MANUEL GENERAL - INRP

ses MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE
Admission au cours supérieur.
1858 (Pas-de-Calais).
« Pour être admis à suivre le cours supérieur, les
élèves doivent-ils être pourvus du certificat d'études ?»
En principe, il est désirable que les élèves admis
au cours supérieur soient pourvus du certificat d'études,
qui est la sanction des études du cours moyen.
Mais, dans la pratique, la solution n'est pas aussi
simple : on ne peut maintenir au cours moyen un
élève intelligent et jeune pour la seule raison qu'il ne
possède pas le certificat d'études. Aussi, dans le département
de la Seine, il existe deux cours supérieurs :
un cours supérieur A dont tous les élèves ou la
grande majorité possèdent le certificat, d'études et un
cours supérieur B où sont admis les meilleurs élèves
qui se préparent à l'examen du certificat d'études et
quelques autres possédant ce titre.
A la suite des examens de classement et de passage
qui ont lieu à la fin de l'année scolaire, il convient
d'admettre au cours supérieur tous les élèves qui,
pourvus ou non du certificat d'études, possèdent les
matières du cours moyen. Il est à remarquer que le
programme du cours supérieur ne peut être complètement
suivi dans les écoles primaires qui ne possèdent
pas de cours complémentaire et par des enfants
de onze à treize ans, attendu que les épreuves écrites
et les épreuves orales du brevet élémentaires portent
sur les programmes du cours supérieur des écoles
primaires. (Article 119 du décret du 18 janvier 1887.)
D'autre part, les candidats à ce dernier diplôme doivent
être âgés de seize ans au 1 e ' octobre de l'année
de l'examen et ne peuvent obtenir une dispense supérieure
à un an. (Article 107 du décret du 18 janvier
18S7.)
Logement.
F... M..., à P... (Saône-et-Loire).
« Le mari d'une institutrice, cordonnier,travaillant
seul, n'ayant pas de magasin, peut-il exercer sa profession
dans le logement de sa femme, situé à l'école
de filles? »
Rien dans la loi ne s'y oppose pourvu que l'entrée
du logement soit bien indépendante de celle de la
classe et que les allées et venues des clients ne gênent
en aucune façon le service scolaire.
Les livres nouveaux \
F . MOTEI.ET.
Ce que nous avons voulu faire en écrivant
•' OTTO, DER WILDE BUBE 2 "
Notre ouvrage, conçu dans l'esprit et selon le
principe de l'enseignement direct, vient après bien
d'autres, qui ont rendu et rendront encore, nous en
sommes persuadés, de grands services. La rigueur
méthodique avec laquelle tels d'entre eux ont été établis
s'impose k l'estime de tous. Aussi nous garderons-nous
bien de diminuer tant soit peu le mérite
«des auteurs qui nous ont précédés et de nous écrier :
« Enfin vint notre livreI... »
1. Sous cette rubrique, nos lecteurs trouveront un compterendu
original des ouvrages nouveaux qui nous paraîtront
intéressants pour eux. Nous disons un compte rendu original
parce qu'il sera dû à l'auteur mémo du livre, qui exjHiquera
au public pourquoi il l'a écrit, avec quelles intentions,
suivant quelles méthodes, comment et dans quel esprit
il faut le lire ou l'étudier pour on tirer le plus de profit
possible.
1. Ouvrage rédigé conformément aux programmes officiels
du 26 juillet 1902 e t a ux instructions ministérielles de 1908,
par .1. Commarmond et L . Meister, professeurs agrégés
dans les lycées do Paris. Un vol. grand in-16, orné de
110 gravures, cartonné 2 fr. 50.
On nous permettra cepondant de faire remarquer
que notre « Otto » présente, certaines nouveautés.
C'est son excuse et sa justification. 11 est le résultat
d'une assez longue expérience qu'avaient précédée
d'ardentes convictions. A ce point de vue, on peut
dire que, dans une certaine mesure, il a grandi et
vécu un peu au jour le jour. La pratique a été antérieure
à la théorie. Empirisme! dira-t-on. Mais la
théorie a ensuite illuminé la pratique. Expliquonsnous.
