CONGRÈS DU PCF - Le Travailleur Catalan
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N°3494<br />
Semaine edu15au2 du 15 au 21 février 2013<br />
politique<br />
Banques alimentaires en faillite<br />
Aide alimentaire. Malgré des semaines d’un combat acharné des quatre associations qui gèrent l’aide alimentaire, Bruxelles a<br />
tranché ce 8 février : le budget européen sera un budget d’austérité (moins 3%) et l’aide alimentaire est amputée d’un milliard,<br />
voire de deux selon le chiffrage des associations.<br />
<strong>Le</strong> sort du Programme<br />
européen d’aide aux<br />
plus démunis (PEAD)<br />
vient d’être scellé pour<br />
les sept ans à venir. Il sera de<br />
2,5 milliards par an pour 28<br />
Etats, contre 3,5 milliards pour<br />
20 Etats actuellement. Alors<br />
que les associations d’aide alimentaire<br />
chiffrent les besoins à<br />
4,75 milliards au vu de l’explosion<br />
des demandes ! Autant dire<br />
que la déception et l’inquiétude<br />
sont immenses. Concrètement<br />
le budget voté représente 25<br />
millions de repas en moins par<br />
an.<br />
Qu’est-ce que le PEAD ?<br />
<strong>Le</strong> Programme européen d’aide<br />
aux plus démunis a été créé<br />
par Jacques Delors en 1987. Il<br />
s’agissait d’utiliser les surplus<br />
de la Politique agricole commune<br />
(PAC) pour distribuer des<br />
repas aux plus démunis.<br />
En 2011, le PEAD a profité à<br />
18 millions de personnes dans<br />
20 pays de l’UE. Parmi les principaux<br />
bénéficiaires, avec la<br />
Pologne et l’Italie, on retrouve<br />
Nous versons dans le débat des<br />
extraits d’une contribution<br />
d’André Chassaigne, député<br />
communiste, publiée dans<br />
l’Humanité du 27 janvier 2013.<br />
Après avoir formulé « une certaine méfiance<br />
à l’émergence d’appellations qui<br />
tiennent plus de l’habillage médiatique<br />
que de réflexions politiques nouvelles »,<br />
André Chassaigne reconnaît que « l’appellation<br />
“écosocialisme“ peut cependant<br />
permettre de structurer un corpus<br />
d’idées et de concepts qui participent<br />
au renouvellement de tous les courants<br />
politiques. » Il fait d’ailleurs un parallèle<br />
fort intéressant avec la « décroissance »<br />
dont « on voit aujourd’hui, écrit-il, que<br />
toutes les idées nouvelles qui ont émergé<br />
autour des concepts liés à la décroissance<br />
ont en fait permis de nourrir les<br />
débats de la gauche dans son ensemble,<br />
avec tous ses courants de pensée. »<br />
Rappelant que « la prise en compte de<br />
la France avec 13% de « pauvres<br />
».<br />
Dans l’Hexagone environ 130<br />
millions de repas ont été servis.<br />
Selon les quatre associations<br />
caritatives agréées pour recevoir<br />
l’aide européenne (Banque<br />
alimentaire, Croix-Rouge, Restos<br />
du cœur et Secours populaire)<br />
cela représente un tiers des<br />
denrées alimentaires distribuées<br />
chaque année dans le pays.<br />
L’aide européenne représente<br />
pour la Banque alimentaire et<br />
la Croix rouge 33% des repas<br />
fournis, 23% pour les Restos du<br />
cœur, et 50% pour le Secours<br />
populaire. Autant dire que cette<br />
aide est vitale.<br />
Première attaque<br />
Déjà l’an dernier, le PEAD a failli<br />
passer à la trappe. En effet, au fil<br />
des ans, la PAC n’ayant plus de<br />
surplus, d’autres subventions ont<br />
été utilisées. Saisie par l’Allemagne,<br />
la Cour de justice européenne<br />
a, en 2011, déclaré cette aide<br />
illégale, estimant que l’effort relevait<br />
de politiques sociales plus<br />
qu’agricoles, à assumer par cha-<br />
la préoccupation environnementale<br />
et de l’affirmation de l’incompatibilité<br />
du capitalisme avec le maintien d’écosystèmes<br />
viables n’est pas nouvelle »,<br />
il note que « cette prise en compte a<br />
cependant pris plus de force avec le<br />
constat que les effets des activités des<br />
