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MANUEL GENERAL - INRP

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77° Année.-8» Série.-Tome XLVI. N» 49 20 Août Î910.<br />

<strong>MANUEL</strong> <strong>GENERAL</strong><br />

DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

JOURNAL HEBDOMADAIRE<br />

DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES<br />

On s'abonne à Paris, chez MM. Hachette et C'", Prix de l'abonnement ;<br />

libraires-éditeurs, boulevard Saint-Germain, 79; dans FRANCE 6 fr. i<br />

les départements, chez tous les libraires ou dans tous les UNION POSTALE 8 fr. «<br />

bureaux de poste. Prix du numéro : 10 cent.<br />

Les abonnements se prennent à partir du J er de chaque mois. On ne s'abonne que pour un an.<br />

Les demandes de changement d'adresse doivent être accompagnées de 5o cent, en timbres-poste et d'une bande du journal.<br />

Les manuscrits non insére's ne sont pas rendus.<br />

• SOMMAIRE •• •<br />

& ENSEIGNEMENT i L'école (P- S^i). o o o o o o o o o o o o o E. LA VISSE.<br />

LÉGISLATION < L'art à l'école et « les palais scolaires » (p. 564). o ANDRÉ BALZ.<br />

& ADMINISTRATION ? Le troisième congrès international d'hygiène scolaire (p. 565). S...<br />

OPINIONS DE NOS Monopole ou droit commun (p. 567). UN ANCIEN COLLABORATEUR.<br />

LECTEURS ( L'école et la famille (p. 567). 0 0 0 0 0 0 0 0 F. CATTIER.<br />

Correspondance. Bibliographie. Annonces, o o o o o o o o o o o o o 0 0 0<br />

T "RCTTTRFS )<br />

DE VACANCES S LeS ** aces lmma ' ne8 (P- i8 9)- o o o o o o o o o o o o o<br />

A NOS LECTEURS. — Pendant la période des vacances (du 23 juillet au 10 septembre),<br />

nous supprimons, comme de coutume, la Partie Scolaire du journal, qui ne peut avoir<br />

alors aucune utilité pour les maîtres; dans la Partie Générale, nos collaborateurs LÉO et SAINT-<br />

GILLES suspendent durant le même temps la publication de leurs intéressantes Revues.<br />

Dés le 17 septembre le journal reparaîtra au complet, avec sa Partie Générale, sa Partie<br />

Scolaire et ses feuilles spéciales consacrées aux examens et concours.<br />

Le service de la correction des copies, entièrement suspendu pendant les mois d'août et de septembre,<br />

sera repris à partir du I e * octobre.<br />

Nous insérerons comme de coutume, pendant cette période, des Lectures de Vacances extraites<br />

d'ouvrages nouveaux méritant d'être signalés à l'attention de nos lecteurs.<br />

ÉDUCATION ET ENSEIGNEMENT<br />

= =<br />

L'ÉCOLE<br />

Discours prononcé par M. E. LJIVJSSE<br />

A LA DISTRIBUTION DES PRIX DU N O U V 1 O N - E N - T H I É R A C H E<br />

Nous reproduisons, in extenso, d'après le Temps du 16 août et avec l'autorisation bienveillante de son<br />

auteur, le discours prononcé par M. E. Lavisse, membre de l'Académie française, directeur de l'Ecole normale<br />

supérieure, à la distribution des prix aux élèves des écoles communales du Nouvion-en-Thiérache (Aisne).<br />

Mes chers enfants,<br />

L'année dernière, je rencontrais presque tous<br />

les .jours dans la forêt, sur la route de la Croixdes-Veneurs,<br />

un monsieur de votre âge accompagnant<br />

les quatre vaches d'un garde forestier.<br />

Il avait les yeux couleur bleu d'acier, clairs et<br />

hardis; il chantait ou sifflait, et causait volontiers<br />

avec les passants. Un jour qu'il me demanda<br />

« quelle heure qu'il était », nous fîmes<br />

la conversation.<br />

•l'appris qu'il est né pas loin d'ici, dans un<br />

village du Cambrésis. Gomme il s'entendait mal<br />

avec ses parents et avec son instituteur, il recevait<br />

des gifles à la maison et à l'école; il estima<br />

que cela faisait beaucoup de gifles, et s'évada un<br />

beau matin. Après avoir vécu trois semaines à<br />

Partie générale.<br />

l'aventure, il arriva au Nouvion et trouva cette<br />

place de vacher, qui lui plut. Il aimait ses bêtes<br />

et la lente promenade le long des chemins du<br />

bois, où elles tondaient de leur langue l'herbe<br />

des bas-côtés.<br />

Je fus curieux de savoir ce qu'il pouvait bien<br />

avoir dans la tête et dans le cœur, et je lui fis<br />

quelques questions :<br />

— Tu sais lire et écrire ?<br />

La réponse d'un ton décidé, qui n'admettait<br />

pas la réplique, fut :<br />

— Non, ça n'est pas mon métier.<br />

— Tu seras soldat dans quelques années?<br />

— Oui.<br />

Et le pauvre petit, coiffé d'une vieille casquette<br />

trop large qui recouvrait ses oreilles,<br />

N° 49.


562 <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

perdu dans l'ampleur d'une veste dont la couleur<br />

n'avait plus de nom en aucune langue, el,<br />

d'un pantalon soutenu par une licelle, chaussé<br />

de souliers qui, pour boire la rosée et la pluie,<br />

ouvraient des bouches de grenouille, ajouta<br />

gaiement :<br />

— Quand je serai soldat on me donnera<br />

« des » beaux habits.<br />

— Mais pourquoi seras-tu soldat?<br />

— Quand on est soldat, c'est pour se battre.<br />

— Se battre, pourquoi? contre qui?<br />

— C'est pour se battre.<br />

J'essayai de lui faire dire qu'il serait soldat<br />

pour détendre la France; mais « France » était<br />

un mot qu'il ne comprenait pas. Est-ce que,<br />

par hasard, il ignorait qu'il existe sur la terre<br />

différents pays dont chacun porte son nom propre?<br />

Pour voir, je lui parlai de la Belgique,<br />

• notre voisine. Il connaissait le nom en effet;<br />

mais qu'est-ce que ce nom lui représentait?<br />

—• La Belgique, dit-il, c'est quand on va chercher<br />

du tabac.<br />

Je le laissai ensuite bavarder. J'appris que, de<br />

temps à autre, il aimait à faire une fugue. Il<br />

choisissait le moment où la forêt pouvait le<br />

nourrir'de fraises, de framboises ou de noisettes.<br />

Il vivait à la sauvage deux ou trois jours. L'an<br />

dernier, il regrettait que la récolte de noisettes<br />

eût été médiocre. Le petit bonhomme disait<br />

tout cela de l'air d'un être content de la vie.<br />

Et qui sait? Qui sait? Peut-être bien quelquesuns<br />

de ceux qui m'écoutent envient-ils, dans le<br />

secret de leur âme, cette existence d'école buissonnière<br />

: vivre dans le plein air et non pas enfermé<br />

entre des briques; laisser flâner son regard<br />

et son esprit, et non les fixer sur un papier<br />

ou sur un tableau; écouter, au lieu des règles<br />

du calcul, la clochette des vaches, et au lieu<br />

des préceptes de la grammaire, le bruit du vent<br />

dans les arbres et le chant des oiseaux; laisser<br />

couler les heures, au lieu d'obéir automatiquement<br />

à l'horaire arrêté par les autorités académiques,<br />

— il n'est pas étonnant que cette existence<br />

semble belle à des enfants comme vous.<br />

Mais moi, qui suis un vieux, je pensais, en<br />

écoutant le petit homme : « Que deviendra-t-il<br />

dans la vie ? » Quand je suis arrivé ici pour les<br />

présentes vacances, je me suis inquiété de lui.<br />

J'ai su que, depuis notre rencontre, il a disparu,<br />

qu'il est revenu, qu'il est reparti un jour qu'on<br />

lui avait donné des souliers neufs ; peut-être, il<br />

reviendra, mais après?... Sur les chemins de la<br />

forêt, on rencontre aussi de vieux vachers. Ils<br />

vont, par tous les temps, couvrant leurs épaules<br />

d'un sac les jours de pluie fine ou ruisselante,<br />

s'appuyant à un bâton coupé dans la forêt, seuls<br />

toujours. Ceux-là n'ont plus l'insouciance des<br />

jeunes années ; ils ne sifflent ni ne chantent. Ils<br />

demandent l'heure à voix basse, sur le ton d'un<br />

mendiant quêtant l'aumône. Ils mâchonnent un<br />

vieux tuyau de pipe, et leur regard est lamentablement<br />

triste.<br />

Mes enfants, entre ces pauvres êtres qui souffrent<br />

d'une double misère, misère physique et<br />

misère morale — car c'est être moralement misérable<br />

que tout ignorer de la vie, comme l'ignorent<br />

les bêtes et les arbres — entre ces pauvres<br />

êtres et vous, savez-vous ce qui fait la différence<br />

? C'est l'école.<br />

J'ai peur que vous ne sachiez pas bien tout ce<br />

qu'est l'école. C'est le lieu où vous vous préparez<br />

à gagner votre vie en acquérant des connaissances<br />

indispensables à toutes les professions;<br />

cela, vous le savez, et vos parents aussi. Mais<br />

ces connaissances, d'où viennent-elles?<br />

Peut-être vous croyez que ce que vous lisez<br />

dans vos livres, ce que vous entendez de la bouche<br />

de vos maîtres, les yeux des enfants l'ont toujours<br />

lu et les oreilles des enfants toujours<br />

entendu. Mais vous vous trompez. Les règles de<br />

grammaire et de style, ce sont nos écrivains<br />

qui les ont révélées, par un travail qui a commencé<br />

le jour où nos pères commencèrent à<br />

balbutier le « parler » de la France. Pour que<br />

vous paissiez apprendre un peu d'histoire, il a<br />

fallu que des générations d'érudits étudiassent<br />

les monuments du passé, monuments- écrits,<br />

monuments de pierre, de marbre, de bronze ou<br />

d'or, avec le patient effort pour comprendre ces<br />

témoignages et remettre en vie les vivants d'autrefois.<br />

Pour que l'on puisse vous donner quelques<br />

notions de sciences, combien de savanis<br />

travaillèrent dans leurs cabinets, leurs laboratoires,<br />

leurs observatoires ! Et tenez, voici quelques<br />

mots pris dans votre programme de morale<br />

: tolérance, respect de la croyance d'autrui.<br />

Cela fait trente-cinq lettres en tout. Pour qu'on<br />

ait pu les écrire, ces lettres-là, il a fallu que des<br />

martyrs mourussent par milliers dans des supplices<br />

et que le sang coulât en fleuves sur des<br />

champs|de bataille, jusqu'au jour où la raison humaine<br />

s'aperçut — elle s'enestaperçue en France<br />

d'abord — que la conscience a droit à la liberté<br />

et que cette liberté, la plusjjrécieuse de toutes,<br />

est une des conditions nécessaires de la paix<br />

entre les hommes.<br />

Comprenez-moi bien : les choses que vous<br />

apprenez en quelques minutes, que vous récitez<br />

souvent sans y faire grande attention, il a fallu<br />

des siècles et des siècles pour les établir.<br />

Comprenez-moi bien : l'écolp doit au long<br />

travail d'ancêtres de tous les temps et de tous<br />

les pays les connaissances, les sentiments et les<br />

idées qu'elle vous enseigne sous la forme la plus<br />

simple.<br />

Et maintenant, comparez-vous aux pauvres<br />

êtres de tout à l'heure. Ceux-là sont des survivants<br />

de l'humanité primitive, qui vivait en<br />

effet, à peu près comme eux, errante, conduisant<br />

ou poussant les bonnes bêtes nourricières.<br />

Ils se sont arrêtés voici plusieurs milliers de<br />

siècles. Mais vous, l'école vous met dans les<br />

rangs de l'humanité en marche, de l'humanité<br />

active et puissante, riches de si longs souvenirs<br />

et de si longs espoirs.<br />

Mes enfants, à cause de cette haute fonction,<br />

l'école est honorée dans tous les pays civilisés.<br />

Les gouvernements lui demandent de mettre<br />

leurs peuples en valeur; ils savent que tant<br />

vaudra l'écolier, tant vaudra l'homme, et que<br />

tant vaudront les individus humains, tant vaudra<br />

la nation.<br />

Hélas! dans cette concurrence entre les peuples<br />

pour obtenir une plus-value d'eux-mêmes,<br />

il faut que je vous le dise, car il importe que<br />

vous le sachiez : la France est en retard sur<br />

plusieurs nations. La République a été. admirablement<br />

généreuse pour l'école; mais il s'en<br />

faut de beaucoup que l'œuvre scolaire entreprise<br />

par elle soit achevée.


