MANUEL GENERAL - INRP
MANUEL GENERAL - INRP
MANUEL GENERAL - INRP
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
77° Année.-8» Série.-Tome XLVI. N» 49 20 Août Î910.<br />
<strong>MANUEL</strong> <strong>GENERAL</strong><br />
DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
JOURNAL HEBDOMADAIRE<br />
DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES<br />
On s'abonne à Paris, chez MM. Hachette et C'", Prix de l'abonnement ;<br />
libraires-éditeurs, boulevard Saint-Germain, 79; dans FRANCE 6 fr. i<br />
les départements, chez tous les libraires ou dans tous les UNION POSTALE 8 fr. «<br />
bureaux de poste. Prix du numéro : 10 cent.<br />
Les abonnements se prennent à partir du J er de chaque mois. On ne s'abonne que pour un an.<br />
Les demandes de changement d'adresse doivent être accompagnées de 5o cent, en timbres-poste et d'une bande du journal.<br />
Les manuscrits non insére's ne sont pas rendus.<br />
• SOMMAIRE •• •<br />
& ENSEIGNEMENT i L'école (P- S^i). o o o o o o o o o o o o o E. LA VISSE.<br />
LÉGISLATION < L'art à l'école et « les palais scolaires » (p. 564). o ANDRÉ BALZ.<br />
& ADMINISTRATION ? Le troisième congrès international d'hygiène scolaire (p. 565). S...<br />
OPINIONS DE NOS Monopole ou droit commun (p. 567). UN ANCIEN COLLABORATEUR.<br />
LECTEURS ( L'école et la famille (p. 567). 0 0 0 0 0 0 0 0 F. CATTIER.<br />
Correspondance. Bibliographie. Annonces, o o o o o o o o o o o o o 0 0 0<br />
T "RCTTTRFS )<br />
DE VACANCES S LeS ** aces lmma ' ne8 (P- i8 9)- o o o o o o o o o o o o o<br />
A NOS LECTEURS. — Pendant la période des vacances (du 23 juillet au 10 septembre),<br />
nous supprimons, comme de coutume, la Partie Scolaire du journal, qui ne peut avoir<br />
alors aucune utilité pour les maîtres; dans la Partie Générale, nos collaborateurs LÉO et SAINT-<br />
GILLES suspendent durant le même temps la publication de leurs intéressantes Revues.<br />
Dés le 17 septembre le journal reparaîtra au complet, avec sa Partie Générale, sa Partie<br />
Scolaire et ses feuilles spéciales consacrées aux examens et concours.<br />
Le service de la correction des copies, entièrement suspendu pendant les mois d'août et de septembre,<br />
sera repris à partir du I e * octobre.<br />
Nous insérerons comme de coutume, pendant cette période, des Lectures de Vacances extraites<br />
d'ouvrages nouveaux méritant d'être signalés à l'attention de nos lecteurs.<br />
ÉDUCATION ET ENSEIGNEMENT<br />
= =<br />
L'ÉCOLE<br />
Discours prononcé par M. E. LJIVJSSE<br />
A LA DISTRIBUTION DES PRIX DU N O U V 1 O N - E N - T H I É R A C H E<br />
Nous reproduisons, in extenso, d'après le Temps du 16 août et avec l'autorisation bienveillante de son<br />
auteur, le discours prononcé par M. E. Lavisse, membre de l'Académie française, directeur de l'Ecole normale<br />
supérieure, à la distribution des prix aux élèves des écoles communales du Nouvion-en-Thiérache (Aisne).<br />
Mes chers enfants,<br />
L'année dernière, je rencontrais presque tous<br />
les .jours dans la forêt, sur la route de la Croixdes-Veneurs,<br />
un monsieur de votre âge accompagnant<br />
les quatre vaches d'un garde forestier.<br />
Il avait les yeux couleur bleu d'acier, clairs et<br />
hardis; il chantait ou sifflait, et causait volontiers<br />
avec les passants. Un jour qu'il me demanda<br />
« quelle heure qu'il était », nous fîmes<br />
la conversation.<br />
•l'appris qu'il est né pas loin d'ici, dans un<br />
village du Cambrésis. Gomme il s'entendait mal<br />
avec ses parents et avec son instituteur, il recevait<br />
des gifles à la maison et à l'école; il estima<br />
que cela faisait beaucoup de gifles, et s'évada un<br />
beau matin. Après avoir vécu trois semaines à<br />
Partie générale.<br />
l'aventure, il arriva au Nouvion et trouva cette<br />
place de vacher, qui lui plut. Il aimait ses bêtes<br />
et la lente promenade le long des chemins du<br />
bois, où elles tondaient de leur langue l'herbe<br />
des bas-côtés.<br />
Je fus curieux de savoir ce qu'il pouvait bien<br />
avoir dans la tête et dans le cœur, et je lui fis<br />
quelques questions :<br />
— Tu sais lire et écrire ?<br />
La réponse d'un ton décidé, qui n'admettait<br />
pas la réplique, fut :<br />
— Non, ça n'est pas mon métier.<br />
— Tu seras soldat dans quelques années?<br />
— Oui.<br />
Et le pauvre petit, coiffé d'une vieille casquette<br />
trop large qui recouvrait ses oreilles,<br />
N° 49.
562 <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
perdu dans l'ampleur d'une veste dont la couleur<br />
n'avait plus de nom en aucune langue, el,<br />
d'un pantalon soutenu par une licelle, chaussé<br />
de souliers qui, pour boire la rosée et la pluie,<br />
ouvraient des bouches de grenouille, ajouta<br />
gaiement :<br />
— Quand je serai soldat on me donnera<br />
« des » beaux habits.<br />
— Mais pourquoi seras-tu soldat?<br />
— Quand on est soldat, c'est pour se battre.<br />
— Se battre, pourquoi? contre qui?<br />
— C'est pour se battre.<br />
J'essayai de lui faire dire qu'il serait soldat<br />
pour détendre la France; mais « France » était<br />
un mot qu'il ne comprenait pas. Est-ce que,<br />
par hasard, il ignorait qu'il existe sur la terre<br />
différents pays dont chacun porte son nom propre?<br />
Pour voir, je lui parlai de la Belgique,<br />
• notre voisine. Il connaissait le nom en effet;<br />
mais qu'est-ce que ce nom lui représentait?<br />
—• La Belgique, dit-il, c'est quand on va chercher<br />
du tabac.<br />
Je le laissai ensuite bavarder. J'appris que, de<br />
temps à autre, il aimait à faire une fugue. Il<br />
choisissait le moment où la forêt pouvait le<br />
nourrir'de fraises, de framboises ou de noisettes.<br />
Il vivait à la sauvage deux ou trois jours. L'an<br />
dernier, il regrettait que la récolte de noisettes<br />
eût été médiocre. Le petit bonhomme disait<br />
tout cela de l'air d'un être content de la vie.<br />
Et qui sait? Qui sait? Peut-être bien quelquesuns<br />
de ceux qui m'écoutent envient-ils, dans le<br />
secret de leur âme, cette existence d'école buissonnière<br />
: vivre dans le plein air et non pas enfermé<br />
entre des briques; laisser flâner son regard<br />
et son esprit, et non les fixer sur un papier<br />
ou sur un tableau; écouter, au lieu des règles<br />
du calcul, la clochette des vaches, et au lieu<br />
des préceptes de la grammaire, le bruit du vent<br />
dans les arbres et le chant des oiseaux; laisser<br />
couler les heures, au lieu d'obéir automatiquement<br />
à l'horaire arrêté par les autorités académiques,<br />
— il n'est pas étonnant que cette existence<br />
semble belle à des enfants comme vous.<br />
Mais moi, qui suis un vieux, je pensais, en<br />
écoutant le petit homme : « Que deviendra-t-il<br />
dans la vie ? » Quand je suis arrivé ici pour les<br />
présentes vacances, je me suis inquiété de lui.<br />
J'ai su que, depuis notre rencontre, il a disparu,<br />
qu'il est revenu, qu'il est reparti un jour qu'on<br />
lui avait donné des souliers neufs ; peut-être, il<br />
reviendra, mais après?... Sur les chemins de la<br />
forêt, on rencontre aussi de vieux vachers. Ils<br />
vont, par tous les temps, couvrant leurs épaules<br />
d'un sac les jours de pluie fine ou ruisselante,<br />
s'appuyant à un bâton coupé dans la forêt, seuls<br />
toujours. Ceux-là n'ont plus l'insouciance des<br />
jeunes années ; ils ne sifflent ni ne chantent. Ils<br />
demandent l'heure à voix basse, sur le ton d'un<br />
mendiant quêtant l'aumône. Ils mâchonnent un<br />
vieux tuyau de pipe, et leur regard est lamentablement<br />
triste.<br />
Mes enfants, entre ces pauvres êtres qui souffrent<br />
d'une double misère, misère physique et<br />
misère morale — car c'est être moralement misérable<br />
que tout ignorer de la vie, comme l'ignorent<br />
les bêtes et les arbres — entre ces pauvres<br />
êtres et vous, savez-vous ce qui fait la différence<br />
? C'est l'école.<br />
J'ai peur que vous ne sachiez pas bien tout ce<br />
qu'est l'école. C'est le lieu où vous vous préparez<br />
à gagner votre vie en acquérant des connaissances<br />
indispensables à toutes les professions;<br />
cela, vous le savez, et vos parents aussi. Mais<br />
ces connaissances, d'où viennent-elles?<br />
Peut-être vous croyez que ce que vous lisez<br />
dans vos livres, ce que vous entendez de la bouche<br />
de vos maîtres, les yeux des enfants l'ont toujours<br />
lu et les oreilles des enfants toujours<br />
entendu. Mais vous vous trompez. Les règles de<br />
grammaire et de style, ce sont nos écrivains<br />
qui les ont révélées, par un travail qui a commencé<br />
le jour où nos pères commencèrent à<br />
balbutier le « parler » de la France. Pour que<br />
vous paissiez apprendre un peu d'histoire, il a<br />
fallu que des générations d'érudits étudiassent<br />
les monuments du passé, monuments- écrits,<br />
monuments de pierre, de marbre, de bronze ou<br />
d'or, avec le patient effort pour comprendre ces<br />
témoignages et remettre en vie les vivants d'autrefois.<br />
Pour que l'on puisse vous donner quelques<br />
notions de sciences, combien de savanis<br />
travaillèrent dans leurs cabinets, leurs laboratoires,<br />
leurs observatoires ! Et tenez, voici quelques<br />
mots pris dans votre programme de morale<br />
: tolérance, respect de la croyance d'autrui.<br />
Cela fait trente-cinq lettres en tout. Pour qu'on<br />
ait pu les écrire, ces lettres-là, il a fallu que des<br />
martyrs mourussent par milliers dans des supplices<br />
et que le sang coulât en fleuves sur des<br />
champs|de bataille, jusqu'au jour où la raison humaine<br />
s'aperçut — elle s'enestaperçue en France<br />
d'abord — que la conscience a droit à la liberté<br />
et que cette liberté, la plusjjrécieuse de toutes,<br />
est une des conditions nécessaires de la paix<br />
entre les hommes.<br />
Comprenez-moi bien : les choses que vous<br />
apprenez en quelques minutes, que vous récitez<br />
souvent sans y faire grande attention, il a fallu<br />
des siècles et des siècles pour les établir.<br />
Comprenez-moi bien : l'écolp doit au long<br />
travail d'ancêtres de tous les temps et de tous<br />
les pays les connaissances, les sentiments et les<br />
idées qu'elle vous enseigne sous la forme la plus<br />
simple.<br />
Et maintenant, comparez-vous aux pauvres<br />
êtres de tout à l'heure. Ceux-là sont des survivants<br />
de l'humanité primitive, qui vivait en<br />
effet, à peu près comme eux, errante, conduisant<br />
ou poussant les bonnes bêtes nourricières.<br />
Ils se sont arrêtés voici plusieurs milliers de<br />
siècles. Mais vous, l'école vous met dans les<br />
rangs de l'humanité en marche, de l'humanité<br />
active et puissante, riches de si longs souvenirs<br />
et de si longs espoirs.<br />
Mes enfants, à cause de cette haute fonction,<br />
l'école est honorée dans tous les pays civilisés.<br />
Les gouvernements lui demandent de mettre<br />
leurs peuples en valeur; ils savent que tant<br />
vaudra l'écolier, tant vaudra l'homme, et que<br />
tant vaudront les individus humains, tant vaudra<br />
la nation.<br />
Hélas! dans cette concurrence entre les peuples<br />
pour obtenir une plus-value d'eux-mêmes,<br />
il faut que je vous le dise, car il importe que<br />
vous le sachiez : la France est en retard sur<br />
plusieurs nations. La République a été. admirablement<br />
généreuse pour l'école; mais il s'en<br />
faut de beaucoup que l'œuvre scolaire entreprise<br />
par elle soit achevée.
