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Les atteintes du nerf facial dans la chirurgie parotidienne

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UNIVERSITE PARIS 12 VAL-DE-MARNE<br />

FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL<br />

ANNEE 2010 N°<br />

THESE<br />

POUR LE DIPLOME D'ETAT<br />

DE<br />

DOCTEUR EN MEDECINE<br />

Oto-rhino-<strong>la</strong>ryngologie et Chirurgie Cervico-Faciale<br />

Présentée et soutenue publiquement le 22 octobre 2010<br />

Par<br />

Samer Guy SONJI<br />

Né le 4 décembre 1980 à Bordeaux<br />

<strong>Les</strong> <strong>atteintes</strong> <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong><br />

<strong>parotidienne</strong><br />

Jury :<br />

Président <strong>du</strong> Jury: Madame le Professeur Sophie Périé<br />

Directeur de thèse: Monsieur le Professeur Jean Lacau St Guily<br />

Membres <strong>du</strong> Jury: Monsieur le Professeur Patrick Goudot<br />

Madame le Docteur Chloé Bertolus<br />

Monsieur le Docteur Bertrand Baujat<br />

Signature <strong>du</strong> Cachet de <strong>la</strong> bibliothèque<br />

Président de thèse universitaire<br />

1


Remerciements<br />

A Monsieur le Professeur Jean Lacau St Guily,<br />

Chef de Service d’Oto-Rhino-Laryngologie et de Chirurgie Cervico-<strong>facial</strong>e de l’hôpital<br />

Tenon,<br />

Vous m’avez fait l’honneur de me confier ce travail dont les thèmes vous sont chers. Vous<br />

m’avez transmis dès mon premier semestre en Oto-Rhino-Laryngologie et de Chirurgie<br />

Cervico-<strong>facial</strong>e votre passion pour <strong>la</strong> <strong>la</strong>ryngologie. Je suis heureux d’avoir pu bénéficier de<br />

votre enseignement et de votre excellence chirurgicale.<br />

Je vous remercie pour votre disponibilité et pour <strong>la</strong> confiance que vous m’avez toujours<br />

donnée. Je vous prie de croire à l’expression de ma profonde reconnaissance pour votre<br />

enseignement, vos conseils et votre accompagnement, et à l’expression de toute ma<br />

considération.<br />

A Madame le Professeur Sophie Périé,<br />

Service d’Oto-Rhino-Laryngologie et de Chirurgie Cervico-<strong>facial</strong>e de l’hôpital Tenon,<br />

Vous m’avez fait l’honneur de présider cette thèse. J’ai appris à votre contact <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong><br />

cervico-<strong>facial</strong>e et carcinologique et en particulier <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> thyroïdienne. Je suis admiratif<br />

de votre énergie, votre professionnalisme et de votre aisance chirurgicale. Soyez assurée de<br />

ma profonde reconnaissance et de mon profond respect.<br />

2


A mes maîtres d’internat<br />

A Monsieur le Professeur Patrice Valleur, Chef de Service de Chirurgie Viscérale de<br />

l’hôpital Lariboisière,<br />

Débuter mon internat en <strong>chirurgie</strong> <strong>dans</strong> votre service fut un honneur pour moi. Vous m’avez<br />

initié à <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> viscérale. J’ai toujours été impressionné par votre rigueur chirurgicale.<br />

Soyez assuré de ma reconnaissance.<br />

A Monsieur le Professeur Olivier Gagey, Chef de service de Chirurgie Orthopédique et<br />

Traumatologique de l’hôpital Bicêtre,<br />

J’ai découvert à votre contact <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> orthopédique et traumatologique et ce fût un<br />

honneur pour moi. Permettez-moi d’associer ma gratitude à Monsieur le Professeur Charles<br />

Court pour <strong>la</strong> justesse et <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rté de ses conseils et pour son excellence chirurgicale.<br />

A Monsieur le Professeur Patrice Tran Ba Huy, Chef de Service d’Oto-Rhino-<br />

Laryngologie et Chirurgie Cervico-<strong>facial</strong>e de l’hôpital Lariboisière,<br />

Vous m’avez transmis votre passion pour l’otologie, J’admirais au milieu de l’effervescence<br />

<strong>du</strong> bloc opératoire, <strong>la</strong> sérénité avec <strong>la</strong>quelle vous p<strong>la</strong>ciez si impeccablement les pistons…<br />

Je suis heureux d’avoir pu bénéficier de votre enseignement et de votre excellence<br />

chirurgicale. Permettez-moi d’associer l’expression de ma gratitude à Monsieur le Professeur<br />

Philippe Herman pour son enseignement clinique et chirurgical.<br />

A Monsieur le Professeur Thierry Van Den Abbeele, Chef de Service d’Oto-Rhino-<br />

Laryngologie et Chirurgie Cervico-<strong>facial</strong>e de l’hôpital Robert Debré,<br />

Vous m’avez enseigné et transmis votre passion de l’oto-rhino-<strong>la</strong>ryngologie et <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong><br />

cervico-<strong>facial</strong>e de l’enfant. J’ai été honoré de réaliser mes premiers pas au congrès de <strong>la</strong><br />

SFORL sous votre direction. Soyez assuré de ma reconnaissance pour votre dévouement,<br />

votre sens de l’humain et votre enseignement.<br />

A Monsieur le Docteur Patrick Leyder, Chef de Service de Chirurgie Maxillo-<strong>facial</strong>e et<br />

P<strong>la</strong>stique de l’hôpital Robert Bal<strong>la</strong>nger,<br />

Vous m’avez fait découvrir le monde de <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> p<strong>la</strong>stique et je vous en suis<br />

reconnaissant. Votre rigueur, votre dynamisme et votre générosité sont autant de qualités qui<br />

forcent mon respect.<br />

3


A Monsieur le Professeur Fréderic Chabolle, Chef de Service d’Oto-Rhino-Laryngologie et<br />

Chirurgie Cervico-<strong>facial</strong>e de l’hôpital Foch,<br />

Je vous remercie de <strong>la</strong> confiance et de l’accueil chaleureux que vous m’avez accordé <strong>dans</strong><br />

votre service. Vous me fascinez par <strong>la</strong> constance de votre aisance chirurgicale <strong>dans</strong> tous les<br />

domaines de l’oto-rhino-<strong>la</strong>ryngologie et <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> cervico-<strong>facial</strong>e. Votre dynamisme<br />

universitaire est un exemple. Soyez assuré de ma profonde reconnaissance et de mon profond<br />

respect.<br />

A Monsieur le Professeur Olivier Sterkers, Chef de service d’Oto-Rhino-Laryngologie et<br />

Chirurgie Cervico-<strong>facial</strong>e de l’hôpital Beaujon,<br />

Je suis heureux d’avoir pu bénéficier à votre contact de vos compétences et votre excellence<br />

chirurgicale <strong>dans</strong> le domaine de l’otologie, et d’avoir compté parmi vos élèves.<br />

Permettez-moi d’associer ma gratitude à Monsieur le Professeur Alexis Bozorg Grayeli pour<br />

son soutien, sa confiance et son enseignement.<br />

A Madame le Professeur Béatrix Barry, Chef de Service d’Oto-Rhino-Laryngologie et<br />

Chirurgie Cervico-<strong>facial</strong>e de l’hôpital Bichat,<br />

Je vous remercie de m’avoir accueilli <strong>dans</strong> votre service pendant ce semestre que j’ai<br />

vraiment apprécié. J’apprécie <strong>la</strong> grande élégance avec <strong>la</strong>quelle vous opérez. Votre simplicité<br />

et votre professionnalisme sont un exemple que je ne pourrai jamais oublier. Soyez assurée de<br />

ma profonde reconnaissance et de mes remerciements.<br />

A Monsieur le Professeur Patrick Goudot, Chef de Service de Chirurgie Maxillo-<strong>facial</strong>e de<br />

l’hôpital Pitié Salpêtrière,<br />

J’ai eu <strong>la</strong> chance de terminer mon internat <strong>dans</strong> votre service. J’ai été honoré d’être initié à <strong>la</strong><br />

<strong>chirurgie</strong> maxillo-<strong>facial</strong>e et d’avoir bénéficié de votre enseignement et de votre excellence<br />

chirurgicale. Vous m’avez fait l’honneur d’être membre de mon jury de thèse et je vous en<br />

remercie. Votre grande humanité et votre dynamisme m’ont marqué et je suis fier de<br />

soumettre cette thèse à votre jugement. Veuillez accepter l’expression de ma vive<br />

reconnaissance et de mon plus profond respect.<br />

4


A ma mère et mon frère pour leur amour et leur soutien sans faille.<br />

A mon père pour son amour et ses bons conseils.<br />

A ma grande mère.<br />

A toute ma famille.<br />

A Julie pour son soutien, sa patience et sa joie de vivre.<br />

A tous mes amis de France et <strong>du</strong> Liban.<br />

5


A tous mes praticiens hospitaliers et en particulier :<br />

A Monsieur le Docteur Pascal Corlieu<br />

A Monsieur le Docteur Bruno Ange<strong>la</strong>rd<br />

A Madame le Docteur Elizabeth Sauvaget<br />

A Monsieur le Docteur Romain Kania<br />

A Madame le Docteur Martine François<br />

A Madame le Docteur Natacha Tessier<br />

A Monsieur le Docteur Paul Via<strong>la</strong><br />

A Monsieur le Docteur Bertrand Baujat, C’est un honneur que mon travail soit jugé par tes<br />

soins. Accepte ma profonde gratitude.<br />

A Madame le Docteur Isabelle Wagner<br />

A Monsieur le Docteur Xavier Lachiver<br />

A Madame le Docteur Isabelle Mosnier<br />

A Monsieur le Docteur Didier Bouccara<br />

A Monsieur le Docteur Sébastien Albert<br />

A Monsieur le Docteur Joël Depondt<br />

A Monsieur le Docteur Charles Guedon<br />

A Madame le Docteur Chloé Bertolus, Merci d’avoir accepté de faire partie <strong>du</strong> jury de ma<br />

thèse. Ton éloquence et ta rigueur scientifique m’ont marqué.<br />

A Madame le Docteur B<strong>la</strong>ndine Ruhin<br />

A tous mes chefs de clinique et assistants en particulier :<br />

A Karine Pautrat, Hervé Duval et Eric Vinet pour m’avoir initié à <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong>.<br />

A César Mansour, Céline Charlez, Marwan Baaklini et Emmanuel Meuley pour le semestre à<br />

l’hôpital Bicêtre.<br />

A Alice Jafari et Florinda Torti pour m’avoir fait découvrir et aimer notre belle spécialité.<br />

A Wissame El bakkouri, Emmanuel Bayonne, Charlotte Hautefort et Andrea Piedimonte pour<br />

leur patience et leur enseignement.<br />

A Guil<strong>la</strong>ume Toussain pour ce bon semestre à l’hôpital Foch.<br />

A Diane Lazard et Daniele Bernardeschi pour leur patience, leur passion de l’otologie et pour<br />

l’amitié qui nous lie.<br />

A Sophie Deneuve pour sa rigueur et son professionnalisme.<br />

A Thomas Schouman et Frederic Barere pour leurs connaissances transmises avec passion.<br />

6


A tous mes co-internes:<br />

Mé<strong>la</strong>nie Tanneur Le breton pour les trois semestres passés ensemble, Aïda Ait Mansour,<br />

Stéphanie Quesnel , Damien Briet, Sabine Samaha, Nisrine Dib, Jacques Chardain, Sophie<br />

Zago, Alexandre Le<strong>du</strong>ey, Alexandre Duhoux, Ahmed Belghit, Khaled Altabaa, Marine<br />

Prigent, Iman Elmashharawi, Ali Abbas, Caroline Hoffman, Julien Luini, Xu Yanan,<br />

Mariange<strong>la</strong> Trogu, Samir Abdelmoumene, Amir Hariri, Eva Kraus, Véronique Phe, Ibrahim<br />

Kallouche, Aurélien Hay, B<strong>la</strong>ndine Boquet, Bénédicte Lafarge, Eric Pappa<strong>la</strong>rdo.<br />

7


Sommaire<br />

Sommaire ................................................................................................................................... 8<br />

Intro<strong>du</strong>ction .............................................................................................................................. 10<br />

PREMIERE PARTIE: Généralités. ........................................................................................ 11<br />

I. La g<strong>la</strong>nde parotide et le <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> .................................................................................... 11<br />

1. Rappels anatomiques sur <strong>la</strong> région <strong>parotidienne</strong> ............................................................... 11<br />

1.1. Limites et rapports de <strong>la</strong> loge <strong>parotidienne</strong> ............................................................... 11<br />

1.2. La g<strong>la</strong>nde parotide ..................................................................................................... 13<br />

1.3. La vascu<strong>la</strong>risation ...................................................................................................... 13<br />

1.4. Le système lymphatique ............................................................................................ 14<br />

1.5. Innervation de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde parotide .............................................................................. 14<br />

1.6. Le système musculo-aponévrotique superficiel (SMAS) .......................................... 14<br />

2. Rappels histologiques sur les g<strong>la</strong>ndes salivaires ............................................................... 15<br />

3. Le <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> ..................................................................................................................... 16<br />

II. Pathologie tumorale de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde parotide ........................................................................ 18<br />

1. <strong>Les</strong> tumeurs de <strong>la</strong> parotide ............................................................................................... 18<br />

2. Diagnostic des tumeurs de <strong>la</strong> parotide .............................................................................. 20<br />

3. C<strong>la</strong>ssification des tumeurs des g<strong>la</strong>ndes salivaires selon l’OMS ....................................... 23<br />

4. C<strong>la</strong>ssification histologique des tumeurs malignes des g<strong>la</strong>ndes salivaires par grade<br />

histopathologique. .................................................................................................................... 24<br />

III. Chirurgie de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde parotide ......................................................................................... 25<br />

1. Technique chirurgicale dite « c<strong>la</strong>ssique » ......................................................................... 25<br />

2. Variétés de parotidectomies conservatrices <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> ................................................ 30<br />

3. Indications chirurgicales ................................................................................................... 32<br />

3.1. Traitement des tumeurs bénignes .............................................................................. 32<br />

3.2. Traitement des tumeurs malignes .............................................................................. 33<br />

4. Complications de <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> <strong>parotidienne</strong> ...................................................................... 34<br />

4.1. <strong>Les</strong> dysfonctions <strong>facial</strong>es ........................................................................................... 34<br />

4.2. Le syndrome de Frey ................................................................................................. 35<br />

4.3. <strong>Les</strong> collections et fistules salivaires ........................................................................... 36<br />

4.4. Complications résultant de <strong>la</strong> section <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> grand auricu<strong>la</strong>ire ............................... 36<br />

4.5. <strong>Les</strong> complications non spécifiques ............................................................................ 36<br />

5. Le monitorage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> ............................................................................................. 37<br />

8


6. Aspects médico-légaux ..................................................................................................... 38<br />

DEUXIEME PARTIE: Etude clinique. .................................................................................. 40<br />

Matériel et méthodes ................................................................................................................ 40<br />

1. Principes généraux de l’étude ........................................................................................... 40<br />

2. La popu<strong>la</strong>tion étudiée ........................................................................................................ 40<br />

3. La technique chirurgicale .................................................................................................. 41<br />

4. <strong>Les</strong> variables étudiées ....................................................................................................... 42<br />

5. La fonction <strong>facial</strong>e ............................................................................................................. 43<br />

6. L’analyse statistique .......................................................................................................... 44<br />

Résultats ................................................................................................................................... 45<br />

1. La popu<strong>la</strong>tion .................................................................................................................... 45<br />

2. <strong>Les</strong> pathologies .................................................................................................................. 45<br />

3. Le geste chirurgical ........................................................................................................... 47<br />

4. La Fonction <strong>facial</strong>e ............................................................................................................ 48<br />

Discussion ................................................................................................................................ 54<br />

1. <strong>Les</strong> étiologies et le traitement chirurgical .................................................................. 54<br />

2. <strong>Les</strong> <strong>atteintes</strong> <strong>facial</strong>es .................................................................................................. 55<br />

3. <strong>Les</strong> parotidectomies moins invasives ........................................................................ 57<br />

4. Le bi<strong>la</strong>n pré opératoire ............................................................................................... 60<br />

5. Le monitorage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> ..................................................................................... 62<br />

6. Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> traumatisme nerveux per-opératoire ................................................... 63<br />

Conclusion ................................................................................................................................ 64<br />

Index des figures et des tableaux .............................................................................................. 65<br />

Bibliographie ............................................................................................................................ 66<br />

9


Intro<strong>du</strong>ction<br />

<strong>Les</strong> g<strong>la</strong>ndes salivaires dont <strong>la</strong> parotide présentent une grande hétérogénéité de<br />

pathologies tumorales bénignes et malignes dont le diagnostic préopératoire, souvent difficile,<br />

est nécessaire pour adapter l’attitude thérapeutique. Il est admis qu’entre 75 et 85 % des<br />

tumeurs de <strong>la</strong> parotide sont bénignes avec une prédominance de l’adénome pléomorphe (1-3).<br />

La <strong>chirurgie</strong> est le traitement de référence des tumeurs non hématologiques de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde<br />

parotide. <strong>Les</strong> rapports anatomiques important de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde parotide avec le <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong><br />

confèrent à cette <strong>chirurgie</strong> le double objectif <strong>du</strong> contrôle tumoral et de <strong>la</strong> préservation le <strong>nerf</strong><br />

<strong>facial</strong>. Le traitement consiste en l’exérèse chirurgicale complète de <strong>la</strong> tumeur <strong>parotidienne</strong><br />

primitive tout en préservant <strong>dans</strong> <strong>la</strong> mesure <strong>du</strong> possible le <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>, suivi systématiquement<br />

d’un examen extemporané de <strong>la</strong> pièce opératoire.<br />

Néanmoins, <strong>la</strong> préservation anatomique <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> au cours de <strong>la</strong> parotidectomie<br />

n’évite pas toujours <strong>la</strong> survenue de dysfonctions <strong>facial</strong>es postopératoires transitoires qui<br />

altèrent <strong>la</strong> qualité de vie des patients au moins transitoirement. De nombreux rapports <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

littérature ont cherché à établir des facteurs anatomiques et chirurgicaux favorisant <strong>la</strong><br />

survenue des complications post opératoires, l’objectif étant de diminuer le risque de<br />

dysfonction <strong>facial</strong>e post opératoire.<br />

Nous rappelons <strong>dans</strong> une première partie les principes de <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> <strong>parotidienne</strong><br />

conservatrice <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> puis nous présentons une étude rétrospective sur les <strong>atteintes</strong> <strong>du</strong><br />

<strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> après 326 parotidectomies effectuées entre 2001 et 2009 <strong>dans</strong> le service d’ORL de<br />

l’hôpital Tenon.<br />

10


PREMIERE PARTIE: Généralités.<br />

I. La g<strong>la</strong>nde parotide et le <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong><br />

1. Rappels anatomiques sur <strong>la</strong> région <strong>parotidienne</strong><br />

1.1. Limites et rapports de <strong>la</strong> loge <strong>parotidienne</strong><br />

La loge <strong>parotidienne</strong> est en rapport en arrière avec <strong>la</strong> région rétro-stylienne dont elle est<br />

séparée par le rideau stylien que forment l’apophyse styloïde et les muscles styliens.<br />

La partie antérieure de <strong>la</strong> loge est en rapport avec le ramus mandibu<strong>la</strong>ire, le bord postérieur <strong>du</strong><br />

muscle ptérygoïdien médial [musculus pterygoideus medialis] et le ligament stylo-<br />

mandibu<strong>la</strong>ire. Ces structures séparent <strong>la</strong> loge de <strong>la</strong> fosse infra temporale.<br />

En de<strong>dans</strong>, <strong>la</strong> loge <strong>parotidienne</strong> est en rapport avec <strong>la</strong> région pré stylienne qui correspond à<br />

l’espace parapharyngé. La région parapharyngée peut être le siège d’extension d’une tumeur<br />

<strong>du</strong> lobe profond de <strong>la</strong> parotide. Ceci peut se tra<strong>du</strong>ire cliniquement par un dép<strong>la</strong>cement médial<br />

de <strong>la</strong> région tonsil<strong>la</strong>ire.<br />

On retrouve au contact de <strong>la</strong> paroi médiale de <strong>la</strong> parotide, l’artère carotide externe et ses<br />

branches maxil<strong>la</strong>ire interne et temporale superficielle, l’artère <strong>facial</strong>e transverse et auricu<strong>la</strong>ire<br />

profonde ainsi que le <strong>nerf</strong> auriculo-temporal.<br />

En bas, <strong>la</strong> loge est limitée par <strong>la</strong> bandelette mandibu<strong>la</strong>ire qui unit l’angle de <strong>la</strong> mandibule au<br />

muscle sterno-cléido-mastoïdien [musculus sternocleidomastoideus] et au ligament stylo<br />

mandibu<strong>la</strong>ire. La partie postérieure <strong>du</strong> lobe profond est adjacente à l’apophyse mastoïdienne<br />

et le con<strong>du</strong>it auditif externe.<br />

11


Figure 1 : Coupe horizontale passant par <strong>la</strong> parotide et l’espace sous <strong>parotidienne</strong><br />

postérieur. Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle. A. Bouchet, J. Cuilleret (4).<br />