Nous fûmes mis sur la voie que nous croyons être
la bonne par les ouvrages antérieurs au nôtre que
nous avons utilisés jusqu'ici. En général, nous avions
quelque peine à intéresser nos élèves aux différentes
parties d'une maison, aux divers métiers, au mobilier
d'une classe, en un mot à la simple nomenclature.
Mais chaque fois qu'il nous arrivait de prendre dans
ces mêmes livres une histoire ou une anecdote et de
la raconter, l'attention naissait, les visages se déridaient,
et, ce qui vaut mieux, beaucoup mieux encore,
ils s'éclairaient. Telle tournure, tel idiotisme, d'apparence
difficile, étaient vite saisis. Les formes, même
les plus rebelles, celle des verbes forts, celle des substantifs
au pluriel se gravaient vite et comme par enchantement
dans la mémoire. Restait à les fixer pour
longtemps.
Pour, ce faire, nous avions eu jusqu'ici recours aux
cahiers. Il fallait alors forger des paradigmes, les
écrire au tableau, corriger ensuite sur les cahiers les
fautes inévitables. Travail fastidieux, résultat nul!
Et d'abord, ces exemples n'étaient guère que des déformations
du texte. Ils n'en découlaient pas naturellement..
Autant en emportait le vent. Ils avaient, à
peu de chose près, le même résultat que les leçons
de grammaire, apprises chapitre par chapitre, alinéa
par alinéa. S'il se trouvait, que par hasard une phrase
de l'histoire ou de l'anecdote pût servir de paradigme
notre travail n'était pas perdu. Mais cela arrivait rarement.
A la lueur de l'expérience, ou de 1' « empirisme »,
si l'on veut, nous discernâmes une théorie qui nous
parut nouvelle. Sans doute, au même moment, nous
ne manquâmes point de nous souvenir de Bruno,
l'auteur du Tour de France. Mais, en même temps
que nous nous apercevions de ce rapprochement,
nous mesurions aussi la distance qui nous séparait.
Notre histoire à nous est aussi une grammaire, ou, si
l'on aime mieux, grammaire et narration ne font
qu'un dans notre livre.
« Otto, der wilde Bube » est une histoire suivie,
très simple, selon nous, intéressante pour des enfants
de dix à douze ans. Point de nomenclature. Par une
progression continue et par une répétition constante,
encore que voilée, le vocabulaire s'enrichit. Si les
mots essentiels sont à dessein éparpillés dans tout
l'ouvrage, l'élève ou le professeur les groupera, les
classera, c'est à lui qu'il appartient de le faire. —
Mais du texte où elle- est implicitement contenue,
nous avons cru devoir nous-mêmes dégager la grammaire
pour éviter le cahier, ses taches, ses fautes et
aussi les corrections du maître. Et nous sommes persuadés
d'avoir fait oeuvre doublement utile.
Nous pensons, en conséquence, avoir mis dans notre
ouvrage le maximum de vie, de méthode pour
obtenir le maximum de résultats. C'est à l'attention
et à l'imagination de l'élève que nous faisons appel.
L'une et l'autre sont les conditions de la mémoire.
Frapper les sens, les frapper tous à la fois, tel a été
notre but. Nous avons utilisé dans ce dessein tous
les procédés déjà connus et expérimentés : séries verbales,
séries logiques, gravures pittoresques, chansons
populaires, tableaux muraux...
On nous pardonnera cette « deftense et illustration »
de notre ouvrage. Aussi bien avons-nous été conviés
à en parler. Nqus ne pouvions qu'en dire tout le bien
que nous en pensons. Nous eussions aimé fair» plus
brièvement l'éloge d' « Otto, der wilde Bube ». Mais
quand nous nous égarons, nous autres « empiriques»,
dans le labyrinthe de la théorie, nous n'en finissons
plus.
J. COMMARMOND. L. MEISTER.
5058. — Imp. KAPP, Paris. Le Gérant : A. BAEURLÉ.