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Contes erotiques de - Index of

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Ça ! Il montre la bouteille et... ça !<br />

Elle a suivi son geste du regard, a découvert ce qu'elle n'avait pas encore aperçu, la guirlan<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

fanfreluches blanches qui festonne le haut <strong>de</strong> la baie vitrée.<br />

— Tu as fait une lessive ?<br />

Il secoue une mine navrée, la gron<strong>de</strong> gentiment.<br />

— Roberte ! On n'en parle pas si ça te déplaît...<br />

mais... C'est ça qui m'a donné le courage <strong>de</strong> te téléphoner...<br />

Elle se lisse le <strong>de</strong>ssous du cou, d'un geste familier qu'il lui connaît bien et qu'il n'avait jamais compris<br />

comme ce soir. Ce soir, c'est transparent, c'est... irréfutable.<br />

— Roberte ? Tu as les boules ?<br />

Alors, tout à trac, elle explose :<br />

— Mais quelles boules, Gérard ? Quelles boules ???<br />

Je ne suis pas venue faire un sapin, figure-toi ! La<br />

boule, c'est toi qui la perds ! Tu me racontes <strong>de</strong>s<br />

calembredouilles au téléphone, je te crois ivre,<br />

mala<strong>de</strong>, je me fais du souci, <strong>de</strong>s films, que tu as<br />

peut-être pris <strong>de</strong>s médicaments, <strong>de</strong>s anti-anxiomachins<br />

et... j'arrive à fond <strong>de</strong> train, et toi tu fais<br />

l'andouille <strong>de</strong> Noël avec <strong>de</strong>s miracles à la con, tu me<br />

montres <strong>de</strong>s attifiaux <strong>de</strong> pute et tu me parles <strong>de</strong><br />

boules ! ! ! Mais ! ! ! Mais, où on va, là, Gérard ? Où on<br />

en est ? En plein naufrage, on est ! En plein naufrage !<br />

Et elle s'effondre sur le canapé fantôme, la face dans les mains, et toute convulsée <strong>de</strong> sanglots. Dans son<br />

abandon, elle a fait sauter une moufle par terre, et machinalement, Gérard la ramasse, et il reste comme<br />

ça, très embêté, à considérer sa femme qui pleure, à triturer le gant entre ses doigts. Et puis, allez savoir<br />

pourquoi, il le porte à sa joue, comme un chaton qu'on câline et dont on se plaît à éprouver la suavité. Le<br />

contact du lainage rouge le réconforte, il y appuie ses lèvres, y pousse son nez, y caresse son oreille. Et<br />

soudain c'est comme si le truc lui parlait tout bas, dans le creux du pavillon, lui soufflait <strong>de</strong>s conseils et<br />

<strong>de</strong>s encouragements.<br />

« Parle-lui ! Touche-la ! Mets-toi à sa portée... »<br />

Gérard s'assoit par terre, aux pieds <strong>de</strong> Roberte, il encercle ses jambes d'un bras affectueux, pose sa tête<br />

sur ses cuisses, et, tout en promenant délicatement la fourrure blanche du gant le long <strong>de</strong> ses tibias, il<br />

improvise une litanie chuchotante <strong>de</strong> doux reproches, <strong>de</strong> tendres prières, <strong>de</strong> monosyllabes bêtes,<br />

d'apostrophes naïves.<br />

— Là ! Là ! Là ! Ma Roro, ma gran<strong>de</strong>, ma gazelle,<br />

qu'est-ce que c'est, qu'est-ce que c'est ce gros cha

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