La loi qui a établi l'enseignement obligatoire<br />

n'est pas obéie. Personne n'a signifié au petit<br />

vacher vagabond qu'il existe pour tous les enfants<br />

de France un devoir scolaire, et je rencontre<br />

dans nos rues d'autres errants qui ne<br />

prennent jamais le chemin de l'école. Il en est<br />

de môme en d'autres endroits de France, puisque<br />

l'année dernière neuf mille conscrits, disent<br />

les uns, quatorze mille, disent les autres, sont<br />

arrivés au régiment, qui ne savaient ni lire ni<br />

écrire. Mais combien de milliers d'autres ne savent<br />

qu'épeler ou dessiner péniblement les lettres<br />

de l'alphabet? Combien de ces jeunes Français<br />

répondraient à la question : « Qu'est-ce que<br />

la France? »<br />

L'école en effet n'a pas seulement ses réfractaires,<br />

elle a ses irréguliers qui trop souvent<br />

manquent à l'appel ; ici même nous nous plaignons<br />

du nombre de ces absences.. D'autre part<br />

il arrive, surtout dans les villes, que les écoliers<br />

sont trop nombreux dans les classes et que<br />

l'enseignement demeure inefficace pour beaucoup.<br />

Et partout la durée des études primaires<br />

est trop courte.<br />

La lecture de vos programmes est inquiétante ;<br />

on y voit le naturel désir de vous faire apprendre<br />

en si peu de temps le plus de choses possible;<br />

mais malgré les ressources d'une pédagogie<br />

ingénieuse et l'énorme dépense de force que<br />

font vos maîtres et vos maîtresses, et qui chaque<br />

année ruine tant de santés, on ne peut espérer<br />

que cette foule de notions diverses se classent<br />

distinctement dans tant de jeunes têtes et s'y<br />

fixent pour jamais.<br />

On m'a cité beaucoup de mots d'écoliers et<br />

d'écolières; en voici un d'une petite fille d'ici<br />

qui me revient à la mémoire. L'enfant avait<br />

reçu cfans la journée plusieurs leçons dont une<br />

de*géographie, et une de catéchisme. La mère<br />

voulut lui faire repasser la leçon de catéchisme;<br />

elle demanda : « Qu'est-ce que Dieu? » La petite,<br />

combinant la géographie et la théologie,<br />

répondit tranquillement : « Dieu est un pur esprit<br />

entouré d'eau de tous les côtés. » Je sais<br />

bien que les réponses d'étourneau sont naturelles<br />

à vos âges et que peu à peu vous apprenez,<br />

ou du moins les meilleurs d'entre vous apprennent<br />

à réfléchir. C'est égal ! Une éducation<br />

tant encombrée et hâtive dépasse les forces d'un<br />

enfant.<br />

Si encore cette éducation ne finissait pas avec<br />

l'école! Mais c'est le cas pour le plus grand<br />

nombre d'entre vous. Au sortir de l'école, bonsoir<br />

les livres! Et peu à peu, dans tes mémoires,<br />

s'effaceront les souvenirs superficiels, comme<br />

s'effacent sur les mauvaises photographies les<br />

traits des visages. Sans doute, il existe des œuvres<br />

post-scolaires; mais, malgré tant de bonnes<br />

volontés, combien elles sont imparfaites encore!<br />

Peut-être bien m'accusera-t-on de préparer<br />

des arguments à ceux qui, après avoir dénoncé<br />

la faillite de la science, crient la faillite de<br />

l'école. Mais, pas plus que la science, l'école n'a<br />

fait faillite. De grands progrès ont été obtenus.<br />

Si je compare les écoliers d'aujourd'hui avec<br />

ceux de l'école dont je vous ai plusieurs fois<br />

parlé, l'école de « nô-maître », et nos maîtres<br />

avec vos maîtres, il me semble que ce soient,<br />

à un demi-siècle de distance, deux peuples différents.<br />

L'effort qui reste à faire, et qui est très<br />

considérable, on le fera. En ce moment même<br />

PARTIE GÉNÉRALE 563<br />

les pouvoirs publics s'en préoccupent. Les pouvoirs<br />

publics savent la valeur de l'école.<br />

Ils savent qu'ils ont envers elle des obligations<br />

essentielles, particulières à notre régime I<br />

de démocratie républicaine. Un des abus qu'on<br />

reprochait le plus à l'ancien régime, c'était que<br />

les privilégiés, parce qu'ils s'étaient donné la<br />

peine de naître, arrivassent tout jeunes à de<br />

hauts emplois; colonels à dix ans et magistrats<br />

à dix-huit. Mais, dites-moi, s'il suffit pour parvenir<br />

à la charge de citoyen, de se donner la<br />

peine de venir au monde, comme le petit vacher<br />

qui sera électeur un jour aussi bien que<br />

vous, n'est-ce pas une absurdité aussi grande<br />

que celle de l'ancien régime et plus dangereuse?<br />

Un jour ne suffira pas pour remédier à ces<br />

imperfections de notre régime scolaire;les causes<br />

en sont nombreuses et graves.<br />

Aujourd'hui, des enfants ne peuvent se présenter<br />

à l'école parce qu'ils sont habillés de<br />

guenilles, et « à pieds déchaux ».<br />

Des pères et des mères ont besoin du travail<br />

de leurs petits. Il faudra donc renforcer l'assistance<br />

sociale. Il faudra, d'autre part, augmenter<br />

le nombre des maîtres, prolonger la durée de<br />

l'école, organiser l'éducation post-scolaire. Cela<br />

coûtera très cher. Kt je n'espère pas voir, mais<br />

j'espère que vous verrez tous les petits Français<br />

prendre leur place dans l'école agrandie, dans<br />

l'école prolongée.<br />

Alors sera vraiment mis en valeur tout notre<br />

peuple de France.<br />

Mes enfants, je vous dirai en terminant que<br />

ce peuple mérite qu'on se donne de la peine<br />

pour le bien élever, car il est le. meilleur des<br />

peuples. Il a certes ses défauts, qu'il est le premier<br />

à reconnaître, mais combien de qualités<br />

et de vertus !<br />

D'abord, il n'est pas sot du tout ; il comprend<br />

vite ce qu'on se donne la peine de lui expliquer.<br />

Il est très généreux, il se passionne pour les<br />

grandes idées; en même temps, il a du bon<br />

sens, Il se laisse séduire aux belles paroles et<br />

aux gestes de l'éloquence ; nulle part plus facilement<br />

que chez nous on ne crie: «Allons-y ! »<br />

Et l'on y va en effet. Mais une voix intérieure<br />

murmure : « Faudrait voir tout de même ! » Et<br />

l'on regarde, et l'on voit.<br />

Dans notre régime d'absolue liberté, bien des<br />

idées extraordinaires, ou même monstrueuses,<br />

nous sont proposées. Elles mènent quelquefois<br />

un bruit terrible ; mais elles disparaissent,<br />

comme la comète qui devait ces jours-ci réduire<br />

la terre en poudre et en fumée; après<br />

avoir seulement troublé quelques faibles têtes,<br />

elle a filé piteusement.<br />

Personne ne fera croire à notre peuple, si<br />

humain d'ailleurs, et le meilleur serviteur de<br />

l'humanité, qu'il doive renoncer à sa vie propre<br />

et personnelle et cesser d'être une patrie, La<br />

France est contente d'être et résolue à demeurer<br />

la France.<br />

Personne ne nous fera croire non plus que<br />

nous devions retourner sous le sceptre et gous<br />

la crosse redorée de nos maîtres et de nos<br />

pasteurs d'autrefois; ni qu'il soit possible d'ouvrir,<br />

un beau jour, par la vertu de quelques<br />

formules, ou par l'effet d'une grève d'aiguilleurs,<br />

l'ère de la perfection sociale.<br />

Notre peuple n'a pas encore pris toutes les<br />

mœurs de la liberté, ce qui n'est pas étonnant ;


