27.06.2013 Views

MANUEL GENERAL - INRP

MANUEL GENERAL - INRP

MANUEL GENERAL - INRP

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

oure les reins, d'un poncho fait d'une pièce de<br />

,oile ou d'une peau de lama ; le reste du costume<br />

s'est tout uniment le vaste, le chaud manteau<br />

le peau, qu'ils portent poil en dedans, et qui est<br />

sapable de tenir le corps au sec pendant de longues<br />

îeures, même par les temps les plus humides,<br />

lss'en passent souvent à la chasse, mais à cheval<br />

ls l'ajustent autour de la taille par une ceinture<br />

le peau ou de cuir. Assis près du îeu ou en pronenade,<br />

ils se cachent la bouche derrière la<br />

ourrure de leur manteau, pour se préserver des<br />

rents froids auxquels ils attribuent les maux de<br />

lents, et les maladies des gencives ; et c'est là<br />

se qui rend leur langage, généralement peu facile<br />

i comprendre, encore plus incompréhensible aux<br />

strangers. Leurs bottes, ou brodequins,sont faites<br />

le la peau du jarret des chevaux ou, parfois,<br />

le celle de la cuisse d'un grand puma ; attachées<br />

sutour du pied, elles montent jusqu'au genou.<br />

Juand ils les ont portées u n jour ou deux de<br />

suite, elles on-t pris la forme du pied et peuvent,<br />

)ar temps humide ou neigeux, être recouvertes<br />

l'une autre paire de bottes plus grandes. Les<br />

impreintes laissées alors sur le sol donnent<br />

•éellement l'idée de pieds gigantesques justifiant<br />

usqu'à un certain point le nom de Patagons<br />

>u Grands Pieds donné par les Espagnols aux<br />

;ens de cette contrée.<br />

Les femmes â'tachent leur manteau, au devant<br />

iu cou, au moyen d'une épingle d'argent à grosse<br />

;ête, d'un clou ou i'une épingle ; ce manteau<br />

'ecouvre une espèce Qv; large chemise de calicot<br />

lui va des épaules aux chevilles. En voyage,<br />

illes le maintiennent par une ample ceinture ornée<br />

le perles bleues et de bosses d'argent ou de cuivre ;<br />

eurs bottes ressemblent à celles des hommes, et<br />

jarderi-t le poil sur la peau dont on les a faites.<br />

Malgré la dureté du climat, les enfants vont nus<br />

usqu'à l'âge de six ou huit ans ; néanmoins,<br />

m leur met parfois de petits manteaux et des<br />

sottines en cuir chamoisé pris aux jambes de<br />

levant du lama. Hommes et femmes adorent<br />

es ornements et se teignent le visage de peinture,<br />

)lus rarement le corps ; d'après eux, la peindre<br />

empêche la peau de se gercer.<br />

Dans leurs danses de cérémonie, leshommes, qui<br />

l'ont d'ordinaire pour habit qu'une pièce d'étoffe<br />

lutour des reins, se parent la tête des plumes<br />

3u rhea ou autruche sud-américaine et jettent<br />

sar-dessus l'épaule une ceinture où s'attachent<br />

les sonnettes de cuivre. La toilette matinale<br />

va pas sans un bain, et pourtant leurs vêtenents<br />

grouillent de vermine. Ils brûlent scrupuleusement<br />

tous les cheveux, toutes les rotures<br />

d'ongle que leur enlève le soin de leurs<br />

personnes.<br />

Ils vivent dans de grandes tentes en peaux<br />

le lama dont l'entrée, toujours à l'abri du vent,<br />

''ouvre à côté d'un feu allumé. Comme mobiier,<br />

quelques coussins faits de vieux ponchos<br />

st une ou deux peaux de cheval servant; de rileaux.<br />

Une espèce de broche, à laquelle s'ajoute<br />

parfois un pot de fer, forme toute la batterie<br />

le cuisine, avec des coquilles ou des plats de<br />

'ois pour mettre le bouillon. Jadis, la viande<br />

lo l'autruche faisait leur régal et ils la préféraient<br />

à la chair du lama. E n toute occasion,<br />

ils boivent le sang avec volupté, et, faute de<br />