La loi qui a établi l'enseignement obligatoire<br />
n'est pas obéie. Personne n'a signifié au petit<br />
vacher vagabond qu'il existe pour tous les enfants<br />
de France un devoir scolaire, et je rencontre<br />
dans nos rues d'autres errants qui ne<br />
prennent jamais le chemin de l'école. Il en est<br />
de môme en d'autres endroits de France, puisque<br />
l'année dernière neuf mille conscrits, disent<br />
les uns, quatorze mille, disent les autres, sont<br />
arrivés au régiment, qui ne savaient ni lire ni<br />
écrire. Mais combien de milliers d'autres ne savent<br />
qu'épeler ou dessiner péniblement les lettres<br />
de l'alphabet? Combien de ces jeunes Français<br />
répondraient à la question : « Qu'est-ce que<br />
la France? »<br />
L'école en effet n'a pas seulement ses réfractaires,<br />
elle a ses irréguliers qui trop souvent<br />
manquent à l'appel ; ici même nous nous plaignons<br />
du nombre de ces absences.. D'autre part<br />
il arrive, surtout dans les villes, que les écoliers<br />
sont trop nombreux dans les classes et que<br />
l'enseignement demeure inefficace pour beaucoup.<br />
Et partout la durée des études primaires<br />
est trop courte.<br />
La lecture de vos programmes est inquiétante ;<br />
on y voit le naturel désir de vous faire apprendre<br />
en si peu de temps le plus de choses possible;<br />
mais malgré les ressources d'une pédagogie<br />
ingénieuse et l'énorme dépense de force que<br />
font vos maîtres et vos maîtresses, et qui chaque<br />
année ruine tant de santés, on ne peut espérer<br />
que cette foule de notions diverses se classent<br />
distinctement dans tant de jeunes têtes et s'y<br />
fixent pour jamais.<br />
On m'a cité beaucoup de mots d'écoliers et<br />
d'écolières; en voici un d'une petite fille d'ici<br />
qui me revient à la mémoire. L'enfant avait<br />
reçu cfans la journée plusieurs leçons dont une<br />
de*géographie, et une de catéchisme. La mère<br />
voulut lui faire repasser la leçon de catéchisme;<br />
elle demanda : « Qu'est-ce que Dieu? » La petite,<br />
combinant la géographie et la théologie,<br />
répondit tranquillement : « Dieu est un pur esprit<br />
entouré d'eau de tous les côtés. » Je sais<br />
bien que les réponses d'étourneau sont naturelles<br />
à vos âges et que peu à peu vous apprenez,<br />
ou du moins les meilleurs d'entre vous apprennent<br />
à réfléchir. C'est égal ! Une éducation<br />
tant encombrée et hâtive dépasse les forces d'un<br />
enfant.<br />
Si encore cette éducation ne finissait pas avec<br />
l'école! Mais c'est le cas pour le plus grand<br />
nombre d'entre vous. Au sortir de l'école, bonsoir<br />
les livres! Et peu à peu, dans tes mémoires,<br />
s'effaceront les souvenirs superficiels, comme<br />
s'effacent sur les mauvaises photographies les<br />
traits des visages. Sans doute, il existe des œuvres<br />
post-scolaires; mais, malgré tant de bonnes<br />
volontés, combien elles sont imparfaites encore!<br />
Peut-être bien m'accusera-t-on de préparer<br />
des arguments à ceux qui, après avoir dénoncé<br />
la faillite de la science, crient la faillite de<br />
l'école. Mais, pas plus que la science, l'école n'a<br />
fait faillite. De grands progrès ont été obtenus.<br />
Si je compare les écoliers d'aujourd'hui avec<br />
ceux de l'école dont je vous ai plusieurs fois<br />
parlé, l'école de « nô-maître », et nos maîtres<br />
avec vos maîtres, il me semble que ce soient,<br />
à un demi-siècle de distance, deux peuples différents.<br />
L'effort qui reste à faire, et qui est très<br />
considérable, on le fera. En ce moment même<br />
PARTIE GÉNÉRALE 563<br />
les pouvoirs publics s'en préoccupent. Les pouvoirs<br />
publics savent la valeur de l'école.<br />
Ils savent qu'ils ont envers elle des obligations<br />
essentielles, particulières à notre régime I<br />
de démocratie républicaine. Un des abus qu'on<br />
reprochait le plus à l'ancien régime, c'était que<br />
les privilégiés, parce qu'ils s'étaient donné la<br />
peine de naître, arrivassent tout jeunes à de<br />
hauts emplois; colonels à dix ans et magistrats<br />
à dix-huit. Mais, dites-moi, s'il suffit pour parvenir<br />
à la charge de citoyen, de se donner la<br />
peine de venir au monde, comme le petit vacher<br />
qui sera électeur un jour aussi bien que<br />
vous, n'est-ce pas une absurdité aussi grande<br />
que celle de l'ancien régime et plus dangereuse?<br />
Un jour ne suffira pas pour remédier à ces<br />
imperfections de notre régime scolaire;les causes<br />
en sont nombreuses et graves.<br />
Aujourd'hui, des enfants ne peuvent se présenter<br />
à l'école parce qu'ils sont habillés de<br />
guenilles, et « à pieds déchaux ».<br />
Des pères et des mères ont besoin du travail<br />
de leurs petits. Il faudra donc renforcer l'assistance<br />
sociale. Il faudra, d'autre part, augmenter<br />
le nombre des maîtres, prolonger la durée de<br />
l'école, organiser l'éducation post-scolaire. Cela<br />
coûtera très cher. Kt je n'espère pas voir, mais<br />
j'espère que vous verrez tous les petits Français<br />
prendre leur place dans l'école agrandie, dans<br />
l'école prolongée.<br />
Alors sera vraiment mis en valeur tout notre<br />
peuple de France.<br />
Mes enfants, je vous dirai en terminant que<br />
ce peuple mérite qu'on se donne de la peine<br />
pour le bien élever, car il est le. meilleur des<br />
peuples. Il a certes ses défauts, qu'il est le premier<br />
à reconnaître, mais combien de qualités<br />
et de vertus !<br />
D'abord, il n'est pas sot du tout ; il comprend<br />
vite ce qu'on se donne la peine de lui expliquer.<br />
Il est très généreux, il se passionne pour les<br />
grandes idées; en même temps, il a du bon<br />
sens, Il se laisse séduire aux belles paroles et<br />
aux gestes de l'éloquence ; nulle part plus facilement<br />
que chez nous on ne crie: «Allons-y ! »<br />
Et l'on y va en effet. Mais une voix intérieure<br />
murmure : « Faudrait voir tout de même ! » Et<br />
l'on regarde, et l'on voit.<br />
Dans notre régime d'absolue liberté, bien des<br />
idées extraordinaires, ou même monstrueuses,<br />
nous sont proposées. Elles mènent quelquefois<br />
un bruit terrible ; mais elles disparaissent,<br />
comme la comète qui devait ces jours-ci réduire<br />
la terre en poudre et en fumée; après<br />
avoir seulement troublé quelques faibles têtes,<br />
elle a filé piteusement.<br />
Personne ne fera croire à notre peuple, si<br />
humain d'ailleurs, et le meilleur serviteur de<br />
l'humanité, qu'il doive renoncer à sa vie propre<br />
et personnelle et cesser d'être une patrie, La<br />
France est contente d'être et résolue à demeurer<br />
la France.<br />
Personne ne nous fera croire non plus que<br />
nous devions retourner sous le sceptre et gous<br />
la crosse redorée de nos maîtres et de nos<br />
pasteurs d'autrefois; ni qu'il soit possible d'ouvrir,<br />
un beau jour, par la vertu de quelques<br />
formules, ou par l'effet d'une grève d'aiguilleurs,<br />
l'ère de la perfection sociale.<br />
Notre peuple n'a pas encore pris toutes les<br />
mœurs de la liberté, ce qui n'est pas étonnant ;
564 <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
il porte en lui les souvenirs et les marques de<br />
sa longue éducation monarchique, et un demisiècle<br />
ne suffit pas pour créer des mœurs nouvelles;<br />
mais on voit à de certains signes que la<br />
nécessaire évolution est commencée.<br />
Notre peuple répugne d'instinct aux diverses<br />
sortes de fanatismes. Il y a en effet des fanatismes<br />
de diverses sortes, qui se combattent les<br />
uns les autres, mais se ressemblent au fond,<br />
— frères ennemis, mais frères tout de même et<br />
de qui la fraternité se reconnaît à une identique<br />
laideur.<br />
Enfin, notre peuple est profondément démocrate<br />
et il a le sentiment de la justice sociale.<br />
De ces qualités et de ces vertus, on pourra<br />
tout espérer, le jour où l'école nationale leur<br />
aura donné toute leur force.<br />
Vous êtes trop jeunes pour savoir et pour<br />
comprendre que la France a quantité de choses<br />
à faire qui sont toutes très difficiles. Nous vivons<br />
dans un grand tumulte. Pas un jour ne passe<br />
sans que l'on entende dire à Paris, par des personnes<br />
qui, d'ailleurs, n'en perdent pas une<br />
bouchée, que nous nous décomposons, et que,<br />
bientôt, il ne restera plus de nous que je ne<br />
sais quelle pourriture dont l'exhalaison attirera<br />
les vautours.<br />
D'autres hommes, desquels je suis, gardent<br />
leur confiance en l'avenir. Ils savent l'imperfection<br />
des êtres et des choses et que des accidents<br />
= = = = = LÉGISLATION ET ADMINISTRATION<br />
L'art à l'école et « les palais scolaires ».<br />
L'école d'autrefois et l'école moderne. — Les erreurs<br />
des architectes. — Ce qu'on trouve souvent<br />
derrière les belles façades. — Les idées de<br />
M. Frantz Jourdain. — Un beau programme<br />
pour les écoles de demain.<br />
Allons au plus pressé.<br />
On peut ranger nos maisons d'école en deux<br />
catégories : les unes, antérieures aux lois scolaires,<br />
sont dans un état de délabrement pitoyable.<br />
De loin en loin, on remplace une poutre<br />
branlante, on passe un lait de chaux sur les<br />
murs;'mais, comme l'école a été construite dans<br />
des conditions hygiéniques déplorables, le mal<br />
est, à vrai dire, sans remèdes. Les réparations<br />
qu'on y entreprend sont plutôt regrettables car<br />
elles reculent la seule solution logique qui consiste<br />
à jeter l'immeuble à bas et à le refaire<br />
sur un nouveau plan.<br />
Mais il y a, dans bien des communes, des<br />
écoles de construction récente qui ne nous satisfont<br />
pas davantage. Les architectes qui les ont<br />
élevées n'ont eu en vue que le triomphe du moellon.<br />
Atteints pour la plupart de la maladie de la<br />
pierre, ils ont visé avant tout au solennel et au<br />
grand. « L'école, se sont-ils dit, est un édifice<br />
public. L'instituteur d'aujourd'hui est une manière<br />
de curé laïque. Pourquoi l'école moderne<br />
ne rivaliserait-elle pas avec l'église? «Et ils ont<br />
mis à mal leur imagination pour lui donner<br />
grand air et en décorer surtout la façade :<br />
Ce ne sont que festons, ce ne sont qu'astragales.<br />
C'est à ceux-là surtout qui cherchaient à faire<br />
de l'école un fac-similé de l'Hôtel de ville ou de<br />
la caserne de gendarmerie, qu'a songé M. Frantz<br />
et des périls sont possibles ; ils ne dorment pas<br />
dans une tranquillité béate. Mais ils croient, ils<br />
prévoient, ils prédisent (que ce peuple intelligent<br />
et sage fera, chaque jour suffisant à sa peine<br />
mais chaque jour prenant sa peine, toutes ces<br />
œuvres malaisées. A la fin, lui qui a offert au<br />
monde le plus brillant modèle de monarchie,<br />
au temps de Louis XIV, il lui présentera une<br />
libre démocratie où s'épanouiront toutes les<br />
forces vives du pays, pour notre gloire et pour le<br />
bien de l'humanité.<br />
Il semble en effet que ce soit notre destinée<br />
de donner des exemples. Du moins les étrangers<br />
le disent, qui sont bons juges en la matière.<br />
Cette année nous avons été visités par des rois<br />
et par des présidents de républiques. Ils nous<br />
ont parlé. Je sais bien qu'ils ne sont pas venus<br />
chez nous pour nous dire des choses désagréables<br />
; mais je ne crois pas que les Etats-Unis et<br />
la Belgique, la République Argentine, la Brésil<br />
et la Bulgarie se soient concertés pour nous dire<br />
le même mensonge. Ces rois et ces présidents<br />
croient évidemment ce qu'ils ont dit presque<br />
dans les mêmes termes, à savoir que la France<br />
est le pays qui montre le chemin. Et j'ajoute,<br />
mes enfants, puisque vous avez levé avant-hier<br />
vos têtes et vos bras vers les grands oiseaux<br />
venus de l'Est, qu'elle montre le chemin même<br />
à travers les nuages du ciel.<br />
Jourdain dans le rapport très original qu'il a rédigé,<br />
pour le congrès de Bruxelles, au nom de<br />
la société de l'Art à l'école.<br />
M. Frantz Jourdain est visiblement agdcé par<br />
les architectes qui s'obstinent à copier servilement<br />
les styles du passé. Volontiers, il s'écrierait,<br />
lui aussi :<br />
Qui nous délivrera des Grecs et des Romains?<br />
« Qu'on laisse enfin de côté, nous dit-il, les<br />
exemples empruntés sans méthode et sans discernement<br />
à une antiquité mal comprise : plus<br />
de frontons, plus d'ordres, plus d'entablements,<br />
plus de colonnes, plus de pilastres, plus dechambranles<br />
prétentieux, plus de consoles solennelles,<br />
plus de lourds bossages 1 »I1 suffit d'une « façade<br />
simple et accueillante, construite avec les matériaux<br />
du pays ». Que l'écolier y retrouve un peu<br />
de son chez lui, un chez lui plus confortable,<br />
plus serein, plus soigné, plus joyeux, mais rien<br />
de plus. « Que les sculptures, dans les villes importantes,<br />
soient tirées de la flore, de cette merveilleuse<br />
flore française, si variée et si décorative,<br />
de cette flore expressive que chérissait le<br />
moyen âge et qui vaut bien la frigide feuille<br />
d'acanthe des temples romains. »<br />
Paroles très judicieuses et qu'on ne saurait<br />
trop répéter dans un pays dévoré de la soif<br />
d'imiter au point d'en oublier toutes ses qualités<br />
nationales; mais réflexions un peu platoniques<br />
aussi, car nous ne jouons pas, comme on<br />
dit, sur le velours,<br />
Ces écoles ambitieuses, où l'on n'a pas ménagé<br />
la pierre, ne sont pas toujours appropriées à<br />
leur destination, et cela pour une raison bien<br />
simple. C'est que l'architecte a oublié souvent<br />
de consulter ou d'écouter les deux personnes les<br />
plus qualifiées: le médecin, conseiller autorisé
en matière d'hygiène ; l'instituteur, tout indiqué<br />
pour faire adapter l'école aux nécessités de l'enseignement.<br />
Mais ces écoles sont debout et elles<br />
sont à peu près neuves. Ce n'est ni vous ni moi<br />
qui verrons réparer l'erreur initiale de messieurs<br />
les architectes.<br />
Et les autres? ah ! les autres. C'est pour celleslà<br />
surtout qu'il faut relire et méditer le rapport<br />
de M. Frantz Jourdain. Nous avons en France<br />
toute une collection de vieilles bâtisses qu'on<br />
rafistole tant bien que mal, et plus souvent mal<br />
que bien. Ce sont des bicoques malsaines, aussi<br />
dangereuses pour les agglomérations d'écoliers<br />
que pour les maîtres eux-mêmes qui n'y trouvent<br />
pas souvent le logement rudimentaire que<br />
leur accordent les règlements. Et il faudrait bénir<br />
l'ouragan ou l'incendie bienfaisants qui viendraient<br />
à point nous en débarrasser. Car il ne faut<br />
pas attendre des municipalités rurales le coup<br />
de pioche libérateur qui les jettera par terre.<br />
Elles sont trop conservatrices et trop avares de<br />
leurs deniers pour consentir à ce sacrifice, plus<br />
pénible, à leurs yeux, que celui d'Abraham.<br />
Aussi, quand nous entendons les orateurs du<br />
Congrès de l'Art à l'école préconiser une décoration<br />
« destinée à charmer les âmes simples »,<br />
sans complication ni surcharge, quand Mme Albert<br />
Besnard nous recommande' d'orner les<br />
classes par la représentation de fleurs, de guirlandes,<br />
de scènes rurales familières aux yeux de<br />
l'enfant et gardant dans leurs grandes lignes « le<br />
reflet du ciel natal », il nous semble assister à<br />
un repas où les desserts prendraient la place de<br />
la pièce de résistance.<br />
Uui, sans doute, il faut décorer l'école et ouvrir<br />
l'âme des enfants aux impressions du simple<br />
et du beau. Mais il faut, avant tout, qu'il y ait<br />
une école spacieuse et saine. Il faut y faire entrer<br />
à flots l'air et la lumière. On peut, à la rigueur,<br />
se passer de fleurs sur les murs; mais on<br />
doit pouvoir s'y mouvoir et y respirer à l'aise.<br />
Et combien d'écoles rurales sont encore, à cet<br />
égard, très inférieures aux prisons modernes I<br />
Donnons d'abord satisfaction aux médecins et<br />
aux hygiénistes. L'art viendra par surcroît...<br />
PARTIE GÉNÉRALE 565<br />
ANDRÉ BALZ.<br />
Le troisième congrès international<br />
d'hygiène scolaire.<br />
Discours de M. la doyen Landouzy. — Une<br />
formule précise| de M. le docteur Mathieu.<br />
,— Les travaux du congrès : l'éducation<br />
sexuelle, l'inspection médicale. —<br />
Principaux vœux adoptés.<br />
Du 2 au 7 août s'est tenu à Paris, au Grand<br />
Palais, le troisième congrès international d'hygiène<br />
scolaire.<br />
La séance solennelle d'ouverture a eu lieu dans<br />
le grand amphithéâtre de la Sorbonne sous la<br />
présidence de M. le professeur Landouzy, doyen<br />
de la facullé de médecine de Paris, délégué<br />
par le ministre de l'Instruction publique; à ses<br />
côtés avaient pris place MM. le docteur Albert<br />
Mathieu, président du congrès; Ferdinand<br />
Buisson, député, directeur du Manuel général; le<br />
professeur Pinard, Lanson, professeur à la faculté<br />
des lettres de Paris, le professeur Griesbach<br />
et sir Lunder-Bunton, délégués respectifs<br />
de l'Allemagne et de l'Angleterre, présidents<br />
des précédents congrès de Nuremberg et de Londres<br />
(1904-1907).<br />
M. le professeur Landouzy, en son discours<br />
d'ouverture félicite les organisateurs de ces<br />
congrès internationaux, dont<br />
la bienfaisante pensée fut de grouper les bonnes<br />
volontés, les consciences, les lumières et les eflorts en<br />
vue de la réalisation du vieil adage : Mens sana in<br />
corpore sano.<br />
Il précise ensuite le but du congrès qui se<br />
trace le programme suivant :<br />
Asseoir l'hygiène scolaire sur des bases scientifiques,<br />
en étudier les principes, en réaliser les applications,<br />
en régler les techniques.<br />
Il définit la méthode d'enseignement de l'hygiène<br />
qui sera donné par des<br />
leçons de choses mesurées à la taille des élèves<br />
et insiste sur ce principe parfois méconnu :<br />
L'hygiène scolaire ne vaudra que si les murs euxmêmes<br />
de l'école, aussi bien que chacun des maîtres,<br />
vivent la leçon de choses. Que servirait, pour prendre<br />
un exemple banal, l'enseignement livresque de la<br />
propreté, si tous et tout, dans la classe, ne démontraient<br />
la propreté?<br />
D'autre part, les maîtres, à l'exemple de ceux<br />
d'Athènes et de Rome, devront placer<br />
la santé de l'esprit et la vigueur du corps au nombre<br />
des vertus. Elles seront enseignées, pratiquées et<br />
honorées... étant au premier rang de nos devoirs<br />
individuels, familiaux et sociaux.<br />
Ainsi, conclut M. le doyen Landouzy, l'hygiène<br />
scolaire par son importance morale et sociale<br />
se trouve être placée à la base de la pédagogie<br />
la plus élevée et de la morale la plus saine.<br />
En effet,<br />
familles et gouvernements s'aperçoivent aujourd'hui<br />
que, si en santé, comme en toutes choses, l'éducation<br />
est bonne conseillère, l'éducation hygiénique,<br />
commencée dès le premier âge, répond de la santé<br />
morale et physique de l'individu et de l'espèce.<br />
De cela, n'avait-il pas la prescience, notre grand<br />
philosophe Descartes, alors qu'au xvji e siècle déjà ii<br />
écrivait : « Principalement aussi, pour la conservaiion<br />
de la santé, laquelle est sans doute le premier bien,<br />
et le fondement de tous les autres biens de cette vie,<br />
s'il est possible de trouver quelque moyen qui rende<br />
communément les hommes plus sages et plus habiles<br />
qu'ils n'ont été jusqu'ici, je crois que c'est dans la<br />
médecine qu'on doit le chercher.<br />
M. le docteur Albert Mathieu, président du congrès,<br />
montre, enun remarquable discours, l'insuffisance<br />
de notre éducation physique à l'école. 11<br />
en souligne les causes principales: la sédentarité<br />
scolairej l'excès de travail intellectuel, nécessité<br />
par la surcharge des programmes, conséquence<br />
de l'augmentation continue de la somme<br />
des connaissances et de l'intensité croissante<br />
de la concurrence sociale. Les méfaits dus à ce<br />
malmenage ou à ce surmenage intellectuel s'augmentent<br />
encore de ce fait que les familles dédaignent<br />
ou ignorent les lois primordiales de<br />
l'hygiène, et aussi parce que<br />
les tares individuelles dues à une hygiène défectueuse,<br />
surtout à l'âge de la formation de l'esprit et du corps,<br />
se transmettent et se renforcent par l'hérédité, de<br />
telle sorte qu'après les individus, ce sont les races<br />
qui sont atteintes et menacées dans la source même<br />
de leur vitalité.