564 <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

il porte en lui les souvenirs et les marques de<br />

sa longue éducation monarchique, et un demisiècle<br />

ne suffit pas pour créer des mœurs nouvelles;<br />

mais on voit à de certains signes que la<br />

nécessaire évolution est commencée.<br />

Notre peuple répugne d'instinct aux diverses<br />

sortes de fanatismes. Il y a en effet des fanatismes<br />

de diverses sortes, qui se combattent les<br />

uns les autres, mais se ressemblent au fond,<br />

— frères ennemis, mais frères tout de même et<br />

de qui la fraternité se reconnaît à une identique<br />

laideur.<br />

Enfin, notre peuple est profondément démocrate<br />

et il a le sentiment de la justice sociale.<br />

De ces qualités et de ces vertus, on pourra<br />

tout espérer, le jour où l'école nationale leur<br />

aura donné toute leur force.<br />

Vous êtes trop jeunes pour savoir et pour<br />

comprendre que la France a quantité de choses<br />

à faire qui sont toutes très difficiles. Nous vivons<br />

dans un grand tumulte. Pas un jour ne passe<br />

sans que l'on entende dire à Paris, par des personnes<br />

qui, d'ailleurs, n'en perdent pas une<br />

bouchée, que nous nous décomposons, et que,<br />

bientôt, il ne restera plus de nous que je ne<br />

sais quelle pourriture dont l'exhalaison attirera<br />

les vautours.<br />

D'autres hommes, desquels je suis, gardent<br />

leur confiance en l'avenir. Ils savent l'imperfection<br />

des êtres et des choses et que des accidents<br />

= = = = = LÉGISLATION ET ADMINISTRATION<br />

L'art à l'école et « les palais scolaires ».<br />

L'école d'autrefois et l'école moderne. — Les erreurs<br />

des architectes. — Ce qu'on trouve souvent<br />

derrière les belles façades. — Les idées de<br />

M. Frantz Jourdain. — Un beau programme<br />

pour les écoles de demain.<br />

Allons au plus pressé.<br />

On peut ranger nos maisons d'école en deux<br />

catégories : les unes, antérieures aux lois scolaires,<br />

sont dans un état de délabrement pitoyable.<br />

De loin en loin, on remplace une poutre<br />

branlante, on passe un lait de chaux sur les<br />

murs;'mais, comme l'école a été construite dans<br />

des conditions hygiéniques déplorables, le mal<br />

est, à vrai dire, sans remèdes. Les réparations<br />

qu'on y entreprend sont plutôt regrettables car<br />

elles reculent la seule solution logique qui consiste<br />

à jeter l'immeuble à bas et à le refaire<br />

sur un nouveau plan.<br />

Mais il y a, dans bien des communes, des<br />

écoles de construction récente qui ne nous satisfont<br />

pas davantage. Les architectes qui les ont<br />

élevées n'ont eu en vue que le triomphe du moellon.<br />

Atteints pour la plupart de la maladie de la<br />

pierre, ils ont visé avant tout au solennel et au<br />

grand. « L'école, se sont-ils dit, est un édifice<br />

public. L'instituteur d'aujourd'hui est une manière<br />

de curé laïque. Pourquoi l'école moderne<br />

ne rivaliserait-elle pas avec l'église? «Et ils ont<br />

mis à mal leur imagination pour lui donner<br />

grand air et en décorer surtout la façade :<br />

Ce ne sont que festons, ce ne sont qu'astragales.<br />

C'est à ceux-là surtout qui cherchaient à faire<br />

de l'école un fac-similé de l'Hôtel de ville ou de<br />

la caserne de gendarmerie, qu'a songé M. Frantz<br />

et des périls sont possibles ; ils ne dorment pas<br />

dans une tranquillité béate. Mais ils croient, ils<br />

prévoient, ils prédisent (que ce peuple intelligent<br />

et sage fera, chaque jour suffisant à sa peine<br />

mais chaque jour prenant sa peine, toutes ces<br />

œuvres malaisées. A la fin, lui qui a offert au<br />

monde le plus brillant modèle de monarchie,<br />

au temps de Louis XIV, il lui présentera une<br />

libre démocratie où s'épanouiront toutes les<br />

forces vives du pays, pour notre gloire et pour le<br />

bien de l'humanité.<br />

Il semble en effet que ce soit notre destinée<br />

de donner des exemples. Du moins les étrangers<br />

le disent, qui sont bons juges en la matière.<br />

Cette année nous avons été visités par des rois<br />

et par des présidents de républiques. Ils nous<br />

ont parlé. Je sais bien qu'ils ne sont pas venus<br />

chez nous pour nous dire des choses désagréables<br />

; mais je ne crois pas que les Etats-Unis et<br />

la Belgique, la République Argentine, la Brésil<br />

et la Bulgarie se soient concertés pour nous dire<br />

le même mensonge. Ces rois et ces présidents<br />

croient évidemment ce qu'ils ont dit presque<br />

dans les mêmes termes, à savoir que la France<br />

est le pays qui montre le chemin. Et j'ajoute,<br />

mes enfants, puisque vous avez levé avant-hier<br />

vos têtes et vos bras vers les grands oiseaux<br />

venus de l'Est, qu'elle montre le chemin même<br />

à travers les nuages du ciel.<br />

Jourdain dans le rapport très original qu'il a rédigé,<br />

pour le congrès de Bruxelles, au nom de<br />

la société de l'Art à l'école.<br />

M. Frantz Jourdain est visiblement agdcé par<br />

les architectes qui s'obstinent à copier servilement<br />

les styles du passé. Volontiers, il s'écrierait,<br />

lui aussi :<br />

Qui nous délivrera des Grecs et des Romains?<br />

« Qu'on laisse enfin de côté, nous dit-il, les<br />

exemples empruntés sans méthode et sans discernement<br />

à une antiquité mal comprise : plus<br />

de frontons, plus d'ordres, plus d'entablements,<br />

plus de colonnes, plus de pilastres, plus dechambranles<br />

prétentieux, plus de consoles solennelles,<br />

plus de lourds bossages 1 »I1 suffit d'une « façade<br />

simple et accueillante, construite avec les matériaux<br />

du pays ». Que l'écolier y retrouve un peu<br />

de son chez lui, un chez lui plus confortable,<br />

plus serein, plus soigné, plus joyeux, mais rien<br />

de plus. « Que les sculptures, dans les villes importantes,<br />

soient tirées de la flore, de cette merveilleuse<br />

flore française, si variée et si décorative,<br />

de cette flore expressive que chérissait le<br />

moyen âge et qui vaut bien la frigide feuille<br />

d'acanthe des temples romains. »<br />

Paroles très judicieuses et qu'on ne saurait<br />

trop répéter dans un pays dévoré de la soif<br />

d'imiter au point d'en oublier toutes ses qualités<br />

nationales; mais réflexions un peu platoniques<br />

aussi, car nous ne jouons pas, comme on<br />

dit, sur le velours,<br />

Ces écoles ambitieuses, où l'on n'a pas ménagé<br />

la pierre, ne sont pas toujours appropriées à<br />

leur destination, et cela pour une raison bien<br />

simple. C'est que l'architecte a oublié souvent<br />

de consulter ou d'écouter les deux personnes les<br />

plus qualifiées: le médecin, conseiller autorisé


en matière d'hygiène ; l'instituteur, tout indiqué<br />

pour faire adapter l'école aux nécessités de l'enseignement.<br />

Mais ces écoles sont debout et elles<br />

sont à peu près neuves. Ce n'est ni vous ni moi<br />

qui verrons réparer l'erreur initiale de messieurs<br />

les architectes.<br />

Et les autres? ah ! les autres. C'est pour celleslà<br />

surtout qu'il faut relire et méditer le rapport<br />

de M. Frantz Jourdain. Nous avons en France<br />

toute une collection de vieilles bâtisses qu'on<br />

rafistole tant bien que mal, et plus souvent mal<br />

que bien. Ce sont des bicoques malsaines, aussi<br />

dangereuses pour les agglomérations d'écoliers<br />

que pour les maîtres eux-mêmes qui n'y trouvent<br />

pas souvent le logement rudimentaire que<br />

leur accordent les règlements. Et il faudrait bénir<br />

l'ouragan ou l'incendie bienfaisants qui viendraient<br />

à point nous en débarrasser. Car il ne faut<br />

pas attendre des municipalités rurales le coup<br />

de pioche libérateur qui les jettera par terre.<br />

Elles sont trop conservatrices et trop avares de<br />

leurs deniers pour consentir à ce sacrifice, plus<br />

pénible, à leurs yeux, que celui d'Abraham.<br />

Aussi, quand nous entendons les orateurs du<br />

Congrès de l'Art à l'école préconiser une décoration<br />

« destinée à charmer les âmes simples »,<br />

sans complication ni surcharge, quand Mme Albert<br />

Besnard nous recommande' d'orner les<br />

classes par la représentation de fleurs, de guirlandes,<br />

de scènes rurales familières aux yeux de<br />

l'enfant et gardant dans leurs grandes lignes « le<br />

reflet du ciel natal », il nous semble assister à<br />

un repas où les desserts prendraient la place de<br />

la pièce de résistance.<br />

Uui, sans doute, il faut décorer l'école et ouvrir<br />

l'âme des enfants aux impressions du simple<br />

et du beau. Mais il faut, avant tout, qu'il y ait<br />

une école spacieuse et saine. Il faut y faire entrer<br />

à flots l'air et la lumière. On peut, à la rigueur,<br />

se passer de fleurs sur les murs; mais on<br />

doit pouvoir s'y mouvoir et y respirer à l'aise.<br />

Et combien d'écoles rurales sont encore, à cet<br />

égard, très inférieures aux prisons modernes I<br />

Donnons d'abord satisfaction aux médecins et<br />

aux hygiénistes. L'art viendra par surcroît...<br />

PARTIE GÉNÉRALE 565<br />

ANDRÉ BALZ.<br />

Le troisième congrès international<br />

d'hygiène scolaire.<br />

Discours de M. la doyen Landouzy. — Une<br />

formule précise| de M. le docteur Mathieu.<br />

,— Les travaux du congrès : l'éducation<br />

sexuelle, l'inspection médicale. —<br />

Principaux vœux adoptés.<br />

Du 2 au 7 août s'est tenu à Paris, au Grand<br />

Palais, le troisième congrès international d'hygiène<br />

scolaire.<br />

La séance solennelle d'ouverture a eu lieu dans<br />

le grand amphithéâtre de la Sorbonne sous la<br />

présidence de M. le professeur Landouzy, doyen<br />

de la facullé de médecine de Paris, délégué<br />

par le ministre de l'Instruction publique; à ses<br />

côtés avaient pris place MM. le docteur Albert<br />

Mathieu, président du congrès; Ferdinand<br />

Buisson, député, directeur du Manuel général; le<br />

professeur Pinard, Lanson, professeur à la faculté<br />

des lettres de Paris, le professeur Griesbach<br />

et sir Lunder-Bunton, délégués respectifs<br />

de l'Allemagne et de l'Angleterre, présidents<br />

des précédents congrès de Nuremberg et de Londres<br />

(1904-1907).<br />

M. le professeur Landouzy, en son discours<br />

d'ouverture félicite les organisateurs de ces<br />

congrès internationaux, dont<br />

la bienfaisante pensée fut de grouper les bonnes<br />

volontés, les consciences, les lumières et les eflorts en<br />

vue de la réalisation du vieil adage : Mens sana in<br />

corpore sano.<br />

Il précise ensuite le but du congrès qui se<br />

trace le programme suivant :<br />

Asseoir l'hygiène scolaire sur des bases scientifiques,<br />

en étudier les principes, en réaliser les applications,<br />

en régler les techniques.<br />

Il définit la méthode d'enseignement de l'hygiène<br />

qui sera donné par des<br />

leçons de choses mesurées à la taille des élèves<br />

et insiste sur ce principe parfois méconnu :<br />

L'hygiène scolaire ne vaudra que si les murs euxmêmes<br />

de l'école, aussi bien que chacun des maîtres,<br />

vivent la leçon de choses. Que servirait, pour prendre<br />

un exemple banal, l'enseignement livresque de la<br />

propreté, si tous et tout, dans la classe, ne démontraient<br />

la propreté?<br />

D'autre part, les maîtres, à l'exemple de ceux<br />

d'Athènes et de Rome, devront placer<br />

la santé de l'esprit et la vigueur du corps au nombre<br />

des vertus. Elles seront enseignées, pratiquées et<br />

honorées... étant au premier rang de nos devoirs<br />

individuels, familiaux et sociaux.<br />

Ainsi, conclut M. le doyen Landouzy, l'hygiène<br />

scolaire par son importance morale et sociale<br />

se trouve être placée à la base de la pédagogie<br />

la plus élevée et de la morale la plus saine.<br />

En effet,<br />

familles et gouvernements s'aperçoivent aujourd'hui<br />

que, si en santé, comme en toutes choses, l'éducation<br />

est bonne conseillère, l'éducation hygiénique,<br />

commencée dès le premier âge, répond de la santé<br />

morale et physique de l'individu et de l'espèce.<br />

De cela, n'avait-il pas la prescience, notre grand<br />

philosophe Descartes, alors qu'au xvji e siècle déjà ii<br />

écrivait : « Principalement aussi, pour la conservaiion<br />

de la santé, laquelle est sans doute le premier bien,<br />

et le fondement de tous les autres biens de cette vie,<br />

s'il est possible de trouver quelque moyen qui rende<br />

communément les hommes plus sages et plus habiles<br />

qu'ils n'ont été jusqu'ici, je crois que c'est dans la<br />

médecine qu'on doit le chercher.<br />

M. le docteur Albert Mathieu, président du congrès,<br />

montre, enun remarquable discours, l'insuffisance<br />

de notre éducation physique à l'école. 11<br />

en souligne les causes principales: la sédentarité<br />

scolairej l'excès de travail intellectuel, nécessité<br />

par la surcharge des programmes, conséquence<br />

de l'augmentation continue de la somme<br />

des connaissances et de l'intensité croissante<br />

de la concurrence sociale. Les méfaits dus à ce<br />

malmenage ou à ce surmenage intellectuel s'augmentent<br />

encore de ce fait que les familles dédaignent<br />

ou ignorent les lois primordiales de<br />

l'hygiène, et aussi parce que<br />

les tares individuelles dues à une hygiène défectueuse,<br />

surtout à l'âge de la formation de l'esprit et du corps,<br />

se transmettent et se renforcent par l'hérédité, de<br />

telle sorte qu'après les individus, ce sont les races<br />

qui sont atteintes et menacées dans la source même<br />

de leur vitalité.


