l’Afrique<br />

Le <strong>du</strong>al géométrique <strong>du</strong> <strong>du</strong>al ré<strong>du</strong>it est illustré ci-après :<br />

Fig. 22 – Le <strong>du</strong>al géométrique <strong>de</strong> la carte <strong>de</strong> l’Afrique<br />

Le <strong>du</strong>al géométrique possè<strong>de</strong> 52 sommets <strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong> impair, donc<br />

il nous faudra trouver le couplage parfait <strong>de</strong> poids minimum sur<br />

K52. Un tel couplage a nécessairement 26 paires <strong>de</strong> sommets, mais


Chapitre 3. <strong>Calcul</strong> <strong>du</strong> <strong>de</strong>gre <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte 35<br />

après application <strong>de</strong> l’algorithme d’Edmonds, nous nous rendons<br />

compte que seul 24 paires ont chacun un poids <strong>de</strong> 1, 1 paire a un<br />

poids <strong>de</strong> 3 et une autre un poids <strong>de</strong> 2. Le poids total <strong>du</strong> couplage<br />

est <strong>de</strong> 24 + 3 + 2 = 29. Donc le <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> est <strong>de</strong> 29.<br />

L’orientation finale <strong>de</strong> la carte d’Afrique présentée à la figure ciaprès,<br />

nous montre que 29 arêtes sont coloriées en rouge.<br />

Fig. 23 – L’orientation <strong>de</strong> la carte <strong>de</strong> l’Afrique


CONCLUSION<br />

Tout au long <strong>de</strong> ce travail, nous avons exposé une méthodologie<br />

efficace pour calculer le <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’un <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong>.<br />

Cette métho<strong>de</strong> est dotée d’un temps d’exécution polynomial. Trouver<br />

le <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte n’est donc pas un problème NPcomplet.<br />

Il a été démontré que si l’un <strong>de</strong> ces problèmes possè<strong>de</strong> un algorithme<br />

polynomial, alors il en est <strong>de</strong> même pour tous les autres problèmes NPcomplets.<br />

Nous avons démontré que si nous nous limitons aux <strong>graphe</strong>s<br />

<strong>planaire</strong>s, il existe bel et bien un algorithme polynomial pour calculer<br />

le <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’un <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong>.<br />

L’existence d’un tel algorithme dans un cas précis n’implique pas<br />

la résolution <strong>du</strong> problème dans le cas général, malgré le fait que nous<br />

avons noté <strong>de</strong> récents rebondissements dans la théorie <strong>de</strong>s <strong>graphe</strong>s avec<br />

notamment la théorie <strong>de</strong> la complexité paramétrée.<br />

36


PERSPECTIVES<br />

La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul <strong>du</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’une carte, telle que<br />

nous avons présenté dans ce document souffre <strong>de</strong> quelques insuffisances.<br />

D’où la nécessité <strong>de</strong> penser à <strong>de</strong> futures améliorations.<br />

Des innovations pourront s’articuler sur la prise en compte <strong>de</strong>s <strong>graphe</strong>s<br />

très <strong>de</strong>nses (contenant plus <strong>de</strong> mille sommets). Dans ce cas, nous <strong>de</strong>vons<br />

penser à mettre sur pied <strong>de</strong>s algorithmes ayant un temps d’exécution<br />

rapi<strong>de</strong> et qui nous permettrons <strong>de</strong> donner une valeur approximative <strong>du</strong><br />

<strong><strong>de</strong>gré</strong> <strong>de</strong> <strong>retournement</strong>.<br />

Dans notre approche, nous nous sommes limités aux <strong>graphe</strong>s <strong>planaire</strong>s<br />

statiques. Dans d’autres conditions, l’examen <strong>de</strong>s <strong>graphe</strong>s non<strong>planaire</strong>s<br />

peut aussi être intéressant notamment en microbiologie. Bien<br />

que dans le cas général aucune solution polynomiale n’existe à ce jour,<br />

force est <strong>de</strong> constater que les récentes innovations notées dans la théorie<br />

<strong>de</strong>s <strong>graphe</strong>s pourront nous être d’une importance capitale.<br />

A long terme, nous <strong>de</strong>vons être en mesure <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong>s<br />

<strong>graphe</strong>s orientés et pondérés. Dans <strong>de</strong>s situations précises, ces <strong>graphe</strong>s<br />

présentent un intérêt tout à fait justifiable comme nous l’avons évoqué<br />

dans la partie consacrée au domaine d’application <strong>du</strong> calcul <strong>du</strong> <strong><strong>de</strong>gré</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>retournement</strong> d’un <strong>graphe</strong> <strong>planaire</strong>.<br />