S66 <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
Il faut prendre d'énergiques résolutions en<br />
présence de ces dangers :<br />
Si l'on doit restreindre la claustration dans les<br />
classes et l'immobilisation sur les bancs des écoles,<br />
vous prévoyez que la restriction de l'horaire du travail<br />
intellectuel aura pour conséquence directe et<br />
obligatoire la revision des programmes, et indirectement,<br />
mais nécessairement aussi le remaniement et<br />
le rajeunissement des méthodes d'enseignement. La<br />
pédagogie de demain, qui sera la pédagogie naturelle,<br />
la pédagogie physiologique, devra résoudre ce problème<br />
: améliorer l'éducation intellectuelle en diminuant<br />
le temps consacré à l'étude et à l'enseignement.<br />
Beaucoup de bons esprits jugent que la chose est possible<br />
et qu'étant possible, elle se fera.<br />
Goethe mourant s'écriait : « De la lumière, encore<br />
plus de lumière ! » Le cri : De l'air, encore plus d'air!<br />
pourrait résumer les vœux et l'espoir des ligueurs<br />
internationaux de l'hygiène scolaire :<br />
De l'air dans l'école! De l'air dans les poitrines!<br />
De l'air dans les programmes!<br />
Cette formule courte et synthétique peut résumer<br />
d'une façon saisissante le cahier de nos revendications.<br />
Gomment réaliser ces desiderata 1 conclut<br />
M. le docteur Mathieu. D'une part, enaméliorant<br />
l'éducation physique ; d'autre part, en organisant,<br />
à l'exemple de quelques villes comme Paris<br />
et Lyon, l'inspection médicale des écoles.<br />
l'inspection médicale des écoles est à la veille<br />
d'être instituée légalement avec la triple collaboration<br />
des communes, des départements et de l'Etat.<br />
Un projet de loi, élaboré par Al. le ministre de l'Instruction<br />
publique, a été déposé devant les Chambres.<br />
Grâce à l'appui du groupe parlementaire de l'hygiène<br />
et de la préservation de l'enfance et de l'adolescence,<br />
qui compte à sa tête des hommes de grande valeur et<br />
de grande autorité, parmi lesquels MM. Léon Bourgeois,<br />
Paul Deschanel, Ferdinand Buisson, Paul<br />
Strauss, la discussion de ce projet aboutira prochainement<br />
au vote d'un règlement national, qui cette<br />
fois, espérons-le, ne sera pas un document inerte.<br />
*<br />
• *<br />
A la fin de la séance, les délégués étrangers<br />
prennent tour à tour la parole. Celui de Suisse<br />
se distingua par une attention charmante. Déposant<br />
sur le bureau un bouquet de magnifiques<br />
et vigoureuses fleurs de son pays, il déclara<br />
que ce bouquet est un symbole, car le congrès<br />
ne se propose-t-il pas de<br />
rendre nos enfants aussi roses, que ces fleurs et aussi<br />
forts que ces plantes ?<br />
*<br />
* *<br />
Le congrès se divise en onze sections qui se<br />
partagent l'étude d'un vaste programme d'hygiène<br />
scolaire.<br />
Leurs travaux sont discutés en séance plénière,<br />
au Grand-Palais. A la première, MM. les<br />
docleurs Méry et Dufestel exposent la nécessité<br />
de l'unification des méthodes d'examen physique<br />
des écoliei's et précisèrent en quoi consistent<br />
les mensurations anthropométriques et l'examen<br />
médical. Le rapport de M. Kerr délimite le rôle<br />
de l'inspection médicale à la lutte contre les<br />
maladies contagieuses et aussi à l'amélioration<br />
de la santé générale par l'inspection suivie du<br />
traitement approprié.<br />
La question importante, mais délicate, de<br />
l'éducation sexuelle occupe deux séances.<br />
Un rapport complet de M. le docteur Doléris,<br />
membre de l'Académie de médecine, traite la<br />
question de « l'éducation sexuelle par la famille,<br />
par la science, par la morale et l'hygiène » i<br />
Voici défini le rôle de la famille :<br />
Tout ce qu'il faut demander aux parents, c'est de<br />
ne point mentir à leurs enfants; c'est de les laisser<br />
obéir à leur tendance naturelle de s'instruire et de<br />
répondre nettement aux questions qui leur sont posées<br />
en graduant la réponse selon l'âge et l'intelligence<br />
de l'enfant. C'est surtout de les laisser observer<br />
les exemples que la nature leur offre, sans les efiaroucher<br />
par des défenses et des reproches inutiles.<br />
Mais c'est la science surtout qui doit donner<br />
cet enseignement. En voici le programme :<br />
Parler clairement aux entants, soumettre le langage<br />
scientifique à. des formules claires et compréhensibles<br />
en développant progressivement les détails, en élargissant<br />
les thèmes, tel est le point de vue spécial et<br />
concret qui s'impose.<br />
Cette éducation exige une grande circonspection,<br />
des qualités de tact et de mesure qui devront<br />
être développées chez les éducateurs par<br />
un enseignement préalable, par des cours spéciaux<br />
faits par des médecins dans les écoles<br />
normales.<br />
Et l'auteuf conclut :<br />
Comme il importe que la vie de l'homme soit saine,<br />
la société a charge de le préparer par un enseignement<br />
précoce, complet et convenable.<br />
La préparation et le choix du médecin scolaire<br />
ont donné lieu à d'intéressantes discussions.<br />
Dans ce rôle, si élargi, qui lui sera confié<br />
désormais, le médecin scolaire devra faire<br />
preuve de compétence dans toutes les questions<br />
qui intéressent l'enfant; il se doublera d'un<br />
hygiéniste et, au surplus, d'un pédagogue. Il<br />
lui faudra donc se consacrer entièrement à<br />
l'étude de l'enfance, d'où nécessité de le recruter<br />
au concours et de le rétribuer suffisamment.<br />
Voici les principaux vœux adoptés à l'assemblée<br />
générale de clôture.<br />
Le 3 e congrès International d'hygiène scolaire<br />
émet les vœux suivants :<br />
I. — Que l'enseignement de l'hygiène scolaire soit<br />
donné en tant qu'enseignement spécial, dans toutes<br />
les écoles destinées à former des maîtres ;<br />
II. — Que cet enseignement soit- donné par des médecins<br />
et soit sanctionné par des examens ;<br />
III. — Que la société des médecins des écoles de Paris<br />
nomme une commission chargée d'étudier et de<br />
codifier les instructions qui doivent être données aux<br />
médecins scolaires et aux instituteurs, en insistant sur<br />
la nécessité de donner des règles simples, précises et<br />
faciles à suivre ;<br />
IV. — Que des dossiers sanitaires individuels d'un<br />
type uniforme soient établis dans toutes les è.coles :<br />
fiches de santé plus simples pour les internats, carnets<br />
de santé plus détaillés pour les externats ;<br />
V. — Quel'éducation physique soit donnée obligatoirement<br />
dans tous les établissements d'enseignement<br />
(garçons et filles) et sur des données uniformes;<br />
VI. — Que des terrains de jeux soient réservés par<br />
les municipalités aux enfants.<br />
Education sexuelle 1 .<br />
VII. — Qu'un enseignement sexuel préparatoire<br />
soit donné aux enfants dans l'enseignement de l'histoire<br />
naturelle et que des renseignements complets<br />
soient donnés aux adolescents ;<br />
VIII. — Que les candidats aux fonctions de l'enseignement<br />
soient instruits par les médecins scolaires et<br />
1. Se reporter au dernier vœu adopté par le Congrès International<br />
do l'Enseignement primaire. Manuel général n° 48,<br />
1S août 1910.
par les professeurs de pédagogie sur tous les détails<br />
de la question sexuelle ;<br />
IX. — Que les instructions nécessaires aux parents<br />
leur soient données par les instituteurs bien instruits<br />
ou par les médecins scolaires dans des conférences<br />
pédagogiques.<br />
S...<br />
OPINIONS DE NOS LECTEURS<br />
(Les articles ou fragments d'articles insérés sous les<br />
rubriques OPINIONS DF, NOS LECTEURS, COMMUNICATIONS<br />
DIVERSES, REVUE DE LA PRESSE, expriment en toute liberté<br />
l'opinion de leurs auteurs, mais n'engagent en rien celle du<br />
Manuel Général.J<br />
Monopole ou droit commun.<br />
A Monsieur BUISSON, directeur du Manuel général.<br />
Vous ne voudriez pas le monopole de l'enseignement?<br />
Moi. non plus.<br />
Vous craignez d'y être acculé?<br />
Moi aussi.<br />
Il y aurait peut-être un moyen d'y échapper.<br />
Ce moyen, c'est le droit commun.<br />
Je m'explique.<br />
La loi accorde un grand nombre de •privilèges aux<br />
écoles privées.<br />
Qu'on fasse cesser tous ces privilèges, que les écoles<br />
privées soient soumises aux règlements universitaires<br />
et tout rentrera dans l'ordre.<br />
Ainsi, pour me borner à ce seul exemple :<br />
« Les instituteurs publics sont soumis à l'inspection<br />
des autorités universitaires, conformément aux règlements<br />
délibérés par le Conseil supérieur. »<br />
Je demande qu'on ajoute : « ...et les instituteurs<br />
privés... »<br />
Actuellement, « l'inspection des écoles privées ne<br />
peut porter sur l'enseignement que pour vérifier s'il<br />
n'est pas contraire à la morale, à la Constitution et<br />
aux lois. »<br />
Voici vingt ans que je suis inspecteur primaire;<br />
jamais je n'ai pù inspecter une école privée.<br />
Je sonne à la porte. Cinq minutes après, l'on ouvre.<br />
Aussitôt qu'on m'aperçoit, la cloche se fait entendre,<br />
soi-disant pour appeler la directrice, en réalité pour<br />
avertir les maîtresses que l'ennemi est dans la place.<br />
Et quand j'entre dans les classes, les enfants font...<br />
de la couture.<br />
Jamais je n'ai entendu un instituteur ou une institutrice<br />
faire une leçon ; l'on écrit, l'on copie, l'on coud<br />
ou l'on sort pour la récréation.<br />
Et l'on se paye la tête de l'inspecteur.<br />
Je soutiens que l'inspection aurait un sens, qu'elle<br />
serait certaine et suffisante si les écoles privées rentraient<br />
dans le droit commun, et si, en conséquence,<br />
l'inspecteur avait à surveiller l'enseignement dans les<br />
écoles privées comme dans les écoles publiques...<br />
U N DE VOS . ANCIENS • COLLABORATEURS .<br />
L'école et la famille.<br />
Une jeune et vaillante institutrice de mes amies<br />
m'adresse les lignes suivantes :<br />
ses <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
Admission au cours supérieur.<br />
1858 (Pas-de-Calais).<br />
« Pour être admis à suivre le cours supérieur, les<br />
élèves doivent-ils être pourvus du certificat d'études ?»<br />
En principe, il est désirable que les élèves admis<br />
au cours supérieur soient pourvus du certificat d'études,<br />
qui est la sanction des études du cours moyen.<br />
Mais, dans la pratique, la solution n'est pas aussi<br />
simple : on ne peut maintenir au cours moyen un<br />
élève intelligent et jeune pour la seule raison qu'il ne<br />
possède pas le certificat d'études. Aussi, dans le département<br />
de la Seine, il existe deux cours supérieurs :<br />
un cours supérieur A dont tous les élèves ou la<br />
grande majorité possèdent le certificat, d'études et un<br />
cours supérieur B où sont admis les meilleurs élèves<br />
qui se préparent à l'examen du certificat d'études et<br />
quelques autres possédant ce titre.<br />
A la suite des examens de classement et de passage<br />
qui ont lieu à la fin de l'année scolaire, il convient<br />
d'admettre au cours supérieur tous les élèves qui,<br />
pourvus ou non du certificat d'études, possèdent les<br />
matières du cours moyen. Il est à remarquer que le<br />
programme du cours supérieur ne peut être complètement<br />
suivi dans les écoles primaires qui ne possèdent<br />
pas de cours complémentaire et par des enfants<br />
de onze à treize ans, attendu que les épreuves écrites<br />
et les épreuves orales du brevet élémentaires portent<br />
sur les programmes du cours supérieur des écoles<br />
primaires. (Article 119 du décret du 18 janvier 1887.)<br />
D'autre part, les candidats à ce dernier diplôme doivent<br />
être âgés de seize ans au 1 e ' octobre de l'année<br />
de l'examen et ne peuvent obtenir une dispense supérieure<br />
à un an. (Article 107 du décret du 18 janvier<br />
18S7.)<br />
Logement.<br />
F... M..., à P... (Saône-et-Loire).<br />
« Le mari d'une institutrice, cordonnier,travaillant<br />
seul, n'ayant pas de magasin, peut-il exercer sa profession<br />
dans le logement de sa femme, situé à l'école<br />
de filles? »<br />
Rien dans la loi ne s'y oppose pourvu que l'entrée<br />
du logement soit bien indépendante de celle de la<br />
classe et que les allées et venues des clients ne gênent<br />
en aucune façon le service scolaire.<br />
Les livres nouveaux \<br />
F . MOTEI.ET.<br />
Ce que nous avons voulu faire en écrivant<br />
•' OTTO, DER WILDE BUBE 2 "<br />
Notre ouvrage, conçu dans l'esprit et selon le<br />
principe de l'enseignement direct, vient après bien<br />
d'autres, qui ont rendu et rendront encore, nous en<br />
sommes persuadés, de grands services. La rigueur<br />
méthodique avec laquelle tels d'entre eux ont été établis<br />
s'impose k l'estime de tous. Aussi nous garderons-nous<br />
bien de diminuer tant soit peu le mérite<br />
«des auteurs qui nous ont précédés et de nous écrier :<br />
« Enfin vint notre livreI... »<br />
1. Sous cette rubrique, nos lecteurs trouveront un compterendu<br />
original des ouvrages nouveaux qui nous paraîtront<br />
intéressants pour eux. Nous disons un compte rendu original<br />
parce qu'il sera dû à l'auteur mémo du livre, qui exjHiquera<br />
au public pourquoi il l'a écrit, avec quelles intentions,<br />
suivant quelles méthodes, comment et dans quel esprit<br />
il faut le lire ou l'étudier pour on tirer le plus de profit<br />
possible.<br />
1. Ouvrage rédigé conformément aux programmes officiels<br />
du 26 juillet 1902 e t a ux instructions ministérielles de 1908,<br />
par .1. Commarmond et L . Meister, professeurs agrégés<br />
dans les lycées do Paris. Un vol. grand in-16, orné de<br />
110 gravures, cartonné 2 fr. 50.<br />
On nous permettra cepondant de faire remarquer<br />
que notre « Otto » présente, certaines nouveautés.<br />
C'est son excuse et sa justification. 11 est le résultat<br />
d'une assez longue expérience qu'avaient précédée<br />
d'ardentes convictions. A ce point de vue, on peut<br />
dire que, dans une certaine mesure, il a grandi et<br />
vécu un peu au jour le jour. La pratique a été antérieure<br />
à la théorie. Empirisme! dira-t-on. Mais la<br />
théorie a ensuite illuminé la pratique. Expliquonsnous.<br />
Nous fûmes mis sur la voie que nous croyons être<br />
la bonne par les ouvrages antérieurs au nôtre que<br />
nous avons utilisés jusqu'ici. En général, nous avions<br />
quelque peine à intéresser nos élèves aux différentes<br />
parties d'une maison, aux divers métiers, au mobilier<br />
d'une classe, en un mot à la simple nomenclature.<br />
Mais chaque fois qu'il nous arrivait de prendre dans<br />
ces mêmes livres une histoire ou une anecdote et de<br />
la raconter, l'attention naissait, les visages se déridaient,<br />
et, ce qui vaut mieux, beaucoup mieux encore,<br />
ils s'éclairaient. Telle tournure, tel idiotisme, d'apparence<br />
difficile, étaient vite saisis. Les formes, même<br />
les plus rebelles, celle des verbes forts, celle des substantifs<br />
au pluriel se gravaient vite et comme par enchantement<br />
dans la mémoire. Restait à les fixer pour<br />
longtemps.<br />
Pour, ce faire, nous avions eu jusqu'ici recours aux<br />
cahiers. Il fallait alors forger des paradigmes, les<br />
écrire au tableau, corriger ensuite sur les cahiers les<br />
fautes inévitables. Travail fastidieux, résultat nul!<br />
Et d'abord, ces exemples n'étaient guère que des déformations<br />
du texte. Ils n'en découlaient pas naturellement..<br />
Autant en emportait le vent. Ils avaient, à<br />
peu de chose près, le même résultat que les leçons<br />
de grammaire, apprises chapitre par chapitre, alinéa<br />
par alinéa. S'il se trouvait, que par hasard une phrase<br />
de l'histoire ou de l'anecdote pût servir de paradigme<br />
notre travail n'était pas perdu. Mais cela arrivait rarement.<br />
A la lueur de l'expérience, ou de 1' « empirisme »,<br />
si l'on veut, nous discernâmes une théorie qui nous<br />
parut nouvelle. Sans doute, au même moment, nous<br />
ne manquâmes point de nous souvenir de Bruno,<br />
l'auteur du Tour de France. Mais, en même temps<br />
que nous nous apercevions de ce rapprochement,<br />
nous mesurions aussi la distance qui nous séparait.<br />
Notre histoire à nous est aussi une grammaire, ou, si<br />
l'on aime mieux, grammaire et narration ne font<br />
qu'un dans notre livre.<br />
« Otto, der wilde Bube » est une histoire suivie,<br />
très simple, selon nous, intéressante pour des enfants<br />
de dix à douze ans. Point de nomenclature. Par une<br />
progression continue et par une répétition constante,<br />
encore que voilée, le vocabulaire s'enrichit. Si les<br />
mots essentiels sont à dessein éparpillés dans tout<br />
l'ouvrage, l'élève ou le professeur les groupera, les<br />
classera, c'est à lui qu'il appartient de le faire. —<br />
Mais du texte où elle- est implicitement contenue,<br />
nous avons cru devoir nous-mêmes dégager la grammaire<br />
pour éviter le cahier, ses taches, ses fautes et<br />
aussi les corrections du maître. Et nous sommes persuadés<br />
d'avoir fait oeuvre doublement utile.<br />
Nous pensons, en conséquence, avoir mis dans notre<br />
ouvrage le maximum de vie, de méthode pour<br />
obtenir le maximum de résultats. C'est à l'attention<br />
et à l'imagination de l'élève que nous faisons appel.<br />
L'une et l'autre sont les conditions de la mémoire.<br />
Frapper les sens, les frapper tous à la fois, tel a été<br />
notre but. Nous avons utilisé dans ce dessein tous<br />
les procédés déjà connus et expérimentés : séries verbales,<br />
séries logiques, gravures pittoresques, chansons<br />
populaires, tableaux muraux...<br />
On nous pardonnera cette « deftense et illustration »<br />
de notre ouvrage. Aussi bien avons-nous été conviés<br />
à en parler. Nqus ne pouvions qu'en dire tout le bien<br />
que nous en pensons. Nous eussions aimé fair» plus<br />
brièvement l'éloge d' « Otto, der wilde Bube ». Mais<br />
quand nous nous égarons, nous autres « empiriques»,<br />
dans le labyrinthe de la théorie, nous n'en finissons<br />
plus.<br />
J. COMMARMOND. L. MEISTER.<br />
5058. — Imp. KAPP, Paris. Le Gérant : A. BAEURLÉ.