S66 <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

Il faut prendre d'énergiques résolutions en<br />

présence de ces dangers :<br />

Si l'on doit restreindre la claustration dans les<br />

classes et l'immobilisation sur les bancs des écoles,<br />

vous prévoyez que la restriction de l'horaire du travail<br />

intellectuel aura pour conséquence directe et<br />

obligatoire la revision des programmes, et indirectement,<br />

mais nécessairement aussi le remaniement et<br />

le rajeunissement des méthodes d'enseignement. La<br />

pédagogie de demain, qui sera la pédagogie naturelle,<br />

la pédagogie physiologique, devra résoudre ce problème<br />

: améliorer l'éducation intellectuelle en diminuant<br />

le temps consacré à l'étude et à l'enseignement.<br />

Beaucoup de bons esprits jugent que la chose est possible<br />

et qu'étant possible, elle se fera.<br />

Goethe mourant s'écriait : « De la lumière, encore<br />

plus de lumière ! » Le cri : De l'air, encore plus d'air!<br />

pourrait résumer les vœux et l'espoir des ligueurs<br />

internationaux de l'hygiène scolaire :<br />

De l'air dans l'école! De l'air dans les poitrines!<br />

De l'air dans les programmes!<br />

Cette formule courte et synthétique peut résumer<br />

d'une façon saisissante le cahier de nos revendications.<br />

Gomment réaliser ces desiderata 1 conclut<br />

M. le docteur Mathieu. D'une part, enaméliorant<br />

l'éducation physique ; d'autre part, en organisant,<br />

à l'exemple de quelques villes comme Paris<br />

et Lyon, l'inspection médicale des écoles.<br />

l'inspection médicale des écoles est à la veille<br />

d'être instituée légalement avec la triple collaboration<br />

des communes, des départements et de l'Etat.<br />

Un projet de loi, élaboré par Al. le ministre de l'Instruction<br />

publique, a été déposé devant les Chambres.<br />

Grâce à l'appui du groupe parlementaire de l'hygiène<br />

et de la préservation de l'enfance et de l'adolescence,<br />

qui compte à sa tête des hommes de grande valeur et<br />

de grande autorité, parmi lesquels MM. Léon Bourgeois,<br />

Paul Deschanel, Ferdinand Buisson, Paul<br />

Strauss, la discussion de ce projet aboutira prochainement<br />

au vote d'un règlement national, qui cette<br />

fois, espérons-le, ne sera pas un document inerte.<br />

*<br />

• *<br />

A la fin de la séance, les délégués étrangers<br />

prennent tour à tour la parole. Celui de Suisse<br />

se distingua par une attention charmante. Déposant<br />

sur le bureau un bouquet de magnifiques<br />

et vigoureuses fleurs de son pays, il déclara<br />

que ce bouquet est un symbole, car le congrès<br />

ne se propose-t-il pas de<br />

rendre nos enfants aussi roses, que ces fleurs et aussi<br />

forts que ces plantes ?<br />

*<br />

* *<br />

Le congrès se divise en onze sections qui se<br />

partagent l'étude d'un vaste programme d'hygiène<br />

scolaire.<br />

Leurs travaux sont discutés en séance plénière,<br />

au Grand-Palais. A la première, MM. les<br />

docleurs Méry et Dufestel exposent la nécessité<br />

de l'unification des méthodes d'examen physique<br />

des écoliei's et précisèrent en quoi consistent<br />

les mensurations anthropométriques et l'examen<br />

médical. Le rapport de M. Kerr délimite le rôle<br />

de l'inspection médicale à la lutte contre les<br />

maladies contagieuses et aussi à l'amélioration<br />

de la santé générale par l'inspection suivie du<br />

traitement approprié.<br />

La question importante, mais délicate, de<br />

l'éducation sexuelle occupe deux séances.<br />

Un rapport complet de M. le docteur Doléris,<br />

membre de l'Académie de médecine, traite la<br />

question de « l'éducation sexuelle par la famille,<br />

par la science, par la morale et l'hygiène » i<br />

Voici défini le rôle de la famille :<br />

Tout ce qu'il faut demander aux parents, c'est de<br />

ne point mentir à leurs enfants; c'est de les laisser<br />

obéir à leur tendance naturelle de s'instruire et de<br />

répondre nettement aux questions qui leur sont posées<br />

en graduant la réponse selon l'âge et l'intelligence<br />

de l'enfant. C'est surtout de les laisser observer<br />

les exemples que la nature leur offre, sans les efiaroucher<br />

par des défenses et des reproches inutiles.<br />

Mais c'est la science surtout qui doit donner<br />

cet enseignement. En voici le programme :<br />

Parler clairement aux entants, soumettre le langage<br />

scientifique à. des formules claires et compréhensibles<br />

en développant progressivement les détails, en élargissant<br />

les thèmes, tel est le point de vue spécial et<br />

concret qui s'impose.<br />

Cette éducation exige une grande circonspection,<br />

des qualités de tact et de mesure qui devront<br />

être développées chez les éducateurs par<br />

un enseignement préalable, par des cours spéciaux<br />

faits par des médecins dans les écoles<br />

normales.<br />

Et l'auteuf conclut :<br />

Comme il importe que la vie de l'homme soit saine,<br />

la société a charge de le préparer par un enseignement<br />

précoce, complet et convenable.<br />

La préparation et le choix du médecin scolaire<br />

ont donné lieu à d'intéressantes discussions.<br />

Dans ce rôle, si élargi, qui lui sera confié<br />

désormais, le médecin scolaire devra faire<br />

preuve de compétence dans toutes les questions<br />

qui intéressent l'enfant; il se doublera d'un<br />

hygiéniste et, au surplus, d'un pédagogue. Il<br />

lui faudra donc se consacrer entièrement à<br />

l'étude de l'enfance, d'où nécessité de le recruter<br />

au concours et de le rétribuer suffisamment.<br />

Voici les principaux vœux adoptés à l'assemblée<br />

générale de clôture.<br />

Le 3 e congrès International d'hygiène scolaire<br />

émet les vœux suivants :<br />

I. — Que l'enseignement de l'hygiène scolaire soit<br />

donné en tant qu'enseignement spécial, dans toutes<br />

les écoles destinées à former des maîtres ;<br />

II. — Que cet enseignement soit- donné par des médecins<br />

et soit sanctionné par des examens ;<br />

III. — Que la société des médecins des écoles de Paris<br />

nomme une commission chargée d'étudier et de<br />

codifier les instructions qui doivent être données aux<br />

médecins scolaires et aux instituteurs, en insistant sur<br />

la nécessité de donner des règles simples, précises et<br />

faciles à suivre ;<br />

IV. — Que des dossiers sanitaires individuels d'un<br />

type uniforme soient établis dans toutes les è.coles :<br />

fiches de santé plus simples pour les internats, carnets<br />

de santé plus détaillés pour les externats ;<br />

V. — Quel'éducation physique soit donnée obligatoirement<br />

dans tous les établissements d'enseignement<br />

(garçons et filles) et sur des données uniformes;<br />

VI. — Que des terrains de jeux soient réservés par<br />

les municipalités aux enfants.<br />

Education sexuelle 1 .<br />

VII. — Qu'un enseignement sexuel préparatoire<br />

soit donné aux enfants dans l'enseignement de l'histoire<br />

naturelle et que des renseignements complets<br />

soient donnés aux adolescents ;<br />

VIII. — Que les candidats aux fonctions de l'enseignement<br />

soient instruits par les médecins scolaires et<br />

1. Se reporter au dernier vœu adopté par le Congrès International<br />

do l'Enseignement primaire. Manuel général n° 48,<br />

1S août 1910.