farineux, se délectent de gras et de moelle. Il<br />

semble qu'ils mangent surtout la viande de che­<br />

LECTURES D E VACANCES •191<br />

val lors des danses et des fêtes. Leurs armes<br />

principales, à la chasse, sont le lasso et les bolas,<br />

espèce de lasso terminé par des boules.<br />

Les Australiens.<br />

Les Australiens ont fourni aux ethnographes et<br />

aux anthropologues de riches sujets d'observations.<br />

On jugera, par les descriptions suivantes, de l'étrangeté<br />

et du caractère singulièrement primitif de leurs<br />

mœurs et coutumes.<br />

Les Australiens sont plus ingénieux pour leurs<br />

armes que pour leurs tentes, leurs habits, leur<br />

cuisine. Excepté dans l'extrême Nord, ils ignorent<br />

l'arc et les flèches, mais leurs lances, leurs<br />

« baguettes à lancer », leurs massues, leurs<br />

boomerangs sont de bonne façon et ils les manient<br />

fort bien. Les lances de bois, qu'on trouve<br />

partout chez eux, ont jusqu'à 3 mètres de<br />

long ; ils les font avec des tiges d'eucalyptus<br />

redressées et durcies au feu, et leur ajoutent<br />

parfois des éclats de pierre aigus, des bouts de<br />

quartz fixés solidement près de la pointe au<br />

moyen de gomme.<br />

Leur boomerang est un morceau de bois<br />

dur, ayant à peu près la largeur d'un cimeterre<br />

(un peu moins cependant), recourbé au<br />

milieu, plat d'un côté, légèrement bossué de<br />

l'autre. La courbure n'est pas artificielle : on<br />

prend un bois coudé par la nature, et qui n'en<br />

est que plus solide. Ceux qu'on emploie en<br />

guerre sont larges, pesants, bien pointus, capables<br />

d'infliger de sérieuses blessures. Pour<br />

la chasse, spécialement la chasse aux oiseaux,<br />

on en choisit de plus petits dont les deux bouts<br />

se courbent légèrement en directions opposées.<br />

Le boomerang a cette remarquable propriété<br />

de rebrousser chemin dans l'air et de revenir<br />

à qui l'a lancé ; dans la vitesse de sa course, il<br />

tourne rapidement sur son axe et s'en revient<br />

obliquement. Ce n'est pas la force, c'est l'adresse<br />

qu'il exige de qui le manie.<br />

Sans aucune connaissance en agriculture, sans<br />

troupeaux, sans bétail, leur garde-manger laisse<br />

à désirer. Ce qu'ils préfèrent, la viande, n'est<br />

pas toujours à leur portée: aussi dévorent-ils<br />

parfois leurs chiens, des dingos fortement croisés<br />

maintenant avec les espèces européennes.<br />

Ils les aiment pourtant bien et l'on voit leurs<br />

femmes donner le sein à des petits chiens. Ils<br />

mangent à peu près de toute bête imaginable :<br />

kangourou, wombat, opossum, oiseaux, lézards,<br />

serpents, grenouilles, insectes, termites, avalés<br />

vivants, papillons, mets qui passe pour un<br />

grand régal, ainsi que reptiles et têtards grillés<br />

sur l'herbe. Rien ne les dégoûte, ni les œufs<br />

pourris, ni même le contenu des instestins<br />

des animaux. Ce qu'ils peuvent engloutir est<br />

incroyable. Qu'un homme ait la chance d'attraper<br />

un kangourou, il le mangera à lui seul, à<br />

petits intervalles, jusqu'à ce qu'il n'en reste<br />

pas une bribe. Paresseux comme ils sont, ils<br />

flottent entre l'extrême bombance et l'inanition.<br />

Le cannibalisme était jadis fréquent, mais<br />

pas universel. On enlevait de temps en temps<br />

un individu gras, qu'on mangeait ; aussi tout<br />

mari, si sa femme était dodue, la surveillait-il<br />

de près pour qu'elle ne fît pas le beau du lardoir<br />

dans une tribu voisine. On se sert des<br />

crânes pour boire.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!