1. Muscle constricteur supérieur <strong>du</strong> pharynx<br />

2. Amygdale pa<strong>la</strong>tine<br />

3. Apophyse styloïde<br />

4. Nerf glosso pharyngien<br />

5. Artère carotide interne<br />

6. Veine jugu<strong>la</strong>ire interne<br />

7. Nerf hypoglosse<br />

8. Ganglion lymphatique rétro pharyngien<br />

9. Corps de l’Axis<br />

10. Muscle grand droit antérieur<br />

11. Ganglion cervical supérieur <strong>du</strong> sympathique<br />

12. Nerf vague<br />

13. Nerf spinal<br />

14. Ganglion lymphatique de <strong>la</strong> chaine jugulo-carotidienne<br />

15. Muscle sterno-cléido-mastoïdien<br />

16. Ventre postérieur <strong>du</strong> muscle digastrique<br />

17. Veine jugu<strong>la</strong>ire externe<br />

18. Artère carotide externe et veine communicante intra <strong>parotidienne</strong><br />

19. G<strong>la</strong>nde parotide<br />

20. Nerf <strong>facial</strong><br />

21. Muscle ptérygoïdien interne<br />

22. Mandibule<br />

23. Muscle masséter<br />

24. Canal de sténon<br />

12


1.2. La g<strong>la</strong>nde parotide<br />

La g<strong>la</strong>nde parotide est <strong>la</strong> plus volumineuse des g<strong>la</strong>ndes salivaires. Elle se situe au dessous et<br />

en avant <strong>du</strong> méat acoustique externe et en arrière de <strong>la</strong> branche montante de <strong>la</strong> mandibule et<br />

occupe <strong>la</strong> quasi totalité de <strong>la</strong> loge <strong>parotidienne</strong>.<br />

Elle est contenue <strong>dans</strong> un dédoublement de l’aponévrose superficielle, le fascia parotidien.<br />

Elle possède des prolongements qui empruntent les points faibles de <strong>la</strong> loge <strong>parotidienne</strong> : Un<br />

prolongement antéro-externe situé de dehors de <strong>la</strong> face <strong>la</strong>térale <strong>du</strong> muscle masséter et un<br />

prolongement postéro <strong>la</strong>téral débordant sur <strong>la</strong> face <strong>la</strong>térale <strong>du</strong> muscle sterno-cléido-<br />

mastoïdien.<br />

Le diaphragme stylien comporte un point faible entre le muscle stylo hyoïdien [Musculus<br />

stylohyoideaus] et le ventre postérieur <strong>du</strong> digastrique [Musculus digastricus] qui donne<br />

passage à un éventuel prolongement postérieur.<br />

Il peut exister un prolongement médial ou pharyngé développé entre le ligament sphéno-<br />

mandibu<strong>la</strong>ire et le ligament stylo-mandibu<strong>la</strong>ire. Ce prolongement se développe vers <strong>la</strong> région<br />

parapharyngée.<br />

Le con<strong>du</strong>it parotidien ou canal de Sénon naît <strong>du</strong> bord antérieur de <strong>la</strong> parotide, Il se dirige en<br />

avant et horizontalement sur <strong>la</strong> face <strong>la</strong>térale <strong>du</strong> muscle masséter [Musculus masseter], pour<br />

gagner <strong>la</strong> région génienne <strong>dans</strong> un dédoublement <strong>du</strong> fascia masséterin à travers le muscle<br />

buccinateur et s’abouche <strong>dans</strong> <strong>la</strong> cavité orale au niveau <strong>du</strong> collet de <strong>la</strong> deuxième prémo<strong>la</strong>ire<br />

supérieure.<br />

1.3. La vascu<strong>la</strong>risation<br />

La carotide externe, profonde a son entrée <strong>dans</strong> <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde, passe verticalement <strong>dans</strong> le tissu<br />

g<strong>la</strong>n<strong>du</strong><strong>la</strong>ire et se termine en donnant l’artère maxil<strong>la</strong>ire interne et temporale superficielle. A<br />

son entrée <strong>dans</strong> <strong>la</strong> parotide, elle est masquée par l’angle mandibu<strong>la</strong>ire. Elle se superficialise<br />

peu à peu le long de <strong>la</strong> branche montante de <strong>la</strong> mandibule en se rapprochant de l’arcade<br />

zygomatique.<br />

La ligature de l’artère carotide externe est souvent nécessaire pour aborder les tumeurs <strong>du</strong><br />

prolongement pharyngé de <strong>la</strong> parotide.<br />

La g<strong>la</strong>nde parotide est traversée par un axe veineux, <strong>la</strong> veine communicante intra <strong>parotidienne</strong><br />

qui nait de <strong>la</strong> confluence des veines maxil<strong>la</strong>ire interne et temporale superficielle. La veine<br />

communicante intra <strong>parotidienne</strong> devient veine <strong>facial</strong>e postérieure et se draine en arrière <strong>dans</strong><br />

13


<strong>la</strong> veine jugu<strong>la</strong>ire externe avec <strong>la</strong> veine rétro auricu<strong>la</strong>ire et en avant <strong>dans</strong> le tronc thyro-linguo-<br />

<strong>facial</strong>.<br />

1.4. Le système lymphatique<br />

<strong>Les</strong> nœuds lymphatiques sont situés <strong>dans</strong> <strong>la</strong> loge parodienne mais aussi <strong>dans</strong> les parois de <strong>la</strong><br />

loge, on les retrouve à trois niveaux :<br />

- Sus aponévrotiques : inconstants, ils sont pré auricu<strong>la</strong>ires situés en regard des vaisseaux<br />

temporaux superficiels.<br />

- Sous aponévrotiques : ils siègent à <strong>la</strong> surface de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde sous l’aponévrose cervicale<br />

superficielle.<br />

- Intra parotidien : ils sont disposés d’une part le long des vaisseaux, d’autres parts au sein<br />

même <strong>du</strong> parenchyme à distance des vaisseaux.<br />

Le système lymphatique parotidien est le premier re<strong>la</strong>is de <strong>la</strong> région <strong>parotidienne</strong> et des<br />

régions cutanées fronto-pariétales, temporales et <strong>facial</strong>es supérieures.<br />

1.5. Innervation de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde parotide<br />

Le <strong>nerf</strong> auriculo temporal branche <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> mandibu<strong>la</strong>ire (3ème branche <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> Trijumeau)<br />

donne à <strong>la</strong> parotide son innervation sécrétoire issue <strong>du</strong> ganglion otique. <strong>Les</strong> fibres<br />

sympathiques proviennent <strong>du</strong> noyau salivaire inférieur et parcourent le <strong>nerf</strong> glosso-pharyngien<br />

puis le <strong>nerf</strong> tympanique de Jacobson, le <strong>nerf</strong> petit pétreux pour se terminer <strong>dans</strong> le ganglion<br />

otique situé à <strong>la</strong> face médiale <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> mandibu<strong>la</strong>ire.<br />

L’innervation sympathique est dépendante <strong>du</strong> ganglion cervical sympathique supérieur via le<br />

plexus sympathique carotidien externe. <strong>Les</strong> fibres sympathiques rejoignant le ganglion otique<br />

proviennent <strong>du</strong> plexus de l’artère méningée moyenne.<br />

1.6. Le système musculo-aponévrotique superficiel (SMAS)<br />

Le SMAS cervico-<strong>facial</strong> est composé de muscles cutanés superficiels (muscle p<strong>la</strong>tysma,<br />

muscle risorius), inclus <strong>dans</strong> un dédoublement <strong>du</strong> fascia superficialis et de <strong>la</strong>mes<br />

aponévrotiques ou fibreuses qui servent de point d’appui aux muscles (5). Il est indépendant<br />

des muscles péri-orificiels et <strong>du</strong> muscle occipito-frontal.<br />

Le SMAS est une unité anatomique à cheval sur <strong>la</strong> face et le cou qui présente deux parties :<br />

<strong>la</strong>téro <strong>facial</strong>e essentiellement aponévrotique et <strong>la</strong>téro cervicale essentiellement muscu<strong>la</strong>ire<br />

14


correspondant au muscle p<strong>la</strong>tysma. Seul le SMAS <strong>facial</strong> est en rapport avec <strong>la</strong> loge<br />

<strong>parotidienne</strong>.<br />

Le décollement sous le SMAS peut permettre un redrapage <strong>du</strong> site de parotidectomie avec le<br />

<strong>la</strong>mbeau de SMAS confectionné ce qui atténue <strong>la</strong> dépression rétro-mandibu<strong>la</strong>ire.<br />

La technique <strong>du</strong> <strong>la</strong>mbeau <strong>du</strong> SMAS est à éviter <strong>dans</strong> les tumeurs superficielles à cause de <strong>la</strong><br />

proximité de <strong>la</strong> capsule tumorale et <strong>du</strong> risque accru d’effraction capsu<strong>la</strong>ire.<br />

2. Rappels histologiques sur les g<strong>la</strong>ndes salivaires<br />

Il s’agit de g<strong>la</strong>ndes tubulo-acineuses ramifiées et lobulées. Elles répondent toutes au schéma<br />

général théorique présenté par <strong>la</strong> figure 2.<br />

<strong>Les</strong> acini sont constitués d’une couche de cellules épithéliales entourées de cellules<br />

myoépithéliales. Elles sont de nature séreuse, muqueuse ou mixte, selon les types de g<strong>la</strong>nde.<br />

La g<strong>la</strong>nde parotide est séreuse pure.<br />

<strong>Les</strong> acini sont regroupés en lobules et/ou microlobules, séparés par des espaces conjonctifs<br />

qui apportent <strong>la</strong> vascu<strong>la</strong>risation et l’innervation, ils sont drainés par des canaux intralobu<strong>la</strong>ires<br />

de petite taille, les canaux interca<strong>la</strong>ires.<br />

<strong>Les</strong> canaux interca<strong>la</strong>ires se déversent <strong>dans</strong> des canaux de 2e ordre spécifiques des g<strong>la</strong>ndes<br />

salivaires : les canaux striés.<br />

<strong>Les</strong> canaux striés sont eux mêmes drainés par de volumineux canaux collecteurs qui<br />

aboutissent au canal excréteur principal de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde.<br />

Figure 2 : Morphologie générale d’une g<strong>la</strong>nde salivaire.<br />

(http://homepage.mac.com/danielba<strong>la</strong>s/HISTOLOGIE/<br />

15


3. Le <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong><br />

Le <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> extra pétreux est habituellement décrit en trois parties rétro, intra et pré<br />

g<strong>la</strong>n<strong>du</strong><strong>la</strong>ire. La portion rétro-g<strong>la</strong>n<strong>du</strong><strong>la</strong>ire correspond au segment de découverte <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> au<br />

niveau de son tronc pendant <strong>la</strong> parotidectomie. Le <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> sort <strong>du</strong> foramen stylo mastoïdien<br />

et contourne en dehors l’apophyse styloïde qui le sépare de <strong>la</strong> veine jugu<strong>la</strong>ire interne.<br />

Pendant ce trajet le <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> donne plusieurs branches motrices pour les muscles stylo-<br />

hyoïdien, stylo-glosse, pa<strong>la</strong>to-glosse et le ventre postérieur <strong>du</strong> digastrique, des rameaux<br />

sensitives pour le con<strong>du</strong>it auditif externe et anastomotiques avec le <strong>nerf</strong> glosso-pharyngien et<br />

le plexus cervical superficiel.<br />

Il donne également à sa sortie <strong>du</strong> foramen stylo-mastoïdien une branche auricu<strong>la</strong>ire<br />

postérieure destinée au muscle occipital.<br />

Le <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> pénètre <strong>dans</strong> <strong>la</strong> loge <strong>parotidienne</strong> au niveau de l’interstice stylo digastrique. A<br />

ce niveau, <strong>la</strong> face superficielle <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> est en contact étroit avec l’artère stylo-mastoïdienne<br />

branche de l’artère auricu<strong>la</strong>ire postérieure.<br />

Il divise <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde parotide en lobe superficiel (<strong>la</strong>téral au <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>) et un lobe profond<br />

(médial au <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>). Cette division en lobes a une pertinence chirurgicale mais même si<br />

anatomiquement <strong>la</strong> parotide apparaît uni lobaire.<br />

Le <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> intra parotidien se divise en deux branches l’une supérieure à destinée temporo-<br />

<strong>facial</strong>e et l’autre inférieure à destinée cervico-<strong>facial</strong>e.<br />

Ces deux branches forment entre elles un angle obtus. Une troisième branche qui peut naître<br />

soit de <strong>la</strong> branche supérieure ou inférieure soit par trifurcations, est destinée à <strong>la</strong> commissure<br />

<strong>la</strong>biale.<br />

La branche temporo-<strong>facial</strong>e donne naissance aux branches temporale, zygomatique et buccale<br />

supérieure et <strong>la</strong> branche cervico-<strong>facial</strong>e se divise en branche buccale inférieure, marginal de <strong>la</strong><br />

mandibule ou mentonnière, et cervicale. <strong>Les</strong> branches sont plus ou moins anastomosées entre<br />

elles, formant un véritable plexus <strong>facial</strong>.<br />

- La branche temporale traverse l’arcade zygomatique à peu prés un centimètre <strong>du</strong> tragus en<br />

avant de l’artère temporale superficielle vers <strong>la</strong> région temporo frontale (6,7), elle innerve le<br />

muscle frontalis, le muscle orbicu<strong>la</strong>ris oculi et le muscle corrugator supercilii.<br />

- La branche zygomatique innerve également le muscle orbicu<strong>la</strong>ire des paupières [Musculus<br />

orbicu<strong>la</strong>ris oculi], et les muscles d’écartement narinaire et élévateurs de <strong>la</strong> lèvre supérieure.<br />

16


- La branche buccale, <strong>la</strong> plus <strong>la</strong>rge des branches <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>, est composée des rameaux<br />

buccaux supérieurs et inférieurs. Elle innerve principalement le muscle orbicu<strong>la</strong>ire de <strong>la</strong><br />

bouche [Musculus orbicu<strong>la</strong>ris oris], le muscle buccinateur, le muscle risorius ainsi que les<br />

muscles élévateurs de <strong>la</strong> lèvre supérieure et de l’angle de <strong>la</strong> bouche.<br />

- La branche mandibu<strong>la</strong>ire marginale (ou branche mentonnière) qui suit le bord inférieur de<br />

<strong>la</strong> branche horizontale de <strong>la</strong> mandibule innerve les muscles de <strong>la</strong> lèvre inférieure et <strong>du</strong><br />

menton.<br />

- La branche cervicale qui descend verticalement <strong>dans</strong> le cou innerve le p<strong>la</strong>tysma.<br />

A <strong>la</strong> sortie de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde parotide, les branches nerveuses cheminent sous l’aponévrose<br />

massetérine et le SMAS, puis se subdivisent en plusieurs ramifications destinées aux muscles<br />

qu’elles abordent par leur face profonde.<br />

Figure 3 : les branches <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>. Patrick J. Lynch, medical illustrator (8).<br />

17


II. Pathologie tumorale de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde parotide<br />

1. <strong>Les</strong> tumeurs de <strong>la</strong> parotide<br />

La pathologie tumorale de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde parotide se caractérise par sa très grande richesse<br />

morphologique et une grande hétérogénéité de pathologies bénignes et malignes.<br />

<strong>Les</strong> tumeurs <strong>parotidienne</strong>s se présentent sous <strong>la</strong> forme d'un no<strong>du</strong>le palpable, situé <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

région <strong>parotidienne</strong> en avant et en dessous <strong>du</strong> lobule de l'oreille, pouvant combler le sillon<br />

rétro mandibu<strong>la</strong>ire. Elles siègent le plus souvent <strong>dans</strong> le lobe superficiel (90 % des tumeurs de<br />

<strong>la</strong> parotide) (2), parfois <strong>dans</strong> le lobe profond ou sur un prolongement parapharyngé de <strong>la</strong><br />

g<strong>la</strong>nde.<br />

<strong>Les</strong> tumeurs <strong>du</strong> lobe profond peuvent à <strong>la</strong> palpation paraître très superficielles. Au contraire,<br />

les tumeurs situées sur un prolongement parapharyngé peuvent ne pas être palpable<br />

extérieurement et n’être découverte que fortuitement ou lors de l’examen de <strong>la</strong> cavité<br />

oropharyngée.<br />

L’origine <strong>parotidienne</strong> d’une tumeur parapharyngée doit être évoquée devant un refoulement<br />

de l’amygdale ou de <strong>la</strong> région amygdalienne en de<strong>dans</strong>, ce qui signe un syndrome de l’Espace<br />

sous parotidien antérieur (dont <strong>la</strong> première étiologie est une tumeur <strong>parotidienne</strong>), par<br />

opposition à un refoulement de <strong>la</strong> région amygdalienne en avant et en de<strong>dans</strong>, témoignant<br />

d’un syndrome de l’Espace sous parotidien postérieur dont <strong>la</strong> première étiologie à évoquer est<br />

une tumeur nerveuse développée sur un des derniers <strong>nerf</strong>s crâniens (le <strong>nerf</strong> vague en<br />

particulier).<br />

<strong>Les</strong> tumeurs <strong>du</strong> prolongement parotidien sous-digastrique, sont palpables <strong>dans</strong> l'aire sous-<br />

digastrique ; elles prêtent alors à confusion avec une adénopathie, mais elles sont situées sur<br />

un p<strong>la</strong>n plus superficiel que les adénopathies <strong>du</strong> groupe IIa : le ventre postérieur <strong>du</strong> muscle<br />

digastrique [Musculus digastricus] constitue le p<strong>la</strong>n de distinction sémiologique entre d’une<br />

part les adénopathies <strong>du</strong> groupe IIa, dites c<strong>la</strong>ssiquement sous digastriques, situées plus<br />

profondément que lui et d’autre part les tumeurs <strong>parotidienne</strong>s <strong>du</strong> pôle inférieur <strong>du</strong> lobe<br />

exo<strong>facial</strong>, situées superficiellement par rapport au muscle.<br />

L’adénome pléomorphe est <strong>la</strong> tumeur bénigne <strong>la</strong> plus fréquente de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde parotide (60-70<br />

% des tumeurs <strong>parotidienne</strong>s) (1,9). Il présente un potentiel récidivant après exérèse<br />

chirurgicale et un important risque de transformation maligne qui augmente avec sa <strong>du</strong>rée<br />

d’évolution (1 à 2 % des tumeurs malignes primitives).<br />

18


Le cystadénolymphome ou tumeur de Whartin est <strong>la</strong> tumeur bénigne <strong>la</strong> plus fréquente après<br />

l’adénome pléomorphe. Elle touche plutôt l’homme de plus de 50 ans, tabagique (10-12). La<br />

tumeur de Whartin peut être cliniquement multifocale (métachrone ou synchrone) <strong>dans</strong> 12-20<br />

% des cas et bi<strong>la</strong>térale <strong>dans</strong> 5-14 % (13). Le risque de malignité est exceptionnelle (14).<br />

<strong>Les</strong> autres tumeurs (Myoépithéliome, Adénome à cellules basales, oncocytome…)<br />

représentent 10 à 15 % des tumeurs bénignes de <strong>la</strong> parotide et sont souvent de diagnostic<br />

histologique plus difficile.<br />

<strong>Les</strong> tumeurs malignes primitives constituent une entité re<strong>la</strong>tivement rare et sont caractérisées<br />

par leurs variétés histologiques. Elles représentent un peu moins de 5 % des tumeurs malignes<br />

de <strong>la</strong> tête et <strong>du</strong> cou et moins de 20 % des tumeurs de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde parotide (1,15).<br />

On retrouve deux types de profil clinique parmi les tumeurs malignes : <strong>Les</strong> plus fréquentes<br />

sont les tumeurs malignes à présentation clinique bénigne dont <strong>la</strong> malignité est une découverte<br />

histologique, elle représente 69 à 84 % des tumeurs malignes primitives (1,16); plus rares sont<br />

les tumeurs malignes avérées présentant les critères c<strong>la</strong>ssiques de malignité évidents (Tumeur<br />

irrégulière, <strong>du</strong>re, diffuse, fixée aux éléments de voisinage et à <strong>la</strong> peau, de croissance rapide,<br />

associée à une paralysie <strong>facial</strong>e et à des douleurs).<br />

<strong>Les</strong> carcinomes des g<strong>la</strong>ndes salivaires peuvent être répartis en trois grades de malignité selon<br />

des constatations histologiques (proportion de cellules muqueuses, différenciation cellu<strong>la</strong>ire,<br />

mitose, nécrose) : bas grade, grade intermédiaire et haut grade (mauvaise différenciation<br />

cellu<strong>la</strong>ire et atypies cellu<strong>la</strong>ires). Cette c<strong>la</strong>ssification par grade histopathologique a une valeur<br />

pronostique importante (17).<br />

La g<strong>la</strong>nde parotide peut également être le siège de tumeurs malignes secondaires. <strong>Les</strong><br />

mé<strong>la</strong>nomes et les carcinomes épidermoïdes cutanés constituent <strong>la</strong> principale histologie des<br />

métastases intra <strong>parotidienne</strong>, essentiellement ganglionnaires.<br />

<strong>Les</strong> lésions primitives sont situées au niveau de <strong>la</strong> tête et <strong>du</strong> cou <strong>dans</strong> le territoire de drainage<br />

des ganglions parotidiens (18-20). A noter que les adénopathies <strong>parotidienne</strong>s ne sont pas<br />

inclues <strong>dans</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification topographique de Robbins des aires ganglionnaires (21).<br />