par les professeurs de pédagogie sur tous les détails<br />

de la question sexuelle ;<br />

IX. — Que les instructions nécessaires aux parents<br />

leur soient données par les instituteurs bien instruits<br />

ou par les médecins scolaires dans des conférences<br />

pédagogiques.<br />

S...<br />

OPINIONS DE NOS LECTEURS<br />

(Les articles ou fragments d'articles insérés sous les<br />

rubriques OPINIONS DF, NOS LECTEURS, COMMUNICATIONS<br />

DIVERSES, REVUE DE LA PRESSE, expriment en toute liberté<br />

l'opinion de leurs auteurs, mais n'engagent en rien celle du<br />

Manuel Général.J<br />

Monopole ou droit commun.<br />

A Monsieur BUISSON, directeur du Manuel général.<br />

Vous ne voudriez pas le monopole de l'enseignement?<br />

Moi. non plus.<br />

Vous craignez d'y être acculé?<br />

Moi aussi.<br />

Il y aurait peut-être un moyen d'y échapper.<br />

Ce moyen, c'est le droit commun.<br />

Je m'explique.<br />

La loi accorde un grand nombre de •privilèges aux<br />

écoles privées.<br />

Qu'on fasse cesser tous ces privilèges, que les écoles<br />

privées soient soumises aux règlements universitaires<br />

et tout rentrera dans l'ordre.<br />

Ainsi, pour me borner à ce seul exemple :<br />

« Les instituteurs publics sont soumis à l'inspection<br />

des autorités universitaires, conformément aux règlements<br />

délibérés par le Conseil supérieur. »<br />

Je demande qu'on ajoute : « ...et les instituteurs<br />

privés... »<br />

Actuellement, « l'inspection des écoles privées ne<br />

peut porter sur l'enseignement que pour vérifier s'il<br />

n'est pas contraire à la morale, à la Constitution et<br />

aux lois. »<br />

Voici vingt ans que je suis inspecteur primaire;<br />

jamais je n'ai pù inspecter une école privée.<br />

Je sonne à la porte. Cinq minutes après, l'on ouvre.<br />

Aussitôt qu'on m'aperçoit, la cloche se fait entendre,<br />

soi-disant pour appeler la directrice, en réalité pour<br />

avertir les maîtresses que l'ennemi est dans la place.<br />

Et quand j'entre dans les classes, les enfants font...<br />

de la couture.<br />

Jamais je n'ai entendu un instituteur ou une institutrice<br />

faire une leçon ; l'on écrit, l'on copie, l'on coud<br />

ou l'on sort pour la récréation.<br />

Et l'on se paye la tête de l'inspecteur.<br />

Je soutiens que l'inspection aurait un sens, qu'elle<br />

serait certaine et suffisante si les écoles privées rentraient<br />

dans le droit commun, et si, en conséquence,<br />

l'inspecteur avait à surveiller l'enseignement dans les<br />

écoles privées comme dans les écoles publiques...<br />

U N DE VOS . ANCIENS • COLLABORATEURS .<br />

L'école et la famille.<br />

Une jeune et vaillante institutrice de mes amies<br />

m'adresse les lignes suivantes :<br />


ses <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

Admission au cours supérieur.<br />

1858 (Pas-de-Calais).<br />

« Pour être admis à suivre le cours supérieur, les<br />

élèves doivent-ils être pourvus du certificat d'études ?»<br />

En principe, il est désirable que les élèves admis<br />

au cours supérieur soient pourvus du certificat d'études,<br />

qui est la sanction des études du cours moyen.<br />

Mais, dans la pratique, la solution n'est pas aussi<br />

simple : on ne peut maintenir au cours moyen un<br />

élève intelligent et jeune pour la seule raison qu'il ne<br />

possède pas le certificat d'études. Aussi, dans le département<br />

de la Seine, il existe deux cours supérieurs :<br />

un cours supérieur A dont tous les élèves ou la<br />

grande majorité possèdent le certificat, d'études et un<br />

cours supérieur B où sont admis les meilleurs élèves<br />

qui se préparent à l'examen du certificat d'études et<br />

quelques autres possédant ce titre.<br />

A la suite des examens de classement et de passage<br />

qui ont lieu à la fin de l'année scolaire, il convient<br />

d'admettre au cours supérieur tous les élèves qui,<br />

pourvus ou non du certificat d'études, possèdent les<br />

matières du cours moyen. Il est à remarquer que le<br />

programme du cours supérieur ne peut être complètement<br />

suivi dans les écoles primaires qui ne possèdent<br />

pas de cours complémentaire et par des enfants<br />

de onze à treize ans, attendu que les épreuves écrites<br />

et les épreuves orales du brevet élémentaires portent<br />

sur les programmes du cours supérieur des écoles<br />

primaires. (Article 119 du décret du 18 janvier 1887.)<br />

D'autre part, les candidats à ce dernier diplôme doivent<br />

être âgés de seize ans au 1 e ' octobre de l'année<br />

de l'examen et ne peuvent obtenir une dispense supérieure<br />

à un an. (Article 107 du décret du 18 janvier<br />

18S7.)<br />

Logement.<br />

F... M..., à P... (Saône-et-Loire).<br />

« Le mari d'une institutrice, cordonnier,travaillant<br />

seul, n'ayant pas de magasin, peut-il exercer sa profession<br />

dans le logement de sa femme, situé à l'école<br />

de filles? »<br />

Rien dans la loi ne s'y oppose pourvu que l'entrée<br />

du logement soit bien indépendante de celle de la<br />

classe et que les allées et venues des clients ne gênent<br />

en aucune façon le service scolaire.<br />

Les livres nouveaux \<br />

F . MOTEI.ET.<br />

Ce que nous avons voulu faire en écrivant<br />

•' OTTO, DER WILDE BUBE 2 "<br />

Notre ouvrage, conçu dans l'esprit et selon le<br />

principe de l'enseignement direct, vient après bien<br />

d'autres, qui ont rendu et rendront encore, nous en<br />

sommes persuadés, de grands services. La rigueur<br />

méthodique avec laquelle tels d'entre eux ont été établis<br />

s'impose k l'estime de tous. Aussi nous garderons-nous<br />

bien de diminuer tant soit peu le mérite<br />

«des auteurs qui nous ont précédés et de nous écrier :<br />

« Enfin vint notre livreI... »<br />

1. Sous cette rubrique, nos lecteurs trouveront un compterendu<br />

original des ouvrages nouveaux qui nous paraîtront<br />

intéressants pour eux. Nous disons un compte rendu original<br />

parce qu'il sera dû à l'auteur mémo du livre, qui exjHiquera<br />

au public pourquoi il l'a écrit, avec quelles intentions,<br />

suivant quelles méthodes, comment et dans quel esprit<br />

il faut le lire ou l'étudier pour on tirer le plus de profit<br />

possible.<br />

1. Ouvrage rédigé conformément aux programmes officiels<br />

du 26 juillet 1902 e t a ux instructions ministérielles de 1908,<br />

par .1. Commarmond et L . Meister, professeurs agrégés<br />

dans les lycées do Paris. Un vol. grand in-16, orné de<br />

110 gravures, cartonné 2 fr. 50.<br />

On nous permettra cepondant de faire remarquer<br />

que notre « Otto » présente, certaines nouveautés.<br />

C'est son excuse et sa justification. 11 est le résultat<br />

d'une assez longue expérience qu'avaient précédée<br />

d'ardentes convictions. A ce point de vue, on peut<br />

dire que, dans une certaine mesure, il a grandi et<br />

vécu un peu au jour le jour. La pratique a été antérieure<br />

à la théorie. Empirisme! dira-t-on. Mais la<br />

théorie a ensuite illuminé la pratique. Expliquonsnous.<br />

Nous fûmes mis sur la voie que nous croyons être<br />

la bonne par les ouvrages antérieurs au nôtre que<br />

nous avons utilisés jusqu'ici. En général, nous avions<br />

quelque peine à intéresser nos élèves aux différentes<br />

parties d'une maison, aux divers métiers, au mobilier<br />

d'une classe, en un mot à la simple nomenclature.<br />

Mais chaque fois qu'il nous arrivait de prendre dans<br />

ces mêmes livres une histoire ou une anecdote et de<br />

la raconter, l'attention naissait, les visages se déridaient,<br />

et, ce qui vaut mieux, beaucoup mieux encore,<br />

ils s'éclairaient. Telle tournure, tel idiotisme, d'apparence<br />

difficile, étaient vite saisis. Les formes, même<br />

les plus rebelles, celle des verbes forts, celle des substantifs<br />

au pluriel se gravaient vite et comme par enchantement<br />

dans la mémoire. Restait à les fixer pour<br />

longtemps.<br />

Pour, ce faire, nous avions eu jusqu'ici recours aux<br />

cahiers. Il fallait alors forger des paradigmes, les<br />

écrire au tableau, corriger ensuite sur les cahiers les<br />

fautes inévitables. Travail fastidieux, résultat nul!<br />

Et d'abord, ces exemples n'étaient guère que des déformations<br />

du texte. Ils n'en découlaient pas naturellement..<br />

Autant en emportait le vent. Ils avaient, à<br />

peu de chose près, le même résultat que les leçons<br />

de grammaire, apprises chapitre par chapitre, alinéa<br />

par alinéa. S'il se trouvait, que par hasard une phrase<br />

de l'histoire ou de l'anecdote pût servir de paradigme<br />

notre travail n'était pas perdu. Mais cela arrivait rarement.<br />

A la lueur de l'expérience, ou de 1' « empirisme »,<br />

si l'on veut, nous discernâmes une théorie qui nous<br />

parut nouvelle. Sans doute, au même moment, nous<br />

ne manquâmes point de nous souvenir de Bruno,<br />

l'auteur du Tour de France. Mais, en même temps<br />

que nous nous apercevions de ce rapprochement,<br />

nous mesurions aussi la distance qui nous séparait.<br />

Notre histoire à nous est aussi une grammaire, ou, si<br />

l'on aime mieux, grammaire et narration ne font<br />

qu'un dans notre livre.<br />

« Otto, der wilde Bube » est une histoire suivie,<br />

très simple, selon nous, intéressante pour des enfants<br />

de dix à douze ans. Point de nomenclature. Par une<br />

progression continue et par une répétition constante,<br />

encore que voilée, le vocabulaire s'enrichit. Si les<br />

mots essentiels sont à dessein éparpillés dans tout<br />

l'ouvrage, l'élève ou le professeur les groupera, les<br />

classera, c'est à lui qu'il appartient de le faire. —<br />

Mais du texte où elle- est implicitement contenue,<br />

nous avons cru devoir nous-mêmes dégager la grammaire<br />

pour éviter le cahier, ses taches, ses fautes et<br />

aussi les corrections du maître. Et nous sommes persuadés<br />

d'avoir fait oeuvre doublement utile.<br />

Nous pensons, en conséquence, avoir mis dans notre<br />

ouvrage le maximum de vie, de méthode pour<br />

obtenir le maximum de résultats. C'est à l'attention<br />

et à l'imagination de l'élève que nous faisons appel.<br />

L'une et l'autre sont les conditions de la mémoire.<br />

Frapper les sens, les frapper tous à la fois, tel a été<br />

notre but. Nous avons utilisé dans ce dessein tous<br />

les procédés déjà connus et expérimentés : séries verbales,<br />

séries logiques, gravures pittoresques, chansons<br />

populaires, tableaux muraux...<br />

On nous pardonnera cette « deftense et illustration »<br />

de notre ouvrage. Aussi bien avons-nous été conviés<br />

à en parler. Nqus ne pouvions qu'en dire tout le bien<br />

que nous en pensons. Nous eussions aimé fair» plus<br />

brièvement l'éloge d' « Otto, der wilde Bube ». Mais<br />

quand nous nous égarons, nous autres « empiriques»,<br />

dans le labyrinthe de la théorie, nous n'en finissons<br />

plus.<br />

J. COMMARMOND. L. MEISTER.<br />

5058. — Imp. KAPP, Paris. Le Gérant : A. BAEURLÉ.