77° Année - 8 e Série. - Tome XL VI. N" 49 . 20 Août 1910.<br />
ACTES OFFICIELS<br />
CONCERNANT L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE<br />
CERTIFICAT d'aptitude à renseignement du<br />
cliant dans les écoles normales et l es écoles<br />
primaires supérieures.<br />
SESSION DE 1910<br />
Liste, par ordre de mérite, des candidats définitivement<br />
admis.<br />
DEGRÉ SUPÉRIEUR.<br />
Aspirants.<br />
MM. Lavagne, professeur de chant à Paris; — Lesoin,<br />
instituteur public à Phalempin (Nord);.—Ménauge, professeur,<br />
de solfège à Paris; — Labbé, professeur de chant à<br />
Saint-Quentin.<br />
Aspirantes.<br />
Mmes Collet, institutrice publique à Caen; — Wiemert,<br />
professeur de musique à Saint-Denis; — Fleury, professeur<br />
de solfège à Saint-Germain (Seine-et-Oise) ; — Laurent, professeur<br />
de musique à Paris; — Blanc (Laure), professeur de<br />
musique à Aix (Bouches-du-Rhône); — Cosnard, répétitrice<br />
de solfège au lycée de Versailles; — Audille, professeur de<br />
musique k Paris; — Hayem, professeur de musique à<br />
Troyos; — Prouhet, professeur de musique à Bordeaux; —<br />
Lévéque, professeur de musique à Saint-Denis ; —Scherrer,<br />
professeur de musique à Paris; — Billette, professeur de<br />
musique à Rennes.<br />
DEGRÉ ÉLÉMENTAIRE.<br />
Aspirants.<br />
MM. Dupont, professeur de chant à Douai; — Aptel, professeur<br />
de musique à Joinville-sur-Marne (Haute Marne) ;<br />
— Anne, instituteur public à Saint-Lô; — Marchai, professeur<br />
de musique à La Fère (Aisne); — Palanque, profes<br />
. seur de musique à Chartres; — Borgey, instituteur public à<br />
Chambéry; — Dineur, instituteur public à Pont-de-la-Deûle<br />
(Nord) ; — Crouzet, instituteur public à Largentière; — Dubois,<br />
instituteur public à Bavai (Nord); — Dyke, professeur<br />
de solfège à Paris; — Miroux, instituteur public à Desvros<br />
(Pas-de-Calais) ; — Teyssandier, professeur de musique à<br />
Dax;—Labbé, professeur de musique à Saint-Quentin * —<br />
Gâteau, professeur de musique à Nemours ; — Gagné, instituteur<br />
détaché au collège d'Eu (Seine-Inférieure).<br />
Aspirantes.<br />
Mmes Pichard, professeur de musique à Neuilly-sur-Seine;<br />
— Souchon, professeur de musique à Paris; — Biot, professeur<br />
de musique à Paris; — Fleury, professeur de solfège à<br />
Saint-Germain-en-Laye ; — Pancher, professeur de piano à<br />
Paris ; — Lhersonneau, institutrice à Ouzouer-le-Marché<br />
(Loir-et-Cher); — Boussin, institutrice primaire publique à<br />
Paris; — Debergue, maîtresse de chant à Cambrai; — Borel,<br />
professeur de musique à Marseille ; — Hepp, professeur<br />
de musique à Levallois-Perret ; — Brethe, professeur do<br />
solfège à Paris; — Dupont, professeur de chant à Lille;<br />
— Soulas, professeur de piano à Guéret; — Gornette,<br />
professeur de musique à Eaubonne (Seine-et-Oise);—Dermarquet,<br />
professeur de musique à Paris; — Joint, professeur,<br />
déléguée à l'école normale de La Roclie-sur-Yon ; —<br />
Vadot, maîtresse de musique au Puy; — Ravel, professeur<br />
de musique à Aix (Bouches-du-Rhône); — Chapel, professeur<br />
de musique à Paris; — Huss, professeur do musique à<br />
Paris; — Joliot, professeur de musique à Paris; — Jourdin,<br />
professeur de musique à Tours; — Poggi, maîtresse de<br />
chant à Bastia (Corse); — Laisné, professeur de piano à Paris;<br />
— Avy, professeur de musique à Soissons; — Menjaud,<br />
professeur de piano à Paris ; — Carrère, institutrice à Nay<br />
(Basses-Pyrénées); —Pasquis,institutrice à Loches; — Bougault,<br />
professeur de musique à Paris; —Lencauchez, professeur<br />
de musique à Lille; — Levin, professeur de piano à<br />
Paris; — Grosjean, professeur libre de musique h Brest; —<br />
Marchand, élève à l'école normale do Fontonay-aux-Roses;<br />
— Souleyre, professeur de piano à Paris; — Iléraud, professeur<br />
de musique a. Marseille; — Bouniol (Marthe), professeur<br />
do musique à Asnières; — Tournillon, institutrice à Ermont<br />
(Seine et-Oise) ; — Chartier, chargée du cours de chant<br />
à Laval ; — Ledrelle, professeur do chant à Alençon ; —Passenaud,<br />
professeur do musique à Paris; — Maynial, maîtresse<br />
de solfège à Bourges; — Luigini, professeur de musique<br />
à Auch; — Pruvost, institutrice à Berteaucourt les-<br />
Dames Somme); — Bouniol (Hélène), professeur de chant à<br />
Asnières; — Fagtielain, professeur libre de musique à Paris;<br />
— Delpech, professeur de chant à Arcachon (Gironde) ;<br />
— Grenon, professeur de chant à Fontenay-le-Comte (Vendée);<br />
— Famin, professeur de musique à Amiens; — Simons,<br />
professeur de chant à Paris; — Blancher, élève à l'école<br />
Qormale de Fontenay-aux-Roses.<br />
PROMOTIONS DE CLASSE<br />
(suite.)<br />
II ÉJcoles primaires supérieures<br />
de jeune» ailles.<br />
Professeurs. — De la 2 e à la l ro classe : Mme Chaufournier,<br />
à l'école Sophie-Germain.<br />
De la 5® à la 4 e classe : Mlle Taugé, à l'école Edgar-Quinet.<br />
9 mai. —Sont promus, à partir du 1 er janvier 1909:<br />
Inspecteurs primaires.<br />
De la 2® à la l re classe : MM. Arluison, à Orléans ; — Babaud,<br />
à Parthenay; — Bonnehon, à Chartres; — Carton, à<br />
Amiens ; — Clémencet,à Saint-Dié ; — Gros, à Toulouse; —<br />
Mercier, à Saint-Pol ; — Petit, à Lisieux ; — Philibert, à<br />
Orléans; — Rouaut, à Chinon<br />
De la 3 e à la 2® classe: MM. Ameline, à Périgueux , —<br />
Beudon, à Mortagne ; — Boitiat, à Montargis ; — Boulin, à<br />
Saint-Etienne; — Deghilage, à Montdidier: — Dorleac, à<br />
Niort ; — Masson, à Arles; — Moenner, à Saint-Brieuc ; —<br />
Vallet, à Clermont-Ferrand;— Villadieu, à Gourdon.<br />
De la 4« à la 3 e classe : MM. Aubin, à Corte ; — Bastien, à<br />
Ajaccio; — Belgy, à Angoulème; — Benard, à Cosne ; —<br />
Bertin, à Vitry-le-François ; — Botsarron, à Montluçon ; —<br />
Boulan, à Cherbourg; — Bourdon, à Saint-Malo; — Broch,<br />
à Barbezieux ; — Brouillard, à Poligny ; — Deprez, à Château-Chinon<br />
; — Dussuel, à Lodève ; — Eynard, à Draguignan<br />
; —- Gautier, à Saint-Nàzaire ; — Genillon, à Chambéry<br />
; — Germouty, à Gannat ; — Gras, à Saint-Gaudens ; —<br />
Jahan, à Mont-do-Marsan ; — Larmignat, au Quesnoy ; — Le<br />
Guillochel, à Calvi ; — Lepaulmier, à Valognes ; — Liquier,<br />
à Privas;— Marcant, à Sartène ; — Mariin (Alphonse), à<br />
Montélimar ; —Maurice, à Charolles ; — Nicolas, à Monibéliard;<br />
— Ouradou, à Albi ; — Peyronnet, à La Réole ; —<br />
Pierson, à Bonneville; — Sabouret., à Romorantin; — Salomon,<br />
à Coutances.<br />
Directeurs d'école normale d'instituteurs.<br />
De la 2 e à la l ro classe : M. Lejeune, à Beauvais.<br />
De la 3 e à la 2® classe : MM. Hauduroy, à Orléans; — Mahuet,<br />
à Vesoul; — Masse, à La Roche-sur-Yon ; — Proriol,<br />
à La Rochelle ; — Rives, à Perpignan.<br />
De la 4® à la 3® classe : MM. Etienne, à Valence; — Laurencin,<br />
à Montbrison ; — Vigneras, à Loches.<br />
Professeurs d'école normale d'instituteurs.<br />
De la 2° à la l ro classe : MM. Besse, à Versailles; —<br />
Dayard, à Lons-le-Saunier; — Demay, à Dijon ; — Gainbier,<br />
à Auxerre; —Gaubert, à Toulouse ; — Quoaillet, à Amiens.<br />
De la 3° à la 2 e classe: MM. Ampoulange, à Montauban ;<br />
— Anstett, à Lyon; — Bastide, à Rodez; — Boulard, au<br />
Mans ; — Bugnard, à Foix ; — Commont, à Amiens; — Fontaine,<br />
à Aurillac;— Mouchet-Rogi, à Grenoble ; — Patusset,<br />
à Nice — Peyronnet, à Montpellier.<br />
De la 4° à la 3" classe: MM. Dubois, à Versailles ; —<br />
Gorse, à Ajaccio ; — Goy, à Lyon ;— Marchai,- à Versailles ;<br />
— Puech, à Auch; — Ricci, à Saint-Brieuc; — Tarrin, à<br />
Clermont-Ferrand ; — Tavernier, à Chaumont; — Vallain, à<br />
Chartres.<br />
De la 5° à. la 4® classe : MM. Bernardeau, à Rennes ; —<br />
Bouchet, à Evreux ; — Chambard, à Lons-le-Saunier ; — De<br />
Richaud, à Perpignan; — ïtenaud, à Vesoul; — Rigault, à<br />
Varzy ; — Sauvan, à Gap; — Strup-Horblin, à Chaumont;<br />
—•Violette, à Montauban,<br />
Directrices d'école normale d'institutrices.<br />
De la 2® à la l r ® classe: Mmes Bontemps, née "Winter, à<br />
Nevers ; — Crouzel, née Fontecave, à Coutances.<br />
De la 3® à la 2® classe : Mlle Champomier, à Besançon.<br />
De la 4« à la 3® classe : Mmes Armanet, née Beugnon, à<br />
Bourg ; — Chaudron, née Tassin, à Troyes; — Mlle Curey, à<br />
Mâcon ; — Mme Olivier, née Violot, à Quimper ; — Mlle Rostaing,<br />
à Chambéry.<br />
Professeurs d'école normale d'institutrices.<br />
De la 2® à la l re classe : Mlle Bague, à Troyes ; — Mmes Bastien,<br />
née Istre, à Ajaccio ; — Bouniol, née Ternisien, à Rodez ;<br />
— Cauvin, née Claveau, à Digne; —Eychéné, née Pélissier,<br />
à Cahors; — Mlle Greuzat, à Orléans ; — Mme Larcade, née<br />
Maigret, à La Rochelle ; — Mlle Michon, à Mâcon ; —<br />
Mme Millet, née Carrey, à Besançon ; —Mlles Prudent, à Dijon<br />
; — Tugaye, à Angoulème; — Mme Verrouil, née 3outeyre,<br />
à Aurillac.<br />
De la 3® à la 2® classe : Mlles Anthoni, à Nancy ; — Bergeyre,<br />
à Agen ; — Bizard, à Auxerre ; —Blanchard, à Besançon<br />
;— Guérin (Emilie), à Bour» ; — Jacquot (Marie-Joséphine),<br />
à Lons-le-Saunier ; — Mme Loison, née Lefort, à<br />
Laon ; — Mlle Nazon, à Albi ;— Mme Têtard, née Viaud, à<br />
Nantes.
