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Les Jsuites et la Nouvelle-France au XVIIe sicle d'aprs ... - Libr@rsi

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-10-.<br />

sois favorable dans mon entreprise, que tu aies pitié de moi<br />

<strong>et</strong> de toute ma famille; j'invoque <strong>au</strong>ssi tous les esprits bons<br />

<strong>et</strong> m<strong>au</strong>vais, tous ceux qui sont dans les airs, sur <strong>la</strong> terre <strong>et</strong><br />

dans <strong>la</strong> terre, afin qu'ils me conservent <strong>et</strong> ceux de mon<br />

parti, <strong>et</strong> que nous puissions, après un heureux voyage,<br />

r<strong>et</strong>ourner dans notre pays ^. »<br />

<strong>Les</strong> assistants répondent : ho! oh! cri d'approbation <strong>et</strong><br />

de prière; <strong>et</strong> le chef entonne <strong>la</strong> chanson de mort. Elle ren-<br />

ferme le plus souvent des détails atroces : « Que <strong>la</strong> rage<br />

suffoque mes ennemis! Puissé-je les dévorer <strong>et</strong> boire leur<br />

sang jusqu'à <strong>la</strong> dernière goutte! J'enlèverai des chevelures ;<br />

je boirai dans le crâne de mes ennemis. Je leur couperai<br />

les doigts avec les dents ; je leur brûlerai les pieds <strong>et</strong> ensuite<br />

les jambes. Je <strong>la</strong>isserai les vers se m<strong>et</strong>tre dans leurs p<strong>la</strong>ies ;<br />

je leur enlèverai <strong>la</strong> pe<strong>au</strong> du crâne; je leur arracherai le<br />

cœur <strong>et</strong> je le leur enfoncerai dans <strong>la</strong> bouche^. » <strong>Les</strong> guer-<br />

riers redisent ces chants de mort <strong>et</strong> de vengeance.<br />

La danse de VAtlioiiront commence. Le chef frappe un<br />

des pote<strong>au</strong>x de <strong>la</strong> cabane <strong>et</strong> se m<strong>et</strong> à danser. Après lui,<br />

chaque guerrier en fait <strong>au</strong>tant : c'est <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration y^u/jZ/g-fze<br />

de l'engagement pi^ivé qu'il a pris de suivre son chef, de<br />

combattre à ses côtés. Tout se termine par <strong>la</strong> danse guer-<br />

rière, danse générale où les combattants exécutent, chacun<br />

à leur façon, tous les mouvements d'une troupe en marche<br />

ou <strong>au</strong> combat : ils poussent des cris de mort, des hurle-<br />

ments de vengeance; ils imitent les trav<strong>au</strong>x d'un siège, les<br />

attaques d'une palissade ;<br />

ils font des marches <strong>et</strong> des contre-<br />

marches; ils brandissent leurs casse-têtes ou leurs haches,<br />

ils manient leurs arcs <strong>et</strong> agitent leurs coute<strong>au</strong>x, ils fran-<br />

chissent des fossés, ils semblent se j<strong>et</strong>er à <strong>la</strong> nage. Rien ne<br />

1. Lafit<strong>au</strong>,L II, p. 190.<br />

2. Chate<strong>au</strong>briand, Voyage en Amérique, ch. : La<br />

guerre; — Histoire<br />

générale des voyages, t. XV; — Charlevoix, t. III, l<strong>et</strong>tre XIV.

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