sociétés humaines sur l’environnement<br />
menaçaient directement la capacité de<br />
l’humanité à améliorer ses conditions<br />
de vie et même à perdurer ». Il cite à<br />
L’opération « Air food », assiettes vides<br />
que pays. L’aide alimentaire européenne<br />
a donc failli disparaître<br />
purement et simplement à ce moment-là.<br />
Devant la mobilisation,<br />
un compromis franco-allemand,<br />
signé le 14 novembre 2011, a<br />
provisoirement maintenu le PEAD<br />
en 2012 et 2013. Seule condition<br />
fixée par Berlin : que le programme<br />
rattaché à la PAC disparaisse<br />
définitivement en 2014.<br />
Choix de l’Europe<br />
D’où l’âpre bataille livrée<br />
aujourd’hui. Mais le choix politique<br />
qui a finalement été fait<br />
par l’Europe, que notre Président<br />
considère comme un « compromis<br />
acceptable » est un déni total<br />
de la notion de solidarité qui a<br />
présidé à la naissance de l’Union<br />
européenne. Ce choix remet en<br />
titre d’exemples, les « effets majeurs du<br />
changement climatique ou l’érosion accélérée<br />
de la biodiversité. »<br />
Puis, constatant que « les traditions de<br />
la gauche et de ses différents courants<br />
de pensée sont traversés par ces problématiques<br />
nouvelles, qui acquièrent<br />
progressivement une place déterminante<br />
», il dit se méfier « du caractère “imperméable“<br />
que l’on souhaite donner à<br />
certains corpus idéologiques nouveaux,<br />
qui deviendraient les seuls gardiens<br />
d’une certaine pureté révolutionnaire. »<br />
Aussi, appelle-t-il à prendre garde à « ne<br />
pas segmenter arbitrairement la pensée<br />
politique autour de “l’écologie sociale“,<br />
c’est-à-dire d’une écologie qui se limiterait<br />
à affronter les fondamentaux du<br />
capitalisme mondialisé ». Par contre, il<br />
émet « le souhait que les concepts de<br />
“commun“, de “biens communs“ et de<br />
“coopération mutuelle“ soient plus développés<br />
dans nos propositions .» Ils lui<br />
5<br />
question la survie des gens que<br />
la gestion bancaire de l’Europe a<br />
mis à la rue.<br />
Comme le dit très justement le<br />
Président des Restos du cœur :<br />
« On ne peut pas invoquer le<br />
devoir de solidarité européenne<br />
dès qu’il s’agit de sauver les<br />
banques, mais l’oublier quand il<br />
faut aider les plus pauvres. »<br />
A-M Delcamp<br />
Habillage médiatique ou concept pertinent ?<br />
Ecosocialisme. Alors que cette appellation est apparue en France au début des années 1970, le Parti de gauche l’a récemment fait<br />
sienne en organisant début décembre 2012, des assises nationales éponymes, suivies d’assises régionales. Ce concept, repris par<br />
d’autres mouvements politiques européens ou d’Amérique du sud, recouvre en fait des conceptions, parfois très différentes, même<br />
si elles partent toutes du même principe intangible que le capitalisme est incompatible avec la sauvegarde de la planète.<br />
paraissent « tout à fait liés à ceux de la<br />
“socialisation“ ou de “l’écologisation“<br />
de l’économie et des moyens de production.<br />
Il en est de même avec l’idée<br />
de “progrès“, du progrès des connaissances<br />
comme du progrès technique,<br />
inséparables de notre vision des capacités<br />
humaines à s’adapter, à modifier en<br />
profondeur notre environnement dans<br />
un sens vertueux, intégrant les capacités<br />
de renouvellement des écosystèmes. » Il<br />
conclut en constatant que « la prise en<br />
compte de la préoccupation environnementale<br />
a donné naissance à un mythe,<br />
celui de l’écologie apolitique, où tout le<br />
monde partagerait la même préoccupation<br />
et où les réponses feraient consensus.<br />
C’est autour de cette idée que<br />
la classe dominante a bâti toute une<br />
idéologie de l’intégration de l’écologie<br />
politique, en reprenant à son compte la<br />
promotion d’un capitalisme vert. »<br />
Roger Hillel