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MANUEL GENERAL - INRP

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en matière d'hygiène ; l'instituteur, tout indiqué<br />

pour faire adapter l'école aux nécessités de l'enseignement.<br />

Mais ces écoles sont debout et elles<br />

sont à peu près neuves. Ce n'est ni vous ni moi<br />

qui verrons réparer l'erreur initiale de messieurs<br />

les architectes.<br />

Et les autres? ah ! les autres. C'est pour celleslà<br />

surtout qu'il faut relire et méditer le rapport<br />

de M. Frantz Jourdain. Nous avons en France<br />

toute une collection de vieilles bâtisses qu'on<br />

rafistole tant bien que mal, et plus souvent mal<br />

que bien. Ce sont des bicoques malsaines, aussi<br />

dangereuses pour les agglomérations d'écoliers<br />

que pour les maîtres eux-mêmes qui n'y trouvent<br />

pas souvent le logement rudimentaire que<br />

leur accordent les règlements. Et il faudrait bénir<br />

l'ouragan ou l'incendie bienfaisants qui viendraient<br />

à point nous en débarrasser. Car il ne faut<br />

pas attendre des municipalités rurales le coup<br />

de pioche libérateur qui les jettera par terre.<br />

Elles sont trop conservatrices et trop avares de<br />

leurs deniers pour consentir à ce sacrifice, plus<br />

pénible, à leurs yeux, que celui d'Abraham.<br />

Aussi, quand nous entendons les orateurs du<br />

Congrès de l'Art à l'école préconiser une décoration<br />

« destinée à charmer les âmes simples »,<br />

sans complication ni surcharge, quand Mme Albert<br />

Besnard nous recommande' d'orner les<br />

classes par la représentation de fleurs, de guirlandes,<br />

de scènes rurales familières aux yeux de<br />

l'enfant et gardant dans leurs grandes lignes « le<br />

reflet du ciel natal », il nous semble assister à<br />

un repas où les desserts prendraient la place de<br />

la pièce de résistance.<br />

Uui, sans doute, il faut décorer l'école et ouvrir<br />

l'âme des enfants aux impressions du simple<br />

et du beau. Mais il faut, avant tout, qu'il y ait<br />

une école spacieuse et saine. Il faut y faire entrer<br />

à flots l'air et la lumière. On peut, à la rigueur,<br />

se passer de fleurs sur les murs; mais on<br />

doit pouvoir s'y mouvoir et y respirer à l'aise.<br />

Et combien d'écoles rurales sont encore, à cet<br />

égard, très inférieures aux prisons modernes I<br />

Donnons d'abord satisfaction aux médecins et<br />

aux hygiénistes. L'art viendra par surcroît...<br />

PARTIE GÉNÉRALE 565<br />

ANDRÉ BALZ.<br />

Le troisième congrès international<br />

d'hygiène scolaire.<br />

Discours de M. la doyen Landouzy. — Une<br />

formule précise| de M. le docteur Mathieu.<br />

,— Les travaux du congrès : l'éducation<br />

sexuelle, l'inspection médicale. —<br />

Principaux vœux adoptés.<br />

Du 2 au 7 août s'est tenu à Paris, au Grand<br />

Palais, le troisième congrès international d'hygiène<br />

scolaire.<br />

La séance solennelle d'ouverture a eu lieu dans<br />

le grand amphithéâtre de la Sorbonne sous la<br />

présidence de M. le professeur Landouzy, doyen<br />

de la facullé de médecine de Paris, délégué<br />

par le ministre de l'Instruction publique; à ses<br />

côtés avaient pris place MM. le docteur Albert<br />

Mathieu, président du congrès; Ferdinand<br />

Buisson, député, directeur du Manuel général; le<br />

professeur Pinard, Lanson, professeur à la faculté<br />

des lettres de Paris, le professeur Griesbach<br />

et sir Lunder-Bunton, délégués respectifs<br />

de l'Allemagne et de l'Angleterre, présidents<br />

des précédents congrès de Nuremberg et de Londres<br />

(1904-1907).<br />

M. le professeur Landouzy, en son discours<br />

d'ouverture félicite les organisateurs de ces<br />

congrès internationaux, dont<br />

la bienfaisante pensée fut de grouper les bonnes<br />

volontés, les consciences, les lumières et les eflorts en<br />

vue de la réalisation du vieil adage : Mens sana in<br />

corpore sano.<br />

Il précise ensuite le but du congrès qui se<br />

trace le programme suivant :<br />

Asseoir l'hygiène scolaire sur des bases scientifiques,<br />

en étudier les principes, en réaliser les applications,<br />

en régler les techniques.<br />

Il définit la méthode d'enseignement de l'hygiène<br />

qui sera donné par des<br />

leçons de choses mesurées à la taille des élèves<br />

et insiste sur ce principe parfois méconnu :<br />

L'hygiène scolaire ne vaudra que si les murs euxmêmes<br />

de l'école, aussi bien que chacun des maîtres,<br />

vivent la leçon de choses. Que servirait, pour prendre<br />

un exemple banal, l'enseignement livresque de la<br />

propreté, si tous et tout, dans la classe, ne démontraient<br />

la propreté?<br />

D'autre part, les maîtres, à l'exemple de ceux<br />

d'Athènes et de Rome, devront placer<br />

la santé de l'esprit et la vigueur du corps au nombre<br />

des vertus. Elles seront enseignées, pratiquées et<br />

honorées... étant au premier rang de nos devoirs<br />

individuels, familiaux et sociaux.<br />

Ainsi, conclut M. le doyen Landouzy, l'hygiène<br />

scolaire par son importance morale et sociale<br />

se trouve être placée à la base de la pédagogie<br />

la plus élevée et de la morale la plus saine.<br />

En effet,<br />

familles et gouvernements s'aperçoivent aujourd'hui<br />

que, si en santé, comme en toutes choses, l'éducation<br />

est bonne conseillère, l'éducation hygiénique,<br />

commencée dès le premier âge, répond de la santé<br />

morale et physique de l'individu et de l'espèce.<br />

De cela, n'avait-il pas la prescience, notre grand<br />

philosophe Descartes, alors qu'au xvji e siècle déjà ii<br />

écrivait : « Principalement aussi, pour la conservaiion<br />

de la santé, laquelle est sans doute le premier bien,<br />

et le fondement de tous les autres biens de cette vie,<br />

s'il est possible de trouver quelque moyen qui rende<br />

communément les hommes plus sages et plus habiles<br />

qu'ils n'ont été jusqu'ici, je crois que c'est dans la<br />

médecine qu'on doit le chercher.<br />

M. le docteur Albert Mathieu, président du congrès,<br />

montre, enun remarquable discours, l'insuffisance<br />

de notre éducation physique à l'école. 11<br />

en souligne les causes principales: la sédentarité<br />

scolairej l'excès de travail intellectuel, nécessité<br />

par la surcharge des programmes, conséquence<br />

de l'augmentation continue de la somme<br />

des connaissances et de l'intensité croissante<br />

de la concurrence sociale. Les méfaits dus à ce<br />

malmenage ou à ce surmenage intellectuel s'augmentent<br />

encore de ce fait que les familles dédaignent<br />

ou ignorent les lois primordiales de<br />

l'hygiène, et aussi parce que<br />

les tares individuelles dues à une hygiène défectueuse,<br />

surtout à l'âge de la formation de l'esprit et du corps,<br />

se transmettent et se renforcent par l'hérédité, de<br />

telle sorte qu'après les individus, ce sont les races<br />

qui sont atteintes et menacées dans la source même<br />

de leur vitalité.

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