On peut retrouver d’autres tumeurs au niveau de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde parotide : lymphangiome kystique,<br />

kyste lympho-épithéliale bénin <strong>du</strong> patient VIH, lipome, schwannome <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> intra<br />

parotidien (22) et malformations veineuses.<br />

19


2. Diagnostic des tumeurs de <strong>la</strong> parotide<br />

Le diagnostic pré-opératoire des tumeurs des g<strong>la</strong>ndes salivaires est resté longtemps un sujet de<br />

controverse ; en effet l’analyse anatomopathologique de <strong>la</strong> totalité de <strong>la</strong> tumeur est seule<br />

capable de fournir le diagnostic de certitude et ce<strong>la</strong> a longtemps constitué un argument pour<br />

considérer que <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> était <strong>dans</strong> tous les cas indiquée, ce qui rendait inutile les examens<br />

complémentaires. Toutefois, l’intérêt de connaître le diagnostic avant l’intervention s’est<br />

imposé peu à peu <strong>dans</strong> le processus décisionnel diagnostique et <strong>dans</strong> l’extension <strong>du</strong> geste<br />

chirurgical ; les Recommandations pour <strong>la</strong> Pratique Clinique é<strong>la</strong>borées ces dernières années<br />

retiennent <strong>la</strong> pratique des exploration complémentaires préopératoires, en particulier de<br />

l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et de <strong>la</strong> cytologie par ponction à l’aiguille fine<br />

(17,23,24). La valeur diagnostique de ces explorations doit toutefois être mise en regard <strong>du</strong><br />

coût qu’elles représentent.<br />

L’imagerie<br />

L’IRM (<strong>Les</strong> séquences morphologiques en pondération T1 et T2) est l’examen d’imagerie de<br />

référence des pathologies tumorales de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde parotide. Il s’agit d’un examen non invasif<br />

qui procure une excellente résolution anatomique et une information fiable sur <strong>la</strong> nature<br />

tumorale. La valeur diagnostique de malignité ou bénignité de l’IRM est très bonne, selon les<br />

séries les valeurs diagnostiques de malignité ont des sensibilités et des spécificités comprises<br />

entre 80 et 100 % (25).<br />

<strong>Les</strong> séquences morphologiques en pondération T1 et T2 (sans et après injection de<br />

Gadolinium) sont les plus utilisées. La séquence T1 est considérée comme anatomique car<br />

elle associe une bonne résolution spatiale à un bon contraste tissu<strong>la</strong>ire. La séquence T2 est<br />

plus utile pour mettre en évidence les processus pathologiques essentiellement de nature<br />

hydrique (œdème, inf<strong>la</strong>mmation, nécrose…)<br />

Récemment l’IRM fonctionnelle de diffusion et perfusion a montré ses limites <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

caractérisation des tumeurs des g<strong>la</strong>ndes salivaires en raison de <strong>la</strong> diversité de <strong>la</strong> pathologie<br />

tumorale et de <strong>la</strong> variabilité cellu<strong>la</strong>ire et stromale intra tumorale (26).<br />

L'échographie et <strong>la</strong> Tomodensitométrie sont des alternatives acceptables notamment en cas de<br />

contre-indications ou de difficultés d’accès à l’IRM (17).<br />

20


La cytoponction à l’aiguille fine<br />

La cytoponction à l’aiguille fine au mieux écho guidée, permet de différencier entre bénignité<br />

et malignité, et de diagnostiquer de façon fiable certaines tumeurs caractéristiques. Elle<br />

permet également de différencier les tumeurs primitives de <strong>la</strong> parotide des tumeurs d’origine<br />

lymphoïde. Sa sensibilité varie de 67 % à 93 % et <strong>la</strong> spécificité de 85 % à 98 % pour le<br />

diagnostic de malignité des masses <strong>parotidienne</strong>s selon les séries (27,28). Aucun argument<br />

n’existe que cet examen présente un risque de dissémination de cellules cancéreuses ou de<br />

risque d’<strong>atteintes</strong> <strong>facial</strong>es contrairement à <strong>la</strong> biopsie qui est à proscrire. La cytoponction reste<br />

un examen complémentaire controversé, systématique pour certains, il n’est pas nécessaire<br />

pour d’autres.<br />

A l’heure actuelle, l’association IRM-cytoponction est devenue <strong>la</strong> séquence <strong>la</strong> plus<br />

fréquemment utilisée car elle permet d’avoir une approche diagnostique de plus grande<br />

sensibilité et procure le maximum d’informations pré opératoires ; mais ceci au prix d’un coût<br />

plus important (29). Le diagnostic pré opératoire de malignité permet aussi de prévenir le<br />

patient des risques sur le <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>, d’adapter <strong>la</strong> stratégie chirurgicale et le dé<strong>la</strong>i opératoire.<br />

Une évaluation médico-économique de cette stratégie diagnostique pré-opératoire mériterait<br />

d’être menée.<br />

L’examen extemporané<br />

L’examen extemporané fait partie intégrante <strong>du</strong> geste chirurgical en <strong>chirurgie</strong> <strong>parotidienne</strong>. Il<br />

permet de préciser le diagnostic de malignité ou de bénignité et d’adapter le geste<br />

thérapeutique au cours de l’intervention (<strong>chirurgie</strong> é<strong>la</strong>rgie ou non). L’examen extemporané<br />

comporte des limites, le diagnostic de malignité peut être difficile voire impossible <strong>dans</strong><br />

certains cas. De même, il ne permet pas d’établir le grade de malignité ni le sous type<br />

histologique précis. En revanche, le pathologiste peut le plus souvent donner une notion quant<br />

à l’agressivité de <strong>la</strong> tumeur.<br />

Le bi<strong>la</strong>n d’extension<br />

L’évolution métastatique à distance des cancers des g<strong>la</strong>ndes salivaires est observée <strong>dans</strong><br />

environ 20 % des cas (17). Un bi<strong>la</strong>n clinique d'extension à distance comprenant une<br />

tomodensitométrie cervico-thoracique doit rechercher des adénopathies cervicales et des<br />

métastases à distance (<strong>la</strong> localisation secondaire pulmonaire est <strong>la</strong> plus fréquente) en cas de<br />

tumeur maligne de <strong>la</strong> parotide.<br />

21


Le scanner <strong>du</strong> cou et <strong>du</strong> thorax est désormais le standard <strong>dans</strong> le bi<strong>la</strong>n d’extension des<br />

cancers des g<strong>la</strong>ndes salivaires après l’obtention <strong>du</strong> diagnostic anatomopathologique de<br />

certitude (standard, accord d'experts). Par contre il n'y a pas d'indication actuelle de <strong>la</strong> TEP-<br />

FDG <strong>dans</strong> le bi<strong>la</strong>n diagnostique des patients atteints d'une tumeur des g<strong>la</strong>ndes salivaires (17).<br />

Toutefois, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce de cet examen devra être évalué <strong>dans</strong> les carcinomes.<br />

22


3. C<strong>la</strong>ssification des tumeurs des g<strong>la</strong>ndes salivaires selon l’OMS (2005).<br />

-Tumeurs épithéliales malignes<br />

Carcinome à cellules acineuses<br />

Carcinome mucoépidermoïde<br />

Carcinome adénoïde kystique<br />

Adénocarcinome polymorphe de bas grade<br />

Carcinome épithélial myoépithélial<br />

Carcinome à cellules c<strong>la</strong>ires SAI<br />

Lymphadénocarcinome sébacé<br />

Cystadénocarcinome<br />

Cystadénocarcinome cribriforme de bas grade<br />

Adénocarcinome mucineux<br />

Carcinome oncocytaire<br />

Carcinome cana<strong>la</strong>ire salivaire<br />

Adénocarcinome SAI<br />

Carcinome myoépithélial<br />

Carcinome ex-adénome pléomorphe<br />

Carcinosarcome<br />

Adénome pléomorphe métastasiant<br />

Carcinome épidermoïde<br />

Carcinome à petites cellules<br />

Carcinome à grandes cellules<br />

Carcinome Lymphoépithélial<br />

Sialob<strong>la</strong>stome<br />

-Tumeurs épithéliales bénignes<br />

Adénome pléomorphe<br />

Myoépithéliome<br />

Adénome à cellules basales<br />

Tumeur de Warthin (Cystadénolymphome)<br />

Oncocytome<br />

Adénome canalicu<strong>la</strong>ire<br />

Adénome sébacé<br />

Lymphadénome sébacé ou non<br />

Papillome cana<strong>la</strong>ire<br />

Papillome cana<strong>la</strong>ire inversé<br />

Papillome intracana<strong>la</strong>ire<br />

Sia<strong>la</strong>dénome papillifère<br />

Cystadénome<br />

-Tumeurs des tissus mous<br />

Hémangiome<br />

-Tumeurs hématologiques<br />

Lymphome de Hodgkin<br />

Lymphome B diffus à grandes cellules<br />

Lymphome B extra ganglionnaire de <strong>la</strong> zone marginale<br />

-Tumeurs secondaires<br />

Tableau 4 : C<strong>la</strong>ssification des tumeurs des g<strong>la</strong>ndes salivaires selon l’OMS (2005). (30)<br />

23


4. C<strong>la</strong>ssification histologique des tumeurs malignes des g<strong>la</strong>ndes salivaires<br />

par grade histopathologique.<br />

Il s’agit de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification établie par un groupe national d’experts anatomopathologistes<br />

(17,23) pour <strong>la</strong> Recommandation pour <strong>la</strong> Pratique Clinique é<strong>la</strong>borée <strong>dans</strong> le cadre <strong>du</strong> Réseau<br />

Français des Cancers ORL Rares (REFCOR), d’après <strong>la</strong> C<strong>la</strong>ssification des tumeurs des<br />

g<strong>la</strong>ndes salivaires selon l’OMS (30) et d’une revue de <strong>la</strong> littérature. Elle retient <strong>la</strong><br />

c<strong>la</strong>ssification des tumeurs malignes des g<strong>la</strong>ndes salivaires en 3 grades histo-pronostiques.<br />

Grade Catégorie/description<br />

BAS GRADE<br />

Risque de récidive<br />

Métastases 10- 15 %<br />

HAUT GRADE<br />

Métastases fréquentes<br />

Carcinome muco-épidermoïde de faible grade<br />

Carcinome à cellules acineuses sans contingent dédifférencié<br />

Adénocarcinome polymorphe de bas grade<br />

Cystadénocarcinome / Cystadénocarcinome cribriforme de bas grade<br />

Adénocarcinome à cellules basales<br />

Adénocarcinome sans autre indication (SAI) de bas grade<br />

Adénocarcinome à cellules c<strong>la</strong>ires<br />

Carcinome épithélial-myoépithélial<br />

Carcinome sur adénome pléomorphe non invasif (capsule respectée) ou avec<br />

invasion minimale (10 %<br />

Carcinome adénoïde kystique cribriforme et/ou trabécu<strong>la</strong>ire<br />

Carcinome sébacé avec atypies discrètes à modérées<br />

Carcinome muco-épidermoïde de haut grade<br />

Carcinome adénoïde kystique avec contingent massif > 30 %<br />

Adénocarcinome SAI de haut grade<br />

Carcinome cana<strong>la</strong>ire salivaire<br />

Carcinome dédifférencié<br />

Carcinome sur adénome pléomorphe massivement invasif<br />

Carcinome à grandes cellules<br />

Carcinome à petites cellules<br />

Carcinome épidermoïde<br />

Carcinome sébacé avec atypies marquées<br />

Adénocarcinome mucineux<br />

Tableau 5 : C<strong>la</strong>ssification histologique des tumeurs malignes des g<strong>la</strong>ndes salivaires par grade<br />

histopathologique.<br />

24


Leur c<strong>la</strong>ssification a de plus ajouté un groupe de tumeurs dont le grade pronostique ne peut<br />

être établi <strong>du</strong> fait de leur rareté :<br />

« Lésions de pronostic incertain pour lesquelles les données de <strong>la</strong> littérature sont trop peu<br />

nombreuses et/ ou contradictoires pour pouvoir les c<strong>la</strong>sser formellement <strong>dans</strong> une des 3<br />

catégories précédentes :<br />

- adénocarcinome cribriforme<br />

- carcinome myoépithélial<br />

- carcinome oncocytaire<br />

- carcinome lympho-épithélial.<br />

Ces diagnostics doivent impérativement faire l’objet d’une concertation pluridisciplinaire. »<br />

III. Chirurgie de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde parotide<br />

Le traitement de référence des tumeurs <strong>parotidienne</strong>s est l’exérèse chirurgicale complète de <strong>la</strong><br />

tumeur primitive avec préservation <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> mesure <strong>du</strong> possible.<br />

1. Technique chirurgicale dite « c<strong>la</strong>ssique »<br />

La technique chirurgicale rapportée ci-dessous correspond aux descriptions des auteurs<br />

français : Redon (1955), André (1976) et Laccourreye H. (31,32). Nous rapportons ici <strong>la</strong><br />

technique que nous utilisons actuellement à l’hôpital Tenon.<br />

La parotidectomie s’effectue sous anesthésie générale avec intubation orotrachéale sur un<br />

ma<strong>la</strong>de en décubitus dorsal, <strong>la</strong> tête en légère extension tournée <strong>du</strong> coté sain. Dans les faits,<br />

nous sommes très attentifs à ne pas traumatiser le cou par des positionnements forcés, tout<br />

particulièrement chez les patients âgés ou au cou fragile ; si nécessaire, on peut alors opérer le<br />

patient avec <strong>la</strong> tête en rectitude.<br />

Le champ opératoire doit découvrir le pavillon de l’oreille, <strong>la</strong> région prétragienne, <strong>la</strong> région<br />

mastoïdienne et cervicale haute. Dans notre pratique, l’hémiface, c<strong>la</strong>ssiquement découverte,<br />

n’est pas incluse <strong>dans</strong> le champ.<br />

A. Incision cutanée<br />

L’incision cutanée se fait en trois segments :<br />

25


- Un segment vertical pré tragien dont <strong>la</strong> limite supérieure correspond au pédicule temporal<br />

ou <strong>la</strong> racine de l’hélix.<br />

- Un segment horizontal autour de <strong>la</strong> zone d’imp<strong>la</strong>ntation <strong>du</strong> lobule de l’oreille jusqu’à <strong>la</strong><br />

pointe de <strong>la</strong> mastoïde.<br />

- Un segment inférieur en regard <strong>du</strong> bord antérieur <strong>du</strong> muscle sterno-cléido-mastoïdien.<br />

Notre commentaire : il est important d’éviter de marquer les angles entre les 3 segments afin<br />

d’éviter les cicatrices disgracieuse. Il est possible de faire une incision raccourcie notamment<br />

<strong>dans</strong> le cou.<br />

B. Décollement des <strong>la</strong>mbeaux cutanés<br />

Le p<strong>la</strong>n de décollement <strong>du</strong> <strong>la</strong>mbeau antérieur correspond au pannicule adipeux à <strong>la</strong> face<br />

profonde <strong>du</strong> derme. Chez l’homme, on voit ainsi les racines des poils de barbe. Le<br />

décollement antérieur se fait jusqu’au bord antérieur de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde. Le <strong>la</strong>mbeau cutané est<br />

récliné vers l’avant à <strong>la</strong> demande sans qu’il soit indispensable de le maintenir au moyen de<br />

fils tracteurs.<br />

C. Décollement <strong>du</strong> <strong>la</strong>mbeau de SMAS<br />

La confection d’un <strong>la</strong>mbeau de SMAS est facultative. Son décollement peut offrir un tissu de<br />

comblement <strong>du</strong> creux rétro-mandibu<strong>la</strong>ire post-opératoire. Elle est exclue <strong>dans</strong> les tumeurs<br />

<strong>parotidienne</strong>s très superficielles à cause <strong>du</strong> risque d’effraction capsu<strong>la</strong>ire.<br />

D. Libération <strong>du</strong> segment supérieur pré auricu<strong>la</strong>ire<br />

La dissection de <strong>la</strong> zone pré-tragienne est réalisée après section <strong>du</strong> tissu sous cutané puis de<br />

l’aponévrose temporale superficielle au ras <strong>du</strong> carti<strong>la</strong>ge tragien.<br />

Elle se fait <strong>dans</strong> un espace décol<strong>la</strong>ble situé entre le périchondre tragien et <strong>la</strong> face postérieure<br />

de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde. Le décollement se fait au ras <strong>du</strong> carti<strong>la</strong>ge (le <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> peut être superficialisé<br />

par une tumeur <strong>du</strong> lobe profond) jusqu’ à l’os tympanal (qui constitue le premier repère de<br />

profondeur) et à l’angle entre lui et <strong>la</strong> mastoïde.<br />

E. Libération <strong>du</strong> segment inférieur cervical<br />

Décollement <strong>du</strong> bord antérieur <strong>du</strong> muscle sterno-cléido-mastoïdien pour libérer le pôle<br />

postéro-inférieur de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde. La branche auricu<strong>la</strong>ire <strong>du</strong> plexus cervical superficiel qui<br />

parcoure le muscle sterno-cléido-mastoïdien à sa surface est préservée si ce<strong>la</strong> est possible (33).<br />

26


Identification <strong>du</strong> ventre postérieur <strong>du</strong> muscle digastrique (autre repère de profondeur de<br />

l’émergence <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>) sans qu’il soit indispensable de le suivre en arrière sur sa face<br />

externe jusqu’à l’apophyse mastoïdienne.<br />

F. Dissection <strong>du</strong> fascia parotido-mastoïdien<br />

Le lobule est récliné en arrière par un fils de traction. Le fascia parotido-mastoïdien<br />

correspond à <strong>la</strong> zone située entre les deux zones de décollement précédentes. Son abaissement<br />

se fait en profondeur au contact p<strong>la</strong>n ostéo-carti<strong>la</strong>gineux.<br />

La libération <strong>du</strong> con<strong>du</strong>it met en évidence à sa partie profonde le pointer de Conley (34) qui<br />

« pointe » l’émergence <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> un peu en de<strong>dans</strong> de lui. Ce pointer correspond à un processus<br />

triangu<strong>la</strong>ire <strong>du</strong> carti<strong>la</strong>ge tragien, en regard de <strong>la</strong> portion <strong>la</strong> plus interne <strong>du</strong> con<strong>du</strong>it auditif<br />

externe<br />

A ce niveau, on peut rencontrer l’artère stylo mastoïdienne branche de l’artère auricu<strong>la</strong>ire<br />

postérieure qui est un repère utile à l’identification <strong>du</strong> tronc <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> qui se trouve<br />

généralement en de<strong>dans</strong> et à quelques millimètres en bas de cette artère (35). C’est surtout un<br />

obstacle chirurgical dont l’hémostase est un point délicat et doit être faite sans traumatisme<br />

pour le <strong>nerf</strong>. En cas de saignement, c’est un des rares moments de cette <strong>chirurgie</strong> où il faut<br />

prendre une aspiration pour effectuer très électivement l’hémostase.<br />

G. Repérage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong><br />

Un repère fiable pour l’identification <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> est le pointer de Conley qui est parallèle à l’axe<br />

de direction <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> à sa sortie <strong>du</strong> trou stylo-mastoïdien. Le <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> est c<strong>la</strong>ssiquement<br />

visualisé en de<strong>dans</strong> et légèrement en bas et en avant <strong>du</strong> pointer.<br />

Le ventre postérieur <strong>du</strong> muscle digastrique est un repère de profondeur. L’émergence <strong>du</strong> <strong>nerf</strong><br />

ne se fait jamais superficiellement au bord antérieur <strong>du</strong> digastrique.<br />

La suture tympano-mastoïdienne constitue un ultime repère fiable réalisant un V ouvert vers<br />

le bas qui con<strong>du</strong>it au foramen stylo-mandibu<strong>la</strong>ire (36).<br />

Le tronc <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> apparaît comme un cordon b<strong>la</strong>nc. Seule <strong>la</strong> visualisation d’une<br />

bifurcation nerveuse, à 1,5 – 2 cm environ de l’émergence <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>du</strong> trou stylo-mastoïdien,<br />

donne <strong>la</strong> certitude qu’il s’agit bien <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>.<br />

<strong>Les</strong> temps suivants constituent <strong>la</strong> parotidectomie proprement dite. <strong>Les</strong> principes majeurs de <strong>la</strong><br />

<strong>chirurgie</strong> d’exérèse tumorale <strong>parotidienne</strong> sont : l’exérèse en monobloc de <strong>la</strong> tumeur,<br />

27


l’absence d’effraction de celle-ci ; ce sont les éléments essentiels <strong>du</strong> pronostic locorégional à<br />

moyen et long termes.<br />

H. Réalisation de <strong>la</strong> parotidectomie exo<strong>facial</strong>e<br />

La dissection des branches <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> s’effectue de bas en haut et débute par <strong>la</strong> branche <strong>la</strong><br />

plus inférieure sauf si une tumeur inférieure rend préférable de le faire de haut en bas.<br />

Le principe de <strong>la</strong> libération <strong>du</strong> lobe exo<strong>facial</strong> est de disséquer les branches nerveuses<br />

contiguës pour pouvoir sectionner entre les deux branches le tissu g<strong>la</strong>n<strong>du</strong><strong>la</strong>ire ; le dissecteur<br />

de Redon et <strong>la</strong> sonde ténotome fine sont pour nous les deux instruments privilégiés pour<br />

effectuer ce geste délicat. Le principe est d’éviter d’une part tout geste risquant d’étirer et de<br />

traumatiser les éléments nerveux, d’autre part tout geste favorisant l’effraction tumorale et par<br />

conséquent sa dissémination. C’est le principe imagé <strong>du</strong> « No touch- no touch » concernant <strong>la</strong><br />

tumeur et le <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>. Nous proscrivons par conséquent formellement l’usage des c<strong>la</strong>ssiques<br />