77° Année - 8 e Série. - Tome XL VI. N" 49 . 20 Août 1910.<br />

ACTES OFFICIELS<br />

CONCERNANT L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE<br />

CERTIFICAT d'aptitude à renseignement du<br />

cliant dans les écoles normales et l es écoles<br />

primaires supérieures.<br />

SESSION DE 1910<br />

Liste, par ordre de mérite, des candidats définitivement<br />

admis.<br />

DEGRÉ SUPÉRIEUR.<br />

Aspirants.<br />

MM. Lavagne, professeur de chant à Paris; — Lesoin,<br />

instituteur public à Phalempin (Nord);.—Ménauge, professeur,<br />

de solfège à Paris; — Labbé, professeur de chant à<br />

Saint-Quentin.<br />

Aspirantes.<br />

Mmes Collet, institutrice publique à Caen; — Wiemert,<br />

professeur de musique à Saint-Denis; — Fleury, professeur<br />

de solfège à Saint-Germain (Seine-et-Oise) ; — Laurent, professeur<br />

de musique à Paris; — Blanc (Laure), professeur de<br />

musique à Aix (Bouches-du-Rhône); — Cosnard, répétitrice<br />

de solfège au lycée de Versailles; — Audille, professeur de<br />

musique k Paris; — Hayem, professeur de musique à<br />

Troyos; — Prouhet, professeur de musique à Bordeaux; —<br />

Lévéque, professeur de musique à Saint-Denis ; —Scherrer,<br />

professeur de musique à Paris; — Billette, professeur de<br />

musique à Rennes.<br />

DEGRÉ ÉLÉMENTAIRE.<br />

Aspirants.<br />

MM. Dupont, professeur de chant à Douai; — Aptel, professeur<br />

de musique à Joinville-sur-Marne (Haute Marne) ;<br />

— Anne, instituteur public à Saint-Lô; — Marchai, professeur<br />

de musique à La Fère (Aisne); — Palanque, profes<br />

. seur de musique à Chartres; — Borgey, instituteur public à<br />

Chambéry; — Dineur, instituteur public à Pont-de-la-Deûle<br />

(Nord) ; — Crouzet, instituteur public à Largentière; — Dubois,<br />

instituteur public à Bavai (Nord); — Dyke, professeur<br />

de solfège à Paris; — Miroux, instituteur public à Desvros<br />

(Pas-de-Calais) ; — Teyssandier, professeur de musique à<br />

Dax;—Labbé, professeur de musique à Saint-Quentin * —<br />

Gâteau, professeur de musique à Nemours ; — Gagné, instituteur<br />

détaché au collège d'Eu (Seine-Inférieure).<br />

Aspirantes.<br />

Mmes Pichard, professeur de musique à Neuilly-sur-Seine;<br />

— Souchon, professeur de musique à Paris; — Biot, professeur<br />

de musique à Paris; — Fleury, professeur de solfège à<br />

Saint-Germain-en-Laye ; — Pancher, professeur de piano à<br />

Paris ; — Lhersonneau, institutrice à Ouzouer-le-Marché<br />

(Loir-et-Cher); — Boussin, institutrice primaire publique à<br />

Paris; — Debergue, maîtresse de chant à Cambrai; — Borel,<br />

professeur de musique à Marseille ; — Hepp, professeur<br />

de musique à Levallois-Perret ; — Brethe, professeur do<br />

solfège à Paris; — Dupont, professeur de chant à Lille;<br />

— Soulas, professeur de piano à Guéret; — Gornette,<br />

professeur de musique à Eaubonne (Seine-et-Oise);—Dermarquet,<br />

professeur de musique à Paris; — Joint, professeur,<br />

déléguée à l'école normale de La Roclie-sur-Yon ; —<br />

Vadot, maîtresse de musique au Puy; — Ravel, professeur<br />

de musique à Aix (Bouches-du-Rhône); — Chapel, professeur<br />

de musique à Paris; — Huss, professeur do musique à<br />

Paris; — Joliot, professeur de musique à Paris; — Jourdin,<br />

professeur de musique à Tours; — Poggi, maîtresse de<br />

chant à Bastia (Corse); — Laisné, professeur de piano à Paris;<br />

— Avy, professeur de musique à Soissons; — Menjaud,<br />

professeur de piano à Paris ; — Carrère, institutrice à Nay<br />

(Basses-Pyrénées); —Pasquis,institutrice à Loches; — Bougault,<br />

professeur de musique à Paris; —Lencauchez, professeur<br />

de musique à Lille; — Levin, professeur de piano à<br />

Paris; — Grosjean, professeur libre de musique h Brest; —<br />

Marchand, élève à l'école normale do Fontonay-aux-Roses;<br />

— Souleyre, professeur de piano à Paris; — Iléraud, professeur<br />

de musique a. Marseille; — Bouniol (Marthe), professeur<br />

do musique à Asnières; — Tournillon, institutrice à Ermont<br />

(Seine et-Oise) ; — Chartier, chargée du cours de chant<br />

à Laval ; — Ledrelle, professeur do chant à Alençon ; —Passenaud,<br />

professeur do musique à Paris; — Maynial, maîtresse<br />

de solfège à Bourges; — Luigini, professeur de musique<br />

à Auch; — Pruvost, institutrice à Berteaucourt les-<br />

Dames Somme); — Bouniol (Hélène), professeur de chant à<br />

Asnières; — Fagtielain, professeur libre de musique à Paris;<br />

— Delpech, professeur de chant à Arcachon (Gironde) ;<br />

— Grenon, professeur de chant à Fontenay-le-Comte (Vendée);<br />

— Famin, professeur de musique à Amiens; — Simons,<br />

professeur de chant à Paris; — Blancher, élève à l'école<br />

Qormale de Fontenay-aux-Roses.<br />

PROMOTIONS DE CLASSE<br />

(suite.)<br />

II ÉJcoles primaires supérieures<br />

de jeune» ailles.<br />

Professeurs. — De la 2 e à la l ro classe : Mme Chaufournier,<br />

à l'école Sophie-Germain.<br />

De la 5® à la 4 e classe : Mlle Taugé, à l'école Edgar-Quinet.<br />

9 mai. —Sont promus, à partir du 1 er janvier 1909:<br />

Inspecteurs primaires.<br />

De la 2® à la l re classe : MM. Arluison, à Orléans ; — Babaud,<br />

à Parthenay; — Bonnehon, à Chartres; — Carton, à<br />

Amiens ; — Clémencet,à Saint-Dié ; — Gros, à Toulouse; —<br />

Mercier, à Saint-Pol ; — Petit, à Lisieux ; — Philibert, à<br />

Orléans; — Rouaut, à Chinon<br />

De la 3 e à la 2® classe: MM. Ameline, à Périgueux , —<br />

Beudon, à Mortagne ; — Boitiat, à Montargis ; — Boulin, à<br />

Saint-Etienne; — Deghilage, à Montdidier: — Dorleac, à<br />

Niort ; — Masson, à Arles; — Moenner, à Saint-Brieuc ; —<br />

Vallet, à Clermont-Ferrand;— Villadieu, à Gourdon.<br />

De la 4« à la 3 e classe : MM. Aubin, à Corte ; — Bastien, à<br />

Ajaccio; — Belgy, à Angoulème; — Benard, à Cosne ; —<br />

Bertin, à Vitry-le-François ; — Botsarron, à Montluçon ; —<br />

Boulan, à Cherbourg; — Bourdon, à Saint-Malo; — Broch,<br />

à Barbezieux ; — Brouillard, à Poligny ; — Deprez, à Château-Chinon<br />

; — Dussuel, à Lodève ; — Eynard, à Draguignan<br />

; —- Gautier, à Saint-Nàzaire ; — Genillon, à Chambéry<br />

; — Germouty, à Gannat ; — Gras, à Saint-Gaudens ; —<br />

Jahan, à Mont-do-Marsan ; — Larmignat, au Quesnoy ; — Le<br />

Guillochel, à Calvi ; — Lepaulmier, à Valognes ; — Liquier,<br />

à Privas;— Marcant, à Sartène ; — Mariin (Alphonse), à<br />

Montélimar ; —Maurice, à Charolles ; — Nicolas, à Monibéliard;<br />

— Ouradou, à Albi ; — Peyronnet, à La Réole ; —<br />

Pierson, à Bonneville; — Sabouret., à Romorantin; — Salomon,<br />

à Coutances.<br />

Directeurs d'école normale d'instituteurs.<br />

De la 2 e à la l ro classe : M. Lejeune, à Beauvais.<br />

De la 3 e à la 2® classe : MM. Hauduroy, à Orléans; — Mahuet,<br />

à Vesoul; — Masse, à La Roche-sur-Yon ; — Proriol,<br />

à La Rochelle ; — Rives, à Perpignan.<br />

De la 4® à la 3® classe : MM. Etienne, à Valence; — Laurencin,<br />

à Montbrison ; — Vigneras, à Loches.<br />

Professeurs d'école normale d'instituteurs.<br />

De la 2° à la l ro classe : MM. Besse, à Versailles; —<br />

Dayard, à Lons-le-Saunier; — Demay, à Dijon ; — Gainbier,<br />

à Auxerre; —Gaubert, à Toulouse ; — Quoaillet, à Amiens.<br />

De la 3° à la 2 e classe: MM. Ampoulange, à Montauban ;<br />

— Anstett, à Lyon; — Bastide, à Rodez; — Boulard, au<br />

Mans ; — Bugnard, à Foix ; — Commont, à Amiens; — Fontaine,<br />

à Aurillac;— Mouchet-Rogi, à Grenoble ; — Patusset,<br />

à Nice — Peyronnet, à Montpellier.<br />

De la 4° à la 3" classe: MM. Dubois, à Versailles ; —<br />

Gorse, à Ajaccio ; — Goy, à Lyon ;— Marchai,- à Versailles ;<br />

— Puech, à Auch; — Ricci, à Saint-Brieuc; — Tarrin, à<br />

Clermont-Ferrand ; — Tavernier, à Chaumont; — Vallain, à<br />

Chartres.<br />

De la 5° à. la 4® classe : MM. Bernardeau, à Rennes ; —<br />

Bouchet, à Evreux ; — Chambard, à Lons-le-Saunier ; — De<br />

Richaud, à Perpignan; — ïtenaud, à Vesoul; — Rigault, à<br />

Varzy ; — Sauvan, à Gap; — Strup-Horblin, à Chaumont;<br />

—•Violette, à Montauban,<br />

Directrices d'école normale d'institutrices.<br />

De la 2® à la l r ® classe: Mmes Bontemps, née "Winter, à<br />

Nevers ; — Crouzel, née Fontecave, à Coutances.<br />

De la 3® à la 2® classe : Mlle Champomier, à Besançon.<br />

De la 4« à la 3® classe : Mmes Armanet, née Beugnon, à<br />

Bourg ; — Chaudron, née Tassin, à Troyes; — Mlle Curey, à<br />

Mâcon ; — Mme Olivier, née Violot, à Quimper ; — Mlle Rostaing,<br />

à Chambéry.<br />

Professeurs d'école normale d'institutrices.<br />

De la 2® à la l re classe : Mlle Bague, à Troyes ; — Mmes Bastien,<br />

née Istre, à Ajaccio ; — Bouniol, née Ternisien, à Rodez ;<br />

— Cauvin, née Claveau, à Digne; —Eychéné, née Pélissier,<br />

à Cahors; — Mlle Greuzat, à Orléans ; — Mme Larcade, née<br />

Maigret, à La Rochelle ; — Mlle Michon, à Mâcon ; —<br />

Mme Millet, née Carrey, à Besançon ; —Mlles Prudent, à Dijon<br />

; — Tugaye, à Angoulème; — Mme Verrouil, née 3outeyre,<br />

à Aurillac.<br />

De la 3® à la 2® classe : Mlles Anthoni, à Nancy ; — Bergeyre,<br />

à Agen ; — Bizard, à Auxerre ; —Blanchard, à Besançon<br />

;— Guérin (Emilie), à Bour» ; — Jacquot (Marie-Joséphine),<br />

à Lons-le-Saunier ; — Mme Loison, née Lefort, à<br />

Laon ; — Mlle Nazon, à Albi ;— Mme Têtard, née Viaud, à<br />

Nantes.


386 <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

De la 4 e à la 3" classe: Mlles Bardet, à Lyon; —Béneville,<br />

à Côutances ; — Blouet, à Chambéry ; — Mines lllartein,nde<br />

Bourette, à Tarbes; — Lepigoche, née Grassi, à Caen; —<br />

Mlles Parayre, à Perpignan ; — Richard (Marie-Pauline), à<br />

Rumilly ; — Thiébautgeorgè, à BÏèis.<br />

De la 5* à la 4° classe : Mlle Castou, à Rodez; — Mme Collotte,<br />

née Sindet,à Pau;—Mlles Couderc, à La Rochelle ; —<br />

Désir, à Douai ; — Galéry, à Agen; — Gauthier (Blanche), à<br />

== ANNONCES<br />

Bourg; — Georg, à Charlevillo; — Giraud, àDraguignan; —<br />

Pellorce, à Ajaccio.<br />

Économes d'école normale d'institutrices.<br />

Dé la 3 e à l'a 2° clààse : Mlle Boeuf, à Chartres.<br />

De la 5 e à la 4°.classe : Mme Beugnot, née Rouhey, àLonsle-Saunier<br />

;—-Mlles Lallier, à Saint-Brieuc ; — Weill, à<br />

Melun.<br />

PETITES ANNONCES DU "<strong>MANUEL</strong> <strong>GENERAL</strong>"<br />

TARIF DES livSElvi'ioniS.— Afin d'être agréables à nos lecteurs,<br />

nous avons réduit le prix de rws Petites Annonces ; il ne sera<br />

plus désormais que de 0 fr- 15 lei 5 mots ou fraction de 5 mots-<br />

Le montant de l'insertion, calculé sur ce tarif, doit nous être<br />

A-<br />

POUR REPONDRE AUX PETITES ANNONCES<br />

envoyé en un mandat ou en timbres-poste avec le texte de l'annonce<br />

à insérer.<br />

Privilège de nos abonnés d'un an : 30 mots grEtuitS (au lieu de 20)<br />

ANNONCES COMMERCIALES (abonnés ou ÎIO»'.), 10 CENTIMES I.E MOT<br />

M. G. 155<br />

H arrive trop souvent que nous ne pou­<br />

10<br />

times . — 2° La fermer. — 3 Ne pas mettre<br />

vons transmettre au destinataire, faute d'adresse sur cette carte-letlre; inscrire Administration<br />

d'affranchissement, les réponses ànos pe­ seulement en tète le Numéro de la petite<br />

tites annonces. Pour éviter toute erreur, annonce à laquelle on répond. — 4° Placer<br />

nous prions nos correspondants de se con­ la carte-lettre ainsi préparée dans une<br />

former à la marche indiquée ci-dessous : enveloppe aflranchie à 10 centimes et<br />

1° Ecriré sa réponse «Se préférence sur<br />

adresser le tout à l'Administration du<br />

Une carte-lettre timbrée à SO cen­<br />

Manuec Général (Servi ce de laPublicité)<br />

Cent '<br />

du « Manuel Général »<br />

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Voir dans les nos pairs les renseignements sur les insertions admises dans les PETITES ANSiOAICES<br />

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Paris. M. G. 1953.<br />

Exercerait dans famille ou ferait cours<br />

M. G. 88.<br />

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M. G. 7 8.<br />

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M. G. 1871. M. G. 90.<br />

B


<strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

NOS PETITES ANNONCES (suite)<br />

N demande : 1° maîtresse B. E., pour Saint-Jacques, Paris, placent professeurs, pour apprendre la langue, échangerait<br />

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Prodigieuse est la diversité des races humaines. Entre le sauvage de la Terre de Feu et l'Européen des<br />

cités modernes, qu'il y a-t-il de commun? Les couleurs, les moeurs, les langues et les idées, les traits du<br />

visage, la stature du corps, la barbarie et la civilisation, tout cela forme, dans la carte de l'humanité, un<br />

bariolage immense.<br />

Pittoresque au suprême degré, ce spectacle nous invite de plus à de graves méditations : d'où vient<br />

l'homme? Procède-t-il d'un couple unique dont les descendants se sont différenciés au cours des temps, au<br />

gré des climats et des hasards? On bien ces différenciations ont-elles existé dès l'origine?<br />

Pour contempler ce tableau passionnant, que de journées ne faudrait-il pas consacrer à la visite des<br />

musées d'anthropologie du monde entier? Heureusement le livre est là qui, avec le secours de la photographie,<br />

peut nous permettre de voyager commodément dans toute l'étendue de la famille humaine.<br />