386 <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
De la 4 e à la 3" classe: Mlles Bardet, à Lyon; —Béneville,<br />
à Côutances ; — Blouet, à Chambéry ; — Mines lllartein,nde<br />
Bourette, à Tarbes; — Lepigoche, née Grassi, à Caen; —<br />
Mlles Parayre, à Perpignan ; — Richard (Marie-Pauline), à<br />
Rumilly ; — Thiébautgeorgè, à BÏèis.<br />
De la 5* à la 4° classe : Mlle Castou, à Rodez; — Mme Collotte,<br />
née Sindet,à Pau;—Mlles Couderc, à La Rochelle ; —<br />
Désir, à Douai ; — Galéry, à Agen; — Gauthier (Blanche), à<br />
== ANNONCES<br />
Bourg; — Georg, à Charlevillo; — Giraud, àDraguignan; —<br />
Pellorce, à Ajaccio.<br />
Économes d'école normale d'institutrices.<br />
Dé la 3 e à l'a 2° clààse : Mlle Boeuf, à Chartres.<br />
De la 5 e à la 4°.classe : Mme Beugnot, née Rouhey, àLonsle-Saunier<br />
;—-Mlles Lallier, à Saint-Brieuc ; — Weill, à<br />
Melun.<br />
PETITES ANNONCES DU "<strong>MANUEL</strong> <strong>GENERAL</strong>"<br />
TARIF DES livSElvi'ioniS.— Afin d'être agréables à nos lecteurs,<br />
nous avons réduit le prix de rws Petites Annonces ; il ne sera<br />
plus désormais que de 0 fr- 15 lei 5 mots ou fraction de 5 mots-<br />
Le montant de l'insertion, calculé sur ce tarif, doit nous être<br />
A-<br />
POUR REPONDRE AUX PETITES ANNONCES<br />
envoyé en un mandat ou en timbres-poste avec le texte de l'annonce<br />
à insérer.<br />
Privilège de nos abonnés d'un an : 30 mots grEtuitS (au lieu de 20)<br />
ANNONCES COMMERCIALES (abonnés ou ÎIO»'.), 10 CENTIMES I.E MOT<br />
M. G. 155<br />
H arrive trop souvent que nous ne pou<br />
10<br />
times . — 2° La fermer. — 3 Ne pas mettre<br />
vons transmettre au destinataire, faute d'adresse sur cette carte-letlre; inscrire Administration<br />
d'affranchissement, les réponses ànos pe seulement en tète le Numéro de la petite<br />
tites annonces. Pour éviter toute erreur, annonce à laquelle on répond. — 4° Placer<br />
nous prions nos correspondants de se con la carte-lettre ainsi préparée dans une<br />
former à la marche indiquée ci-dessous : enveloppe aflranchie à 10 centimes et<br />
1° Ecriré sa réponse «Se préférence sur<br />
adresser le tout à l'Administration du<br />
Une carte-lettre timbrée à SO cen<br />
Manuec Général (Servi ce de laPublicité)<br />
Cent '<br />
du « Manuel Général »<br />
Service de la Publicité<br />
79, Bd St-Germain<br />
Voir dans les nos pairs les renseignements sur les insertions admises dans les PETITES ANSiOAICES<br />
ACHAT, VENTE, ECHANGE<br />
EÛUG&TIOtf<br />
JOOOO lnstiiuirîces OOOOO<br />
INSTITUTION de jeunes filles des envi-<br />
ANIMAUX, OBJETS DIVERS<br />
x rons de Paris demande pour la rentrée<br />
TEUNE homme, bachelier, fortes étu- d'octobre, une maîtresse B. S., pour les<br />
J des littéraires, connaissant parfaite cours de sciences et d'arithmétique ; sé<br />
OOOO Cartes illustrées OOOO ment anglais (Angleterre) demande place rieuses références exigées.<br />
TT ENRI Le Grip, 2, rue d'Orléans, Rouen secrétaire, précepteur, surveillant. Pré<br />
M. G. 1971.<br />
_L1 (Seine-Inférieure), échange cartes tentions modestes. S'adresser à M. Mai-<br />
vues noir ou couleurs, avec univers. rot, Meurchiri (Nord). M. G. 86. TîlAMILLE demande institutrice proies-<br />
Timbres vue. Réponse assurée, même si<br />
1 tante, enseignant français, anglais,<br />
refus. M. G. 83. O O O O Correspondance OOOO<br />
piano. Mme de Brugière, villa les Algues,<br />
Saint - Palais - sur - Mer (Charente - Infé<br />
nOLLÉGIEN, 15 ans, demande corresrieure.)<br />
M. G. 5 9.<br />
OOOOOO Corsets o o o o o o \J pondant allemand même âge. Réponses<br />
assurées. Ecrire à M. Laurencin,<br />
" A la Marguerite " 41, avenue Républi-<br />
"INSTITUTION demande maîtresse<br />
instituteur à Pont-en-Royans (Isère)<br />
ii- que, Paris. Corsets depuis 8 fr. 40,<br />
i- 2<br />
France. M. G . 79.<br />
garantis. "Voir annonces. M. G. 1580.<br />
E classe, sérieuse, brevet élémentaire,<br />
expérience.'50 francs, défrayée.<br />
M. G. 72.<br />
OOOO Cours et Leçons OOOO<br />
OOOOO Cyclisme OOOOO<br />
PENSIONNAT demande anglaise au<br />
nRÉPARATION au certificat d'apti-<br />
qUPERBE bicyclette Michelin extra,<br />
JL pair, grands avantages.<br />
L tude d'enseignement du chant dans<br />
O luxe, neuve, roue libre, jantes deini-<br />
M. G. 73.<br />
les écoles normales. Mme Lacour-Sernickelées,<br />
frein, garde-boue bois, gaville, $£, diplômée du brevet de l'Etat, TNSTITUTRICE, 24 ans, brevet élérantie<br />
2 ans, ayant coûté 295 fr., 135 fr., 41, rue Notre-Dame-de-Nazareth, Paris. JL mentaire, désire place dans institu<br />
payable après satisfaction. M. Huget,<br />
M. G. 1 821. tion pour rentrée octobre. Donnerait le<br />
agriculteur, Le Nouvion (Aisne).<br />
çons piano. Finistère ou Morbihan de<br />
M. G. 1966. T~\AME, professeur écoles normales (let-<br />
préférence. M. G. 7 4.<br />
j_J très), fait cours français, littérature,<br />
T\EMANDE à acheter bicyclette enfant, etc.; préparation à tous examens, les<br />
U 5 à 8 ans ; bon état. Aldebert, insti mardis et vendredis de 4 heures 1/2 à<br />
tuteur, Bussy (Oise). M. G. 54. 6 heures, chez elle, près Porte-Maillot.<br />
M. G. 1936-<br />
TEUNE fille 22 ans, brevetée, ayant fait<br />
o cours du certificat d'études, demande<br />
situation, octobre, bon enseignement.<br />
Sérieuse» références. Pour éviter retard<br />
"nlCYCLETTE rétro-directe Hirondelle,<br />
dire immédiatement conditions.<br />
7}RÉPARATION brevet élémentaire,<br />
JD grand luxe 1909. 2 vitesses, 2 freins,<br />
M. G. 76-<br />
JT brevet supérieur, baccalauréats, pro<br />
jantes bois aluminium, moyeu arrière<br />
fessorat, classes élémentaires, lycée.<br />
démontable, à vendre 175 fr. Instituteur, Pension. 74, rue d'Amsterdam, Paris. 9<br />
Bézancourt, par Gournay (Seine-Inférieure).<br />
M. G . 70. e TEUNE fille 22 ans, brevetée, ayant fait<br />
o cours du certificat d'études, demande<br />
situation, octobre, bon enseignement.<br />
Sérieuse» références. Pour éviter retard<br />
"nlCYCLETTE rétro-directe Hirondelle,<br />
dire immédiatement conditions.<br />
7}RÉPARATION brevet élémentaire,<br />
JD grand luxe 1909. 2 vitesses, 2 freins,<br />
M. G. 76-<br />
JT brevet supérieur, baccalauréats, pro<br />
jantes bois aluminium, moyeu arrière<br />
fessorat, classes élémentaires, lycée.<br />
démontable, à vendre 175 fr. Instituteur, Pension. 74, rue d'Amsterdam, Paris. 9 .<br />
Bézancourt, par Gournay (Seine-Infé<br />
M. G.1937.<br />
rieure). M. G . 70. e TTlAMILLE habitant Avignon demande<br />
. C institutrice, pour éducation enfants,<br />
M. G.1937. 8 et 10 ans. Prière donner références et<br />
prix. Fervay,Yernet-les-Bains (Pyrénées-<br />
OOO Machines à coudre OOO \J demande leçons à Paris pour la ren<br />
qUPERBE machine à coudre, neuve, trée du mois d'octobre. M. G. 37. TNSTITUTION libre Poitou, demande<br />
qUPERBE machine à coudre, neuve,<br />
1 rentrée octobre : 1° au pair, jeune fille<br />
O pas servi, trois beaux tiroirs, riche<br />
anglaise catholique; 2° adjointes B. E.,<br />
coffret, navette vibrante, bâti à billes, r JÉCOLE primaire supérieure de Dieu-<br />
accepterait au pair pour préparation<br />
très douce, silencieuse, forte, cataloguée | j lefit est dotée de bourses protestantes.<br />
B. S. ou C. A. P. Références exigées.<br />
250 fr., garantie 20 ans, 120 fr. franco Ecole neuve située dans un des plus<br />
M. G. 81<br />
essai, rien d'avance, affaire do confiance. beaux sites du Dauphiné. Préparation<br />
M. G. 81<br />
essai, rien d'avance, affaire do confiance. beaux sites du Dauphiné. Préparation<br />
Mme Dubois, professeur, B rives-sur- à tous les examôns, industrie, commerce. 1 NSTITUTR1CE, 21 ans, brevet supé-<br />
Charente (Charente-Inférieure).<br />
S'adresser au Directeur. M. G. 96. X rieur, ayant déjà, enseigné, recherche<br />
M G. 75.<br />
place dans institution pour octobre. Pré-<br />
O O O O O Directrices O O O O O tentionsmodestes. Région préférée : sud,<br />
O O O O Photographie O O O O TNSTITUTRICE libre, mariée, brevet sud-ouest. M. G. 87.<br />
TTACANCES. Mari d'institutrice, pro- X supérieur, longue expérience, ex-di<br />
r\ RANDE institution jeunes filles, ban-<br />
Y fesseur de photographie, fait tous retftrice école libre, forte musicienne<br />
I I lieue Est, demande : 1° maîtresse<br />
travaux photographiques à façon. Déve (piano, mandoline, harmonium), dessin<br />
ayant habitude classe certincat et 2°<br />
loppements, tirages, à prix réduits d'in peinture, accepterait poste directrice<br />
dustrie. Abrass'art, 41, rue dii Sentier, école libre (primaire ou maternelle).<br />
maîtresse pour enfants 8 à 10 ans.<br />
dustrie. Abrass'art, 41, rue dii Sentier, école libre (primaire ou maternelle).<br />
Paris. M. G. 1953.<br />
Exercerait dans famille ou ferait cours<br />
M. G. 88.<br />
Paris. M. G. 1953.<br />
Exercerait dans famille ou ferait cours<br />
dans pensionnat. Bordeaux, Arcachon ou I NSTITUTRICE, 26 ans, brevet supé-<br />
environs. Toujours Valable. JL rieur, certificat d'aptitude pédagogi<br />
M. G. 7 8.<br />
DIVERS —<br />
que, plusieurs années d'enseignement,<br />
demande place dans famille Algérie;<br />
00000 Institutions OOOOO préférence département d'Oran, comme<br />
r\N dëmsÊhde à acheter, Paris ou ban- INSTITUTION de jeunes filles, à cé- institutrice, secrétaire ou demoiselle de<br />
\ ) liëufe, mobilier scolaire d'occaSion, 1 der. Bonne clientèle. (Près Paris.) compagnie. Toujours valable.<br />
fen'bôli état. M. G. 44.<br />
M. G. 1871. M. G. 90.<br />
B
<strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
NOS PETITES ANNONCES (suite)<br />
N demande : 1° maîtresse B. E., pour Saint-Jacques, Paris, placent professeurs, pour apprendre la langue, échangerait<br />
Opetite classe pensionnat ; 2° maîtresse instituteurs, institutrices, gouvernantes au besoin contre français. En octobre,<br />
B. E. pour école libre. S'adresser en et lingères. Yente d'institutions. accepterait correspondance ou échange<br />
fournissant références à Mlle J. Thiery,<br />
M. G. 1780. leçons. M. G. 92. 7, rue de Noyon, Hana (Somme).<br />
ELLE situation offerte à professeur<br />
M. G. 91. Bbreveté. M. 'G. 1898.<br />
DOMESTIQUES<br />
]1ILLE d'instituteur, 19 ans, brevet élé- A GENCE de l'Enseignement fondée en<br />
1 . mentaire, première suppléante école x\. 1828 est recommandée aux institu<br />
normale, deux diplômes sténographie, teurs et institutrices qui désirent place O O O O O Cuisinière O O O O O<br />
désire place institution pour petite classe. sérieuse. Yente de pensionnats, d'exter<br />
Sait faire petits travaux. Toujours vala<br />
IRECTRICE école supérieure Ouest<br />
nats et cours d'éducation. — Jarnieux,<br />
ble. M. G. 93.<br />
Ddemande pour septembre, une bonne<br />
15, boulevard Saint-Michel, Paris. cuisinière; accepterait une veuve avec<br />
N demande dans institution près Paris :<br />
M. G. 8. fillette âgée de 12 ans ou plus, qui serait<br />
O1° une maîtresse brevetée, sachant ROFESSEUR brevet supérieur ou élevée avec pensionnaires. Conditions à<br />
bien dessiner et coudre ; 2° une jeune Pbon mathématicien est demandé ban débattre. Urgent. M. G. 30.<br />
fille, brevetée ou non, pour classe enlieue de Paris. Bons appointements.<br />
fantine. M. G. 94.<br />
M. G. 45.<br />
N demande de suite une institutrice IRECTRICE école recommande<br />
EMPLOIS ET TRAVAUX DIVERS<br />
Oadjointe pour petite classe enfants en Dcomme professeur de coupe Bordea.ux<br />
retard. Ecrire, 9, route Lormes, Avallon ou région, jeune fille diplômée pour faire N demande, dans une institution de la<br />
(Yonne). M. G. 98 cours dans institution ou donner leçons 0 banlieue parisienne, une personne sé<br />
jlG-YFTE. On demande : une institutrice particulières. Prix modérés. Mlle Guirieuse pour le service de la lingerie, et<br />
Iy brevet supérieur, connaissant piano, raud, 130, cours Yictor-Hugo, Bordeàux. un ménage pour cuisine et tout faire.<br />
traitement 1000 fr. par an; une institu<br />
M. G. 71.<br />
M. G. 66.<br />
trice, B. E., connaissant travaux ma EUNE tille 31 ans, brevet supérieur<br />
nuels, 800 fr. par an. Logement, nourri J ayant déjà préparé aux divers exa EUNE ménage (personnes très bien),<br />
ture., blanchissage aux frais de l'institu mens, cherche pour octobre poste pro J demande place dans grand établissetion.<br />
Engagement de 2 ans. Augm. de fesseur classes préparatoires ou sciences ment d'éducation. Pour renseignements<br />
traitement, 150 fr. pour voyage. Les ins et mathématiques, indépendamment de s'adresser à M.Devaux, directeur d'école<br />
titutrices acceptant ces conditions ne per ce poste, prendrait engagement pour publique, à Bessé-sur-Braye (Sarthe).<br />
dront pas leurs droits à la retraite. septembre, soit pour faire travailler en<br />
M. G. 80.<br />
S'adresser à Mme Orlanducci, Ecole fants, soit pour les conduire à. la mer.<br />
française Fagallah, Le Caire (Egypte).<br />
M. G. 100. - -tLCruarva 000<br />
Pressé. ' M. G. 99.<br />
\ BONNÉE, B. E., ferait chez elle écri-<br />
OOOOO Surveillants OOOOC rV turesde toutes sortes. Indiquez con-<br />
O O O O Pensionnaires OOOC nCOLE primaire supérieure du sud-esi iitions. M. G. 1968.<br />
ÉNAGE aisé, sans enfants, habitant Qj demande surveillant préparant Saint-<br />
MPalaiseau-Yillebon, prendrait 2 en- Cloud, professorat ou brevet supérieur.<br />
rfants de 3 à 10 ans. Soins maternels.<br />
M. G. 97.<br />
IMMEUBLES<br />
M. G. 1690.<br />
OOOO Surveillantes OOOC VENTE ET LOCATION<br />
TNSTITUTRICE demande pensionnaire<br />
TNSTITUTION de jeunes filles demande<br />
1 anglaise de 13 à 16 ans ; serait recon<br />
L surveillante d'internat, âgée de 23 à<br />
naissante à instituteurs qui enverraient<br />
•25 ans au moins. Brevet supérieur. Expé rjOTÏEL Bellechasse, 8, rue de Belleadresses.<br />
Ecrire pour renseignements,<br />
rience de l'enseignement exigée. Traite L J L chasse, à côté ministère Instruction<br />
références, à l'a directrice de l'école, rue<br />
ment 40 à 50 francs par mois plus la publique.Chambres 2à 10 fr.; arrangement<br />
Saint-Sauveur, à Evreux (Eure).<br />
pension. Ne pas écrire sans envoyer sé pour séjour prolongé. Recommandé au<br />
'M. G. 84 rieuses références. M. G. 1544. professorat. Confort moderne.<br />
E désire placer, séparément, pour plu<br />
M. G. 14.<br />
Jsieurs années, fillette 9 ans, garçons<br />
EUNE fille B. E., un an préparation<br />
8, 6 et 4 ans, gentils, chez instituteur et J Ecole normale, demande place sur >000 Bains de mer OOOO<br />
veillante dans école primaire supérieure<br />
institutrice sans enfant, petite localité<br />
ou petite classe école libre, avec facilité j'NSTITUTRICE, plage Bretagne, loue-<br />
saine départ, delà Marne. Faire condi<br />
continuer préparation école normale i rait 50 francs, deux chambres, sep<br />
tions. M. G. 95.<br />
S'adresser Mme Colnot,'Nesle (Somme). tembre. M. G. 82.<br />
M. G. 85.<br />
OOOOO Professeurs 0000<<br />
ES jeunes gens et les jeunes filles EUNE fille, 18 ans, très sérieuse, bre-<br />
OOOOO Propriétés OOOOO<br />
Lbrevetés, ayant au moins 18 ans,, dé J vetvSUpérieur, désire place surveil N demande à louer, dans la Seine,<br />
sireux de trouver une situation dans l'enlante, rentrée octobre, dans école nor Opropriété 6 à 8000 m., pouvant servir<br />
seignement libre du département de la maie, ou école primaire supérieure, pour usage pensionnat. Long bail.<br />
Seine peuvent s'adresser à « l'Institut préparer certificat d'aptitude pédago<br />
M. G. 1253.<br />
social de l'Enseignement», 89, boulevard gique^^ M. G;. 89.<br />
Voltaire, à Paris, où ils trouveront dey<br />
renseignements gratuits. M. G. 1730.<br />
0 0 0 0 0 Vacances o o o o c OCCUPATIONS POUR DÀMES<br />
rNSTITUTEUR public (brevet supé-<br />
T 'INTERMEDIAIRE de l'Enseigne 1 rieur] 28 ans, prendrait pension en Alle EMOISELLE demande place travaux<br />
JLl ment. M. et Mme Guérineau, 55, rue magne pour septembre, désirerait leçons Dmanuels. M.. G. 23.<br />
AUX INSTITUTEURS<br />
Négociant n'ayant jamais reçu dans ses chais de vins ne provenant<br />
pas des Vignobles girondins, ainsi que le prouvent<br />
les écritures de la Régie, offre Bordeaux vieux, rouge et blanc,<br />
à 100 fr. la barrique, franco de port et droits de régie.<br />
GRANDS VIN8 : St-Emilion, Pomerol, St-Estèphe. Blanc<br />
Graves, à 1 fr. 7 5 la bouteille, franco de port tt régie.<br />
Echantillons franco,<br />
Maison M.-L. JADOUIN, Libourne (Gironde).<br />
Savons Albert BARRE & C- 2 ffl| t I e I c IfE cil •<br />
Savons<br />
Huiles d'olives gar. pures.. le kg. 1.90 2.10 2.30<br />
Huiles de table douces et 1/2 fruit. 1.40 1.60 1.80<br />
Huile de ménage, à friture 1.10 1.20 1.30<br />
Savons blancs garantis 0.60 0.65 0.70<br />
no<br />
H M<br />
5*4! o*<br />
«°<br />
CU T3<br />
Cafés. - Mélange sup*: cru, 3.80; torrédé, 4.50 ie kg.<br />
Franco de port et d'emballage. — Facilités de paiements.<br />
Demandez représentation. — Commissions avantageuses.<br />
387<br />
FABRIQUE D'HORLOSERFSi 3IJ8DTEIKE, 6BF£V!ERIE<br />
I O I ^ P A11 ? fi 16 BE »A'*ÇOM<br />
L i U l w b H U & tuiii20•/,'citicriOM<br />
Envol truneod,, Citt'ciuçr llluttré, Exp.UniT.S'-Louw,<br />
Etat,-Uni, 1904, G* Prix. » Londns 1008, Hors Concourt.<br />
MAISON DK CONFIANCE RECOMMANDÉE.<br />
VERITABLES<br />
GRAINStSANTEtir FRANCK<br />
Contre la CONSTIPATION — Un Sièole de Suocèt<br />
L T R R É P R O C H A B L . B<br />
Les Meilleures. Lei Meilleur marché<br />
MODÈLE 1010<br />
«ALUKTI SUR FACTURE. A Crédit<br />
Maison de toute confiance. 0CCASIIII<br />
Catalogue franco. Bcrire i<br />
M. lt Directeur, 9, lue Moxart.PAUS<br />
RmJmIO O/OiMM.lMMenbriiiariBi'.
<strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
Dans votre intérêt, avant d'acheter une<br />
J \ff~J Bicyclette au comptant ou l<br />
r,aa<br />
2fc*®** crédit, demandez le Catalogue illustré N° 9<br />
ia a » Fernand c l é m e n t , à Levallois - Ferre'<br />
POMMADE MOULIN<br />
Guérit Dartres, Boutons, Rougeurs, Démangeaisons, Eczémas,<br />
demorroïdes. Fait repousser les Cheveux et les Cils.<br />
2f 50 le Pot franco Pii ifl Moulin, 30, r . Louis-ie-Grand, PARIS.<br />
des ARMES, avec<br />
tures. Envoie<br />
Fabr* d'Armes, 7, cours Fauriel, S'-ETIENNE (Loire)<br />
Envoie gratis et franco la REVUE MENSUELLE<br />
^?®|i^Lprix de 10 à 30%» en dessous des autres Manufaci/g~wn<br />
également contre 0.30, le Manuel pratlu<br />
e
CATALOGUE GRATIS ^<br />
te demander aux Directeur*<br />
ARMES - BELLEVUE,<br />
<strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE 389<br />
Nous sommes très reconnaissants aux abonnées<br />
et lectrices du Manuel qui ont bien voulu nous<br />
honorer de leur confiance, et à leur demande nous<br />
avons créé pour les Institutrices un nouveau corset<br />
n° 9, fourreau, répondant à la mode actuelle,<br />
en coutil satin écru ou ciel au prix exceptionnel<br />
de 1 6 fr. 75 franco contre mandat.<br />
" A L A MARGUERITE"<br />
41, avenue de la République, Paris, XZ*.<br />
CIROP Docteur IYIANCEAU p i°es r ENFANTS<br />
^ aux POMMES DE REINETTE<br />
LAXATIF — ANTIGLAIREUX — DEPURATIF<br />
Agréable au goûtj très efficace contre la COQUELUCHE;<br />
Rend de grands services pour combattre la C ONSTIPATION<br />
si nuisible aux enfants et les préserver de nombreuses maladies.<br />
FLACON : 3 fr. toutes Pharmacies- Envoi franco contre mandat 3 f. 85.<br />
BHOCHUBE GRATIS. — GUILLON. Ph«n, Château-du-Loir (Sarllie)<br />
Manufacture générale d'Instruments<br />
de Iflusique<br />
CAMILLE THIBOUVILLE<br />
Rue de la Porte-à-Bateaux<br />
1VRY-LA-BATAILLE (Eure)<br />
Fortes Remises aux Membres de l'Enseignement<br />
CATALOGUE FRANCO A TOUTE DEMANDE<br />
MAISON FONDÉE<br />
Montres<br />
CYCLES "STAR"<br />
114, rue Michel-Bizot, PARIS XII e<br />
téléphone i 924-58<br />
Bicyclettes Routières garanties<br />
depuis 1 4 0 f r.<br />
Machines à coudre depuis 9 5 fr.<br />
Tri-cars, ACCESSOIRES<br />
CATALOGUE FRANCO E & ^ JB<br />
TRÈS LONG CRÉDIT W E U L M L<br />
Remises spéciales à MM. les Instituteurs,<br />
LA NOUVELLE COOPÉRATIVE<br />
Groupement de Viticulteurs Girondins<br />
possédant d es services<br />
d'expéditions directes dans<br />
toutes les principales contrées<br />
, viticoles d e France =====<br />
Société Anonyme à Capital e t<br />
Personnel variables. Statuts<br />
déposés aux greffes des tribunaux<br />
de Commerce et de Paix<br />
de LIbourne, par M 6 Couran,<br />
notaire, le 18 Mars 1908.<br />
Achetez sans intermédiaire<br />
AMES, MUNITIONS, CYCLES, etc.<br />
iUBRANOES MANUFACTURES d'ARMES deBELLEVUE<br />
et Maison VOYTIER réunies<br />
ETEURS DE<br />
les, Bijoux<br />
ont le plus grand intérêt à consulter les<br />
CATALOGUES ILLUSTRÉS envoyés FRANCO<br />
F AN1ET- Ancien Directeur de l'École<br />
• $4fHlia I - Municipale d'Horlogerie -<br />
EN 1794 a BESANÇON (Doubx)<br />
VINICOLE GIRONDINE<br />
SIÈGE SOCIAL :<br />
39, Cours des Girondins<br />
L . 1 B O U R N E<br />
Tarifs, Échantillons et Renseignements<br />
sur demande<br />
AGENTS ET REPRÉS EN TAN TS<br />
SONT ACCEPTES<br />
DANS TOUTES RÉGIONS<br />
~ ATTENTION A CELA ~<br />
EMILE AVON à la Fare, près Àix (Provence). Grand<br />
Prix C u Paris 1900).— Concours général agricole Paris 1899<br />
(médaille d'argent), offre sa carte Huiles-Savons-Café8<br />
aux instituteurs retraités et aux dames d'instituteurs, désirant<br />
augmenter leurs revenus. Situation lucrative ne demandant<br />
aucune aptitude spéciale. Demander prix-courant.<br />
Fortes remises. Primes. Mêmes avantages pour Commandes<br />
directes. Logements en récipients spéciaux, utiles jdans<br />
tout ménage. Reprend envois ne donnant pas satisfaction.<br />
Nombreuses lettres de félicitation.<br />
' BRONCHITE: '<br />
aont radicalement QOÉRIÏ par la<br />
Qui donne det POUMONS ROBUSTES et<br />
< p prévient /a TUBERCULOSE ^
390 <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
PHOSPHATINE F ALIÈRES<br />
PUR BORDEAUX AUTHENTIQUE<br />
Beau vin fin, bouqueté, recommandé aux estomacs délicats<br />
ROUGE, -toofr. la barrique 225 litres, logé.<br />
BLANC. 11 O fr. — Echantillons gratis.<br />
GATINAUD, CHATEAU MI-COTE à PESSAC (Gironde)<br />
iYCLES A LLIANCE<br />
^ 5CO Bicyclette, Rooc-Iilrt B. S. 1. frcli L. BOWDEM<br />
SjMpr yE/jp Garda-Boue,pneas DUNLOP 4 OQf » lia<br />
^ et Franco de Port tl u 260 '<br />
ARMES - MACHINES A COUDRE - VOITURES D'ENFANTS<br />
E1T1L0CTE GR1TQIT. — if, Boulevard Magenta, à PARIS<br />
RECHERCHES D'HÉRITIERS<br />
FLEURIER & JARLOT<br />
Généalogistes-Archivistes<br />
3, Bou! d Henri IV, PARIS — Téiép. s iT-as<br />
Le Cabinet s'occupe exclusivement :<br />
1* De la recherche des héritiers dans les successions vacante».<br />
2* De la recherche dans les successions appréhendées, dog<br />
héritiers absents ou inconnus dans une ligne.<br />
3* De la recherche des ayants-droit à des actifs délaissé»<br />
(créances, nues-propriétés, etc.)<br />
Une remise importante est allouée à toute personne<br />
Indiquant une affaire.<br />
PETITS P OIS • LENTILLES - HARICOTS i<br />
piit eoniorvé leur arôme, Eibrioation française.Procédé» lOuiCKtq<br />
^îr^fent^jartoute^l^O^aui^StHonoré^Parl^<br />
Remise spéciale à SU.les membres de l'Snselynumfc-.t<br />
i r e<br />
EÂU D E COLOGNE a r S Ê r ï<br />
TOUS la faites vous-même avec les essences concentrées<br />
hygiéniques de J. GALL, 4, rue des AreLives, Paris, qui enYoie<br />
in.-._'ructwnsetdosepour ! lit. contre l f 50 \2lit., 2 f 50.<br />
ê<br />
S l f l i l l l a ^ACHETEUR.<br />
g # tir uiei (rttli rt frine,<br />
l'iilbo^i lUnstré do MwL .. OR, /JMo-ix PanduT^c.<br />
Orfèvrerie du CQWPTO! NAf.OMAL.<br />
t DUPAS, ilFHf.lfl.RusitofcUfortàSÉtSNÇONflirii).<br />
M«d. d'Or, Coawuft Otttlil ODtwri'.Urt mi,<br />
Remise à Mm iea Inat Ituteur».<br />
PARIS<br />
33, rue Vivienne<br />
(Place de la Bourse)<br />
Aliment<br />
des Enfanta<br />
INSTITUT MAINTENON<br />
7 2 et 7 2 bis, Rue IHichel-Ango, PARIS (XVI 0 )<br />
Préparation spéciale aux différents examens de renseignement<br />
primaire et primaire supérieur. Baccalauréats,<br />
Professorats des Ecoles normales primaires, etc.<br />
Succès dans les derniers concours. Références sériea-<br />
?es. Révision pour les sessions de juin et d'octobre.<br />
p<br />
our Renseignement*, écrire à la Directrice.<br />
| A N E M I E , M A L A D I E d e s OS, TUBERCULOSE<br />
à tous degrés<br />
Débilité générale, Enfants faibles, Personnes<br />
délicates, Convalescents<br />
guéris par la<br />
| SOL UTIONdeBIPHOSPHA TEdeCHA UX<br />
38 Ans de Succès<br />
Exiger la signature : L. ARSAfi el Frère CHRYS060NE<br />
Le litre, 5 francs; 1/2 litre, 3 francs<br />
(Notice franco)<br />
L . A R S A C , Pharmacien à lYlONTELimÂR<br />
HUILERIE ET SAVONNERIE<br />
(Provenee). Grand Prix, Exposition universelle<br />
de 1900; Certificat d'approbation de la Société de<br />
médecine de France.<br />
La Maison offre sa carte aux instituteurs retraités<br />
disirant augmenter leurs revenus Situation<br />
honorable et lucrative. — Fortes remises.<br />
Prix très déduits aux instituteurs adressant<br />
leurs commandes directement.<br />
t s LION P'OR B.S.A<br />
Mais' i de toute Confiance fondée en 1890<br />
(Médailles d'Or)<br />
' 3 u s MICHELIN e t DUHLOP<br />
d Magasins ouozrts Dim. et Fêtes de 9 à-i h<br />
f GRAÎfD CHOIX<br />
FACILITÉS DE PAIEMENT<br />
A • IMBERNO TTEti, Dir.-Fond. i 4,r.des Acacias.Paris. Cat. franco<br />
Remises spéciales t
<strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
Domaine D'EJURE-VIGJIES<br />
par VERGÈZB (Gard)<br />
AMATEURS DE BONS VINS!!!<br />
Depuis plus de vingt années les vignobles destinés à<br />
ma femme, des dépendancës des biens de mon beaupère,<br />
sont plantés en cépages les plus réputés du Bordelais,<br />
de la Bourgogne et de Châteauneuf-du-Pape.<br />
Ils produisent les meilleurs vins de Bouteilles.<br />
La fidélité des commandes de ma nombreuse clientèle<br />
s'explique par la scrupuleuse loyauté que j'ai toujours mise<br />
à ne livrer que des Vins parfaits, pur jus de raisins frais.<br />
Tout cela vous engage à me faire une commande.<br />
D'ailleurs, sur demande, j'adresse échantillons gratis.<br />
VINS ROUGES<br />
PRIX-COURANT<br />
La Pièce 1/2 Pièce<br />
La Pièce 1/2 Pièce<br />
220 litres 110 litres VINS BLANCS 220 litres 110 litres<br />
environ environ environ environ<br />
Yin Rouge (épuisé). Vin Gris (rosé) 85 f. 47 f.<br />
Montagne (Clos Langladel 909) 851. 47 f. Vin blanc de Carignan vieux 90 50<br />
Montagne Carignan vieux. yo 50 — dePicpoul . . . 95 52<br />
Côtes Supérieur Parc. . . 95 52 — dePicardan. . . 100 55<br />
— ' id. extra. . 100 55 — — Sup r 110 60<br />
Clos Langlade sup r tr. fin. 110 60 Vin Clairette, genre Sauterne. 110 60<br />
— de l'Ermitage( fftt 115 62 — Sup<br />
c<br />
— id.Sup' U f<br />
- OesCigalBS S Rh6ni<br />
— id. extra (<br />
r — de l'Ermitage( fftt<br />
. . . 120 65<br />
c<br />
— id.Sup' U f 120 65 — extra vieux 130 70<br />
- OesCigalBS S Rh6ni 130 70 — Clos de l'Ermitage 140 75<br />
— id. extra ( 150 80 — — des Cigales. 150 80<br />
CONDITIONS<br />
Tous mes produits sont vendus logés et<br />
rendus franco gare destinataire, régie comprise.<br />
Le Client n'a rien à payer en prenant<br />
livraison de sa marchandise en gare.<br />
Paiement : 30 jours 2 %>, 90 jours net.<br />
PRIME<br />
Tout acheteur recevra gratuitement G bouteilles<br />
ou 10 1/2 bouteilles Crémant Gaulois<br />
dès la 5° pièce. La même Prime sera accordée<br />
pour les Commandes de .3 pièces à expédier<br />
en un seul envoi.<br />
AVANTAGES<br />
1° Tout est expédié port payé et franco,<br />
rien à débourser en recevant le vin.<br />
2° Prix de revient fixe — pas de surprise<br />
pour le transport ou le fût qui est la propriété<br />
de l'acheteur.<br />
3° Une prime pour conserver les bonnes<br />
relations.<br />
Adresse: M. Jules ROBIN, ancien notaire,<br />
propriétaire à Vergèze (ûard).<br />
391
392 <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL D E L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