<strong>la</strong>cs quelle qu’en soit <strong>la</strong> nature ou <strong>la</strong> saisie par les pinces de <strong>la</strong> masse tumorale ; au contact de<br />

<strong>la</strong> tumeur, lorsque les branches nerveuses sont étirées par elle ou en contact étroit avec elle,<br />

nous privilégions <strong>la</strong> dissection douce à <strong>la</strong> fine sonde ténotome, volontiers sous lunettes loupes<br />

pour bien emporter les éventuelles digitations et ré<strong>du</strong>ire le risque d’effraction.<br />

La compression <strong>du</strong> parenchyme en cas de saignement et <strong>la</strong> ligature des vaisseaux (veines<br />

communicantes intra <strong>parotidienne</strong>) permettent de ré<strong>du</strong>ire l’utilisation de <strong>la</strong> coagu<strong>la</strong>tion qui<br />

est un facteur traumatisant <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>.<br />

I. Réalisation de <strong>la</strong> parotidectomie endo<strong>facial</strong>e<br />

L’exérèse <strong>du</strong> lobe profond, lorsqu’elle est indiquée, pose deux problèmes techniques : d’une<br />

part, sa libération des branches nerveuses p<strong>la</strong>quées à sa face externe, d’autre part, le contrôle<br />

des éléments vascu<strong>la</strong>ires, essentiellement artériels, qui le pénètrent.<br />

Une des difficultés principales en cas de tumeur <strong>du</strong> lobe profond est <strong>la</strong> manipu<strong>la</strong>tion de <strong>la</strong><br />

tumeur, ren<strong>du</strong>e plus ma<strong>la</strong>isée par l’interposition <strong>du</strong> niveau <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>. C’est pourquoi<br />

<strong>dans</strong> <strong>la</strong> mesure <strong>du</strong> possible, nous maintenons <strong>la</strong> continuité entre le lobe profond et le<br />

parenchyme exo<strong>facial</strong> afin d’utiliser celui-ci comme moyen de manipuler <strong>la</strong> tumeur de façon<br />

atraumatique ; pour ce faire nous faisons converger <strong>la</strong> libération des branches supérieures et<br />

inférieures vers <strong>la</strong> zone moyenne de <strong>la</strong> parotide en général en avant de <strong>la</strong> bifurcation Ce<strong>la</strong><br />

permet de superficialiser <strong>la</strong> masse et faciliter <strong>la</strong> dissection atraumatique des branches et le <strong>la</strong><br />

tumeur.<br />

28


Après contrôle <strong>du</strong> pédicule carotidien externe à son entrée <strong>dans</strong> <strong>la</strong> loge et sans <strong>la</strong> lier<br />

obligatoirement, l’exérèse <strong>du</strong> tissu g<strong>la</strong>n<strong>du</strong><strong>la</strong>ire medio <strong>facial</strong> est réalisée par libération des<br />

branches <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> à <strong>la</strong> sonde ténotome sans jamais les saisir.<br />

En l’absence de tumeurs <strong>du</strong> lobe profond, <strong>la</strong> parotidectomie profonde, quand elle est<br />

indiquée, peut être effectuée par morcellement <strong>du</strong> tissu g<strong>la</strong>n<strong>du</strong><strong>la</strong>ire pré et post vascu<strong>la</strong>ire<br />

carotidien <strong>du</strong> lobe profond, bien enten<strong>du</strong> en assurant l’exérèse en monobloc et sans<br />

morcellement de <strong>la</strong> tumeur de <strong>la</strong> partie exo<strong>facial</strong>e.<br />

En fin de geste, <strong>la</strong> loge <strong>parotidienne</strong> déshabitée est traversée par le <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> qui paraît « trop<br />

long » et qui « flotte » <strong>dans</strong> cette loge.<br />

Quelle que soit <strong>la</strong> technique utilisée, <strong>la</strong> parotidectomie n’est jamais totale. Il vaut mieux parler<br />

de parotidectomie subtotale.<br />

J. Fermeture<br />

Apres vérification de l’hémostase au niveau de <strong>la</strong> loge de parotidectomie, un drain aspiratif<br />

est mis en p<strong>la</strong>ce <strong>dans</strong> le lit d’exérèse. Nous disposons volontiers une <strong>la</strong>me de Surgicel® à <strong>la</strong><br />

surface <strong>du</strong> plexus <strong>facial</strong> afin de le protéger de l’aspiration <strong>du</strong> drain.<br />

La réinsertion d’un éventuel <strong>la</strong>mbeau de SMAS permet de limiter <strong>la</strong> dépression rétro-<br />

mandibu<strong>la</strong>ire.<br />

La fermeture cutanée comporte une suture <strong>du</strong> p<strong>la</strong>n sous cutané et <strong>du</strong> p<strong>la</strong>n cutané.<br />

Nous mettons en p<strong>la</strong>ce un pansement compressif par bande pendant les vingt quatre premières<br />

heures.<br />

K. Modifications mineures de <strong>la</strong> technique c<strong>la</strong>ssique<br />

- Avec l’utilisation systématique <strong>du</strong> monitorage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>, l’exposition de l’ensemble de<br />

l’hémiface <strong>dans</strong> le champ opératoire n’est plus nécessaire. On peut se contenter d’exposer <strong>la</strong><br />

région <strong>parotidienne</strong> et cervicale haute.<br />

- L’avènement des parotidectomies partielles a permis de faire des incisions cutanées de plus<br />

en plus petites basées sur le tracé initial. Et afin de dissimuler <strong>la</strong> cicatrice, le segment inférieur<br />

de l’incision cutanée peut être prolongé en rétro auricu<strong>la</strong>ire et pré capil<strong>la</strong>ire comme l’incision<br />

d’un lifting cervico-<strong>facial</strong>. Toutefois, nous avons abandonné l’incision de lift en privilégiant<br />

des incisions c<strong>la</strong>ssiques de longueur ré<strong>du</strong>ite, dont le segment inférieur notamment ne dépasse<br />

pas ou à peine <strong>la</strong> limite inférieure de projection <strong>du</strong> lobe de l’oreille. La rançon esthétique de <strong>la</strong><br />

cicatrice est alors nulle ou mineure.<br />

29


- Le repérage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> par abord rétrograde (37) à partir d’une de ses branches<br />

périphériques est une technique qui d’après nos informations directes (non publiées) semble<br />

assez <strong>la</strong>rgement employée en Chine. Elle n’est pas pratiquée en routine en France sur les<br />

parotidectomies primaires, car les repères anatomiques de <strong>la</strong> dissection rétrograde sont moins<br />

repro<strong>du</strong>ctibles que <strong>dans</strong> <strong>la</strong> parotidectomie c<strong>la</strong>ssique et donc plus difficiles à utiliser.<br />

2. Variétés de parotidectomies conservatrices <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong><br />

La <strong>chirurgie</strong> conservatrice des tumeurs <strong>parotidienne</strong>s comprend un <strong>la</strong>rge spectre de techniques<br />

chirurgicales qui va de <strong>la</strong> parotidectomie totale à <strong>la</strong> dissection extra-capsu<strong>la</strong>ire.<br />

- La parotidectomie totale<br />

Elle vise à réséquer exhaustivement l’ensemble <strong>du</strong> tissu parotidien sain et pathologique tout en<br />

préservant le <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>. <strong>Les</strong> indications de <strong>la</strong> parotidectomie totale sont devenues<br />

actuellement limitées. La parotidectomie totale n’est jamais histologiquement complète.<br />

- <strong>Les</strong> parotidectomies non totales<br />

Elles ont pour objectif de faire une résection tumorale extra-capsu<strong>la</strong>ire en disséquant le tronc<br />

et les branches <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> et en emportant une partie plus ou moins éten<strong>du</strong>e <strong>du</strong> parenchyme<br />

g<strong>la</strong>n<strong>du</strong><strong>la</strong>ire sain. Elles comprennent <strong>la</strong> parotidectomie superficielle ou exo<strong>facial</strong>e qui consiste<br />

en l’exérèse de l’ensemble <strong>du</strong> tissu parotidien situé sur <strong>la</strong> face <strong>la</strong>térale <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>, le lobe<br />

profond restant en p<strong>la</strong>ce, et <strong>la</strong> parotidectomie superficielle ou exo<strong>facial</strong>e partielle où l’exérèse<br />

intéresse <strong>la</strong> tumeur superficielle et son environnement g<strong>la</strong>n<strong>du</strong><strong>la</strong>ire proche sans résection<br />

exhaustive <strong>du</strong> lobe superficielle.<br />

La parotidectomie exo<strong>facial</strong>e a longtemps été considérée comme le traitement minimal de<br />

l’adénome pléomorphe et a été longtemps controversée notamment en France. Pourtant, elle<br />

est actuellement <strong>la</strong> technique <strong>la</strong> plus diffusée <strong>dans</strong> le monde pour le traitement des tumeurs<br />

bénignes de <strong>la</strong> parotide. Il est possible de lui adjoindre une résection complémentaire sur le<br />

lobe profond en regard de <strong>la</strong> tumeur (« en miroir »), notamment <strong>dans</strong> les cas de tumeurs en<br />

contact étroit par leur face profonde avec le <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> et/ou semb<strong>la</strong>nt émettre des digitations<br />

vers le lobe profond.<br />

La parotidectomie exo<strong>facial</strong>e partielle est pour le moment peu diffusée ou en tous cas est<br />

rarement rapportée comme telle <strong>dans</strong> les comptes-ren<strong>du</strong>s opératoires.<br />

30


- La parotidectomie po<strong>la</strong>ire inférieure sans dissection <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong><br />

Cette technique de parotidectomie partielle sous monitorage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> est indiquée pour<br />

les tumeurs bénignes <strong>du</strong> prolongement parotidien inférieur situées sous le p<strong>la</strong>n <strong>du</strong> ventre<br />

postérieur <strong>du</strong> muscle digastrique et par conséquent à distance <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> et de sa bifurcation.<br />

La ligne tracée entre <strong>la</strong> mastoïde et l’angle de <strong>la</strong> mandibule est un bon repère anatomique de<br />

<strong>la</strong> zone sous digastrique (« ligne masto-angu<strong>la</strong>ire »). <strong>Les</strong> tumeurs dont le pôle supérieur est<br />

situé sous cette ligne sont des bonnes indications de cette technique ; il faut examiner le<br />

patient debout pour bien analyser <strong>la</strong> position de <strong>la</strong> tumeur. La branche marginale de <strong>la</strong><br />

mandibule est identifiée si besoin au contact de <strong>la</strong> tumeur, et l’ensemble <strong>du</strong> tissu parotidien<br />

sous cette branche est reséqué.<br />

- Parotidectomie superficielle partielle par voie endoscopique<br />

Il s’agit d’une technique récente décrite par des équipes chinoises et qui semble utilisée<br />

effectivement en Corée <strong>du</strong> Sud (38,39). A suivre. Pas d’autres commentaires à faire, sinon<br />

qu’il faut être prudent.<br />

- Parotidectomies limitées avec dissection extra-capsu<strong>la</strong>ire de <strong>la</strong> tumeur sans dissection<br />

<strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> sous monitorage permanent <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> (40-43)<br />

Cette technique décrite par Gleave (43) est distincte de l’énucléation, elle est indiquée pour les<br />

tumeurs bénignes de petite taille <strong>du</strong> lobe superficiel, <strong>la</strong> tumeur est reséquée avec un manchon<br />

de tissu sain sans repérage préa<strong>la</strong>ble <strong>du</strong> tronc <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>. <strong>Les</strong> branches sont disséquées<br />

uniquement si elles sont à proximité de <strong>la</strong> tumeur sous monitorage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>.<br />

La dissection extra capsu<strong>la</strong>ire est une alternative à <strong>la</strong> parotidectomie superficielle partielle<br />

pour les tumeurs bénignes superficielles de petite taille. Le risque de récidive d’adénome<br />

pléomorphe après dissection extra capsu<strong>la</strong>ire serait comparable à <strong>la</strong> parotidectomie<br />

superficielle (40,41,44). Dans une récente étude, Klintwort et al montre également un faible<br />

taux de complications post opératoires avec cette technique notamment vis-à-vis <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong><br />

(45). L’utilisation de cette technique est pour le moment encore limitée, elle est inapproprié<br />

pour les tumeurs malignes. Compte tenu de <strong>la</strong> gravité des récidives d’adénomes pléomorphes<br />

qui surviennent plusieurs années après <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong>, il faut être réservé sur les résultats à courts<br />

termes qui sont présentés, et surtout sur cette technique <strong>dans</strong> <strong>la</strong> mesure où elle risque<br />

d’augmenter le risque de récidive pour un bénéfice en terme de morbidité chirurgicale qui<br />

paraît restreint par rapport aux parotidectomies exo<strong>facial</strong>es actuellement réalisées.<br />

31


- L’énucléation n’a pas de p<strong>la</strong>ce en <strong>chirurgie</strong> <strong>parotidienne</strong><br />

L’énucléation a été surtout pratiquée <strong>dans</strong> <strong>la</strong> première moitié <strong>du</strong> vingtième siècle pour traiter<br />

les tumeurs <strong>parotidienne</strong>s, afin d’éviter les lésions <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>. Elle est actuellement <strong>la</strong><br />

cause <strong>la</strong> plus fréquente de récidive d’adénome pléomorphe. Son abandon pour des techniques<br />

de parotidectomies plus ou moins é<strong>la</strong>rgies et le repérage systématique <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> a permis<br />

de ré<strong>du</strong>ire le taux de récidive de l’adénome pléomorphe de <strong>la</strong> parotide de 20-45 % à moins de<br />

4 % (44,46,47).<br />

La question fondamentale actuelle que posent les <strong>chirurgie</strong>s réglées moins invasives, c'est-à-<br />

dire moins exhaustives, se rapprochant de <strong>la</strong> tumeur et ré<strong>du</strong>isant ainsi <strong>la</strong> marge de<br />

parenchyme de sécurité, est de s’assurer qu’elles ne font pas réaugmenter le taux de récidives<br />

locales.<br />

3. Indications chirurgicales<br />

3.1. Traitement des tumeurs bénignes<br />

La prise en charge chirurgicale des tumeurs bénignes de <strong>la</strong> parotide dépend de <strong>la</strong> nature<br />

histologique, <strong>du</strong> siège de <strong>la</strong> tumeur et de sa taille. L’éten<strong>du</strong>e de <strong>la</strong> résection <strong>du</strong> parenchyme<br />

<strong>parotidienne</strong> reste un sujet de discussion <strong>dans</strong> le traitement des tumeurs bénignes.<br />

L’attitude thérapeutique <strong>la</strong> plus répan<strong>du</strong>e est d’effectuer une parotidectomie exo<strong>facial</strong>e pour le<br />

traitement des tumeurs <strong>du</strong> lobe superficiel et une parotidectomie exo<strong>facial</strong>e et profonde pour<br />

les tumeurs <strong>du</strong> lobe profond ou les tumeurs à cheval entre les lobes profonds et superficielles.<br />

En cas de tumeur <strong>du</strong> prolongement inférieur située sous <strong>la</strong> ligne masto-angu<strong>la</strong>ire, une<br />

parotidectomie partielle inférieure sans dissection <strong>du</strong> tronc <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> peut être effectuée.<br />

Concernant l’adénome pléomorphe, le grand principe de <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> est l’exérèse <strong>la</strong>rgement<br />

à distance de <strong>la</strong> capsule tumorale, <strong>la</strong> tumeur étant retirée avec un manchon de tissu parotidien<br />

sain péri-capsu<strong>la</strong>ire compte tenu de l’important risque de récidive. Ce potentiel récidivant de<br />

l’adénome pléomorphe serait en rapport avec de zone d’absence focale de <strong>la</strong> capsule péri-<br />

tumorale (48,49) et <strong>la</strong> présence de prolongement extra-capsu<strong>la</strong>ire de type pseudopodes voire<br />

de no<strong>du</strong>les satellites (50,51).<br />

32


En cas d’adénome pléomorphe, certaines équipes proposent encore l’extension de <strong>la</strong> résection<br />

parenchymateuse avec recoupes <strong>du</strong> lobe profond voire totalisation afin de limiter le risque de<br />

récidive.<br />

L’évolution actuelle est vers des techniques chirurgicales moins invasives, plus respectueuses<br />

<strong>du</strong> tissu parotidien sain et donc <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>. L’argument principal des partisans de ces<br />

techniques (parotidectomie superficielle partielle ou dissection extra capsu<strong>la</strong>ire) est le taux de<br />

récidive comparable à <strong>la</strong> technique standard avec un taux de complications simi<strong>la</strong>ire voire<br />

plus faible (52,41,45,44). De toute façon, un certain nombre d’adénomes pléomorphes entrent<br />

en contact étroit avec les branches <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> qui constituent par conséquent <strong>la</strong> limite à<br />

réaliser une exérèse en tissu sain à distance. En cas de doute sur une extension vers le<br />

parenchyme profond en regard, nous réalisons volontiers une exérèse en miroir. Mais de toute<br />

façon, <strong>dans</strong> ces cas, il existe un risque potentiel d’éléments d’adénome <strong>la</strong>issés en contact avec<br />

<strong>la</strong> périnèvre des branches <strong>du</strong> <strong>facial</strong>. Heureusement, le risque de récidive en l’absence<br />

d’effraction est objectivement faible ; c’est l’argument principal en faveur des<br />

parotidectomies non invasives.<br />

3.2. Traitement des tumeurs malignes<br />

Dans le cadre <strong>du</strong> traitement des tumeurs malignes de <strong>la</strong> parotide, <strong>la</strong> stratégie thérapeutique <strong>la</strong><br />

plus adoptée est l’exérèse conservatrice chez tous les patients ayant une fonction <strong>facial</strong>e<br />

normale en pré-opératoire et dont le processus tumoral n’envahit pas les rameaux nerveux,<br />

suivie d’une radiothérapie post-opératoire en cas d’indication de traitement complémentaire<br />

(dépendant <strong>du</strong> type histologique, <strong>du</strong> grade et <strong>du</strong> stade).<br />

En l'absence de paralysie préopératoire et en cas d'envahissement macroscopique <strong>du</strong> <strong>nerf</strong><br />

<strong>facial</strong>, les « Recommandations <strong>du</strong> Réseau d’Expertise Français sur les Cancers ORL Rares<br />

(REFCOR) sur les tumeurs malignes primitives des g<strong>la</strong>ndes salivaires 2009 » (17) retiennent 2<br />

options thérapeutiques possibles : La préservation <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> suivie d'une radiothérapie<br />

postopératoire ou l'exérèse <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> ou de <strong>la</strong> branche atteinte ; c’est évidemment un sujet de<br />

discussion et l’indication doit être abordée au cas par cas en Réunion de concertation<br />

pluridisciplinaire.<br />

En présence d'un déficit <strong>facial</strong> préopératoire, même mineur, un envahissement <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong><br />

est à craindre; <strong>dans</strong> ce cas, <strong>la</strong> résection suivie d’une greffe nerveuse, si elle est possible, est<br />

33


l'attitude thérapeutique de référence. La réparation par greffe ou par transposition nerveuse<br />

sera associée autant que possible à <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> d'exérèse (17).<br />

Le curage ganglionnaire homo<strong>la</strong>téral est un standard en présence d’adénopathies détectables<br />

cliniquement ou sur <strong>la</strong> Tomodensitométrie. En l’absence d’adénopathies clinique ou TDM, le<br />

curage est le standard pour les tumeurs T2-T4 de haut grade et T4b ; il est optionnel sur les<br />

tumeurs de bas grade et les tumeurs T1 de haut grade. Le curage peut être fait <strong>dans</strong> un<br />

deuxième temps, en fonction <strong>du</strong> bi<strong>la</strong>n d’extension en imagerie ou de l’analyse<br />

histopathologique.<br />

La radiothérapie post opératoire n’est pas systématique, elle vise à diminuer le taux de<br />

récidive loco-régionale. Elle est indiquée en cas de tumeurs de haut grade, d’envahissement<br />

ganglionnaire, de marges d’exérèse positives à l’examen histologique. L’irradiation<br />

postopératoire des aires ganglionnaires cervicales peut être indiquée en fonction des données<br />

de l’examen anatomopathologique <strong>du</strong> curage cervical (17). La technique d'irradiation de ces<br />

tumeurs doit être une irradiation conformationnelle au mieux avec mo<strong>du</strong><strong>la</strong>tion d'intensité<br />

(IMRT).<br />

La chimiothérapie n’a pas fait <strong>la</strong> preuve de son efficacité chez les patients porteurs d'un<br />

cancer des g<strong>la</strong>ndes salivaires quel que soit son stade (y compris métastatique) mais sa p<strong>la</strong>ce<br />

devra être évaluée <strong>dans</strong> les cancers de haut grade, en particulier récidivés ou métastatiques.<br />