Le Japon.<br />

Aucun peuple de VExtrême-Orient ne nous intéresse<br />

autant, par sa rapide ascension au premier<br />

rang des civilisés, que le peuple japonais. Nous<br />

avons appris, par de récents événements, à connaître<br />

ses vertus civiques et guerrières, mais il y a aussi<br />

dans le Japonais, comme on va le voir, un vif sentiment<br />

du pittoresque et de la beauté.<br />

L'étranger qui fait son premier tour en ville<br />

japonaise, dans une bruyante jinriliàhaw, trouve<br />

tout, petit, fantastique, théâtral. Tout homme,<br />

toute chose lui semblent étranges, menus, mystérieux,<br />

vivant dans un cadre bleu ; les maisons<br />

sont couvertes de tuiles bleues, les façades<br />

des petites boutiques sont tendues de bleu, le<br />

petit peuple souriant qui passe a plus de bleu<br />

dans son vêtement que de toute autre couleur.<br />

Le premier, coup d'œil dans les rues bizarres où<br />

l'on passe a quelque chose de baroque : c'est<br />

comme une agitation infinie de drapeaux, de<br />

tentures d'un bleu sombre où éclatent les lettres<br />

chinoises et japonaises qui les singularisent,<br />

qui les relèvent, on peut dire qui les embellissent<br />

en leur donnant un charme très spécial.<br />

Partout des enfants : dans les rues les plus<br />

tranquilles, on voit des processions de fillettes<br />

portant derrière leur dos, dans une sorte de capuchon,<br />

de drôles de petits bébés dont on ne sait<br />

trop si elles sont" les sœurs ou les mamans ; car<br />

les Japonaises se marient très jeunes.<br />

Les femmes qui en ont les moyens portent<br />

toutes le hitomo, vêtement de dessous en soie,<br />

généralement de couleur claire. Sur ce lcitomo,<br />

on revêt, suivant la saison, deux ou trois, et<br />

jusqu'à cinq ou six robes flottantes, de soie ou<br />

de crêpe, dites kimono, et qui tombent sur les<br />

pieds ; les kimonos de dessous sont d'habitude<br />

clairs, ceux de dessus foncés, et le plus souvent<br />

Meus. Ils sont serrés à la ceinture par un obi<br />

long de 1 m. 80 à 2 m. 50, large de 30 centimètres,<br />

soit de satin, soit de soie lourde; les<br />

bouts de cet obi se nouent en une grande rosette<br />

carrée. Les pieds sont protégés par des sabots<br />

de bois d'ormeau ou des sandales de paille,<br />

suivant le temps qu'il fait.<br />

On peut dire des Japonais, avec beaucoup<br />

plus de vérité que des Chinois, que c'est une<br />

- nation d'artistes. Dans les objets les plus vulgaires,<br />

ils déploient un grand sens artistique en<br />

. 1. Les Races humaines. Librairie Hachette et Cie. 1 vol.<br />

in-4°. Illustré de plus de -lOOsplendides reproductions en noir<br />

ot en couleurs. Broché 15 fr., relié toilo 20 fr.<br />

Lectures de Vacances.<br />

même temps qu'un sens pratique et une industrie<br />

consommés.<br />

L'art au Japon n'est pas, comme en Europe,<br />

la greffe des styles les uns sur les autres, la résultante<br />

de l'enseignement des diverses écoles<br />

depuis les temps les plus reculés ; c'est, au contraire,<br />

un art strictement national, qui s'est<br />

développé de lui-même, en dehors de toute influence<br />

extérieure, qui est lui, seulement lui,<br />

et se soutient de lui-même. En comparant l'art<br />

décoratif du Japon avec celui de la Chine,<br />

on voit combien les Japonais ont laissé derrière<br />

eux les Chinois, et combien leur école d'art leur<br />

appartient en propre.<br />

La peinture telle qu'on la comprend en Europe<br />

n'existe point au Japon, où l'art est essentiellement<br />

décoratif et où le dessin des objets naturels<br />

est un dessin conventionnel ; les fleurs, par<br />

exemple, peuvent très bien jurer avec la botanique<br />

et les oiseaux offenser l'œil de l'ornithologue,<br />

mais on y admire pourtant une vérité<br />

qui montre comment chaque feuille, chaque<br />

plume, chaque brin d'herbe ont été patiemment<br />

et passionnément étudiés.<br />

Dans leurs procédés d'ornementation, Japonais<br />

pas plus que Chinois ne peignent, mais<br />

ils décorent, et la décoration est extraordinairement<br />

belle, et aussi la délicatesse de touche.<br />

Leurs artistes excellent à donner l'impression<br />

du vol rapide d'un oiseau, du glissement des<br />

poissons, et c'est là un des triomphes les plus<br />

difficiles de l'art. Mais ils n'ont jamais su transporter<br />

sur la toile la « divine forme humaine »<br />

ni, comme les primitifs italiens, élever le cœur<br />

des hommes de la terre au ciel, en une extase<br />

d'adoration. L'art japonais est grand dans les<br />

petites choses, petit dans les grandes .<br />

Les Japonais n'observant pas le repos du<br />

dimanche, y suppléent par la célébration des<br />

fêtes sans nombre, qui ponctuent de jours de<br />

joie le cours de l'année. Ce ne sont pas anniversaires<br />

de batailles sanglantes ni de triomphes<br />

patriotiques ; l'occasion la plus fréquente de ces<br />

jours de liesse est l'apparition de certaines fleurs,<br />

fait significatif, _ révélant un sentiment exquis.<br />

Des troupes joyeuses vont, dès le mois de<br />

février, admirer les fleurs du pommier et en respirer<br />

l'odeur, célébrée par d'antiques chansons ;<br />

on va voir fleurir les cerises au mois d'avril ;<br />

les azalées et les glycines au début de mai ;<br />

les lotus au mois d'août ; les feuilles rougies<br />

des érables en automne ; la première semaine<br />

de novembre est celle des chrysanthèmes. Dans<br />

N° 49.