Les Prix<br />
&<br />
Les Vacances<br />
Les chaussures de luxe et d e marche pour la mer et la<br />
montagne ( Hommes, D ames e t Enfants) s ont l ivrées e n<br />
qualité g arantie à des p rix d éfiant toute concurrence.<br />
1 = Échange o u remboursement e n c as de non convenance =<br />
Pour MM. les Instituteurs et Institutrices, payement à leur gré.<br />
Catalogue illustré (60 gravures) franco sur demande.<br />
SOCIÉTÉ FRANÇAISE 1)1 COIMIIIIIIN. 5 8,'lDK VOLTA - PARIS 0 e<br />
S â p t é Economie<br />
[ Assurées par les PRODUITS ALI M ENTAI RES|<br />
Récoltés a Livrés directement par<br />
i LaSoctétéFSÈH à MX-en-Provence<br />
gin envoiesurdemartde.son TARI F S P ÉCI Ai. |<br />
LOI DU 5 JUILLET 1903<br />
INSTITUTRICES I augmentez vos revenus et rendez<br />
service à vos élèves en leur apprenant à faire li-<br />
DENTELLE aux fuseaux « COTTIER » Btés S. G. D. G<br />
Tontes fournit. et renseignements C O T T I E R , Craponne (Tito-Loire)<br />
Sup«rb«a Bloyolett*» garanti*!<br />
| w j ^jfr. Long Crédit<br />
kbliiui lllmtrt !<br />
OYOLES OREAL<br />
s» « * taniflu - IflILLSU-nWKI<br />
Fnneo & I'Ziial — 8p*oim«n du<br />
M O N T R E S ET B I U O U X<br />
TMBAUDEAU<br />
l«t prix. Médailles d'Or aax Concours de<br />
Chronomètres, à l'ObisrvâtoIrt da<br />
Bsstnçon.<br />
G. TRIBXUDEAU, l«l< piiiilftl i BESANÇON,<br />
livre directement tu Publie chique innée plut de<br />
SM.OtO objets : MONTRES, CHRONOMÈTRES,<br />
BIJOUX,PENDULES,ORFÈVRERIE,«épar«t/om.<br />
Franco Tulfi Illutm.PRIME à tout aohat.<br />
REMISE aax FONCTIONNAIRES.<br />
RIEN A VERSER Q A MOIS g% W? ÏÏ% 'È H T<br />
COMPTANT O U DE L H t U I "<br />
GRANDS MAGASINS DU TROCADERO, 1 1 , rue F r - a n l c l i n , P a r i s<br />
Horlogerie — Bijouterie — Ameublements complets — Chauffage — Bicyclettes — Machines à coudre<br />
Literie — Toiles — Linge de table — Lingerie et Confections — Tapis, etc., etc.<br />
ENVOI FRANCO du CATALOGUE GÉNÉRAL ILLUSTRÉ contenant 150 pages et 1500 Gravures,<br />
A T T E N T I O N !<br />
CHATEAUREKARD, la perle de la Provence par ses Huiles d'Olives,<br />
fleurs, fruits ei legumes primeurs. J'oftre à titre de réclame au<br />
personnel enseignant et aux lecteurs de ce Manuel, d'expédier franco<br />
de port et d emballage à domicile en colis postal de 5 à 10 kilos-<br />
Contre mandats poste Valeur 60 jonrs<br />
Le colis postal 5kg. 10kg. 5kg. 10k^'.<br />
Huile d'Olives garantie à toute analyse. 10 fr. 19 fr. t il fr. 20 fr.<br />
Huile de table Répina extra douce 9 fr. 17 fr. 10 fr. 1* fr.<br />
Huile blanche ralïinée pour friture-.. • 7 fr. 13 fr. 8 fr. 14 fr.<br />
Une prime est jointe à toute commande, suivant la saison<br />
Pierre RIQUEL, Chateaurenard. Boucliës-du-flhône (Téléphone : 35)<br />
Représentants sérieux sont demandés.<br />
t LE SUCCÈS EN PHOTOGRAPHIE I<br />
A K P L A Q U E S<br />
P A P I E R S<br />
ASDJRIFLE<br />
U A O C C I I D O Avint tous achats,<br />
SriJïWwSiJBîij consultez le Catalogue<br />
illustré ? ftue Villebœuf, 7<br />
A 8AINT-ÉTIENNE (Lomi)<br />
Pour MM- les Instituteurs, toutes références sur la Maison et<br />
% sur sa fabrication leur seront données par correspondance.<br />
REMISES & GûSDiTIOBS SPÉCIALES A MESSIEURS LES IHST1TUTEURS<br />
Fleur de Thé Naï-Nan<br />
Arôme exquis, pureté garantie.<br />
Coftrets de 1 fr. 2 5 et 1 fr. 75, éch. 0 fr. 50par poste<br />
PRUNIER, 6, rue des Dames, Paris.<br />
1 0 0 0 2 , x ,<br />
frein gar ie boue,<br />
accessoires.<br />
ïjr fusil»<br />
f Réiolrsrj<br />
Munitions^<br />
Bach, à 8<br />
iCoudri, .<br />
GARANTIS<br />
RÉCLAME<br />
Emoi | ï<br />
Ï T y S contre 14<br />
0.25 w<br />
Y I inlini- j<br />
« S brsi du<br />
CATÂLOBUE N> 7<br />
d-ARTICLES m SPORT!<br />
DE CHATELLERAUL?<br />
(Vienne)<br />
130'ar*<br />
PHEUS MIGHELIH<br />
)<br />
Ariic'as do<br />
de Gros
LECTURES DE VACANCES<br />
Les Races humaines 1 .<br />
Prodigieuse est la diversité des races humaines. Entre le sauvage de la Terre de Feu et l'Européen des<br />
cités modernes, qu'il y a-t-il de commun? Les couleurs, les moeurs, les langues et les idées, les traits du<br />
visage, la stature du corps, la barbarie et la civilisation, tout cela forme, dans la carte de l'humanité, un<br />
bariolage immense.<br />
Pittoresque au suprême degré, ce spectacle nous invite de plus à de graves méditations : d'où vient<br />
l'homme? Procède-t-il d'un couple unique dont les descendants se sont différenciés au cours des temps, au<br />
gré des climats et des hasards? On bien ces différenciations ont-elles existé dès l'origine?<br />
Pour contempler ce tableau passionnant, que de journées ne faudrait-il pas consacrer à la visite des<br />
musées d'anthropologie du monde entier? Heureusement le livre est là qui, avec le secours de la photographie,<br />
peut nous permettre de voyager commodément dans toute l'étendue de la famille humaine.<br />
Le Japon.<br />
Aucun peuple de VExtrême-Orient ne nous intéresse<br />
autant, par sa rapide ascension au premier<br />
rang des civilisés, que le peuple japonais. Nous<br />
avons appris, par de récents événements, à connaître<br />
ses vertus civiques et guerrières, mais il y a aussi<br />
dans le Japonais, comme on va le voir, un vif sentiment<br />
du pittoresque et de la beauté.<br />
L'étranger qui fait son premier tour en ville<br />
japonaise, dans une bruyante jinriliàhaw, trouve<br />
tout, petit, fantastique, théâtral. Tout homme,<br />
toute chose lui semblent étranges, menus, mystérieux,<br />
vivant dans un cadre bleu ; les maisons<br />
sont couvertes de tuiles bleues, les façades<br />
des petites boutiques sont tendues de bleu, le<br />
petit peuple souriant qui passe a plus de bleu<br />
dans son vêtement que de toute autre couleur.<br />
Le premier, coup d'œil dans les rues bizarres où<br />
l'on passe a quelque chose de baroque : c'est<br />
comme une agitation infinie de drapeaux, de<br />
tentures d'un bleu sombre où éclatent les lettres<br />
chinoises et japonaises qui les singularisent,<br />
qui les relèvent, on peut dire qui les embellissent<br />
en leur donnant un charme très spécial.<br />
Partout des enfants : dans les rues les plus<br />
tranquilles, on voit des processions de fillettes<br />
portant derrière leur dos, dans une sorte de capuchon,<br />
de drôles de petits bébés dont on ne sait<br />
trop si elles sont" les sœurs ou les mamans ; car<br />
les Japonaises se marient très jeunes.<br />
Les femmes qui en ont les moyens portent<br />
toutes le hitomo, vêtement de dessous en soie,<br />
généralement de couleur claire. Sur ce lcitomo,<br />
on revêt, suivant la saison, deux ou trois, et<br />
jusqu'à cinq ou six robes flottantes, de soie ou<br />
de crêpe, dites kimono, et qui tombent sur les<br />
pieds ; les kimonos de dessous sont d'habitude<br />
clairs, ceux de dessus foncés, et le plus souvent<br />
Meus. Ils sont serrés à la ceinture par un obi<br />
long de 1 m. 80 à 2 m. 50, large de 30 centimètres,<br />
soit de satin, soit de soie lourde; les<br />
bouts de cet obi se nouent en une grande rosette<br />
carrée. Les pieds sont protégés par des sabots<br />
de bois d'ormeau ou des sandales de paille,<br />
suivant le temps qu'il fait.<br />
On peut dire des Japonais, avec beaucoup<br />
plus de vérité que des Chinois, que c'est une<br />
- nation d'artistes. Dans les objets les plus vulgaires,<br />
ils déploient un grand sens artistique en<br />
. 1. Les Races humaines. Librairie Hachette et Cie. 1 vol.<br />
in-4°. Illustré de plus de -lOOsplendides reproductions en noir<br />
ot en couleurs. Broché 15 fr., relié toilo 20 fr.<br />
Lectures de Vacances.<br />
même temps qu'un sens pratique et une industrie<br />
consommés.<br />
L'art au Japon n'est pas, comme en Europe,<br />
la greffe des styles les uns sur les autres, la résultante<br />
de l'enseignement des diverses écoles<br />
depuis les temps les plus reculés ; c'est, au contraire,<br />
un art strictement national, qui s'est<br />
développé de lui-même, en dehors de toute influence<br />
extérieure, qui est lui, seulement lui,<br />
et se soutient de lui-même. En comparant l'art<br />
décoratif du Japon avec celui de la Chine,<br />
on voit combien les Japonais ont laissé derrière<br />
eux les Chinois, et combien leur école d'art leur<br />
appartient en propre.<br />
La peinture telle qu'on la comprend en Europe<br />
n'existe point au Japon, où l'art est essentiellement<br />
décoratif et où le dessin des objets naturels<br />
est un dessin conventionnel ; les fleurs, par<br />
exemple, peuvent très bien jurer avec la botanique<br />
et les oiseaux offenser l'œil de l'ornithologue,<br />
mais on y admire pourtant une vérité<br />
qui montre comment chaque feuille, chaque<br />
plume, chaque brin d'herbe ont été patiemment<br />
et passionnément étudiés.<br />
Dans leurs procédés d'ornementation, Japonais<br />
pas plus que Chinois ne peignent, mais<br />
ils décorent, et la décoration est extraordinairement<br />
belle, et aussi la délicatesse de touche.<br />
Leurs artistes excellent à donner l'impression<br />
du vol rapide d'un oiseau, du glissement des<br />
poissons, et c'est là un des triomphes les plus<br />
difficiles de l'art. Mais ils n'ont jamais su transporter<br />
sur la toile la « divine forme humaine »<br />
ni, comme les primitifs italiens, élever le cœur<br />
des hommes de la terre au ciel, en une extase<br />
d'adoration. L'art japonais est grand dans les<br />
petites choses, petit dans les grandes .<br />
Les Japonais n'observant pas le repos du<br />
dimanche, y suppléent par la célébration des<br />
fêtes sans nombre, qui ponctuent de jours de<br />
joie le cours de l'année. Ce ne sont pas anniversaires<br />
de batailles sanglantes ni de triomphes<br />
patriotiques ; l'occasion la plus fréquente de ces<br />
jours de liesse est l'apparition de certaines fleurs,<br />
fait significatif, _ révélant un sentiment exquis.<br />
Des troupes joyeuses vont, dès le mois de<br />
février, admirer les fleurs du pommier et en respirer<br />
l'odeur, célébrée par d'antiques chansons ;<br />
on va voir fleurir les cerises au mois d'avril ;<br />
les azalées et les glycines au début de mai ;<br />
les lotus au mois d'août ; les feuilles rougies<br />
des érables en automne ; la première semaine<br />
de novembre est celle des chrysanthèmes. Dans<br />
N° 49.