4. Complications de <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> <strong>parotidienne</strong><br />

4.1. <strong>Les</strong> dysfonctions <strong>facial</strong>es<br />

Une altération de <strong>la</strong> fonction motrice de l’hémiface homo<strong>la</strong>térale est une complication<br />

postopératoire c<strong>la</strong>ssique de <strong>la</strong> parotidectomie et <strong>la</strong> plus redoutée. Elle constitue un handicap<br />

important aux lourdes conséquences sociales. L’atteinte des branches supérieures <strong>du</strong> <strong>nerf</strong><br />

<strong>facial</strong> peut entraîner des séquelles fonctionnelles comme l’exposition cornéenne avec le risque<br />

de kératite et autres complications ophtalmologiques. La dysfonction <strong>facial</strong>e post chirurgicale<br />

est variable en intensité et en territoire selon les patients. On distingue deux types :<br />

- <strong>Les</strong> <strong>atteintes</strong> <strong>facial</strong>es postopératoires survenant malgré le respect des branches <strong>du</strong> <strong>nerf</strong><br />

<strong>facial</strong>. Il s’agit <strong>dans</strong> ce cas <strong>dans</strong> <strong>la</strong> majorité des cas de parésie <strong>facial</strong>e transitoire qui<br />

récupère en général complètement. Elles sont secondaires à <strong>la</strong> mobilisation plus ou moins<br />

traumatique des branches nerveuses au moment de <strong>la</strong> dissection <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>.<br />

34


- <strong>Les</strong> paralysies <strong>facial</strong>es secondaires à une section <strong>du</strong> tronc ou de branches <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>.<br />

Elles surviennent surtout <strong>dans</strong> le cadre de <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> de tumeurs malignes de <strong>la</strong> parotide<br />

et <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> de reprise (53).<br />

Il existe plusieurs théories pour expliquer <strong>la</strong> physiopathologie des dysfonctions <strong>facial</strong>es post<br />

opératoires :<br />

- Théorie de l’ischémie nerveuse secondaire à <strong>la</strong> dissection (54) :<br />

Patey a suggéré que les <strong>atteintes</strong> <strong>facial</strong>es étaient principalement en rapport avec l’ischémie<br />

nerveuse liée à l’interruption de <strong>la</strong> vascu<strong>la</strong>risation lors de <strong>la</strong> libération <strong>du</strong> <strong>nerf</strong>. L’étirement<br />

des branches serait également un facteur traumatique par un phénomène ischémique surajouté<br />

au mécanisme direct d’interruption de <strong>la</strong> con<strong>du</strong>ction nerveuse.<br />

- Théorie de l’étirement nerveux (55) :<br />

D’après les études expérimentales de Lundborg (56), l’interruption prolongée de <strong>la</strong><br />

microvascu<strong>la</strong>risation nerveuse ne peut pas être <strong>la</strong> seule cause d’altération de <strong>la</strong> con<strong>du</strong>ction<br />

nerveuse. L’étirement a un rôle prépondérant <strong>dans</strong> <strong>la</strong> genèse des <strong>atteintes</strong> nerveuses car <strong>la</strong><br />

résistance mécanique des <strong>nerf</strong>s périphériques à des limites qui peuvent être rapidement<br />

dépassées en cas d’élongation au cours de <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> (57).<br />

4.2. Le syndrome de Frey<br />

Il s’agit d’un syndrome associant une hyperhydrose et un érythème de <strong>la</strong> région <strong>parotidienne</strong><br />

survenant au moment de l’alimentation (58). Il apparaît <strong>dans</strong> les 18 mois- 2 ans qui suivent <strong>la</strong><br />

parotidectomie et serait lié à une régénération aberrante des fibres parasympathiques qui vont<br />

innerver les vaisseaux et les g<strong>la</strong>ndes sudorales sous cutanées.<br />

L’activation parasympathique lors de l’alimentation entraîne une vasodi<strong>la</strong>tation locale d’où<br />

une rougeur locale et une hypersudation.<br />

L’incidence <strong>du</strong> syndrome de Frey (ou syndrome <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> auriculo-temporale) est très variable<br />

et peut-être sous-estimée car non ou peu symptomatique <strong>dans</strong> <strong>la</strong> majorité des cas ; elle<br />

varierait entre 35 et 60 % après parotidectomie superficielle (59). Son incidence augmente<br />

avec l’importance <strong>du</strong> tissu g<strong>la</strong>n<strong>du</strong><strong>la</strong>ire reséqué (44). Il est plus fréquent <strong>dans</strong> les<br />

parotidectomies exhaustives. Pour notre part, nous en observons très peu, rarement gênant ;<br />

quoique ce syndrome puisse bénéficier d’injections intradermiques de toxine botulique, peu<br />

de patients souhaitent recourir à cette possibilité.<br />

35


4.3. <strong>Les</strong> collections et fistules salivaires<br />

La collection salivaire postopératoire est une complication peu fréquente qui survient <strong>dans</strong> les<br />

jours qui suivent le geste chirurgical.<br />

Habituellement quelques ponctions évacuatrices et un pansement compressif sont suffisantes<br />

pour tarir cet épanchement séro-salivaire. La nécessité possible de reprise chirurgicale est<br />

c<strong>la</strong>ssique mais nous n’en avons jamais observé.<br />

L’évolution de cette collection peut être marquée par une fistulisation par <strong>la</strong> cicatrice qui se<br />

tarit rapidement.<br />

4.4. Complications résultant de <strong>la</strong> section <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> grand auricu<strong>la</strong>ire<br />

Le <strong>nerf</strong> grand auricu<strong>la</strong>ire est une branche <strong>du</strong> plexus cervical superficiel qui apparaît sur le<br />

bord postérieur <strong>du</strong> muscle sterno-cléido-mastoïdien et se dirige en haut et en avant vers <strong>la</strong><br />

région <strong>parotidienne</strong> et l’oreille.<br />

Il assure l’innervation sensitive de <strong>la</strong> région <strong>parotidienne</strong>, de l’angle de <strong>la</strong> mandibule (encoche<br />

<strong>dans</strong> <strong>la</strong> face par ailleurs innervée par le V), de <strong>la</strong> région mastoïdienne et de tout ou partie <strong>du</strong><br />

pavillon de l’oreille.<br />

La section <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> grand auricu<strong>la</strong>ire est souvent inévitable au cours de <strong>la</strong> parotidectomie ; elle<br />

est à l’origine d’une perte de sensibilité initialement éten<strong>du</strong>e <strong>dans</strong> tout le territoire <strong>du</strong> plexus<br />

mais qui après quelques mois se ré<strong>du</strong>it, tout en <strong>la</strong>issant en général une anesthésie définitive <strong>du</strong><br />

lobe de l’oreille. En post-opératoire immédiat, les patients se p<strong>la</strong>ignent souvent de<br />

l’anesthésie mais <strong>la</strong> séquelle rési<strong>du</strong>elle à terme est rarement considérée comme sérieuse. Il est<br />

important de signaler au patient cette conséquence lors de l’information pré-opératoire.<br />

4.5. <strong>Les</strong> complications non spécifiques<br />

- <strong>Les</strong> hématomes post opératoires après parotidectomies peuvent survenir <strong>du</strong> fait de <strong>la</strong> grande<br />

vascu<strong>la</strong>risation de <strong>la</strong> région <strong>parotidienne</strong>. Il s’agit le plus souvent d’hématomes limités ne<br />

nécessitant pas de reprises chirurgicales.<br />

- L’infection <strong>du</strong> site opératoire est rare en <strong>chirurgie</strong> <strong>parotidienne</strong>. Il s’agit d’une <strong>chirurgie</strong><br />

propre non contaminée <strong>dans</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification d’Altemeier, avec un taux d’infection <strong>du</strong> site<br />

opératoire atten<strong>du</strong> de moins de 1 %.<br />

36


- <strong>Les</strong> complications cutanées précoces rapportées sont les nécroses cutanées souvent situées<br />

<strong>dans</strong> <strong>la</strong> portion de l’incision cutanée sous le lobule de l’oreille en rapport avec une incision à<br />

angle trop aigue. <strong>Les</strong> complications cutanées tardives sont les cicatrices hypertrophiques et<br />

chéloïdes.<br />

5. Le monitorage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong><br />

La difficulté de <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> <strong>parotidienne</strong> dépend <strong>du</strong> repérage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> et de <strong>la</strong> dissection<br />

et préservation de ses branches nerveuses afin d’éviter <strong>la</strong> dysfonction <strong>facial</strong>e post opératoire<br />

qui est une complication fréquente et incommodante de cette <strong>chirurgie</strong>.<br />

Le monitorage (on dit aussi volontiers le monitoring) <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> peut avoir un intérêt <strong>dans</strong><br />

le repérage <strong>du</strong> tronc ou <strong>la</strong> dissection des branches nerveuses <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>. Il permet<br />

d’objectiver les traumatismes directs et indirects des branches nerveuses en apportant à<br />

l’opérateur un signal auditif et visuel en réponse à une stimu<strong>la</strong>tion mécanique à proximité <strong>du</strong><br />

<strong>nerf</strong>.<br />

Cependant son usage n’est pas un standard en <strong>chirurgie</strong> <strong>parotidienne</strong> comme c’est le cas en<br />

<strong>chirurgie</strong> otologique et otoneuro<strong>chirurgie</strong>, et reste un sujet de controverse.<br />

<strong>Les</strong> appareils le plus utilisés <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> <strong>parotidienne</strong> sont les neurostimu<strong>la</strong>teurs<br />

détecteurs multicanaux (INOMED: Neurosign 100 et 400, MEDTRONIC-XOMED: Nim 2-4<br />

canaux et Dr. Langer Medical GmbH : AVALANCHE® XT). L’appareil<strong>la</strong>ge comporte des<br />

électrodes de détection et une sonde de stimu<strong>la</strong>tion.<br />

<strong>Les</strong> électrodes sont p<strong>la</strong>ce au niveau <strong>du</strong> muscle frontalis, des muscles orbicu<strong>la</strong>ires des<br />

paupières et des lèvres et <strong>du</strong> muscle mentalis.<br />

L’appareil peut être utilisé comme neurostimu<strong>la</strong>teur avec une sonde de stimu<strong>la</strong>tion dont<br />

l’intensité est mo<strong>du</strong><strong>la</strong>ble, lors de <strong>la</strong> recherche <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> ou de ses branches. La neurostimu<strong>la</strong>tion<br />

trouve sa p<strong>la</strong>ce surtout <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> de reprise où <strong>la</strong> recherche des branches nerveuses est<br />

beaucoup plus difficile.<br />

Elle est intéressante aussi en fin d’intervention pour s’assurer que le <strong>nerf</strong> reste stimu<strong>la</strong>ble. Une<br />

neurostimu<strong>la</strong>tion <strong>du</strong> tronc <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> débutée à 0,05 à 0,1 mA en fin de dissection permet<br />

de vérifier <strong>la</strong> réponse de chaque branche, cependant les anomalies électromyographiques sur<br />

le monitorage per opératoire continue ne permettent pas de prédire strictement les <strong>atteintes</strong><br />

<strong>facial</strong>es post opératoires immédiates (60).<br />

37


Certains auteurs rapportent une diminution des complications <strong>facial</strong>es et une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong><br />

temps opératoire avec le monitorage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> (55,61,62), d’autres n’ont pas pu établir un<br />

bénéfice sur l’incidence des <strong>atteintes</strong> post opératoires <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> (60). Récemment <strong>dans</strong> une<br />

étude prospective multicentrique, Ghrosheva et al ont montré une absence d’amélioration <strong>du</strong><br />

pronostic <strong>facial</strong> et de diminution <strong>du</strong> taux de dysfonction <strong>facial</strong>e après <strong>chirurgie</strong> <strong>parotidienne</strong><br />

de première intention sous monitorage permanent <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> (63). Le contrôle visuel <strong>du</strong><br />

<strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> tout au long <strong>du</strong> geste chirurgical reste le moyen le plus fiable pour éviter les<br />

traumatismes <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>.<br />

En revanche en <strong>chirurgie</strong> de reprise, l’usage <strong>du</strong> monitorage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> est moins<br />

controversé malgré l’absence d’études prospectives. En effet, <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> de reprise, les<br />

rapports anatomiques habituels sont absents et <strong>la</strong> dissection est <strong>la</strong>borieuse surtout <strong>dans</strong> les<br />

récidives multino<strong>du</strong><strong>la</strong>ires de l’adénome pléomorphe.<br />

Dans une enquête américaine auprès de plus de 3000 Oto-rhino-<strong>la</strong>ryngologistes, 60 % des<br />

praticiens répondants utilisaient le monitorage de manière systématique ou occasionnelle. <strong>Les</strong><br />

raisons d’utilisation les plus citées étaient: l’aide à l’identification <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>, les raisons<br />

médico-légales, <strong>la</strong> sécurité supplémentaire et <strong>la</strong> croyance que le monitorage fait partie des<br />

standards. Le risque de faux positif, le manque de fiabilité, et <strong>la</strong> bonne maîtrise de <strong>la</strong><br />

technique chirurgicale et de l’anatomie de <strong>la</strong> région <strong>parotidienne</strong> étaient les principales<br />

raisons de non utilisation <strong>du</strong> monitorage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> (64).<br />

6. Aspects médico-légaux<br />

Le risque de complications postopératoires notamment de dysfonction <strong>facial</strong>e iatrogène après<br />

parotidectomie justifie une information préopératoire précise afin d’obtenir le consentement<br />

éc<strong>la</strong>iré <strong>du</strong> patient.<br />

L’information <strong>du</strong>e au patient a pour but de permettre à celui-ci d’exprimer un consentement<br />

réellement éc<strong>la</strong>iré à l’acte médical. Aussi, se doit-elle d’être, comme l’énonce l’article 35 <strong>du</strong><br />

Code de déontologie médicale, « loyale, c<strong>la</strong>ire et appropriée ».<br />

<strong>Les</strong> progrès considérables de <strong>la</strong> médecine qui s’accompagne d’une moindre tolérance des<br />

échecs des procé<strong>du</strong>res de soins et <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce croissante <strong>du</strong> patient comme consommateurs de<br />

soins ont modifié les bases de l’information médicale et incitent à <strong>la</strong> prudence <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

délivrance de l’information.<br />

38


On constate une évolution vers une demande d’information exhaustive surtout <strong>dans</strong> le cadre<br />

des <strong>chirurgie</strong>s non vitales comme <strong>la</strong> parotidectomie. Moins <strong>la</strong> nécessite thérapeutique de<br />

l’acte s’impose au patient, plus l’obligation d’information se trouve renforcée.<br />

L’arrêt <strong>du</strong> 25 février 1997 incombe au médecin <strong>la</strong> charge de <strong>la</strong> preuve de l’information et<br />

pose en principe que «celui qui est légalement ou contractuellement tenu d’une obligation<br />

particulière d’information doit rapporter <strong>la</strong> preuve de l’exécution de cette obligation ». Ce<br />

principe s’applique dorénavant en vertu de <strong>la</strong> loi n° 2002-303 <strong>du</strong> 4 mars 2002 (65).<br />

<strong>Les</strong> fiches d’informations réalisées par les sociétés savantes remises au patient tout en les lui<br />

expliquant lors de <strong>la</strong> consultation et signées par ce dernier paraissent pertinentes mais ne<br />

constituent en aucun cas cette preuve. Pour notre part, à Tenon, nous ne faisons pas signer de<br />

feuille de consentement et d’information <strong>dans</strong> le cadre de <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong>. Le courrier adressé au<br />

médecin désigné par le patient avec un double à lui-même est une bonne pratique que nous<br />

essayons d’appliquer.<br />

Laccourreye L. a montré que lors de <strong>la</strong> délivrance de l’information sur les risques liés à <strong>la</strong><br />

parotidectomie, les patients ne mémorisaient pas tous les risques évoqués, 64,3 % mémorisent<br />

un ou deux des risques chirurgicaux encourus (66). D’où l’intérêt <strong>dans</strong> <strong>la</strong> mesure <strong>du</strong> possible<br />

et quand ce<strong>la</strong> paraît nécessaire, de revoir en consultation le patient avant un acte chirurgical<br />

afin d’évaluer le niveau de son information et de <strong>la</strong> compléter si besoin.<br />

Actuellement, cet aspect a évidemment complètement changé avec Internet. La plupart des<br />

patients qui viennent consulter un <strong>chirurgie</strong>n pour une <strong>chirurgie</strong> de <strong>la</strong> parotide ont déjà<br />

enten<strong>du</strong> parler de l’enjeu principal que constitue pour eux le <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>, Ils attendent <strong>du</strong><br />

<strong>chirurgie</strong>n une remise en perspective des informations non sélectives qu’ils ont lues sur les<br />

sites atteints grâce à Google.<br />

Par exemple <strong>la</strong> première page sur Google pour parotidectomie offre 4 sites d’hôpitaux ou<br />

d’institutions (dont un Canadien et un Belge), le site ORL France, le site de <strong>la</strong> Cinq, 3 sites<br />

d’infos médicales (dont Doctissimo & Bonjour Docteur) et enfin Wikipédia. Pour notre part,<br />

nous faisons une information orale longue en donnant toutes les complications potentielles,<br />

sans les masquer ni les dramatiser, en recommandant d’aller lire le site officiel ORL (ORL<br />

France) où sont présentées les fiches d’information officielles.<br />

39


DEUXIEME PARTIE: Etude clinique.<br />

Matériel et méthodes<br />

1. Principes généraux de l’étude<br />

Il s’agit d’une étude rétrospective de cohorte observationnelle dont l’objectif principal est<br />

d’évaluer <strong>la</strong> fonction <strong>facial</strong>e après <strong>chirurgie</strong> <strong>parotidienne</strong> avec dissection <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>.<br />

<strong>Les</strong> dossiers médicaux des patients étudiés comportaient les éléments suivants : le bi<strong>la</strong>n<br />

diagnostic et pré thérapeutique, le compte ren<strong>du</strong> opératoire (type de <strong>chirurgie</strong>, siège de <strong>la</strong><br />

tumeur, examen extemporanée, monitorage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>, résections complémentaires <strong>du</strong><br />

parenchyme, l’état <strong>du</strong> plexus cervical superficiel), les comptes ren<strong>du</strong> des consultations<br />

postopératoires (les complications post opératoires et notamment les complications <strong>facial</strong>es<br />

immédiates et à distance). <strong>Les</strong> dossiers ayant des éléments significatifs manquants ont été<br />

exclus de l’étude.<br />

Cette étude fait suite au travail de thèse de médecine de Gail<strong>la</strong>rd C. (2002) sur les<br />

dysfonctions <strong>facial</strong>es après 203 parotidectomies conservatrices effectuées avant 2001 sans<br />

monitorage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> (67).<br />

2. La popu<strong>la</strong>tion étudiée<br />

347 Parotidectomies ont été effectués à l’hôpital Tenon entre 2001 et 2009.<br />

21 cas ont été éliminés car les dossiers médicaux correspondants étaient indisponibles ou ne<br />

comportaient pas les informations nécessaires. Le nombre de cas exploitables était de 326.<br />

29 cas ont été exclus de notre étude:<br />

- 20 patients opérés d’une parotidectomie partielle sans dissection <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> pour des<br />

tumeurs <strong>du</strong> pôle inférieur de <strong>la</strong> parotide sous <strong>la</strong> ligne tracée entre <strong>la</strong> mastoïde et l’angle de<br />

<strong>la</strong> mandibule. Aucun n’a eu de paralysie <strong>facial</strong>e post-opératoire.<br />

- 9 patients ayant une parésie <strong>facial</strong>e pré-opératoire <strong>dans</strong> le cadre de tumeurs malignes de <strong>la</strong><br />

parotide, et <strong>dans</strong> un cas de schwannome <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> intra parotidien.<br />

40


Critères d’étude:<br />

Nous avons retenu 297 parotidectomies sur les critères suivants :<br />

- Ensemble des patients ayant été opérés d’une parotidectomie avec dissection <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong><br />

sous monitorage permanent <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> de janvier 2001 à décembre 2009 à l’hôpital Tenon.<br />

- Patients ayant une fonction <strong>facial</strong>e pré opératoire normale et ayant bénéficié d’une<br />

évaluation clinique post opératoire immédiate, à 1 mois et à 6 mois <strong>du</strong> geste chirurgical.<br />

3. La technique chirurgicale<br />

La parotidectomie est réalisée après repérage systématique <strong>du</strong> tronc <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> à son<br />

émergence au niveau <strong>du</strong> trou stylo-mastoïdien sous monitorage permanent <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong><br />

(Neurosign 400, Inomed Company, Teningen, Germany). La neurostimu<strong>la</strong>tion est utilisée<br />

pour localiser le tronc <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> <strong>dans</strong> certains cas difficiles, en fin d’intervention pour<br />

vérifier que le <strong>nerf</strong> est stimu<strong>la</strong>ble et <strong>dans</strong> les reprises pour identifier le tronc puis les branches<br />

au milieu de <strong>la</strong> fibrose.<br />

La dissection est faite d’arrière en avant <strong>du</strong> tronc puis des branches <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> au ras de <strong>la</strong><br />

gaine nerveuse. L’hémostase est faite à <strong>la</strong> pince bipo<strong>la</strong>ire à distance des branches nerveuses,<br />

essentiellement lors de <strong>la</strong> phase d’abord, puis en privilégiant le plus possible les ligatures<br />

vascu<strong>la</strong>ires et <strong>la</strong> compression digitale lors de <strong>la</strong> dissection et l’exérèse.<br />