190 <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

les environs des grandes villes, tel village, tel<br />

jardin est. célèbre pour certaines de ces fleurs.<br />

Le Japon peut le disputer à la plupart des<br />

pays pour la variété et la beauté de ses plantes<br />

et de ses fleurs, dont la nature a richement<br />

embelli ses champs, ses collines, ses bois et ses<br />

forêts. Cultivées, on les porte à un degré de perfection<br />

inconcevable ; incultes, elles parent magnifiquement<br />

la campagne et offrent un coup<br />

d'œil dont la beauté ne saurait s'exprimer.<br />

L'anémone du Japon, admirée à si juste titre<br />

en Occident, ne le cède à aucune autre fleur<br />

pour la suprême élégance du port, la délicatesse<br />

des nuances, la pureté des contours. Le gardénia<br />

a détrôné chez nous le camélia lui-même. Les<br />

jardins sont pleins de lis superbes, et le lotus<br />

voile les marais de son tapis de feuilles flottantes,<br />

bordées d'énormes corolles. Le chrysanthème,<br />

dont les floraisons éclatantes semblent des soleils<br />

aux rayons chiffonnés, est l'une des fleurs<br />

emblématiques du Japon. Dans le blason japonais,<br />

composé presque exclusivement de fleurs<br />

et de feuilles, le chrysanthème et la fleur du<br />

paulownia sont les deux armoiries personnelles<br />

du mikado.<br />

Les Pygmées.<br />

La nature a son humour à elle; il semble qu'elle<br />

joue parfois à créer des types grotesques d'une humanité<br />

rabougrie, tels par exemple les nains de<br />

l'Equateur, les Pygmées.<br />

L'esquisse la plus exacte que nous ayons de<br />

leur vie et de leurs coutumes est celle de Stanley.<br />

Il estime leur taille de 91 à 137 centimètres,<br />

et le poids d'un adulte à 40 kilogrammes, ou<br />

un tout petit peu plus. Ils vivent par groupes de<br />

huit à douze « communautés » comprenant ensemble<br />

de 2 000 à 2 500 personnes. Les huttes<br />

sont basses, en ovale allongé, avec portes de<br />

60 à 90 centimètres de haut, s'ouvrant aux deux<br />

bouts : elles se rangent, en un cercle irrégulier,<br />

autour de la hutte du chef. A un peu moins de<br />

100 mètres en avant, sur tous les sentiers qui<br />

mènent au village, une case est occupée par un<br />

couple de Pygmées, qui lève un droit sur toutes<br />

les caravanes qui passent.<br />

Ces nains des forêts ont pour maîtresse industrie<br />

la chasse, dont ils tirent leur principale<br />

nourriture. Produits végétaux, armes, poteries,<br />

ils achètent tout aux tribus voisines avec le<br />

surplus de leur gibier. Ils poursuivent toutes<br />

sortes de bêtes et les tuent à la lance, ou à la<br />

flèche vénéneuse ; ils prennent les gros animaux<br />

au moyen de trappes et de traquenards, dans<br />

des fosses dissimulées par des .branches et des<br />

feuilles recouvertes d'une couche de terre. Ils<br />

attrapent le singe à l'aide d'une espèce de boîte,<br />

ouverte en dessous, qu'ils pendent à une liane<br />

et sous laquelle ils disposent des noix ou des<br />

bananes ; dès que l'animal touche à l'appât,<br />

la boîte tombe, l'animal est prisonnier. Pour les<br />

petites bêtes, ils placent des pièges le long des<br />

sentiers. Pour tuer l'éléphant, ils ajustent une<br />

espèce de hameçon à une lourde pièce de bois<br />

suspendue au-dessus d'un sentier fréquenté<br />

par le pachyderme ; en passant, l'éléphant casse<br />

la corde de suspension et la pointe, préalablement<br />

empoisonnée, s'enfonce dans le dos du monstre.<br />

Tous les voyageurs s'accordent à dire qu'ils<br />

Sont intelligents et de joyeuse humeur. En par­<br />

lant de l'un d'eux, Stanley dit : « Quel gaillard<br />

avisé c'était, et que d'esprit ! 11 parlait par gestes,<br />

avec tant d'éloquence que les plus bornés de<br />

ses hommes le comprenaient. »<br />

Pris jeunes, ils deviennent d'industrieux,<br />

d'excellents serviteurs. Emin Pacha, l'explorateur<br />

et administrateur égyptien, en avait<br />

un qui « était fort adroit, jamais au repos, du<br />

moins en apparence, toujours gai, et d'un bon<br />

naturel. » Ils sont passionnés, vindicatifs, très<br />

jaloux de leur liberté personnelle, mais n'ayant, il<br />

semble, aucun lien d'affection familiale.<br />

Il ne paraît pas qu'ils aient des cérémonies<br />

religieuses ; ils enterrent les morts sans suivre<br />

aucun rite et n'élèvent aucun monument sur<br />

le lieu de l'enfouissement. Ils n'ont, semble-t-il,<br />

aucun souci du temps, aucun souvenir, aucune<br />

tradition du passé, point de religion, nuls rites<br />

fétichistes, nulle envie de connaître l'avenir<br />

par occultisme, comme le font leurs voisins.<br />

Les Patagons.<br />

Voici, par contraste avec le peuple des nains, celui<br />

des géants : les Patagons.<br />

Au sud du Rio Negro, on entre dans le domaine<br />

des Patagons, des Tehuelchës, comme<br />

les appellent leurs voisins les Araucans ; c'est<br />

un peuple renommé pour sa haute stature, et<br />

jadis pour sa férocité et sa fierté cruelle. Ils se<br />

sont aujourd'hui beaucoup amendés. Les Tehuelches<br />

descendent probablement d'un peuple de<br />

géants qui vivait dans le Matto Grosso et le<br />

Goyaz.<br />

Leur taille paraît plus haute qu'elle ne l'est<br />

en réalité, à cause de leurs grands manteaux<br />

en peau de lama, de leur longue et flottante<br />

chevelure et de leur attitude majestueuse.<br />

Leur moyenne doit être de 1 m. 80 ; les femmes<br />

sont aussi de haute taille, et c'est bien certainement<br />

la race d'hommes les plus grands qu'il y<br />

ait au monde. Comme traits, ils ressemblent<br />

d'une manière frappante aux Indiens plus septentrionaux,<br />

mais ils ont un air plus sauvage<br />

et plus formidable, avec leur visage peint en<br />

rouge et en noir. Leur physique concorde, fort<br />

bien avec leur taille ; le développement de leurs<br />

bras, celui de leur poitrine sont extraordinaires,<br />

et ils sont presque tous harmonieusement proportionnés.<br />

Leur visage est plaisant, leurs yeux brillants,<br />

leur nez aquilin et bien fait. Au-dessus de leurs<br />

sourcils se dessinent des bourrelets caractéristiques<br />

et un front légèrement fuyant. Débarrassée<br />

de la peinture et des malpropretés, la peau est<br />

d'un brun rouge. Ils s'épilent soigneusement,<br />

avec de petites pinces, tous les poils du visage,<br />

souvent même les sourcils, et prennent grand<br />

soin de leur chevelure, qu'ils contiennent par un<br />

filet. On rencontre chez eux bien peu de cheveux<br />

blancs ; cependant le cas se présente quelquefois.<br />

Les femmes ont rarement la chevelure<br />

aussi longue que leurs maris ; elles la tressent<br />

en deux nattes descendant fort bas ; les jeunes<br />

filles l'allongent par des crins de cheval et des<br />

touffes ornées de perles bleues et terminées par<br />

des pendants d'argent. Elles ne vieillissent pas<br />

prématurément, mais, une fois vieilles, elles<br />

sont hideuses.<br />

Les hommes se vêtent d'une chiripa qui en-


oure les reins, d'un poncho fait d'une pièce de<br />

,oile ou d'une peau de lama ; le reste du costume<br />

s'est tout uniment le vaste, le chaud manteau<br />

le peau, qu'ils portent poil en dedans, et qui est<br />

sapable de tenir le corps au sec pendant de longues<br />

îeures, même par les temps les plus humides,<br />

lss'en passent souvent à la chasse, mais à cheval<br />

ls l'ajustent autour de la taille par une ceinture<br />

le peau ou de cuir. Assis près du îeu ou en pronenade,<br />

ils se cachent la bouche derrière la<br />

ourrure de leur manteau, pour se préserver des<br />

rents froids auxquels ils attribuent les maux de<br />

lents, et les maladies des gencives ; et c'est là<br />

se qui rend leur langage, généralement peu facile<br />

i comprendre, encore plus incompréhensible aux<br />

strangers. Leurs bottes, ou brodequins,sont faites<br />

le la peau du jarret des chevaux ou, parfois,<br />

le celle de la cuisse d'un grand puma ; attachées<br />

sutour du pied, elles montent jusqu'au genou.<br />

Juand ils les ont portées u n jour ou deux de<br />

suite, elles on-t pris la forme du pied et peuvent,<br />

)ar temps humide ou neigeux, être recouvertes<br />

l'une autre paire de bottes plus grandes. Les<br />

impreintes laissées alors sur le sol donnent<br />

•éellement l'idée de pieds gigantesques justifiant<br />

usqu'à un certain point le nom de Patagons<br />

>u Grands Pieds donné par les Espagnols aux<br />

;ens de cette contrée.<br />

Les femmes â'tachent leur manteau, au devant<br />

iu cou, au moyen d'une épingle d'argent à grosse<br />

;ête, d'un clou ou i'une épingle ; ce manteau<br />

'ecouvre une espèce Qv; large chemise de calicot<br />

lui va des épaules aux chevilles. En voyage,<br />

illes le maintiennent par une ample ceinture ornée<br />

le perles bleues et de bosses d'argent ou de cuivre ;<br />

eurs bottes ressemblent à celles des hommes, et<br />

jarderi-t le poil sur la peau dont on les a faites.<br />

Malgré la dureté du climat, les enfants vont nus<br />

usqu'à l'âge de six ou huit ans ; néanmoins,<br />

m leur met parfois de petits manteaux et des<br />

sottines en cuir chamoisé pris aux jambes de<br />

levant du lama. Hommes et femmes adorent<br />

es ornements et se teignent le visage de peinture,<br />

)lus rarement le corps ; d'après eux, la peindre<br />

empêche la peau de se gercer.<br />

Dans leurs danses de cérémonie, leshommes, qui<br />

l'ont d'ordinaire pour habit qu'une pièce d'étoffe<br />

lutour des reins, se parent la tête des plumes<br />

3u rhea ou autruche sud-américaine et jettent<br />

sar-dessus l'épaule une ceinture où s'attachent<br />

les sonnettes de cuivre. La toilette matinale<br />

va pas sans un bain, et pourtant leurs vêtenents<br />

grouillent de vermine. Ils brûlent scrupuleusement<br />

tous les cheveux, toutes les rotures<br />

d'ongle que leur enlève le soin de leurs<br />

personnes.<br />

Ils vivent dans de grandes tentes en peaux<br />

le lama dont l'entrée, toujours à l'abri du vent,<br />

''ouvre à côté d'un feu allumé. Comme mobiier,<br />

quelques coussins faits de vieux ponchos<br />

st une ou deux peaux de cheval servant; de rileaux.<br />

Une espèce de broche, à laquelle s'ajoute<br />

parfois un pot de fer, forme toute la batterie<br />

le cuisine, avec des coquilles ou des plats de<br />

'ois pour mettre le bouillon. Jadis, la viande<br />

lo l'autruche faisait leur régal et ils la préféraient<br />

à la chair du lama. E n toute occasion,<br />

ils boivent le sang avec volupté, et, faute de<br />

farineux, se délectent de gras et de moelle. Il<br />

semble qu'ils mangent surtout la viande de che­<br />

LECTURES D E VACANCES •191<br />

val lors des danses et des fêtes. Leurs armes<br />

principales, à la chasse, sont le lasso et les bolas,<br />

espèce de lasso terminé par des boules.<br />

Les Australiens.<br />

Les Australiens ont fourni aux ethnographes et<br />

aux anthropologues de riches sujets d'observations.<br />

On jugera, par les descriptions suivantes, de l'étrangeté<br />

et du caractère singulièrement primitif de leurs<br />

mœurs et coutumes.<br />

Les Australiens sont plus ingénieux pour leurs<br />

armes que pour leurs tentes, leurs habits, leur<br />

cuisine. Excepté dans l'extrême Nord, ils ignorent<br />

l'arc et les flèches, mais leurs lances, leurs<br />

« baguettes à lancer », leurs massues, leurs<br />

boomerangs sont de bonne façon et ils les manient<br />

fort bien. Les lances de bois, qu'on trouve<br />

partout chez eux, ont jusqu'à 3 mètres de<br />

long ; ils les font avec des tiges d'eucalyptus<br />

redressées et durcies au feu, et leur ajoutent<br />

parfois des éclats de pierre aigus, des bouts de<br />

quartz fixés solidement près de la pointe au<br />

moyen de gomme.<br />

Leur boomerang est un morceau de bois<br />

dur, ayant à peu près la largeur d'un cimeterre<br />

(un peu moins cependant), recourbé au<br />

milieu, plat d'un côté, légèrement bossué de<br />

l'autre. La courbure n'est pas artificielle : on<br />

prend un bois coudé par la nature, et qui n'en<br />

est que plus solide. Ceux qu'on emploie en<br />

guerre sont larges, pesants, bien pointus, capables<br />

d'infliger de sérieuses blessures. Pour<br />

la chasse, spécialement la chasse aux oiseaux,<br />

on en choisit de plus petits dont les deux bouts<br />

se courbent légèrement en directions opposées.<br />

Le boomerang a cette remarquable propriété<br />

de rebrousser chemin dans l'air et de revenir<br />

à qui l'a lancé ; dans la vitesse de sa course, il<br />

tourne rapidement sur son axe et s'en revient<br />

obliquement. Ce n'est pas la force, c'est l'adresse<br />

qu'il exige de qui le manie.<br />

Sans aucune connaissance en agriculture, sans<br />

troupeaux, sans bétail, leur garde-manger laisse<br />

à désirer. Ce qu'ils préfèrent, la viande, n'est<br />

pas toujours à leur portée: aussi dévorent-ils<br />

parfois leurs chiens, des dingos fortement croisés<br />

maintenant avec les espèces européennes.<br />

Ils les aiment pourtant bien et l'on voit leurs<br />

femmes donner le sein à des petits chiens. Ils<br />

mangent à peu près de toute bête imaginable :<br />

kangourou, wombat, opossum, oiseaux, lézards,<br />

serpents, grenouilles, insectes, termites, avalés<br />

vivants, papillons, mets qui passe pour un<br />

grand régal, ainsi que reptiles et têtards grillés<br />

sur l'herbe. Rien ne les dégoûte, ni les œufs<br />

pourris, ni même le contenu des instestins<br />

des animaux. Ce qu'ils peuvent engloutir est<br />

incroyable. Qu'un homme ait la chance d'attraper<br />

un kangourou, il le mangera à lui seul, à<br />

petits intervalles, jusqu'à ce qu'il n'en reste<br />

pas une bribe. Paresseux comme ils sont, ils<br />

flottent entre l'extrême bombance et l'inanition.<br />

Le cannibalisme était jadis fréquent, mais<br />

pas universel. On enlevait de temps en temps<br />

un individu gras, qu'on mangeait ; aussi tout<br />

mari, si sa femme était dodue, la surveillait-il<br />

de près pour qu'elle ne fît pas le beau du lardoir<br />

dans une tribu voisine. On se sert des<br />

crânes pour boire.


J92 <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

Il serait' exagéré de dire que les Australiens<br />

n'ont d'autre gouvernement que celui de la<br />

famille ; bien que les chefs ne soient ni élus ni<br />

héréditaires, chaque tribu, pourtant, a son<br />

commandant, son roi. Elle reconnaît, à l'user,<br />

quel est le plus actif, le plus brave, le plus<br />

habile de ses liommes, et celui-ci, du consentement<br />

général, finit par être le maître.<br />

Chaque tribu se divise en deux, quatre, et jusqu'à<br />

six classes ayant chacune un nom, emprunté<br />

à un totem ou animal fétiche : chien, rat, ému, etc.<br />

Dans chacune de ces classes, de ces clans ou<br />

totems, tous sont considérés comme parents<br />

par le sang. Un homme du clan Rat, par suite,<br />

ne peut épouser une fille du clan Rat, mais<br />

peut s'adresser à une fille du clan Emu.<br />

La descendance suit la ligne féminine, et les<br />

enfants appartiennent au clan de leur mère ;<br />

mais ils héritent des terres du père. Tous les<br />

Australiens obéissent fidèlement à leur droit<br />

coutumier et aux lois de la propriété.<br />

Suivant certains 'voyageurs, la religion des<br />

Australiens se borne à la crainte des bons et<br />

des méchants esprits. D'autres prétendent que<br />

.des idées religieuses plus élevées leur sont<br />

venues de Polynésie, de Mélanésie, de Bornéo<br />

et d'ailleurs. Un fait est certain : c'est que les<br />

sorciers jouent le rôle principal dans les croyances<br />

surnaturelles. On les nomme « docteurs noirs » ;<br />

ils sont « faiseurs de pluie », voyants et prophètes,<br />

médiums, bardes, enchanteurs. On croit<br />

qu'ils peuvent s'élever dans l'air, que les<br />

esprits les emportent à travers l'espace, ou même<br />

de la terre au ciel.<br />

Au pouvoir de monter aux cieux et d'en descendre,<br />

l'homme de médecine ajoute celui<br />

d'envoyer invisiblement des pierres à la tête des<br />

gens qui lui déplaisent, projectiles qui sont<br />

d'habitude des morceaux de cristal de roche dont<br />

le « docteur noir » a toujours sa petite provision<br />

dans son fonds de commerce. On croit que messieurs<br />

les sorciers ont dans l'estomac une pierre<br />

ou un os dont ils peuvent faire passer des éclats<br />

dans les veines de ceux sur lesquels ils exercent<br />

leur art. Avec des rameaux d'acacia, notamment<br />

avec le bâton noueux nommé plongge, ils font<br />

des baguettes magiques ; qu'ils touchent du<br />

bout de ces baguettes la poitrine d'un dormeur,<br />

et voilà cet homme en cours de maladie. Quand<br />

on a quelque ennemi, on s'adresse aux sorciers<br />

pour s'en débarrasser par sa mort ou sa ruine.<br />

Bref, ce sont les grands dispensateurs des biens<br />

— et surtout des maux.<br />

Voici du reste une légende qui en dit long sur<br />

leur compte. 11 y a bien longtemps, vivait un sorcierpuissant,<br />

gigantesque, nommé Dhuramoolan.<br />

Son aspect était féroce, sa voix terrible comme le<br />

roulement d'un tonnerre lointain. Arrivés à un<br />

certain âge, les enfants de sa tribu étaient confiés<br />

à ce sorcier qui les emmenait dans la brousse<br />

et les instruisait dans les lois, traditions et coutumes<br />

pour les rendre dignes de siéger dans les<br />

conseils, de remplir toutes les obligations de<br />

membre de la communauté. Il affirmait bien<br />

haut qu'il tuait ces enfants, les coupait en morceaux,<br />

les réduisait en cendres, puis les rappelait<br />

à la vie comme de nouveaux êtres, fort<br />

améliorés par cette double opération. Mais,<br />

hélas ! quand hs enfants revenaient dans leur<br />

tribu, il en manquait toujours quelques-uns,<br />

morts dans la brousse. Dhuramoolan les disait<br />

morts de mort naturelle, mais les parents, soupçonnant<br />

quelque méfaits, questionnèrent les<br />

camarades des manquants. Ceux-ci d'abord se<br />

turent, effrayés ; puis ils parlèrent et dirent<br />

que leurs compagnons avaient été mangés par<br />

Dhuramoolan. Sur quoi, les pères furieux tuèrent<br />

le sorcier. Mais Dhuramoolan mit sa voix<br />

dans tous les arbres de la forêt et leur commanda<br />

de lâ garder à jamais. C'est ainsi que le bruissement<br />

des feuilles, les soirs de tempête, passe<br />

dans tout le pays pour être la voix irritée du<br />

terrible Dhuramoolan.<br />

Librairie Hachette et Cie, 79, boulevard Saint-Germain, Paris.<br />

EUGENE PLANTET<br />

Membre du Conseil de l'Office central<br />

des œuvres de bienfaisance<br />

Vient de paraître<br />

ARTHUR DELPY<br />

Secrétaire de la Société internationale<br />

pour l'étude des questions d'assistance<br />

Colonies de Vacances<br />

et<br />

Œuvres du Grand Air<br />

EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER<br />

Ouvrage contenant des Notices sur 640 œuvres en France et 275 à l'Etranger<br />

Un volume grand in-8°, illustré, avec de nombreux schémas et statistiques, broché. 7 fr. 50

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