37


BIBLIOGRAPHIE<br />

[1] A.V.AHO, J.E.HOPCROFT and J.D.ULLMANN, the <strong>de</strong>sign and<br />

analysis of computer algorithms, Addison-Wesley, 1974<br />

[2] N.ALON., Bipartite subgraphs, combinatorics 16(1996), pp 301-311<br />

[3] C.BERGE, Théorie <strong>de</strong>s <strong>graphe</strong>s et ses applications, Dunod, Paris,<br />

1985<br />

[4] J.EDMONDS, Maximum matching and a polyedron with (0,1) vertices,<br />

Journal of Research of the National Bureau of Standards,<br />

69B :125-130,1965<br />

[5] J.EDMONDS, Paths, trees and flowers, Canad.J.Math,17(1965),<br />

pp449-467<br />

[6] P.ERDÖS, A.GYÁRFAS and Y.KOHAYAKAWA, The size of the<br />

largest bipartite subgraphs, preprint, 6 pages, 1995<br />

[7] I.FARY, On straight line representation of planar graphs, Acta.<br />

Sci,Math,Szeged, 229-233, 1948<br />

[8] H.DE FRAYSSEIX and P.OSSONA DE MENDEZ, On topological<br />

aspects of orientations, preprint, 1994<br />

[9] H.N.GABOW, Implementation of algorithms for maximum matching<br />

and nonbipartite graphs, PhD thesis, Stanford Univerisity,<br />

1974<br />

[10] Z.GALIL, S.MICALI and H.N.GABOW, An O(EV Log V) algorithm<br />

for finding a maximal weighted matching in general graphs,<br />

SIAM J.Computing, 15, 120-130, 1986.<br />

[11] F.O.HADLOCK, Finding a Maximum Cut of Planar Graphs in<br />

polynomial time, SIAM J.Computing 4 (1975), 221-225<br />

[12] R KARP, Re<strong>du</strong>citibility among combinatorial problems, complexity<br />

of computer computations, R.E.Miller and J.W.Tchatcher.eds, Plenum<br />

press, New York, 1972, pp85-103<br />

[13] D.KRAL and H.JVOSS, Edge-disjoint odd cycles in planar graphs,<br />

preprint,2002<br />

38


BIBLIOGRAPHIE 39<br />

[14] G.K.KURATOWSKI, Sur le problème <strong>de</strong>s courbes gauche en topologie,<br />

Fund.Math, 15, 271-283,1930<br />

[15] R.LAURINI., D.THOMPSON., Fundamentals of spatial information<br />

systems, The APIC series, Aca<strong>de</strong>mic Press, 1995<br />

[16] R.LAURINI., F. MILLERET-RAFOORT, Les bases <strong>de</strong> données en<br />

géomatique, Hermès, 1993<br />

[17] E.L.LAWLER, combinatorial optimization, Networks and matroids,<br />

Holt, Rinehart and Winston, New-York,1976<br />

[18] J.LEHEL and Zs.TUZA, Triangle-free partial graphs and edgecovering<br />

theorems, Discrete Math.30,(1982),59-63<br />

[19] J.P. NZALI, H. TAPAMO, Digitalisation au Millimètre, 3 e Colloque<br />

Africain sur la Recherche en Informatique (CARI ’96),P237-<br />

246, Libreville, Gabon, Octobre 1996<br />

[20] A.SCHRIJVER, Crash-course of combinatorial opitimization, Wiley,Chichester,1986<br />

[21] G.SHÄEFER, Weighted matchings in genaral graphs, Master’s<br />

thesis, Facbereich Informatik, Universität <strong>de</strong>s Saarlan<strong>de</strong>s,Saarbrücken,2000<br />

[22] J.B SHEARER, A note on bipartite subgraphs of triangle-free subgraphs,<br />

Random Structures and Algorithms 3,(1992),223-226<br />

[23] H.STAMM-WILBRANDT, A simple linear time algorithm for embedding<br />

maximal planar graphs, preprint, 14 pages, 1993<br />

[24] C.THOMASSEN, The Erdös-Posa property for odd cycles in<br />

graphs of large connectivity, manuscript (1999), 12 pages<br />

[25] H-J.VOSS, Cycles and bridges in graphs, Mathematics and its applications<br />

(East European Series) 49, 1991<br />

[26] H.WHITNEY, Planar graphs, Fund. Math,21, 73-84, 1933<br />

[27] D.WEST, Open problems column Vol. 14 of SIAM Activity Group,<br />

Newsletter in Discrete Mathematics, Spring 1994<br />

[28] M.YANNAKAKIS, No<strong>de</strong> and edge-<strong>de</strong>letion NP-Complete problems,<br />

in ”proceedings of the 10th Annual ACM Symposium on<br />

theory of computing”, 1978,296-313

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!