L’objectif était d’effectuer une exérèse complète de <strong>la</strong> tumeur en respectant <strong>la</strong> capsule<br />

tumorale. La tumeur est retirée avec un manchon de tissu parotidien sain.<br />

La pièce opératoire est systématiquement adressée en examen histologique extemporané.<br />

La fermeture est faite en 2 p<strong>la</strong>ns, systématiquement sur un drain de Redon aspiratif. Un<br />

pansement compressif est mis en p<strong>la</strong>ce pour 24 heures.<br />

En cas de tumeur <strong>du</strong> lobe <strong>la</strong>téral de <strong>la</strong> parotide, une parotidectomie superficielle est effectuée<br />

emportant le lobe superficiel afin de rester à distance de <strong>la</strong> capsule tumorale. Nous n’avons<br />

pas précisé <strong>dans</strong> nos compte ren<strong>du</strong>s l’extension de <strong>la</strong> parotidectomie exo<strong>facial</strong>e effectuée ou<br />

en tous cas pas distingué des parotidectomies exo<strong>facial</strong>es exhaustives ou partielles.<br />

En cas de malignité ou d’adénome pléomorphe à l’examen extemporané, un complément<br />

d’exérèse <strong>du</strong> lobe profond est fait, plus ou moins é<strong>la</strong>rgi, soit en regard de <strong>la</strong> tumeur, soit en<br />

41


éséquant le tissu profond pré et post carotidien séparément. Nous ne cherchons plus <strong>dans</strong> ces<br />

cas à faire une exérèse en monobloc <strong>du</strong> parenchyme profond.<br />

Pour les tumeurs <strong>du</strong> lobe profond, une parotidectomie superficielle et profonde en bloc est<br />

effectuée <strong>dans</strong> <strong>la</strong> mesure <strong>du</strong> possible. Une exérèse complémentaire <strong>du</strong> lobe profond est<br />

effectuée si l’examen extemporané retrouve une tumeur maligne ou de l’adénome<br />

pléomorphe.<br />

Dans certains cas de tumeur maligne de haut grade et/ou avec adénopathies cervicales<br />

cliniques ou radiologiques, un évidement cervical homo<strong>la</strong>téral des zones IIA, IIB, III et IV est<br />

associé au geste.<br />

<strong>Les</strong> différents gestes effectués sont réparties en 3 groupes:<br />

- Parotidectomie exo<strong>facial</strong>e en cas de résection exhaustive ou partielle <strong>du</strong> lobe <strong>la</strong>téral de <strong>la</strong><br />

parotide.<br />

- Parotidectomie superficielle et profonde en cas d’exérèse éten<strong>du</strong>e au lobe médiale de <strong>la</strong><br />

parotide.<br />

- reprise de parotidectomie pour récidive d’adénome pléomorphe avec dissection <strong>du</strong> <strong>nerf</strong><br />

<strong>facial</strong>.<br />

<strong>Les</strong> parotidectomies po<strong>la</strong>ires inférieures (exérèse tumorale au niveau <strong>du</strong> pôle inférieure de <strong>la</strong><br />

parotide sans dissection <strong>du</strong> tronc <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>) sont exclues de l’étude.<br />

4. <strong>Les</strong> variables étudiées<br />

L’ensemble des variables étudiées sont qualitatives :<br />

- Age et sexe des patients ; les âges sont regroupés en 4 catégories : inférieur à 35 ans, entre<br />

35 et 55 ans, entre 55 et 75 ans et supérieur à 75 ans.<br />

- Le rapport de <strong>la</strong> tumeur <strong>parotidienne</strong> avec le <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>, noté prospectivement en :<br />

adhérence, contact étroit ou absence de contact.<br />

- <strong>Les</strong> résultats histologiques selon <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification de l’OMS 2005.<br />

42


- Taille de <strong>la</strong> tumeur répartie en 3 groupes : tumeur < 2 cm, tumeur entre 2 et 5 cm et<br />

tumeur > 5 cm.<br />

- La localisation de <strong>la</strong> tumeur au niveau de <strong>la</strong> région <strong>parotidienne</strong> : superficielle antérieur,<br />

inférieur, en regard de <strong>la</strong> bifurcation, supérieure, lobe profond ou tumeur à cheval entre<br />

lobes profond et superficiel.<br />

- Le geste chirurgical : parotidectomie exo<strong>facial</strong>e, parotidectomie exo<strong>facial</strong>e et profonde,<br />

reprise de parotidectomie avec dissection <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>, parotidectomie po<strong>la</strong>ire inférieure<br />

sans repérage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>.<br />

- Geste chirurgical associé : évidement cervical homo<strong>la</strong>téral.<br />

- Sacrifice <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> ou d'une branche en per-opératoire.<br />

- La fonction <strong>facial</strong>e (voir en bas).<br />

- <strong>Les</strong> complications post opératoires précoces : Hématome post opératoire, épanchement<br />

séro-salivaire.<br />

5. La fonction <strong>facial</strong>e<br />

La fonction <strong>facial</strong>e est évaluée par l’opérateur <strong>dans</strong> les jours qui suivent le geste chirurgical<br />

avant <strong>la</strong> sortie de l’hôpital, à <strong>la</strong> première consultation de contrôle post opératoire entre 1 et 2<br />

mois, et à <strong>la</strong> deuxième consultation à 6 mois post opératoire. Dans cette étude rétrospective,<br />

nous n’avons pas recouru à une évaluation de <strong>la</strong> fonction <strong>facial</strong>e par un autre observateur que<br />

l’opérateur, ce qui évidemment constitue un biais.<br />

La dysfonction était annotée comme parésie en cas de moindre atteinte objective, et comme<br />

paralysie en cas d’absence d’activité <strong>facial</strong>e <strong>dans</strong> un territoire donné.<br />

<strong>Les</strong> territoires d’innervation <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> étaient réparties en 4 zones en fonction des 4<br />

principales branches <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>: frontale, zygomatique, buccale et mandibu<strong>la</strong>ire.<br />

Le sacrifice per opératoire <strong>du</strong> tronc ou de branches <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> est rapporté.<br />

Ce système de c<strong>la</strong>ssification de l’atteinte <strong>facial</strong>e post parotidectomie a déjà été utilisée <strong>dans</strong><br />

plusieurs rapports (61,68,69) et nous a semblé plus adapté que <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification de House-<br />

43


Brackmann (70) pour évaluer <strong>la</strong> fonction <strong>facial</strong>e après parotidectomies notamment en fonction<br />

des branches <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>.<br />

6. L’analyse statistique<br />

La collecte des données a été réalisée de façon rétrospective à partir des dossiers médicaux<br />

des patients étudiés (les comptes ren<strong>du</strong> opératoire, les comptes ren<strong>du</strong> des consultations<br />

postopératoires, les cahiers d’observation, les comptes ren<strong>du</strong> d’anatomo-pathologie).<br />

L’ensemble des data a été consigné sur une base de données anonymisée sur Excel et les<br />

analyses statistiques ont été réalisées à l’aide <strong>du</strong> logiciel Statview.<br />

L’étude de <strong>la</strong> significativité statistique des résultats a été calculée par le test statistique <strong>du</strong><br />

Chi-2 qui a été appliqué pour comparer les variables qualitatives.<br />

Pour l’ensemble des hypothèses testées, un p inférieur ou égal à 0,05 était considéré comme<br />

statistiquement significatif. <strong>Les</strong> données ont été décrites par des pourcentages ou des<br />

moyennes associées à <strong>la</strong> déviation standard, <strong>la</strong> médiane et les valeurs extrêmes [minimum ;<br />

maximum]. Lorsque le nombre d'indivi<strong>du</strong>s par case est inférieur à 5, <strong>la</strong> correction de Yates est<br />

appliquée.<br />

44


Résultats<br />

1. La popu<strong>la</strong>tion<br />

294 patients ont été opérés de 297 parotidectomies avec dissection <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> sous<br />

monitoring permanent <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> entre janvier 2001 et décembre 2009 et ont été pris en compte<br />

<strong>dans</strong> notre étude.<br />

La popu<strong>la</strong>tion était composée de 146 hommes et 148 femmes. La moyenne d’âge était de 53<br />

± 17 ans [extrêmes : 19-93 ans]. On comptait 150 parotidectomies droites et 147<br />

parotidectomies gauches.<br />

Parmi les 294 patients, une patiente a eu une parotidectomie bi<strong>la</strong>térale et deux ont été opérés à<br />

deux reprises <strong>dans</strong> notre service (une récidive d’adénome pléomorphe et une récidive de<br />

carcinome mucoépidermoïde de haut grade).<br />

On comptait 279 parotidectomies de première intention (278 patients) et 18 reprises de<br />

parotidectomies (18 patients).<br />

Dans une grande majorité des cas, un bi<strong>la</strong>n pré-thérapeutique incluant une imagerie par<br />

résonance magnétique et une cytoponction à l’aiguille fine a été effectué afin de distinguer les<br />

tumeurs malignes et bénignes ainsi que certains types histologiques.<br />

2. <strong>Les</strong> pathologies<br />

La répartition des diagnostics histologiques retrouvés selon <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification de l’OMS (30) est<br />

<strong>la</strong> suivante (n=297):<br />

Tumeurs bénignes<br />

Adénome pléomorphe<br />

Tumeur de whartin<br />

Adénome à cellules basales<br />

Cystadénome<br />

Oncocytome<br />

Myoépithéliome<br />

Kyste épithélial bénin<br />

Lipome<br />

239<br />

157<br />

44<br />

8<br />

2<br />

2<br />

2<br />

7<br />

3<br />

45


Oncocytose diffuse<br />

Parotidite lithiasique<br />

Sia<strong>la</strong>dénite<br />

Lymphadénite<br />

Sarcoïdose<br />

Adénome canalicu<strong>la</strong>ire<br />

Lymphangiome kystique<br />

Schwannome <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong><br />

Tumeurs malignes primitives<br />

Carcinome mucoépidermoïde<br />

Carcinome à cellules acineuses<br />

Carcinome adénoïde kystique<br />

Adénocarcinome SAI<br />

Carcinome ex-adénome pléomorphe<br />

Lymphome<br />

Carcinome cana<strong>la</strong>ire<br />

Carcinome épidermoïde<br />

Carcinome myoépithélial<br />

Carcinosarcome<br />

Cystadénocarcinome<br />

Tumeurs malignes secondaires<br />

Mé<strong>la</strong>nome secondaire<br />

Carcinome épidermoïde secondaire<br />

Carcinome spinocellu<strong>la</strong>ire métastatique<br />

Carcinome de Merkel secondaire<br />

Leiyomyosarcome secondaire<br />

2<br />

2<br />

3<br />

3<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

35<br />

8<br />

7<br />

5<br />

4<br />

3<br />

3<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

23<br />

12<br />

2<br />

7<br />

1<br />

1<br />

46


3. Le geste chirurgical<br />

Sur 294 patients opérés (297 gestes chirurgicales), on comptait 166 parotidectomies<br />

exo<strong>facial</strong>es et 113 parotidectomies exo<strong>facial</strong>es et profondes (« subtotales »), ainsi que 18<br />

reprises de parotidectomies dont 16 pour récidive d’adénome pléomorphe, une reprise pour<br />

récidive précoce de carcinome mucoépidermoïde de haut grade, et une reprise pour kyste<br />

épithéliale récidivant.<br />

L’ensemble des parotidectomies a été effectué sous monitorage permanent <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> et<br />

une neurostimu<strong>la</strong>tion croissante débuté à 0,05-0,1 mA est faite systématiquement en fin de<br />

dissection pour vérifier l’intégrité <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> et de chaque branche. <strong>Les</strong> données<br />

quantitatives re<strong>la</strong>tives au monitorage et à <strong>la</strong> neurostimu<strong>la</strong>tion n’ont pas été analysées <strong>dans</strong> ce<br />

travail.<br />

On comptait 9 différents opérateurs, 4 opérateurs très expérimentés ont effectués 89,8 % des<br />

interventions dont plus de 65 % effectuées par le Pr Lacau St Guily.<br />

Des recoupes parenchymateuses systématiques <strong>du</strong> lobe profond ont été effectuées en cas<br />

d’adénome pléomorphe, en complément de l’exérèse <strong>la</strong>rgement extra capsu<strong>la</strong>ire emportant <strong>la</strong><br />

tumeur avec un manchon tissu<strong>la</strong>ire péri tumoral sain.<br />

En cas de tumeur bénigne autre que l’adénome pléomorphe à l’examen extemporané, on se<br />

contentait de l’exérèse extra capsu<strong>la</strong>ire <strong>la</strong>rge emportant <strong>la</strong> tumeur avec un manchon tissu<strong>la</strong>ire<br />

péri tumoral sain.<br />

Dans 11 cas un sacrifice <strong>du</strong> tronc ou d’une branche <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> a été effectué de nécessité.<br />

4 cas de sacrifice de <strong>la</strong> branche temporo-<strong>facial</strong>e, 4 cas de sacrifice de l’ensemble <strong>du</strong> <strong>nerf</strong><br />

<strong>facial</strong>, 2 cas de sacrifice de <strong>la</strong> branche marginale de <strong>la</strong> mandibule et un cas de sacrifice de <strong>la</strong><br />

branche cervico-<strong>facial</strong>e.<br />

Dans 10 cas sur 11, il s’agissait d’une tumeur maligne ou le sacrifice nerveux était<br />

indispensable à l’exérèse carcinologique de <strong>la</strong> tumeur et <strong>dans</strong> un cas un schwannome <strong>du</strong> <strong>nerf</strong><br />

<strong>facial</strong> intra parotidien.<br />

Dans les suites opératoires, on notait 11 cas (3,8 %) ou une reprise chirurgicale a été<br />

nécessaire au bloc opératoire pour hématome post opératoire survenue entre <strong>la</strong> première heure<br />

47


et le troisième jour post opératoire. <strong>Les</strong> hématomes limités ne nécessitant pas de reprise<br />

chirurgicale n’ont pas été pris en compte.<br />

38 patients (12,9 %) ont présenté en post-opératoire un épanchement séro-salivaire ayant<br />

nécessité plusieurs ponctions évacuatrices (2 à 3 ponctions en moyenne). Dans 27 cas (71 %)<br />

l’épanchement était survenu après une parotidectomie superficielle et <strong>dans</strong> 11 cas après une<br />

parotidectomie subtotale.<br />

<strong>Les</strong> autres complications de <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> <strong>parotidienne</strong> (le syndrome de Frey, l’anesthésie <strong>du</strong><br />

lobe de l’oreille, les anomalies de <strong>la</strong> cicatrisation, les séquelles esthétiques et le taux de<br />

récidive) n’ont pas été étudiées ici, notamment en l’absence de saisie prospective des<br />

marqueurs adéquats.<br />

4. La Fonction <strong>facial</strong>e<br />

L’analyse de <strong>la</strong> fonction <strong>facial</strong>e est faite après exclusion des 11 parotidectomies au cours<br />

desquelles un sacrifice de nécessité <strong>du</strong> tronc ou des branches <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> a été effectué.<br />

L’atteinte <strong>facial</strong>e <strong>dans</strong> ces cas était prévisible en per opératoire.<br />

Fréquence des dysfonctions <strong>facial</strong>es (n=286)<br />

Sur l’ensemble des 286 parotidectomies conservatrices, on notait une dysfonction <strong>facial</strong>e post<br />

opératoire immédiates <strong>dans</strong> 29,3 % des cas (84 sur 286).<br />

2,1 % de paralysies (6/286) : 4 paralysies sur un territoire et 2 paralysies sur plusieurs<br />

territoires.<br />

27,2 % de parésies (78/286) : 40 sur un territoire (13,9 %) et 38 sur plusieurs territoires (13,3<br />

%).<br />

A un mois, une dysfonction <strong>facial</strong>e persistait <strong>dans</strong> 26,2 % des cas (75/286). Il s’agissait de<br />

parésie <strong>facial</strong>e <strong>dans</strong> 25,5 % (73/286) des cas avec une atteinte d’un territoire <strong>dans</strong> 36 cas (12,6<br />

%) et de plusieurs territoires <strong>dans</strong> 37 cas (12,9 %), et de paralysie <strong>dans</strong> 0,6 % des cas (2/286),<br />

un cas d’atteinte d’un territoire et un autre de plusieurs territoires.<br />

A 6 mois, on notait 0 cas de paralysie et 5 cas de parésie <strong>facial</strong>e (1,7 %) : 3 <strong>atteintes</strong> sur un<br />

territoire (<strong>la</strong> branche mandibu<strong>la</strong>ire <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> <strong>dans</strong> l’ensemble des cas) et 2 sur plusieurs<br />

territoires.<br />

48


Dans les 11 cas analysé séparément, on objectivait une paralysie définitive secondaire au<br />

sacrifice <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> ou l’une de ses branches : 2 sur un territoire (rameau mentonnier <strong>du</strong><br />

<strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>) et neuf sur plusieurs territoires (4 sacrifice <strong>du</strong> tronc <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>, 1 sacrifice de <strong>la</strong><br />

branche cervico-<strong>facial</strong>e, 4 sacrifice de <strong>la</strong> branche temporo-<strong>facial</strong>e).<br />

Tableau 7: La fonction <strong>facial</strong>e post opératoire à M0, M1 et M6.<br />

Territoires des dysfonctions <strong>facial</strong>es<br />

La dysfonction <strong>facial</strong>e en post opératoire immédiat était une parésie d’un seul territoire <strong>dans</strong><br />

13,9 % des cas (40/286). Elle prédominait <strong>dans</strong> le territoire de <strong>la</strong> branche marginale<br />

mandibu<strong>la</strong>ire <strong>dans</strong> 72,5 % des cas (29/40).<br />

<strong>Les</strong> rameaux frontal et mentonnier ont très peu d’anastomoses et sont donc peu susceptibles<br />

d’une récupération spontanée. Le rameau frontal a un très court trajet intra g<strong>la</strong>n<strong>du</strong><strong>la</strong>ire et<br />

quitte <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde parotide très rapidement, il est peu disséqué pendant <strong>la</strong> parotidectomie ce qui<br />

explique le faible taux d’atteinte de cette branche. Le rameau mentonnier par son long trajet<br />

intra parotidien et par l’absence d’anastomoses est le plus à risque pendant <strong>la</strong> parotidectomie<br />

(71).<br />

49


Tableau 7: branche <strong>facial</strong>e atteinte en cas de parésie d’un territoire à M0<br />

Dysfonctions <strong>facial</strong>es en fonction de <strong>la</strong> nature bénigne ou maligne<br />

<strong>Les</strong> tumeurs <strong>parotidienne</strong>s malignes n’étaient pas à risque plus élevés de dysfonction <strong>facial</strong>e<br />

après exclusion des sacrifices nerveux per opératoire à but carcinologique (Test <strong>du</strong> Chi-deux<br />

non significatif, p=0.2373).<br />

Tableau 8 : dysfonctions <strong>facial</strong>es à M0 en fonction de l’histologie.<br />

50


Dysfonctions <strong>facial</strong>es en fonction <strong>du</strong> type de parotidectomie<br />

On retrouve en post opératoire immédiat 51,4 % de dysfonctions <strong>facial</strong>es après parotidectomie<br />

subtotale et 14,1 % après parotidectomie exo<strong>facial</strong>e et 37,5 % après <strong>chirurgie</strong> de reprise.<br />

L’incidence des dysfonctions <strong>facial</strong>es après parotidectomie subtotale était 3,6 fois plus élevée<br />

qu’après parotidectomie exo<strong>facial</strong>e (test <strong>du</strong> chi-2 significatif, p


Tableau 10 : Dysfonctions <strong>facial</strong>es à M0 en fonction <strong>du</strong> rapport de <strong>la</strong> tumeur au <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>.<br />

La localisation profonde de <strong>la</strong> tumeur était significativement à risque d’atteinte <strong>facial</strong>e (test <strong>du</strong><br />

Chi2 significatif, p=0,02), en raison de <strong>la</strong> nécessité d’effectuer une parotidectomie profonde et<br />

donc de dissection nerveuse prolongée. De même, <strong>la</strong> localisation multiple de <strong>la</strong> tumeur<br />

correspondante au récidive multifocale d’adénome pléomorphe était un risque d’atteinte<br />

<strong>facial</strong>e (test <strong>du</strong> Chi2 sinificatif, p=0,05).<br />

Tableau 11 : Dysfonctions <strong>facial</strong>es à M0 en fonction <strong>du</strong> siège de <strong>la</strong> tumeur.<br />

52


Dysfonctions <strong>facial</strong>es en fonction de <strong>la</strong> taille de <strong>la</strong> tumeur<br />

On comptait 24 % de dysfonctions <strong>facial</strong>es en post opératoire immédiats <strong>dans</strong> le groupe des<br />

tumeurs de taille inférieure à 2 cm (n=125), 30,4 % <strong>dans</strong> le groupe des tumeurs de taille<br />

comprise entre 2 et 5 cm (n=139) et 44,4 % <strong>dans</strong> les tumeurs supérieur à 5 cm (n=22).<br />

La taille de <strong>la</strong> tumeur parotide n’était pas un facteur de risque significatif de dysfonction<br />

<strong>facial</strong>e ( test <strong>du</strong> Chi2 non significatif, p=0,178).<br />

Dysfonctions <strong>facial</strong>es en fonction de l’âge<br />

L’âge des patients n’a pas été corrélé au risque d’atteinte <strong>facial</strong>e après parotidectomie.<br />

