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Contes erotiques de - Index of

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Celle qui fait qu'on cherche à se rendormir quand on s'est réveillé avant <strong>de</strong> trouver la solution à un<br />

imbroglio nocturne. Il s'est agenouillé, et, à l'aveuglette, il a cherché la clef <strong>de</strong>s songes. C'était la<br />

première fois qu'il posait les mains sur une bite qui n'était pas la sienne. En même temps, il murmura :<br />

— C'est la première fois.<br />

Là-haut, au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> sa tête, on répondit :<br />

— Je m'en doutais...<br />

Mais ses mains ne restèrent pas gour<strong>de</strong>s autour du barreau <strong>de</strong> chair. En fait, c'était comme si elles<br />

n'avaient fait que cela <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années, branler une queue étrangère. Et ça n'était pas si différent que <strong>de</strong><br />

se le faire tout seul. Ça allongeait juste le circuit <strong>de</strong>s sensations, qui passaient maintenant par la peau <strong>de</strong><br />

ses mains, avant <strong>de</strong> lui monter au cerveau et <strong>de</strong> lui re<strong>de</strong>scendre au scrotum. Ses paumes découvraient la<br />

forme régulière, massive quoique élégante, <strong>de</strong> la colonne vivante qu'il adorait à genoux, ses phalanges<br />

s'insinuaient dans la fente mouillée du bout, sous le renflement <strong>de</strong> la tête, parcouraient le frein tendu,<br />

l'agaçaient, puis une frénésie s'emparait <strong>de</strong> lui, une faim <strong>de</strong> possession, <strong>de</strong> pouvoir, et il serrait les doigts,<br />

étranglaient l'animal à le faire éclater, le déshabillaient consciencieusement, très loin en arrière, le<br />

recouvraient avec ar<strong>de</strong>ur, recommençaient encore, tandis qu'une exaltation irrésistible alourdissait son<br />

propre ventre, gonflait sa verge, qui accusait presque simultanément chaque caresse prodiguée à l'autre,<br />

réagissait en ca<strong>de</strong>nce, se cabrait au rythme du cou-lissage et commençait à distiller <strong>de</strong>s larmes <strong>de</strong><br />

convoitise.<br />

Un grand chambar<strong>de</strong>ment lui mettait la cervelle en vrac, lui détraquait le cœur, lui bousculait les désirs.<br />

Il se sentit mouiller comme une gonzesse, en même temps qu'il débusquait, au gland qu'il sculptait, une<br />

rosée jumelle. Le besoin impérieux d'en connaître le goût le courba, et il goba instantanément la prune<br />

emperlée, avec une science innée, un instinct dicté par ses propres attentes, il joua <strong>de</strong> la langue et <strong>de</strong>s<br />

lèvres, <strong>de</strong>s joues, du palais, garda ses <strong>de</strong>nts <strong>de</strong> toute agression, se fit gaine <strong>de</strong> velours, ventouse <strong>de</strong><br />

soie, bouche <strong>de</strong> bébé, à téter goulûment, gueule <strong>de</strong> prédateur hâtif, à refermer les mâchoires sur son butin<br />

sans le mâcher, <strong>de</strong> boa, à l'avaler loin, trompe <strong>de</strong> papillon, à butiner le nectar <strong>de</strong> la tulipe turgi<strong>de</strong>, il se fit<br />

artiste, puis glouton, un rien menaçant, un rien rustre, puis mignard encore, il titilla, pompa, aspira, et tout<br />

à sa passion, ne s'aperçut pas que ses mains changeaient d'ancrage, quittaient l'amarrage <strong>de</strong> la bite qu'il<br />

bouffait, et s'attaquaient à sa propre ceinture... Alors le tourbillon <strong>de</strong>s sensations <strong>de</strong>vint si affolant, si<br />

vertigineux, qu'il faillit crier malgré le bâillon voluptueux qu'il s'enfonçait lui-même jusqu'à la glotte. À<br />

présent, sa main gauche cramponnait à la racine le clairon où il soufflait, et plus en plus fort, il scandait<br />

<strong>de</strong> la droite sur son instrument personnel une marche au plaisir qui éclatait en échos tonitruants dans sa<br />

tête, dans son ventre et jusque dans son cul.<br />

L'autre sentit l'urgence, tenta d'endiguer, d'une main à ses cheveux, le maelstrôm qui déjà l'importait,<br />

répéta, hagard : « Attends ! Attends ! » mais il était trop tard, ça partait, ça pétait, un final à vous trouer<br />

les tripes, à vous brûler les tympans. Finard convulsé, recroquevillé sur son trombone jouissait en<br />

sanglotant, et ne lâchait toujours pas l'aphrodisiaque trompette où il venait, avec ses premières gammes,<br />

<strong>de</strong> se découvrir du génie.<br />

Alors, emporté à son tour par les accents héroïques <strong>de</strong> cette symphonie du bonheur, Coquet y joignit ses

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