190 <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
les environs des grandes villes, tel village, tel<br />
jardin est. célèbre pour certaines de ces fleurs.<br />
Le Japon peut le disputer à la plupart des<br />
pays pour la variété et la beauté de ses plantes<br />
et de ses fleurs, dont la nature a richement<br />
embelli ses champs, ses collines, ses bois et ses<br />
forêts. Cultivées, on les porte à un degré de perfection<br />
inconcevable ; incultes, elles parent magnifiquement<br />
la campagne et offrent un coup<br />
d'œil dont la beauté ne saurait s'exprimer.<br />
L'anémone du Japon, admirée à si juste titre<br />
en Occident, ne le cède à aucune autre fleur<br />
pour la suprême élégance du port, la délicatesse<br />
des nuances, la pureté des contours. Le gardénia<br />
a détrôné chez nous le camélia lui-même. Les<br />
jardins sont pleins de lis superbes, et le lotus<br />
voile les marais de son tapis de feuilles flottantes,<br />
bordées d'énormes corolles. Le chrysanthème,<br />
dont les floraisons éclatantes semblent des soleils<br />
aux rayons chiffonnés, est l'une des fleurs<br />
emblématiques du Japon. Dans le blason japonais,<br />
composé presque exclusivement de fleurs<br />
et de feuilles, le chrysanthème et la fleur du<br />
paulownia sont les deux armoiries personnelles<br />
du mikado.<br />
Les Pygmées.<br />
La nature a son humour à elle; il semble qu'elle<br />
joue parfois à créer des types grotesques d'une humanité<br />
rabougrie, tels par exemple les nains de<br />
l'Equateur, les Pygmées.<br />
L'esquisse la plus exacte que nous ayons de<br />
leur vie et de leurs coutumes est celle de Stanley.<br />
Il estime leur taille de 91 à 137 centimètres,<br />
et le poids d'un adulte à 40 kilogrammes, ou<br />
un tout petit peu plus. Ils vivent par groupes de<br />
huit à douze « communautés » comprenant ensemble<br />
de 2 000 à 2 500 personnes. Les huttes<br />
sont basses, en ovale allongé, avec portes de<br />
60 à 90 centimètres de haut, s'ouvrant aux deux<br />
bouts : elles se rangent, en un cercle irrégulier,<br />
autour de la hutte du chef. A un peu moins de<br />
100 mètres en avant, sur tous les sentiers qui<br />
mènent au village, une case est occupée par un<br />
couple de Pygmées, qui lève un droit sur toutes<br />
les caravanes qui passent.<br />
Ces nains des forêts ont pour maîtresse industrie<br />
la chasse, dont ils tirent leur principale<br />
nourriture. Produits végétaux, armes, poteries,<br />
ils achètent tout aux tribus voisines avec le<br />
surplus de leur gibier. Ils poursuivent toutes<br />
sortes de bêtes et les tuent à la lance, ou à la<br />
flèche vénéneuse ; ils prennent les gros animaux<br />
au moyen de trappes et de traquenards, dans<br />
des fosses dissimulées par des .branches et des<br />
feuilles recouvertes d'une couche de terre. Ils<br />
attrapent le singe à l'aide d'une espèce de boîte,<br />
ouverte en dessous, qu'ils pendent à une liane<br />
et sous laquelle ils disposent des noix ou des<br />
bananes ; dès que l'animal touche à l'appât,<br />
la boîte tombe, l'animal est prisonnier. Pour les<br />
petites bêtes, ils placent des pièges le long des<br />
sentiers. Pour tuer l'éléphant, ils ajustent une<br />
espèce de hameçon à une lourde pièce de bois<br />
suspendue au-dessus d'un sentier fréquenté<br />
par le pachyderme ; en passant, l'éléphant casse<br />
la corde de suspension et la pointe, préalablement<br />
empoisonnée, s'enfonce dans le dos du monstre.<br />
Tous les voyageurs s'accordent à dire qu'ils<br />
Sont intelligents et de joyeuse humeur. En par<br />
lant de l'un d'eux, Stanley dit : « Quel gaillard<br />
avisé c'était, et que d'esprit ! 11 parlait par gestes,<br />
avec tant d'éloquence que les plus bornés de<br />
ses hommes le comprenaient. »<br />
Pris jeunes, ils deviennent d'industrieux,<br />
d'excellents serviteurs. Emin Pacha, l'explorateur<br />
et administrateur égyptien, en avait<br />
un qui « était fort adroit, jamais au repos, du<br />
moins en apparence, toujours gai, et d'un bon<br />
naturel. » Ils sont passionnés, vindicatifs, très<br />
jaloux de leur liberté personnelle, mais n'ayant, il<br />
semble, aucun lien d'affection familiale.<br />
Il ne paraît pas qu'ils aient des cérémonies<br />
religieuses ; ils enterrent les morts sans suivre<br />
aucun rite et n'élèvent aucun monument sur<br />
le lieu de l'enfouissement. Ils n'ont, semble-t-il,<br />
aucun souci du temps, aucun souvenir, aucune<br />
tradition du passé, point de religion, nuls rites<br />
fétichistes, nulle envie de connaître l'avenir<br />
par occultisme, comme le font leurs voisins.<br />
Les Patagons.<br />
Voici, par contraste avec le peuple des nains, celui<br />
des géants : les Patagons.<br />
Au sud du Rio Negro, on entre dans le domaine<br />
des Patagons, des Tehuelchës, comme<br />
les appellent leurs voisins les Araucans ; c'est<br />
un peuple renommé pour sa haute stature, et<br />
jadis pour sa férocité et sa fierté cruelle. Ils se<br />
sont aujourd'hui beaucoup amendés. Les Tehuelches<br />
descendent probablement d'un peuple de<br />
géants qui vivait dans le Matto Grosso et le<br />
Goyaz.<br />
Leur taille paraît plus haute qu'elle ne l'est<br />
en réalité, à cause de leurs grands manteaux<br />
en peau de lama, de leur longue et flottante<br />
chevelure et de leur attitude majestueuse.<br />
Leur moyenne doit être de 1 m. 80 ; les femmes<br />
sont aussi de haute taille, et c'est bien certainement<br />
la race d'hommes les plus grands qu'il y<br />
ait au monde. Comme traits, ils ressemblent<br />
d'une manière frappante aux Indiens plus septentrionaux,<br />
mais ils ont un air plus sauvage<br />
et plus formidable, avec leur visage peint en<br />
rouge et en noir. Leur physique concorde, fort<br />
bien avec leur taille ; le développement de leurs<br />
bras, celui de leur poitrine sont extraordinaires,<br />
et ils sont presque tous harmonieusement proportionnés.<br />
Leur visage est plaisant, leurs yeux brillants,<br />
leur nez aquilin et bien fait. Au-dessus de leurs<br />
sourcils se dessinent des bourrelets caractéristiques<br />
et un front légèrement fuyant. Débarrassée<br />
de la peinture et des malpropretés, la peau est<br />
d'un brun rouge. Ils s'épilent soigneusement,<br />
avec de petites pinces, tous les poils du visage,<br />
souvent même les sourcils, et prennent grand<br />
soin de leur chevelure, qu'ils contiennent par un<br />
filet. On rencontre chez eux bien peu de cheveux<br />
blancs ; cependant le cas se présente quelquefois.<br />
Les femmes ont rarement la chevelure<br />
aussi longue que leurs maris ; elles la tressent<br />
en deux nattes descendant fort bas ; les jeunes<br />
filles l'allongent par des crins de cheval et des<br />
touffes ornées de perles bleues et terminées par<br />
des pendants d'argent. Elles ne vieillissent pas<br />
prématurément, mais, une fois vieilles, elles<br />
sont hideuses.<br />
Les hommes se vêtent d'une chiripa qui en-
oure les reins, d'un poncho fait d'une pièce de<br />
,oile ou d'une peau de lama ; le reste du costume<br />
s'est tout uniment le vaste, le chaud manteau<br />
le peau, qu'ils portent poil en dedans, et qui est<br />
sapable de tenir le corps au sec pendant de longues<br />
îeures, même par les temps les plus humides,<br />
lss'en passent souvent à la chasse, mais à cheval<br />
ls l'ajustent autour de la taille par une ceinture<br />
le peau ou de cuir. Assis près du îeu ou en pronenade,<br />
ils se cachent la bouche derrière la<br />
ourrure de leur manteau, pour se préserver des<br />
rents froids auxquels ils attribuent les maux de<br />
lents, et les maladies des gencives ; et c'est là<br />
se qui rend leur langage, généralement peu facile<br />
i comprendre, encore plus incompréhensible aux<br />
strangers. Leurs bottes, ou brodequins,sont faites<br />
le la peau du jarret des chevaux ou, parfois,<br />
le celle de la cuisse d'un grand puma ; attachées<br />
sutour du pied, elles montent jusqu'au genou.<br />
Juand ils les ont portées u n jour ou deux de<br />
suite, elles on-t pris la forme du pied et peuvent,<br />
)ar temps humide ou neigeux, être recouvertes<br />
l'une autre paire de bottes plus grandes. Les<br />
impreintes laissées alors sur le sol donnent<br />
•éellement l'idée de pieds gigantesques justifiant<br />
usqu'à un certain point le nom de Patagons<br />
>u Grands Pieds donné par les Espagnols aux<br />
;ens de cette contrée.<br />
Les femmes â'tachent leur manteau, au devant<br />
iu cou, au moyen d'une épingle d'argent à grosse<br />
;ête, d'un clou ou i'une épingle ; ce manteau<br />
'ecouvre une espèce Qv; large chemise de calicot<br />
lui va des épaules aux chevilles. En voyage,<br />
illes le maintiennent par une ample ceinture ornée<br />
le perles bleues et de bosses d'argent ou de cuivre ;<br />
eurs bottes ressemblent à celles des hommes, et<br />
jarderi-t le poil sur la peau dont on les a faites.<br />
Malgré la dureté du climat, les enfants vont nus<br />
usqu'à l'âge de six ou huit ans ; néanmoins,<br />
m leur met parfois de petits manteaux et des<br />
sottines en cuir chamoisé pris aux jambes de<br />
levant du lama. Hommes et femmes adorent<br />
es ornements et se teignent le visage de peinture,<br />
)lus rarement le corps ; d'après eux, la peindre<br />
empêche la peau de se gercer.<br />
Dans leurs danses de cérémonie, leshommes, qui<br />
l'ont d'ordinaire pour habit qu'une pièce d'étoffe<br />
lutour des reins, se parent la tête des plumes<br />
3u rhea ou autruche sud-américaine et jettent<br />
sar-dessus l'épaule une ceinture où s'attachent<br />
les sonnettes de cuivre. La toilette matinale<br />
va pas sans un bain, et pourtant leurs vêtenents<br />
grouillent de vermine. Ils brûlent scrupuleusement<br />
tous les cheveux, toutes les rotures<br />
d'ongle que leur enlève le soin de leurs<br />
personnes.<br />
Ils vivent dans de grandes tentes en peaux<br />
le lama dont l'entrée, toujours à l'abri du vent,<br />
''ouvre à côté d'un feu allumé. Comme mobiier,<br />
quelques coussins faits de vieux ponchos<br />
st une ou deux peaux de cheval servant; de rileaux.<br />
Une espèce de broche, à laquelle s'ajoute<br />
parfois un pot de fer, forme toute la batterie<br />
le cuisine, avec des coquilles ou des plats de<br />
'ois pour mettre le bouillon. Jadis, la viande<br />
lo l'autruche faisait leur régal et ils la préféraient<br />
à la chair du lama. E n toute occasion,<br />
ils boivent le sang avec volupté, et, faute de<br />
farineux, se délectent de gras et de moelle. Il<br />
semble qu'ils mangent surtout la viande de che<br />
LECTURES D E VACANCES •191<br />
val lors des danses et des fêtes. Leurs armes<br />
principales, à la chasse, sont le lasso et les bolas,<br />
espèce de lasso terminé par des boules.<br />
Les Australiens.<br />
Les Australiens ont fourni aux ethnographes et<br />
aux anthropologues de riches sujets d'observations.<br />
On jugera, par les descriptions suivantes, de l'étrangeté<br />
et du caractère singulièrement primitif de leurs<br />
mœurs et coutumes.<br />
Les Australiens sont plus ingénieux pour leurs<br />
armes que pour leurs tentes, leurs habits, leur<br />
cuisine. Excepté dans l'extrême Nord, ils ignorent<br />
l'arc et les flèches, mais leurs lances, leurs<br />
« baguettes à lancer », leurs massues, leurs<br />
boomerangs sont de bonne façon et ils les manient<br />
fort bien. Les lances de bois, qu'on trouve<br />
partout chez eux, ont jusqu'à 3 mètres de<br />
long ; ils les font avec des tiges d'eucalyptus<br />
redressées et durcies au feu, et leur ajoutent<br />
parfois des éclats de pierre aigus, des bouts de<br />
quartz fixés solidement près de la pointe au<br />
moyen de gomme.<br />
Leur boomerang est un morceau de bois<br />
dur, ayant à peu près la largeur d'un cimeterre<br />
(un peu moins cependant), recourbé au<br />
milieu, plat d'un côté, légèrement bossué de<br />
l'autre. La courbure n'est pas artificielle : on<br />
prend un bois coudé par la nature, et qui n'en<br />
est que plus solide. Ceux qu'on emploie en<br />
guerre sont larges, pesants, bien pointus, capables<br />
d'infliger de sérieuses blessures. Pour<br />
la chasse, spécialement la chasse aux oiseaux,<br />
on en choisit de plus petits dont les deux bouts<br />
se courbent légèrement en directions opposées.<br />
Le boomerang a cette remarquable propriété<br />
de rebrousser chemin dans l'air et de revenir<br />
à qui l'a lancé ; dans la vitesse de sa course, il<br />
tourne rapidement sur son axe et s'en revient<br />
obliquement. Ce n'est pas la force, c'est l'adresse<br />
qu'il exige de qui le manie.<br />
Sans aucune connaissance en agriculture, sans<br />
troupeaux, sans bétail, leur garde-manger laisse<br />
à désirer. Ce qu'ils préfèrent, la viande, n'est<br />
pas toujours à leur portée: aussi dévorent-ils<br />
parfois leurs chiens, des dingos fortement croisés<br />
maintenant avec les espèces européennes.<br />
Ils les aiment pourtant bien et l'on voit leurs<br />
femmes donner le sein à des petits chiens. Ils<br />
mangent à peu près de toute bête imaginable :<br />
kangourou, wombat, opossum, oiseaux, lézards,<br />
serpents, grenouilles, insectes, termites, avalés<br />
vivants, papillons, mets qui passe pour un<br />
grand régal, ainsi que reptiles et têtards grillés<br />
sur l'herbe. Rien ne les dégoûte, ni les œufs<br />
pourris, ni même le contenu des instestins<br />
des animaux. Ce qu'ils peuvent engloutir est<br />
incroyable. Qu'un homme ait la chance d'attraper<br />
un kangourou, il le mangera à lui seul, à<br />
petits intervalles, jusqu'à ce qu'il n'en reste<br />
pas une bribe. Paresseux comme ils sont, ils<br />
flottent entre l'extrême bombance et l'inanition.<br />
Le cannibalisme était jadis fréquent, mais<br />
pas universel. On enlevait de temps en temps<br />
un individu gras, qu'on mangeait ; aussi tout<br />
mari, si sa femme était dodue, la surveillait-il<br />
de près pour qu'elle ne fît pas le beau du lardoir<br />
dans une tribu voisine. On se sert des<br />
crânes pour boire.
J92 <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
Il serait' exagéré de dire que les Australiens<br />
n'ont d'autre gouvernement que celui de la<br />
famille ; bien que les chefs ne soient ni élus ni<br />
héréditaires, chaque tribu, pourtant, a son<br />
commandant, son roi. Elle reconnaît, à l'user,<br />
quel est le plus actif, le plus brave, le plus<br />
habile de ses liommes, et celui-ci, du consentement<br />
général, finit par être le maître.<br />
Chaque tribu se divise en deux, quatre, et jusqu'à<br />
six classes ayant chacune un nom, emprunté<br />
à un totem ou animal fétiche : chien, rat, ému, etc.<br />
Dans chacune de ces classes, de ces clans ou<br />
totems, tous sont considérés comme parents<br />
par le sang. Un homme du clan Rat, par suite,<br />
ne peut épouser une fille du clan Rat, mais<br />
peut s'adresser à une fille du clan Emu.<br />
La descendance suit la ligne féminine, et les<br />
enfants appartiennent au clan de leur mère ;<br />
mais ils héritent des terres du père. Tous les<br />
Australiens obéissent fidèlement à leur droit<br />
coutumier et aux lois de la propriété.<br />
Suivant certains 'voyageurs, la religion des<br />
Australiens se borne à la crainte des bons et<br />
des méchants esprits. D'autres prétendent que<br />
.des idées religieuses plus élevées leur sont<br />
venues de Polynésie, de Mélanésie, de Bornéo<br />
et d'ailleurs. Un fait est certain : c'est que les<br />
sorciers jouent le rôle principal dans les croyances<br />
surnaturelles. On les nomme « docteurs noirs » ;<br />
ils sont « faiseurs de pluie », voyants et prophètes,<br />
médiums, bardes, enchanteurs. On croit<br />
qu'ils peuvent s'élever dans l'air, que les<br />
esprits les emportent à travers l'espace, ou même<br />
de la terre au ciel.<br />
Au pouvoir de monter aux cieux et d'en descendre,<br />
l'homme de médecine ajoute celui<br />
d'envoyer invisiblement des pierres à la tête des<br />
gens qui lui déplaisent, projectiles qui sont<br />
d'habitude des morceaux de cristal de roche dont<br />
le « docteur noir » a toujours sa petite provision<br />
dans son fonds de commerce. On croit que messieurs<br />
les sorciers ont dans l'estomac une pierre<br />
ou un os dont ils peuvent faire passer des éclats<br />
dans les veines de ceux sur lesquels ils exercent<br />
leur art. Avec des rameaux d'acacia, notamment<br />
avec le bâton noueux nommé plongge, ils font<br />
des baguettes magiques ; qu'ils touchent du<br />
bout de ces baguettes la poitrine d'un dormeur,<br />
et voilà cet homme en cours de maladie. Quand<br />
on a quelque ennemi, on s'adresse aux sorciers<br />
pour s'en débarrasser par sa mort ou sa ruine.<br />
Bref, ce sont les grands dispensateurs des biens<br />
— et surtout des maux.<br />
Voici du reste une légende qui en dit long sur<br />
leur compte. 11 y a bien longtemps, vivait un sorcierpuissant,<br />
gigantesque, nommé Dhuramoolan.<br />
Son aspect était féroce, sa voix terrible comme le<br />
roulement d'un tonnerre lointain. Arrivés à un<br />
certain âge, les enfants de sa tribu étaient confiés<br />
à ce sorcier qui les emmenait dans la brousse<br />
et les instruisait dans les lois, traditions et coutumes<br />
pour les rendre dignes de siéger dans les<br />
conseils, de remplir toutes les obligations de<br />
membre de la communauté. Il affirmait bien<br />
haut qu'il tuait ces enfants, les coupait en morceaux,<br />
les réduisait en cendres, puis les rappelait<br />
à la vie comme de nouveaux êtres, fort<br />
améliorés par cette double opération. Mais,<br />
hélas ! quand hs enfants revenaient dans leur<br />
tribu, il en manquait toujours quelques-uns,<br />
morts dans la brousse. Dhuramoolan les disait<br />
morts de mort naturelle, mais les parents, soupçonnant<br />
quelque méfaits, questionnèrent les<br />
camarades des manquants. Ceux-ci d'abord se<br />
turent, effrayés ; puis ils parlèrent et dirent<br />
que leurs compagnons avaient été mangés par<br />
Dhuramoolan. Sur quoi, les pères furieux tuèrent<br />
le sorcier. Mais Dhuramoolan mit sa voix<br />
dans tous les arbres de la forêt et leur commanda<br />
de lâ garder à jamais. C'est ainsi que le bruissement<br />
des feuilles, les soirs de tempête, passe<br />
dans tout le pays pour être la voix irritée du<br />
terrible Dhuramoolan.<br />
Librairie Hachette et Cie, 79, boulevard Saint-Germain, Paris.<br />
EUGENE PLANTET<br />
Membre du Conseil de l'Office central<br />
des œuvres de bienfaisance<br />
Vient de paraître<br />
ARTHUR DELPY<br />
Secrétaire de la Société internationale<br />
pour l'étude des questions d'assistance<br />
Colonies de Vacances<br />
et<br />
Œuvres du Grand Air<br />
EN FRANCE ET A L'ÉTRANGER<br />
Ouvrage contenant des Notices sur 640 œuvres en France et 275 à l'Etranger<br />
Un volume grand in-8°, illustré, avec de nombreux schémas et statistiques, broché. 7 fr. 50