( test <strong>du</strong> Chi2 non significatif, p=0,09).<br />

Tableau 12 : Dysfonctions <strong>facial</strong>es à M0 en fonction de l’âge<br />

53


Discussion<br />

La dysfonction <strong>facial</strong>e après parotidectomie est <strong>la</strong> complication post opératoire <strong>la</strong> plus<br />

redoutée <strong>du</strong> patient et <strong>du</strong> <strong>chirurgie</strong>n. Dans certains cas de tumeurs <strong>parotidienne</strong>s malignes, <strong>la</strong><br />

paralysie <strong>facial</strong>e est prévisible à cause <strong>du</strong> sacrifice <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> ou d’une de ses branches à<br />

visée carcinologique notamment en cas d’atteinte <strong>facial</strong>e pré opératoire. Dans <strong>la</strong> majorité des<br />

cas, <strong>la</strong> dysfonction <strong>facial</strong>e est incomplète et souvent partielle, et récupère <strong>dans</strong> l’ensemble des<br />

cas <strong>dans</strong> les mois qui suivent le geste chirurgical. <strong>Les</strong> <strong>atteintes</strong> <strong>facial</strong>es sont associées à une<br />

morbidité significative et une modification esthétique apparente qui altèrent <strong>la</strong> qualité de vie<br />

de tous les jours.<br />

1. <strong>Les</strong> étiologies et le traitement chirurgical<br />

La répartition des diagnostics histologiques des tumeurs de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde parotide <strong>dans</strong> notre série<br />

est comparable aux rapports épidémiologiques de <strong>la</strong> littérature sur les tumeurs de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde<br />

parotide (1,16,72). On trouvait 80 % des tumeurs <strong>parotidienne</strong>s bénignes dont 94 % de<br />

tumeurs bénignes primitives de <strong>la</strong> parotide, les autres étiologies étaient: adénopathie intra-<br />

<strong>parotidienne</strong>, schwannome <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>, lymphangiome kystique, lipome. La prédominance<br />

de l’adénome pléomorphe (65 %, n=153) et de <strong>la</strong> tumeur de Whartin (18%, n=44) est<br />

concordante avec <strong>la</strong> littérature (72). <strong>Les</strong> tumeurs malignes représentaient 20 % des cas dont 60<br />

% de tumeurs malignes primitives (n=35) et 40 % de tumeurs secondaires (n=23). Le<br />

carcinome mucoépidermoïde tout grade confon<strong>du</strong> était <strong>la</strong> tumeur maligne primitive <strong>la</strong> plus<br />

fréquente (23 %, n=8) (73).<br />

Concernant le traitement chirurgical des tumeurs bénignes, <strong>la</strong> procé<strong>du</strong>re minimale a été <strong>la</strong><br />

parotidectomie exo<strong>facial</strong>e emportant l’ensemble ou une partie <strong>du</strong> lobe parotidien superficiel.<br />

La parotidectomie superficielle complète est l’attitude thérapeutique communément adoptée<br />

à travers le monde, elle est considérée jusqu'à présent comme le gold standard <strong>dans</strong> <strong>la</strong> prise<br />

en charge des tumeurs <strong>du</strong> lobe superficiel. En cas tumeurs malignes ou de tumeurs <strong>du</strong> lobe<br />

profond de <strong>la</strong> parotide, le geste était une parotidectomie subtotale. Dans les tumeurs <strong>du</strong> lobe<br />

profond, l’exérèse en monobloc des lobes superficiel et profond nous paraît une technique<br />

utile pour faciliter <strong>la</strong> manipu<strong>la</strong>tion et <strong>la</strong> dissection des branches nerveuses et <strong>du</strong> lobe profond.<br />

Dans les tumeurs <strong>du</strong> lobe superficiel, tumeurs malignes ou adénome pléomorphe, nous<br />

effectuons un complément de résection <strong>du</strong> lobe profond sans chercher à effectuer <strong>la</strong> résection<br />

de celui-ci en monobloc. Cette démarche de recoupes parenchymateuses complémentaires<br />

54


effectuées au niveau <strong>du</strong> lobe profond, peut être discutable, en tous cas sur un mode<br />

systématique (cf. <strong>Les</strong> parotidectomies moins invasives).<br />

Dans 3,8 % des cas, une reprise chirurgicale a été nécessaire au bloc opératoire pour<br />

hématome post opératoire survenu avant le 3ème jour post opératoire. La parotidectomie est<br />

l’intervention chirurgicale <strong>la</strong> plus à risque d’hémorragies post opératoires (74) . Matory et al<br />

rapportent 1,7 % d’hémorragies post opératoires contre 1,6 % après thyroïdectomie et 1,1 %<br />

après évidement. Henri Laccourreye et al rapportent 6,1% d’hématomes post-opératoires sur<br />

une série de 229 patients présentant un adénome pléomorphe (75).<br />

12,9 % des patients ont présenté en post-opératoire un épanchement séro-salivaire. Dans <strong>la</strong><br />

littérature, <strong>la</strong> plupart des auteurs n’en observent aucune ou très peu après parotidectomie<br />

totale. Cette complication survient généralement après parotidectomie partielle, ce qui est<br />

confirmé par nos résultats. Sa prise en charge a nécessité des ponctions évacuatrices répétées<br />

mais n’a jamais constitué un problème grave.<br />

2. <strong>Les</strong> <strong>atteintes</strong> <strong>facial</strong>es<br />

L’incidence des dysfonctions <strong>facial</strong>es transitoires après parotidectomie totale ou superficielle<br />

varie de 18 % à plus de 65 % <strong>dans</strong> <strong>la</strong> littérature et le taux de dysfonctionnement permanent<br />

reste inférieur à 5 % (55,75,69,76-79). L’incidence des <strong>atteintes</strong> <strong>facial</strong>es <strong>dans</strong> notre étude est<br />

comparable aux données de <strong>la</strong> littérature, le taux global d’atteinte <strong>facial</strong>e en post-opératoire<br />

immédiat étant de 29,3 %. A 6 mois, ce taux était tombé à 1,7% de parésie <strong>facial</strong>e sur un ou<br />

plusieurs territoires. Par contre, le taux de dysfonction <strong>facial</strong>e définitive n’a pas été établi <strong>dans</strong><br />

notre étude compte tenu <strong>du</strong> recueil des données post-opératoires limité à six mois.<br />

<strong>Les</strong> <strong>atteintes</strong> <strong>facial</strong>es post parotidectomie récupèrent généralement <strong>dans</strong> les mois qui suivent<br />

l’intervention <strong>dans</strong> une grande majorité des cas. Laccourreye H et al. (80) ont noté que le dé<strong>la</strong>i<br />

de récupération d’une paralysie <strong>facial</strong>e post-opératoire est d’autant plus long que l’âge <strong>du</strong><br />

patient est élevé. La paralysie <strong>facial</strong>e transitoire récupère <strong>dans</strong> 50 à 60 % des cas au cours des<br />

six premiers mois et <strong>dans</strong> le reste des cas entre le 6ème et le 18ème mois post-opératoire.<br />

Dans notre série, <strong>la</strong> récupération a été complète <strong>dans</strong> les six premiers mois <strong>dans</strong> <strong>la</strong> quasi<br />

totalité des cas. Le temps de récupération en fonction de l’âge <strong>du</strong> patient n’a pas été analysé.<br />

55


Plusieurs facteurs favorisants <strong>la</strong> survenue d’une dysfonction <strong>facial</strong>e après parotidectomie ont<br />

été rapportés <strong>dans</strong> <strong>la</strong> littérature: l’âge (61), l’éten<strong>du</strong>e de <strong>la</strong> parotidectomie (44), <strong>la</strong> pathologie<br />

bénigne versus maligne (81), le temps opératoire (55), <strong>la</strong> taille de <strong>la</strong> tumeur (55), <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong><br />

de reprise (82), l’inf<strong>la</strong>mmation locale (69) et <strong>la</strong> longueur totale <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> disséqué (71).<br />

Dans notre étude, l’éten<strong>du</strong>e de <strong>la</strong> parotidectomie, le contact étroit entre le <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> et <strong>la</strong><br />

tumeur, <strong>la</strong> localisation profonde de <strong>la</strong> tumeur et <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> de reprise sont associées de façon<br />

significative au risque de dysfonction <strong>facial</strong>e post-opératoire. Ceci suggère que l’éten<strong>du</strong>e et <strong>la</strong><br />

difficulté de <strong>la</strong> dissection nerveuse au cours de l’intervention est le facteur favorisant essentiel<br />

des <strong>atteintes</strong> <strong>facial</strong>es.<br />

<strong>Les</strong> reprises chirurgicales, notamment pour récidive d’un adénome pléomorphe, sont à<br />

l’origine d’un taux élevé de paralysies <strong>facial</strong>es post-opératoires surtout en cas de reprise de<br />

dissection <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> (83,81). On compte <strong>dans</strong> notre série 37,4 % d’<strong>atteintes</strong> <strong>facial</strong>es après<br />

<strong>chirurgie</strong> de reprise. Dans une série de 51 patients opérés d’une récidive d’adénome<br />

pléomorphe, G<strong>la</strong>s et al. (84) précisent que <strong>la</strong> paralysie <strong>facial</strong>e est plus grave et plus fréquente<br />

chez les patients ayant des antécédents de parotidectomie avec dissection <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> (30 %<br />

de paralysies <strong>facial</strong>es postopératoires) que chez les patients n’ayant pas d’antécédents de<br />

dissection <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> (10 %). Wittekindt et al. (85) ont noté un taux de 25 % d’atteinte<br />

définitive <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> en post-opératoire <strong>dans</strong> une série de 132 patients opérés de récidive<br />

d’adénome pléomorphe.<br />

La taille de <strong>la</strong> tumeur de plus de 3 centimètres et <strong>la</strong> <strong>du</strong>rée de l’intervention sont considérées<br />

par Dulguerov et al. (55) comme les principaux autres facteurs de risque de survenue d’une<br />

paralysie <strong>facial</strong>e. Pour Mra (86), l’âge <strong>du</strong> patient au delà de 40 ans est corrélé avec une plus<br />

grande fréquence de survenue d’une paralysie <strong>facial</strong>e, de même pour Terrell (61), l’âge est<br />

significativement et indépendamment lié au risque d’atteinte <strong>facial</strong>e en analyse multivariée.<br />

On ne retrouve pas de lien significatif entre l’âge, <strong>la</strong> taille de <strong>la</strong> tumeur et <strong>la</strong> survenue de<br />

dysfonction <strong>facial</strong>e post-opératoire <strong>dans</strong> notre série. De même, pour Laccourreye H et al. (75)<br />

ni l’âge, ni le sexe, <strong>la</strong> taille de <strong>la</strong> tumeur n’influent au p<strong>la</strong>n statistique sur le risque de<br />

survenue d’une paralysie <strong>facial</strong>e périphérique définitive après parotidectomie totale pour<br />

adénome pléomorphe.<br />

L’analyse <strong>du</strong> risque d’atteinte <strong>facial</strong>e en fonction de l’histologie bénigne ou maligne de <strong>la</strong><br />

tumeur ne montre pas de risque augmenté de dysfonction <strong>facial</strong>e en cas de malignité, ce<br />

56


ésultat est sujet à un biais puisque l’ensemble des parotidectomies avec sacrifice de nécessité<br />

<strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> ont été exclu <strong>dans</strong> l’analyse ainsi que les parotidectomies avec atteinte <strong>facial</strong>e<br />

pré-opératoire. Ce<strong>la</strong> signifie qu’en l’absence d’envahissement <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> par <strong>la</strong> tumeur, il est<br />

possible de le préserver et que cette situation est <strong>la</strong> plus fréquente en cas de cancers<br />

parotidiens.<br />

Dans un rapport sur le traitement des adénomes pléomorphes, Witt (44) a mis en évidence que<br />

lorsqu’une parotidectomie totale est pratiquée, le nombre d’<strong>atteintes</strong> <strong>facial</strong>es temporaires et<br />

définitives est plus élevé que lorsqu’une parotidectomie exo<strong>facial</strong>e est pratiquée. L’incidence<br />

des paralysies <strong>facial</strong>es transitoires est 2,3 fois plus élevée au cours des parotidectomies totales<br />

(60 %) qu’au cours des parotidectomies exo<strong>facial</strong>es (26 %). <strong>Les</strong> paralysies <strong>facial</strong>es définitives<br />

sont plus fréquentes au cours des parotidectomies totales (4 %) qu’après une parotidectomie<br />

exo<strong>facial</strong>e (1,9 %). Cette différence d’incidence de l’atteinte <strong>facial</strong>e en fonction de l’éten<strong>du</strong>e<br />

de <strong>la</strong> parotidectomie est retrouvée de façon significative <strong>dans</strong> notre étude. L’éten<strong>du</strong>e <strong>du</strong> geste<br />

chirurgical nous paraît être le facteur principal de <strong>la</strong> survenue de dysfonction <strong>facial</strong>e, ce qui<br />

nous amène à discuter de l’intérêt des techniques de parotidectomie moins invasive.<br />

3. <strong>Les</strong> parotidectomies moins invasives<br />

Le choix de <strong>la</strong> technique chirurgicale adéquate <strong>dans</strong> le traitement des tumeurs bénignes est<br />

crucial pour <strong>la</strong> préservation de <strong>la</strong> fonction <strong>facial</strong>e (44,87). Dans <strong>la</strong> prise en charge des tumeurs<br />

malignes de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde parotide, c’est <strong>la</strong> résection carcinologique complète qui compte mais <strong>la</strong><br />

préservation <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> quand elle est possible, permet le maintien d’une meilleure qualité<br />

de vie.<br />

L’évolution vers des techniques de parotidectomies moins invasives <strong>dans</strong> le traitement des<br />

tumeurs bénignes de <strong>la</strong> parotide a permis de ré<strong>du</strong>ire <strong>la</strong> fréquence des <strong>atteintes</strong> <strong>facial</strong>es et des<br />

séquelles esthétiques post-opératoires, sans compromettre le contrôle tumorale et augmenter<br />

le risque de récidive (44,88). L’objectif de ces techniques est d’effectuer, après repérage <strong>du</strong><br />

tronc <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>, une résection tumorale complète à distance de <strong>la</strong> capsule sans résection<br />

exhaustive <strong>du</strong> parenchyme g<strong>la</strong>n<strong>du</strong><strong>la</strong>ire sain afin de diminuer le risque de traumatisme <strong>du</strong> <strong>nerf</strong><br />

<strong>facial</strong>.<br />

Dans le traitement de l’adénome pléomorphe, <strong>la</strong> question de l’éten<strong>du</strong>e de <strong>la</strong> résection<br />

<strong>parotidienne</strong> reste controversée puisque aucun consensus n’établit les marges à respecter pour<br />

éviter <strong>la</strong> récidive tumorale. Jusqu’à récemment, <strong>la</strong> parotidectomie superficielle était le<br />

57


traitement minimal possible de l’adénome pléomorphe, cependant l’évolution actuelle est vers<br />

<strong>la</strong> ré<strong>du</strong>ction de <strong>la</strong> résection <strong>du</strong> tissu g<strong>la</strong>n<strong>du</strong><strong>la</strong>ire péri-tumorale compte tenu de <strong>la</strong> diminution<br />

des complications post opératoires sans augmentation <strong>du</strong> risque de récidive tumorale (44,88).<br />

Ce<strong>la</strong> évidemment implique <strong>la</strong> présence de marges suffisantes et l’absence de reliquat ou<br />

d’effraction tumorale.<br />

La tumeur de Whartin pose le problème des lésions multifocales non déce<strong>la</strong>bles cliniquement<br />

qui sont présentes <strong>dans</strong> 50 % des pièces opératoires (89). Le taux de récidive global de <strong>la</strong><br />

tumeur de Whartin est de 2 à 5,5 % (90) vraisemb<strong>la</strong>blement à cause de cette multilocu<strong>la</strong>rité<br />

infraclinique. Cependant une seule étude <strong>dans</strong> <strong>la</strong> littérature montre l’absence de différence<br />

significative <strong>du</strong> taux de récidive <strong>du</strong> cystadénolymphome après énucléation et parotidectomie<br />

superficielle (91).<br />

Actuellement, de nombreux centres préconisent <strong>la</strong> parotidectomie superficielle partielle<br />

décrite par Iizuka et Ishikawa (92) <strong>dans</strong> le traitement des tumeurs bénignes superficielles de <strong>la</strong><br />

parotide plutôt que <strong>la</strong> parotidectomie superficielle. En effet même si le repérage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> et <strong>la</strong><br />

dissection <strong>du</strong> plexus <strong>facial</strong> est identique <strong>dans</strong> les 2 techniques, le risque de traumatisme<br />

nerveux est moindre <strong>dans</strong> <strong>la</strong> parotidectomie superficielle partielle puisque <strong>la</strong> dissection se<br />

concentre uniquement autour de <strong>la</strong> tumeur et des branches nerveuses adjacentes. Le taux de<br />

dysfonction <strong>facial</strong>e après parotidectomie superficielle partielle varie de 5 % à 18 % selon les<br />

rapports (93-95) ce qui reste <strong>la</strong>rgement inférieur au risque de <strong>la</strong> parotidectomie superficielle.<br />

Récemment Koch et al ont montré que l’incidence de l’ensemble des complications majeures<br />

et mineures de <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> <strong>parotidienne</strong> (dysfonction <strong>facial</strong>e, syndrome de Frey, problème<br />

cicatriciel, déficit <strong>du</strong> territoire <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> grand auricu<strong>la</strong>ire, collections salivaires, douleur,<br />

séquelles esthétiques) tend à diminuer avec <strong>la</strong> ré<strong>du</strong>ction de l’éten<strong>du</strong>e de <strong>la</strong> résection<br />

parenchymateuse, l’incidence des complications était plus faible après parotidectomie<br />

superficielle partielle qu’après parotidectomie superficielle ou parotidectomie totale (76).<br />

Le temps <strong>du</strong> geste chirurgical en cas de parotidectomie superficielle partielle est également<br />

inférieur à celui de <strong>la</strong> parotidectomie superficielle pour un taux de récidive tumorale et de<br />

complication comparable. Finalement, en cas de nécessité, une parotidectomie superficielle<br />

partielle peut être convertie en parotidectomie plus exhaustive en cas de lésion plus <strong>la</strong>rge que<br />

prévue ou à extension au lobe profond.<br />

58


Dans <strong>la</strong> majorité des parotidectomies, un temps de dissection au ras de <strong>la</strong> capsule tumorale<br />

peut être nécessaire notamment au niveau de l’interface <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>-tumeur en cas de contact<br />

étroit. Donovan et al ont décrit 50 % d’exposition tumorale incontournable liée à <strong>la</strong><br />

localisation tumorale par rapport au <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>. Il existe donc un taux incompressible<br />

d’exposition capsu<strong>la</strong>ire lors de <strong>la</strong> réalisation de parotidectomies avec repérage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>.<br />

Witt a rapporté que <strong>la</strong> dissection de l’adénome pléomorphe <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> con<strong>du</strong>isait à 25 %<br />

de marges positives à l’examen histologique quel que soit le geste effectué et <strong>la</strong> quantité de<br />

tissu parotidien sain reséqué probablement à cause des prolongements extra-capsu<strong>la</strong>ires et des<br />

zones d’absence focale de <strong>la</strong> capsule. La rupture capsu<strong>la</strong>ire est significativement liée au risque<br />

de récidive mais son pourcentage ne variait pas en fonction <strong>du</strong> geste (parotidectomie totale /<br />

parotidectomie superficielle partielle / dissection extra capsu<strong>la</strong>ire) à l’exception de<br />

l’énucléation (44).<br />

En partant <strong>du</strong> principe que cette dissection de l’interface <strong>nerf</strong>-tumeur ne varie pas en fonction<br />

de <strong>la</strong> technique chirurgicale, les parotidectomies moins invasives avec des marges d’exérèse<br />

ré<strong>du</strong>ites ne devraient théoriquement pas augmenter le taux de récidive. Dans sa méta-analyse,<br />

Witt retrouve un taux de récidive tumorale comparable après parotidectomie totale,<br />

superficielle, superficielle partielle et dissection extra capsu<strong>la</strong>ire.<br />

Figure 13 : La parotidectomie superficielle partielle. Christopher J. O’Brien (96).<br />

<strong>Les</strong> pointillés représentent les limites d’une parotidectomie superficielle partielle et montrent<br />

<strong>la</strong> zone d’exposition capsu<strong>la</strong>ire inévitable quelque soit le geste chirurgical<br />

59


Certaines équipes ont récemment proposé <strong>la</strong> dissection extra capsu<strong>la</strong>ire sans dissection <strong>du</strong><br />

tronc <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> (42,43,97), comme traitement des tumeurs bénignes superficielles de petite<br />

taille. Cette technique n’est pas un retour au temps de l’énucléation comme l’atteste les<br />

résultats de nombreuses séries sur le sujet en termes de complications et de taux de récidive.<br />

Pour McGurk et al, Le taux de récidive d’adénome pléomorphe après dissection extra<br />

capsu<strong>la</strong>ire chez 380 patients était de 2 % avec un suivi moyen de 12,5 ans, ceci était<br />

comparable au taux de récidive après parotidectomie superficielle chez 95 patients de <strong>la</strong><br />

même série. Hancock rapporte une série de 28 adénomes pléomorphes traités par dissection<br />

extra capsu<strong>la</strong>ire avec un suivi de 10,3 ans, sans aucun cas de récidive (42,41,45,40).<br />

Dans notre pratique, nous nous sommes attachés à effectuer une exérèse tumorale sans<br />

effraction et en monobloc avec une marge de sécurité de parenchyme sain si possible. Nous<br />

ne pensons pas qu’il existe une <strong>du</strong>alité significative en ce qui concerne <strong>la</strong> quantité de<br />

parenchyme réséqué et nous n’avons pas retenu une distinction entre parotidectomies<br />

exo<strong>facial</strong>es totales ou partielles. Nous n’évaluons pas spécifiquement cette technique <strong>dans</strong><br />

notre étude mais nous pensons que les exérèses comportant une marge sans effraction sont les<br />

techniques pertinentes. Pour <strong>la</strong> pratique, il est utile de préciser <strong>dans</strong> le compte ren<strong>du</strong><br />

opératoire le parenchyme rési<strong>du</strong>el (tiers supérieur <strong>du</strong> lobe superficiel, lobe profond rétro<br />

vascu<strong>la</strong>ire par exemple).<br />

Cette tendance à <strong>la</strong> ré<strong>du</strong>ction de <strong>la</strong> quantité de tissu parotidien au cours de <strong>la</strong> parotidectomie<br />

pourrait cependant augmenter le risque théorique de dissémination tumorale et d’effraction<br />

capsu<strong>la</strong>ire. <strong>Les</strong> résultats encourageants des rapports montrent un taux de récidive comparable<br />

aux techniques standards mais le suivi reste insuffisant et un recul plus important est<br />

nécessaire (40-42,96). De plus, <strong>dans</strong> l’ensemble de ces rapports, <strong>la</strong> sélection des cas doit être<br />

prise en compte <strong>dans</strong> l’interprétation des résultats. Généralement seule les tumeurs bénignes<br />

superficielles, mobiles et de taille inférieure à 3 cm ont été une indication à des<br />

parotidectomies limitées (parotidectomie superficielle partielle et dissection extra capsu<strong>la</strong>ire).<br />

4. Le bi<strong>la</strong>n pré opératoire<br />

On a tendance actuellement à faire un bi<strong>la</strong>n pré opératoire comportant une imagerie par<br />

résonance magnétique et une cytoponction à l’aiguille fine. L’IRM, outre sa valeur<br />

localisatrice, contribue par l’approche morphologique au diagnostic de malignité ou bénignité<br />

avec des performances comparables à <strong>la</strong> cytoponction (98). La distinction entre tumeurs<br />

60


énignes et malignes par cette double approche est très fiable, cependant <strong>la</strong> discrimination<br />

entre les différents types histologiques de lésions bénignes ou malignes reste plus difficile<br />

(99).<br />

La combinaison de ces deux examens complémentaires permet de ré<strong>du</strong>ire le nombre de faux<br />

négatif au prix d’une augmentation <strong>du</strong> coût de <strong>la</strong> prise en charge. Certains rapports ne<br />

retrouvent pas d’avantage diagnostique avec l’association des 2 techniques radiologique et<br />

anatomo-pathologique comparé à chaque une de ces techniques séparément et proposent<br />

d’effectuer l’IRM uniquement en cas d’indication chirurgicale (98). La valeur diagnostique<br />

ajoutée et <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce de <strong>la</strong> ponction cytologique à l’aiguille fine effectuée conjointement avec<br />

l’imagerie par IRM doivent être prospectivement évaluées notamment avec des outils médico-<br />

économiques.<br />

Le bi<strong>la</strong>n pré opératoire pourrait permettre d’éviter un geste chirurgical inutile <strong>dans</strong> un tiers<br />

des cas de tumeur <strong>parotidienne</strong> (10) surtout <strong>dans</strong> le cadre des lésions tumorales en rapport<br />

avec des ma<strong>la</strong>dies de système, des lésions inf<strong>la</strong>mmatoires pseudo tumorales, des tumeurs chez<br />

les patients à risque opératoire, des tumeurs en rapport avec syndrome lymphoprolifératif, et<br />

en cas de localisation secondaire intra <strong>parotidienne</strong> ou <strong>dans</strong> des adénopathies adjacentes.<br />

L’intérêt <strong>du</strong> bi<strong>la</strong>n pré opératoire réside essentiellement <strong>dans</strong> <strong>la</strong> détection des tumeurs malignes<br />

à présentation bénigne. Le diagnostic de malignité permet de restreindre le dé<strong>la</strong>i chirurgical,<br />

de prévenir le patient des risques d’<strong>atteintes</strong> <strong>facial</strong>es, de <strong>la</strong> possibilité de geste ou traitement<br />

complémentaires et d’adapter <strong>la</strong> stratégie chirurgicale. En cas de <strong>chirurgie</strong> d'exérèse, le bi<strong>la</strong>n<br />

diagnostique ne dispense pas de l'examen extemporanée.<br />

La question actuelle qui se pose avec le développement récent <strong>du</strong> bi<strong>la</strong>n diagnostique des<br />

tumeurs de <strong>la</strong> g<strong>la</strong>nde parotide est : faut-il changer le geste chirurgical en fonction de <strong>la</strong> nature<br />

histologique de <strong>la</strong> tumeur (tumeurs bénignes ou malignes, et <strong>du</strong> type histologique au sein des<br />

tumeurs bénignes) ou en fonction des conditions chirurgicales notamment des re<strong>la</strong>tions de <strong>la</strong><br />

tumeur avec le <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> ?<br />

Dans le cadre des tumeurs bénignes, l’intérêt <strong>du</strong> bi<strong>la</strong>n diagnostique est de différencier<br />

l’adénome pléomorphe des autres types histologiques compte tenu <strong>du</strong> risque de<br />

transformation maligne et de récidive. Mais l’évolution <strong>du</strong> traitement de l’adénome<br />

pléomorphe vers des techniques moins invasives rend son diagnostic pré opératoire peu<br />

indispensable puisque le traitement des autres tumeurs bénignes est le même.<br />

Il est établi que <strong>la</strong> cytoponction sous estime le diagnostic de malignité (28), Le risque est<br />

d’effectuer un geste limité en cas de fausse bénignité au bi<strong>la</strong>n pré-opératoire. Cette éventualité<br />

confirme <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce essentielle de l’examen extemporané.<br />

61


<strong>Les</strong> raisons médico-économiques actuelles con<strong>du</strong>isent à faire un bi<strong>la</strong>n plus restreint si <strong>la</strong><br />

preuve de l’intérêt de ce bi<strong>la</strong>n n’est pas faite, d’où l’importance <strong>dans</strong> cette perspective<br />

d’évaluer l’apport <strong>du</strong> bi<strong>la</strong>n pré opératoire en terme de modification de <strong>la</strong> stratégie chirurgicale<br />

et de l’extension <strong>du</strong> geste opératoire.<br />

5. Le monitorage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong><br />

L’intérêt <strong>du</strong> monitorage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> de première intention de même que sa<br />

valeur pronostique sur l’évolution post-opératoire de <strong>la</strong> paralysie <strong>facial</strong>e reste discuté et est en<br />

cours d’évaluation. Une grande partie des études sur <strong>la</strong> valeur <strong>du</strong> monitorage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> en<br />

<strong>chirurgie</strong> <strong>parotidienne</strong> présente des groupes inhomogènes : analyse de lésions bénignes et<br />

malignes, <strong>chirurgie</strong> de première intention et reprise, atteinte <strong>facial</strong>e pré opératoire. Ceci rend<br />

l’interprétation des résultats difficiles. La seule étude prospective sur le sujet ne montre pas de<br />

bénéfice de l’utilisation <strong>du</strong> neuromonitorage sur <strong>la</strong> fonction <strong>facial</strong>e post opératoire mais<br />

uniquement une diminution <strong>du</strong> temps de l’intervention (63).<br />

Dans un rapport récent de Meier et al, <strong>la</strong> sensibilité <strong>du</strong> monitorage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> est remise en<br />

question. Dans son étude, seul ¼ des <strong>atteintes</strong> <strong>facial</strong>es post opératoires ont été correctement<br />

prédits par le monitorage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> et inversement chez 75 % des patients avec une<br />

atteinte <strong>facial</strong>e post opératoire, le neuromonitorage est resté silencieux pendant l’intervention<br />

(60).<br />

Malgré l’impression de précaution complémentaire que confère <strong>la</strong> neuromonitorage, et son<br />

utilisation consensuelle <strong>dans</strong> certaines <strong>chirurgie</strong>s (otoneuro<strong>chirurgie</strong>, <strong>chirurgie</strong> thyroïdienne<br />

<strong>dans</strong> certaines indications), le bénéfice et l’avantage <strong>du</strong> monitorage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>chirurgie</strong> <strong>parotidienne</strong> sont questionnables comparé au contrôle visuel <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong><br />

notamment pour un <strong>chirurgie</strong>n expérimenté.<br />

Cependant l’utilisation <strong>du</strong> monitorage reste un outil de sécurité complémentaire au contrôle<br />

visuel <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>, pédagogique lors de <strong>la</strong> dissection <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> déjà repéré, et constitue<br />

un guide supplémentaire pour les <strong>chirurgie</strong>ns en formation en <strong>chirurgie</strong> <strong>parotidienne</strong> <strong>dans</strong> les<br />

centres de formation.<br />

Il faut distinguer l’intérêt <strong>du</strong> monitorage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> en <strong>chirurgie</strong> <strong>parotidienne</strong> première et<br />

en <strong>chirurgie</strong> de récidive. Le risque de dysfonction <strong>facial</strong>e postopératoire est plus élevé <strong>dans</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>chirurgie</strong> de récidive d’adénome pléomorphe. <strong>Les</strong> rapports anatomiques habituels sont per<strong>du</strong>s<br />

à cause <strong>du</strong> tissu fibreux cicatriciel secondaire aux interventions précédentes qui souvent<br />

62


adhère au <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> quand ce dernier a été repéré, ce qui rend très utile l’utilisation <strong>du</strong><br />

monitorage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> <strong>dans</strong> ce type de <strong>chirurgie</strong> pour repérer et disséquer les branches <strong>du</strong><br />

<strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>.<br />

Pour Makeieff et al, Le monitoring permanent <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> <strong>du</strong>rant <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> de reprise<br />

pour récidive d’adénome pléomorphe ré<strong>du</strong>it <strong>la</strong> fréquence et l’intensité de <strong>la</strong> paralysie <strong>facial</strong>e<br />

postopératoire indépendamment <strong>du</strong> geste effectué. Le taux de dysfonction <strong>facial</strong>e était<br />

significativement plus faible <strong>dans</strong> le groupe monitoré au décours d’une <strong>chirurgie</strong> de reprise<br />

(100,101).<br />

6. Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> traumatisme nerveux per-opératoire<br />

Mise à part <strong>la</strong> ré<strong>du</strong>ction de l’éten<strong>du</strong>e de <strong>la</strong> résection <strong>parotidienne</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> prévention des<br />

<strong>atteintes</strong> <strong>facial</strong>es, plusieurs principes chirurgicaux de base permettent de ré<strong>du</strong>ire le<br />

traumatisme <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> pendant <strong>la</strong> parotidectomie quelque soit le type <strong>du</strong> geste effectué:<br />

l’utilisation ré<strong>du</strong>ite de <strong>la</strong> coagu<strong>la</strong>tion bipo<strong>la</strong>ire en privilégiant plutôt <strong>la</strong> compression<br />

(parenchyme) et les ligatures vascu<strong>la</strong>ires (veines communicantes intra <strong>parotidienne</strong>),<br />

l’absence de manipu<strong>la</strong>tion en traction <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> (pas de <strong>la</strong>cs), <strong>la</strong> dissection <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> au ras<br />

de <strong>la</strong> périnèvre (dissecteur de Redon, sonde ténotome), <strong>la</strong> résection d’un lobe profond tumoral<br />

en monobloc avec le lobe superficiel (et non en 2 temps, superficiel puis profond) et en cas de<br />

résection d’un lobe profond non tumoral, acceptabilité d’une résection morcelé <strong>du</strong><br />

parenchyme normal (pré et rétro-vascu<strong>la</strong>ire).<br />

L’utilisation <strong>du</strong> monitorage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>, malgré l’absence de consensus à ce sujet, permet<br />

un autocontrôle permanent complémentaire au contrôle visuel <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>. De même,<br />

l’utilisation de lunettes loupes ou <strong>du</strong> microscope <strong>dans</strong> certains cas difficiles permet de mieux<br />

différencier les structures anatomiques et les éventuelles lésions multilocu<strong>la</strong>ires et ainsi<br />

effectuer une dissection plus précise.<br />

Nous n’avons jamais eu recours aux corticoïdes <strong>dans</strong> notre service <strong>dans</strong> <strong>la</strong> prise en charge des<br />

parésies <strong>facial</strong>es post-chirurgicales. L’utilisation de <strong>la</strong> corticothérapie <strong>dans</strong> <strong>la</strong> prise en charge<br />

des parésies post parotidectomie n’a jamais démontré son efficacité. Dans une étude de Lee et<br />

al, les corticostéroïdes n’amélioraient pas le pronostic <strong>facial</strong> tant sur le p<strong>la</strong>n de l’intensité de<br />

<strong>la</strong> récupération de <strong>la</strong> fonction <strong>facial</strong>e que sur le dé<strong>la</strong>i de récupération (102).<br />

63


Conclusion<br />

L’atteinte <strong>facial</strong>e après parotidectomie est une complication fréquente qui peut être associée à<br />

une morbidité significative et une modification esthétique apparente.<br />

L’éten<strong>du</strong>e de <strong>la</strong> parotidectomie et <strong>la</strong> localisation profonde de <strong>la</strong> tumeur <strong>parotidienne</strong> sont<br />

significativement liés à <strong>la</strong> survenue d’une atteinte <strong>facial</strong>e post opératoire. <strong>Les</strong> reprises de<br />

parotidectomie pour récidive tumorale après parotidectomie initiale avec dissection <strong>du</strong> <strong>nerf</strong><br />

<strong>facial</strong>, sont également à risque important de dysfonction <strong>facial</strong>e.<br />

Ce risque élevé d’atteinte <strong>facial</strong>e post opératoire est lié au traumatisme nerveux secondaire à<br />

<strong>la</strong> manipu<strong>la</strong>tion prolongée des branches nerveuses au cours <strong>du</strong> geste chirurgical.<br />

L’évolution progressive vers des techniques de parotidectomie moins invasives<br />

(parotidectomie superficielle partielle et dissection extra capsu<strong>la</strong>ire) et, <strong>la</strong> diminution de<br />

l’éten<strong>du</strong>e de <strong>la</strong> résection <strong>du</strong> tissu parotidien sain <strong>dans</strong> le traitement des tumeurs bénignes de <strong>la</strong><br />

parotide ont permis de diminuer le risque de dysfonction postopératoire <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>, tout en<br />

gardant un contrôle tumoral correct. Cependant, cette volonté de diminuer le risque de<br />

complications post opératoires ne doit pas faire perdre de vue <strong>la</strong> priorité <strong>du</strong> traitement qui<br />

demeure le contrôle tumoral, vu <strong>la</strong> gravité des récidives souvent multino<strong>du</strong><strong>la</strong>ires des<br />

adénomes pléomorphes. L’intérêt de connaître le diagnostic avant l’intervention est<br />

primordial <strong>dans</strong> <strong>la</strong> décision thérapeutique et <strong>dans</strong> l’extension <strong>du</strong> geste chirurgical. L’imagerie<br />

par résonance magnétique et <strong>la</strong> cytoponction à l’aiguille fine constituent actuellement <strong>la</strong><br />

double approche diagnostique recommandée par les sociétés savantes.<br />

L’utilisation <strong>du</strong> monitoring <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>, malgré l’absence de consensus à ce sujet, permet<br />

un autocontrôle permanent complémentaire au contrôle visuel <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>. Toutefois,<br />

l’expérience chirurgicale de l’opérateur constitue l’élément essentiel de ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> risque<br />

traumatique vis-à-vis <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> et de réalisation d’une exérèse adéquate.<br />

64


Index des figures et des tableaux<br />

Figure 1: Coupe horizontale passant par <strong>la</strong> parotide et l’espace sous <strong>parotidienne</strong> postérieur<br />

(4). 12<br />

Figure 2: Morphologie générale d’une g<strong>la</strong>nde salivaire. 15<br />

Figure 3: <strong>Les</strong> branches <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>. 17<br />

Tableau 4: C<strong>la</strong>ssification des tumeurs des g<strong>la</strong>ndes salivaires selon l’OMS (2005). 23<br />

Tableau 5: C<strong>la</strong>ssification histologique des tumeurs malignes des g<strong>la</strong>ndes salivaires par grade<br />

histopathologique. 24<br />

Tableau 6: La fonction <strong>facial</strong>e post opératoire a M0, M1 et M6. 49<br />

Tableau 7: Branche <strong>facial</strong>e atteinte en cas de parésie d’un territoire à M0. 50<br />

Tableau 8: Dysfonctions <strong>facial</strong>es à M0 en fonction de l’histologie. 50<br />

Tableau 9: Dysfonction <strong>facial</strong>e a M0 en fonction <strong>du</strong> type de parotidectomie. 51<br />

Tableau 10: Dysfonctions <strong>facial</strong>es à M0 en fonction <strong>du</strong> rapport de <strong>la</strong> tumeur au <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>.52<br />

Tableau 11: Dysfonctions <strong>facial</strong>es à M0 en fonction <strong>du</strong> siège de <strong>la</strong> tumeur. 52<br />

Tableau 12: Dysfonctions <strong>facial</strong>es à M0 en fonction de l’âge. 53<br />

Figure 13: La parotidectomie superficielle partielle. 59<br />

65


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ANNEE : 2010<br />

NOM ET PRENOM DE L’AUTEUR : Samer Guy Sonji<br />

PRESIDENT DE THESE : Madame le Professeur Sophie Périé<br />

DIRECTEUR DE THESE : Monsieur le Professeur Jean Lacau St Guily<br />

TITRE : <strong>Les</strong> <strong>atteintes</strong> <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> <strong>parotidienne</strong>.<br />

RESUME : L’atteinte <strong>facial</strong>e après parotidectomie est <strong>la</strong> complication post opératoire <strong>la</strong> plus<br />

redoutée <strong>du</strong> patient et <strong>du</strong> <strong>chirurgie</strong>n. Dans <strong>la</strong> majorité des cas, <strong>la</strong> dysfonction <strong>facial</strong>e est<br />

incomplète et souvent partielle, et récupère <strong>dans</strong> l’ensemble des cas <strong>dans</strong> les mois qui suivent<br />

le geste chirurgical. <strong>Les</strong> <strong>atteintes</strong> <strong>facial</strong>es sont associées à une morbidité significative et une<br />

modification esthétique apparente qui altèrent <strong>la</strong> qualité de vie de tous les jours. Plusieurs<br />

facteurs favorisants <strong>la</strong> survenue d’une dysfonction <strong>facial</strong>e après parotidectomie ont été<br />

rapportés <strong>dans</strong> <strong>la</strong> littérature. Dans notre étude rétrospective sur les <strong>atteintes</strong> <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong><br />

après 326 parotidectomies effectuées entre 2001 et 2009 sous monitorage <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>,<br />

l’éten<strong>du</strong>e de <strong>la</strong> parotidectomie, le contact étroit entre le <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong> et <strong>la</strong> tumeur, <strong>la</strong> localisation<br />

profonde de <strong>la</strong> tumeur et <strong>la</strong> <strong>chirurgie</strong> de reprise sont associées de façon significative à un<br />

risque élevé de dysfonction <strong>facial</strong>e post-opératoire. Ceci suggère que l’éten<strong>du</strong>e et <strong>la</strong> difficulté<br />

de <strong>la</strong> dissection nerveuse au cours de l’intervention sont les facteurs favorisants essentiels des<br />

<strong>atteintes</strong> <strong>facial</strong>es.<br />

L’évolution vers des techniques de parotidectomies moins invasives et <strong>la</strong> ré<strong>du</strong>ction de<br />

l’éten<strong>du</strong>e de résection <strong>du</strong> tissu parotidien <strong>dans</strong> le traitement des tumeurs bénignes de <strong>la</strong><br />

parotide a permis de ré<strong>du</strong>ire <strong>la</strong> fréquence des <strong>atteintes</strong> <strong>facial</strong>es et des séquelles esthétiques<br />

post-opératoire, sans compromettre le contrôle tumorale et augmenter le risque de récidive.<br />

L’utilisation <strong>du</strong> monitoring <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>, malgré l’absence de consensus à son sujet, reste un<br />

outil de sécurité complémentaire permettant un autocontrôle permanent complémentaire au<br />

contrôle visuel <strong>du</strong> <strong>nerf</strong> <strong>facial</strong>.<br />

MOTS-CLES : Parotidectomie – Tumeurs de <strong>la</strong> parotide – Monitorage per-opératoire – Nerf<br />

<strong>facial</strong>.<br />

DISCIPLINE-SPECIALITE DOCTORANTE : Thèse de Médecine – Spécialité Oto-<br />

Rhino-Laryngologie et Chirurgie Cervico-<strong>facial</strong>e.<br />

ADRESSE DE L’U.F.R. : Université Paris 12 Val de Marne, Faculté de Médecine de Créteil<br />

8, Rue <strong>du</strong> Général Sarrail 94010 CRETEIL<br />

78

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